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Document 1 : « Droits de l'enfant », Découvre la Convention relative aux droits de l’enfant, Document pu-
blié par le ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, novembre 1999, version
simplifiée de la Convention internationale des droits de l’enfant, 1989.
Document 2: Jean-Pierre Rosenczveig et Pierre Verdier, « La parole de l’enfant est-elle légitime ? », La Pa-
role de l’enfant, Dunod, 1999.
Document 3: Marie-Agnès Combesque, extrait de « Combattre le travail des enfants », La Chronique d’Am-
nesty International, avril 1998.
Document 4 : dessin de Pancho, Le Monde, I- novembre 1997.
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b) les États encouragent l'organisation d'un enseignement secondaire. Ils le rendent accessible à tous les
enfants. Il doit être gratuit. Des aides financières doivent être accordées, en cas de besoin; c) l'enseignement
supérieur doit être également accessible, en fonction de tes capacités;
d) tu as le droit à une orientation scolaire et professionnelle;
e) tout doit être fait pour t'encourager à fréquenter régulièrement l'école.
2 - Les États doivent veiller à ce que les règles de la vie scolaire respectent ta dignité d'être humain confor -
mément à cette Convention.
3 - Les États doivent coopérer pour éliminer l'ignorance et l'analphabétisme dans le monde et pour faciliter
l'accès aux connaissances scientifiques et techniques ainsi qi2aux méthodes modernes d'enseignement.
Les pays en développement doivent être particulièrement aidés. (…)
Article 31: Le droit aux loisirs
1 -Tu as le droit au repos, aux loisirs, au jeu, aux activités récréatives. Tu as le droit de participer librement
aux activités artistiques et culturelles.
2 - Les États doivent protéger ce droit. Ils encourageront toutes les initiatives favorisant le développement de
ce droit, dans des conditions d'égalité. (…)
Article 32: Le droit à la protection contre l'exploitation
1 -Tu dois être protégé contre l'exploitation. Nul ne peut t'obliger à accomplir un travail dangereux ou nui -
sant à ton éducation, à ta santé, et à ton développement.
2 - Les États prendront toutes les mesures nécessaires pour te protéger.
a) ils fixeront un âge minimum à partir duquel tu pourras travailler;
b) ils établiront des règlements concernant les heures et les conditions de travail
c) ils puniront ceux qui ne respectent pas ces règles.
Découvre la Convention relative aux droits de l’enfant, document publié en novembre 1999 par le ministère
de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, version simplifiée de la Convention internatio-
nale des droits de l’enfants, 1989
Document 2 : La parole de l'enfant est-elle légitime ?
La question mérite d'être posée
Il peut paraître un peu brutal de priver d'expression quelque 17 millions des membres de la collectivité natio -
nale (1). Surtout que la période moderne nous a démontré que les enfants - parfois même très jeunes avaient un
regard digne d'intérêt sur la cité et pas seulement sur ce qui les concerne. Si on ne s'en tient qu'au terrain de la
sécurité physique, force est de constater que devant certaines défaillances de notre dispositif, il est essentiel de
permettre aux enfants d'être les acteurs de leur protection. Il faut qu'il leur soit permis, et pas seulement au
plan légal, de tirer le signal d'alarme, d'appeler au secours, voire de se mettre par eux-mêmes hors de danger.
D'une manière générale dans ce siècle - et pas depuis ces dernières années comme on l'affirme parfois rapi -
dement - à l'image de notre société, notre droit a reconnu des droits aux enfants et une possibilité d'agir per -
sonnellement ses droits (2). Pour dire les choses simplement et rapidement: l'enfant a des droits, plus qu'il ne le
croit et que nous le croyons nous-mêmes; surtout il s'est vu reconnaître le droit d'agir ses droits dans certaines
circonstances
Mais à s'engager délibérément dans cette voie, ne risque-t-on pas de nier l'enfance, cette période d'irrespon -
sabilité? Car il faut être cohérent: qui dit droits, dit devoirs, nous assène-t-on en permanence et avec vigueur,
pour ne pas dire au passage qu’il serait bien utile de rappeler les devoirs aux enfants avant de songer à leur
parler de leurs droits!
Ces deux approches sont respectables et recouvrent une même réalité. Il va donc falloir les rendre conci -
liables.
Une capacité relative d’expression
Le débat est ainsi noué: on n’en est plus au « Mange et tais-toi» ou « apprends et tais-toi »» des années 50,
mais ce n'est quand même pas « l’enfant-roi » généralisé décidant en tout et de tout, coupant la parole aux
adultes, sans le moindre respect pour eux. En d'autres termes, des « niches » de parole se sont ouvertes pour les
enfants, pour reprendre l'expression utilisée au Parlement pour qualifier les possibilités reconnues depuis peu
aux groupes politiques de présenter leurs propositions de loi dans un ordre du jour constitutionnellement ver -
rouillé par le gouvernement !
