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Dossier : Agriculture sans pesticides ? Est-elle possible ?

TEXTE 1 « Manger tous, manger sain, manger juste »


Billet rédigé par Benoît Biteau Ingénieur des techniques agricoles , Secrétaire national Agriculture &
Forêt du Parti radical de gauche, Conservateur du patrimoine technique, scientifique & naturel ,
Paysan Bio et Lauréat 2009 du Trophée national de l’agriculture durable.

www. ledrenche.fr/ octobre 2016

Une agriculture sans pesticides, sans engrais de synthèse qui sont aussi des dérivés pétroliers, c’est
celle qui prépare l’après pétrole.

Combien savent qu’il faut 1,5 litre de pétrole pour obtenir 1 kilo d’azote ? Que le modèle agricole
utilisant la chimie de synthèse mobilise pour produire 1 hectare de blé, de maïs ou de colza, 200 à
270 kilos d’azote, soit 300 à 400 litres de pétrole avant d’avoir tourné la clef du tracteur ?

Le modèle agricole fortement dépendant du pétrole, qui pourtant affirme pouvoir nourrir 9,5
milliards d’humains en 2050, se trouvera dans l’impasse face à la raréfaction de cette ressource.

Une agriculture sans pesticides bâtit les alternatives, met le cap sur l’agronomie et permet de se
réapproprier des pratiques qui savent mobiliser les ressources parfaitement gratuites et
parfaitement inépuisables que sont la lumière, le carbone, l’azote atmosphérique, les auxiliaires, la
vie des sols, tout en restant très productive, plus productive que celle basée sur la chimie. Ici, dans
les pays du Nord, et surtout là-bas, dans les pays du Sud, où les bouches réclament la nourriture.

Alternatives basées sur l’agroforesterie, le mélange des espèces, le respect des sols, les ressources
génétiques paysannes rustiques et adaptées aux milieux, permettant aux paysans de retrouver leur
autonomie génétique et semencière.

Une agriculture sans pesticides, c’est celle qui retrouve son autonomie en sachant coopérer avec la
nature, plutôt que de chercher à la mettre au pas et propose ainsi un revenu décent à l’agriculteur.

Une agriculture sans pesticides, c’est celle respectueuse des citoyens contribuables, qui préfère
s’inscrire dans des logiques préventives et d’anticipation, plutôt que de continuer à mobiliser des
enveloppes publiques indécentes pour financer les très coûteuses démarches curatives de réparation
des dégâts du modèle chimique.

Une agriculture sans pesticides, c’est celle qui intègre une approche globale et qui préserve les
équilibres, les ressources et l’eau en particulier, les biodiversités sauvages et domestiques, le climat
et la santé.

Une agriculture sans pesticides, c’est celle qui se projette dans le très long terme, préserve la
capacité de terre (avec un petit t, que nous les paysans prenons dans nos mains) et la Terre (avec un
grand T, celle qui nous porte tous), à produire demain pour les générations futures.

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L’agriculture sans pesticides, c’est la seule qui vise sincèrement l’atteinte de la souveraineté
alimentaire et qui, dans une logique vertueuse, ambitionne pour l’ensemble de l’humanité, de
manger tous, manger sain, manger juste.

TEXTE2 « Nous devons tous avancer dans le même sens »


Billet rédigé par Philippe Carille, Viticulteur en bio, mais conscient de ses limites,

www. ledrenche.fr/ octobre 2016

Une partie de la réglementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires est totalement
démagogique. Par conséquent, on se retrouve avec des normes qui sont quasi inapplicables, même
en bio.

Cette année, nous avons eu énormément de vent et des périodes de traitements très rapprochées,
qui nous ont placé dans une impasse : nous n’avions pas le droit de traiter alors que nous en avions
besoin, la réglementation l’interdisant lorsque le vent est supérieur à 19 km/h. Résultat, nous avons
enregistré des pertes de récolte très importantes cette année à cause des conditions climatiques. J’ai
moi-même perdu 30 % de ma récolte. Pour éviter cela, j’aurais pu utiliser un traitement chimique,
même au quart de dose. Mais cela est interdit et me ferait perdre ma certification en bio.

