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Les citations du thème « Françafrique »

Du temps des entreprises coloniales on disait en Europe que les peuples du Tiers-
Monde étaient primitifs, arriérés, barbares, non-civilisés, etc. Ce qui contribuait à
transfigurer le processus brutal d'expropriation colonialiste en mission civilisatrice
et humanitaire. [...] L'ordre établi tend à se justifier au nom d'une définition,
généralement conçue comme universelle et éternelle, une essence métaphysique du
Beau, du Bien, du Juste, du Sacré, du Vrai, du Normal, du Naturel, etc.

Alain Accardo, Introduction à une sociologie critique, éd Mascaret, 1997

Les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Elles ont le devoir
de civiliser les races inférieures [...]. La politique coloniale est fille de la politique
industrielle.

Jules Ferry à l'Assemblée Nationale, le 25 juillet 1885

Je suis fier de l'œuvre coloniale de la France. Il n'y a que les intello-gaucho-


masochistes pour critiquer cela. C'est pourtant une image superbe de la France.
Quand Jacques Médecin inaugure, à Nice à une place de l'Indochine, je dis qu'il à
raison.

Jacques Chirac, Libération, 12/03/1988

La France, économiquement, n'a pas besoin de l'Afrique.

Nicolas Sarkozy en visite au Mali


cité par Le Figaro, 19 mai 2006
Plus de 20% du pétrole importée en France provient d'Afrique, plus de 60% de l'uranium
consommée en France ; la France est le premier importateur européen de bois africain, etc. Pour
qui doute de l'importance économique de l'Afrique pour la France, nous conseillons La
Françafrique de François-Xavier Verschave, ou le spectacle Elf, la pompe Afrique de Nicolas
Lambert (www.unpasdecote.org)...

Certes au temps où la colonisation était la seule voie qui permit de pénétrer des
peuples repliés dans leur sommeil, nous fûmes des colonisateurs, et parfois
impérieux et rudes. Mais au total, ce que nous avons, en tant que tels, accompli
laisse un solde largement positif aux nations où nous l'avons fait.

Le général De Gaulle, président de la république française, 31/01/1964 Cité par Le


Canard Enchaîné du 08/02/2006

Dans ces pays là, un génocide c'est pas trop important.

Déclaration faite par le Président François Mitterrand à l'un de ses proches au cours de l'été
1994, à propos du génocide des Tutsi au Rwanda. Propos rapportés par Patrick de Saint-
Exupéry dans Le Figaro du 12/01/1998
Ce sont des Noirs, nous sommes des Blancs. Voilà pourquoi il ne faut pas
intervenir.

Déclaration de l'ancien ministre Alain Peyrefitte (UMP) à l'Assemblée nationale pendant le


génocide. D'après Dominique Franche in Généalogie d'un génocide (page 7).

Chez les Africains, les massacres étaient une pratique habituelle qui ne pouvait
être facilement éliminée.

Propos de Bruno Delaye, ancien responsable de la cellule africaine de l'Elysée, à l'historienne


Alison Desforges, reproduit dans son livre Aucun témoin ne doit survivre. Propos relatés aussi
dans le documentaire The Bloody Tricolor de Stephen Bradshaw, BBC, 1993.

J'ai du recevoir dans mon bureau, 400 assassins et 2000 trafiquants de drogue. On
ne peut pas ne pas se salir les mains avec l'Afrique.

Bruno Delaye, ex-responsable de la cellule africaine de l'Elysée.


Le Figaro, 12/01/1998

Le nettoyage ethnique organisé par les Tutsis se révèle aussi brutal et organisé que
le génocide perpétré par les Hutus.

Bernard Debré, ministre de la Coopération de novembre 1994. Le retour du mwami. la vrai


histoire des génocides rwandais, Bernard Debré, Ramsay, 1998.

Pacification, mise en oeuvre des territoires, diffusion de l'enseignement, fondation


d'une médecine moderne, création d'institutions administratives et juridiques,
voilà autant de traces de cette oeuvre incontestable à laquelle la présence française
a contribué non seulement en Afrique du Nord mais aussi sur tous les
continents...A cet hommage que nous dictent le respect, l'admiration et la
reconnaissance, nous joindrons aussi celui que nous devons à tous ceux et à toutes
celles qui ont contribué à la grandeur de notre pays en incarnant l'oeuvre
civilisatrice de la France. Nous ne saurions oublier que ces soldats furent aussi des
pionniers, des bâtisseurs, des administrateurs de talent qui mirent leur courage,
leur capacité et leur coeur à construire des routes et des villages, à ouvrir des
écoles, des dispensaires, des hôpitaux.

