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5% des adultes et 65% des enfants ignorent aujourd'hui que les enfants ont

des droits, définis notamment par la Convention Internationale des Droits de


l'Enfant.

Qu'est-ce qu'un enfant ?

Etymologiquement, le mot « enfant » vient du latin « infans », ce qui renvoie à


l'image de l'enfant en bas âge.

Aujourd'hui, le mot « enfant » est entendu plus largement, il est défini par la
Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant comme étant « tout être humain
âgé de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt » (article 1er).

En droit français, l'article 488 alinéa 1er du code civil pose un âge
charnière : « La majorité est fixée à 18 ans accomplis ; à cet âge, on est
capable de tous les actes de la vie civile ».

Qu'est-ce que les droits de l'enfant ?

La plupart des droits de l'enfant sont des applications particulières des Droits
de l'Homme. Les règles de protection et d'éducation de l'enfant doivent lui
permettre de grandir en sécurité et sereinement.

Les droits de l'enfant évoluent en même temps que lui. Ainsi, les droits d'un
nourrisson ne sont pas les mêmes que les droits d'un enfant de huit ans qui
eux-mêmes diffèrent des droits d'un adolescent proche de la majorité.

La notion de droits de l'enfant recouvre en fait deux branches :

- le droit applicable à l'enfant, où l'enfant est considéré comme titulaire de


droits

- et les droits de l'enfant, qui recouvrent les droits qui doivent leur être
reconnus par la société.

L'intérêt de l'enfant est toujours qualifié comme tel par les adultes. Cela
amène à confronter les droits de l'enfant à l'intérêt pensé par les adultes.

L'enfant est trop jeune et inexpérimenté et la vision qu'il a de son intérêt n'est
donc pas incontestable. Ce sont les parents qui sont chargés de faire
respecter l'intérêt de l'enfant. Or, l'intérêt de l'enfant peut être en contradiction
avec l'intérêt des parents, c'est pourquoi on permet à la parole de l'enfant de
s'exprimer à travers d'autres personnes que ses parents (avocat de l'enfant,
Défenseur des enfants et parfois l'enfant lui-même).

Les droits de l'enfant s'entendent tant en Droit International qu'en Droit


Interne. Partout dans le monde, l'enfant est concerné d'une façon ou d'une
autres par les relations avec ses parents et la société.

Ici sera étudiée la question des droits de l'enfant au regard du droit français, et
plus particulièrement sur le volet civil des droits de l'enfant.

Avant d'entrer plus avant dans l'étude des droits de l'enfant, il convient de
s'interroger en premier lieu sur le statut juridique de l'enfant.

Le statut juridique de l'enfant en droit français peut être analysé en deux


points : sa personnalité juridique (A) et l'étendue de sa capacité juridique (B).

A/ La personnalité juridique de l'enfant

La personnalité juridique est l'aptitude à être titulaire de droits et d'obligations.


Elle permet à l'enfant de se voir conférer un ensemble d'attributs qui
permettent de l'identifier et de le caractériser.

En tant que personne, l'enfant est titulaire d'un certain nombre de droits
subjectifs dont il peut exiger le respect.

1) Le droit de l'enfant à une identité

L'enfant, dès sa naissance a droit à un nom et à une nationalité. Ces droits


fondamentaux sont proclamés aux articles 7 et 8 de la Convention sur les
droits de l'enfant.

Tout enfant qui naît en France est obligatoirement déclaré à la mairie dans les
trois jours de sa naissance. Lors de l'établissement de l'acte de naissance, un
nom est donné à l'enfant.

Le droit français ne reconnaît pas le droit à la connaissance par un enfant de


sa véritable identité est un droit et qu'elle irait de son intérêt.

Mais l'intérêt de l'enfant ici n'est pas toujours compatible avec l'intérêt de ses
parents.
C'est pourquoi la Convention de l'ONU ne confère à l'enfant le droit de
connaître ses parents seulement « dans la mesure du possible » (article 7
alinéa 1er).

En matière de nationalité, au regard de la législation française, il est exclu


qu'un enfant né ou élevé en France soit privé de nationalité. Cependant, cela
ne signifie pas pour autant que l'enfant aura droit à la nationalité
correspondant à ses origines familiales et géographiques. Le droit de l'enfant
à une identité est alors tenu en échec.