Or, les conséquences sont loin d’être négligeables : entre pertes conséquentes de récolte, tensions
sur les prix en raison du manque de volume et rigidité de la norme, les viticulteurs bio sont tentés de
revenir aux intrants chimiques.

Sur le fond, le bio est idéal sans vraiment l’être, parce qu’on utilise du cuivre, qui est un métal lourd.
Le « tout bio » n’est pas possible à moins de polluer gravement les sols. Et il n’est pas sans
conséquence sur la santé des viticulteurs. Pour autant, interdire totalement les produits
phytosanitaires, dans l’état actuel des connaissances, c’est tout simplement impossible.

Ceci étant, il existe des viticulteurs qui ont recours aux intrants chimiques et qui font tout pour
réduire non seulement les doses appliquées, mais aussi leur fréquence d’utilisation, et réduisent de
façon conséquente leur impact sur l’environnement.

Je fais partie de la commission technique du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Une des
pistes sur lesquelles nous travaillons activement et en laquelle nous fondons beaucoup d’espoirs est
celle des cépages résistants aux maladies, qui permettraient de supprimer presque totalement les
traitements. Ces cépages doivent aussi révéler un potentiel qualitatif élevé et reproduire la typicité
des cépages bordelais.

Une autre approche complémentaire consiste à induire une résistance sur les cépages bordelais
grâce à l’emploi d’agents dits « éliciteurs » ou stimulateurs de défenses naturelles. Ceux-ci sont en
effet capables de déclencher chez la plante un système d’autodéfense par l’activation de divers
mécanismes biochimiques qui sont normalement latents. Il s’agit d’un moyen de lutte biologique
faisant intervenir des réactions de défense naturelle de la plante. Toutes ces expérimentations
constituent un levier important pour la diminution de l’utilisation des pesticides.

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En parallèle, un autre axe de recherche porte sur l’amélioration des performances techniques du
matériel viticole, comme les pulvérisateurs, pour réduire les doses de traitements utilisés et les
déperditions dans l’atmosphère et le sol.

Nous devons tous avancer dans le même sens. Je pense que toutes les propriétés viticoles devraient
pouvoir traiter 80 % en bio et 20 % avec quelques traitements chimiques à quart de dose ou demi-
dose pour éviter les pertes partielles de production, voire totales certaines années.

En conclusion, nous sommes entièrement d’accord sur l’importance et l’urgence de réduire notre
impact sur l’environnement. Pour y arriver, il existe de nombreuses solutions. Il faut revenir à du
raisonné et du raisonnable. Ne surtout pas s’affronter entre le bio et le conventionnel, mais travailler
ensemble.

TEXTE 3 Pesticides : avec ou sans, radiographie des dangers encourus


Publié le 25 Février 2014, http://www.atlantico.fr

Emmanuel Giboulot, viticulteur en Bourgogne, encourt six mois d'emprisonnement et 30 000 euros
d'amende pour avoir refusé de traiter sa vigne atteinte d'une grave maladie, la flavescence dorée. "Je
ne voulais pas utiliser de produits chimiques dans mes parcelles, que ma famille cultive en bio depuis
1970" déclare-t-il avant l'ouverture de son procès, à Dijon.

Entretien avec :

Jean-François Narbonne est l'un des experts de l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Il est par
ailleurs professeur à l'Université de Bordeaux 1 et docteur en nutrition.

Marc Dufumier est professeur émérite à l'AgroParisTech. Il est l'auteur du livre "50 idées reçues sur l'agriculture
et l'alimentation" Allary éditions 2014.

Atlantico : Bête noire des agricultures bio, les pesticides peuvent, sous certaines conditions,
s'avérer utiles sinon indispensables. Qu'en sait-on réellement aujourd'hui ?

