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Cette page permet d'effectuer un suivi de l'actualité sur les pays d'Afrique concernés par les tensions politiques
internes, les conflits armés et les problèmes humanitaires. Les ressources d'informations mises en liens sont variées
(documents ONG, presse spécialisées, Centres de Recherche, organisations internationales, etc.) Un certain nombre de
cartes permettent de localiser précisément les zones de conflits, les mouvements de population, les camps de
réfugiés ainsi que les évolutions territoriales et politiques.
Pays
Algérie Angola Burundi Ethiopie Erythrée Libéria
Rwanda Sierra Leone Somalie Soudan Rép. démocratique du Congo
Cartes
Réfugiés Conflit Erythrée/Ethiopie
Bien souvent, qui dit Afrique pense guerre et souffrances humaines. Rwanda, Burundi, Zaïre, Liberia,
Somalie, Angola... autant d'exemples qui renforcent cette image. Plus inquiétant : dans de
nombreuses régions d'Afrique subsaharienne, crises et conflits sont un mal endémique.
Au-delà des faits, parfois répercutés par les médias, une réflexion s'impose. Cet ouvrage collectif, fruit
d'un projet de la Fondation Roi Baudouin et de Médecins sans Frontières, analyse d'abord le contexte
des crises et leurs fondements; les auteurs s'interrogent ensuite sur la manière de les gérer, évoquant
notamment les problèmes posés par l'action internationale (militaire, humanitaire...). Ils mettent aussi
l'accent sur la nécessaire prévention en avançant des idées originales.
D'autres questions sont abordées : Comment agit l'ONU ? Quid de l'Organisation de l'Unité Africaine ?
Quel rôle jouent les transferts d'armes dans les explosions de violence ? Après les désastres et les
dysfonctionnements causés par un conflit, comment un Etat peut-il accéder à la "normalité" ? En
apportant des éléments de réponse à ces interrogations, les auteurs du présent ouvrage tentent
d'esquisser un avenir de paix.
Dans ce qui pourrait être son plus important rapport politique à ce jour, le Secrétaire général
de l'Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, a analysé avec une remarquable
franchise les causes des conflits en Afrique. Dans son rapport publié en avril, M. Annan
propose également un ensemble complet de mesures "réalistes et applicables" de grande
ampleur susceptibles de nettement réduire les tensions politiques et la violence au sein des
Etats africains et entre eux.
Le rapport concernant Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un
développement durables en Afrique*, que le Conseil de sécurité avait demandé, a pour toile
de fond les importants progrès politiques et économiques réalisés sur le continent, ainsi que
l'entrée en scène de dirigeants qui ont confiance dans la capacité de l'Afrique d'organiser la
paix et le passage à un niveau supérieur de
développement.
Les recommandations du Secrétaire général tirent une bonne partie de leur force de la
franchise avec laquelle il analyse les causes des conflits en Afrique -- et met en évidence les
responsabilités.
"L'ONU est prête à jouer son rôle," a déclaré M. Annan. "La communauté mondiale doit l'être
aussi, tout comme l'Afrique."
Aujourd'hui, l'Afrique doit plus que jamais faire un effort d'introspection, a affirmé le
Secrétaire général, car le continent est entré dans une nouvelle phase dynamique de recherche
de la paix et de la prospérité. Toutefois, a-t-il ajouté, les efforts de l'Afrique doivent
bénéficier d'un appui international mieux affirmé dans l'arène tant politique qu'économique :
les mesures d'allégement de la dette doivent aller plus loin et les produits africains doivent
avoir plus facilement accès aux marchés d'exportation si l'on veut accroître le niveau de vie et,
partant, promouvoir la stabilité.
Dans un exposé magistral des plus concis sur les causes des conflits en Afrique et leurs
remèdes, M. Annan relève qu'en 1996 seulement, 14 des 53 pays d'Afrique ont connu des
conflits armés et que depuis 1970, il y a eu sur le continent africain plus de 30 guerres qui,
dans leur majorité, ont été des conflits internes. Ces conflits ont été responsables de "plus de
la moitié de tous les décès causés par des conflits dans le monde entier" et ont fait plus de 8
millions de réfugiés et de personnes déplacées.
Bien qu'aucun transgresseur n'y soit désigné nommément, le rapport indique que même au
lendemain de la guerre froide, les intérêts étrangers continuent de jouer un rôle important dans
certains conflits, la rivalité se portant désormais sur le pétrole et d'autres ressources
africaines.
Les Etats africains ne sont pas non plus épargnés : même s'il rend hommage aux efforts de
plus en plus fréquents qu'ils mènent dans le domaine du maintien de la paix et de la
médiation, le Secrétaire général souligne qu'"il faut bien reconnaître le rôle que certains
gouvernements africains jouent pour soutenir, voire pour fomenter, des conflits chez leurs
voisins."
Evoquant les différents acteurs qui contribuent à attiser les conflits, M. Annan critique
vivement les marchands d'armes internationaux qui "profitent des conflits" en Afrique. Il
recommande aux Etats Membres de promulguer des lois faisant de la violation, par des
particuliers ou des sociétés, d'embargos sur les armes décrétés par le Conseil de sécurité un
délit punissable dans leur législation nationale. Bien qu'il se soit avéré difficile jusqu'ici
d'obtenir la divulgation du nom des marchands d'armes, le Secrétaire général a estimé que
nulle autre initiative ne contribuerait davantage à la lutte contre le flux d'armes illicites à
destination de l'Afrique. Le Secrétaire général a demandé au Conseil de sécurité de se saisir
de toute urgence de cette question et notamment d'examiner le rôle que pourrait jouer
l'Organisation des Nations Unies dans la compilation, la recherche et la publication de ce type
d'informations.