Jacques Chirac, président de la République Française en 1996, lors de l'inauguration, à Paris,


d'un monument à la mémoire des victimes civiles et militiares françaises de la guerre d'Algérie.
Cité par Le Canard Enchaîné, 08/02/2006

Ils sont joyeux, parce que les Africains sont joyeux par nature. Ils sont
enthousiastes. Ils ont le sourire. Ils applaudissent. Ils sont contents. Ils voient qu'il
y a un monsieur qui passe, cela leur permet d'être sur le bord de la route. Ils sont
contents, bien !

Jacques Chirac, cité par Le Monde, 16/11/2004

Si six millions d'Israëliens pouvaient, par un échange standard démographique,


prendre la place des Tchadiens à peine plus nombreux, le Tibesti fleurirait et une
Mésopopotamie africaine naîtrait sur les terres fertiles entrer Logone et le Chari.
Qu'est ce à dire ? Que « les » Africains sont des incapables pauvres d'esprit, des
êtres inférieurs ? Sûrement pas. Seulement leur civilisation matérielle, leur
organisation sociale et leur culture politique constituent des freins au
développement.

Stephen Smith, Négrologie, 2004

Si on n'aide pas les Africains à gagner de l'argent par eux-mêmes, dans vingt-cinq
ans, sur un milliard, ils ne seront que 250 millions à partager notre niveau de vie.
Les autres continueront à colporter la misère et le sida.

Michel ROCARD , ex-premier ministre, cité dans Michel Rocard, un certain regret, de Sylvie
Santini, Stock, 2005.

On voudrait réduire les émeutes des banlieues à leur dimension sociale, y voir une
révolte de jeunes contre la discrimination et le chômage. Le problème est que la
plupart sont noirs ou arabes, avec une identité musulmane. En France, il y a
d'autres émigrants en situation difficile. Ils ne participent pas aux émeutes. Il est
clair que nous avons affaire à une révolte à caractère ethnico-religieux. [...] on
change l'enseignement de l'histoire coloniale et de l'histoire de l'esclavage dans les
écoles. On y enseigne aujourd'hui l'histoire coloniale comme une histoire
uniquement négative. On n'enseigne plus que le projet colonial voulait aussi
éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. On ne parle que des tentatives
d'exploitation, de domination, et de pillage. [...] on nous dit que l'équipe de France
est adorée par tous parce qu'elle est « black blanc beur », en fait aujourd'hui elle
est black black black ce qui fait ricaner toute l'Europe. [...] Je suis né à Paris, mais
je suis fils d'immigrants polonais. Mon père a été déporté de France. Ses parents
ont été déportés et assassinés à Auschwitz. Mon père est revenu d'Auschwitz en
France. Ce pays mérite notre haine: ce qu'il a fait à mes parents était beaucoup
plus violent que ce qu'il a fait aux Africains. Qu'a-t-il fait aux Africains? Il ne lui a
fait que du bien.

Alain Finkielkraut, écrivain, professeur au département Humanités et Sciences Sociales de


l'Ecole Polytechnique. Propos tenus dans le quotidien israélien Haaretz, 24/11/2005

Plus d'une vingtaine de réseaux politiques, d'officines mafieuses, de filières


occultes, se partagent aujourd'hui le gâteau africain. A peine 2 ou 3 % de l'aide
publique française au développement sert à lutter contre la pauvreté. Depuis
quarante ans, la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les
ressources naturelles et géopolitiques des pays francophones. Les profits sont
immenses. C'est pourquoi les armes importent peu : la corruption, le meurtre, la
manipulation et la guerre. C'est le plus long scandale de la République.
Aujourd'hui, plus aucune digue ne contient la folie de la Françafrique. Notre pays,
soi-disant "patrie des droits de l'homme", a soutenu, au-delà de toute raison, les
inspirateurs et les auteurs du génocide rwandais.

François-Xavier Verschave, La Françafrique, Stock, 1998.

