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2021
DERMATOLOGIE -
OPHTALMOLOGIE
VOLUME 1.1
1
Ce syllabus est une mise à jour des OAG de 2014-2015 réalisée par les étudiants de la
promotion 2021. Il est le reflet des connaissances tant théoriques que pratiques
acquises lors de leur cursus universitaire.
Il est destiné aux étudiants de l’ULB dans le cadre de leur étude. Il est formellement
interdit à la vente, à la location et à la publication. Ce travail est non officiel et les
différentes sources des étudiants éditeurs ne seront pas dévoilées.
Nous remercions l’ensemble des participants pour cet ouvrage commun de grande
qualité.
Rédaction :
Amine Mahdar Simon Severin Alexane Bolotti
Naomi Derluyn Sofie Abboud Lucas Boussingault
Arnaud Devlieger Florie Ledune Yousra El Kaderi
Szonja Tancredi Gabrielle Le Moine Louise Richoux
Nicolas Deweer Loïc Baudelet
Mise en page :
Orthographe :
Giuseppe Nardello
Coordinateur du projet :
Giuseppe Nardello
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Dermatologie
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I. D 01 : Infections à virus herpès (HSV1-HSV2‐HZV)
1. Définition/physiopathologie :
Types de virus :
HSV1 : partie supérieure du corps : sphère or, doigt …
HSV2 : partie inférieure du corps : sphère anogénitale, cuisse…
2. Epidémiologie
Pic de fréquence :
HSV1 - 6 mois à 5 ans : gingivo-stomatite de primo‐‐infection
HSV2 - 14 à 22 ans : âge des premiers rapports sexuels (herpès génital)
asymptomatique dans la majorité des cas mais transmissible
Remarque : L’herpès génital est en principe dû au type 2 et est une IST. Mais le type 1 est
responsable de 15 à 30% des herpès génitaux. L’herpès oral peut donc être une IST car peut être
transmis par rapport oro-génital.
Le type 2 n’infecte pas la région oro‐faciale.
3. Facteurs de risque
Facteurs favorisants les récidives :
soleil (UVB)
menstruations
stress
pyrexie
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rapport sexuel
traumatismes (infiltration d’un analgésique, extraction d’une dent) …
4. Clinique
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6. Diagnostics différentiels
a) Infections virales :
primo‐infection herpétique
coxsackie : herpangine, main--pied-bouche, …
VIH
CMV (ulcération à l’emporte--pièce, linéaire)
VZV
b) Infections bactériennes :
gingivo-stomatite streptococcique
syphilis I et II (et autres tréponématoses)
gonocoques
c) Erosions post--bulleuses :
auto-immune : pemphigus, pemphigoïde cicatriciel, épidermolyse bulleuse acquise
érythème polymorphe
d) Affections inflammatoires :
aphtes récurrents (jamais précédé de vésicules et uniquement muqueuses non
kératinisées)
lichen érosif
lupus érythémateux disséminé
Maladie de Behçet
maladie coeliaque, Crohn
carences en fer, zinc, folates, vit B12
e) Autres :
toxidermies: méthotrexate (Ledertrexate®), azathioprine (Imuran®), izoniazide
(Nicotibine®), acide acétylsalicylique, cotrimazole (Bactrim®, Co‐trimoxazole®,
Eusaprim®), hydroxycarbamide (Hydréa®), D-pénicillamine (Kélatin®),… syndrome
de Stevens-Johnson, érythème pigmenté fixe
traumatisme mécanique, caustique, thermique (doit guérir en 10 jours; ex: morsure
après anesthésie locale en dentisterie)
7. Démarche diagnostique
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Recherche d’AG par immunohistochimie (ELISA ou immunofluorescence), 1 à 5h –
rapide
(Cytodiagnostic Tzanck )
8. Attitude thérapeutique
Aciclovir (Zovirax®)
Valaciclovir (Zelitrex®)
Primo-infection : 2x 1g pendant 7 à 10 jours
Récidive : 2x 500mg pendant 5 jours
Symptomatique :
antipyrétiques
analgésiques
anesthésiques locaux
réhydratation
En fonction de la localisation :
Local : crème aciclovir orale, antiseptique et bains de, écran UV
Génital : compresses KMnO4 1/10000
Remarque :
Troubles gastro-intestinaux
Troubles du système nerveux central (céphalées, confusion, convulsions, ...)
Détérioration de la fonction rénale (d’où la nécessité d’une bonne hydratation)
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En cas d'administration intraveineuse: réactions locales pouvant survenir au site
d'injection; celles--ci peuvent être graves en cas d'extravasation.
1. Epidémiologie :
Varicelle
La plus contagieuse des maladies éruptives, atteignant 90% des enfants avant l’âge de 10 ans.
Pic ente 5 et 9 ans (>50% atteints avant 5ans).
Zona
Rare dans l’enfance.
Incidence augmente >50 ans, max >75 ans.
2. Définition/physiopathologie :
Virus à ADN.
Contamination inter-humaine (par voie aérienne ou contact cutané direct).
Incubation = 2 semaines en moyenne, contagiosité de 1 à 2 jours avant l’éruption jusqu’à 7 jours
après.
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Primo--infection = Varicelle
1er contact entre individu séronégatif et le HZV. A ce moment, le patient fait sa séroconversion.
Phase de latence :
HZV est un virus latent qui persiste pendant toute la vie de l’individu dans son ganglion nerveux
et qui peut se réactiver.
Récidive = Zona
3. Facteurs de risque
Terrain à risque de forme sévère : nourrisson < 1 an, adulte, femme enceinte, immunodéprimé
4. Clinique
Primo‐infection : Varicelle
Fébricule, discret malaise général
Macule surmontée d’une vésicule en « goutte de rosée » qui s’ombilique dès le
lendemain, sèche et tombe en 1 semaine, cicatrice hypo pigmentée
Plusieurs poussées successives, donc éléments à des stades différents (vésicules,
vésicules ombiliquées, croûtes) → Caractéristique.
Topographie progressive : cuir chevelu (nuque), tronc, muqueuses puis membres et
visage en dernier
Prurit +++
Zona :
Vésicules unilatérales couvrant un territoire cutané ou muqueux correspondant à une
innervation radiculaire soit un dermatome
La douleur précède les lésions de 3-4 jours. Elle peut être intense, surtout chez
personnes âgées, et associée à une hypo ou anesthésie
La guérison est spontanée mais les douleurs post-zostériennes peuvent durer des mois,
voire des années = douleur neuropathique.
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o Autre : pleuropulmonaire, suppuration ostéo-articulaire, syndrome toxinique
staphylococcique ou streptococcique
Zona ophtalmique : atteinte de la racine V1 du nerf trijumeau (front, paupière
supérieure, nez). URGENCE car risque de cécité.
5. Diagnostiques différentiels
6. Démarche diagnostique
7. Attitude thérapeutique
Varicelle
Mesures générales :
o Eviction scolaire jusqu’à disparition vésicules
o Pas de contact avec immunodéprimé
Symptomatique :
o Antiseptiques locaux en lotion, ongles courts, antihistaminiques, pas d’aspirine
(AINS ok), talc mentholé
Aciclovir IV si :
o Femme enceinte avec varicelle J-10
o Varicelle néonatale, pneumopathie
o Immunodéprimés
JAMAIS d’aspirine !!!
Zona
Mesures générales :
o Pas contact avec enfants ou immunodéprimé
Symptomatique :
o Antiseptiques locaux en lotion
o Analgésique
Immunocompétents :
o Zona ophtalmique tout âge, zona toutes zones > 50 ans : Valaciclovir 3x 1g po 7j
Immunodéprimés :
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o Aciclovir IV 10mg/kg toutes les 8h, 7-10j
C. Résolution de vignette
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II. D 02 : les infections cutanées ou muqueuses mycotiques
L'étudiant doit être capable de suspecter une dermatophytie ou une candidose, de faire les
examens diagnostiques et la prise en charge initiale.
Vignette : Une femme de 32 ans se plaint d'un érythème prurigineux de la paume droite.
A. Introduction
Les infections fongiques de la peau et des muqueuses sont des motifs fréquents de consultation.
On distingue :
Mycoses superficielles
Candidoses cutanéomuqueuses (inflammation associée)
Dermatophytose (inflammation associée)
Malassezioses (pas d’inflammation associée)
Mycoses profondes :
Secondaires à des infections sous-cutanées ou à la diffusion hématogène d’une infection
systémique sous-jacente (Chromoblastocytome, mycétome …)
Certaines de ces mycoses peuvent être liées à une immunosuppression : aspergillose,
mucormycose, cryptococcose …
B. Candidose cutanéo-muqueuse :
Introduction
Physiopathologie
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Infestation par voie exogène : rare (chorioamniotite sur vaginite candidosique de la
mère chez le nouveau-né, candidose sexuellement transmissibles (ce n’est pas une IST à
proprement parlé, mais un rapport sexuel dont un des partenaires a une mycose génital
peut induire une mycose génitale chez l’autre partenaire, surtout s’il est
immunodéprimé)
Peut-être invasive avec septicémie à candida en cas d’immunosuppression importante.
1. Candidose oro-pharyngée :
Aiguës
Muguet ou stomatite pseudomembraneuse : enduit blanchâtre face interne des joues qui
se détache facilement. Extension possible
Glossite/stomatite érythémateuse : cavité orale érythémateuse ou langue lisse,
érythémateuse, dépapillée avec sensation de brûlure
Chéilite angulaire ou perlèche : intertrigo de la commissure labiale liée à l’accumulation
de salive et au port d’un appareil dentaire ou dentier mal fixé. Association avec
stomatite érythémateuse et pseudomembraneuse.
Stomatite des dentiers : érythème intense, limité à la zone prothétique
Chroniques
Candidose chronique hyperplasique : apparence de “fromage râpé" sur le dos de la
langue
Langue villeuse noire : prolifération chronique de C. albicans chromogène lié au tabac
ou à la prise d’ATB
2. Candidose génitale :
Pas une IST à proprement parler, mais un rapport sexuel dont un des partenaires a une
mycose génital peut induire une mycose génitale chez l’autre partenaire, surtout s’il est
immunodéprimé.
Vulvovaginite : érythème vif touchant la vulve et la muqueuse vaginale, s'étendant aux
plis. Leucorrhée blanchâtre, dyspareunie, dysurie et prurit sont présents.
Balanoposthite : érythème avec piqueté blanchâtre touchant le gland et le sillon
balanopréputial. Quasiment asymptomatique
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4. Onychomycose :
Diagnostic clinique + prélèvement systématique pour réaliser une culture sur milieu de
Sabouraud (diagnostic mycologique en 3 semaines).
Suppression des facteurs favorisants : assèchement, correction du diabète ...
Traitement local :
o Peau : imidazolés sous forme asséchante (poudre, crème)
o Muqueuse : imidazolés sous forme de crème, gel oral, ovule (vulvo-vaginite)
Traitement systémique :
o Pour les atteintes plurifocales, étendues, chroniques ou récidivantes
o Imidazolés
Systémique :
o Itraconazole (Sporanox Ⓡ) : pour les onychomycoses, les formes oropharyngées
et vulvo-vaginales
o Fluconazole (Diflucan Ⓡ) : pour les intertrigos à raison de 50 mg 1x/j pendant 1 à
6 semaines
C. Dermatophytoses
1. Introduction
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Facteurs favorisants : humidité, macération, immunosuppression et animaux
Transmission par contact avec une source infectieuse : adhérence de poils ou de
squames contaminés à la couche cornée
o Interhumaine par contact direct ou indirect (brosse à cheveux). Trichophyton
rubrum
o Zoophile : chien et chat (interrogatoire !) Microsporum canis
o Géophile : terre, sable
Localisations :
o Plis : Tinea pedis et tinea cruris
o Peau glabre : Tinea corporis
o Cuir chevelu : Tinea capitis
o Ongles : Tinea unguium
2. Tinea pedis
3. Tinea corporis
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o Dermatite atopique, nummulaire, de contact, de stase : répond à l’application de
corticoïdes topiques
o Urticaire
o Lésion de LED
o Pityriasis rosé de Gilbert (HHV6/7)
o Erythème migrant
5. Tinea unguium
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Traitement :
o Suppression des facteurs favorisants
o Systémique ou local selon l’atteinte (shampoing pour les atteintes capillaires
inutiles car faible pénétration des follicules en topiques).
o Imidazolés ou allylamine (Terbinafine)
o Si onychomycose : peser le pour et le contre avant de traiter (interactions
médicamenteuses), même si ça a une sale tête, faire des soins de pieds avant
tout !
Pharmacologie Terbinafine :
D. Malassezioses
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1. Pityriasis versicolor du corps
2. Dermatite séborrhéique
4. Traitement de malassezioses
E. Mycoses profondes
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F. Résolution de la vignette
Anamnèse
Depuis combien de temps ? Autres symptômes associés ? Évolution ? Autres lésions sur
le reste du corps (ongles, cheveux, pieds …) ? Métiers et hobbys ? Contact avec des
produits irritants ? Autres personnes dans la famille avec des manifestations du même
type ? Animaux de compagnie à la maison ? Évaluer les facteurs favorisants d’une
infection cutanée mycosique.
Finaliser l’anamnèse par les questions classiques (ATCD familiaux, problèmes actifs,
traitements actifs …)
Examen clinique
Diagnostic différentiels :
Dermatophytose
o De la peau glabre si lésion annulaire érythémateuse avec périphérie qui
desquame et le centre qui guérit
o Tinea manuum si squames entreprenant toute la main et associées avec une
atteinte bilatérale des pieds
Dermatite irritative
Dermatite atopique : présence de vésicule parfois
Psoriasis : plaques
…
Examens complémentaires
Traitement
Pas de corticoïdes topiques en première intention car risque de causer une tinea
incognita en cas de dermatophytose
Si orientation vers une dermatophytose :
o Lutter contre les facteurs de risques : macération, hyperhydrose …
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o Miconazole (Daktarin Ⓡ) en topique : crème ou poudre (mieux que la crème pour
les atteintes au niveau des pieds car assèche les lésions) 1 à 2x/j pendant 1 à 2
semaines. Traiter les autres lésions mycosiques si présentes
Si orientation vers une dermatite atopique/irritative → commencer par hydratation via
une crème émolliente afin de lutter contre la xérose. Lutter aussi contre les facteurs
aggravants (hyperhidrose, détergents, piscine chlorée ... )
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III. D03 : Maladies Sexuellement Transmissibles – MST
Objectif d’apprentissage/Compétence : L'étudiant doit être capable de reconnaître une MST, d'en
faire la prise en charge (initiale) et de gérer la situation (autres MST, partenaires, transmission
verticale).
A. Définition
1. Virus
2. Bactéries
Remarques : diagnostics différentiels des rectite HSH: Gonocoque, HSV, Chlamydia (!LGV),
Syphilis
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Treponema pallidum : syphilis.
Transmission par contact avec lésion ulcérée ou avec lésions
secondaires. Incubation de 3 semaines
Clinique :
Primaire : chancre = ulcération non douloureuse, indurée, à fond
propre et bords surélevés située à l’endroit d’inoculation du
tréponème (peut donc aussi se situer dans la bouche !), associée à
des ADP régionales ipsilatérales. Guérison spontanée en 2 à 8
semaines.
Secondaire : 2 à 12 semaines après contact, rash généralisé
maculo-papulaire, non prurigineux, typiquement palmo-plantaire.
Roséole syphilitique : éruption maculaire érythémateuse
cutanéomuqueuse, souvent cuisses et tronc, possible alopécie,
avec malaise général possible. DD : toxidermie, pityriasis rosé de Gibert, rash viral.
Syphilides papuleuses (« grande simulatrice » car nombreuses formes) : éruption
papulo-nodulaire disséminée avec localisation palmo-plantaire des lésions.
Plaques muqueuses : plaques érosives rouges vif, très contagieuse. Guérison
spontanée en quelques semaines mais récidive fréquente pendant un an si pas de
tt.
Tests :
Tests tréponémiques TPHA ou FTA-ABS : spécifique des tréponématoses (substrat
du test utilise des Ag tréponémiques), dès 8 jours après contamination, non corrélé
à l’activité de la maladie, reste positif après guérison
Test ELISA (IgG/IgM) : doit être confirmé par un TPHA/VDRL)
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Test non tréponémique VDRL : positif dès 10 jours après infection, corrélé à
l’activité de la maladie, suivi de la réponse au traitement (diminution d’au moins 2
dilutions en 6 mois). Peut spécifique seul, également présent en cas de lupus,
cirrhose, infection virale (MNI, hépatite, VIH), sclérodermie, parasitose,
tuberculose, ...
Diagnostic direct par mise en évidence de T. pallidum au microscope à fond noir,
sur prélèvement d’une lésion.
Faire une PL si symptômes/signes neuro ou oculaires, échec de traitement,
évidence d’une syphilis 3aire, ou HIV + avec CD4 < 350 et VDRL > 32.
Traitement :
Syphilis primaire, secondaire ou latente précoce (< 1 an) : Benzathine Pénicilline G
(Pendur®) 2 400 000 U IM 1x (en remplaçant 2 ml de solvant par 2 ml de
lidocaïne, car très douloureux)
Syphilis latente tardive ou de durée indéterminée : pénicilline IM 2.4 MIU 3X à 1
semaine d’intervalle
Neurosyphilis: Pénicilline IV 10-14 jours
Allergie à la pénicilline: essayer désensibiliser. Ceftriaxone1 g/10-14j ou
Doxycycline:100 mg x2/14j
Dépistage des autres IST + dépistage des partenaires.
Traitement des partenaires si contact < 90 jours, et si > 90 jours sans sérologies
disponibles ou avec risque de perte de suivi.
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Papule, pustule, puis ulcération non indurée à base érythémateuse et douloureuse.
Adénopathies voire bubons inguinales.
Diagnostic par culture ou PCR. Dg présumé si clinique compatible + pas d’évidence de
syphilis et frottis HSV de la lésion négatif.
Traitement :
Azithromycine dose unique 1gr ou
Ceftriaxone dose unique IM/IV 250 mg ou
Cipro 500 mg 2x/jour durant 3 jours
Ré-évaluation à 7 jours
Gardnerella vaginalis
Klebsiella granulomatis (granulome vénérien ou
“donovanose”)
Rare. Plus fréquent en Inde, Nouvelle-Guinée, Caraïbes,
Afrique du Sud.
Ulcérations indolores lentement évolutives, granulomes sous-
cutanés possibles, lésions fort vascularisées.
Daignostic sur prélèvement tissulaire.
Traitement : azithromycine 1g/semaine minimum 3 semaines.
3. Protozoaires
4. Arthropodes
C. Mode de transmission :
Transmission sexuelle
Gonorrhée, chlamydiose, chancre mou, donovanose, lymphogranulome vénérien, trichomonase,
HPV.
