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Ministère de la santé BURKINA FASO


Institue privé de santé sainte Julie Unité – Progrès - Justice
SFE/ME 3éme Année

PSYCHO-SOCIO/ANTHROPOLOGIE

Enseignant : Gilles Camille Napasbpaago RAYAISSE


Spécialiste en Santé Mentale / psychologue Clinicien

Année 2023

COURS DE PSYCHO-SOCIO /ANTHROPOLOGIE DISEPENSE PAR Gilles Camille N.


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PLAN DE COURS

CHAPITRE I : DOMAINE DE LA PSYCHO-SOCIOLOGIE / ANTHROPOMETRIE


CHAPITRE II : MENOPAUSE
CHAPITRE III : ANDROPAUSE
CHAPITRE IV : MILIEU SOCIAL ET IMPLICATION DES HOMMES DANS LA SANTE
MATERNELLE ET INFANTILE

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CHAPITRE I. DOMAINE DE LA PSYCHO-SOCIOLOGIE / ANTHROPOLOGIE

I. LA PSYCHOLOGIE
du grec ( ψυχή / psukhế, « âme », et λόγος / lógos, « parole, discours »), est une
discipline scientifique qui s'intéresse à l'étude du corpus des connaissances sur les faits
psychiques, des comportements et des processus mentaux. La psychologie est la
connaissance empirique ou intuitive des sentiments, des idées, des comportements
d'une personne et des manières de penser, de sentir, d'agir qui caractérisent un
individu ou un groupe. Il est commun de définir aussi la psychologie comme l'étude
scientifique des comportements.
La psychologie est une discipline qui appartient à la catégorie des sciences humaines.
Divisée en de nombreuses branches d’étude dont les théories et les méthodes de
recherche varient grandement, la psychologie a des applications nombreuses.
II. L'ANTHROPOLOGIE
L’anthropologie est une science, située à l'articulation entre les différentes sciences
humaines et naturelles qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs
aspects, à la fois physiques (anatomiques, biologiques, morphologiques,
physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (social, religieux, linguistiques,
psychologiques, géographiques, etc.). Le terme anthropologie vient de deux mots
grecs, anthrôpos, qui signifie « homme », et logos, qui signifie science, parole, discours.
L'anthropologie constitue jusqu'au XIXe siècle une branche du savoir philosophique
plaçant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des sciences
sociales, le terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science.
III. LA SOCIOLOGIE
La sociologie est une discipline des sciences sociales qui a pour objectif de rechercher
des explications et des compréhensions typiquement sociales, et non pas mentales ou
biophysiques, à des phénomènes observables, afin d'en montrer la « nature »
sociologique. La sociologie étudie les interactions sociales, qui produisent par exemple,
selon les approches : des acteurs sociaux, des actions sociales, des faits sociaux, des
identités sociales, des institutions sociales, des organisations, des réseaux, des
cultures, des classes sociales, des normes sociales ainsi que de toutes ces entités qui

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n'ont pas d'explications purement biophysiques ou mentales et qui sont produites par
l'interaction sociale. Une explication sociologique est vue comme le produit d'une
démarche scientifique et/ou intellectuelle, afin de rendre compte, expliquer ou
comprendre un phénomène social. Le savoir sociologique se distingue du sens
commun, qui lui aussi permet d'appréhender la vie sociale, par sa méthodologie.
IV. LE MILIEU SOCIAL
Bien que les termes soient assez similaires, le milieu et l'environnement social
n'implique pas nécessairement de prendre en compte l’histoire ; ce que permet la notion
de « contexte ». Il sera alors question de contexte « historique » ou « sociohistorique ».
1. Le contexte social : Permet de prendre en compte l'historicité, permettant de situer
dans le temps et l'espace, les situations et ou les acteurs.
2. Le Milieu social : Désigne un environnement spécifique tel que le milieu
universitaire, le milieu familial, etc.
3. L’environnement social : Plus usité en sciences de la santé, il exclut ce qui relève
de l'environnement biophysique, dans l'étude des facteurs de risque en santé publique
pour désigner ce qui relève du social; c'est-à-dire d'éléments culturels, politiques,
économiques, relationnels, géographique, etc.
En psychologie sociale l'auto-catégorisation implique des cognitions entre soi, les
autres ainsi que le contexte social
4. La classe sociale : c’est une notion sociologique qui permet de déterminer un
ensemble vaste d'individus partageant certains critères liés à la position sociale, comme
les revenus et la profession, et hiérarchisés.
Exemple : La noblesse est une classe sociale.
Le milieu social est avant tout un contexte éducationnel. Il dépend de principes, de
manières et d'opinions.
Les classes sociales sont la vision républicaine des choses, les personnes sont triées
par leur fortune. Ce qui donne n'importe quoi puisqu’un paysan de la campagne
profonde pourra être 100 fois mieux éduqué et donc haut qu'un nouveau riche. De plus
un noble pauvre se refusera de fréquenter des personnes mal éduquées mais pourtant
pauvres aussi.