Notre politique était très claire : c'était la défense des Régimes en place, pour
éviter l'instabilité politique. C'était un rôle que nous avions à coeur, et nous avions
comme instruction que tout se passe comme cela. Nous étions impliqués
directement dans l'évolution de l'Afrique. Par conséquent j'avais des plein
pouvoirs, y compris pour recommander la désignation de certaines personnes
françaises et africaines. Il m'arrivait de dire à un chef d'Etat : « Là, vous avez
autour de vous un gars qui ne vaut pas un clou, il faut l'éliminer, et je vous
conseille de prendre celui-là ». C'est vrai que nous étions très directifs. C'est
d'ailleurs pour cela que, en ce qui concerne le Gabon, on m'a surnommé le « chef
du clan des Gabonais », parce qu'on m'a attribué l'affectation d'un certain nombre
de personnages à tous les postes clés.

Maurice Robert, ex officier des services secrets français, ex diplomate au Gabon, ex responsable
des activités de renseignement d'Elf en Afrique, ex bras droit de Jacques Foccart. Citation
extraite de Elf, l'Afrique sous influence, documentaire de Jean-Michel MEURICE et Fabrizio
CALVI, 2000, coproduction Arte France

L'Afrique est un paradis naturel de la cruauté [...]. Des africains se massacrent en


masse, voire, - qu'on nous pardonne ! - se bouffent entre eux [...]. [Ils sont habités
par un] refus d'entrer dans la modernité autrement qu'en passager[s] clandestin[s]
ou en consommateur[s] vivant aux crochets du reste du monde.

Stephen Smith, Négrologie, Calmann-Lévy, 2002

Il faut bien que les dictateurs gagnent les élections, sinon ils n'en feront plus !

Jacques Chirac, interrogé hors micro sur l'évolution démocratique du continent africain.
Propos cités par Le Canard enchaîné du 28/07/1999
Cité par François-Xavier Verschave dans Noir Silence, Les arènes, 2000.

Tout le monde sait que pour obtenir le droit de chercher du pétrole, il faut payer
en liquide. [...] Les moeurs de cette industrie n'ont rien à voir avec ce qui se
pratique ailleurs. Les gens les plus rigoristes devraient en être conscients quand ils
vont faire leur plein.

Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG D'Elf, protagoniste de L'affaire Elf. Entretien au Nouvel
Observateur du 23/01/1997. Cité dans le livre Noir Silence .

- Dans une société pétrolière vous avez des consultants. Comme consultants, j'avais
des anciens Ministres, même des Ministres en exercice, qui me trouvaient assez
sympathiques.
- vous voulez dire que vous payiez des Ministres en exercice ?
- Bien sûr.
- C'est une pratique courante ?
- Tout à fait, tout à fait en Afrique.

Echange entre un journaliste et Robert Maloubier, ancien Directeur administratif d'Elf au


Nigéria entre 1968 et 1970, ancien des services secrets français.
Extrait de Elf, l'Afrique sous influence, documentaire de Jean-Michel MEURICE et Fabrizio
CALVI, 2000, coproduction Arte France.

- Quand il y avait des "pots de vin" à verser, on faisait une lettre à un responsable
des douanes -il fallait bien transférer de l'argent !- pour expliquer quelle était la
raison pour laquelle se faisait cette sortie et quel en était le bénéficiaire. Cette lettre
était conservée au Ministères des Finances pour que le cas échéant Guillaumat
[Président d'Elf à l'époque] ne soit pas accusé d'avoir détourné des fonds.
- Vous voulez dire que les pots de vin étaient enregistrés au Ministères des
Finances ?
- Pas comme des pots de vin ! On disait que « pour la conclusion de tel marché
nous étions obligé de verser à des intermédiaires une somme de tant ». C'était la
vérité d'ailleurs : il fallait que monsieur Untel qui était Sénateur ou untel qui était
Haut Fonctionnaire se fasse "graisser la patte". On appelait cela des commissions
intermédiaires. Ça existe partout ! Ça existe toujours ! Quand vous vendez des
avions, des chars, ça se passe toujours comme cela.

Pierre Desprairies, ancien Directeur des relations extérieures d'Elf Aquitaine entre 1967 et 1973.
Citation extraite de Elf, l'Afrique sous influence, documentaire de Jean-Michel MEURICE et
Fabrizio CALVI, 2000, coproduction Arte France.