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Gale, hépatites virales (B et C), molluscum contagiosum
D. Prise en charge
1. Anamnèse :
Consentement : Je vais vous poser quelques questions à propos de votre santé sexuelle, ce sont des
questions personnelles mais importantes que je pose à toutes mes patientes.
Etes-vous d’accord pour que nous abordions ce sujet ?
Évitez de présumer des pratiques sexuelles des patients et d’utiliser un langage porteur
d’hétéronormativité : chacun a sa définition de la sexualité, il est important de parler le même
langage.
Évitez : êtes-vous marié ? Avez-vous un copain/un mari ? Prenez vous la pilule ? Copain/copine.
Qui est la vraie mère ?
Les cinq « P » :
Partenaires, Prévention de la grossesse, Protection contre les MTS, Pratiques et Passé (ATCD de
MST)
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Passé avec les MST (antécédents) : « avez-vous déjà eu une MST ? Certains de vos
partenaires ont‐ils eu une MST ? D'autres questions pour identifier le VIH et le risque de
l'hépatite virale : Vous êtes-vous ou un de vos partenaires déjà injecté des drogues ?
Avez‐vous ou un de vos partenaires déjà échangé de l'argent ou de la drogue contre du
sexe ? Il y a-t‐il autre chose à propos de vos pratiques sexuelles que j'ai besoin de savoir
ou que nous n’avons pas évoqué ? »
3. Mise au point :
Papules cutanées, ulcération génitale ou anale (herpès, syphilis, chancre mou, donovanose),
proctite, vaginite, urétrite, cervicite, PID, prostatite, orchite.
Egalement manifestations ORL : chancre syphilitique, phraryngite (gono, chlam, HSV), laryngite
papillomateuse.
Atteinte systémique : HIV, hépatite, syphilis, gonococémie, cancers à HPV, syndrome de Reiter,
péri hépatite de Fitz-Hugh-Curtis.
Biologie :
A faire lors de la découverte d’une IST ET 3-4 mois + tard (= période d’incubation. Quand une
MST est découverte, toujours faire un screening complet de toutes les MST !!!
Sérologies :
o Syphilis : VDRL + TPHA ou FTA
o Hépatites B et C
o VIH
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o Neisseria gonorrhoeae = milieu gélosé bactérien (col, urètre, pharynx, anus)
o Trichomonas vaginalis = milieu spécial (vagin)
Les partenaires devraient être notifiés, examinés et traités pour l'IST identifiée ou suspectée.
Dans certains cas, un traitement peut directement être proposé au partenaire même si celui-ci
ne consulte pas (infection asymptomatique). Les patients et leurs partenaires sexuels devraient
s'abstenir de RS jusqu'à 7 jours après un traitement à dose unique ou à la fin d'un régime de 7
jours.
5. Prévention :
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E. Ressources utiles
Go to gyneco : projet visant à promouvoir la santé sexuelle des femmes ayant du sexe avec les
femmes. Informations disponibles pour les professionnels de santé sur gotogyneco.be
TTBM - Très très bon médecin : projet visant à mettre en relation médecins et HSH. Informations
pour les professionnels de santé sur trestresbonmedecin.be
Zanzu.be : projet des centres flamands et allemands d’expertise sur la santé sexuelle, propose
aux patientes des informations sur la santé sexuelle en 14 langues et en audio-description.
F. Résolution de la vignette :
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Behçet
Crohn
Dysplasie
Dermatite
+ Autres pathologies n’étant pas des MST : candidose, vaginose à gardnerella (odeur de poisson)
: lésions de grattage
Mise au point :
Anamnèse :
o Les 5 P (cf. supra)
o Lésion élémentaire ?
o Leucorrhée ? Odeur nauséabonde ?
o Prurit ?
o Lésions ailleurs sur le corps (! bouche) ?
o ATCD d’atopie, de dermatite, de psoriasis ? Hygiène intime irritative ?
Examen clinique :
o Etat général altéré ? T° ?
o ADP locorégionales ou à distance ?
o Examiner les lésions elles-mêmes : description, topographie ?
o Examiner le col : aspect ? Écoulement ? ; Examiner la marge anale : aspect ?
o Examiner l’entièreté du tégument (! paumes et plantes ; cavité orale !)
Cibler les examens en fonction des plaintes et exclure les atteintes potentiellement
dangereuses pour le fœtus (syphilis, VIH).
Notifier au(x) partenaire(s) et les traiter
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Hépatite B ou C congénitale : pour la C, on ne peut rien faire ; pour la B, on peut vacciner
le nouveau‐‐né et lui administrer des Ig anti-HBs à la naissance.
Syphilis congénitale si tréponème : pénicilline sous monitoring foetal (cf réaction de
Jarisch), surveillance sérologique de la mère tous les trimestres.
Examen clinique du nouveau-né.
Pas de traitement si traitement maternel > 1 mois avant l’accouchement, nn
asymptomatique et VDRL < VDRL de la mère.
Si VDRL nn 4x > VDRL mère : PL, radio, examen ophtalmo.
Pneumonie et conjonctivite si chlamydiase ou gonorrhée : antibiothérapie.
HSV : question ne se pose que si lésions lors de l’accouchement → césarienne ou AVB
selon les centres. Toutefois, en cas d’herpès récidivant, on va proposer un traitement par
aciclovir d’office en fin de grossesse.
Exemple de protocole (CHU St-Pierre) :
o ATCD herpès génital : aciclovir à partir de 36 SA.
o Primo-infection lors du travail : césarienne.
o Récurrence lors du travail et
- PER < 4h : aciclovir IV et accouchement sans gestes traumatisants.
- PER > 4h : césarienne
o Lésions suspectes lors du travail : frottis et AVB
o Herpès et RPPE
- > 34 SA : césarienne
- < 34 SA : prise en charge habituelle + aciclovir IV
HPV : pas de césarienne si lésion durant le travail sauf si lésions hémorragiques ou
pouvant provoquer une dystocie.
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IV. D04 : Prurit
A. Définition/physiopathologie :
Le prurit devient pathologique lorsqu'il induit des lésions de grattage ou lorsqu'il incite à
consulter. D’un point de vue neurologique, les terminaisons nerveuses arrivent à la jonction
dermoépidermique (JDE). Le prurit est donc une sensation superficielle et donc oriente vers les
pathologies superficielles de la peau.
Les dermatoses les plus prurigineuses (lichen plan, scabiès, pemphigoïde bulleuse…) ont des
altérations de la JDE. Ces terminaisons existent dans la peau et les semi muqueuses (petites
lèvres) jamais dans les muqueuses (sauf dos de la langue) et viscères vu l’absence de
terminaisons nerveuses libres.
Les voies sensitives passent par les racines dorsales de la moelle ➝ thalamus ➝ cortex.
Les médiateurs du prurit sont les stimuli physiques, l’histamine, les protéases et kinines, les
peptides opioïdes.
Etiologies :
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Principales causes systémiques de prurit (plus rares) :
Médicaments
Cholestase
Insuffisance rénale chronique/hémodialyse
Hémopathies malignes : maladie de Hodgkin, maladie de Vaquez
Dysthyroïdies
Sida
Carences : martiale, vitamines
Parasitoses : ascaridiose, toxocarose, autres nématodoses sous les tropiques
(onchocercose, bilharziose,…)
Grossesse
Causes psychogènes
/!\ Il est important de toujours exclure une origine médicamenteuse et les ectoparasitoses
externes (gale et poux) !
Prurit d’acclimatation:
Fréquent, liée aux modifications de l’environnement (variations de température,
d’hygrométrie). Cette symptomatologie s’observe avec une fréquence particulière chez les sujets
noirs vivant sous des climats tempérés.
Désordres psychiatriques :
Illusions de maladies : ectoparasitoses
Induction ou simulation de pathologies : pathomimies, excoriations névrotiques,…
Lorsqu’on ne trouve aucune origine au prurit, on dit qu’il est « sine materia », il s’agit d’un
diagnostic d’exclusion.
B. Clinique
1. Anamnèse
Connaît-on déjà chez le patient une affection cutanée ou systémique génératrice de prurit?
Un prurit aquagénique peut survenir sur un terrain atopique mais également révéler une
maladie de Vaquez.
Le prurit déclenché par l’alcool fait partie du syndrome d’intolérance à l’éthyle observé dans la
maladie de Hodgkin, dans diverses néoplasies profondes ainsi que dans la sarcoïdose.
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Liste des médicaments ?
acide acétylsalicylique
amiodarone
opiacés (héroïne)
anti-malariques (chloroquine)
anti‐rétroviraux (anti-protéases)
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
Interféron
Phénothiazines
Rétinoïdes
Tolbutamide
vitamines du groupe B
…
Remarque : le prurit peut suivre de plusieurs années l’introduction d’une molécule !
Mode de vie ?
L’application sur la peau de substances irritantes à usage cosmétique (par ex : exfoliants) ou
professionnel (par ex : laine de verre).
Voyages ?
Allergies, atopie, réactions ?
Facteurs psychiques éventuelles ?
Le prurit est-il localisé ou multifocal, voire généralisé?
2. Examen physique
Il faut distinguer les lésions qui sont la cause du prurit et les lésions secondaires qui sont
la conséquence du grattage !
Exclure une parasitose externe
Etat de la peau en général
Localisation du prurit
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Rechercher une pathologie interne
Lésions primaires : (Elles nous orientent vers les différentes causes possibles)
Xérose :
Sécheresse cutanée, vieillesse
Ichtyose
Macules : rash médicamenteux
Papules:
o Lichen plan
o Herpès gestationis
Vésiculo--‐bulleuse :
o Varicelle
o Eczéma
o Photodermatose
o Dermatophytose
o Pemphygoïde bulleuse
o Dermatite herpétiforme
o Epidermolyse bulleuse
Plaques érythémato-squameuses :
o Lymphome cutané
o psoriasis
Plaques érythémateuse et oedématisée : urticaire
C. Diagnostiques différentiels
D. Démarche diagnostique
Le diagnostic de prurit est clinique et repose sur l'interrogatoire détaillé et examen physique
complet.
34
Si présence d’une dermatose : une biopsie de peau peut être utile pour le diagnostic
lorsque l'étiologie n'est pas claire.
Si absence de dermatose : une histoire détaillée du patient est particulièrement
importante. La biopsie cutanée n'est généralement pas utile.
E. Attitude thérapeutique
Traitements symptomatiques :
Il n’y a pas de traitement général symptomatique du prurit.
Maintenir une bonne hygrométrie ambiante.
Les émollients et les savons surgras seront les plus efficaces pour traiter la xérose.
Si absence de diagnostic essayer des antihistaminiques : on demande au patient s’il dort
bien la nuit ou pas, si oui on donne un antihistaminique H1 2-‐‐3ème génération le
matin, si pas un 1ère génération le soir (effet sédatif individuel).
Remarque : les antihistaminiques n'ont pas fait preuve de leur efficacité en dehors de l'urticaire
et la mastocytose.
35
Les dermocorticoïdes seront utiles pour les lésions provoquées par le grattage mais ne
sont pas recommandés en cas de prurit isolé !!
Acide ursodésoxycholique en premier puis la cholestyramine (Questran) ou la
rifampicine peuvent être utiles dans les cholestases.
D'autres moyens seront discutés avec le spécialiste dans les cas rebelles : photothérapie,
crénothérapie, techniques de relaxation,…
F. Résolution de vignette
36
V. D05 : Les éruptions cutanées
« une éruption cutanée est l’apparition soudaine d’une ou plusieurs lésions sur la peau »
A. Introduction
Dans les éruptions cutanées, il est important de pouvoir différencier la lésion primaire de la
lésion secondaire. La lésion primaire est la lésion initiale liée à la pathologie sous-jacente, telle
qu’elle apparaît à l’œil nu. Elle permet un diagnostic immédiat et une classification de la lésion
dermatologique. La lésion élémentaire peut évoluer dans le temps et donner lieu à une lésion
secondaire par l’action de différents facteurs extérieurs (grattage, prélèvement, infection,
eczématisation, guérison).
L'approche initiale d’un patient présentant une éruption cutanée nécessite une anamnèse
détaillée de la plainte dermatologique et un examen dermatologique complet. La plupart du
temps, l’interrogatoire détaillé et le recueil des antécédents généraux du patient auront un rôle
central dans l’établissement du diagnostic de l'atteinte dermatologique. Cependant, bien que les
antécédents et la description visuelle de la lésion soient d’une importance primordiale dans la
reconnaissance des maladies de la peau, des tests complémentaires(par exemple, tests de
laboratoire, biopsie cutanée) sont parfois nécessaires pour établir un diagnostic avec précision.
B. Démarche diagnostique
1. Anamnèse
37
Le patient a-t-il des problèmes médicaux aigus ou chroniques ?
Quels médicaments le patient prend-il actuellement, qu’a-t-il pris récemment, y compris
les médications en ventre libre et à base de plantes ?
Y a-t-il des antécédents familiaux cutanés ou de cancer de la peau ?
Y a-t-il eu une augmentation récente du stress dans la vie du patient ?
Quelle est l’histoire sociale, y compris la profession, les loisirs, les voyages ?
Le patient a-t-il des allergies ?
Le patient a-t-il des animaux domestiques ?
Le patient a-t-il eu des comportements sexuels à risque ?
2. Examen clinique
L’examen physique d’un patient présentant une affection cutanée comprend une inspection
visuelle et une palpation de la peau. Parfois, un examen supplémentaire avec une lampe de
Wood ou un dermatoscope peut s’avérer utile.
38
Affections dermatologiques fréquentes selon la localisation
☞ Lampe de Wood : La lumière de Wood est une source portative de lumière ultraviolette dont
pratiquement tous les rayons visibles ont été exclus par un filtre de Wood (oxyde de nickel).
Sous la lumière de Wood, les variations de pigmentation épidermique sont plus apparentes que
sous la lumière visible, et certains micro-organismes (dermatophytes) peuvent émettre une
fluorescence. À titre d'exemple, les zones dépigmentées du vitiligo sont grandement améliorées
sous la lumière de Wood, et les taches érythrasma peuvent apparaître comme des zones
fluorescentes roses.
Macule Lésion cutanée visible, non palpable, < 1 cm, caractérisée par une
(placard si modification de la pigmentation de la peau sans déformation de la peau, ni
> 1cm) surélévation ou infiltration. Elles sont divisées en 3 groupes : rouge,
pigmentée et dépigmentée
39
Rouge Pigmentée Dépigmentée
Papule Lésion cutanée visible, palpable, < 1 cm, à contenu solide, isolée ou
groupée, d’origine épidermique (hyperplasie) ou dermique (augmentation
masse du derme)
Isolée Groupée
40
· Verrue plane · Urticaire
· Molluscum contagiosium · Piqûre d’arthropode
· Acrochordon · Syphilis secondaire
· Kératose actinique · Acné rosacée
· Angiofibrome · Acné vulgaire
· Angiomatose bacillaire · Milia
· Carcinomatose · Lichen nitidus, plan, scléro-
basocellulaire atroph.
· Chondrodermatite nodulaire · Vasculite (purpura
helicis palpable)
· Dermatofibrome · Dermatomyosite
· Infections fongiques · Dermatite eczémateuse
(précoces) · Folliculite
· Hémangiome · Granulome annulaire
· Kératoacanthome · Kératose pilaire
· Mélanome · Lupus érythémateux
· Milia · Lymphome
· Neurofibrome · Neurofibromatose
· Naevus · Pityriasis rosea
· Granulome pyogène · Psoriasis
· Hyperplasie sébacée · Sarcoïdose
· Kératose séborrhéique · Sarcome
· Carcinome squameux · Gale
· Lac veineux · Exanthème viral
· Amyloïdose
· Xanthome
Plaque Lésion cutanée visible, palpable, > 1 cm, à contenu solide, parfois formée
de la confluence de papules
Nodule Lésion cutanée visible, palpable, saillie ronde ovalaire > 1 cm, à contenu
solide, secondaire à une infiltration inflammatoire ou tumorale du derme
et/ou hypoderme
41
DD : Xanthome, dermatofibrome, érythème noueux, acné nodulo-kystique,
kyste épidermique, acrochordon, angiome, hidradénite suppurée, chéloïde,
lipome, syphilis secondaire, kératose séborrhéique, granulome pyogène,
verrue, carcinome basocellulaire, carcinome spinocellulaire, lymphome,
neurofibrome
Vésicule Lésion cutanée visible, palpable, en relief, translucide, < 1 cm, parfois
ombiliquée
Bulle Lésion cutanée visible, palpable, en relief, translucide, > 1 cm, fragile,
rupture facile, coalescence de vésicules, évolution vers le décollement,
signe de maladie grave si signe de Nikolsky + (= décollement cutané
provoqué par un frottement)
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Squame Lésion cutanée visible, palpable, en relief, spontanément ou après
grattage, lamelles cornées qui se détachent plus ou moins facilement,
d’épaisseur variable
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2. Les lésions élémentaires secondaires
DD : traumatisme, aphte
Gangrène Lésion cutanée visible, nécrose tissulaire, aspect noir, évolue vers
ulcération
1. Définition
Un exanthème est une éruption cutanée d’apparition brutale, transitoire. Il peut s’accompagner
d’une atteinte des muqueuses (énanthème). Un érythème est une rougeur transitoire de la peau
44
due à une vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels. Cette vasodilatation peut
s’accompagner d’une exsudation dermique (œdème) donnant à l’érythème un caractère plus ou
moins papuleux. On distingue :
2. Diagnostic différentiel
Éliminer facilement
Purpura : ne disparait pas à la (vitro)pression
Angiome et télangiectasie : topographie stable, dont l’intensité varie avec la chaleur
ambiant ou la température des bains ou des douches
Urticaire
Elle est parfois très difficile à différencier d’un érythème car peut ne pas avoir une
évolution fluctuante et transitoire
Érythèmes vasomoteurs
Bouffées vasomotrices de la rosacée (couperose) : érythème congestif du visage (joues,
nez, menton) dont les poussées sont favorisées par des facteurs émotionnels,
alimentaires et l’environnement thermique
Érythème pudique du décolleté : localisé au cou ou au visage, ne durant que quelques
minutes chez les patients facilement émotifs.
Érythrodermie
L’érythrodermie se différencie d’un simple exanthème érythémateux en raison de
l’atteinte universelle des téguments (>90%), de son caractère squameux, de sa durée et
de son association à des signes généraux. (cf. infra)
3. Diagnostic étiologique
Les principales causes des exanthèmes sont les infections et les réactions toxiques ou
médicamenteuses. Chez l’enfant, il s’agit principalement de maladies virales. Chez l’adulte, il faut
penser également aux causes médicamenteuses et aux maladies sexuellement transmissibles.