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Les milieux sont donc une classification de la société qui permet de savoir avec qui les
relations seront plus faciles à nouer. En effet, les milieux sociaux ne sont pas miscibles,
chacun est libre de s'élever par un apprentissage mais en aucun cas un mélange de
milieux trop différents pourra aboutir à quelque chose. Comme toutes les sociétés, la
représentation est pyramidale.
 La Noblesse est en principe au-dessus de tous les milieux sociaux, elle se doit
de dominer par des principes noble, chevaleresque (catholicisme, royalisme), la
continuité est son apanage. Elle se doit de vivre dans l'honneur.
 Juste en dessous de la noblesse vient l'aristocratie, ces gens-là vivent
noblement mais ne sont pas noble, ils sont souvent issus de la noblesse.
 Encore en dessous se trouve la vielle bourgeoisie qui conserve des principes
tels que le catholicisme ou, plus rarement le royalisme. Les manières sont bien
présentes mais moins appuyées. L'argent y est bien moins méprisé que dans la
noblesse ou l'aristocratie.
 En dessous se trouve la nouvelle bourgeoisie, qui voudrait monter, et donc
intégrer les rangs de l'ancienne mais qui n'entends pas se défaire de son côté
plouc et athée. Certains arrivent à monter mais l'écart est grand. L'argent est une
composante majeure de ce milieu.
 En dessous se trouve le peuple, il est vil, dans ses intentions, ses principes, ses
opinions. Chez lui tout est l'affaire d'un instant tant il est versatile et superficiel. Il
ne raisonne pas, il suit. La télévision forme sa personnalité et ses envies. Ils
tournent sans repos sur eux-mêmes à la recherche de petits et vulgaires plaisirs
dont ils emplissent leur âme
Karl Marx dans son ouvrage Les Luttes de classes en France, définit sept classes
sociales :
 l'aristocratie financière
 la bourgeoisie industrielle
 la bourgeoisie commerçante
 la petite bourgeoisie
 la paysannerie
 le proletariat

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 le sous-proletariat

Le contexte social, le climat social, l’environnement social ou le milieu social fait


référence à l’environnement physique et social dans lequel se produit une
situation donnée

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CHAPITRE II. PSYCHOLOGIE DE LA FEMME FACE A LA MENOPAUSE

I. GENERALITES
 Pré-ménopause : Période précédant la ménopause caractérisée cliniquement par
une tendance aux anomalies du cycle (aménorrhées, cycles courts ou allongés,
ménorragies …). Qui peut 3-5 ans en général.
 Ménopause : Phénomène naturel programmé génétiquement. Arrêt définitif des
menstruations, résultant de la perte de l’activité folliculaire ovarienne.
 Post-ménopause (ou ménopause confirmé) : La période qui fait suite à la péri-
ménopause et qui se poursuit jusqu’à la fin de l’existence. Il s’agit en fait du
vieillissement chez la femme.
 Age de survenue : 45-55 ans ; moyenne : 51 ans
 Ménopause précoce : < 40 ans
 Ménopause tardive : > 55 ans.
La ménopause est un phénomène naturel apparaissant à une certaine période de la vie
d'une femme (entre 40 et 55 ans) marquée par l'arrêt de l'ovulation et des
menstruations ; en même temps, les ovaires stoppent leur sécrétion hormonale
(œstrogènes et progestérones). Une phase de péri ménopause la précède. Une femme
est ménopausée si elle n’a pas eu ses règles pendant plus d’un an sans notion de
planification familiale. La ménopause est dite précoce quand elle survient avant 40 ans.
II. ASPECTS PSYCHOLOGIQUES
La vie physiologique de la femme se divise en trois périodes :
- la période pré pubertaire correspondant à l’enfance,
- la phase pubertaire durant laquelle la femme vit épanouie et jouit de toutes ses
fonctions physiologiques dont la fonction de reproduction.
- la dernière phase, correspond à la ménopause et qui signe la fin de sa vie de
reproduction par l’épuisement de son capital folliculaire.
La traversée de cette troisième phase de la vie est profondément influencée par un
certain nombre de facteurs psychologiques et socioculturels, car nos pensées, nos

