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Le 02/02/2023
Membres du jury :
Le 02/02/2023
Membres du jury :
1
Remerciements
Je vous remercie d’avoir accepté de juger mon travail en composant mon jury de
thèse. Veuillez trouver ici l’expression de ma respectueuse considération.
Je vous remercie d’avoir accepté de juger mon travail en composant mon jury de
thèse. Veuillez trouver ici l’expression de ma respectueuse considération.
2
Aux treize médecins ayant accepté de participer à cette étude, merci pour votre
disponibilité et du temps que vous m’avez consacré, malgré vos emplois du
temps, que je sais bien chargés.
A tous les médecins qui m’ont accompagné et formé durant toutes ces années
de formation.
A toutes les personnes qui ont partagé mes études, et notamment Claire-Marie,
Valentine, Leslie, Fanny, Ewa, Sarah, Meryl, merci pour tous ces bons moments
partagés ensemble. Un remerciement tout particulier à mes premiers co-
internes, Marianne, Vincent et Charles, pour ce début d’internat mémorable
rempli de bons moments passés à vos côtés.
A ma famille évidemment, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.
A Gaëtan, merci pour ton amour, nos moments de bonheur et ton soutien sans
faille depuis toutes ces années, sans oublier ta patience (parfois mise à rude
épreuve). Merci d’être le papa que tu es pour nos enfants, je suis fière de la
famille que nous avons construite ensemble. Je suis impatiente de vivre ces
prochaines années ensemble…je t’aime.
A mes amours d’enfants, Jade et Sohan, qui font de moi une maman comblée
et heureuse. Vous êtes ma fierté. Je vous aime.
A mes parents, merci pour tout votre soutien durant ces longues années d’étude
et d’avoir toujours cru en moi. Merci de m’avoir permis de réaliser mon rêve de
toujours. Je vous aime.
A mes sœurs chéries, Céline, Chloé et Mathilde, merci pour tous ces moments de
complicité que nous avons ensemble. Merci d’être là. Je suis fière d’être votre
grande sœur, je vous souhaite tout le bonheur du monde. Je vous aime à la folie.
Merci à Céline et Théo pour vos conseils. Céline, je te remercie plus
particulièrement pour l’aide que tu m’as apporté pour la traduction.
A mes grands-parents paternels, merci d’avoir toujours été présents pour moi.
Ma manou, merci pour ton soutien et ton amour, tu es une grand-mère et une
arrière-grand-mère formidable. Mon baba, toi qui n’es plus là aujourd’hui, mais
3
qui m’a toujours accompagné, j’espère que, de là-haut, tu es fier de ta petite
fille. Sachez que je vous aime.
Merci à tous mes oncles, tantes, cousins et cousines adorés, vous comptez
beaucoup pour moi.
A mon tonton d’amour, lolo, et ma merveilleuse tatie Michèle, qui n’ont pas pu
suivre la fin de mon parcours mais qui, j’en suis sûr, sont très fiers de là où ils
sont. Vous me manquez tant.
4
Table des matières
Remerciements ............................................................................................. 2
Table des matières ........................................................................................ 5
Liste des abréviations .................................................................................... 7
Table des illustrations.................................................................................... 9
Table des Annexes ....................................................................................... 10
I. Introduction ......................................................................................... 11
V. Conclusion ........................................................................................... 73
VI. Bibliographie........................................................................................ 75
5
VII. Annexes ............................................................................................... 81
VIII. SERMENT MEDICAL .............................................................................. 94
Résumé : ..................................................................................................... 95
Abstract : ..................................................................................................... 96
6
Liste des abréviations
8
Table des illustrations
9
Table des Annexes
10
I. Introduction
Les déchets issus des activités de soins (DAS) peuvent représenter un risque
sanitaire pour toutes les personnes amenées à les manipuler dans un contexte
professionnel ou non. On parle de DASRI, s’ils sont associés à un risque
infectieux.
L’élimination des DASRI est encadrée par une réglementation stricte, visant à
éviter qu’ils ne soient jetés et mélangés aux déchets non dangereux ou plus
communément appelés déchets ménagers, une situation représentant un risque
sanitaire, notamment d’accidents d’exposition au sang (AES), pour le personnel
de ramassage et de tri des déchets ménagers tout particulièrement exposés. La
bonne gestion des DASRI, et des DAS en général, représente de ce fait aussi un
enjeu de santé publique en garantissant la sécurité des personnes.
J’ai réellement abordé le sujet de la gestion des DAS et des DASRI bien plus tard,
lors de mon stage en médecine générale en tant qu’interne. La pauvreté de mes
connaissances en la matière était indéniable. En discutant avec mes maîtres de
stage, j’ai pu constater l’absence de contrôle de l’élimination des DASRI dans les
cabinets de médecine générale par les autorités sanitaires ainsi que l’absence de
formation de ces derniers en matière de gestion des DASRI, et de façon plus
générale, des déchets de soins. Cela m’a amené à soulever l’hypothèse de
l’existence d’une hétérogénéité de pratiques en matière de gestion des DASRI
par les médecins généralistes.
11
Ces observations m’ont incité à mener des recherches bibliographiques.
L’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) a mené en 2018 un travail
de recherche dont l’objectif était l’étude de l’élimination des DASRI produits par
professionnels libéraux du secteur diffus (10).
12
L’élimination des DASRI par les patients en auto-traitement (PAT), notamment
les diabétiques, a fait l’objet de différentes thèses d’exercice de Docteur en
médecine et pharmacie.
Ce sujet de thèse est donc le fruit de mon expérience personnelle, des constats
faits lors de mon stage en médecine générale et de l’existence d’une littérature
pauvre se rapportant à ce sujet.
13
2. Définitions
Les DAS sont définis par l'article R 1335-1 du Code de la Santé Publique (CSP)
comme « Les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement
préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et
vétérinaire » (16).
• Les DASRI ;
• Les Déchets de soins à risques chimiques et/ou toxiques (DRCT)
(exemples : le mercure dans les amalgames dentaires, les
thermomètres ou les tensiomètres, les produits anti-cancéreux) ;
• Les déchets de soins à risques radioactifs qui contiennent des
radionucléides ou qui sont contaminés par des radionucléides
comme les traceurs radioactifs ;
• Les pièces anatomiques d’origine humaine (PAOH) ou animale qui
correspondent à des organes ou des fragments aisément
identifiables par un non spécialiste, tels que des dents… (14).
Les DASRI sont définis par l'article R 1335-1 du CSP comme « Des DAS qui :
14
▪ Produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés
ou arrivés à péremption ;
▪ Déchets anatomiques humains (fragments humains non aisément
identifiables).
Sont assimilés aux DASRI, les déchets issus des activités d'enseignement, de
recherche et de production industrielle dans les domaines de la médecine
humaine et vétérinaire, ainsi que ceux qui sont issus des activités de
thanatopraxie, des activités de chirurgie esthétique, des activités de tatouage
par effraction cutanée et des essais cliniques ou non conduits sur les produits
cosmétiques et les produits de tatouage » (16).
3.1. En chiffres
15
3.3. Les risques associés aux DASRI
Les DASRI peuvent être associés à un risque sanitaire pour le producteur, ses
employés, le personnel de collecte et de traitement des déchets mais aussi pour
les patients et le grand public.
Les DASRI peuvent causer des Accidents d’Exposition au sang (AES), définis
comme « Tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang
et comportant soit une effraction cutanée (piqûre ou coupure) soit une
projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou une peau lésée » (22).
Plusieurs agents biologiques peuvent être transmis lors d’AES (virus, bactéries,
parasites…), mais en raison de leur prévalence chez les patients et leur gravité
potentielle, on craint principalement trois virus, le VIH, le VHC et le VHB dont les
durées de survie dans les DASRI perforants sont variables (23).
16
L’évaluation du risque infectieux des DAS est faite par le producteur lui-même et
conditionne les étapes de tri et de conditionnement des DASRI
➢ Le risque mécanique
Le traitement et l’élimination des DASRI peuvent être à l’origine d’un rejet dans
l’environnement de polluants toxiques ainsi que d’agents pathogènes, pouvant
également représenter un risque indirect sur la santé.