L'entreprise [Elf] avait pris beaucoup d'essor, notamment en Afrique. L'entreprise


dépensait beaucoup d'argent pour la recherche et la mise en production des
gisements, elle mettait beaucoup d'hommes sur le terrain. Il était donc essentiel
pour l'entreprise que le Régime soit stable, que la sécurité ne soit pas menacée.
C'était mon rôle principal : informer Elf sur la situation politique et économique -
et sur le plan de la sécurité- dans les pays où Elf était implantée.

Maurice Robert, ex officier des services secrets français, ex diplomate au Gabon, ex responsable
des activités de renseignement d'Elf en Afrique, ex bras droit de Jacques Foccart.
Citation extraite de Elf, l'Afrique sous influence, documentaire de Jean-Michel MEURICE et
Fabrizio CALVI, 2000, coproduction Arte France.

Elf n'est pas seulement une société pétrolière, c'est une diplomatie parallèle
destinée à garder le contrôle sur un certain nombre d'Etats africains, surtout au
moment clé de la décolonisation. [...] Il s'agit également d'un prolongement de
l'Etat, afin que la politique africaine soit bien conforme aux intérêts du pays.
Disons que le président d'Elf est à la fois président d'une société pétrolière et
ministre bis de la Coopération. Et c'est justement parce que cette société avait un
objet politique et diplomatique en Afrique qu'elle a de tout temps financé les
services secrets.

Loïk Le Floch-Prigent, ancien Directeur d'Elf, Affaire Elf, affaire d'Etat. Entretiens avec Eric
Decouty, Le cherche-midi, 2001.

Après l'indépendance de l'Algérie, il fallait trouver un autre pôle pétrolier. Aussi,


dès les premières découvertes au Gabon, ce pays est-il devenu une zone protégée et
privilégiée où, en pleine guerre froide, les services secrets et le monde pétrolier
français s'accordaient pour conserver un bastion pétrolier.

Antoine Glaser, rédacteur en chef de La lettre du continent, cité dans le rapport d'information de
la commission des Affaires étrangères sur "le rôle des compagnies pétrolières dans la politique
internationale et son impact social et environnemental", 13 octobre 1999.

On annonçait à Macaya [un des pseudonymes d'Omar Bongo, chef d'Etat du


Gabon] que les puits [de forage] démontraient bien l'existence d'un gisement mais
qu'il était faillé et difficile et que son brut n'était pas bon : trop de cobalt, trop de
soufre, trop d'hydrates, trop de paraffine, trop lourd [...], trop épais [...]. Ce brut,
en fait excellent, était donc racheté 14 dollars [le baril] par notre filiale de négoce
pétrolier qui le revendait 17 sur le marché international. Ce mensonge sur la
qualité a fait gagner à Elf plus de 200 millions de dollars par an.

Jean-Pierre Vandale, L'Affaire totale, Ecrire, 2001, "roman à clé" écrit par un ancien cadre d'Elf.

L'Afrique est une promesse, l'une des grandes promesses de ce siècle, pourvu que
nous sachions lui tendre la main. Pourvu également que, dans nos relations avec
elle, pays développés et entreprises, nous mettions enfin en adéquation nos propres
actes avec le discours que nous lui tenons sur la bonne gouvernance. [...] C'est
pourquoi j'ai souhaité que la France soit le premier membre du G8 à ratifier la
convention des Nations Unies contre la corruption. C'est pourquoi nous soutenons
l'initiative sur la transparence dans les industries extractives.

Jacques Chirac, Président français, discours à l'Elysée devant des représentants de plus de 140
multinationales, 2005. Cité par Xavier Harel, Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006.

Lorsque [Denis Sassou Nguesso, chef d'Etat de la République du Congo] a repris le


pouvoir en 1997, il a découvert dans le coffre-fort de Pascal Lissouba un petit
cahier à spirale bien intéressant. Claudine Munari, la directrice de cabinet du
président évincé, y tenait soigneusement les comptes des commissions versées en
liquide aux parrains français de Lissouba. Le nom de Dominique de Villepin, qui
était alors secrétaire général de l'Elysée, y figure en bonne place. Des sommes en
liquide lui ont été remises au Plaza Athénée et au Bristol, deux palaces parisiens.
C'est du moins ce que m'a expliqué Denis Sassou Nguesso en me laissant feuilleter
les pages du petit cahier.

Jean-François Probst, proche de Denis Sassou Nguesso, cité par Xavier Harel, Afrique, pillage à
huis clos, Fayard, 2006, p78.