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croyances, nos représentations, notre regard sur nous-même et les autres sont
façonnés par nos sociétés et nos cultures d’origine. Notre corps et les rapports que
nous entretenons avec lui le sont également. Les sociétés et les cultures modulent nos
relations et notre perception de la santé et de la maladie, de la douleur et de la
souffrance. Cela explique la grande variabilité des symptômes et des doléances au
cours de la période ménopausique, qui diffèrent selon les femmes même à l'intérieur
d’une même culture. Beaucoup de femmes traversent cette période sans aucun trouble
et il faut savoir qu'il n'y a pas de maladies psychiatriques ou psychologiques, au sens
médical du terme, qui soient induites par la ménopause ; en revanche, la ménopause
est un facteur de fragilisation et quand il existe une pathologie sous-jacente, elle peut
se révéler à cette occasion. Deux mécanismes expliquent cette vulnérabilité
particulière :
 La ménopause peut provoquer des symptômes très gênants dans la vie
quotidienne, en particulier des troubles du sommeil, qui, par un effet en cascade,
vont être responsables d'une baisse de forme et d'une sensation de mal-être ;
 Les hormones ont un effet direct sur le bien-être, et les femmes privées
d'hormones se sentent plus souvent sans énergie.

III. FACTEURS INFLUENÇANT LA PERCEPTIBILITE DES TROUBLES DE LA


MENOPAUSE
1. la rapidité avec laquelle le manque d'hormones apparaît : Les troubles sont
beaucoup plus fréquents en cas de ménopause chirurgicale ; ce qui entraîne une
chute brutale des hormones. En revanche quand les hormones diminuent lentement, la
femme arrive à maintenir son équilibre et, parfois, ne ressent rien.
2. le psychisme sous-jacent : Les effets de la ménopause pourront être
imperceptibles pour une femme en pleine forme, mais faire basculer dans le mal-être
une autre déjà fragilisée par des événements de la vie.
3. la sensibilité individuelle : certaines femmes vivent beaucoup plus mal que d'autres
les fluctuations hormonales de la ménopause. Ces influences hormonales
interindividuelles sont bien connues des victimes du syndrome prémenstruel.

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4. les conséquences psychologiques de chaque hormone