45
Les arguments en faveur d’une atteinte virale sont : contexte épidémique, notion de contage,
fièvre, syndrome grippal, énanthème, présence d’adénopathies
Exanthèmes morbilliformes
· Infections virales
o Mégalérythème épidémique (Parvovirus B19)
o Echovirus (9 et 16), adénovirus, arbovirus
o Coxsackies
o Rougeole
o Rubéole
o Mononucléose infectieuse
· Infections bactérienne ou parasitaire : rickettsiose, leptospirose, méningocoque, toxo
· Maladie de Kawaski
· Lupus érythémateux disséminé
· Toxidermie (beta-lactamine, sulfamide, anticomitiaux)
Exanthèmes roséoliformes
· Exanthème subit
· Rubéole
· Echovirus (9 et 16), arbovirus
· Fièvre typhoïde
· Syphilis secondaire
· Primo-infection VIH
Exanthèmes scarlatiniformes
· Infections bactériennes :
o Scarlatine
o Syndrome du choc toxique
o Septicémie à staphylocoques, streptocoques
· Infections virales atypiques
· Mononucléose infectieuse
· Toxidermie
· Syndrome de Kawasaki
46
4. Examens complémentaires
La biopsie cutanée d’un exanthème n’est pas justifiée car elle ne montrerait que des anomalies
discrètes et non spécifiques, ne permettant pas de diagnostic étiologique.
1. Définition
Il s’agit d’une urgence dermatologique exigeant une prise en charge immédiate tant sur le plan
thérapeutique que sur la plan étiologique. Il s’agit d’un syndrome de diagnostic clinique aux
multiples étiologies.
2. Reconnaitre l’érythrodermie
47
L’évolution est prolongée sur des semaines ou plus. Il résulte de cette définition qu’une simple
éruption érythémato-squameuse ne peut être qualifiée d’érythrodermie sous prétexte que les
éléments sont multiples et diffus. Un exanthème, plus aigu, n’est pas associé à des troubles de la
régulation cutanée thermique. Il y a souvent une altération de l’état général avec fièvre allant
même jusqu’à d’importants frissons.
L’interrogatoire est l’un des éléments clés de l’enquête étiologique d’une érythrodermie. Il faut
faire préciser :
Début des symptômes et évolution
Antécédents dermatologiques et généraux (maladies systémique, néoplasie)
Notion d’une éventuelle prise médicamenteuse
Traitements topiques utilisés
Contexte infectieux
Dermatoses inflammatoires
· Psoriasis
· Dermatite atopique
· Pityriasis rubra pilaris
· Lichen plan
· Sarcoïdose
Toxidermie
Hémopathies malignes
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· Lymphome cutané à cellules T
· Syndrome de Sesary
· Lymphomes (hodgkin, non hodgkinien)
· Leucémies
Néoplasies
· Adénocarcinome rénal
· Adénocarcinome hépatique
· Cancer du poumon
· Cancer du colon
· Pemphigus vulgaire
· Pemphigoïde bulleuse
· Pemphigus paranéoplasique
Connectivite
· Dermatomyosite
· Lupus érythémateux disséminé
Infections
· Gale
· Dermatophytoses
· Candidose congénitale
· Staphylococcus scalded skin syndrome (SSSS)
· Syndrome érythrodermique streptocoque beta-hémolytique
Divers
· Syndrome hyperéosinophilique
· Mastocytose
· Graft-versus-Host disease (GVHD)
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Des prélèvements bactériologiques multiples (hémoculture, PCR virale)
4. Traitement
Traitement étiologique
Traitement symptomatique : limiter les pertes caloriques, l’hypercatabolisme et la
dénutrition. Dans les formes graves, une corticothérapie locale très forte entraîne une
amélioration symptomatique rapide.
F. Vignette clinique
Un homme de 22 ans présente une éruption depuis 3 semaines. Pouvoir décrire la lésion
élémentaire et faire le bilan initial.
50
VI. D06 : Dermatose de contact/ dermatite de contact
Vignette : Une femme de 54 ans, présente un érythème prurigineux et douloureux des deux mains.
A. Introduction
L’eczéma est un des syndrome que l’on retrouve dans ≠ maladies non infectieuses qui ont un
même aspect clinique et anatomopathologique, pour de multiples causes ≠.
51
Physiopathologique : l’eczéma est l’expression clinique de processus immunitaires ± complexes.
Interactions cellulaires modulées avec une production de cytokines très diversifiées. In fine
apparition de lésions d’eczéma cliniquement et histologiquement similaires.
1. Définition
Dermatite liée à l’exposition directe de la peau à une substance exogène (= haptène) induisant
une réaction immunitaire.
Types d'allergènes :
2. Physiopathologie
Réaction d’hypersensibilité́ retardée (type IV) déclenchée par l’allergène (haptène + protéine) et
médiée par des lymphocytes.
Évolution en deux phases : sensibilisation et déclenchement.
cf. Haptène : petite molécule qui pénètre dans la peau et se couple à une protéine : haptè ne-
proté ine = allergène.
2 phases :
phase d'induction ou de sensibilisation (quelques jours à quelques années) : pas de
signes cliniques:
o Liaison dans la peau de l’allergène (haptène + protéine) aux cellules
présentatrices d’Ag (C. de Langerhans)
o Capture de l’Ag par les cellules dendritiques (de Langerhans)
o Migration du complexe vers un ganglion lymphatique
o Présentation de l’Ag aux LT naïfs
o Transformation des LT naïfs en LT mémoires, qui sont relargués dans la
circulation
52
phase de déclenchement (24 à 48h après la réexposition) : réaction inflammatoire qui
mène à une clinique d’eczéma :
o Réintroduction de l’haptène et reconnaissance par les LT spécifiques mémoire
o Activation des LT spécifiques mémoires
o Ces LT prolifération et sécrètent des cytokines pro-inflammatoires (IL-2, IL-17,
TNFb, interféron)
o Apoptose des kératinocytes : Spongiose (lésions détectées par biopsie
o Recrutement de cellules mononuclées inflammatoires : Réaction inflammatoire
d’eczéma.
3. Clinique
Lésions d’eczéma typiques (prurit, vésicules), marges mal définies
Localisation sur le territoire cutané en contact avec l'allergène, léger débordement sont
possibles (mécanisme immunitaire)
Apparition possible de lésions satellites
L’allergie de contact peut aussi être muqueuse (par ex. dentier)
Un patient peut développer une dermatite de contact allergique contre un produit qu’il
utilise depuis des années !
4. Diagnostics différentiels :
dermatite de contact irritative
dermatite atopique
dermatophytose (one hand two foot disease)
5. Démarche diagnostique
Anamnèse
Où se trouve la lésion initiale
Comment : histoire, évolution, aggravation et amélioration
Professions, sports, hobbies, cosmétiques, environnement, habitudes, ustensiles,
plantes, influence soleil, traitements locaux, antécédents (allergies passées): déterminer
avec quelles substances le patient est en contact
Quand : dates/ saisons/ influence des congés ?
Si introduction récente d’une nouvelle substance (même si une allergie de contact peut
se développer plusieurs années après utilisation d’un produit bien supporté jusque-là !)
Examen clinique
lésions d’eczéma localisées dans une région exposée
Test Epicutanés
Batterie standard belge (32 allergè nes)
Batteries spé cialisé es (coiffure, cosmé tiques, parfums, dentisterie)
Pertinence et confrontation aux donné es de l’anamnè se.
Lecture à 48h et 72/96h
53
Si test négatif aspect normal de la peau → absence d'allergie
Si test positif :
o Érythème
o Œdème
o Vésicules
o prurit
Conditions de validité :
o Arrêt Tt. antiallergiques oral ou systémique (antihistaminiques, corticoïdes,
immunosuppresseurs)
o En dehors d’une poussée aigue d’eczéma (2 mois)
6. Traitement
eczéma suintant :
assèchement via KmnO4 (dilution à 1/10 000 ou 1/20 000 maximum 10 min matin et
soir)
anti-‐inflammatoires : corticoïdes peu puissants dans crème hydrophile
relais : sevrage du corticoïde à remplacer par une base neutre
eczéma sec :
anti‐inflammatoires : corticoïdes plus puissants, plus longtemps dans onguent plus gras
sevrage progressif
prurit : antihistaminiques anti‐H1
Remarques : peut soulever des problèmes professionnels, qui peut conduire à une déclaration
aux fonds des maladies professionnelles pour indemnisation.Toujours vérifier la pertinence du
test positif par rapport à la pathologie (localisation, notion d’exposition, …)
1. Définition
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chronique : agressions répétées quotidiennes par : eau, savons, détergents, micro-
traumas, … (par exemple : femmes de ménage)
Remarques :
Tout le monde peut développer une dermatite irritative.
Atteinte préférentielle des mains (visage et paupières sont aussi souvent touchés).
Les patients avec une dermatite atopique ou simplement la peau sèche sont plus à
risque (fragilisation de la barrière épidermique)
L’intensité des lésions varie en fonction du pouvoir irritant des substances, de la durée,
de la fréquence des applications
2. Physiopathologie
3. Clinique
Lésion limitée à la zone de contact avec de bords nets. Peut donner une sensation de brûlure.
Si agent irritant très puissant, lésions d'allure corrosive se développant très rapidement (dans la
demi-heure suivant le contact) sous forme de bulles, de pustules, voire d'une nécrose
superficielle et d'ulcérations (brûlure 1er et 2ème degré)
55
4. Diagnostics différentiels :
5. Démarche diagnostique
Anamnèse (contact avec des substances irritatives, métiers, hobbies,…) + clinique (voir
dermatite de contact).
Quand l’atteinte est au niveau des mains ou des paupières, il est parfois difficile de
différencier la dermatite irritative de la dermatite allergique. Si doute test épicutané.
6. Traitement
Éviction de l’agent irritant (gants)
Restaurer la barrière épidermique, diminution de l’exposition au savon et à l’eau.
Dermocorticoïdes, relai par émollients
Dans les cas sévères : corticoïdes topiques sous pansement occlusif
Arrêt de travail si nécessaire
D. Résolution de la vignette :
« Une femme de 54 ans, présente un érythème prurigineux et douloureux des deux mains. »
Diagnostics différentiels :
Dermatite irritative (± eczéma de contact « surajouté », ± sur fond de dermatite
atopique)
Eczéma de contact (± sur fond de dermatite irritative, ± sur fond de dermatite atopique)
Dyshidrose
Dermatite atopique (± eczéma de contact ou dermatite irritative surajoutés)
Psoriasis
Dermatophytose
Ectoparasites (! gale !)
Maladies infectieuses (rash viral, MST comme la syphilis : cf. fiche ad hoc, sd mains-
-pieds--bouche)
(Érythème polymorphe : peu suggestif)
La vignette étant peu précise, s’il s’agit en réalité d’un érythème palmaire, ne pas oublier :
Acrosyndromes comme l’érythromélalgie, les paumes rouges,
Pathologie hépatique
Maladies auto‐immunes (PR, LED, …)
Hyperthyroïdie
Diabète
Syndrome paranéoplasique
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Mise au point :
Anamnèse :
Circonstances d’apparition : aigu/chronique ? Lésion élémentaire ? 1e
épisode/récurrence ? Autres localisations ? Mise au point antérieure le cas échéant ? Tt
déjà appliqué ?
Symptômes : prurit à recrudescence nocturne (gale) ?
Métier (technicien de surface, mécanicien, coiffeur) ? Hobbies ? Utilisation (et éventuels
changements) au niveau des produits cosmétiques (crèmes, vernis), de nettoyage, de
lessive ? Contact avec substances particulières ? Animaux ?
Déclenchement/amélioration par (l’arrêt de) certaines activités ?
Autres personnes dans l’entourage ayant des plaintes similaires ?
ATCD d’atopie (cutanée ou asthme, rhinite allergique) ? ATCD en général ? ATCD
familiaux (atopie, psoriasis) ?
Rapport sexuel à risque ?
Examen clinique :
Description des lésions : « simple » érythème ? Squames ? Bords actifs ? Atteinte
unguéale ? Si eczéma : aigu/chronique ?
Description de la topographie : toute la main ? Face palmaire ou dos de la main ?
Examen de l’entièreté du tégument (! ongles et cuir chevelu aussi !), signe d’Auspitz ?
Test épicutané en cas de suspicion d’eczéma de contact (anamnèse suggestive), pour
faire le DD entre eczéma de contact et dermatite irritative
57
VII. D07 : Atopie cutanée
Vignette : Un enfant de 2 ans présente des lésions prurigineuses du visage et des mains
A. Atopie :
B. Dermatite atopique
1. Définition
La dermatite atopique (ou eczéma atopique) est une dermatose inflammatoire prurigineuse
chronique survenant chez des sujets génétiquement prédisposés et favorisée par des facteurs
d’environnements. Elle survient le plus fréquemment chez les enfants, généralement dans les
premiers mois de vie, mais affecte également les adultes chez qui les manifestations sont
souvent moins sévères. Elle est souvent associée à un taux sérique élevé d’immunoglobuline E et
à des antécédents personnels ou familiaux d’atopie.
2. Épidémiologie
La dermatite atopique se rencontre chez 10 à 20% des enfants dans les pays industrialisés à
niveau socio-économique élevé où il existe un doublement de sa prévalence depuis une
vingtaine d’années. Ces données sont à l’origine de la « théorie hygiéniste » qui suggère que la
diminution de l’exposition aux agents infectieux (liée à l’amélioration des conditions d’hygiène
et de santé) est responsable de modifications de la régulation du système immunitaire inné, en
déviant les réponses immunitaires dans le sens de l’allergie. Cependant, d’autres facteurs,
environnementaux et climatiques jouent également un rôle.
58
Dans la grande majorité des cas, la dermatite atopique apparaît avant l’âge de 5 ans. Il existe une
légère prédominance féminine. Une dermatite atopique persistante peut être présente chez
50% des patients diagnostiqués pendant l’enfance.
3. Physiopathologie
Facteurs génétiques
50-60% des patients avec une DA ont un parent au premier degré atteint d’une
dermatite atopique, d’une asthme allergique ou d’une rhinite allergique.
Maladie polygénique, avec des anomalies génétiques de la barrière cutanée dont 15 à
30% des patients ont une mutation du gène de la filaggrine (facteur nécessaire mais non
suffisant pour développer la maladie, identique dans l’ichtyose vulgaire)
Mutation de gènes impliqués dans la régulation du système immunitaire
Facteurs immunologiques
Diminution de l’immunité innée responsable d’une sensibilité plus importantes aux
infections virales cutanées et à la colonisation bactérienne de la peau
Réaction d’hypersensibilité retardée mettant en jeu les lymphocytes T, en particulier
Th2, et les cellules présentatrices d’antigènes
Libération de cytokines (particulièrement IL-4, IL-5 et IL-13) dans la peau par les
lymphocytes activés, responsables de l’inflammation cutanée et des lésions d’eczéma
Éventuels allergènes environnementaux, qui sont potentiellement responsables
Facteurs environnementaux
Mauvaise hydratation cutanée (mauvaise hygiène de la peau)
Utilisation de savons agressifs (aggravation de la fragilité de la barrière cutanée)
Colonisation par Staphylococcus aureus (rôle dans exacerbations via superantigènes)
59
4. Clinique
60
Chez l’adolescent et l’adulte (>12 ans) :
La DA peut persister chez le grand enfant, surtout dans les formes modérées à sévères,
et peut parfois s’aggraver à l’adolescence
Elle garde en général le même aspect que chez l’enfant de plus de 2 ans
Les autres formes possibles sont :
o Eczéma nummulaire : lésions cutanées de forme arrondie en médaillon,
d’avantage suintantes et infiltrées, épargnant les plis
o Prurigo de Besnier (papules prurigineuses excoriées), prédominant aux membres
o Érythrodermie (si lésions de DA >90% de la surface corporelle atteinte)
Chez l’adulte, moins de poussées d’eczéma, surtout xérose, prurit et lichénification
5. Diagnostic
· Plis de Dennis-Morgan
· Eczématides achromiantes (Pityriasis alba)
· Fissures sous-auriculaires
· Hyperlinéarité palmo-plantaire
61
Quand demander une exploration allergologique ?
· Signes d’appel :
o Signes évocateurs d’une allergie alimentaire après ingestion ou contact avec un
aliment : syndrome oral (prurit buccal et pharyngé, œdème péribuccal,
dysphagie), urticaire aiguë, angio-œdème, asthme, rhinite, vomissements,
douleurs abdominales, diarrhée, voire choc anaphylactique
o Dermatite atopique grave et/ou résistant à un traitement bien conduit
o Retard ou cassure de la courbe pondérale
· Explorations : prick-tests cutanés, dosage IgE sériques spécifiques, test de
provocation orale, tests épicutanés (atopy patch tests)
6. Complications
Surinfection bactérienne :
La colonisation de le peau de l’enfant atopique par le staphylocoque doré est très
habituelle (un prélèvement bactériologique cutané isolant un staphylocoque doré n’a
donc pas de valeur diagnostique à lui seul).
La surinfection (impétiginisation), pas toujours évidente en phase aiguë, se manifeste
par la présence de lésions croûteuses jaunâtres ou purulentes.
Traitement en cas d’impétiginisation chez la patient avec une dermatite atopique :
o Antibiothérapie systémique : flucloxacilline 50 mg/kg/j PO pendant 10 jours
o Antibiothérapie locale : acide fusidique 2% crème 2-4x/j pendant 7 jours
Prévention par hygiène soignée et antiseptiques locaux (chlorhexidine aqueuse)
Surinfection virale :
L’eczéma herpeticum correspond à la surinfection des lésions de dermatite atopique
par le virus de l’herpès (HSV1 essentiellement). Les formes graves sont dénommées
syndrome de Kaposi-Juliusberg (ou pustulose varioliforme de Kaposi-Juliusberg)
62
Il doit être évoqué devant :
o une modification rapide des lésions de dermatite atopique avec présence de
vésiculo-pustules ombiliquées (déprimées en leur centre) ± nécrose tardive
o Une fièvre importante (>40°C)
o Une altération de l’état générale
Une surinfection herpétique doit faire hospitaliser le patient pour :
o Traitement antalgique, antiviral (aciclovir IV), soins locaux et surveiller
l’évolution
o Rechercher une atteinte oculaire, pulmonaire ou neurologique (forme grave)
Prévention : éviter le contact entre un enfant atopique en poussée de dermatite atopique
et un sujet porteur de lésions herpétiques actives
Allergie alimentaire :
o Surtout chez le nourrisson et le petit enfant
o la plus fréquente est l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV)
o Dans 80%, les trophallergènes sont l’œuf, l’arachide, le poisson et les oléagineux.
o Pas de relation causale directe entre allergie alimentaire et dermatite atopique
o Dans de rares cas d’allergie alimentaire, le régime d’éviction peut améliorer la DA
Manifestations respiratoires :
o Plus fréquentes en présence d’antécédents atopiques familiaux au premier degré
o Asthme (30% des enfants avec une dermatite atopique) ou équivalents (toux
sèche nocturne, gêne respiratoire avec sifflement expiratoire) entre 2 à 6 ans
o Rhinite chronique, rhinoconjonctivite, plus tardive (après 6 ans)
7. Diagnostic différentiel
Dermatite de contact : elle peut être difficile à différencier, surtout qu’elle peut
également coexister avec la DA. La localisation sur une zone spécifique, les antécédents
63
d’exposition à des irritants ou à des sensibilisants potentiels, et une positivité
appropriée du test épicutané suggère le diagnostic d’eczéma de contact.