La corne d'abondance de la Françafrique, qui irrigue les finances du parti gaulliste


depuis des décennies, a un prix : la fidélité. Personne n'a jamais été pris la main
dans le sac mais nul n'ignore ni ne conteste l'existence de financements occultes.
"Je ne nie pas avoir aidé les uns ou les autres, mais je ne veux pas que l'on dise que
j'ai aidé tel parti contre tel autre", écrit le président gabonais Omar Bongo à propos
d'une époque où le RPR se déchirait entre balladuriens et chiraquiens."A qui avez-
vous donné de l'argent et combien ?" insiste le journaliste."Pourquoi mettrais-je en
difficulté les gens que j'ai aidés, comme j'en ai le droit ? réplique Omar Bongo. Vous
n'imaginez tout de même pas que je vais répondre à cette question !"

Xavier Harel, Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006, p82. Citant Omar Bongo, Blanc comme
nègre, entretiens avec Airy Routier, Grasset, 2001.

Lorsque a éclaté le scandale Elf, Jacques Chirac aurait tenté à diverses reprises,
selon Loïk Le Floch-Prigent [ex PDG d'Elf], de faire obstruction à la justice.
"Plusieurs ministres m'avaient demandé de ne pas répondre à la convocation [de la
juge Eva Joly le 4 juillet 1996] : Bernard Pons, le ministre des Transports, et Jacques
Toubon, le garde des Sceaux. Et même Jacques Chirac, le président de la
République."
Xavier Harel, Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006, p. 83.

- Eric Decouty : "Lorsqu'en décembre 1995 vous avez été nommé PDG de la SNCF,
ni vous, ni le président de la République, ni les autres ministres n'ignoriez que
l'enquête initiale des juges risquait de mettre au jour le système Elf. Et que par
conséquent le danger était extrêmement grand pour nombre de personnes qui en
avaient profité..."
- Loïk Le Floch-Prigent : "Bien sûr."
- Eric Decouty : "Avec le président de la République [...] vous avez [...] abordé le
fond du dossier Elf..."
- Loïk Le Floch-Prigent : "Avec lui, comme avec le Premier ministre Alain Juppé,
Bernard Pons, Jacques Toubon, Nicolas Sarkozy [...] et plusieurs ministres ou
anciens ministres. [...] Jacques Chirac m'a répondu : "Ça n'ira pas jusqu'à la mairie
de Paris..." Je dois avouer que sur le moment je n'ai pas compris à quoi il faisait
allusion."

Affaire Elf, affaire d'Etat, Loïk Le Floch-Prigent, Le cherche-midi, 2001.

"Si la Justice devait mettre en prison tous ceux qui ont touché de l'argent d'Elf, il n'y
aurait plus grand monde en France pour former un gouvernement ! s'amuse André
Guelfi, alias Dédé la Sardine, l'un des intermédiaires auxquels recourait la société
pétrolière. Elf arrosait tous azimuts. Tous les partis ont été touchés, le PS, le RPR,
tout le monde."

Le Parisien, 18 février 1999, cité Afrique, pillage à huis clos, Xavier Harel, Fayard, 2006, p. 85.

Notre opiniâtre maintien en Indochine nuit à notre perspective africaine, la seule


valable. [...] La possession du sous-sol, le développement de l'enseignement, la
définition de la monnaie, le contrôle du crédit, l'occupation des zones stratégiques,
l'armée et la diplomatie en bloc, voilà l'essentiel négligé, menacé. [...] La sécurité,
la protection, la défense de l'Afrique nous créent des obligations ; la paix civique et
la paix sociale ne sont pas les moindres conditions de la présence française. Dire à
nos alliés que là est notre domaine réservé et dire aux populations d'Afrique que ce
domaine est aussi et surtout le leur, c'est, je le crois, commencer par le
commencement.

François Mitterrand, Aux frontières de l'Union Française, éditions Julliard, 1953.

L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les
moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié
de la planète.

Pascal Sevran, animateur de télévision, Var-matin, 6 décembre 2006

Des enfants, on en ramasse à la pelle dans ce pays [le Niger] -est-ce un pays ou un
cimetière ?- où le taux de fécondité des femmes est le plus élevé du monde, neuf
enfants en moyenne par couple. Un carnage. Les coupables sont facilement
identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout va, la mort est au bout de
leur bite, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n'osera leur
reprocher cela, qui est aussi un crime contre l'humanité : faire des enfants, le seul
crime impuni. On enverra même de l'argent pour qu'ils puissent continuer à
répandre, à semer la mort.

