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MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE REPUBLIQUE DE GUINEE

ETAT MAJOR GENERAL DES ARMEES Travail- Justice- Solidarité


ETAT MAJOR DE L’ARMEE DE TERRE

DROIT INTERNATIONAL
HUMANITAIRE (D.I.H)

Edition 2023

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Introduction
Le Droit est l’ensemble des normes juridiques régissant la vie d’une entité sociale donnée (Etat,
OI, ONG….).
Le Droit International Humanitaire (DIH)
Est une branche du Droit international public, qui, s’occupe de l’étude des règles et normes de
conduite qui, en temps de conflits armés, régulent les relations entre Etats, Organisations
Internationales et/ou autres sujets du Droit International dans le but d’assurer la protection des
personnes vulnérables.

PLAN
Chap 1: Le Comité International de la Croix Rouge (CICR),
Chap 2: Notions de base du DIH,
Chap 3: Comportement du soldat au Combat,
Chap 4: Règles fondamentales du DIH applicables dans les conflits armés,
Chap 5: Comportement dans l’action,
Chap 6: Traitement des personnes et des biens capturés,
Chap 7: Responsabilités du Commandement,
Chap 8: Règles concernant les transports, les arrières, l’occupation et la neutralité,
Chap 9: Exercice du Commandement,
Chap 10: Conduite des opérations.

CHAPITRE 1: LE COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX ROUGE (CICR)


Autre emblème adopté en 2006

I. Définition
La Croix rouge ou le Mouvement International de la croix rouge et du croissant rouge (CICR),
est une Organisation Internationale à vocation humanitaire (temps de conflit armé et temps de
paix).
II. Historique
 Une Bataille (Solferino) ;
 Un homme (Henri Dunant) ;
 Un comité (CICR) ;
 17 février 1862, création du comité international de secours aux blessés ;
 Octobre 1863, Conférence Internationale à Genève (16 pays participants) ;
 Adoption d’une croix rouge sur fond blanc comme signe distinctif.
III. Le CICR et le Mouvement

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CICR Croix rouge Internationale

 Le Comité international de la Croix Rouge

 La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge :


Organe fédératif des sociétés nationales. Elle contribue au développement de leurs activités,
coordonne leurs opérations lors des catastrophes naturelles, et aide les réfugiés en dehors des
zones de conflit.

 Les sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge


Sociétés indépendantes dûment reconnues par le CICR. Elles sont les auxiliaires du pouvoir
public. Elles étendent leurs actions aux secours en règle générale, à la santé et au bien-être
social.

IV- Principes fondamentaux du CICR


La charte issue de la XXème conférence de 1965 a énuméré sept principes fondamentaux.
1. HUMANITE ;
2. IMPARTIALITE ;
3. NEUTRALITE ;
4. INDEPENDANCE ;
5. VOLONTARIAT ;
6. UNITE ;
7. UNIVERSALITE.
V- Rôles et Missions
 Faire appliquer les règles d’humanité pour restreindre l’usage de la violence armée ;
 Règlementer l’usage de la force (conflit armé international, conflit armé non
international, troubles ou tensions internes) ;
 Protéger et assister les victimes tout en préservant leur intégrité physique et leur dignité;
 Visiter et assister les personnes privées de liberté ;

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 Rechercher des personnes dont les familles sont sans nouvelles ou disparues ;
 Et enfin, appeler constamment l’attention des Etats ou tout autre acteur sur leur
obligation collective et individuelle de faire respecter le Droit International
Humanitaire.

CHAPITRE 2 : NOTION DE BASE


I/ DEFINITIONS
Le DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE constitue un ensemble de dispositions
juridiques applicables aux relations internationales dans les domaines suivants :
1/ LES DROITS DE L’HOMME dont le but est de garantir en toutes circonstances les droits et
les libertés fondamentaux de l’homme et de les préserver contre les fléaux sociaux.
2/ Le DROIT DES CONFLITS ARMÉS ou DROIT DE LA GUERRE, dont le but est de fixer
les règles que les parties opposées dans un conflit s’engagent à respecter et à faire respecter de
leurs ressortissants. Le droit de la guerre vise à limiter et à atténuer le plus possible les calamités
de la guerre ; Il concilie les nécessités de la guerre avec les exigences humanitaires. Il fait la
distinction entre ce qui est permis (licite) et ce qui ne l’est pas.
Le droit de la guerre se subdivise en deux grandes parties :
Le DROIT DE LA HAYE qui fixe les droits et devoirs des belligérants dans la conduite des
opérations et limite le choix des moyens de nuire.
Le DROIT DE GENEVE qui vise à sauvegarder les militaires hors de combat et les personnes
qui ne sont pas directement engagées dans les hostilités (les non-combattants).
La distinction originelle entre le droit de LA HAYE et le droit de GENEVE a graduellement
diminué. Cependant, dans son essence, elle demeure utile pour la compréhension pratique du
droit de la guerre.
Le droit type LA HAYE, en particulier, s’adresse à tous les responsables d’un
commandement et par eux, tout au long de la chaîne de commandement, à tous les membres
des forces armées.
Le droit type GENEVE concerne essentiellement les personnes déjà victimes du conflit armé.

