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FDE 225 – Textes de support (4)

Sujet: guerre et terrorisme

https://www.icrc.org/fr/document/questions-reponses-regles-de-la-guerre

Même la guerre a des règles. Qu'est-ce que cela veut dire ?


Cela veut dire qu'on ne peut pas attaquer des civils ; qu'on doit limiter autant que
possible les effets des opérations militaires sur les femmes et les enfants, ainsi que sur
les autres catégories de civils ; qu'il faut traiter les détenus humainement et ne pas
torturer des personnes.

Le droit international humanitaire, c'est quoi ?


Le droit international humanitaire (DIH) est un ensemble de règles qui, pour des
raisons humanitaires, vise à atténuer les effets des conflits armés. Il protège les
personnes qui ne participent pas, ou ne participent plus, aux combats (telles que les
civils, le personnel médical, les travailleurs humanitaires, les blessés, les malades, les
soldats naufragés, les prisonniers de guerre ou les autres détenus) et restreint le choix
des moyens et méthodes de guerre (par exemple, l'utilisation de certaines armes). Le
DIH est également appelé « droit de la guerre » ou « droit des conflits armés ».

Le DIH est constitué de traités (les principaux étant les Conventions de Genève et leurs
Protocoles additionnels) et du droit international coutumier.

Quand le DIH s'applique-t-il ?


Le DIH s'applique uniquement aux situations de conflit armé. Hormis quelques cas
nécessitant une mise en œuvre en temps de paix (par exemple pour l'adoption d'une
législation, l'enseignement ou la formation en matière de DIH), le DIH ne s'applique pas
en dehors des conflits armés.

Le DIH prévoit deux régimes de protection : l'un pour les conflits armés internationaux
et l'autre pour les conflits armés non internationaux. Les premiers sont des conflits
armés entre deux États ou plus. Les seconds opposent soit des forces armées
gouvernementales à un ou plusieurs groupes armés non étatiques, soit différents de ces
groupes entre eux. Les règles qui s'appliquent dépendent de la qualification de la
situation en tant que conflit armé international ou non international.

Certaines règles du DIH continuent de protéger les victimes des conflits armés même
après la fin des hostilités (détenus ou personnes portées disparues, par exemple).
Qui est tenu de respecter le DIH ?
Le DIH est universel : toutes les parties engagées dans un conflit ont l'obligation de
respecter le DIH, que ce soit les forces gouvernementales ou des groupes armés non
étatiques.

Les Conventions de Genève, qui constituent l'élément central du DIH, ont été ratifiées
par les 196 États de la planète, ce qui en fait un ensemble de règles universel. Rares sont
les traités internationaux à faire une telle unanimité.

Aux côtés des traités, le droit coutumier permet de combler les lacunes pouvant
apparaître lorsque les traités ne sont pas applicables ou lorsque le droit conventionnel
est moins élaboré, comme dans le cas des conflits armés non internationaux. Les règles
coutumières ont force contraignante pour toutes les parties à un conflit armé.

Qui sont les prisonniers de guerre ?


En bref, les prisonniers de guerre sont les combattants qui sont tombés au pouvoir de
l'ennemi lors d'un conflit armé international. Les combattants peuvent être des
membres des forces armées régulières, ainsi que des milices, des volontaires ou d'autres
groupes de ce type s'ils appartiennent à une partie au conflit et remplissent certaines
conditions. Un petit nombre de non-combattants – médecins, journalistes, fournisseurs
et membres d'équipage civils, ont également droit au statut de prisonnier de guerre
lorsqu'ils sont affiliés aux forces armées ou ont une permission spéciale pour les
accompagner. Les civils qui prennent spontanément les armes lors d'une levée en masse
peuvent également être considérés comme des prisonniers de guerre. Le statut de
prisonnier de guerre est régi par la troisième Convention de Genève et le Protocole
additionnel I.

À quel type de traitement les prisonniers de guerre ont-ils droit ?


Pendant toute la durée de leur internement, les prisonniers de guerre doivent être
traités humainement en toutes circonstances. Le DIH les protège contre tout acte de
violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. Le DIH définit
aussi les conditions minimales d'internement des prisonniers de guerre, notamment en
ce qui concerne le logement, l'alimentation, l'habillement, l'hygiène et les soins
médicaux.

Les prisonniers de guerre ne peuvent pas être poursuivis pour avoir pris part
directement aux hostilités, mais ils peuvent être poursuivis pour d'éventuels crimes de
guerre. Leur internement n'est pas une forme de sanction, mais vise seulement à les
empêcher de continuer à participer au conflit. Les prisonniers de guerre doivent être
libérés et rapatriés sans délai dès la fin des hostilités actives.
Pendant les conflits armés internationaux, le CICR a le droit de visiter les prisonniers de
guerre afin de s'assurer que leur traitement et les conditions de leur détention sont
conformes au DIH.

Que se passe-t-il en cas d'occupation ? Quelles protections s'appliquent-


elles ?
Selon le DIH, l'occupation est une forme de conflit armé international. Il y a occupation
lorsque le territoire d'un État est effectivement placé sous l'autorité d'une armée hostile.
L'occupation ne s'étend qu'aux territoires où cette autorité est établie et en mesure de
s'exercer. Lorsqu'un État consent à la présence de troupes étrangères, il n'y a pas
d'occupation.