2) L'autonomie patrimoniale de l'enfant

Comme toute personne l'enfant a un patrimoine, distinct de celui de ses


parents. Cette autonomie patrimoniale n'est pas toujours perçue, notamment
parce que l'enfant n'a en général aucune ressource. Cependant, il arrive que
des mineurs aient un patrimoine, par exemple lorsque l'enfant a hérité ou
lorsqu'il a été indemnisé à la suite d'un accident dont il a été victime. Ce sont
en principe les parents qui sont chargés d'administrer le patrimoine de leur
enfant, avec l'existence de limites à ce pouvoir. L'enfant peut aussi se trouver
débiteur, par exemple s'il a causé un dommage à quelqu'un. Si cet accident
n'est pas pris en charge par les parents et/ou l'assurance, l'enfant peut être
considéré comme personnellement tenu de réparer le dommage. La dette de
l'enfant ne sera pas celle de ses parents. La dette demeurera dans son
patrimoine jusqu'au jour où il aura des ressources tirées de son activité
professionnelle, lui permettant d'indemniser la victime.

L'enfant a donc bien un nom, une nationalité, un patrimoine... mais la


personnalité juridique de l'enfant reste difficile à affirmer, elle reste en relation
plus ou moins éloignée de la famille.

L'enfant mineur est un incapable c'est-à-dire qu'il ne peut lui-même exercer


ses droits. Sur le plan civil, l'incapacité du mineur peut être qualifiée
d'incapacité de protection, instituée dans son intérêt pour éviter des
engagements pris sans discernement. Il apparaît alors un paradoxe : le
mineur est incapable, pour autant sa responsabilité civile peut être retenue,
lorsqu'il commet des fautes. Or, l'incapacité du mineur devrait logiquement
couvrir les conséquences de ses imprudences.

L'enfant mineur ne peut exercer seul les droits qui lui sont reconnus, ils seront
mis en oeuvre par le représentant légal de l'enfant, en principe ses parents,
agissant en son nom.
1) Le sort des actes passés par un mineur

En principe, l'acte passé par un incapable est frappé de nullité. Il s'agit ici
d'une nullité dite relative car seul le mineur ou son représentant légal peut
demander l'annulation de l'acte en justice (mais la nullité n'est pas
automatique puisque l'enfant, devenu majeur, peut ratifier l'acte en
l'exécutant). La nullité prononcée est rétroactive, l'acte est censé n'avoir
jamais existé.

Il existe des catégories d'actes car tous les actes passés par les mineurs ne
sont pas nécessairement nuls. Ainsi ceux que le représentant légal du mineur
n'aurait pas pu faire sans autorisation, lorsqu'ils sont passés par le mineur
seul sont nuls. Ensuite, il y a des actes que la loi ou l'usage autorise le mineur
à accomplir seul (article 389-3 du code civil). Enfin, il y a les actes
« rescindables pour lésion », annulés lorsqu'ils sont préjudiciables au mineur
(articles 1304 et suivants du code civil).

DES JURIDICTIONS SPECIALISEES EN DROIT DES ENFANTS 

§ 1 - LE JUGE DES ENFANTS

Le juge des enfants est un magistrat du tribunal de grande instance, nommé


dans cette fonction par décret du président de la République, après avis du
conseil supérieur de la magistrature. Il est choisi compte tenu de l'intérêt qu'il
porte aux questions de l'enfance. Il constitue à lui seul une juridiction de
jugement.

A côté de fonctions pénales propres à l'enfance délinquante, le juge des


enfants est compétent en matière non pénale pour des questions intéressant
les mineurs vagabonds ou abandonnés. Il est en charge des mesures
intéressant l'enfance malheureuse.

Les décisions des juridictions pour mineurs peuvent faire l'objet des mêmes
voies de recours qu'en droit commun : l'opposition, l'appel, le pourvoi en
cassation.
Les jugements du juge des enfants et du tribunal pour enfants sont ainsi
susceptibles d'opposition et d'appel.

L'appel est porté devant la chambre spéciale de la cour d'appel, où l'audience


est soumise aux mêmes restrictions de publicité que devant le tribunal pour
enfants.

Lorsque la décision prise a pour objet une mesure éducative, le juge peut
ordonner l'exécution provisoire de sa décision.

Le Juge des Enfants apparaît comme le premier magistrat auquel on pense


lorsqu'on évoque la question de la justice des mineurs. Il est considéré comme
le plus au fait de la façon dont un enfant doit être pris en charge par la justice
car il est celui qui a des compétences particulières en droit de l'enfance.

Cependant, d'autres magistrats sont appelés à connaître des affaires


concernant un enfant.

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