II/ LES TEXTES DE BASE DU DIH


A partir de la 1ère convention de 1864 intitulée « Convention de Genève pour l’amélioration du
sort des militaires blessés dans les armées en campagne », le DIH s’est développé et compte
aujourd’hui quelques 600 dispositions contenues dans les quatre Conventions de Genève et
leurs deux Protocoles additionnels.
1/ Les Conventions de Genève
Ebranlée par les horreurs de la 2ème Guerre Mondiale, la communauté des Etats, réunie en 1949,
adopta les quatre Conventions de Genève qui sont applicables lors des conflits armés nationaux,
et ont pour base le respect de la personne humaine et de sa dignité.
Elles recommandent que les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités ou
celles qui sont mises hors de combat par maladie, blessure ou captivité, soient protégées, et que
celles qui souffrent soient secourues et soignées sans discrimination.
A ce jour, presque tous les Etats du monde ont signé ces conventions. L’action du CICR est
fondée sur elles.
Sont protégés par la :
 Convention I : les soldats blessés ou malades, le personnel sanitaire, les aumôniers ;

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 Convention II : les blessés, les malades, le personnel sanitaire, les aumôniers des forces
armées sur mer, les naufragés ;
 Convention III : les prisonniers de guerre ;
 Convention IV : les civils en territoire ennemi ou occupé.
En ratifiant les Conventions, les Etats parties se sont engagés à :
 Soigner amis et ennemis de façon égale ;
 Respecter l’être humain, son honneur, les droits de la famille, les convictions religieuses
et la protection particulière de l’enfant ;
 Interdire les traitements inhumains, les prises d’otages, les exterminations, la torture,
les exécutions sommaires, les déportations, le pillage et la destruction injustifiée de
biens privés ;
 Autoriser les délégués du CICR à visiter les prisonniers de guerre, les internés civils et
à s’entretenir sans témoins avec les détenus.
 Pourtant, si les conventions de Genève ont permis de sauver des millions de vies, les
conflits survenus depuis 1949 ont démontré qu’elles n’étaient plus suffisantes pour
assurer la protection de toutes les victimes, notamment les civils. Il convenait donc de
les compléter et de les développer par de nouveaux textes.

2/ Les deux Protocoles additionnels


Le 8 juin 1977, une conférence diplomatique réunie à Genève, adopta deux Protocoles
additionnels aux quatre Conventions.
Ces textes complètent les Conventions en développant la protection de la population civile en
temps de guerre et élargissant les critères d’application du droit humanitaire aux nouvelles
formes de conflits (guerres de libération ou combats de guérilla).
 Le Protocole I : est applicable dans les conflits armés internationaux, y compris les
guerres de libération nationale ; Il assure la protection des civils contre les effets des
hostilités (bombardement notamment).
 Le Protocole II : est applicable dans les conflits armés non internationaux. Il complète
l’article 3 commun aux Conventions de Genève, jusqu’alors la seule disposition
applicable en cas de conflit interne, par des règles plus détaillées. La principale
amélioration est une protection générale octroyée à la population civile.
III/ CATÉGORISATION ET PROTECTION DES PERSONNES ET DES BIENS
1/ Catégorie de personnes et de biens
a) Les Combattants
Selon le droit international, les membres des forces armées d’une partie au conflit, à l’exception
du personnel sanitaire et religieux, sont des combattants. Les combattants ont l’obligation de se
distinguer de la population civile, en portant leur uniforme ou un signe distinctif fixe et leurs
armes de manière visible.
b) Les Personnes civiles
Sont considérés comme des civils, les personnes qui ne sont pas membres des forces armées,
des corps de volontaires ou de mouvement de résistance, ni appartenant à une levée en masse ;
à savoir la population civile : hommes, femmes et enfants, journalistes en mission périlleuse.
c) Les Objectifs militaires
Les objectifs militaires comprennent :
 Les forces armées, à l’exception du service sanitaire et les lieux religieux ;

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 Les établissements, les positions, les constructions où sont situés les forces armées et
leurs matériels ;
 Les autres biens qui par leur nature, leur emplacement, leur but ou leur usage,
contribuent effectivement à l’action militaire et dont la destruction totale ou partielle, la
capture ou la neutralisation dans les circonstances du moment, offrent un avantage
militaire (points de terrain tactiquement importants, les crêtes, les thalwegs, les champs
de mines).
d) Les Biens civils
Signifie tout ce qui n’est pas un objectif militaire ou utilisé à des fins militaires. Dès qu’il y
a doute sur la nature d’un objectif, il est considéré comme bien civil.
2/ Personnes et biens particulièrement protégés
a. Personnes particulièrement protégées
Le service sanitaire militaire et civil, le personnel religieux militaire, le personnel religieux
civil et le personnel de la protection civile sont particulièrement protégés.
On les distingue de la manière suivante :
 La protection civile par un triangle équilatéral bleu sur fond orange
 Les autres par une croix rouge, un croissant rouge ou un losange rouge sur fond blanc

b. Biens particulièrement protégés


Certains biens sont particulièrement protégés. Il s’agit de :
 Biens culturels signalés (lieux de culte, université, musée) ;
 Les ouvrages et les installations contenant des forces dangereuses (barrages, digues,
centrales nucléaires.
On les distingue de la manière suivante :
 Biens culturels sous protection générale : un signe en forme d’écu bleu et blanc.

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 Biens culturels sous protection spéciale : trois petits signes d’écu bleu et blanc en
formation triangle pointe en bas.

 Les ouvrages et installations contenant des forces dangereuses sont protégés par trois
cercles orange vif, alignés.

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