Dermatite séborrhéique : c’est le diagnostic différentiel le plus courant chez les
nourrissons. Les deux maladies peuvent également coexister. La présence de plaques
cutanées érythémateuses avec des squames grasses, une atteinte du cuir chevelu et peu
ou pas de prurit confortent le diagnostic de dermatite séborrhéique.
Psoriasis : contrairement à la dermatite atopique, chez les nourrisson et les jeunes
enfants, le psoriasis touche souvent le siège, avec des plaques érythémateuses et
squameuses bien délimitées et un signe de la « tache de bougie au grattage.
Gale : elle peut se présenter sous la forme d’une éruption diffuse imitant la dermatite
atopique. L’atteinte des plis cutanés (et chez le nourrisson, du siège) et la prévalence de
vésico-pustules sur les paumes et la plante des pieds suggèrent le diagnostic de gale. La
démonstration d’acariens ou d’œufs par grattage cutané, dermoscopie ou test du ruban
adhésif peut confirmer le diagnostic en cas de doute.
8. Traitement
Principes généraux
Éducation du patient (ce qu’il faut faire comprendre au patient) : la dermatite
atopique est une affection chronique qui évolue par poussées. Son traitement est
prolongé. Son objectif n’est pas la guérison mais d’améliorer aux mieux les symptômes.
Le changement de régime (par exemple du lait chez le nourrisson) n’a aucune
justification en première intention. Il ne peut être préconisé qu’après exploration
allergologique adaptée confirmant l’allergie alimentaire associée. L’exploration
allergologique n’est réalisée que dans un nombre limité de cas, dans des circonstances
bien définies. Aucun traitement n’est définitivement curatif. Les soins locaux quotidiens
sont indispensables pour soulager et restaurer la barrière cutanée. Il faut éviter les
facteurs aggravants. Les dermocorticoïdes sont efficaces et non dangereux quand ils
sont utilisés judicieusement, sous surveillance médicale (ils ne favorisent pas la
chronicité de la dermatite atopique ni l’apparition de l’asthme et n’ont habituellement
pas de retentissement général sur la santé du patient).
Éviter les facteurs favorisants :
o Éviter les textiles irritants (laine, synthétiques), préférer le coton et le lin.
o Éviter l’exposition au tabac (vis-à-vis du risque de manifestations respiratoires).
o Maintenir une température fraiche dans la chambre, ne pas trop se couvrir la nuit
o Préférer les douches aux bains, 1x/j, max. 5 min, eau tiède de 33-35°C, huile de
douche (proscrire bain moussant), pas de séchage violent (favoriser tamponnage)
o Conseiller douche et émollients après l’exercice physique ou le sport, surtout
pour la natation (irritation par les désinfectants chlorés).
o Augmenter les applications d’émollients par temps froid et sec.
o Se méfier des contages herpétiques, éviction des contacts avec lésions actives
o Vacciner normalement. En cas d’allergie associée à l’œuf, il faut prendre un avis
spécialisé pour les vaccinations contre la grippe et la fièvre jaune.
64
Dermocorticoïde · Traitement topique de référence pour les poussées de
dermatite atopique
· Choix en fonction de l’âge, de la sévérité, du site, et de
l’étendue de la lésion
o Classe IV (très fort) : contre-indiqué chez le nourrisson, le
jeune enfant, sur le visage, les plis et le siège
o Classe III (fort) : à réserver en cures courtes pour les
formes cliniques très inflammatoires ou lichénifiées des
extrémités
o Classe II (modéré) : utilisés sur le visage, les paupières, les
cils, les zones génitales et chez le nourrisson
o Classe I (faible) : pas d’intérêt dans la dermatite atopique
· Formes galéniques :
o Crème : sur les lésions suintantes et les plis
o Pommade : sur les lésions très sèches, lichénifiées
o Lotion : sur les zones pileuses (eczéma du cuir chevelu)
· Utilisation : quantité à appliquer selon la « règle de la
phalangette », c’est-à-dire que la quantité de crème ou de
pommade déposée sur la dernière phalange de l’index
correspond à environ 0,5g de produit et permet de couvrir une
surface équivalente à deux paumes de la main d’un adulte
· Posologie : 1 application quotidienne jusqu’à amélioration
franche (généralement en 1 à 3 semaines) puis sevrage
progressif par espacement progressif (1j /2 puis 1j/3),
prescrire un nombre de tubes limités et compter !
· Effets indésirables locaux (souvent redoutés, rarement
observés) : atrophie cutanée, vergetures, hypertrichose,
surinfection bactérienne et herpétique
· Effets indésirables systémiques (freination de l’axe
hypothalamo-hypophysosurrénalien) sont exceptionnellement
observés (si surdosage+++, mauvaise utilisation)
65
niveau des zones de peau atteintes
· Effets indésirables fréquents : brûlures transitoires à
l’application
Traitement chronique
Mesures · Ongles courts pour diminuer les lésions de grattage (et donc
d’hygiène impétigo)
· Préférer les douches aux bains, 1x/j, max. 5 min, eau tiède 33-
35°C, huile de douche (pas de bain moussant), pas de séchage
violent (tamponner la peau)
· Se laver immédiatement après le sport, appliquer des
émollients
66
Contrôle des · Savons, détergents acides, alcalins
facteurs · Transpiration, chaleur excessive
aggravants · Vêtements en laine, synthétiques à grosses fibres
· Piscine chlorée
· Éviter contact avec animaux domestiques
· Lutter contre les acariens (lavage à l’eau)
Autres traitements
Photothérapie UVB > UVA : réalisées chez des dermatologues, efficaces et bien tolérées à
court terme, le risque au long cours n’est pas encore connu
Ciclosporine (Néoral®) : réservée aux adultes atteints de dermatite atopique sévère
résistant aux traitements conventionnels, prescription initiale hospitalière puis
ambulatoire, posologie de 3 à 5 mg/kg par jour, permet une amélioration de 50 à 60%
de la sévérité des lésions en 6 à 8 semaines, surveillance de la pression artérielle, de la
fonction rénale et des interactions médicales est nécessaire
Cures thermales : pas d’argument scientifique, amélioration transitoire dans les formes
chroniques et sévères, peuvent aider à l’éducation thérapeutique du patient
Psychothérapie : des interactions entre dermatite atopique et émotions existent. La
dermatite atopique altère la qualité de vie et peut modifier la personnalité ou induire
des troubles psychologiques. Le stress est incriminé comme élément déclenchant de
poussées de dermatite atopique mais de manière imprécise (il s’agit probablement d’un
facteur très important chez certains et négligeable chez d’autres).
Un enfant de 2 ans présente des lésions prurigineuses du visage et des deux mains
67
VIII. D08 : Ulcères, plaies et brulures :
A. Les plaies :
Une plaie est une perturbation de la structure normale et de la fonction de la peau et des tissus
mous.
2 situations : une plaie aiguë peut subir 2 évolutions
Le traitement principal est basé sur la désinfection et la fermeture de la plaie (suture par fils,
agrafe, stéri-strips, colle).
Une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire si atteinte des artères, si fracture sous-
jacente, …
Plaies chroniques
68
Pathologies auto immunes
Médicaments
ID
Tabac
Obésité
Dénutrition
2. Outils d’évaluation
Echelle colorimétrique :
TIME concept :
Photographies d’évolution
3. Prise en charge :
Débridement = Enlever les tissus nécrotiques et artéfacts (verre, …).
Un des points d’ancrage : l’irrigation. L’irrigation est importante pour diminuer la charge
bactérienne et enlever les matières lâches.
Il faut savoir que les plaies occluses sont souvent les plaies qui régénèrent le mieux en
comparaison avec celles laissées à l’air libre. En effet, une plaie relativement humide est
clairement bénéfique pour la guérison, tandis que l’humidité excessive est nuisible, conduisant à
la macération. L’habillage idéal pour une plaie donnée permettrait d’écarter l’excès de drainage
tout en maintenant un niveau approprié d’humidité.
69
Pansements peu adhérents pour le stade d’épithélialisation
Le traitement chez les patients atteints d’infection active, la thérapie antibiotique doit être
ciblée et déterminée par la culture des plaies.
B. Les ulcérations
Cas clinique : patiente de 72 ans avec ulcération au niveau d’un membre inférieur.
1. Plainte :
2. Diagnostic différentiels
Insuffisance veineuse
AOMI
Origine mixte
Angiodermite nécrotique
Pied diabétique et déficit de sensibilité
Ulcère d’alitement ou escarre
Ulcère sur vasculites (périartérite, lupus, cryoglobulinémies, syndrome des
antiphosphopholipides)
Cancer cutané (voir autre item)
3. Anamnèse
Question autour de la plaie : douleur, localisation, varices, limitation du périmètre de
marche, traumatisme, pesanteur dans les jambes, gonflement
Mode de vie : activité quotidienne, mobilisation, lieu de résidence, tabagisme,
médicaments
ATCD : diabète, varices, chirurgie vasculaire, hypercholestérolémie, ATCD
cardiovasculaires, ATCD neuro, grossesse, ATCD TVP
4. Examen clinique
Paramètres, poids, BMI
Examen de la plaie : contour, profondeur, suintement, longueur et largeur (pour le suivi)
Examen veineux : varices, œdème, dermite ocre, cordon induré suggérant une TVS,
signes de TVP
70
Examen artériel : pouls, temps de récoloration, chaleur cutanée, pâleur à la surélévation
du pied, amyotrophie
Calcul de l’IPS
Examen neuro : déficit sensitif (sensibilité thermo-analgésique, sensibilité
proprioceptive)
5. Examens complémentaires :
Echographie doppler
Biologie : surveillance de la stabilité du diabète via hémoglobine glyquée (si existant)
Artériographie/angiographie
71
Aspect Peu creusant, rouge foncé, Nécrotique, superficiel, Creusant, pâle, sec,
très exsudatif, étendu, noir, extension rapide, contours abruptes,
contours réguliers contours irréguliers structures sous
jacentes peuvent être
exposées
Examen vasculaire Pouls +, anomalies Pouls +, IPS normal ou Pouls -, IPS diminué
veineuses, IPS normal élevé
Traitement Bonne PEC des TVP, bas de Antalgie via pallier II ou Réaliser un bilan
contention, III hémodynamique et
échosclérothérapie, d’imagerie
techniques endoveineuses (artériographie), en
chirurgicales fonction de la
gravité, chirurgie
Soins locaux :
détersion via
bistouri ou curette,
pansement occlusif
et humide
Plaie d’alitement (reconnaissable facilement par leur localisation. Si aux membres inférieurs,
rechercher quand même des composantes vasculaire et neuropathiques).
72
C. Les brûlures
Plaie fréquente, avec une prédominance au niveau des mains (50%). Le groupe le plus à risque
reste les enfants de moins de 5 ans.
Brûlure thermique
o Si par la chaleur : prendre garde à la complication principale : le choc
hypovolémique par augmentation de la perméabilité des vaisseaux, perte de
liquides et protéines
o Si par le froid : autrement dit « engelure », eau à 40° et vasodilatateurs, éviter les
frictions.
Brûlure chimique : Diphotérine ou passage sous l’eau pendant 1H
Brûlure électrique : toujours chercher le point d’entrée et le point de sortie, ils sont
souvent associés à une brûlure thermique.
Complication : risque majeur d’arrêt cardiaque.
Brûlure radiologique : soleil, radiothérapie souvent d’apparition retardée et difficile à
cicatriser.
1. Evaluation de la brûlure
Évaluer la profondeur
N.B : les phlyctènes ne doivent pas être rompues spontanément. La rupture de ces dernières met
à nu le derme (couche profonde de la peau). Il faudra donc bien protéger lors des soins de la
plaie.
Si la rupture se passe au moment de la brûlure, on parle d’un second degré profond. Si la plaie
est blanche et indolore, il s’agit aussi d’un second degré profond. Cela signifie que les vaisseaux
et les terminaisons nerveuses ont été brûlées et détruites.
73
3ème degré : atteinte complète du derme, possiblement atteinte de l’hypoderme
(partielle ou totale).
Clinique : plaie noire, indurée non douloureuse, poils brûlés.
Évolution : pas de cicatrisation possible.
Évaluer l’étendue :
On utilise la règle des 9 de Wallace :
Tête et cou : 9%
Face antérieure du tronc : 18%
Face postérieure du tronc : 18%
Chaque jambe : 18%
Chaque bras : 9%
Périnée : 1%
2. Traitements :
Traiter en fonction du degré d’atteinte :
Canevas de base : le traitement initial des brûlures consiste principalement à enlever les
vêtements (pas ceux qui collent à la peau) et les débris, à refroidir, à nettoyer, à la gestion de la
douleur[3] et à la prophylaxie du tétanos.
Si 1er degré : laisser sous eau ambiante ou fraîche (15°C et max 5 minutes selon
Uptodate pour éviter la macération), appliquer un gel apaisant. Quand la rougeur a
disparu, appliquer un produit hydratant.
La couverture par un pansement non obligatoire sauf si chez l’enfant et si atteinte des
doigts et des orteils.
Si 2ème degré superficiel : débrider, refroidir, désinfection à l’aide d’un savon doux et
de l’eau du robinet. Pansement stérile sur les phlyctènes +++.
Si 2ème degré profond : se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences. Sinon,
refroidir, nettoyer, débrider (les cloques si elles sont rompues, sinon ne pas y toucher)
et recouvrir.
Si 3ème degré et plus : prise en charge hospitalière.
Remarques :
Le refroidissement des plaies doit être parcimonieux. Chez les grands brûlés, la déperdition de
chaleur étant considérée comme majeur, on essaie d’éviter l’hypothermie en apposant des
couvertures sur le patient.
La vaccination contre le tétanos doit être mise à jour, en particulier pour les brûlures plus
profondes, ou même les plaies traumatiques. La vaccination du tétanos doit être administrée
aux patients :
74
Si > 20 ans, 2 doses
Si suspicion d’infection et dans le cadre des plaies avec souillures animales ou de la
terre, on refait une dose :
o Si > 5ans + Ig.
o Si > 10 ans + Ig
o 2 doses si > 20 ans + Ig
3. Les complications
Le choc hypovolémique (compléments d’infos au point 5)
Insuffisance rénale
L’infection : hyperhémie s’étendant sur plus de 2 cm au-delà de la bordure de la
brûlure, la cellulite est probable. Doit être suspectée si douleur accrue, lymphangite,
fièvre, purulence, ou le malaise et l’anorexie. Risque beaucoup plus important de sepsis,
donc toutes les infections de brûlures partielles ou profondes justifient l’admission à
l’hôpital et les antibiotiques parentéraux
Gestion de la douleur
Cicatrices : les patients doivent être dirigés vers un centre de brûlure rapidement au
premier signe de cicatrices hypertrophiques ou si la plaie manque les étapes
d’épithélialisation :
o 10 à 14 jours chez les Noirs et les jeunes enfants
o 14 à 21 jours dans tous les âges, autres courses
L’application précoce de feuilles de gel de silicone, ou éventuellement de pansements
sous pression, réduit le risque de cicatrices hypertrophiques
75
Surveillance
o La production horaire d’urine doit être maintenue à 0,5 mL/kg chez les adultes.
La clinique est surveillée : la fréquence cardiaque, la pression artérielle, la
pression du pouls, les pouls distaux, et la couleur et le turgor de la peau non
blessée sont surveillés toutes les heures pendant les 24 premières heures
o Une diminution de la saturation veineuse mélangée d’oxygène et une
augmentation du lactate de sérum suggèrent la perfusion inadéquate d’organe
final.
Ne pas oublier les possibles lésions internes : faire une biologie à la recherche d’une insuffisance
rénale sur rhabdomyolyse et une atteinte myocardique : fonction rénale, K+, CPK, troponines,
faire un ECG et monitoring, hydrater en prévention de l’IRA.
76
IX. D09 : Les tumeurs cutanées
Vignette : Un homme de 67 ans présente des lésions kératosiques voire crouteuses sur sa calvitie.
A. Introduction :
Bénignes :
Verrues
Kératose séborrhéique
Naevus acquis et congénital
Tumeurs conjonctives
Tumeurs annexielles
Lésions vasculaires
Malignes :
Carcinome spinocellulaire ou épidermoïde
Carcinome basocellulaire
Mélanome : primaire et secondaire
En règles générales
Bénin Malin
Stable Evolution
77
B. Les tumeurs cutanées bénignes
1. Verrues
Myrmécie
HPV1
Palmo-plantaire
Fréquente
Douloureuse à la pression
Hyperkératose avec piqueté hémorragique (thrombose des capillaires)
DD : cor, kératodermie palmoplantaire
Verrues en mosaïque
HPV2
Non douloureuses, groupe de verrues formant un placard kératosique
Verrues vulgaires
HPV2
Papule kératosique ou en dôme
Dos des mains, doigts et péri unguéales
DD : SCC (carcinome spinocellulaire) ! Se méfier des verrues périunguéales chez
les > 60 ans, surtout si résistance aux traitements
Verrues planes
HPV3
Petites papules rose, lisse, distribuées en nappe ou linéairement
Visage, dos et membres
78
2. Kératose séborrhéique (KS)
3. Naevus
Uniforme et <1 cm; « grains de beauté » dont les contour sont géométriques
Augmentation en nombre jusqu'à 40 ans puis disparition progressive après 60 ans
Nombre et taille peuvent s’accroitrent durant la grossesse
Peut atteindre toutes les localisations (ongle, cuir chevelu, région génitale ... )
Formes classiques :
o Jonctionnel : macule brune à noire, accumulation de mélanocytes anormaux
situés dans l’épiderme au niveau de la jonction dermo-épidermique
o Mixte : papule brune, accumulation de mélanocytes anormaux de part
et d’autre de la jonction. Différence avec le jonctionnel parfois difficile
o Intradermique : papule voire nodule peu pigmentée et de surface lisse.
Accumulation de mélanocytes anromaux dans le derme. DD avec KS et
BCC si présence de télangiectasies.