L'impact des modifications hormonales varie également selon la période. Il existe trois
types d'hormones sexuelles :
- Les estrogènes ont un effet stimulant. Quand ils sont en excès, ils peuvent entraîner
une nervosité et des insomnies. Lorsque leur sécrétion s'arrête, la perte de ce
stimulant peut s'accompagner d'une certaine apathie. Cette carence en estrogène est
responsable du syndrome dit "J-1", qui se traduit chez certaines femmes par une envie
de pleurer à l'approche des règles. Un phénomène proche peut se produire à la
ménopause ;
- La progestérone est à l'inverse une hormone de sédation qui aide à dormir, calme
et donne une sensation de bien-être. La carence en progestérone ne se manifeste
pas à la ménopause, mais dans les années qui la précèdent. Il y a alors un excès relatif
d'estrogènes qui se traduit par de la nervosité, de l'angoisse, des troubles du
caractère.
- Les androgènes, hormones masculines présentes en petite quantité chez la femme,
sont peu modifiés à la ménopause. Mais leur taux commence à diminuer tout
doucement à partir de 30 ans. Cela peut expliquer la baisse de la libido liée à l'âge et il
semble que certaines femmes aient un véritable déficit du plaisir et du désir sexuel
lié au déclin de cette hormone.
IV. LA SYMPTOMATOLOGIE PSYCHOLOGIQUE DE LA MENOPAUSE
1. L’évolution
L’histoire psychologique et hormonale de la femme se déroule en trois temps :
 Le signe annonciateur peut être la perte de la libido due à une baisse des
androgènes qui évolue sur plusieurs années ;
 Avant la ménopause surviennent des signes d'excitabilité liés à un excès
d'estrogènes et à un déficit en progestérone ;
 A la ménopause, la chute des estrogènes provoque perte d'énergie et un
passage à vide.
NB : il y a une dernière étape, au cours de laquelle tous les troubles vont s'estomper,
les femmes s'installant dans un nouvel équilibre hormonal. Tout s’équilibre et rentre
dans l'ordre en moyenne entre trois à quatre ans. Pour certaines cela va durer 20 ans.

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La ménopause est l’un des tourments majeurs de la vie d’une femme, qui annonce
la fin de sa vie reproductive. C’est une étape par laquelle toutes les femmes doivent
passer. Mais il faut savoir que la ménopause peut entraîner un véritable supplice. En
effet, les changements qui se produisent peuvent affecter la femme d’une manière
importante. Nous avons entre autres les troubles biologiques, les troubles somatiques
et les troubles psychologiques.
2. Le climactère : prépare ou alerte les femmes de l’arrivée de la ménopause avec les
bouffées de chaleur, de l’insomnie, de la sécheresse vaginale, des changements
physiques…
3. Les symptômes liés à la ménopause
La ménopause est une nouvelle étape que beaucoup de femmes craignent, car elles
pensent que c’est une porte ouverte à la vieillesse. Elles peuvent donc souffrir
de découragement, de dépression et d’autres symptômes :
a. Les altérations du moral : Pendant la ménopause, le moral est très changeant.
Cela cause des problèmes non seulement aux femmes qui en souffrent mais aussi aux
personnes de leur entourage.
L’incompréhension fait acte de présence. Elles se mettent en colère sans avoir
pourquoi, elles sont plus susceptibles que d’habitude, etc.
b. L’anxiété : L’anxiété est très fréquente chez les femmes ménopausées. Elle est due
à la peur de souffrir d’une situation étouffante. Tout cela provoque de l’anxiété chez la
femme qui craint que tous les symptômes de la ménopause apparaissent au
moment le moins opportun, et qu’elle ne puisse pas les éviter.
c. L’irritabilité : Avec tous ces symptômes qui rendent à fleur de peau, la femme
ménopausée est beaucoup plus irritable. N’importe quelle chose, aussi minime soit-elle,
peut provoquer cet état “d’explosion”. La sensibilité aux bruits, et le fait de dire
des choses qui font du mal aux autres sans le vouloir, sont certains des exemples
qui illustrent l’irritabilité dont souffre la femme pendant la ménopause.
d. Les insomnies : A cause des bouffées de chaleur et de la transpiration nocturne,
leur sommeil peut être affecté. Cela peut générer de plus grands problèmes comme
l’apnée du sommeil ou la privation totale du sommeil et l’asthénie. Les difficultés à

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dormir peuvent provoquer de l’anxiété et de l’irritabilité. Cela affecte aussi les