17
L’incinération, notamment à basse température, des déchets peut être à
l’origine d’une émission dans l’atmosphère de résidus de cendres ou d’un rejet
de polluants toxiques comme des dioxines ou des furanes, non dégradés dans
l’environnement. Les incinérateurs modernes atteignant une température
comprise entre 850 et 1100 °C et équipés d’un dispositif d’épuration des gaz
d’échappement sont désormais conformes aux normes internationales relatives
aux émissions de furanes et dioxines (27).
18
Le producteur de DASRI, a donc la possibilité, s’il en fait le choix, de confier
l’élimination de ses DASRI à un tiers, après s’être assuré que ce dernier soit
autorisé à les prendre en charge et après avoir signé une convention écrite,
établie avec le tiers. Dans ce cas de figure, le producteur reste l’unique
responsable de l’élimination des DASRI qu’il a produit.
D’après l’article R1335-2 du CSP, « Toute personne qui produit des déchets
définis à l'article R. 1335-1 est tenue de les éliminer. Cette obligation incombe :
Selon l’article R1335-5 du CSP, « Les DASRI doivent être, dès leur production,
séparés des autres déchets » (31).
Le coût d’élimination des DASRI est estimé à 854 euros par tonne de production
en moyenne, alors qu’il serait de 150 euros par tonne, en moyenne, pour les
DASND, soit un coût d’élimination des DASRI cinq à six fois plus élevé que celui
des DASND (12,13).
Les deux principales filières d’élimination des DAS produits par les médecins
généralistes, sont celles des DASND et des DASRI, qui opposent notamment les
DASRI perforants (ou objets piquants, coupants, tranchants (OPCT)) et les mous
et solides.
19
En pratique, on retrouve, dans la filière des DASND, tous les DAS non à risque et
non contaminés (sauf perforants), de façon non exhaustive, les draps d’examen
en papier, les essuie-mains, les ordonnances (broyées au préalable), les feuilles
de papier, les boîtes en carton de médicament qui pourront en fonction des
communes et leurs directives, être recyclés ou non.
20
Le choix du conditionnement se fera en fonction de la nature physique du DASRI,
de sa taille et de sa quantité de production (annexe 1) :
• Les DASRI mous et solides seront conditionnés soit dans les caisses en
carton avec sac en plastique (dits emballages combinés), les fûts et
jerricans en plastique ou les sacs en plastique et sacs en papier doublés
intérieurement de matière plastique.
• Les DASRI liquide seront éliminés dans les fûts et jerricans pour déchets
liquides.
Les modalités d’entreposage des DASRI ont été définies par l’arrêté du 7
septembre 1999, modifié le 20 avril 2020 (33,34).
En cas de regroupement de DASRI, ces durées sont définies par la durée entre
l’évacuation des déchets du lieu de production et leur incinération ou
prétraitement par désinfection mais restent identiques.
21
3.4.4.2. Conditions de stockage des DASRI
Pour une quantité de DASRI produite sur un même lieu ou après regroupement
inférieure ou égale à 15 kg/mois, il est exigé une zone d’entreposage intérieure
répondant aux caractéristiques suivantes :
Pour une quantité de DASRI produite sur un même lieu ou après regroupement
supérieure à 15 kg/mois, un local devient obligatoire pour entreposer ses DASRI.
Il sera situé au sein des sites de production ou des installations de regroupement
et devra répondre à plusieurs exigences :
22
▪ Il est bien ventilé et éclairé et les déchets sont protégés des intempéries
et de la chaleur ;
▪ Il est muni de dispositif approprié pour prévenir la pénétration des
animaux ;
▪ Le sol et les parois sont lavables ;
▪ Le nettoyage y est régulier et à chaque fois que nécessaire ;
▪ Pour les locaux situés à l’extérieur des unités de soins des établissements
de santé, une arrivée d’eau avec une évacuation des eaux de lavage vers
le réseau des eaux usées dotée d’un dispositif d’occlusion hydraulique doit
être présente.
Les DASRI sont soumis à un mode de collecte spécifique. Il existe deux moyens
de collecte réglementaires pour le producteur de DASRI, soit par un apport
volontaire des DASRI dans un point de regroupement adapté pour recevoir ce
type de déchets (déchetterie, laboratoire, établissement de santé, centre de
santé, borne automatique…), soit en faisant appel à un prestataire de collecte de
déchets.
L’article R1335-3 du CSP permet à tout producteur de DASRI, par une convention
qui doit être écrite, de confier l’élimination de leurs DASRI à une autre personne
qui est en mesure d’effectuer ces opérations (35).
3.4.5.2. Le transport
Le transport des DASRI, en tant que marchandise dite dangereuse, est soumis à
une réglementation stricte. L’Accord européen relatif au transport international
des marchandises dangereuses par route (ADR) est un accord international fixant
les conditions de transport (utilisation des véhicules, conditionnement des
marchandises transportées…) des marchandises dangereuses transportées par
route.
L’ADR stipule que « Tout DASRI devra être placé dans un conditionnement agréé
avant sa mise en transport. Si les emballages s’avéraient être non agréés, ces
derniers devraient être placés dans un conditionnement agréé (emballage,
Grand Récipient pour Vrac (GRV) ou grand emballage) avant leur remise au
transport. ».
L’arrêté du 29 mai 2009 modifié relatif au transport de marchandises
dangereuses par voies terrestres (dit « arrêté TMD ») complète l’ADR et précise
les conditions de transport (types de véhicules, règles de sécurité, emballages…)
sur le territoire français de ces marchandises.
En 2019, ce sont 81% des DASRI qui ont été incinérés dans 25 unités
d’incinération autorisées à les éliminer, dont 21 étaient des UIOM et 4 des usines
d’incinération spécialisées pour le traitement des déchets dangereux (40).
25
Depuis 2017, les installations doivent être en possession d’une attestation dite
de conformité pour l’utilisation de chaque appareil de prétraitement par
désinfection (44).
Les avantages à une désinfection in-situ sont l’absence de transport des DASRI
sur la voie publique, la neutralisation du risque infectieux au plus près de la
production des DASRI et des durées et rythmes de fonctionnement adaptés à la
production du site, accédant à une certaine autonomie. L’établissement
producteur doit pouvoir bénéficier d’une surface suffisante pour l’entreposage
des conteneur pleins et le cas échéant, une aire de nettoyage et de désinfection
des GRV. Une filière alternative devra être prévue en cas d’arrêt programmés ou
non des appareils de prétraitement sur le site.
En 2019, environ 20% des DASRI ont été prétraités par désinfection dans une
vingtaine de centres de prétraitement (40).
3.4.7. La traçabilité
3.4.7.1. Les documents de traçabilité
L’arrêté du 7 septembre 1999 modifié relatif au contrôle des filières précise les
documents obligatoires de traçabilité. Ils sont à conserver pour une durée de 3
ans (46,47).
26
• Une convention écrite
• Un document de suivi
27
On entend par regroupement, une immobilisation provisoire dans un même
local de DASRI en provenance de producteurs multiples. En cas de regroupement
d’une quantité supérieure à 15 kg/mois, la création d’une installation de
regroupement nécessite une déclaration auprès du directeur de l’ARS.
- L’émission d’un Bordereau de Suivi des Déchets (BSD) pour chaque déchet
transmis, qui sera édité par le producteur lui-même ou co-édité. Il
remplace les documents de suivi papiers type CERFA ;
28
- La conservation des BSD pour une durée de 5 ans. L’archivage se fait de
façon automatique dans Trackdéchets ;
- Le maintien d’un registre décrivant les opérations effectuées sur tous ses
DASRI. Ce registre réglementaire sera également généré et mis à jour
automatiquement via Trackdéchets et sera obligatoire en cas de contrôle
des autorités sanitaires.
Le producteur pourra suivre, par le biais d’un tableau de bord unique, le statut
de ses DASRI en temps réel. Il lui sera également possible de vérifier les
autorisations réglementaires de ses prestataires déchets prenant en charge ses
déchets, assurant une sécurité et une transparence dans leur gestion.
La signature des BSD sera dématérialisée, et pourra se faire de deux façons, soit
en face à dace avec le transporteur soit directement depuis Trackdéchets sur
l’interface producteur (48-51).