79
Formes particulières :
o Naevus bleu : papule voire nodule bleu-gris, infracentimétrique et de
surface lisse. Sa couleur bleue témoigne de la profondeur de la
prolifération mélanocytaire anormale dans le derme. Apparaît en fin
d’adolescence.
o Halo naevus (de Sutton) : naevus typique entouré d’une couronne de
dépigmentation (le corps synthétise des anticorps essayant
d’éliminer le naevus). Fréquent chez les patients avec vitiligo.
Evolution : dépigmentation -> repigmentation
Surveiller tout le monde n’a pas de sens, l’excision préventive des naevi aussi !
Surveillance des sujets à risque :
o Présence d’un grand nombre de naevi (>100)
o Grande taille (>5mm)
o ATCD mélanome dans la famille
o Phototype clair
La transformation maligne d’un naevus en mélanome n’est que de 1/100 000, mais 33%
des mélanomes dérivent d’un naevus bénin ! Les naevi congénitaux se transforment plus
fréquemment en mélanome (5 à 20% en plus que les naevi acquis)
Excision si
o Doute diagnostic
o Souhait cosmétique
Analyse histopathologique obligatoire si excision !
80
o Naevus de Becker : adolescent et jeune adulte. Hyperpigmentation
maculaire irrégulière avec hypertrichose progressive. Localisé
principalement sur la scapula, les épaules et le thorax.
Dermiques : couleur bleutée en raison de la présence dermique moyenne
de mélanocytes
o Naevus de Ota : macule bleue sur paupière ou la sclérotique, touche les asiatiques
surtout
Dermatofibrome
Nodule rosé dépressible au pincement, souvent sur les membres inférieurs et après
un traumatisme. Peut se pigmenter
DD avec BCC et mélanome
Excision chirurgicale si doute diagnostique ou gène cosmétique
Molluscum pendulum :
Papillome pédiculée de couleur chair, dans les grands plis. Favorisé par l’obésité et
les zones de frottements
Excision au ciseau si gène cosmétique ou fonctionnelle
Xanthomes :
Macule, papule, plaque ou nodule liés à l’accumulation de lipides dans les
macrophages
Nécessite un bilan lipidique
Plusieurs formes existent
o Plan comme le xanthelasma : forme palpébrale. Aller vérifier
l’apolipoprotéine B car risque d’athéromatose accru
o Tubéreux : genoux et coudes
o Éruptifs : chercher dyslipidémie ou diabète
o Tendineux : hypercholestérolémie familiale
Traitement : acide trichloroacétique topique, ablation laser ou excision chirurgicale
81
Cicatrices chéloïdes
Plaques indurées en relief de couleur chair mais la couleur peut varier,
douloureuses et parfois prurigineuse
Soit spontanées, soit secondaires à un traumatisme (procédure
chirurgicale) ou une affection inflammatoire (acné). Prédisposition
familiale et peau pigmentée.
Mauvaise réponse au traitement mais on peut toujours essayer : reprise
chirurgicale (récidive +++), radiothérapie (externe et interne par
curiethérapie), pressothérapie (clips aux oreilles), cryothérapie, injection
intralésionnelle de chimiothérapie et de toxine botulique …
DD avec les cicatrices hypertrophiques qui sont confinées aux limites de la plaie
contrairement aux cicatrices chéloïdes qui les dépassent
Kyste épidermique
Macroscopiquement identique avec le lipome.
Rempli de kératine malodorante et d’acides gras irritants, traiter par tétracyclines si
rupture (via ses propriétés anti-inflammatoires)
DD par échographie
Excision chirurgicale si gène
82
6. Tumeurs vasculaires bénignes
Hémangiomes
Tumeur bénigne de l’enfant la plus fréquente (plus souvent chez les
prématurés et les filles). Elle dérive des capillaires.
Tuméfactions mauves, non soufflantes à l’auscultation, pas de
frémissement, dépressible. Taille, forme et localisation très variables.
Absents à la naissance, apparaissent après quelques jours/semaines
et régressent spontanément sur plusieurs mois/années
Complications :
o Ulcération : douleur, saignement, infection
o Nécrose
o Séquelles cicatricielles
Risque vital si :
o Atteinte sous glottique ou hémangiome « en barbe » : détresse
respiratoire. IRM et fibroscopie à réaliser
o Hémangiomatose miliaire disséminée : insuffisance cardiaque
Aide au diagnostic : l’échodoppler montre un flux important
Absence de traitement dans les formes simples
Devront être traités les hémangiomes de grande taille, péri-orificiels
(«cyrano» touchant le nez, palpébral si troubles de l’ouverture, lèvres,
périnée), les formes ulcérées et celles mettant en jeu le pronostic vital.
Le traitement de choix est le propranolol per os. Faire un ECG pré-
traitement et puis suivre le patient après le début du traitement
83
o Régressent spontanément le plus souvent, sinon utilisation de laser à
colorant pulsé ou électrocoagulation.
Varicosités : femmes surtout, sur les membres inférieurs. Traitement par laser
pulsé ou électrocoagulation
Télangiectasies : parfois suite à rosacée, froid, corticothérapie. Traitement par laser
pulsé ou électrocoagulation
Facteurs de risque :
84
Types :
Nodulaire :
o Forme la plus fréquente.
o Nodule rosé et ferme, bien limité dont la surface est souvent
parcourue de télangiectasies.
o Peut s’ulcérer et se pigmenter
o DD avec naevus intradermique, hyperplasie sébacée (si ulcéré) et
naevus bleu (si pigmenté)
Superficiel :
o Petite plaque érythémateuse, squameuse et d’extension centrifuge.
o Peut se pigmenter et s’ulcérer
o DD avec SCC in situ
Sclérodermiforme :
o Petite plaque blanchâtre et dure, péri orificielle et mal délimitée
o Le plus rare et le plus frustre
o Parfois atrophique
o DD avec morphée et cicatrice
Evolution :
Diagnostic
Traitement
Si superficiel :
o Imiquimod (Aldara® = antimitotique local)
o Photothérapie dynamique (on applique une crème qui est absorbée par les
lésions puis on met de la lumière rouge qui grille la tumeur permettant une
destruction sélective. Se fait en 2 séances)
o (Chirurgie-exérèse)
Si autres formes :
85
o Chirurgie en première intention (marge de 3mm, 5mm si près des orifices et 1cm
si forme sclérodermiforme)
Si formes avancées :
o Vismodegib (inhibiteur hedgehog)
Facteurs de risque
Siège
Types
In situ (superficiel) :
a) Maladie de Bowen (peau) :
plaque érythémateuse bien délimitée et squameuse.
L'érythème et les croûtes sont plus importants que dans le
BCC superficiel.
DD avec BCC superficiel (L'érythème et les croûtes sont plus
importants que dans le BCC superficiel) mais aussi avec
eczéma et psoriasis (mais ces lésions sont symptomatiques
alors que le SCC in situ est asymptomatique).
86
b) Maladie de Queyrat (gland) : rôle inducteur de l’HPV
Invasif : Les lésions bien différenciées apparaissent généralement sous forme de papules,
plaques ou nodules indurés ou fermes, hyperkératosiques Les lésions ont généralement un
diamètre de 0,5 à 1,5 cm mais peuvent être beaucoup plus grandes. L'ulcération peut être
présente ou non.
Evolution
Diagnostic du spinocellulaire
Exploration par palpation des aires ganglionnaires et échographie des zones de drainage
si lésions de mauvais pronostic.
La biopsie-exérèse avec analyse anatomopathologique permet de poser un diagnostic
définitif et de confirmer que la totalité de la lésion a été enlevée. Cette biopsie-exérèse
est également le traitement de première intention
Une reprise chirurgicale est indispensable en cas d’exérèse incomplète avec marges non
saines à l’anatomopathologie
87
Traitement des kératoses actiniques
Traitement du SCC
3. Mélanome malin :
Incidence double tous les 10 ans ! Touche les personnes autour de 50 ans
Facteurs de risque
Clinique
Se présente sur une peau antérieurement saine. La transformation maligne d’un naevus en
mélanome n’est que de 1/100 000, mais 33% des mélanomes dérivent d’un naevus bénin ! Les
naevi congénitaux se transforment plus fréquemment en mélanome (5 à 20% en plus que les
naevi acquis)
88
o Couleur hétérogène
o Diamètre > 6mm : n’est plus trop pris en compte car on peut diagnostiquer de
très petites lésions au dermatoscope
o Evolution/extension récente
Evolution
<1mm 95-100%
1-2 mm 80-95%
2-4 mm 60-75%
>4 mm <50%
89
Même après avoir exciser totalement le mélanome, il existe un risque de récidive
locale et de dissémination métastatique à distance à vie (sauf si le Breslow est
épidermique ou vraiment minime)
Diagnostic définitif
Exérèse totale de la lésion jusqu’au fascia avec des marges macroscopiques dès la
suspicion, jamais de biopsie partielle ! Ensuite, faire un examen
anatomopathologique et une étude moléculaire à la recherche de la mutation BRAF
V600 (présente dans 50% des cas)
Pronostic selon :
o Indice de Breslow : épaisseur histologique de la lésion. Au plus la lésion est
infiltrante, au plus la survie diminue
o Ulcération
o Ganglion sentinelle +
Diagnostics différentiels :
1. Kératose séborrhéique
2. Angiome thrombosé
3. BCC pigmenté
4. Naevus
5. Dermatofibrome
(histiocytofibrome)
90
Traitement
<1mm 1 cm
1 à 4 mm 1 à 2 cm
>4 mm 2 cm
Le risque de récidive existe toute la vie. Dès lors, une (auto)surveillance à vie est essentielle !
91
vertiges, convulsions, insuffisance cardio-respiratoire et décès par arrêt cardiaque. Il faut dès
lors bien respecter les doses maximales !
a) Mycosis fongoïde :
Très lent (>10 ans)
Plaques érythémato-squameuses sur les zones non exposées au soleil
Puis épaississement et prurit
DD avec psoriasis
Phase ultime : apparition de tumeurs (mauvais pronostic)
Traitement : PUVAthérapie (photochimiothérapie associant un médicament
photosensibilisant suivi d’une irradiation par des UV de type A)
b) Syndrome de Sézary :
Présence de lymphocytes T géants anormaux (les
cellules de Sézary dans le sang, la peau et les
ganglions)
Erythrodermie prurigineuse pouvant atteindre les
phanères (ongles et cheveux)
Pronostic moins bon
Traitement : idem que mycosis fongoïde
D. Résolution de la vignette
Un homme de 67 ans présente des lésions kératosiques voire croûteuses sur sa calvitie
Anamnèse
92
Exposition au soleil durant l’enfance ? Utilisation de crème solaire ? Antécédents de cancers
cutanés chez le patient ou dans sa famille ? Ou d’autres maladies cutanées ? Symptômes de ces
lésions ? (douleur, prurit … ?) Durée de leur présence ? Apparition soudaine ou lente ?
Questions anamnestiques classiques : traitements actifs, ATCD, problèmes actifs, allergies ...
Examen clinique
Examen complémentaire
Kératoses actiniques
SCC in situ voire invasif
Prise en charge :
93
X. D10 : La cavité orale
Objectif d’apprentissage/Compétence : être capable d’examiner une cavité orale, de distinguer les
aspects normaux et bénins des autres affections et de donner un traitement symptomatique.
Vignette : Une femme de 27 ans présente une apparition brutale de bulles, érosions et croûtes dans la
région orale et péri buccale
Inflammatoires :
Aphte, Behçet
Crohn et RCUH
Carence en Zn, B9, B12
Médicaments
Lichen, lupus
Maladie bulleuses
Dermatose bulleuse auto-immune : pemphigus, pemphigoïde bulleux, épidermolyse
bulleuse
Toxidermies
Traumatismes
Chimique, mécanique, caustique …
Infection
HSV, VZV, coxsackie
IST bactériennes
Néoplasie
Carcinome spinocellulaire, lymphome
94
Pigmentation physiologique buccale : observée chez les personnes ayant des types de
peau plus foncés et résulte d'une augmentation de l'activité des mélanocytes et de la
production de mélanine
Kératose de friction
lésion blanche qui ne peut pas être enlevée
se développe généralement sur les zones sujettes à un traumatisme
chronique (prothèse mal ajustée)
DD : leucoplasie (pré-cancéreux)
Pas de potentiel malin
Prise en charge : d'éviter les traumatismes muqueux récurrents pour la
résolution de la lésion buccale et pour prévenir la récidive.
Candidose buccale : infection opportuniste courante causée par des levures intra-
orales et commensales. 3 formes principales :
a) Pseudomembraneuse (muguet) :
La forme la plus courante.
Taches ou plaques blanches confluentes qui sont, dans la plupart des cas,
asymptomatiques
Ces lésions peuvent être enlevées, exposant une base érythémateuse.
b) Hyperplasique :
Rare
Plaques blanches surélevées situées le plus souvent au niveau de la
commissure labiale ou sur la face dorsale de la langu
Ne peuvent pas être enlevées
95
Facteurs de risques
Nourrissons, personnes âgées, prothèses dentaires, antibiotiques, déficit immunitaire,
chimiothérapie ou radiothérapie, VIH, hyposalivation et glucocorticoïdes inhalés
Diagnostic : Clinique
Examen complémentaire : Une maladie récurrente, récalcitrante ou étendue justifie une
évaluation du statut immunitaire, y compris le dépistage de l'infection par le VIH.
Traitement :
Traitement antifongique topique pendant 7 à 14j :
o Si atteinte bénigne : miconazole (Daktarin) en gel oro-muqueux 1x/j ou
nystatine orale en gouttes mais peut causer des caries si utilisation prolongée
o Si atteinte modérée à sévère : fluconazole 200 mg per os, suivi de 100 à 200 mg
par jour
o Si réfractaire à un traitement oral par le fluconazole : augmenter la dose de
fluconazole (200 à 400 mg par jour) et la durée (28j). Sinon essayer un autre
dérivé azolé.
o Femmes enceintes : les azolés per os sont tératogènes et ne doivent pas être
administrés au cours du premier trimestre. Cependant, des thérapies topiques
peuvent être utilisées. Au cours des deuxième et troisième trimestres, la thérapie
topique est toujours préférée lorsque cela est possible
Rappeler aux patients porteurs de prothèses dentaires de nettoyer et de désinfecter
leurs prothèses avec soin et fréquemment
96
- Excision chirurgicale si atteinte modérée
- Parfois radiothérapie
- Traitement spécifique pour chaque localisation
Leucoplasie
Plaques blanches de la muqueuse buccale avec hyperkératose à l’anatomopathologie, ne
peut pas être enlevée au grattage
Bénin et asymptomatique dans la plupart des cas, mais parfois
transformation en cancer
Fréquent (5% de la population) mais un faible pourcentage va
quand même développer un carcinome épidermoïde (même en
l’absence de dysplasie)
Facteurs de risques : tabac, alcool, mauvaise hygiène.
DD : candidose, leucoplasie chevelue, lichen plan, kératose de
friction
Diagnostic par biopsie
Traitement : excision chirurgicale si localisation à risque, petite taille et dysplasie
sévère. Arrêt des facteurs de risque
Érythroplasie
Tache rouge ardente et nettement délimitée
Située sur le plancher de la bouche, la langue ventrale ou le palais
mou
Patients âgés qui consomment du tabac et de l'alcool
Risque élevé de transformation maligne, plus que la leucoplasie
Diagnostic : biopsie montrant de la dysplasie, voire un cancer in
situ ou invasif
Traitement : excision chirurgicale avec des marges claires
97
o Phase d’état (10 ans) : plages kératosiques et ulcérations. DD avec kératose
tabagique et frictionnelle
o Phase tardive : phase de dégénérescence. DD avec pemphigus et pemphigoïde.
Diagnostic : biopsie au moindre doute
Traitement : pas de traitement curatif, contrôle des poussées par
o Éliminer les facteurs favorisants (tabac, hygiène buccale)
o Suivi
o Corticoïdes topiques (si diffus), intralésionnel (si localisé) ou
systémique (si multifocal, 1mg/kg/j)
Transformation maligne : 2%, lésion bourgeonnante exophytique sur la
langue due à l’inflammation chronique
Macule mélanotique
Mélanose du fumeur
Hyperpigmentation maculaire irrégulière de la muqueuse buccale.
Situées sur la gencive mandibulaire antérieure chez les fumeurs de
cigarettes et sur la muqueuse buccale chez les fumeurs de pipe.
Disparaît progressivement au fil des mois ou des années après l'arrêt
du tabac.
Mélanome
Rare et très agressif
Survient le plus souvent sur le palais dur ou l'alvéole maxillaire, bien que toute
muqueuse buccale puisse être impliquée.
asymétrie, bordures irrégulières, couleur hétérogène et la croissance rapide
6. Ulcérations aphteuses
98
Traitement : hygiène bucco-dentaire et corticoïdes topiques voire systémique pour les
formes plus complexes
Syndrome de Behçet
Maladie inflammatoire multisystémique pouvant toucher de
nombreux organes, dont la peau et les muqueuses, les yeux, le
système nerveux central, les vaisseaux (compartiment veineux et
artériel) et les articulations.
Prévalence élevée dans les régions de “la route de la soie”,
particulièrement en Turquie.
Association avec l’antigène d’histocompatibilité majeur de classe I
HLA-B51
Diagnostic est clinique car pas de marqueur biologique spécifique
PFAPA
Fièvre périodique avec stomatite aphteuse, pharyngite et adénite. Etiologie inconnue
Amélioration par administration de corticoïdes sinon amygdalectomie qui donne une
rémission complète dans la majorité des cas.
99
Enfants et jeunes adultes
petites vésicules et ulcères douloureux qui peuvent fusionner pour former des lésions
plus grosses, touchant les lèvres et tout autre site de la muqueuse buccale, y compris la
gencive, le palais , ou la langue
Signes et symptômes non spécifiques : fièvre légère, malaise,
lymphadénopathie locale
Prodromes : Douleur, sensation de brûlure, picotements 24h
avant
Facteurs de précipitation comprennent l'exposition au soleil, les
traumatismes (y compris les traitements dentaires), les
menstruations et le stress émotionnel
Récidives sont plus fréquentes et sévères chez les patients
immunodéprimés.
Diagnostic clinique. Confirmation par PCR pour détection ADN
HSV et tests sérologiques
Traitement : antiviral per os dans les 72h suivant l’apparition des symptômes
o Acyclovir 400mg 3x/j
o Valaciclovir 1g 2x/j
o Si odynophagie sévère : hospitalisation avec hydration IV et acyclovir IV
Varicelle-zona (VZV)
Infection primaire = varicelle. Vésicules et érosions peuvent êtres observées
Réactivation = zona. vésicules groupées ou des érosions peuvent être observées
unilatéralement dans le dermatome affecté, comme le palais dur, la
muqueuse buccale, la langue ou la gencive.