Marc Dufumier : Les pesticides sont surtout la bête noire de ceux qui veulent une alimentation saine
dépourvue de tous résidus de ces produits. Les endocrinologues considèrent que les jeunes qui ont
été exposés depuis in utero jusque la puberté à certaines familles de pesticides pourraient avoir une
espérance de vie en bonne santé (c’est-à-dire sans maladie neurodégénérative ni cancer) bien
moindre que les générations antérieures qui ne l’ont pas été.

Et la bête noire aussi de tous ceux qui s’inquiètent des dégâts occasionnés par les quelques
"mauvaises herbes", insectes ravageurs et agents pathogènes résistants à ces pesticides et qui
finissent par proliférer sans plus aucun concurrents ni prédateurs.

Jean-François Narbonne : Les pesticides font partie d'une logique agricole et économique. Ça n'a pas
beaucoup de sens de dire qu'il faut économiser les pesticides du fait que l'on puisse faire une société
alternative sans pesticide et avec une autre logique agricole. L'INRA (Institut national de la recherche
agronomique, ndlr) vient de prouver, après 12 ans d'étude sur l'agriculture, qu'on pouvait se passer

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totalement de l'engrais et des pesticides. En tout cas, les pesticides entrent dans une logique
économique, sociale et d'industrie alimentaire.

Atlantico : Contre quels parasites les pesticides ont-ils permis de lutter ? Et contre quelles
maladies ? Quelles cultures ont-ils sauvé ?

Marc Dufumier : Les herbicides sont destinés à lutter contre les "mauvaises herbes", les insecticides
contre les insectes ravageurs, les fongicides contre les champignons pathogènes, les acaricides
contre les araignées, les nématicides contre les nématodes, les raticides contre les rats…

Les plantes les plus fréquemment traitées sont les pommiers (jusqu’à 30 traitements par an !), les
pommes de terre, la vigne et, sous les tropiques, les cotonniers. Sans que l’on ait pu pour autant
éradiquer les plaies que l’on voulait combattre. Bien au contraire : la multiplication des traitements
est en fait la conséquence de leur emploi qui, si elle soulage dans l’instant, ne parvient qu’à aggraver
les problèmes sur le long terme.

Jean-François Narbonne : Les pesticides ont permis de lutter contre tous les parasites. Il y a des tas
de catégories de pesticides : les germicides, les insecticides, les fongicides, etc. On lutte contre tout
ce qui peut diminuer la productivité agricole dans les champs (insectes et mauvaises herbes).

Prenons l'exemple du blé : la première année on récoltera 100% de blé, la deuxième année 80%, la
troisième année 60% et la cinquième année on ne récoltera que 40% de blé car les mauvaises herbes
se seront développées sur le champ. C'est une dynamique de l'écosystème. Si on veut récolter que
du blé et pas de mauvaises herbes, il faut évidemment les tuer. C'est la même logique pour les
insectes : ils attaquent le maïs ou autre, ce qui favorise le développement de mycotoxines. Là aussi
on a des champignons et des développements de bactéries qui dégradent en apparence ou dans la
structure la plante. Dans ce cas-là on utilise des fongicides.

En fonction de l'humidité au cours de l'année, on n'utilisera plus ou moins de pesticides. En cas de


sécheresse, les champignons ne se développent pas. En cas de fortes pluies, on utilise les pesticides
pour contrer la prolifération de champignons. En conclusion, les agriculteurs n'utilisent pas plus de
pesticides qu'avant, c'est le climat qui change.

Les pesticides ont permis de lutter contre les maladies des plantes. Si on augmente les rendements,
les plantes sont plus fragiles et il faudra augmenter les traitements. Si on veut lutter contre les
champignons, il faut diminuer les mycotoxines. Il y a des quantités de maladies de plantes ! Ça peut
aussi induire des maladies chez l'homme : toxicité hépatique, cancer, etc. Les maladies humaines
peuvent provenir des attaques sur les plantes.