29
II. Matériel et méthode
1. Le type d’étude
2. Population d’étude
30
2.3. Technique d’échantillonnage
Les entretiens se sont déroulés sur une période s’étalant du 13 janvier 2022 au
10 février 2022 et ont été enregistrés au moyen de deux outils, un dictaphone
numérique et un téléphone portable.
31
3.1. L’entretien semi-dirigé
Une information relative au type de notre étude et à ses objectifs était fournie à
chacun des médecins généralistes préalablement à la réalisation des entretiens
afin d’établir ce lien de confiance entre les médecins et nous.
Le guide d’entretien, qui nous a donc servi de support tout au long des
entretiens, a été modifié après les deux premiers entretiens avec principalement
des reformulations de questions. Son évolution a été bénéfique pour la suite.
Il est constitué de cinq parties :
Les verbatims ont fait l’objet d’une analyse de type thématique, s’appuyant sur
un raisonnement inductif, par opposition à l’approche hypothético-déductive
(52).
Notre travail d’analyse a débuté par plusieurs lectures des données retranscrites,
dans le but de se familiariser et de s’imprégner de celles-ci.
Nous avons ensuite repéré dans les verbatims des fragments de texte
correspondant à des unités de sens, il s’agit d’un découpage sémantique, que
nous avons nommé, codé, c’est l’étape du codage. Ces unités de sens ou codes
ont été regroupées en catégories aboutissant à l’émergence de thèmes, eux-
mêmes articulés entre eux et regroupés sous la forme de thèmes centraux.
La saturation des données a été définie par l’absence de nouvelles catégories
émergentes.
Nous avons fait l’usage du logiciel Word, comme support de travail, puis nous
nous sommes aidés du logiciel N’vivo.
L’analyse thématique des verbatims a été réalisée par l’enquêtrice seule avec un
travail de supervision de la part du directeur de thèse et des séances de
débriefing pour valider le codage.
33
III. Résultats
34
Les médecins exercent à part égale en milieu urbain et semi-rural (38,5%). Les
médecins installés en milieu rural sont plus minoritaires (23%). Tous les milieux
d’activité sont par ailleurs représentés.
L’âge moyen des médecins généralistes est de 48 ans. Toutes les tranches d’âge
sont représentées, celle des plus de 50 ans est majoritaire.
35
2. Analyse des résultats
- « Je crois que ce sera plus simple pour nous » (M4), « si ça peut centraliser
tout ça, ce sera parfait, cela peut simplifier » (M5), « L’idée me semble plus
simplificatrice après on verra et puis sur l’idée qu’il y ait un seul, enfin c’est
vrai qu’en France on est les rois de la multiplicité, mais je pense qu’aux
Etats-Unis cela doit être encore plus, dans tous les domaines, enfin quand
on pense qu’on a trente-six logiciels médicaux différents enfin des tas de
choses comme ça donc c’est vrai que cela m’a intéressé, d’avoir une seule
plateforme » (M7).
- « Si cela règle le problème, car je me rends compte qu’on n’a jamais reçu
le récépissé annuel sur nos déchets » (M5), « Moi je vais me retrouver
protéger avec cette réglementation » (M9).
- « J’ai aussi trouvé que c’était dans l’air du temps car tout est numérisé et
sur le plan écologique, j’ai trouvé que c’était important » (M7), « Ben je
trouve que sur le principe c’est très bien. Limiter tout ce qui est papier et
avoir un même document qui peut être visible par plusieurs personnes, non
très bien. Et puis après c’est normal, la traçabilité et la transparence c’est
hyper important » (M8), « Non, de toute façon l’informatique, je trouve
toujours ça très bien de moderniser les choses, moins de papier dans tous
les cas c’est bien » (M13).
37
- « Je vais vous dire, tel que je connais le truc, cela va être des choses à faire
en plus pour un résultat pas forcément mieux, mais c’est comme
d’habitude » (M2).
- « J’ai fait ce que je devais faire, pour moi, c’est traité par des pros et puis
après chacun fait son job » (M3), « Ab ben, ce sont les sociétés qui sont
certifiés, les responsables, non ? » (M4), « On ne m’a jamais dit que j’étais
la responsable, après je me doutais bien qu’à partir où je produis dans mon
cabinet, après que je sois responsable à partir du moment où je les confie
au prestataire, que je sois encore responsable, je trouve ça un peu dingue
car moi car je ne suis pas dans le camion avec eux jusqu’au bout, jusqu’à
l’incinérateur quoi » (M6), « Alors attends, je sais que je suis responsable
de l’élimination de mes déchets mais ma responsabilité se limite au
récipient qui recueille les aiguilles »(M9), « Moi je pensais qu’une fois que
le déchet était parti, on était plus responsable » (M11).
Les DASRI perforants, sont plus aisément identifiés, comme tels, par les
médecins que nous avons interrogé qui se disent plus hésitants lorsqu’il s’agit
d’identifier les DASRI parmi les DAS mous et solides.
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Les médecins ne sont pas à l’aise pour évaluer le risque infectieux associé aux
DAS mous et solides, en l’absence de critères définis et validés scientifiquement.
- « Le risque infectieux quoi, que j’évalue (rires) moi-même avec les critères
de purulence » (M7), « En fonction du risque infectieux que j’évalue. S’il y
a juste du cérumen sur le spéculum cela part dans la poubelle noire. Mais
c’est un peu aléatoire » (M9).
On observe, un choix privilégié de la filière DASRI pour les DASRI perforants par
rapport au DASRI mous et solides dont le tri s’avère être plus hétérogène.
- « Je trie essentiellement les aiguilles et les seringues, fin tout ce qui pique,
qui est coupant et exposé au sang dans le conteneur à DASRI, par contre
en effet le reste, tout ce qui est compresses sales, les choses comme ça, en
général je les mets dans la poubelle classique sachant que peut-être les
compresses imbibées de sang, elles n’ont rien à faire dans la poubelle »
(M4), « ce que je trie majoritairement ce sont les aiguilles et les
pansements. Vous voyez, en fait, je pense que je ne me pose pas la
question. Enfin, vous voyez cela ne me traverse même pas l’esprit.
L’histoire des abaisses langues et spéculums d’oreille, pfff. Là, cela ne me
traverse même pas l’esprit (rires) » (M7), « Alors très honnêtement, je
privilégie les DASRI pour les objets coupants, aiguilles, parce que en fait
très vite le volume que représente quelques compresses avec un peu de
sang ou un peu de pus cela remplit vite les DASRI et très honnêtement je
pense que cela part dans la poubelle noire (M9), « Ah oui, alors pour moi
ce ne sont pas des DASRI en fait (rires) et ça part dans la poubelle
classique » (M13).
39
Certains médecins avouent utiliser la filière DASRI lorsqu’ils sont hésitants.
Tous les médecins sont équipés de collecteurs pour recueillir leurs DASRI
perforants et d’une poubelle pour les DAOM. A l’inverse, tous ne disposent pas
d’équipement pour recevoir les DASRI mous et solides qu’ils éliminent, en
pratique, dans le conteneur des DASRI perforants ou dans la poubelle des DAOM.
- « J’ai quatre poubelles, une pour les tranchants, c’est une petite boite
solide pour les aiguilles, les scalpels et tout ça, puis j’ai une petite poubelle
de table pour les petits papiers légers, les plastiques, les spéculums
auriculaires, une grande poubelle pour le papier de la table d’examen et
les essuis mains et un grand carton jaune de grande contenance ou je vais
mettre tout ce qui est non tranchant , comme les spéculums vaginaux »
(M1), « J’ai un gros fût que je change souvent, il y a les masques en plus
maintenant, et une petite boite pour les aiguilles des vaccins, cela va
dépendre des moments. Dans l’ensemble le petit, je ne mets que les
aiguilles. Dans le fût sous la table d’examen, je mets les compresses, les
spéculums vaginaux et auriculaires, quoi qu’il m’arrive de les mettre dans
40
la poubelle des aiguilles » (M3), « Donc c’est 5,5 litres vous voyez. Là
comme j’ai vacciné pour le covid je l’ai rempli un peu plus mais sinon je
dois avoir, euh, peut-être (silence), maximum un conteneur tous les 6 mois.