Coxsackie A virus
Syndrome “pied-mains-bouche”
Enfants
Petits aphtes sur la langue et la muqueuse buccale, épargnant souvent les
lèvres et la gencive (contrairement au HSV)
Papules pâles avec bords érythémateux sur les paumes et les pieds
VIH
Des ulcérations cutanéo-muqueuses douloureuses peuvent être observées
dans le cadre d'une infection aiguë à VIH
Syphilis
Syphilis primaire : chancre buccal indole avec marges indurées
Syphilis secondaire : plaques muqueuses buccales
100
8. Ulcération et bulles à médiation immunitaire
Pemphigus vulgaire :
Définition : maladie bulleuse auto-immune avec production d'anticorps dirigés contre
les desmosomes des kératinocytes (intra-épidermique)
Épidémiologie : pic 50-60 ans. Le pemphigus vulgaire débute sur
la muqueuse buccale dans 68% des cas et ses manifestations
initiales sont souvent méconnues.
Clinique : érosions irrégulières et éclatées atteignant surtout le palais,
mais aussi les joues et les lèvres. Ailleurs sur le corps, les bulles sont
flasques (flasques) sur peau saine, on observe un signe de Nikolsky
en périlésionnel (un frottement ou une pression de la peau entraîne
un décollement bulleux). Pas de prurit en peau saine
Diagnostic : histologie (bulle intra-épidermique supra-basale) et immunofluorescence
avec aspect en maille de filet des kératinocytes (dépôts d’IgG et de C3)
Traitement : corticothérapie systémique à hautes doses.
Il existe aussi des pemphigus paranéoplasiques (lymphomes) difficiles à traiter
Érythème polymorphe
Affection à médiation immunitaire
101
Apparition aiguë de lésions cutanées distinctives accompagnées d'érosions ou de bulles
impliquant les muqueuses buccales, génitales et / ou oculaires. L'atteinte buccale est
courante, survenant chez plus de 70% des patients
Association avec Herpès simplex (à chaque poussée) ou d’autres infections, des
médicaments ou bien idiopathique
B. Lésions de la langue
1. Variantes de la normale
Langue scrotale :
Définition/clinique : La langue scrotale peut être une variante de langue
normale observée chez les adultes, avec des rainures profondes situées
sur la ligne médiane ou uniformément réparties sur la surface de la
langue. Mais elle peut aussi s’observer dans le syndrome de Down.
102
Asymptomatique sauf quand le développement de bactéries dans ces fissures
occasionne une sensation de brûlure ainsi qu’une halitose.
DD : xérostomie.
Traitement : brossage de dent (pour l’halitose et la sensation de brûlure)
Langue foncée
Associée à une hyperpigmentation de la muqueuse orale chez les
personnes ayant la peau foncée.
Parfois secondaire à la prise de certains médicaments (tétracyclines,
antidépresseurs tricycliques, IPP … ) ainsi que la maladie d’Addison
Papilles fongiformes
Les personnes dont la peau est plus foncée peuvent avoir des taches
pigmentées sur la langue dorsale en raison du dépôt de mélanine sur les
extrémités des papilles fongiformes
2. Glossite atrophique :
Atrophie des papilles filiformes de la langue, donnant à la langue un
aspect lisse, brillant et érythémateux
Causes multiples :
o Carence nutritionnelles : fer, B12, acide folique
o Candidose
o Malnutrition protéique
o Maladie coeliaque
o Lichen plan
sensation de brûlure et d'une sensibilité accrue lorsqu'ils mangent des
aliments acides ou salés
Traitement : étiologique
103
4. Langue géographique
Trouble inflammatoire récurrent d'étiologie inconnue qui affecte le dos
de la langue et, moins fréquemment, d'autres muqueuses buccales
Perte locale de papilles filiformes qui conduit à des taches rouges
dépapillées avec des bords circonférentiels, blancs et polycycliques qui
donnent à la langue dorsale l'apparence d'une carte
Généralement asymptomatiques, ne présentent que des symptômes
bénins ou se plaignent d'inconfort buccal, de brûlure et de sensibilité à
certains aliments.
Association avec l’atopie, le psoriasis et l’arthrite réactionnelle
DD : candidose buccale, lichen plan, lupus érythémateux disséminé, l'herpès simplex et
les réactions médicamenteuses
Diagnostic : clinique
Traitement : aucun, Paracétamol si inconfort
1. Mucocèles
Lésions kystiques bénignes extrêmement courantes trouvées dans la
bouche, survenant le plus souvent dans la muqueuse de la lèvre inférieure
des enfants ou des jeunes adultes (probablement en raison de l'auto-
morsure)
La variante qui se produit dans le plancher de la bouche (provenant du
canal de la glande sublinguale ou sous-maxillaire) est appelée «ranula».
Liés à des lésions des glandes ou des canaux salivaires mineurs entraînant
une extravasation de mucus
Récidive est fréquente si la glande endommagée n'est pas enlevée
chirurgicalement
Diagnostic : clinique
Traitement :
o Réassurance
o Éviter de retraumatiser la lésion (mordre)
o Si la lésion récidive, ne se résorbe pas spontanément, ou devient gênante ou
préoccupante pour le patient, l'ablation chirurgicale de l'ensemble de la lésion
et la confirmation histologique du diagnostic constituent la prise en charge
standard
2. Torus palatin :
Définition/clinique : ostéome (tumeur osseuse) non néoplasique située au
niveau centro-palatin (parfois mandibulaire).
C’est une tuméfaction osseuse qui apparaît par une excroissance de la
corticale osseuse.
Elle est indolore et très dure à la palpation. La muqueuse du palais est saine
par dessus. C’est une tumeur bénigne fréquente qui se développe lentement
depuis l’enfance
Traitement : néant, sauf gêne fonctionnelle (exérèse chirurgie).
104
3. Exostoses mandibulaire ou torus mandibulaire :
Définition/clinique : chapelet de petites excroissances osseuses sur les
gencives. Idem que le torus palatin
Traitement : néant, sauf gêne fonctionnelle (chirurgie).
D. Résolution de la vignette
Une femme de 27 ans présente une apparition brutale de bulles, érosions et croûtes dans la
région orale et péri buccale
Anamnèse
Examen clinique
105
o Retirer les appareils dentaires (par exemple les prothèses dentaires), bien que
l'examen avec l'appareil en place puisse également fournir des informations
utiles, en particulier lorsqu'une lésion traumatique est suspectée.
o La lésion buccale est soigneusement inspectée : l'emplacement, la couleur, la
taille et la qualité (par exemple, pigmentée, ulcérée). Palper pour la texture (par
exemple, molle ou indurée) et la sensibilité.
o Examiner toutes les autres structures de la cavité orale
Examen extra-oral
o Inspection visuelle des lèvres et de la peau du visage et du cou
o Observation de toute asymétrie, gonflement ou masse du visage ou du cou
o Palpation des ganglions lymphatiques de la tête et du cou
Diagnostic différentiels :
Stomatite herpétique
Stomatite aphteuse récurrente
Behçet
Lichen plan
VIH
Lupus
Pemphigus
Pemphigoïde
Syndrome de Stevens Johnson
106
XI. D11 : L’ongle
Vignette : Une dame de 42 ans présente une atteinte unguéale des 10 doigts depuis des mois
L’ongle adhè re :
fermement au lit ungué al
trè s peu au-dessus de la matrice
→ Croissance continue
A. Épidémiologie
Pathologies de l’ongle :
Eczéma
Lichen plan
Médicamenteuse
Onychomycose
Pelade
Psoriasis
Traumatisme
Iatrogène (tropisme de certaines thérapies ciblées)
Tumeurs :
o Bénignes: ne détruisent pas l’ongle
o Malignes: spinocellulaire > mélanome > basocellulaire (rare)
Remarques :
Les onychomycoses représentent 50% de l’ensemble des pathos unguéales.
Prévalence élevée (6 à 9% de la population générale) qui s'accroît avec l’âge.
Localisée aux orteils dans 90% des cas (1er et 5ème orteils).
B. Définition et physiopathologie
1. Physiologie de l’ongle :
107
La tablette unguéale d’un doigt se renouvelle en 4 à 6 mois, celle d’un orteil en 9 à 18
mois. La vitesse de renouvellement est plus rapide chez l’enfant, plus lente chez le sujet
âgé.
La matrice unguéale, dont on aperçoit la région distale qui correspond à la lunule,
fabrique la tablette unguéale qui s’allonge sur le lit unguéal, structure rosée que l’on
aperçoit à travers la tablette. La tablette unguéale n’est pas adhérente à l’hyponychium,
structure épidermique qui fait suite au lit de l’ongle (la tablette apparaît alors blanche).
Une atteinte matricielle a pour conséquence une dystrophie de la tablette elle--même,
alors qu’une atteinte du lit de l’ongle a pour conséquence un décollement et/ou un
épaississement des tissus sous unguéaux.
Définitions
Onycholyse : décollement de la tablette unguéale par rapport au lit de l’ongle.
Hyperkératose : épaississement de la kératine du lit de l’ongle et/ou de l’hyponychium.
C. ONYCHOMYCOSES
1. Types de champignons :
2. Facteurs de risque
Onychomycoses
Augmente avec l’âge
Patients immunodéprimés
3. Clinique
108
Proximale
Leuconychique superficielle ➝ pouvant tous évoluer vers une onychomycose
dystrophique totale.
4. Diagnostic différentiel
L’ongle agressé n’a que des moyens d’expression limités, donc un même aspect clinique peut
être induit par des pathologies différentes.
L’atteinte d'un seul doigt traduit le plus souvent un phénomène local (trauma, infection ou
tumeur), tandis qu’une atteinte de plusieurs doigts fait suspecter une maladie inflammatoire
(psoriasis, lichen plan, pelade) ou une maladie systémique.
5. Démarche diagnostique
Le diagnostic d’onychomycose doit toujours être confirmé avant le traitement car celui--ci varie
en fonction du pathogène, il est long et a des effets secondaires.
L’onychomycose n’est pas une urgence, on a donc le temps de faire une mise au point.
Culture
(! si suspicion candida : milieu de Sabouraud → colonies blanches crémeuses en 24 à 48h)
6. Attitude thérapeutique
109
Le traitement consiste alors en un vernis antifongique (avec technologie de pénétrance de la
tablette unguéale: amorolfine, ciclopirox)
BONUS :
Traitement systémique de choix = Terbinafine :
allylamine : actif sur les dermatophytes mais pas les levures
2/j pendant 3 mois
Inhibiteur de CYP2D6 → interactions médicamenteuses possible !!
Effets indésirables principaux : dysgueusie, troubles gastro--intestinaux, éruptions
cutanées.
1. Psoriasis :
110
2. Lichen plan :
3. Tumeurs unguéales :
Carcinome spinocellulaire :
Induit par l’HPV
Lé sion verruqueuse ou suintante de longue é volution chez l’adulte, >50 ans
Spinocellulaire de l’unité ungué ale est trè s peu agressif et d’é volution lente.
Traitement conservateur
Mélanome:
Principale manifestation du mé lanome ungué al :bande noire (mé lanonychie
longitudinale)
Se méfier des ML du pouce et du gros orteil des femmes > 60 ans.
Formes achromiques dans 1/3 des cas (lit).
Référer rapidement
Ablation de l’appareil unguéal + marges pour in-situ
Amputation et gg sentinelle pour invasif
111
E. Résolution de vignette
Une dame de 42 ans présente une atteinte unguéale des 10 doigts depuis des mois
Penser à :
Un psoriasis
Une pelade
Un eczéma
Un lichen plan
Iatrogène (tropisme de certaines thérapies ciblées: onycholyse et pigmentation)
Et en dernier, une onychomycose
Examen physique : recherche d’autre atteinte sur le corps et les ongles de pieds.
112
XII. D12 : Le cuir chevelu
Vignette : Une femme de 34 ans se plaint de chute de cheveux depuis plusieurs semaines
A. Introduction
Il existe de nombreuses pathologies pouvant toucher le cuir chevelu dont les plus fréquentes
sont : alopécies et poux (pédiculose).
Trichotillomanie
B. Rappels anatomiques
113
Le follicule pilosébacé comporte :
Muscle arecteur
Glande sébacée
Poil fin ou terminal
o Fin :
Lanugo prénatal : souple, non pigmenté, 1er poil formé au cours de
l’embryogenèse, tombe au 8ème mois de la grossesse.
Duvet (velus) postnatal : peu pigmenté, <2cm, diamètre = 3µm, sur les régions non
pileuses du corps.
o Terminal : long, épais, pigmenté, <100cm, diamètre = 60µm, apparaît d’abord sur
le cuir chevelu puis sur d’autres parties du corps lors de la puberté.
C. Généralités
La longueur du poil ou du cheveu est déterminée par la durée de la phase anagène. Elle
va de 3 à 10 ans pour le cheveu et de 4 à 14 semaines pour la moustache.
Chez l’♂, les phases ne sont pas synchronisées entre les follicules. Il y a une chute
constante de cheveux et un renouvellement continu de la pilosité.
La perte quotidienne des cheveux est estimée à 30 à 150.
114
D. Alopécies
1. Définition
Alopécie : perte acquise, partielle ou complète de la pilosité, le terme désigne la phase d’état.
(Motif de consultation lié l’observation d’une zone sans cheveux)
115
2. Clinique, diagnostic et traitement selon le type d’alopécie
Diffuse
Effluvium anagène dystrophique :
o Perte de la tige pilaire pdt le cycle de la croissance du cheveu, arrêt du cycle
pilaire en phase anagène
o Cause : médicaments, radiothérapie, empoisonnement (Thallium), pelade diffuse
Alopécie androgénétique
o Epidémiologie : 50% des H et F < 50 ans, avec expression variable (serait‐elle
physiologique?)
o Mécanisme :
Transmission dominante à pénétration variable
Raccourcissement de la phase anagène avec remplacement du poil
terminal par du duvet (effluvium télogène) = processus de miniaturisation
du follicule pileux visible au trichogramme.
Facteur hormonal : les androgènes pénètrent dans le follicule via les
capillaires de la papille dermique et sont transformé en
dihydrotestostérone par la 5-alpha-réductase qui est responsable de cette
miniaturisation.
Troubles endocriniens sous-jacents : excès rapport
testostérone/œstrogènes, excès DHEA, troubles thyroïdiens
En l’absence de trouble endocrinien : augmentation de l’activité de la 5-
alpha-réductase, sensibilité périphérique accrue à la DT qui sera hyper
métabolisée, ↑ du nb et/ou de l’affinité des récepteurs aux androgènes.
116
o Traitement :
Finastéride : inhibiteur de la 5--alpha--réductase (1mg/j)
EI : chute libido, CI chez la ♀.
Minoxidil : prolonge la phase anagène, vasodilatateur puissant, en
application locale, EI : hypertrichose locale.
Chirurgie : greffe
Facteurs associé :
o Immunité : association à d’autres maladies A--I (4% des Vitiligo, 8% des
thyroïdites) et atopie.
o Génétique : incidence familiale (10--20%) et association à des HLA de classe II.
Physiopathologie :
o Infiltration dense peribulbaire et intra folliculaire lymphocytaire (surtout CD4)
o L’infiltrat fragilise le cheveu en phase anagène dans la zone de kératinisation et
au même moment induit l’entrée du cheveu en phase catagène (effluvium
anagène).
o Le cheveu fragilisé se brise lorsqu'il arrive à la surface cutanée induisant une
alopécie rapidement évolutive.
Clinique :
o Atteinte cutanée non cicatricielle, rapidement évolutive
o Zones alopéciques circulaires au niveau du cuir chevelu, de la barbe ou du corps.
o Cheveux en points d’exclamation
o Peut être associé à une inflammation locale (rougeur, sensibilité, desquamation)
o Repousse non pigmentée
o Modification des ongles chez 50% des enfants mais seulement 20% des adultes,
dépressions ponctuées, érythème,...
o Localisation : cuir chevelu, barbe, corps :
Pelade en plaque
Pelade totale : tout le cuir chevelu
Pelade universelle : tout le corps
Pronostic :
o 30% des cas repousse dans les 6 mois, 60% des cas dans l’année
o 10% vont évoluer en une « alopécia totalis »
117
o 100% des patients développent à nouveau des zones de pelade dans leur vie
100% de récidives !
Types :
o Alopécie post-intervention : effluvium anagène
o Manipulation cosmétique : effluvium anagène. Y penser notamment chez des
patients avec des tresses africaines.
o Trichotillomanie : liées à des tics ou névrose auto agressive
o Traumatismes et tractions
Psoriasis
Lésions erythémato-squameuses
Chercher d’autres lésions au niveau de la peau et des ongles
Dermatite séborrhéique
Epidémiologie : 2% de la pop.
Clinique : éruption erythemato-squameuse dans régions séborrhéiques (plis du visage,
cuir chevelu, face ant. du thorax)
Etiologie : rôle du stress, pityrosporum ovale
Traitement : shampooing anti séborrhéique antimycosique topique, dermocorticoïdes
légers
Alopécies cicatricielles :
Inflammatoires :
Lichen plan pilaire
Lupus érythémateux
Sclérodermie
Infectieuses :
Acné nécrosante
Furoncle, anthrax
Teigne suppurée
Trauma :
Automutilation
Brûlure
Radiodermite
Mécanique
Néoplasiques :
118
Tumeurs malignes
Tumeurs bénignes
Métastases
Anamnèse :
Age et sexe
Antécédents :
o Médicaux : le cheveu est une structure dans laquelle la division cellulaire est
intense, = reflet d’un état de santé recherche une affection sous-jacente (t°
prolongée, anesthésie G, dépression,…)
o Immunitaires
o Chirurgicaux (si intervention chirurgicale récente, anesthésie générale)
o Dermatologiques (autres lésions associées ?)
o Diététiques: déficit nutritionnel et/ou carence martiale aiguë ou chronique
o Médicaments (Roaccutane®, Cortico, Thallium), toxiques, chimiothérapie,
radiothérapie, …
o Endocriniens : thyroïde, parathyroïde, hormones sexuelles
o Familiaux : alopécie androgénétique
Manipulations cosmétiques
o Rythme et type de Θ capillaires
o Fréquence et type de brushin
o Habitudes de traction pour coiffures
Examen physique
Cuir chevelu :
o Test de traction (objectiver une perte anormale)
o Lumière Wood si on suspecte une teigne
o Type d’atteinte cutanée :
cicatricielle : inflammatoire ou non inflammatoire
non cicatricielle : inflammatoire ou non inflammatoire
o Localisation :
Diffuse
localisée : fronto-parietale, occipitale, ophiasique (débute en région
occipitale pour remonter progressivement au-dessus des oreilles),…
119
Ensemble du corps (y compris les ongles !)