relations sociales et familiales.
e. Le manque de désir sexuel : Pendant la ménopause, plusieurs problèmes
surviennent et peuvent faire que votre désir sexuel diminue. La sécheresse et la
perte de l’élasticité vaginale font que l’excitation est plus tardive et diminuent la
tension musculaire… Ces problèmes sont à l’origine de la baisse de la libido. cela
peut entraîner des dysfonctionnements sexuels importants qui provoqueront chez
les femmes de la frustration car elles ne pourrez plus profiter du sexe. Beaucoup de
femmes préfèrent oublier tout contact sexuel.
f. Le manque de concentration : Pendant la ménopause, la concentration et la
mémoire diminuent de manière notable. Se souvenir ou prêter attention à différentes
choses en même temps, peut devenir quelque chose de très difficile. Le stress
peut provoquer ce manque de concentration et de mémoire. C’est une étape durant
laquelle les femmes se sentent débordées. Le fait de continuer à remplir ses
obligations quotidiennes alors que l’on affronte les symptômes et les
changements de la ménopause, est une tâche très difficile.
4. les symptômes pas forcement lies à la ménopause
Quatre symptômes cardinaux sont liés avec certitude à la carence ostrogénique : les
bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, la sécheresse vaginale et les problèmes
urinaires. D'autres, comme les troubles psychologiques, ne peuvent être rattachés à la
ménopause qu'en partie. Mais il faut explorer auparavant les raisons de cette
souffrance, car la ménopause ne fait souvent que révéler un malaise préexistant et
les occasions d'être malheureuses à 50 ans sont innombrables. Les règles qui
s'arrêtent matérialisent le deuil de la fertilité, mais la cinquantaine c'est aussi la
jeunesse qui s'éloigne, avec tous les troubles de la séduction que cela représente, la
prise de poids, souvent très mal vécue, le départ des enfants, la maladie ou la
disparition des parents, les problèmes professionnels, conjugaux. Mal dormir, ou être
déprimé, ne sont pas forcément dus à la ménopause. C'est infiniment plus complexe. Il
faut prendre en charge la femme dans sa globalité physique, psychologique, sociale et
familiale. "

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5. fatigue et ménopause
Une fatigue n'est jamais normale et doit toujours être explorée comme s'il s'agissait
d'une maladie. Il peut s'agir de l'un des symptômes d'une dépression. Mais à cette
période de la vie, il y a deux autres causes très fréquentes et facilement traitables :
 Une carence en fer, liée à des règles trop abondantes avant la ménopause ;
 Et, surtout, une hypothyroïdie, qui survient souvent après la cinquantaine.
Avant de retenir l'hypothèse d'une fatigue psychologique, il faut toujours rechercher ces
deux causes.
Il est normal, en revanche, que la ménopause soit associée à une baisse des
performances physiques, car la chute des estrogènes est responsable d'une
diminution de la force et de la masse musculaire, qui s'ajoute au déclin très
progressif lié à la baisse des androgènes.

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CHAPITRE III : APPROCHE SOCIO-ANTHROPOLOGIQUES DE LA MENOPAUSE /


ANDROPAUSE
I. Généralités
La Perception sociale de la ménopause diverge selon la culture et le milieu :
En occident et aux USA elle est perçue comme une fin d’une vie où l’on perd sa
féminité En Afrique, surtout en milieu rural, les femmes attendent avec joie la cessation
des règles et considèrent la ménopause comme étant une période positive.
La ménopause est définie comme un simple phénomène physiologique, marquant la
cessation des menstruations et de la procréation chez une femme normale. C’est
également une construction sociale qui dépasse largement la survenue des « règles »
et l’arrêt de la fonction reproductive féminine. Cette étape de la vie se caractérise par
des modifications somatiques donnant une nouvelle apparence souvent mal acceptée,
des transformations de valeurs et des rôles sociaux attribués et imposés aux femmes.
C’est aussi l’âge à partir duquel émergent certaines maladies (diabète, hypertension
artérielle, etc.…) qui viennent compliquer un équilibre psychologique mis à mal par l’âge
et la ménopause, marqué par ce qu’on appelle communément les troubles du climatère.
On retrouve dans les communautés une représentation très variée de la ménopause.
Pour certaines, il s’agit d’un sentiment de perte importante du fait de l’arrêt des règles et
de la fécondité, d’une dégradation progressive de l’état de santé, de l’aspect esthétique
et surtout la perte du capital symbolique. A cela s’ajoute la blessure narcissique
provoquée par la perte de la féminité. La femme entre dans une phase de décadence
essentiellement par la perte de la capacité à procréer. Cette fonction noble a une
grande valeur sociale. Ne plus pouvoir concevoir est vécu comme une véritable mort
sociale. Privée de sa capacité de séduction, fragilisée par le changement physiologique,
physique et psychologique, la femme ménopausée se destinait à une vie sobre et
vertueuse. Pour d’autres, la ménopause est acceptée comme une étape de la vie,
certes difficile, mais vécue comme une évolution physiologique sans conséquences
particulières quant à leurs valeurs sociales notamment. Enfin une minorité exprime un
soulagement et une profonde satisfaction.
Aujourd’hui les conflits conjugaux en lien avec la baisse de la libido autant chez
l’homme que chez la femme permettent d’évoquer le sujet dans le but de