Donc vous voyez c’est une petite production. Là, j’en ai un d’avance » (M7)
« J’ai effectivement un autre conteneur, un grand, pour le mou et
l’infectieux non piquant donc, mais j’ai vraiment un petit volume. Je ne fais
pas partie des gros producteurs, c’est d’ailleurs peut-être pour cela que la
prise de conscience, même si ce n’est pas pour ça que cela m’excuse, a été
un peu tardive (rires) » (M7).
Deux médecins disposent d’un récipient intermédiaire, non muni d’un système
de fermeture, pour mettre leurs DASRI avant de les jeter, dans un second temps,
dans un collecteur adapté et fermé.
Aucun AES secondaire à une mauvaise gestion d’un DASRI n’a été signalé par les
médecins de notre étude.
Pour sept médecins, les DASRI sont entreposés avant leur collecte, dans la pièce
d’examen.
41
- « Dans nos bureaux, jusqu’au dernier moment. Et en fait, c’est quand ils
arrivent pour la collecte qu’on les ferme. Le carton est assez haut, pour les
enfants, et puis je l’ai mis à un endroit où il n’est pas facile d’accès, moi je
peux jeter des choses dedans mais eux ne sont pas censés eux y aller »
(M1), « Ici, dans le placard » (M2), « on les stocke ici dans le placard »
(M4), « Ici. Donc, jusqu’à la dernière minute je garde tout ouvert » (M6), «
Alors on a nos petits conteneurs qui sont sur nos paillasses » (M10), « Ici,
dans le cabinet » (M12), « On n’a pas d’endroit spécifique car on n’est pas
très producteur, puisqu’on a que les piquants, en général cela reste dans
le cabine » (M13).
Les DASRI sont stockés dans une pièce différente de la salle d’examen, avec un
accès limité aux médecins, pour cinq d’entre eux.
- « On a un local exprès où nous mettons que les DASRI avec d’un côté ceux
utilisés qui sont fermés et de l’autre les boîtes à utiliser » (M3), « Dans ce
que l’on appelle nous le secrétariat qui est la salle d’archivage, la salle
informatique, la salle de ménage, là où on mange, enfin voilà » (M5), « Elle
est rarement complètement remplie donc en fait ça concorde. Je n’ai pas
de problème de, franchement j’ai un grand cabinet, j’ai une pièce au-
dessus, je n’ai aucun problème de stockage. Je pense que je suis beaucoup
plus gâtée de ce côté-là que d’autres cabinets" (M7), C’est dans un local
en fait, qui est peu utilisé en fait, car c’est une pièce pour les pansements
en fait ou pour la petite chirurgie, voilà dans lequel personne n’y a accès
en fait, seulement nous », « Dans une pièce où il y a la chaudière et où on
est les seuls à avoir accès » (M11).
42
exemple, est ce que cela va dégager une odeur, 2 mois c’est long pour conserver
des déchets qui sont des déchets organiques » (M10).
Les médecins n’ont pas connaissance des quantités de DASRI qu’ils produisent
mensuellement, or les modalités d’entreposage réglementaires sont fonction de
cette quantité de production exprimée en kilogrammes par mois. En pratique,
les médecins parlent davantage en volume ou nombre de conteneurs pour
quantifier leur production de DASRI.
• Le manque de temps
- « Eh bien, on fait beaucoup de choses et quand on finit ici, il est très tard
et si en plus on doit aller à la déchetterie, qui va être fermée en plus, sur
nos horaires de travail, c’est juste impossible » (M3), « Par rapport à les
apporter nous-même, c’est une question de temps. Cela nous fait gagner
du temps » (M10).
43
• La praticité
- « C’est la simplicité, ils viennent, ils s’en occupent », « Ben ça va tout seul.
Le prestataire de collecte passe, pendant une consultation, il se manifeste,
on prend 5 minutes avec les collègues, on ouvre tous les portes, on sort les
conteneurs et ils nous en donnent d’autres. Franchement c’est vite fait, on
signe son papier, en général le plus disponible de nous quatre et puis c’est
tout » (M1), « Ben, c’est hyper pratique, je n’ai pas à m’en préoccuper »
(M6), « C’était le côté pratique » (M10), « Ben je pense, la facilité » (M11).
- « Alors je ne pensais même pas que l’on pouvait les emmener nous-même
» (M2), « Alors ça je ne savais pas, enfin je dois dire que je n’ai pas cherché
» (M7), « Je ne savais même pas qu’il était possible de faire autrement »
(M13).
- « Ils s’en occupent, ils sont habilités, on n’a pas à y réfléchir, cela nous
soulage » (M1), « le côté quelque part on va faire les choses dans les règles
quoi » (M10), « peut-être que je me disais qu’ils les emmenaient dans des
endroits plus sûrs » (M11).
Les médecins n’ont pour la plupart pas connaissance de la façon dont sont
détruits leurs DASRI.
- « Aucune idée, je n’ai pas l’information là-dessus » (M9), « Cela doit être
marqué sur le bordereau à l’endroit du destinataire. Ah oui, par
incinération avec valorisation énergétique et c’est à Bassens. Je ne l’avais
jamais vu avant qu’on en parle » (M11), « Je dirais qu’ils sont incinérés »
(M10), « Ben je suppose qu’ils sont incinérés mais je n’ai pas
l’information » (M12), « Je ne sais pas du tout » M6, « Alors non pas du
tout (rires). Je sais qu’ils s’en occupent mais je ne sais pas ce qu’ils font
ensuite » (M1), « Je ne sais pas mais ce serait intéressant que je le sache
(rires), j’aimerais savoir oui » (M7), « Ben il me semble que c’est Bassens »
(M7).
2.2.6. La traçabilité
Nous avons interrogé les médecins à propos des documents de traçabilité qu’ils
ont en leur possession, afin de justifier de la bonne élimination de leurs DASRI.
Parmi ceux qui font appel à un prestataire de collecte, tous ont signé une
convention écrite avec ce dernier.
Les médecins possèdent, pour neuf d’entre eux, un document attestant la bonne
prise en charge de leurs DASRI par le prestataire. Un seul évoque être en
possession d’une preuve de leur bonne destruction :
Les médecins généralistes interrogés sont unanimes pour dire que le frein
principal à une bonne gestion de leurs DASRI est un manque de connaissances
sur le sujet. Ils s’accordent également pour dénoncer un défaut de sensibilisation
et de formation durant leur cursus universitaire puis un manque d’information
pendant leur exercice.
46
vous-même à quel point pendant nos études nous ne sommes pas formés
sur notre vraie activité professionnelle » (M13).
Pour une minorité de médecins, le coût financier peut représenter un frein à une
élimination réglementaire des DASRI, ce qui pourrait être d’autant plus vrai pour
les médecins exerçant seul.
- « Alors cela a quand même un coût, ce n’est pas catastrophique non plus
mais bon, cela peut compter pour certains médecins. C’est vrai que
quelqu’un qui exerce seul et qui de toute façon tous les 2 ou 3 mois, on te
livre un conteneur, si c’est un médecin qui ne fait pas trop de médecine
d’urgence, il ne remplit jamais son conteneur et il paye quand même pour
un conteneur » (M10), « Après je pense que c’est parce que ça a un coût,
et que c’est dissuasif. Si tu travailles tout seul, ce coût il est quand même
plus important. Nous le truc c’est que l’on partage les frais » (M1).
Il semble exister une hétérogénéité des tarifs proposés par les sociétés
prestataires de collecte.
- « J’avais regardé un petit peu les entreprises du coin, j’avais fait trois ou
quatre devis et puis tout simplement j’avais choisi celui le plus avantageux
financièrement » (M6), « En plus on est à la campagne donc cela coûte plus
cher que quand on est en ville, il y a le kilométrage qui compte, il y a une
espèce de devis qui nous a été fait initialement » (M10).
- « C’est surtout, euh (silence), les médecins qui sont en fin de carrière et qui
avaient l’habitude de tout jeter » (M4).