Chez la femme, en cas d’alopécie diffuse, rechercher un hirsutisme, acné, dysménorrhée qui
peut être lié à une hyper androgénie !!
(Si effluvium télogène prolongé, alopécie androgénique chez une femme avec signes
d’hyperandrogénie, suspicion de teignes, suspicion de maladie systémique,…)
Examens sanguins :
o hemato. Complet
o VS, CRP
o fer, ferritine, acide Folique, vit. B12, Zn, Cu, Vit. A
o fonction hépatique, rénale
o thyroïde (TSH et Ac)
o bilan hormones sexuelles (NB: si on suspecte une alopécie androgénétique chez
une femme un bilan d’hyperandrogénie ne sera lancé qu’en présence d’autres
manifestations comme acné, hirsutisme)
o bilan immunologique si orientation clinique : FAN, C3, C4
Examens infectieux:
o Si squames : toujours examen mycologique
o Si pus : toujours examen mycologique + bactériologique
o Mise en culture de squames (teigne = dermatophyte)
120
E. POUX
1. Définition
Remarques : recrudescence de la fiè vre des tranché es (Bartonella quintana) chez SDF des
mé tropoles, surtout chez les alcooliques. Septicé mie et endocardite.
2. Clinique
3. Diagnostic : clinique
4. Traitement
121
Moyens physiques ++ : peigner les cheveux mouilles avec peigne NISSKA trempé dans
du vinaigre tiède (2x/semaine – 2 sem.)
Insecticides/pédiculicides :
o Lotion au Permethrine
o Lotion au Malathion (pas avant 2 ans)
o Spray Depallethrine + piperonyle butoxyde, spray Permethrine + piperonyle
butoxyde + Malathion
F. Résolution de la vignette
122
XIII. D13 : Le traitement topique
A. Principes généraux :
Les formulations topiques sont constituées d'un ingrédient actif dans une base non
active (véhicule).
Pour être efficace, nécessité pour le traitement topique de traverser la barrière cutanée
(la couche cornée) pour atteindre le site cible, l’épiderme ou le derme, à des
concentrations adéquates.
Attention : si atteinte du derme, risque augmenté d’avoir des effets systémiques
Facteurs influençant l’absorption percutanée :
o Caractéristiques du patient/peau :
Age du patient (fonction de la barrière cutanée sous optimale chez les
nouveaux-nés)
Perturbation de la barrière cutanée (maladie, blessures, expositions
chimiques)
Couche cornée épaissie → diminution de l’absorption
L’hydratation et/ou l’occlusion augmentent l’absorption (ex: pli cutané)
Localisation anatomique (scrotum, visage, aisselle, cuir chevelu > tronc,
bras > paume, plante des pieds)
Perméabilité cutanée plus élevée l’après-midi et la nuit
o Propriétés du médicament et de son application :
Augmentation de l’absorption si : petite taille moléculaire, augmentation
de la lipophilie, augmentation de la concentration et/ou solubilité
Composition du véhicule
L’application sous occlusion augmente l’absorption (pommade,
pansement occlusif) jusqu’à 10x !
1. Les dermocorticoïdes
123
C-I absolues : acné et rosacée (risque d’aggravation et de corticodépendance),
dermatoses infectieuses (herpès, impétigo, candidose) en particulier virale (risque
d’extension et de nécrose).
Effets secondaires :
Plus un dermocorticoïde est puissant, plus rapides et sévères sont les effets secondaires,
mais tout CS appliqué assez longtemps peut être responsable d’EI.
Les effets systémiques liés à une résorption trop importante sont surtout fréquents chez
l’enfant et chez l’adulte dans le traitement des pemphigoïdes.
Modalité de prescription :
o Tachyphylaxie : diminution de l’efficacité malgré la poursuite de la même dose
o Effet réservoir : accumulation du corticoïde dans le stratum corneum et
relargage vers les couches plus profondes. Donc 1x/j suffit, sauf si couche
cornée lésée.
o Effet rebond : à l’arrêt trop brutal si grande surface cutanée et traitement
prolongé.
Devant un échec de la corticothérapie locale dans une dermatose normalement
corticosensible, il faut penser à une allergie de contact aux stéroïdes.
Quand passer à un traitement systémique : en cas de résistance ou de chronicité des
dermatoses.
Classes et indications respectives :
A partir de la molécule naturelle d’hydrocortisone. Classification faite selon le degré de
vasoconstriction en peau saine (test de McKenzie).
124
Puissance Exemples et concentration Galénique Indications
Eczémas, atopie,
Forte Méthylprednisolone acéponate 1mg/g Crème, psoriasis
(Advantan®), amcinonide 1mg/g (Amicla®), pommade,
bétaméthasone valérate 1mg/g (Betnelan®), pommade
diflucortolone valérate 1mg/g (Nerisone®), grasse,
fluticasone propionate (Cutivate®), lotion,
mométasone fluorate 1mg/g (Elocom®), émulsion, …
hydrocortisone butyrate 1mg/g (Locoïd®)
125
Photoallergie (kétoprofène
Érythème polymorphe de contact (buféxamac)
Cependant, utilisation de :
4. Les antiseptiques
Exemples :
o Clindamycine et Erythromycine pour les stades débutants inflammatoires de
l’acné
o Métronidazole pour la rosacée
o Indication discutée dans l’impétigo et l’éradication de staph doré : Mupirocine
(bactroban et mupiderm), Fusidate de sodium (fucidin), Chlortétracycline
(auréomycine), Sulfadiazine (Flammazine®)
o Chloramphénicol et néomycine : ne sont plus utilisés car très allergènes !
E2 : induisent des résistances (préférer les antiseptiques) ; allergie de contact
Quand passer à un traitement systémique : lésions étendues ou profondes, atteinte
extra-cutanée.
126
Allylamine : actifs sur les dermatophytes, mais pas sur les levures
→ crème, gel, solution
Exemple : terbinafine (Lamisil®)
Polyènes : actifs sur les levures, mais pas sur les dermatophytes
→ qu’en prescription magistrale
Exemple : nystatine
Amorolfine : active sur les dermatophytes
→ Vernis à ongles
Quand passer à un traitement systémique : lésions étendues ou profondes, atteinte
extra-cutanée.
E2 : rares, parfois irritation, parfois majoration des signes au début du traitement.
Déconseillé pendant la grossesse.
8. Les antiparasitaires
EMLA (Lidocaine-Prilocaine) :
o Pansement occlusif 1-2h (10min sur les muqueuses). Anesthésie 30min.
127
o E2 rare : pâleur, érythème, irritation. Risque de méthémoglobinémie (majoré si
paracétamol) et convulsion (nourrisson).
Lidocaïne : Aphtes et ulcérations douloureuses de la cavité buccale (gel).
128
o Urée (à dose plus faible : hydratante, antiprurigineuse, antibactérienne).
129
18. Les injections intra-lésionelles
C. Choix de l’excipient
Pour franchir la barrière cutanée, une molécule a besoin d’être provisoirement accueillie par un
support liquide ou semi solide, exceptionnellement solide, qui va la véhiculer. Il est conçu, le
plus souvent, pour optimiser la pénétration de la molécule active, mais possède toujours
par lui-même une activité propre, il n’existe pas réellement d’équivalent placébo.
Pour un même principe actif, le choix d’une forme galénique va reposer à la fois sur la nature de
la dermatose, l’état du tégument (ex : si le stratum corneum est altéré, la pénétration augmente),
la localisation de la zone à traiter et le stade de l’affection.
Liquide
Semi-solides
Solides
130
Les lotions et les gels (liquide) : particulièrement adaptés au traitement des régions
pileuses et semi-muqueuses.
Les pommades (corps gras en grande proportion) : pour les dermatoses sèches,
squameuses ou kératosiques. Entraînent par contre des macérations dans le cas de
lésions suintantes des plis. Moins cosmétiques. Moins allergisantes.
Les crèmes (moins grasses que les pommades) : Ubiquistes. Dermatoses aiguës et
subaiguës ; visage ; espaces interdigitaux ; peau humide. Préparations les plus faciles à
manier en raison de leurs larges indications et de leur bonne acceptabilité cosmétique.
Emplâtres pratiques pour les lésions limitées.
La plupart des préparations sont appliquées 1 à 2x/jour. Pour les dermocorticoïdes, en raison
de l’effet réservoir, 1 application tous les 2 jours voire moins, pourrait suffire.
Type de topiques :
Antiseptique : chlorhexidine digluconate (magistrale)
Antimycoique : nystatine (magistrale), miconazole 2% (Daktarin® gel oral)
Anesthésiants : lidocaïne chlorhydrate 5% (magistrale). Ex : solution de Stanford =
Chlorhydrate de lidocaïne 3g ou 3,5g, bicarbonate de soude 4g, nystatine 2 400 000 U,
eau ad 500 ml.
CS : hydrocortisone acétate 5% (magistrale) et autres
Alcalinisant : « BIBOSA » pour BIcarbonate de soude 80g, BOrate de soude 40 mg,
SAlicylate de soude 20g en poudre pour bain de bouche
Cicatrisant : sucralfate (Ulcar®)
Antiviral : imiquimod (Aldara®) en préparation magistrale
Immunosuppresseur : tacrolimus (Protopic®) en préparation magistrale
Action anti‐candidosique sur le tube digestif : nystatine 2 400 000 U, soluté buvable en
bain de bouche puis avaler.
Galénique :
Bain de bouche : action sur l’ensemble de la cavité orale
Gels oraux : gels ou pâtes hydrophiles semi-‐‐liquides : action sur une zone limitée
(palais, gencives)
Galéniques destinées à la peau en l’absence de galéniques spécifiques à la cavité orale.
Points clés :
Éviter l’irritation et la douleur → bains de bouche désinfectants réservés exclusivement
aux vraies infections : abcès dentaires, parodontites. Ne pas utiliser dans les affections
inflammatoires ni dans la stomatite herpétique !
131
Bains de bouche avec anesthésiques = traitement symptomatique de la douleur
Antiseptiques et corticoides (bains de bouche, gels, inhalations...) favorisent la candidose
orale en détruisant les bactéries de la flore orale normale.
Mycose orale (candidose) exceptionnelle chez les personnes sans facteurs favorisants
(antibiotiques, corticoïdes locaux,,,) ni terrain altéré (diabète, infection par HIV...) donc
ne jamais donner un traitement antimycosique d’office.
Masculins :
Si irritation ou sensibilité : syndets (« synthetic detergents ») pour peau sensible.
Jamais de crème vaginale, mais crème à usage cutané
Pénétration cutanée de la peau des bourses est augmentée de 10 à 40x.
Féminins :
Si irritation ou sensibilité : syndets (« synthetic detergents ») pour peau sensible. Les
savons pour toilette intime sont inutiles (même peau qu’ailleurs !).
Application intravaginale (crème ou ovules) : à proscrire car perturbent la flore et
irritent la muqueuse. Des réactions d’irritation ou allergiques sont possibles. La
présence d’huile minérale dans l’excipient diminue l’efficacité des dispositifs
contraceptifs en latex (préservatif et diaphragme).
Pénétration percutanée de la peau vulvaire est 3 à 4x plus importante que celle du bras.
La résorption systémique est variable.
Éviter les crèmes adoucissantes, protectrices, cicatrisantes, écologiques.
Éviter les lingettes, strings, protège-‐‐slips et serviettes.
Conseiller les lubrifiants en cas de RS douloureux.
H. Résolution de la vignette
Déterminer :
La localisation : plis.
La nature : eczéma.
L’état du tégument : Irrité, excorié ? Infecté ?
Le stade de l’affection : eczéma aigu (suintant) ou chronique (sec) ? ; limité, étendu ?
132
+ ou –
Antibiotiques (en cas de surinfection seulement) : acide fusidique.
+
En dehors des poussées, hydrater les plis à l’aide d’un émollient adapté, pour réparer la
peau et éviter les rechutes. Se laver avec un « savon sans savon » ou une huile lavante.
Excipient :
Lotions = indiquées (cf. plis), surtout s’il s’agit de lésions suintantes. Mais attention, ces
préparations sont souvent hydro‐alcooliques et peuvent être mal tolérées en cas
d’excoriations.
Crèmes = ubiquistes donc indiquées, surtout s’il s’agit de lésions sèches.
Pommades = à éviter (cf. plis).
NB : En l’absence de plus d’informations (eczéma aigu vs chronique), opter pour une crème (cf.
ubiquiste), que l’on choisira plus hydrophile s’il s’agit de lésions suintantes ou plus lipophile s’il
s’agit de lésions sèches.
La mise au point de l’eczéma, son traitement causal ainsi que le traitement général
(antihistaminiques, antibiotiques par voie générale si infection trop étendue ou profonde) sont
évidemment à réaliser : cf. D6 notamment.
133
Ophtalmologie :
134
I. O1 : Exophtalmie
Vignette : Un homme de 32 ans se plaint d'une exophtalmie survenue brutallement après un accident
de roulage
A. Rappel anatomique :
La fente sphénoïdale est située entre la grande aile du sphénoïde, en bas, et la petite aile, en
haut.
En haut et en dehors de l’anneau de Zinn passent les branches lacrymale et frontale du V, le IV et
la veine ophtalmique supérieure.
A l’intérieur de l’anneau passent les branches supérieure et inférieure du III, le IV et le nerf
naso-ciliaire.
Le canal optique est situé dans le corps du sphénoïde et est recouvert de dure-mère. Il ne
contient que le nerf optique et l’artère ophtalmique, sous le nerf.
B. Epidémiologie
C. Définition
L’exophtalmie est une protrusion antéro-postérieure anormale du globe oculaire (> 20mm au-
delà du canthus externe ou écart > 2mm entre les 2 yeux), suite à une augmentation du contenu
de l’orbite.
Attention! Il faudra exclure les fausses exophtalmies : œil plus grand que l’autre (myopie forte et
buphtalmie du glaucome congénital), énophtalmie de l’œil controlatéral, malposition palpébrale
(rétraction palpébrale) et exorbitisme.
135
D. Clinique en fonction de l’étiologie
Signes et symptômes:
Exophtalmie bilatérale dans +/-- 80% des cas
Signes palpébraux : rétraction de la paupière supérieure + asynergie oculopalpébrale
vers le bas, diminution du clignement
Signes d’hyperthyréose +/-- goitre
Augmentation des hormones thyroïdiennes
Hyperréflexie de la graisse orbitaire et augmentation du diamètre musculaire à
l’échographie
Au CT-scan : hypertrophie musculaire bilatérale, prolapsus de la graisse et étirement du
NII
Elle est unilatérale, douloureuse, ± diplopie ou BAV, signes inflammatoires palpébraux (œdème,
rougeur, chémosis), ±T° et DEG.
136
Lors d’un traumatisme fermé sur le globe oculaire responsable d’une FAV orbitaire ou
carotido-caverneuse (l’exophtalmie sera pulsatile et est généralement diagnostiquée
quelques semaines après le traumatisme !) ou d’un hématome extrapériosté.
Unilatérale
Réductible
Pulsatile avec souffle/thrill
Entraîne une hypertonie oculaire et une vasodilatation visible au niveau conjonctival et
papillo-rétinien.
→ Retrouvée dans les malformations vasculaires (varicocèle orbitaire), les fistules et les
tumeurs vasculaires (angiome,…).
Irréductible
Dure
Evolutive
Accompagnée d’une diplopie et d’une ophtalmoplégie,
± BAV voire une cécité.
Kératite ponctuée superficielle, ulcération cornéenne, BAV (par compression du nerf optique,
par kératopathie d’exposition ou par formation de plis choroïdiens)
E. Démarche diagnostique
137
Bilan complémentaire : par biologie (bilan thyroïdien) et imagerie (US, doppler couleur,
TDM, IRM) en fonction de l’étiologie suspectée. Éventuellement anapath (ponction-‐‐
biopsie à l’aiguille fine) si suspicion tumorale.
Toujours réaliser des photos du patient pour des comparaisons ultérieures.
F. Attitude thérapeutique
Le seul type d’exophtalmie à prendre en charge de manière urgente est l’exophtalmie pulsatile
car elle a un pronostic vital. Elle est due à la présence d’une fistule carotido--carverneuse et doit
être référée immédiatement en neurochirurgie ou neuro-interventionnelle.
Les autres exophtalmies feront l’objet d’un bilan clinique permettant de déterminer l’étiologie et
le traitement se fera en fonction de la cause.
G. Résolution de vignette
Il faut toujours exclure en premier lieu les causes urgentes, menaçant la vue ➝ fistule carotido-
-caverneuse et exophtalmie infectieuse.
138
II. O2 : La diplopie
A. Définition
La diplopie est la vision double d’un objet unique. Il faut différencier les diplopies monoculaires
des diplopies binoculaires.
Les diplopies monoculaires sont rares et ont une cause ophtalmique. Elles se définissent par la
persistance de la diplopie après occlusion de l'œil sain et la disparition de la diplopie après
occlusion de l'œil atteint. Une diplopie monoculaire doit conduire à un examen ophtalmologique
sans urgence.
Les diplopies binoculaires disparaissent après l’occlusion de l’un ou l’autre œil. Elles témoignent
d’un trouble du parallélisme oculomoteur avec généralement une implication neurologique ou
orbitaire (par atteinte des noyaux/nerfs/muscles oculomoteurs/jonction N--M) et nécessitent
une prise en charge urgente!
B. Étiologies
Traumatismes :
Fracture plancher orbitaire ou du massif facial avec ou sans hernie
graisseuse/musculaire dans le foyer de fracture : diplopie dans le regard vertical,
énophtalmie et anesthésie du V2
Hématome orbitaire
Traumatisme crânien (HED, HM)
Tumorale :
139
Méningiome
Tumeur hypophysaire : macroadénome hypophysaire compressif (paralysie du VI dans
le sinus caverneux)
Tumeur de la base du crâne
Lésions des noyaux du 3/4/6 : respectivement syndrome de Weber ou Parinaud, gliome
des tubercules quadrijumeaux et neurinome de l’acoustique
Tumeur de l’orbite
Vasculaire :
Anévrisme de l’artère carotide interne : III extrinsèque et intrinsèque douloureux.
Angio-IRM et artériographie carotidienne en urgence
Horton : céphalées fronto-orbitaires et/ou POM et/ou neuropathie optique ischémique
antérieure, III extrinsèque douloureux. CRP et cortico en urgence si sujet âgé
AVC et athérosclérose
Hémorragie méningée
Anévrisme intracrânien : à suspecter surtout devant une atteinte oculomotrice partielle
mais avec signes pupillaires d’atteinte du III intrinsèque, chez le sujet jeune, en l’absence
de FR vasculaires et en présence de céphalées.