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rechercher des solutions pour l’amélioration des relations sexuelles et le mieux-


être. Le plus souvent les seules personnes avec qui la ménopause ou
l’andropause sont abordées, sont le ou la conjoint(e) Ou encore le médecin
(généraliste, urologue ou gynécologue) mais sinon ce ne sont pas des choses qui
se racontent assez aisément. »

II. ANDROPAUSE
L'andropause ou "déficit androgénique lié à l'âge" désigne l'ensemble des symptômes
physiologiques liés à la baisse de sécrétion de testostérone chez l'homme,
généralement à partir de 45 ans. "L'andropause n'est pas exactement l'équivalent de la
ménopause car il n'y a généralement pas de baisse de fertilité associée à cette baisse
de testostérone. L'andropause intervient en dehors de tout contexte pathologique
pouvant expliquer la baisse de la sécrétion d'androgène. Sa prévalence est difficilement
estimable : le risque d'andropause s'accroît cependant avec l'âge. Chez certains
hommes, une andropause précoce peut s'installer dès l'âge de 20 ans. Tous les
hommes n'ont pas forcément d'andropause et pas nécessairement au même âge.
1. DEFINITION
Il s'agit d'une syndrome biochimique associé à l'avancée en âge et caractérisé par une
diminution des androgènes dans le sérum avec ou sans diminution de la sensibilité aux
androgènes. Il peut induire une altération significative de la qualité de la vie et affecter
de manière néfaste la fonction de plusieurs organes.
2. SYMPTOMATOLOGIE
L'andropause peut se manifester par une diminution de l’appétit sexuel et des
problèmes érectiles. L'homme atteint d'andropause peut également souffrir d'insomnie,
d'une prise de poids et de sudation excessive, auxquelles s'ajoute une baisse générale
de tonus.
bon nombre de signes peuvent être en faveur d’une andropause :
 Une baisse de la libido.
 Des érections moins rigides et moins fréquentes.
 Des épisodes de sudation indépendants d'une dépense physique.

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 Une fatigabilité plus fréquente, une récupération physique plus laborieuse après
efforts.
 Des troubles du sommeil.
 Une nervosité accrue, une irritabilité plus fréquente.
 Une tendance depressive.
 Une diminution de la masse musculaire.
 Une augmentation du périmètre abdominal.
 Une fragilité osseuse.
 Des douleurs musculaires et articulaires plus fréquentes.
 Une régression de la pilosité.
Le déficit androgénique lié à l'âge, ou andropause, est un syndrome caractérisé
principalement par :
- Un tableau de diminution du désir sexuel et de la qualité des érections, en
particulier des érections nocturnes ;
- Des modifications de l'humeur avec à la fois, diminution de l'activité intellectuelle,
diminution des capacités d'orientation dans l'espace, asthénie, humeur
dépressive et irritabilité ;
- Une diminution de la masse maigre associée à une diminution de la force et du
volume musculaire,
- Une diminution de la pilosité corporelle et des altérations cutanées ;
- Une diminution de la densité minérale osseuse pouvant aboutir à une ostéopénie
et une ostéoporose ;
- Une augmentation de la graisse viscérale.
Le tableau clinique n'est pas nécessairement associé à une testostérone basse.
De ce fait, le diagnostic clinique d'hypogonadisme doit être confirmé par des
données biochimiques.
Le diagnostic de l’andropause repose sur le dosage de la testostérone sérique
sur un prélèvement sanguin effectué à jeun le matin entre 8 et 10 heures, après
avoir éliminé toute comorbidité prédisposant à une hypoandrogénie secondaire.
3. TRAITEMENT