47
- « Dès que cela change nos habitudes c’est compliqué et il ne faut pas que
cela soit compliqué et chronophage » (M5), « Je pense que ça doit se
rapprocher de la gestion du tri des déchets globalement parce qu’il faut un
temps de réflexion, un apprentissage. Comme pour les poubelles jaunes,
c’est deux gestions donc il faut prendre en compte ce temps de gestion car
ça prend un peu de temps et d’énergie » (M8), « Est-ce que c’est la solution
de facilité, que moi j’expérimente quand je balance toutes les compresses
qui probablement seraient mieux dans le conteneur à DASRI que dans la
poubelle, voilà, bon, donc c’est un peu de rigueur dans la gestion » (M9).
- « Moi, j’en ai déjà discuté, des fois, avec des collègues médecins
généralistes depuis plus de 30 ans et je sais qu’ils sont toujours dans la
débrouille en disant « ben moi je les refile à des maisons de retraite », des
choses comme ça. Après au niveau du contrôle, je ne sais pas s’il y a eu
beaucoup de contrôles dans les cabinets de médecine générale, parce que
les pratiques perdurent dans le temps quoi » (M4).
2.2.7.4. Le temps
- « Je pense qu’il y a quand même une grande partie des médecins des gros
cabinets qui le font mais dans les petites structures ou pour les médecins
généralistes isolés, ils ne doivent pas le faire car ils n’ont pas le temps ou
ne se posent pas la question » (M4), « ça prend du temps » (M5).
2.2.8. Les solutions proposées par les médecins généralistes pour améliorer
la gestion des DASRI
2.2.8.1. Mieux informer les médecins généralistes de la réglementation et
ses évolutions
48
Les médecins interrogés proposent d’être mieux informés à propos de la
réglementation et son évolution, tout au long de leur exercice, et tout
particulièrement au moment de l’installation du médecin généraliste.
- « Ce serait bien qu’on nous explique, par exemple lors de notre installation
ou lors du passage de la sécurité sociale avec eux aussi. Voilà, au moins
recevoir quelque chose pour nous aider, pour ceux qui s’installent, en
disant « attention, n’oubliez pas ça » (M3), « Euh, ben il faudrait plus
d’informations pour expliquer les différentes possibilités d’élimination
auprès des médecins généralistes » (M4), « l’ARS devrait plus nous
informer de l’évolution de la réglementation » (M6), « pourquoi pas
sensibiliser la CPAM et les assistantes, ceux qui nous accueillent et qui sont
joignables quand on a besoin, pour la RHOSP, peut être au moment de
notre installation » (M8).
La formation des médecins est nécessaire pour améliorer la gestion des DASRI.
- « C’est le genre de trucs où il faut éduquer les internes à ça, quand on fait
les cours à la fac quoi. A partir du moment où on a choisi la médecine
générale, il y a de grandes chances qu’en soit en libérale et je pense qu’il
faut que ce soit dit, tu vas être responsable, si tu ne le fais pas c’est pour
toi. » (M1), « Il faut former les médecins » (M10).
49
2.2.8.3. Faciliter l’accès à la liste des prestataires de collecte de DASRI
- « Les prestataires, qui ont tout intérêt à gagner plus d’argent, se vendent
un peu plus en allant dans les cabinets et puis ça ne coûte rien qu’il y ai un
commercial qui dise « vous savez Mr le médecin, on peut faire ceci, on peut
faire cela », « on vous informe que » » (M13).
Deux médecins constatent qu’il s’agit d’un sujet rarement voire pas abordé entre
médecins mais également entre MSU et internes lors des stages en médecine
générale, s’agissant là d’une piste d’amélioration proposée par ces deux
médecins.
- « Et puis, oui peut être, c’est un sujet qu’il faut évoquer également avec les
patients et un sujet à partager aussi avec les médecins et les internes parce
que je m’aperçois que c’est un sujet qu’on n’évoque jamais et qui n’est pas
évident » (M7), « Je pense que même mes associés, on est tous pareil, on
fait sans forcément se poser la question si on fait bien ou non et puis on
n’en discute pas entre nous » (M11).
50
IV. Discussion
1. Validité interne
L’objectif principal de notre étude est d’évaluer les pratiques des médecins
généralistes girondins en matière de gestion des DASRI et secondairement, de
comprendre les freins et les difficultés éventuelles face à leurs obligations
légales.
Nous avons fait le choix de réaliser une étude qualitative faisant appel à des
entretiens individuels semi-directifs auprès de médecins généralistes girondins.
Ce choix méthodologique a particulièrement été motivé par l’existence d’une
littérature pauvre et principalement ancienne. L’étude qualitative nous a donc
semblé être plus pertinente pour obtenir une plus grande richesse
d’informations dans les réponses des médecins interrogés, tout en se situant au
plus près du terrain.
Les entretiens individuels ont été enregistrés puis retranscrits au fur et à mesure
de leur réalisation, permettant d’obtenir un verbatim le plus fidèle possible.
51
La saturation des données a été obtenue au onzième entretien. Nous avons
ensuite mené deux autres entretiens pour s’assurer de l’absence d’apparition de
données nouvelles.
Le recueil de données a été réalisé sur une période relativement courte, limitant
de ce fait un potentiel biais de mémorisation de l’investigatrice.
La grille COREQ (Consolitated criteria for reporting qualitative research) liste les
critères de qualité d’un travail de recherche qualitative, dont nous nous sommes
inspirés tout au long de notre travail (annexe 4).
En premier lieu, rappelons que nos recherches bibliographiques n’ont pas permis
de trouver d’étude semblable à notre travail. Cependant, nos résultats ont pu
être mis en valeur et comparés avec des résultats d’analyses publiés, se
rapprochant de notre champ d’étude. Il s’agit d’études basées sur une méthode
quantitative.
Dans notre étude, les médecins sont tous équipés de conteneurs pour le recueil
de leurs DASRI perforants (ou OPCT).
Ce résultat est soutenu par celui de l’étude de CHIARETTI Mattéo, menée en
2018, où l’ensemble de l’échantillon étudié, composé de médecins généralistes
libéraux normands, disposait d’une filière pour DASRI OPCT (8).
Tous les médecins, dans le cadre de notre étude, sont équipés de mini-
collecteurs à aiguilles pour éliminer leurs DASRI perforants. Parmi eux, certains
possèdent un fût supplémentaire destiné à y jeter leurs DASRI mous et solides,
mais également leurs DASRI perforants, qu’ils jettent alors, soit dans le mini-
collecteur à aiguilles, soit dans le fût.
Le mini-collecteur à aiguilles est privilégié pour l’élimination des DASRI
perforants.
Parmi les médecins qui en sont équipés, ils disposent majoritairement de caisses
en carton ou de fûts. Les sacs en plastique ou en papier doublés intérieurement
de matière plastique, dont l’utilisation est réservée aux DASRI mous et solides
par comparaison aux cartons et fûts qui peuvent recevoir les perforants comme
les mous et solides, ne sont pas utilisés par les médecins.
Cette hétérogénéité de l’équipement pour les DASRI mous et solides est affirmée
par le travail de thèse de Mattéo CHIARETTI, où un tiers de l’échantillon de 104
médecins généralistes n’était pas équipé de conteneur pour la filière DASRI mous
et solides et seuls 48 médecins disposaient d’un équipement complet conforme
à la réglementation (8).
3. Tri à la source des DAS : plus optimal pour les DASRI perforants
Les pratiques en matière de tri des DASRI mous et solides des médecins
interrogés sont en revanche plus hétérogènes :
- Deux médecins affirment ne pas trier leurs DASRI mous et solides, qu’ils
jettent dans la filière des ordures ménagères, restreignant leur tri aux
perforants uniquement ;
57
Près de la moitié de notre échantillon trie de façon non réglementaire leurs
DASRI mous et solides, mettant en avant un tri plus optimal des DASRI perforants
par comparaison aux DASRI mous et solides. Ce résultat est soutenu par d’autres
études.
Comme dans notre étude, le tri et l’élimination des DASRI mous et solides se
révèlent inconstants, selon les médecins.
Si les DASRI perforants sont aisément reconnus par les médecins en tant que
tels, ces derniers rapportent en revanche des difficultés lors de l’identification
des DASRI mous et solides parmi leurs DAS.
Pour rappel, les DASRI sont définis par le CSP comme « des DAS qui :
L’identification des DASRI mous et solides, comme tels, par les médecins
n’apparait pas optimale, impactant, de façon inéluctable, le tri de ces DASRI.