En plus des protections générales accordées à la population civile, les civils vivant dans
un territoire occupé ont droit à une protection spécifique visant à prévenir les abus qui
pourraient être commis par la puissance occupante.

D'une manière générale, le droit de l'occupation cherche à trouver un équilibre entre les
besoins de la puissance occupante en termes de sécurité d'une part, et les intérêts de la
puissance évincée et de la population locale de l'autre. Parmi ses responsabilités, la
puissance occupante doit notamment veiller à assurer la gestion des biens publics, le
fonctionnement des établissements scolaires, l'existence et l'administration des services
médicaux, en autorisant si nécessaire la conduite d'opérations de secours et en
permettant aux organisations humanitaires impartiales, telles que le CICR, de mener
leurs activités. En retour, la puissance occupante bénéficie également de certains droits,
qui peuvent prendre la forme de mesures de contraintes imposées à la population locale
si les circonstances l'exigent.

Le DIH contient-il des règles sur la torture ?

Oui. Les actes de torture et autres formes de mauvais traitements sont formellement
interdits, partout et en tout temps. Le DIH et le droit international des droits de
l'homme (DIDH) se complètent pour offrir un ensemble de règles détaillées pour la
prévention et la répression des actes de torture et autres formes de mauvais traitements.
Les États s'entendent sur le fait qu'il n'existe aucune excuse justifiant le recours à la
torture. Les souffrances qu'engendre sa pratique peuvent causer des troubles profonds
et parfois irréversibles chez les personnes qui en sont victimes.

Les parties à un conflit peuvent-elles utiliser n'importe quel type


d'armement pour attaquer ou se défendre ?
Non, elles ne le peuvent pas.
Depuis le début, le DIH a tenté de limiter les effets des conflits armés. À cette fin, le DIH
impose des limites au choix des armes, des moyens et des méthodes de guerre en
édictant des règles générales et des règles spécifiques limitant ou interdisant l'utilisation
de certaines armes qui causent des dommages inacceptables.

Les règles générales qui restreignent le choix des armes, des moyens et des méthodes de
guerre comprennent l'interdiction des armes de nature à frapper sans discrimination,
ainsi que les principes et règles gouvernant la conduite des hostilités, qui protègent
essentiellement les civils, et l'interdiction des armes de nature à causer des maux
superflus, qui protège également les combattants.

Pourquoi devrait-on s'inquiéter des attaques contre les biens culturels dans
les conflits armés ?
Les monuments historiques, les œuvres d'art et les sites archéologiques – désignés sous
le nom de biens culturels – sont protégés par le DIH. Les attaques perpétrées contre les
biens culturels vont bien au-delà de la destruction de constructions matérielles. Elles
constituent des attaques contre notre histoire, notre dignité et notre humanité.

Le droit de la guerre impose aux parties à un conflit armé de protéger et de respecter les
biens culturels. Selon le DIH, attaquer des biens culturels ou utiliser ces biens à des fins
militaires est interdit, sauf en cas de nécessité militaire impérative. Par ailleurs, les
parties à un conflit ne peuvent saisir, détruire ou délibérément endommager des biens
culturels, et elles doivent faire cesser les vols et les pillages de biens culturels, ainsi que
tout acte de vandalisme à l'égard desdits biens.

II-

https://www.coe.int/fr/web/commissioner/thematic-work/counter-terrorism

Lutte contre le terrorisme et protection des droits


de l'homme
Le terrorisme constitue une grave menace pour les droits de l’homme et la démocratie. Il est
certes indispensable que les Etats prennent des mesures pour empêcher et sanctionner
efficacement les actes terroristes, mais tous les moyens ne sont pas admissibles. Les Etats
ont l’obligation impérieuse de protéger la sécurité publique et la prééminence du droit sans
mettre en péril les fondements des droits de l’homme, qui sont notamment consacrés par la
Convention européenne des droits de l’homme.
Les opérations menées au cours de ces dernières années par un certain nombre d’Etats dans
le contexte de ce que l’on appelle la « guerre contre le terrorisme », y compris les
« programmes de restitution », la création de prisons secrètes (« black sites ») et la
surveillance de masse, ont montré qu’un large éventail de droits de l’homme subissait les
répercussions des mesures de lutte contre le terrorisme, notamment le droit à la vie,
l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants, le droit à la liberté et
à la sûreté, le droit à un procès équitable, et le respect de la vie privée et familiale. Le
renoncement aux droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme constitue
une grave erreur et une mesure inefficace qui peut servir la cause des terroristes. Les
politiques qui respectent les droits de l’homme préservent les valeurs que les terroristes
essaient de détruire, elles affaiblissent le soutien au radicalisme parmi ceux qui pourraient
être tentés d’y adhérer, et elles renforcent la confiance des populations envers l’Etat de
droit.
La Commissaire est particulièrement vigilant en ce qui concerne l’adoption de nouvelles
législations antiterroristes : elles doivent faire l’objet d’un contrôle permettant de repérer les
atteintes potentielles aux droits de l’homme et elles doivent prévoir le contrôle
démocratique des services de sécurité. Elle aborde régulièrement ces questions avec les
autorités des Etats membres, auxquelles elle apporte son aide grâce à des analyses et des
recommandations dans divers documents thématiques ou relatifs aux Etats membres.

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