Pascal Sevran, animateur télé, Le privilège des jonquilles, Albin Michel, 2006

Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus
avantageux [...] La politique coloniale est fille de la politique industrielle. L'Europe
peut être considérée comme une maison de commerce qui voit décroître son chiffre
d'affaires, car la consommation européenne est saturée. Il faut donc faire surgir de
nouvelles couches de consommateurs, la question sociale est une question de
débouchés.

Jules Ferry, président du Conseil français (équivalent du Premier ministre actuel), 1885, cité par
Damien Millet, L'Afrique sans dette, Syllepse, 2006, p29.

Dieu offre l'Afrique à l'Europe. Prenez-la. Prenez-la, non pour le canon, mais pour
la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais
pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-
plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez
vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! Faites des routes, faites des ports,
faites des villes : croissez, cultivez, colonisez, multipliez.

Victor Hugo, 1879, cité par Damien Millet, L'Afrique sans dette, Syllepse, 2006, p. 29.

L'Afrique est un continent doté d'une richesse minérale inexploitée immense. Elle
possède 40% du potentiel hydro-électrique mondial, le gros des ressources
mondiales de diamant et de chrome, 50% de tout l'or du monde, 90% du cobalt,
50% des phosphates, 40% du platine, 8% des réserves connues de pétrole et des
millions et des millions d'hectares de terres arables inexploitées.

Africa in Chaos, George Ayittey, Palgrave MacMillan, 1999.

Après leur avoir volé leur culture, on leur a volé leurs ressources, leurs matières
premières en se servant de leur main-d'oeuvre locale. On leur a tout piqué et on a
répété qu'ils n'étaient bons à rien. Maintenant, c'est la dernière étape : on leur
pique leurs intelligences en leur distribuant des bourses, et on persiste à dire de
ceux qui restent : ''ces Nègres ne sont décidément bon à rien''.

Jacques Chirac, à propos des africains, entretien avec Pierre Péan, L'inconnu de l'Elysée,
Fayard, 2007.

Nous avons saigné l'Afrique pendant quatre siècles et demi. Ensuite, nous avons
pillé ses matières premières ; après, on a dit : ils [les Africains] ne sont bons à rien.
Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire
les choses avec plus d'élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses.
Puis, on constate que la malheureuse Afrique n'est pas dans un état brillant,
qu'elle ne génère pas d'élites. Après s'être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons.

Jacques Chirac, propos tenus en marge du sommet France-Afrique de janvier 2001 au


Cameroun, rapportés par Le Monde, 13 février 2007.
Notre politique africaine a bien changé. On n'est plus le gendarme de l'Afrique. On
ne décide pas à leur place. La Françafrique n'existe plus.

Brigitte Girardin, Ministre déléguée à la Coopération française, AP, 13 février 2007. Rappelons
qu'en 2006, l'Armée française est intervenue au Tchad et en Centrafrique pour mater des
rébellions menaçant les Pouvoirs en place.

Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s'est rétréci quand s'est brisé
le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l'Europe sur les routes de l'Orient, le
rêve qui attira vers le sud tant d'empereurs du Saint Empire et tant de rois de
France, le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie,
de Lyautey au Maroc. Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu'un rêve
de civilisation. Cessons de noircir le passé. L'Occident longtemps pécha par
arrogance et par ignorance. Beaucoup de crimes et d'injustices furent commis.
Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Sud n'étaient ni des monstres ni des
exploiteurs. Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des
écoles, des hôpitaux. Beaucoup s'épuisèrent à cultiver un bout de terre ingrat que
nul avant n'eux n'avait cultivé. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour
enseigner. On peut désapprouver la colonisation avec les valeurs qui sont les nôtres
aujourd'hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui
ont pensé de bonne foi ½uvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils
croyaient. [...] A tous ceux d'entre vous qui sont revenus des colonies en ayant tout
abandonné, n'emportant avec eux que leurs souvenirs de jeunesse et cette nostalgie
qui ne les quittera plus jamais, je veux dire que si la France a une dette morale,
c'est d'abord envers eux. [...] Faire une politique de civilisation, voilà à quoi nous
incite la Méditerranée où tout fut toujours grand, les passions aussi bien que les
crimes, où rien ne fut jamais médiocre, où même les Républiques marchandes
brillèrent dans le ciel de l'art et de la pensée, où le génie humain s'éleva si haut
qu'il est impossible de se résigner à croire que la source en est définitivement tarie.
La source n'est pas tarie. Il suffit d'unir nos forces et tout recommencera.