59
C’est en réponse à de nombreuses demandes d’établissements de santé que le
CPias de la région Occitanie et l’ARS ont établi en 2021, par l’intermédiaire d’un
groupe de travail, une mise au point dont le but était de clarifier la définition des
DASRI en se basant sur l’évaluation du risque infectieux réel associé aux DAS et
d’élaborer des outils à destination des établissements de soins, afin d’optimiser
la gestion des DASRI et réduire leurs impacts, en matière de sécurité des
personnes, environnementaux et économiques (12). Dans ce document, la
notion de Déchets d’Activités de Soins Non Dangereux (DASND) remplace celle
des DAOM, largement employé.
• Les DAS qui ne sont pas des DASRI en l’absence de voie de pénétration du
micro-organisme chez l’homme qu’il soit ou non souillé de sang ou d’un
autre liquide biologique (exemples : bandelettes de mesure, fils de suture,
abaisse-langue…). On comprend bien que la présence de sang ou de
liquide biologique sur un DAS ne suffit pas à le classer en DASRI.
Dans un de ses guides s’adressant au secteur diffus, l’ADEME liste les principaux
déchets produits par ce secteur et la filière d’élimination adaptée à chacun. La
notion de contamination pour les DAS mous et solides est mentionnée, sans plus
de précision. Et n’étant pas spécifiquement adressé aux médecins généralistes,
plusieurs DAS produits quotidiennement par ces derniers, comme les spéculums
auriculaires, les abaisse-langues…manquent à cette liste. Une liste exhaustive
des DASRI mous et solides produits en médecine générale fait défaut.
Notre étude rapporte que tous les médecins sauf un, se tournent vers une
collecte au cabinet médical en faisant appel à un prestataire de collecte. Ce choix
est principalement motivé par la simplicité, la praticité et l’assurance présumée
du respect de la réglementation de ce mode de gestion. En faisant appel à des
professionnels de la collecte, les médecins rapportent un sentiment de sécurité
et de confiance, probablement renforcé par leur manque de connaissances en
matière de réglementation. Leur disponibilité ainsi que leur réactivité sont
également évoquées par certains médecins.
Dans notre étude, un seul médecin apporte ses DASRI dans une officine de
proximité, s’agissant d’un mode de collecte ne répondant pas à la
réglementation. Ce dernier n’a pas établi de convention avec cette dernière et
reçoit des documents, non certifiés, attestant la prise en charge des déchets. On
peut alors se demander si ce médecin, par le biais de l’apport dans une officie,
62
n’utilise pas le réseau DASTRI, car les boites à aiguille de ces médecins sont
équipées d’un couvercle vert, comme c’est le cas pour les boites à aiguilles
fournies aux PAT.
Pour rappel, la loi impose un local d’entreposage pour DASRI lorsque les
quantités de production sont supérieures à 15 kg/mois. Lorsque cette quantité
est inférieure ou égale à 5 kg/mois, les DASRI devront être stockés à l’écart de
toute source de chaleur et dans des emballages conformes. Une zone
d’entreposage est obligatoire, avec des caractéristiques bien définies, si cette
quantité est supérieure à 5kg/mois et inférieure ou égale à 15 kg/mois.
Les DASRI sont stockés, pour sept médecins, directement dans la salle d’examen.
Pour cinq médecins, ils sont entreposés dans une pièce différente de la salle
d’examen ayant une utilité non réservée au stockage des DASRI, un seul rapporte
disposer d’un local spécifique au stockage des DASRI. Un médecin mentionne
que la pièce où sont entreposés les DASRI est équipée d’une chaudière, à
l’origine d’une source de chaleur.
63
Nous n’avons pas demandé à consulter les bordereaux de suivi des DASRI des
médecins interrogés, craignant de compromettre la relation de confiance
instaurée avec ces derniers.
64
En 2009, l’étude réalisée par la délégation territoriale de Dordogne de l’ARS
Aquitaine mentionnait que la majorité des PLS, soit 55,5% éliminait leurs DASRI
une fois par trimestre (1).
8. La traçabilité
Lorsque les médecins font appel à un prestataire de collecte pour éliminer leurs
DASRI, ils signent tous une convention écrite avec le prestataire de collecte. La
possession des autres documents (prise en charge et destruction des DASRI) est
65
plus inconstante selon les médecins, qui sont une minorité à disposer de
l’ensemble des documents obligatoires.
La traçabilité de l’élimination des DASRI en médecine générale n’a pas fait l’objet
de travaux de recherche.
Les médecins n’ont pas non plus connaissance de l’obligation de conserver ces
documents de traçabilité pour une durée de 3 ans.
Problématiques :
Le frein principal à une élimination réglementaire des DASRI par les médecins
généralistes, est leur méconnaissance de la réglementation encadrant leur
gestion.
Si l’argument financier est avancé par trois médecins comme étant un frein à une
élimination réglementaire de leurs DASRI, la grande majorité des médecins
estiment que les coûts attribués à la gestion des DASRI, ne représentent pas un
66
frein. Par ailleurs, les médecins nous font part de l’existence d’une disparité dans
les tarifs fournis par les prestataires de collecte. Les prix n’ont pas été demandé
avec exactitude lors des entretiens.
Des médecins rapportent qu’un exercice seul pourrait représenter un frein, qu’ils
expliquent notamment par un manque de temps et une charge financière plus
lourde.
Notre étude ne met pourtant pas en évidence de différence, en matière de
gestion des DASRI et d’application de la réglementation, en fonction de l’âge du
médecin, son milieu d’activité et son mode d’exercice. Les jeunes médecins,
proches du début de leur activité, ne sont pas mieux sensibilisés à la gestion des
DASRI et ne disposent pas de meilleures connaissances théoriques en matière
de réglementation.
L’étude des freins à une élimination réglementaire des DASRI par les médecins,
n’apparaît pas dans la littérature.
Une meilleure communication à ce sujet entre pairs est suggérée, ainsi que lors
des stages de médecine générale en milieu libéral, entre les internes et les
maitres de stage universitaire (MSU). Un médecin MSU affirme ne jamais
aborder cette question avec les internes qu’elle forme pour des raisons qui lui
échappent à elle-même.
67
11. Perspectives et pistes d’amélioration
Ils affirment ne pas avoir reçu d’information à ce sujet, quelle qu’en soit sa
forme, de la part des autorités sanitaires, et sont en demande d’une meilleure
communication à leur égard, en matière de gestion des DASRI.
68
L’élaboration et la diffusion d’un guide pratique des DASRI, qui s’adresserait
spécifiquement aux médecins généralistes, seraient particulièrement
intéressants.
Le thème de la gestion des DASRI au cabinet pourrait faire partis des thèmes à
développer dans la formation médicale continue (FMC) des médecins
généralistes.
Les médecins interrogés sont unanimes quant au fait de ne pas avoir reçu
d’enseignement traitant la gestion des DASRI en médecine générale au cours de
leur formation universitaire.
Ce risque est défini, dans le guide pratique de la DGS, comme « Le risque ressenti
ou psycho-émotionnel traduit la crainte du public, des professionnels de santé ou
des personnes assurant l'élimination des déchets lorsqu'ils se trouvent en
présence de déchets d'activités de soins. Ne connaissant pas leur origine, ils sont
en droit de suspecter que ces déchets présentent un risque pour eux ou pour
l'environnement. Ce risque ne doit pas être négligé et doit être pris en compte
tout au long de la filière d'élimination des déchets d'activités de soins
assimilables à des déchets ménagers. » (13).
Certains DAS produits en médecine générale peuvent être à l’origine d’un risque
psycho-émotionnel, comme les seringues, mais d’autres DAS « plus communs »,
tels que les spéculums auriculaires, peuvent l’être aussi, en fonction de la
personne qui sera confrontée au DAS. En effet, s’il s’agit du grand public ou de
professionnels de santé, les DAS susceptibles d’engendrer un risque psycho-
émotionnel vont différer, c’est là, toute la difficulté de l’évaluation de ce risque,
faut-il mettre des bornes à ce risque ?
Une autre piste de réflexion serait la création d’une nouvelle filière d’élimination
distincte pour les DAS associés à un risque psycho-émotionnel.