Les pesticides ne sauvent pas les cultures mais ont été des aides à l'agriculture productiviste. Quand
on a des attaques de champignons sur la vigne, si on ne traite pas on perd tout alors que si on traite
on sauve sa récolte. Un agriculteur bio préférera sans doute vendre une culture non bio plutôt que
de ne rien vendre du tout. Ça permet de sauver les plantes contre les attaques et contre les insectes.
On utilise donc des pesticides pour freiner le développement des insectes susceptibles de ravager les
cultures, comme les invasions de criquets dans certains pays d'Afrique par exemple.

Atlantico :Dans quels cas et à quelles conditions l'usage des pesticides se révèle-t-il bénéfique ?

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Marc Dufumier : Malgré leur coût, l’usage des pesticides paraît souvent bénéfique sur le très court
terme pour les agriculteurs, ce qui les rassure dans un premier temps. Mais les déséquilibres
écologiques occasionnés à plus long terme font qu’il devient finalement de plus en plus difficile de
s’en passer sans vraiment pouvoir résoudre les problèmes qu’ils sont sensés résoudre.

Jean-François Narbonne : Les pesticides sont bénéfiques car ils protègent les plantes. Il faut bien
comprendre qu'on n'utilise pas les pesticides juste comme ça. On les utilise associés avec une
certaine agriculture. Ce n'est pas comme si on était dans un environnement naturel et il y a une
attaque donc on utilise des pesticides. Les pesticides peuvent être comparés à l'engrais. Si on cultive
tous les ans du maïs, on épuise le sol et il faut remettre des engrais pour rétablir le bilan nutritionnel.
Les plantes récupèrent les minéraux donc il faut remettre des minéraux tous les ans sinon ça ne
pousse plus sur le champ. Une façon de gérer cet épuisement des sols est de faire, par exemple, du
blé après le mais : c'est le système de rotation des cultures. Mais aujourd'hui on fait la même culture
au même endroit tous les ans, ce qui favorise les mycotoxines. En conclusion, on utilise les engrais et
les pesticides car on a arrêté les rotations. On a simplement changé de logique d'agriculture.

Atlantico : A contrario, dans quels cas est-on allé trop loin dans les usages qui ont pu en être faits ?
Où se situe la frontière entre usages positifs et négatifs des pesticides ? A quelles conditions se
sont-ils révélés nocifs ?

Marc Dufumier : Il n’y a pas de frontières entre usages négatifs et positifs. Qu’ils soient chimiques
(produits de synthèse) ou naturels, les pesticides ont tous des effets néfastes à long terme et il
faudra bien parvenir à s’en passer. Et cela d’autant plus que des techniques alternatives inspirées de
l’agro-écologie existent bel et bien : elles ne visent pas à éradiquer la mauvaise herbe, l’insecte
ravageur ou l’agent pathogène, mais à réduire leurs effets les plus ravageurs tout en parvenant à
vivre avec. Il s’agit d’employer des variétés de plantes tolérantes à tous ces agents et d’avoir recours
à des insectes auxiliaires qui en limitent la prolifération.

TEXTE 4 : Le pari d'une agriculture sans pesticides


De l'agriculture durable à la permaculture, de nombreuses techniques agricoles permettent de ne pas
utiliser de produits phytosanitaires.

PAR VIRGINIE MARTIN* ET ANDRÉ MÉNACHE**, THE CONVERSATION FRANCE, Publié le 21/05/2017| Le
Point.fr

Qu'y a-t-il de pire que d'avaler un pesticide ? En consommer cinq à la fois ! C'est ce que les
ONG Antidote Europe et Générations futures indiquaient dès 2012, à la suite de la
publication de leur étude portant sur « l'effet cocktail » des pesticides. L'agriculture basée sur
la lutte chimique contre les ravageurs et autres « mauvaises herbes » expose les
agriculteurs et, in fine, les consommateurs à des cocktails de substances particulièrement
inquiétants, car ces dernières peuvent agir en synergie. Faut-il continuer à tolérer ces
produits comme un « mal nécessaire » ? Est-il possible de s'en passer ? La bonne nouvelle,
c'est qu'il existe des stratégies alternatives.