Nicolas Sarkozy, meeting de Toulon, 7 février 2007

La vérité, c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde
qui aient tant oeuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour
l'exploitation. On peut condamner le principe du système colonial et avoir
l'honnêteté de reconnaître cela.

Discours de Nicolas Sarkozy au meeting de Caen, 9 mars 2007

Tous les patriotes de cette Assemblée lutteront autant que ce sera nécessaire pour
que, en aucune circonstance, les chances de la séparation, de la partition, ne soient
accrues par telle ou telle politique. Nous serons toujours contre, absolument
contre. Ceci est le dogme même de notre politique : l'Algérie, c'est la France !

François Mitterrand, alors Ministre de l'Intérieur, Assemblée nationale, 4 février 1955, cité dans
La main droite de Dieu, Faux, Legrand, Perez, Seuil, 1994

J'approuve l'emploi de la force militaire et la présence des soldats en Algérie dans


la mesure où cela constitue le dernier moyen de reconquérir un espace pour
engager le dialogue.
François Mitterrand, alors Ministre de la Justice, Congrès de l'UDSR, octobre 1956, cité dans
La main droite de Dieu, Faux, Legrand, Perez, Seuil, 1994

Le devoir de la France, c'est de rester en Afrique du Nord, envers et contre tous.

François Mitterrand, alors Ministre de la Justice, déclaration à l'AFP, 21 mai 1957. cité dans La
main droite de Dieu, Faux, Legrand, Perez, Seuil, 1994

Aucun doute ne peut subsister. Les tentatives de dissociation et de séparatisme


doivent être rigoureusement contenues. Malheur à ceux qui pourraient être saisis
par la fièvre de l'indépendance ! Quitte à montrer la force et à s'en servir avec
rigueur, si quelques-uns, par sottise ou par haine, fermaient l'oreille à ce langage.

François Mitterrand, Présence française et Abandon, 1957. Cité dans La main droite de Dieu,
Faux, Legrand, Perez, Seuil, 1994

En 1954, j'appartenais à un petit groupe qui se trouvait à l'extrême pointe de


l'expression politique en matière de décolonisation.

François Mitterrand, Politique, 1977, propos cités dans La main droite de Dieu, Faux, Legrand,
Perez, Seuil, 1994

Il faut quand même rappeler que la politique africaine est toujours prise dans une
contradiction. C'est-à-dire soit on conforte les pouvoirs en place parce qu'on se dit
au moins c'est la stabilité, on évite les guerres ethniques ou les guerres tribales, soit
on pousse à la démocratisation, on organise des élections, et qui débouchent
souvent sur des conflits extrêmement violents.

Ségolène Royal, L'heure de vérité, France 2, 26/06/1994.

Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la


politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce
terrain de l'efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que
tu n'es pas homme à oublier les conseils de celui te conseillait jadis, de ''rester à
l'ombre, pour ne pas attraper de coup de soleil''. Sous le chaud soleil africain, ce
n'est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait bien raison.

Nicolas Sarkozy, remettant à l'avocat Robert Bourgi la rosette de Chevalier de la Légion


d'Honneur, à l'Elysée, le 27/09/2007. Cité par Rue89, 02/10/2007.

La France comme toutes les nations a, au cours de sa longue histoire, commis des
erreurs et même parfois des fautes. Mais le peuple français a toujours choisi le
camp de la liberté et celui de la démocratie.

Nicolas Sarkozy, discours devant l'ONU, 25 septembre 2007, www.elysee.fr

Condamné à cinq ans de prison, Loïk Le Floch-Prigent, l'ancien patron d'Elf, n'a
pas purgé sa peine en raison de sa santé. Il conseille actuellement le président du
Congo-Brazzaville, l'un des dictateurs protégés de la France. Condamné à sept ans
de prison et à deux millions d'euros d'amende, André Tarallo, l'ancien directeur
des hydrocarbures d'Elf, est sorti au bout de quelques semaines pour raison de
santé. Le fisc ne réclame pas le paiement de l'amende. Ses biens acquis grâce aux
commissions occultes ne sont pas confisqués. Roland Dumas, ex-ministre des
Affaires étrangères, ex-président du Conseil constitutionnel, a été relaxé en appel.
Conciliant, le fisc ne redressera qu'une partie seulement des dix millions de francs
en liquide, d'origine indéterminée, découverts sur ses comptes bancaires.