70
Une utilisation excessive de la filière DASRI est décrite, notamment lorsqu’il
existe une incertitude quant au choix de la filière d’élimination d’un DAS. Cette
utilisation parfois abusive de la filière DASRI peut être associée à un surcoût
environnemental et économique.
La réduction des quantités de production des DASRI est une priorité dans le but
de limiter leurs impacts sanitaires, économiques et environnementaux, sans
exclure le risque psycho-émotionnel engendré par certains DAS.
Plusieurs médecins déclarent que leurs contrats avec les prestataires de collecte,
notamment les conditions tarifaires, sont fonction du nombre de conteneurs
collectés, la notion de quantité de production évaluée en poids n’étant pas
évoquée.
S’agissant d’un sujet très peu exploré dans la littérature, la réalisation d’une
thèse faisant appel à une méthode quantitative permettrait, en complément de
notre travail, d’accroître les connaissances relatives à ce sujet. Des domaines
d’étude, tels que les filières de destruction finale des DASRI produits en
71
médecine générale, peu investigués, pourraient motivés des travaux de
recherche dédiés à leur étude.
72
V. Conclusion
La filière d’élimination des DASRI s’articule autour de plusieurs étapes que sont,
le tri, le conditionnement, le stockage, la collecte, le transport et la destruction
finale dans un cadre réglementaire strict.
73
L’évaluation des étapes de transport et de destruction finale des DASRI n’est pas
permise par cette étude. La filière de traitement final n’est pas connue des
médecins.
La mise en place d’un contrôle des autorités sanitaires auprès des médecins
généralistes a-t-elle une place dans l’amélioration de la gestion des DASRI ?
74
VI. Bibliographie
3. Roux S. L’élimination des déchets de soins à risques infectieux par les médecins
généralistes du département de l’Ain. Thèse de médecine, Lyon: Université Claude
Bernard; 2009.
7. Wagenheim C. Evaluation des pratiques des médecins libéraux sur la gestion des
risques professionnels liés à l’exposition aux liquides biologiques. Thèse de
médecine, Nancy: Université de Lorraine; 2012.
9. Pinçon M. Proposition d’un outil didactique répondant aux besoins et aux attentes
des médecins généralistes libéraux ambulatoires de Normandie visant à optimiser
la gestion des déchets d’activités de soins au cabinet, selon la méthode Delphi.
Thèse de médecine, Caen : Université de Caen-Normandie; 2019.
75
10. Ecole des hautes études en santé publique. La gestion des déchets d’activités de
soins produits en dehors des établissements sanitaires, regard sur l’activité
libérale. Etat des lieux et perspectives [Internet]. [Consulté le 20/06/2022].
Disponible sur :
https://documentation.ehesp.fr/memoires/2018/mip/groupe%20n%C2%B06.pdf
12. Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins Occitanie,
ARS Occitanie. Déchets d’activités de soins et risque infectieux : mise au point
[Internet]. [Consulté le 10/04/2022]. Disponible sur :
https://www.occitanie.ars.sante.fr/system/files/2021-
04/Dasri_mise_au_point_fev2021_VF.pdf
16. Code de la Santé Publique. Article R1335-1 (version en vigueur depuis le 01 janvier
2017).
76
18. Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins Grand Est,
département santé-environnement ARS Grand Est. Déchets, locaux et circuit :
point sur la réglementation [Internet]. [Consulté le 17/02/2022]. Disponible sur :
https://www.grand-est.ars.sante.fr/media/65387/download?inline
19. Code du travail. Article R4421-2 (version à jour depuis le 01 mai 2008).
20. Code du travail. Article R4421-3 (version à jour depuis le 01 mai 2008).
21. République française. Arrêté du 16 novembre 2021 fixant la liste des agents
biologiques pathogènes. Journal officiel, n°0286 du 9 décembre 2021, texte n°23.
22. Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux. AES
et risques [Internet]. [Consulté le 01/03/2021]. Disponible sur :
https://www.geres.org/aes-et-risques/
23. Haut Conseil de la Santé Publique. Avis relatif aux délais de traitement des DASRI
perforants et à un projet d’arrêté modificatif de l’arrêté du 7 septembre 1999;
2020.
24. Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux.
Épidémiologie du risque infectieux [Internet]. [Consulté le 01/03/2021].
Disponible sur : https://www.geres.org/aes-et-risques/epidemiologie-du-risque-
infectieux/
27. OMS. Déchets liés aux soins de santé [Internet]. [Consulté le 08/04/2022].
Disponible sur : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/health-
care-waste
77
29. Code de la Santé Publique. Article R1335-2 (version en vigueur depuis le 25
octobre 2010).
31. Code de la Santé Publique. Article R1335-5 (version en vigueur au 2 juillet 2022).
32. République française. Arrêté du 24 novembre 2003 relatif aux emballages des
déchets d'activités de soins à risques infectieux et assimilés et des pièces
anatomiques d'origine humaine (mis à jour le 09 avril 2022).
78
40. Haut Conseil de la Santé Publique. Avis relatif aux modalités d’incinération des
déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) et à la rationalisation des
DASRI dans le contexte de l’épidémie de Covid-19; 2021.
47. République française. Arrêté du 7 septembre 1999 relatif au contrôle des filières
d’élimination des déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés et
des pièces anatomiques (mis à jour le 05/01/2015).
56. Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins Pays
de la Loire. Risque infectieux lié aux déchets d’activités de soins. Repères et
outils d’évaluation [Internet]. [Consulté le 06/05/2022]. Disponible sur :
https://www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/system/files/2018-
04/OLIVO_RAYMOND_CPIAS_%20D%C3%A9marche%20d%E2%80%99analyse%20
de%20risque%20et%20de%20ses%20outils.pdf
80
VII. Annexes
81
Annexe 2 : Courrier de présentation de l’étude adressé aux médecins
généralistes
L’idée de traiter ce sujet m’est d’abord venue du constat, que durant nos études
médicales, nous ne recevions pas ou très peu de formation à ce sujet. Puis c’est au
cours de mon stage chez le médecin généraliste, que j’ai pu découvrir en discutant
avec mon maître de stage, Dr Rodolphe STRUK, l’existence de disparités en termes
de collecte et coûts d’élimination des DASRI.
C’est pourquoi, j’aimerais, si vous le souhaitez, échanger avec vous, sur vos
pratiques en termes de gestion de vos DASRI, vos difficultés s’il y en a, et de discuter
des solutions pouvant être apportées afin d’améliorer, si besoin, leur élimination
par les médecins généralistes et de sensibiliser ces derniers.
De plus, si cela vous intéresse, nous pourrons parler ensemble de la réglementation
entourant la gestion des DASRI.
Concernant la méthodologie, notre travail de thèse repose sur une étude qualitative
nécessitant la réalisation d’entretiens individuels que je mènerais. La durée des
entretiens sera d’une vingtaine de minutes. Ces derniers resteront bien-sûr
anonymes.
Présentation
Bonjour, je suis SIADOUS Camille, j’ai terminé mon internat de médecine générale
en novembre 2019 et j’exerce actuellement en tant que médecin remplaçant.
Le but de mon travail de thèse est de dresser un état des lieux des pratiques
actuelles d’élimination des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux)
au cabinet chez les médecins généralistes girondins.
Thèmes et questions
1. Données générales
2. La réglementation
-Quelle est la nature des DASRI que vous produisez majoritairement à votre
cabinet ?
-En moyenne, quelle est votre production mensuelle de DASRI (en kg/mois) ?
83
4. La gestion de vos DASRI
a) Le tri
-Vous sentez-vous à l’aise avec l’identification des DASRI parmi vos déchets
d’activités de soins produits ?
➔Vous arrive-t-il de ne pas savoir vers quelle filière éliminer un déchet d’activité
de soin ? et si c’est le cas, quelle est la nature de ces DAS qui vous posent ou vous
ont posé un problème ?
-Pouvez-vous svp me faire part des difficultés, s’il y en a, en matière de tri de vos
déchets d’activités de soin (DAS) ?
b) Le conditionnement
c) Le stockage
-Quelles sont les conditions de stockage de vos DASRI au sein de votre cabinet (lieu,
zone dédiée …) avant leur enlèvement ?
-Combien de temps gardez-vous vos DASRI avant leur collecte ?