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 L'objectif d'une androgénothérapie est de restaurer et de maintenir des taux


plasmatiques de testostérone physiologiques. Mesures hygiéno-diététiques Il
est également recommandé d'adopter une bonne hygiène de vie, avoir une
activité sportive régulière, perdre les kilos superflus, arrêter de fumer et limiter
sa consommation d'alcool.
 Les insuffisances érectiles peuvent faire l'objet d'un traitement spécifique
complémentaire par Sildénafil (VIAGRA), Vardénafil (LEVITRA) ou Tadalafil
(CIALIS, ADCIRCA)

CHAPITRE IV : MILIEU SOCIAL ET IMPLICATION DES HOMMES DANS LA SANTE


MATERNELLE ET INFANTILE
I. Généralités
Dans les années récentes, une attention croissante a été accordée à la participation
des familles et des communautés afin de prévenir la mortalité maternelle et néonatale.
On connait que les hommes jouent souvent un rôle important en décidant quand et où
les femmes et les enfants devraient chercher des soins de santé. Cependant, des
études répandues montrent que les partenaires masculins et les pères n’accompagnent
pas souvent les femmes et les enfants en leur consultations aux établissements de
santé. Cela signifie qu’ils ratent une occasion cruciale de discuter avec les agents de
santé et de recevoir des informations à jour sur comment prendre soin de leur propre
santé et de celle de leur famille.
L’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé d’encourager la participation des
hommes dans les services de santé maternelle, bien que peu de choses sont connues
sur l’impact de leur participation en ce qui concerne l’utilisation des soins et le suivi des
pratiques recommandées après l’accouchement

II. CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE DE LA SANTE


Sorte de système de pensée commun à plusieurs, la représentation sociale rassemble
un ensemble cohérent de savoirs, d'opinions, de croyances et d'attitudes et elle donne

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un sens à l'action d'un groupe social. Par conséquent, si le rapport à la santé des
individus est marqué par les contextes sociaux et culturels dans lesquels il se déploie,
la recherche de connaissances sur ces objets culturels que sont les représentations de
la santé devient une voie privilégiée pour saisir les logiques d'ensemble qui sous-
tendent les attitudes, les croyances et les comportements relatifs à la santé et à la
maladie au sein de différents groupes sociaux. Autrement dit, le concept de
représentation sociale appliqué à la santé permet de comprendre davantage l'influence
des dimensions sociales et culturelles sur les pensées et les actions des individus au
regard de leur processus à la fois de maintien de la santé et de gestion de la maladie.
De manière générale, les représentations de la santé comportent divers éléments reliés
aux croyances, aux connaissances et aux modes de gestion de la maladie, cette
dernière étant considérée comme étant à l'opposé de la santé et servant à enrichir la
connaissance au sujet des représentations de la santé commune à différents groupes
sociaux.

III. COMPORTEMENTS DES HOMMES ET NORMES SOCIALES


Comportements masculins susceptibles d’appuyer les pratiques maternelles et
infantiles. Les normes sociales influencent les pratiques des hommes et des femmes et
ce qu’il faut pour changer les normes sociales. Beaucoup de comportements, y compris
les rôles dévolus aux sexes et les pratiques de santé, mœurs et coutumes traditionnels
sont ce que nous appelons normes sociales. Les gens agissent ainsi car c’est ce que
leur entourage attend d’eux. C’est dès l’enfance qu’ils apprennent ces rôles et
comportements, à travers le renforcement de ce qui est acceptable ou non. Il faut donc
amener les hommes à adopter de nouveaux comportements pour améliorer la vie et la
santé de leurs épouses et de leurs enfants :
- S’assurer du soutien des leaders religieux ou communautaires en faveur du
changement,
- faire comprendre à tous l’importance du changement,
- susciter l’émulation (avoir recours à la pression des pairs),
- faire de certaines personnes des modèles de la nouvelle norme sociale et informer les
autres des résultats positifs obtenus.