Eva Joly, La Force qui nous manque, Les arènes, 2007

Les Français qui ont aimé l'Algérie n'ont pas à s'excuser de ce qu'ils ont fait là-bas.

Nicolas Sarkozy, meeting de campagne dans le Vaucluse, propos cités par Libération, 16 avril
2007

J'aime l'Afrique, je respecte et j'aime les Africains. [...] Jeunes d'Afrique, je ne suis
pas venu vous parler de repentance. Je suis venu vous dire que je ressens la traite
et l'esclavage comme des crimes envers l'humanité. [...] Le colonisateur est venu, il
a pris, il s'est servi, il a exploité, il a pillé des ressources, des richesses qui ne lui
appartenaient pas. Il a dépouillé le colonisé de sa personnalité, de sa liberté, de sa
terre, du fruit de son travail. Il a pris mais je veux dire avec respect qu'il a aussi
donné. Il a construit des ponts, des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des
écoles. Il a rendu féconde des terres vierges, il a donné sa peine, son travail, son
savoir. [...] La colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles
de l'Afrique. Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les
Africains entre eux. Elle n'est pas responsable des génocides. Elle n'est pas
responsable des dictateurs. Elle n'est pas responsable du fanatisme. Elle n'est pas
responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n'est pas responsable des
gaspillages et de la pollution. [...] Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme
africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des
millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la
nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la
répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où
tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour
l'idée de progrès. [...] Jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui
vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin. Le problème de
l'Afrique et permettez à un ami de l'Afrique de le dire, il est là. [...] La civilisation
musulmane, la chrétienté, la colonisation, au-delà des crimes et des fautes qui
furent commises en leur nom et qui ne sont pas excusables, ont ouvert les coeurs et
les mentalités africaines à l'universel et à l'histoire. [...] Jeunesse africaine, vous
voulez la démocratie, vous voulez la liberté, vous voulez la justice, vous voulez le
Droit ? C'est à vous d'en décider. La France ne décidera pas à votre place. Mais si
vous choisissez la démocratie, la liberté, la justice et le Droit, alors la France
s'associera à vous pour les construire.

Extraits du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007

Les terroristes se nourrissent de la misère et de l’exploitation des peuples. Et c’est


par le savoir et par la croissance qu’on luttera contre les terroristes. Et je sais aussi
qu’on ne combat pas les terroristes - j’ai été ministre de l’Intérieur - avec les
méthodes des terroristes.

Nicolas Sarkozy, discours à Tunis, 28 avril 2008.


Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l'Homme au nom de
nos intérêts économiques.

Nicolas Sarkozy, Projet présidentiel, extrait du site http://www.u-m-p.org/propositions

L'économie tunisienne va bien, malgré la crise qui frappe l'ensemble du monde,


mais je m'attends à une croissance économique pour la Tunisie qui sera forte.
Encore cette année, la politique économique qui est conduite est saine, et je pense
que c'est un bon exemple à suivre pour beaucoup de pays, qui sont des pays
émergents comme la Tunisie. [...] Le jugement que le FMI porte sur l'économie
tunisienne est très positif.

Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, à l'occasion de sa rencontre avec le dictateur Ben


Ali, qui venait de le décorer « Grand officier de l'ordre de la République », le 18 novembre 2008

Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos
forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type [les
émeutes en Tunisie]. C'est la raison pour laquelle nous proposons effectivement
aux deux pays [la France et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos
coopérations d'agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en
même temps que l'assurance de la sécurité.

Michèle Alliot-Marie, ministre française des Affaires étrangères et européennes, discours à


l'assemblée nationale, 12 janvier 2011

Les responsables politiques français depuis trente ans vont en Afrique chercher
des valises de billets [...] [les pays d'Afrique] sont des nations souveraines, qui ont
la possibilité de se développer économiquement. Je veux rompre avec le système
profondément indigne de la Françafrique.

Marine Le Pen, Canal plus, émission Télé Dimanche, dimanche 30 janvier 2011

URL : http://www.les-renseignements-genereux.org/ressources/?themeId=6324&type=citations

6 OCTOBRE 2019

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