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La première solution réside de façon évidente dans le fait de manger des produits issus de
l'agriculture biologique qui exclut l'usage de substances chimiques de synthèse et d'OGM. Le
marché du bio a d'ailleurs connu ces dernières années une forte croissance ; il atteignait
24 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans l'Union européenne en 2014 (dont 4,8 milliards
pour la France). Soulignons qu'il concerne aujourd'hui presque 6 % de la zone agricole totale
de l'UE. Le Danemark est le plus grand consommateur d'aliments bio au monde, qui
représentent plus de 8 % de tous les aliments vendus dans ce pays.

Les principes de durabilité


D'autres solutions pour se passer des produits phytosanitaires impliquent l'utilisation d'une
gamme de stratégies liées à l'agriculture durable. Globalement, l'agriculture durable désigne
l'application à l'agriculture des principes du développement durable ou « soutenable », tels
qu'ils ont été définis par la communauté internationale à Rio de Janeiro en juin 1992 lors du
Sommet de la Terre.

Il s'agit de mettre en place un système de production agricole qui puisse assurer une
production pérenne de nourriture, en respectant les
limites écologiques, économiques et sociales garantissant la maintenance de cette
production dans le temps. C'est ainsi le cas d'une agriculture qui protège au mieux
la biodiversité, l'eau et les sols.

Des recettes anciennes


Les mesures employées dans le cadre de cette agriculture sont aujourd'hui bien connues. Il
y a, par exemple, les moyens biologiques, qui utilisent des organismes vivants pour prévenir
ou réduire les dommages aux récoltes causés par des bioagresseurs (agents pathogènes,
ravageurs, mauvaises herbes) ; il y a aussi le contrôle cultural, qui consiste à adapter le
système de culture pour limiter les dommages causés par ces mêmes bioagresseurs.

La rotation des cultures, qui constitue la principale mesure prophylactique contre les
maladies, et la biofumigation (basée sur la libération de molécules toxiques et volatiles lors
de la dégradation de certaines plantes, principalement les crucifères) constituent d'autres
méthodes de l'agriculture durable ; citons enfin la polyculture, qui consiste à cultiver plusieurs
espèces de plantes au sein d'une même exploitation agricole. En plus de ces méthodes,
l'agriculture durable utilise des techniques qui relèvent de moyens physiques liés au travail
du sol (moyens thermiques, électromagnétiques ou pneumatiques) ainsi que le désherbage
mécanique (comme c'est le cas du binage du tournesol, par exemple).

Les villes aussi


Impossible de ne pas mentionner la permaculture, qui constitue un mode de production
trouvant son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d'élevage soucieuses du
respect des équilibres naturels. Il faut souhaiter que ce souci de limiter les produits
phytosanitaires puisse s'étendre jusqu'aux villes : pourquoi désherber tous les espaces
urbains ? Comme l'a montré une étude conduite par l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-
Corse, les citoyens, s'ils sont bien informés, se montrent tout à fait prêts à accepter la
végétation spontanée.

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On le voit, il s'agit de modifier notre perception de la nature et de redonner une place aux
plantes, qualifiées souvent à tort de « mauvaises herbes ». Or laisser l'herbe se développer
entre les pavés, les pissenlits sur certaines pelouses est bien mieux que de contaminer le sol
et les eaux avec des pesticides.

*Virginie Martin est docteur en sciences politiques, HDR sciences de gestion, Kedge
Business School,

**André Ménache est docteur vétérinaire et conseiller scientifique d'Antidote Europe.

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