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En résumé, expliquer qu’il faut que la majorité accepte la nouvelle norme sociale, que
les leaders adhèrent au changement et trouvent un moyen permettant aux populations
d’apprendre ou de voir les avantages qu’induit de leur implication dans l’amélioration de
la santé maternelle et infantile.
Exemple, si le comportement salutaire suppose que les hommes encouragent les
épouses à l’allaitement maternel exclusif, ils auront probablement besoin d’informations
sur les avantages de l’allaitement maternel (AM). Par contre, si vous voulez qu’ils
accompagnent leurs épouses pour l’accouchement, ils auront probablement besoin
d’informations, mais aussi de compétences leur permettant de poser des questions
pendant la prise en charge ou pour négocier l’obtention de quelque congé, ou pour
épargner de l’argent pour le transport.

IV. IMPLICATION DES HOMMES DANS L’AMELIORATION DE LA SANTE


MATERNELLE ET INFANTILE
les hommes ont souvent la mainmise sur les ressources familiales nécessaires au
transport ou aux frais médicaux ; les hommes prennent les décision dans le foyer ; ils
décident de ce qu’une femme peut faire et où elle peut aller ; l’on s’attend à ce que les
femmes donnent aux hommes la meilleure partie des aliments et qu’elles fassent le
travail qu’ils exigent ; les hommes s’attendent à ce que les femmes prennent en charge
l’ensemble des soins concernant l’enfant et effectuent l’ensemble des travaux
ménagers, ainsi de suite.
Le concept de l’implication des hommes est axé sur les responsabilités de ces derniers
en tant que pères et époux, au-delà des rôles dévolus à la femme et à l’homme.
L’implication des hommes dans la SMI nécessite un changement de comportement et
un équilibre dans les relations entre homme et femme :
- Comprendre la perception que les hommes ont de leur rôle.
- Rendre les hommes plus à l’aise avec l’idée de se percevoir comme des partenaires
bienveillants et responsables.
- Faciliter aux hommes un environnement favorable à différents niveaux (au foyer, dans
la communauté et dans la structure de santé) leur permettant de pratiquer et d’adopter
des comportements salutaires en matière de SMI.

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- Motiver l’équité entre les sexes, cela renvoie à l’impartialité et à la justice dans la
répartition des avantages et responsabilités entre les femmes et les hommes. Le
concept reconnaît que les femmes et les hommes ont des besoins différents et des
forces différentes et que ces différences doivent être identifiées et prises en compte
pour corriger le déséquilibre qui existe entre les sexes. Il y a équité entre les sexes
lorsqu’il n’y a aucune discrimination fondée sur le sexe d’une personne dans la
fourniture d’opportunités, l’octroi de ressources et d’avantages ou dans l’accès aux
services.

V. ROLES ET ACTIVITES DES AGENTS DE SANTE DANS L’IMPLICATION DES


HOMMES DANS LA SMI :
- Identifier les besoins d’implication des hommes dans la SMI
- Faire des plaidoyers auprès des leaders pour l’implication des hommes dans la SMI
- Sensibilisation des groupes
- Établir un contact initial avec la famille et expliquer l’initiative
- Une visite initiale à domicile en parlant d’abord à l’épouse et aux autres membres de
la famille et ensuite à l’homme seul à seul
- Rencontrer l’homme seul à seul pour évaluer le comportement que ce dernier pratique
déjà et ceux qu’il ne pratique pas (procéder au diagnostic.)
- Expliquer à l’homme ce qui justifie le soutien des hommes à l’amélioration de la SMI.
- L’aider à imaginer des solutions aux obstacles qui l’empêchent à s’impliquer dans la
SMI.
- Mener une négociation en faveur du changement de comportement et mettre par écrit
l’accord conclu avec lui.
- Renforcer positivement l’homme et tous ceux qui l’aident à changer, notamment la
famille et les amis.
- Coordonner avec les prestataires de soins de santé et autres volontaires de la
communauté et leaders communautaires afin de programmer et de mener des activités
de sensibilisation en faveur des hommes, des couples et d’autres membres de la
communauté.

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- Tenir des registres relatifs aux contacts qui ont été établis avec les hommes, ainsi que
les changements relevés dans leur comportement et d’autres activités.
- revenir en arrière et lier la discussion à celle relative aux normes sociales et comparer
l’amélioration

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