➔Avez-vous connaissance des délais réglementaires d’entreposage des DASRI ?
d) La collecte et l’élimination
5. La traçabilité
-Avez-vous signé une convention avec l’organisme de collecte que vous avez choisi
pour collecter et éliminer vos déchets ?
-Quels documents de traçabilité recevez-vous des organismes de collecte et
d’élimination de vos DASRI ?
➔Combien de temps les conservez-vous ?
➔L’Agence Régionale de Santé (ARS) a-t-elle déjà procédé à un contrôle de ces
documents ?
84
Question reformulée : Recevez-vous des bordereaux de prise en charge et de suivi
de vos DASRI (documents type CERFA) en plus de la convention ?
-Avez-vous connaissance de la plateforme Trackdéchets ?
➔Quel est votre avis sur celle-ci ?
6. Les obstacles
-Pouvez-vous me parler des obstacles que vous avez rencontré ou que vous
rencontrez (s’il y en a) à éliminer correctement vos DASRI ?
-A votre avis, quels pourraient être les freins à une bonne élimination des DASRI de
la part des médecins généralistes ?
-Quelles seraient vos suggestions pour améliorer la gestion des DASRI en cabinet de
médecine générale ?
7. La formation
8. Autres
-Avez-vous déjà été témoin d’un AES secondaire à une mauvaise gestion de vos
DASRI ?
-Avez-vous des remarques à faire sur l’organisation de la gestion des DASRI de façon
générale ?
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Annexe 4 : Grille COREQ
86
87
Annexe 5 : Tri à la source des DASRI : Arbre décisionnel
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Annexe 6 : Fiche pratique n°1 : Gestion des DASRI en médecine générale
Étapes du tri
Tri à la source
Séparation des DASRI des autres déchets dès la production
! Pas de DASRI dans la filière des ordures ménagères
L’évaluation du risque infectieux relève de la responsabilité du producteur du DAS
Une contamination seule par un liquide biologique ou un simple contact avec le patient ne
suffisent pas à définir un DASRI
DASRI perforants (piquants, coupants, tranchants) / DASRI mous et solides
Conditionnement
Eliminer les déchets dans un emballage adapté à leur nature, taille et quantité
▪ Matériels et matériaux piquants ou coupants destinés à l’abandon, qu’ils aient été ou non en
contact avec un produit biologique
▪ Filière de tri sélectif (papier, plastique...) : drap d’examen non contaminé, papier,
ordonnance (après broyage), essuie-mains, facturettes, emballages carton ou
plastique…
*Contexte COVID 19 : sac plastique pour ordures ménagères doublé par un deuxième sac plastique
fermé et stocké durant 24h avant élimination via la filière des ordures ménagères
Entreposage
Les conditions d’entreposage sont déterminées par la quantité de DASRI produite mensuellement :
Quantité de production
≤ 5 kg/mois 6 à 15 kg/mois 15kg/mois à 100 >100 kg/semaine
kg/semaine
Durée maximale d’entreposage
3 mois (6 mois si 1 mois (6 mois si 7 jours 72 heures
perforants uniquement) perforants uniquement)
Conditions d’entreposage
- à l’écart de toute source ZONE INTERIEURE LOCAL OBLIGATOIRE
de chaleur D’ENTREPOSAGE
OBLIGATOIRE - réservé à l’entreposage de tous les déchets
- dans des emballages
étanches et munis de - spécifique aux DASRI - bien délimité, identifié et de surface adaptée à la
systèmes de fermeture quantité de DASRI à stocker
provisoire et définitive - bien identifiée avec un
accès limité - stockant des déchets préalablement emballés
PAS DE ZONE OU DE (Grands récipients pour vrac (GRV) en cas
LOCAL D’ENTREPOSAGE - à l’écart de toute d’emballages non autorisés pour le transport des
OBLIGATOIRE source de chaleur matières dangereuses sur la voie publique)
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Collecte et transport
Deux moyens de collecte réglementaires pour le producteur de DASRI :
- Collecte par un prestataire (transport pris en charge par le prestataire, respectant l’ADR (accord
européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route)
Incinération (traitement thermique avec excès Prétraitement par désinfection (désinfection physique
d’air) ou chique puis broyage ou déchiquetage)
UIOM* Usines d’incinération Installations de pré- Installations de pré-traitement
spécialisées traitement sur site de en dehors de l’établissement
production producteur
UIOM* ou ISDND* UIOM* ou ISDND*
*UIOM : Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères
Traçabilité
« Les personnes productrices de déchets doivent, à chaque étape de l’élimination des déchets,
établir, les documents qui permettent le suivi des opérations d’élimination » (Article R1335-4 du
CSP)
QUANTITE PRODUITE
< 5 kg/mois >5 kg/mois
Avec regroupement Sans regroupement Avec regroupement Sans regroupement
CONVENTION ECRITE ET SIGNEE AVEC LE PRESTATAIRE DE COLLECTE OU DE REGROUPEMENT
DOCUMENT DE SUIVI (A REMETTRE AU PRESTATAIRE LORS DE LA PRISE EN CHARGE DES DASRI)
Bon de prise en charge Bordereau de suivi des
DASRI (CERFA
11351*04)
ATTESTATION DE DESTRUCTION (A RECEVOIR DU PRESTATAIRE)
Récapitulatif annuel des opérations de traitement Copie du bordereau Bordereau CERFA
CERFA 11352*04 * 11351*04 *
* complétée (date d’incinération ou prétraitement) et signée par l’installation de traitement dans un
délai d’un mois suivant l’élimination
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Annexe 7 : Fiche pratique n°2 : Les filières d’élimination en fonction de la
nature des DAS produits en médecine générale
Protections, couches
TDR
Déchets à fort impact émotionnel (seringues non serties non contaminées, tubulures, spéculum
vaginal non contaminé...) : pas de recommandation particulière
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Filière des ordures ménagères (Déchets d’Activités de Soins Non dangereux
(DASND))
Matériel de soins et de protection EN L’ABSENCE de risques infectieux
Gants, masques
Abaisse-langues, TDR
Fils de suture
Protections, couches
Tri sélectif
(Papier, plastique)
Boites en carton
Drap d’examen
Essuie-mains
Facturettes de CB
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VIII. SERMENT MEDICAL
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Résumé :
METHODE : Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès d’un échantillon
de médecins généralistes libéraux de Gironde. Une analyse thématique a été réalisée, avec
l’aide du logiciel NVivo.
CONCLUSION : Notre étude fait ressortir la nécessité de trouver des solutions, qui concilient
réglementation, risques infectieux, écologie et économie, dans le but d’améliorer la gestion
des DASRI en médecine générale. Des pistes d’améliorations sont présentées.
UFR DES SCIENCES MEDICALES : 146 rue Léo Saignat, 33076 BORDEAUX
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Abstract :
Introduction: The exercise of general medical practice generates Infectious Medical Waste
(IMW). Their removal is supervised due to health and environmental risks. Their management
by general practitioners has rarely been studied.
The main objective is to explore how liberal general practitioners in Gironde deal with IMW
management. Secondary objectives are to understand the difficulties that they are facing to
fulfill their legal obligation and to find, if possible, solutions to improve their situation.
Method: A qualitative study by semi-directed individual interviews of a sample of liberal
general practitioners set up in Gironde. A thematic analysis was carried out through NVivo
Software.
Results and discussion: Practices of general practitioners are heterogeneous in terms of
sorting: perforating IMW sorting is more optimal than soft and solid IMW sorting, which is
often absent in many medical practices. Uncertainty in infectious risk assessment and random
consideration of psycho-emotional risks caused by some medical waste become the source of
a misuse of the sector leading to an additional environmental cost. Quarterly collections
carried out by an external provider are preferred. Final destruction field and IMW traceability
are often ignored.
According to our investigations, the main obstacles to an optimal removal are linked to a lack
of knowledge of regulatory framework. Development of information measures and university
education are solutions that have been proposed by doctors.
Conclusion: Our study highlights the need to find solutions that reconcile regulatory
framework, infectious risks, ecology, and economy, in order to improve IMW management in
general practice. areas for improvement are presented.
Discipline: General medical practice
Keywords: IMW, general practitioner, removal, regulatory framework
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