Dans l'univers judiciaire, mais aussi dans la vie quotidienne, individuellement ou collectivement, les enfants
et les jeunes vont pouvoir s'exprimer. Quitte à engager leur responsabilité s'ils dérapent. Ils seront alors tenus
pour responsables à la hauteur de ce qu’ils sont : des enfants. Que l'on soit adulte ou enfant, tout un chacun a
le droit de critiquer, mais pas de diffamer; d'interpeller, mais pas d'injurier à la maison, à l'école comme dans
la vie courante.
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Il est même de la responsabilité des adultes - d'abord des parents - de préparer leur enfant à l'exercice de
cette responsabilité. C'est ce que l'on appelle l'éducation. Il ne s'agit pas seulement de savoir bien s'exprimer; il
faut savoir apprendre à bien respecter l'autre, à l'écouter et échanger, à débattre même et surtout si on ne par -
tage pas le point de vue de l'interlocuteur; bref, à échanger des mots plutôt que des coups. [...]
À la question initiale « la parole de l'enfant est-elle légitime?», on peut donc faire une réponse pondérée.
Certes elle l'est, mais chichement !
Jean-Pierre Rosenczveig et Pierre Verdier (3), La Parole de l'enfant, Dunod, « jeunesse et droit », 1999.
1. Il s’agit de la France
2. Agir ses droits: les faire agir, s'en servir.
3. Jean-Pierre Rosencrveig est président du tribunal pour enfants de Bobigny; Pierre Verdier est ancien directeur de la
DDASS de la Moselle.
Document 3 : Combattre le travail des enfants
Les chiffres donnent le vertige, et pourtant, ils ne reflètent qu'une réalité tronquée et sous-estimée, prise il y
a seulement vingt ans, lorsque les Nations unies ont décrété 1979 année de l’enfance.
A intervalles réguliers, le travail des enfants fait la une des médias. Montrés du doigt : l'Inde, le Pakistan, la
Thaïlande, le Brésil où des cohortes de gosses en guenilles s'échinent à fabriquer des vêtements, des tapis, des
briques, relancent des touristes dans des bordels. Les faits sont désormais connus. Il n’empêche, si les opinions
publiques sont mieux informées aujourd'hui qu’hier, savent-elles que le phénomène est en constante aggrava -
tion ? En vingt ans, le pourcentage d'enfants au travail, âgés de moins de 15 ans s'est accru. Leurs conditions
de travail se sont détériorées. Les rendements que leurs patrons leur imposent sont sans cesse en augmentation.
Et les enfants, contraints de travailler, se retrouvent de plus en plus isolés.
Depuis 1975, le travail des enfants est considéré par l'Onu comme une forme contemporaine d'esclavage au
titre du travail forcé. Actuellement, selon le Bit (Bureau international du travail), au moins 250 millions d'en -
fants âgés de 5 à 14 ans sont au travail dans l'agriculture, l'artisanat et l'industrie. Plus de la moitié d'entre eux
travaille à temps plein. Plus de 55 % des enfants de la tranche d'âge 10-14 ans, sont contraints au travail au
Bhoutan. Ils sont presque aussi nombreux au Mali (54,5 %), au Burkina Faso (5 1,1 %), au Burundi (49 %), sur
l'île de Timor oriental (45,4 %). En Amérique du Sud, 25,3 % des enfants haïtiens connaissent le même sort
contre 16,2 % au Guatemala, 16,1 % au Brésil et en République dominicaine. Le continent européen West pas
non plus épargné, quoique dans des proportions bien moindres: au Portugal, 1,8 % des enfants travaillent, en
Albanie, 1,1 %. Ces chiffres ne constituent malgré tout qu’une hypothèse basse, notamment parce que les en-
quêtes menées par l'Oit (Organisation internationale du travail) et le Bit dont pas encore atteint un niveau de
fiabilité optimum par manque de moyens. Ces enquêtes minorent vraisemblablement le nombre de filles au
travail, puisque les questionnaires abordent rarement le travail au sein du cercle familial.
À qui la faute?
Cette notion de travail des enfants demande à être encore affinée. L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour
l'enfance, distingue par exemple travail intolérable et travail acceptable. Le travail intolérable entrave le déve-
loppement physique et mental de l'enfant, concourt à son exploitation économique et sociale, viole son intégri -
té spirituelle et morale. Le travail acceptable procurerait à l'enfant assurance et fierté, lui permettant de contri -
buer au revenu familial, et l'acquisition d'une formation, même s'il ne préserve pas toujours sa scolarité, son re -
pos, loisirs. [... ] Au Pérou depuis 1978, en Inde plus récemment, des associations aident les enfants à s'organi -
ser, à établir leurs revendications s leurs horaires et leurs salaires. Le travail acceptable porte en lui la pro -
messe d'une vie meilleure, au contraire du travail intolérable qui pet tue la pauvreté et voue les futurs adultes à
des emplois non qualifiés mal rémunérés jusqu’à la fin de leur courte vie.
Marie-Agnès Combes, La Chronique d’Amnesty International, avril 1998.