Tout en reconnaissant que les Etats ont le droit d'assurer leur propre défense, le Secrétaire
général a demandé aux Etats africains de ramener leurs dépenses d'armements et de munitions
au-dessous de 1,5 % de leur PIB et de s'engager à ne pas augmenter leur budget de la défense
pendant les 10 prochaines années
Il a noté les "distorsions à long terme dans l'économie politique en Afrique" et l'héritage
d'autoritarisme laissé par le colonialisme qui a notamment débouché sur la notion que le
vainqueur remportait tout et des formes hautement personnalisées de conduite des affaires
publiques dans certains pays africains. Compte tenu de l'absence fréquente de moyens
pacifiques pour remplacer ceux qui sont au pouvoir et de la "politisation souvent violente de
l'ethnicité," M. Annan a fait observer que les conflits deviennent pratiquement inévitables.
Le Secrétaire général a dit que l'Afrique doit démontrer qu'elle a la volonté de rechercher des
solutions politiques plutôt que militaires aux problèmes, de suivre des voies démocratiques
pour défendre des intérêts légitimes et exprimer des désaccords et de respecter l'opposition
politique. L'Afrique doit également prendre la gestion des affaires publiques au sérieux -- en
assurant le respect des droits de l'homme et la primauté du droit, en consolidant la
démocratisation et en encourageant la transparence et l'efficacité de l'administration publique.
"Tant qu'elle ne remettra pas à l'honneur la bonne gestion des affaires publiques, l'Afrique ne
se libérera pas des conflits potentiels ou réels qui constituent son lot actuel."
M. Annan a exhorté les gouvernements qui connaissent des situations de conflit à envisager
de désigner des médiateurs spéciaux ou des commissions spéciales pour créer un climat de
confiance et proposer des solutions pratiques. Il a recommandé également la création de
"groupes de contact" réunissant les pays concernés ou la tenue d'une "conférence spéciale"
pendant les conflits ou au lendemain de ceux-ci, comme dans le cas du Libéria. Par ailleurs,
les sanctions devraient être mieux ciblées car "dans certains cas, les souffrances infligées aux
populations civiles sont tout à fait disproportionnées par rapport à l'effet probable des
sanctions sur le comportement des parties au conflit." M. Annan a suggéré de viser plus
spécifiquement les dirigeants et leurs proches, par exemple en gelant leurs avoirs personnels
et institutionnels et en restreignant leur liberté de déplacement à l'étranger.
En ce qui concerne l'aide au développement, M. Annan a dit qu'il fallait la restructurer "afin
qu'elle soit axée sur les domaines où elle aura le plus d'effets et qu'elle vise à réduire la
dépendance des pays." Il a fait observer qu'après plus de 40 ans de programmes d'assistance
technique, 90 % des 12 milliards de dollars dépensés chaque année dans ce cadre servent
encore à financer des consultants non africains, en dépit du fait qu'il existe, au niveau
national, des experts dans de nombreux domaines. M. Annan a donc exhorté les donateurs à
"faire en sorte qu'au moins 50 % des ressources qu'ils fournissent à l'Afrique soient dépensées
en Afrique."
A son avis, il faudrait trouver "de nouvelles sources de financement" et "mieux utiliser les
ressources existantes et, pour ce qui est des échanges et du problème de la dette, appliquer des
mesures qui permettront à l'Afrique de générer les capitaux dont elle a besoin et de mieux les
réinvestir." Il a demandé une nouvelle réduction de la dette des pays d'Afrique, qui a atteint
un niveau "intenable" -- 328,9 milliards de dollars en 1995 -- ce qui permettrait d'appuyer et
de renforcer les réformes économiques. Il faudrait veiller "à ce que la capacité qu'aura
l'Afrique d'attirer l'investissement ne soit pas compromise mais, au contraire, renforcée du
fait que les contraintes auront été levées en ce qui concerne les activités nouvelles."
Afin de renforcer les processus d'intégration régionale, le système des Nations Unies (y
compris les institutions de Bretton Woods, en collaboration avec des instances
intergouvernementales, devait appuyer les efforts menés par les pays africains. Il a également
demandé que l'on "examine de près" les initiatives importantes qui ont été prises au niveau
international en faveur de la paix et du développement en Afrique, notamment le nouvel
Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 et
son complément sur le plan opérationnel, l'Initiative spéciale du système des Nations Unies
pour l'Afrique, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique et
l'Engagement 7 de la Déclaration de Copenhague sur le développement social.
Des réunions annuelles entre fonctionnaires de l'ONU et de l'OUA, présidées par les
deux Secrétaires généraux et la création d'un bureau de liaison de l'ONU au siège de
l'OUA à Addis-Abeba pour renforcer la coopération et faciliter le déploiement
coordonné d'une action politique pour prévenir, endiguer et résoudre les conflits en
Afrique.