Fistule carotido-caverneuse : exophtalmie pulsatile + souffle + vasodilatation
conjonctivale en tête de méduse + diplopie
Inflammatoires :
SEP : paralysie du VI, du III et ophtalmoplégie internucléaire
Guillain-Barré
SLA
Dégénération spino-cérébelleuse
Infectieuses :
Zona ophtalmique
Tétanos, diphtérie, botulisme
Méningite, méningo-encéphalite, abcès cérébraux
Musculaire :
Myasthénie
Maladie de Basedow
Ophtalmoplégie externe progressive (= ptosis, atteinte progressive de tous les muscles
oculo-moteurs, ± rétinopathie pigmentaire : on parle alors de syndrome de Kearns-
-Sayre).
Générale :
Diabète
Strabisme.
Diplopie douloureuse :
Anévrisme intracrânien
Dissection carotidienne
Fistule carotido-caverneuse
140
Maladie de Horton
Migraine ophtalmoplégique
Syndrome de Tolosa-Hunt (ophtalmoplégie douloureuse récidivante corticosensible).
3 urgences à exclure : “ 3P “ :
Pupille : Anévrisme de la terminaison de l’ACI et de la communicante postérieure
Pouls temporal : Horton
Papille : HTIC
C. Rappels
1. Muscles oculomoteurs
Droit médial
Droit latéral
Droit supérieur
Droit inférieur
Oblique inférieur
Oblique supérieur
Le nerf oculomoteur commun (III) : droit médial, oblique inférieur, droit supérieur, droit
inférieur, releveur de la paupière supérieure, sphincter pupillaire et accommodation
Le nerf pathétique (IV) : oblique supérieur
Le nerf moteur oculaire externe (VI) : droit latéral
Les voies supranucléaires : relient centres corticaux aux noyaux des nerfs oculomoteurs.
Il s’agit du centre de la latéralité qui assure les mvts conjugués
Les voies internucléaires : relient les noyaux oculomoteurs entre eux. Situés dans le
faisceau longitudinal médian.
3. Vision binoculaire
141
Lois de Hering et Sherrington
La vision binoculaire est assurée grâce à la synergie d’action entre muscles oculomoteurs :
chaque muscle possède un antagoniste homolatéral et un synergiste controlatéral.
La loi de Hering est propre à l’oculomotricité : lors de mvts binoculaires, l’influx nerveux
est envoyé en qtés égales aux muscles agonistes des deux yeux. Il s’agit du mécanisme
assurant le parallélisme des 2 yeux dans les différentes directions du regard.
La loi de Sherrington : quand les muscles se contractent, les muscles antagonistes se
relâchent.
Cas particulier : vergences (= désigne les mvts oculaires de sens opposé des deux yeux).
Correspondance sensorielle
Un objet se projette sur les deux yeux sur des points rétiniens dits “points rétiniens
correspondants”, permettant une localisation identique par les deux yeux.
Si le parallélisme des yeux disparaît l’objet fixé par la macula d’un œil sera fixé par une autre
zone extramaculaire de l’autre œil = correspondance rétinienne anormale → diplopie.
1. Anamnèse :
2. Examen clinique :
Cover test : le sujet doit fixer un point situé droit devant lui au loin, un œil est masqué par un
cache puis le cache est déplacé sur l’œil opposé : l'œil atteint fera un mouvement de restitution
lorsque le cache passe de l'œil atteint à l'œil sain. La direction du mouvement de restitution
permet de détecter le muscle paralysé. Si parallélisme oculaire normal → pas de mouvement de
restitution.
142
Examen au verre rouge : verre rouge placé devant l’OD alors que le sujet fixe un point blanc en
face de lui.
En l’absence de paralysie oculomotrice le patient verra un point unique de couleur rose
(les deux images sont confondues).
En cas de paralysie oculomotrice, le patient verra le point dédoublé, un rouge et l’autre
blanc.
Diplopie homonyme : le point rouge est à droite du point blanc → oeil en convergence
(ex : paralysie du VI)
Diplopie croisée : le point rouge est vu à gauche du point blanc → oeil en divergence (ex :
paralysie du III)
L’écart entre les deux images augmente dans le champ d’action du ou des muscles
paralysés permettant de déterminer les muscles atteints.
Champs visuel
3. Diagnostic sémiologique
143
Paralysie du III
Diplopie verticale et croisée
Paralysie totale du III : ptosis total dit “ptosis providentiel” (pouvant d’ailleurs masquer
la diplopie!), une divergence marquée, une paralysie de l’élévation, de l’abaissement et
de l’adduction de l’oeil, une mydriase aréflective et une perte de l'accommodation
Paralysie partielles du III :
o Atteinte ne touchant qu’un ou plusieurs muscles
o Paralysie du III extrinsèque : touche les muscles oculomoteurs
o Paralysie du III intrinsèque : mydriase ou anisocorie et paralysie de
l’accommodation.
Paralysie du IV
Diplopie verticale et oblique accentuée dans le champ du muscle oblique supérieur concerné
(cad en bas et en dedans).
Position compensatrice de la tête : inclinaison du côté sain, menton abaissé.
Paralysie du VI
Paralysies internucléaires
parallélisme des deux yeux est conservé en position primaire alors qu’il existe un déficit de
l’adduction d’un œil et que la convergence est normale.
Etiologie essentielle : SEP
Paralysies intraxiales
Atteintes du tronc cérébral affectant les noyaux et/ou les racines des nerfs oculomoteurs,
donnant soit :
association d’une paralysie de fonction et d’une diplopie par POM
association d’une diplopie et de signes neurologiques controlatéraux = syndromes
alternes
4. Bilan complémentaire :
144
En cas de diplopie récente, le bilan étiologique est prioritaire et repose sur un examen
neurologique et une imagerie cérébrale.
Une paralysie du III avec phénomènes douloureux impose, notamment, une recherche en
urgence d’un anévrisme carotidien (angioscan, artériographie carotidienne).
Toujours évoquer, surtout chez le sujet jeune présentant une paralysie du III extrinsèque
partielle et du III intrinsèque, un anévrysme intracrânien !!!!
E. Attitude thérapeutique
La prise en charge de la diplopie elle-même est différente selon la phase précoce, dans les
premiers mois, et la phase tardive.
Dans la phase tardive : la régénérescence nerveuse doit être attendue en règle 6 mois à 1 an
environ. Passé ce délai, un traitement chirurgical est envisageable pour essayer de rétablir un
parallélisme des yeux au moins en position primaire.
F. Résolution de vignette
Face à une diplopie d’apparition récente chez un jeune adulte, il faut déterminer les
circonstances de survenue (notion de trauma, fatigue,…) et les éventuels signes associés
(céphalées, nausées, vertiges, T°, douleur, ophtalmoplégie, ptosis, signes d’hyperthyroïdie,
signes neuro,…).
L’examen ophtalmologique sera ensuite réalisé et l’examen général en fonction de l’anamnèse.
Face à une diplopie monoculaire, l’examen ophtalmo (non urgent) permettra de déterminer la
cause (cornée, iris ou cristallin).
145
G. Take home messages
Devant une diplopie binoculaire isolée, il faut rechercher notamment chez un adulte jeune :
Une tumeur : à l’origine d’1/4 des paralysies oculomotrices et demander
systématiquement des explorations neuro--radiologiques.
Une malformation vasculaire (par ex anévrisme intracrânien) notamment en cas de
paralysie du III intrinsèque et extrinsèque (paralysie partielle du III associée à des
signes pupillaires et à des douleurs) → artériographie carotidienne/angioscan en
urgence
Une SEP révélée par une paralysie oculomotrice dans 10 % des cas
une myasthénie.
146
III. O3 : Perte brutale d’acuité visuelle
Objectif d’apprentissage/Compétence : avoir une vision claire des différentes causes de perte de
vision brutale et de celles nécesssitant une prise en charge urgente
Vignette : Une femme de 80 ans se présente en urgence pour une baisse d'acuité visuelle de son œil
gauche
A. Interrogatoire
147
C. Examens complémentaires
148
D. Diagnostic différentiel
149
1. BAV brutale :
150
a) Oeil rouge et douloureux :
Kératite aiguë :
BAV accompagnée de douleurs superficielles +++ avec photophobie et blépharospasme.
Diminution de la transparence de la cornée, cercle périkératique et une ou plusieurs ulcérations
cornéennes.
Glaucome néovasculaire :
Diabète déséquilibré ou OVCR : présence de rubéose irienne à la LAF, pfs hyphéma associé.
Endophtalmie :
Contexte postop.
Hypopion, fibrine en CA visible à la LAF, hyalite présente si FO est réalisable.
Hémorragie intravitréenne :
Clinique :
BAV variable en fonction de l’importance de l’hh (pfs jusque perception lumineuse si hh
massive)
Myodysopsies si hh légère
Pluie de suie, voile rouge, myodysopsies
Principales étiologies :
Parfois claire si FO reste visible, sinon l’échographie peut orienter
151
Déchirure rétinienne compliquée ou non d’un décollement de la rétine
Traumatisme oculaire
Néovaisseaux sur rétinopathie diabétique proliférante
Occlusions ischémiques de la veine centrale de la rétine ou d’une de ses branches
Mise au point :
FO : mal visible
Echo : élimine DR ou déchirure
Clinique :
BAV pas brutale mais peut être rapidement progressive.
Douleur absente
Mise au point :
Hyalite à la LAF
MAP générale uvéite : recherche HLA-B27, ECA, Rx ou CT thorax, IDR, TPHA-VDRL, NFS,
CRP, EPP, iono
ECA augmenté, CT thorax avec ADP médiastinales, IDR ou quantiféron pour éliminer BK
si sarcoïdose
Traitement :
Corticothérapie systémique
corticothérapie locale avec mydriatiques si UAA
Pathologie assez rare (1 à 10/100 000 hab), touchant le plus souvent les adultes (H>F) > 40 ans
mais pouvant toucher des adultes jeunes également.
La rétine est vascularisée par deux circulations différentes, alimentées toutes deux par des
branches de l’artère ophtalmique :
La circulation choroïdienne qui est sous-jacente à la rétine et assure la nutrition et
l’oxygénation des couches externes (profondes) de la rétine
La circulation rétinienne proprement dite, qui est issue de l’artère centrale de la rétine
et qui vascularise les couches internes de la rétine.
152
L’arrêt circulatoire dans le territoire de l’artère centrale de la rétine entraîne des lésions
ischémiques définitives de la rétine interne en 90 minutes d'où nécessité d’un traitement
urgent!!!
Etiologies :
Artériosclérose simple
Emboles de cholestérol
Emboles plaquettaires (anomalie vasculaire ou cardiaque)
Troubles de la coagulation : SAPL, mutation facteur V de Leiden, déficience en protéine C
ou S, hypercoagulabilité suite à une leucémie/lymphome
Artérite de Horton
Dissection de la carotide
Dysplasie fibromusculaire
Drépanocytose
Lupus érythémateux systémique, polyartérite noueuse, sarcoïdose, granulomatose à
éosinophiles avec polyangéite (Churg-Strauss), polyangéite granulomateuse (Wegener)
Clinique :
BAV brutale, souvent importante. Certains patients décrivent un ou plusieurs épisodes
antérieurs d’amaurose fugace.
Pupille en mydriase aréflectique avec abolition du réflexe photomoteur direct et conservation
du réflexe consensuel.
Tableau clinique variable selon la localisation de l’occlusion en cas d’occlusion d’une branche.
Evolution et complications :
Evolution toujours défavorable ➝ atrophie papillaire
Le pronostic visuel dépend de l’atteinte de la macula et de la durée de l’ischémie.
Mise au point :
A différencier en urgence de l’artérite de Horton ➝ doser VS en urgence
FO : Peut être normal si précoce ! Rétrécissement diffus du calibre artériel avec emboles
parfois visibles. Apparition d’un oedème blanc rétinien ischémique (traduit souffrance
ischémique des couches internes de la rétine) avec aspect de rouge cerise de la macula
(car fovéa vascularisée uniquement par la choroïde et garde donc sa coloration).
Angiographie à la fluorescéine : occlusion artérielle (arrêt du flux), retard au temps de
remplissage artériel, ischémie rétinienne
Rechercher une cause emboligène : echo doppler des carotides, echo coeur, ECG à la
recherche d’une arythmie
Traitement urgentissime :
Traitement anticoagulant ou vasodilatateur par voie veineuse,
Massage du globe oculaire, acétazolamide (Diamox) en IV/per os ou paracentèse de
chambre antérieure pour diminuer la tension intra--oculaire et donc diminuer la
résistance intra-oculaire ➝ fait migrer l’embole
Prévention cardio-vasculaire et correction des FdR
153
Aspirine en prévention
Facteurs de risque :
FdR cardiovasculaires (tabagisme, HTA, diabète, hypercholestérolémie, terrain
athéromateux)
FdR d’hypertonie oculaire (rechercher glaucome chronique à angle ouvert)
Hypercoagulabilité : troubles de la coagulation, contraceptifs oraux
Hyperviscosité : 2 mécanismes : stase sur ba débit circulatoire et/ou compression de la
veine au niveau d’un croisement avec artère
Clinique : BAV très variable selon localisation de l’occlusion et en fonction de la forme clinique :
ischémique, oedémateuse (meilleur pronostic) ou mixte ➝ précisé par FO et angiographie à la
fluorescéine.
BAV en général plus progressive que dans l’OACR : vision floue, brouillée, diminution de la
sensibilité à la lumière.
Complications ophtalmo :
Oedème maculaire
Néovaisseaux par ischémie périphérique
Mise au point :
FO : oedème papillaire, hh rétiniennes disséminées, nodules cotonneux, tortuosités,
dilatations veineuses
Angiographie à la fluorescéine : vérifier périphérie et détecter zones d’ischémie ou
néovaisseaux
OCT : visualisation de l’oedème maculaire
Rechercher FdR cardiovasculaires et glaucome chronique à angle ouvert
Clinique :
154
AEG : sensation de malaise, fièvre, douleurs musculaires
Induration douloureuse et chaude de l’artère temporale avec abolition du pouls
Claudication de la mâchoire
Céphalées d’apparition récente et hypersensibilité du cuir chevelu
o Anomalies de la vision surtout perte vision d’un œil par :
o Atteinte de l’artère ophtalmique
o Occlusion de l’artère centrale de la rétine
o Neuropathie optique ischémique postérieure ou antérieure
o Ischémie cérébrale
Syndrome de Charles-Bonnet (hallucinations visuelles chez un individu sans maladie
psychiatrique)
Diplopie
Association avec pseudo-polyarthrite rhizomélique (50%)
Dissection aortique, anévrysmes
Evolution naturelle
En l’absence de traitement : autre œil atteint dans 50-‐60% des cas, jusqu’à atteinte vaisseaux
cérébraux entraînant le décès
Mise au point :
FO : papille pâle et hémorragies périphériques
Biologie : Augmentation de la VS et de la CRP
Biopsie artère temporale
Echo‐doppler de l’artère temporale
Traitement : URGENT
Corticothérapie (32mg Médrol PO 3-4x/jour).
La DMLA atteint de manière sélective la macula en provoquant une dégénérescence des cellules
visuelles rétiniennes. Il existe une forme sèche (atrophique) et une forme humide
(néovasculaire ou exsudative). Les patients ayant une maladie avancée ont plus souvent une
forme humide qu’une forme sèche.
Facteurs de risque :
Âge > 70 ans
Caucasiens >>>>> Hispaniques et Chinois > Africains
HTA
Tabagisme
Alcoolisme
155
Mauvaise alimentation: alimentation saine (légumes verts et baies) est associée à un
plus faible risque de développer une DMLA
Couleur claire de l’iris
Exposition importante aux UV
Comorbidités comme des maladies cardiovasculaires (histoire d’accidents coronariens)
et possiblement les patients HIV et les patients souffrant de maladies
myéloprolifératives chroniques (thrombocythémie, myélofibrose...).
Atcd familiaux : Les facteurs génétiques jouent également un rôle dans la survenue de la
DMLA : la fréquence de la DMLA augmente dans la fratrie d’un patient atteint de la
DMLA.
Controversé : les patients ayant un atcd de chirurgie de la cataracte
Clinique :
La forme sèche s’accompagne d’une BAV progressive, jamais brutale étant donné qu’elle est
lentement progressive. Elle est donc souvent de découverte fortuite dans les formes simples.
Son évolution se fait vers l’atrophie de l’épithélium pigmentaire.
Mise au point :
FO : Présence de drusens (dépots extracellulaires sous-rétiniens), d’une atrophie de
l’épithélium pigmentaire, de détachements de l’épithélium pigmentaire et d’une
accumulation sous-rétinien de pigments de l’épithélium.
Angio à fluo : seulement si présentation atypique
Traitement :
Eviter facteurs de risque
Autosurveillance métamorphopsies
Vitamines antioxydantes (vitamine C, E, lutéine, zeaxanthine, cuivre, zinc) afin de
ralentir l'évolution (inutile dans la prévention)
Efficacité DHA et EPA controversée… sinon abstinence thérapeutique.
Attention! Compléments à base de bêta-carotène sont associés au cancer du poumon, surtout
chez les fumeurs.
156
Clinique :
Signes d’alarme : métamorphopsies, BAV brutale, scotome central
Mise au point :
FO : vaste plage de remaniements pigmentaires de la macula, plage hémorragique ou
hématome sous-rétinien
Angiographie fluorescéinique : Néovaisseaux choroïdiens + fuite de fluorescéine à
travers de ceux-ci (= diffusion)
Angiographie en infrarouge au vert d’indocyanine = ICG : l’injection de vert
d’indocyanine permet dans des cas de diagnostic difficile de mieux visualiser des
vaisseaux choroïdiens pathologiques, notamment les néovaisseaux choroïdiens au cours
de la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
OCT : aide au dg initial de néovaisseaux et suivi
Traitement :
Injections intra-‐vitréennes d’anti-VEGF (urgence relative)
Vitamines anti-oxydantes et zinc comme expliqué ci-dessus.
3 étiologies principales :
DR idiopathique : sujet âgé, complication du décollement postérieur du vitré
Myopie, surtout si forte.
Complication de la chirurgie de la cataracte (DR de l’aphaque ou du pseudophaque) : 2%
des cas, parfois des années après!
Clinique
BAV rapide
Précédée de phosphènes et de myodésopsies
D’abord CV périphérique qui est altéré puis voile permanent qui s’étend jusqu’à la
macula
Mise au point :
FO: Rétine œdémateuse grise avec des plis. Vaisseaux tortueux. Rétine semble flotter
dans la cavité vitréenne (décolle en secteur ou dans son ensemble)
Echographie
Evolution
Evolution spontanée très péjorative ➝ vers extension inexorable du DR qui englobe la macula
puis la totalité de la rétine. La rétine décollée subit en qq semaines des lésions irréversibles
157
responsables d’une cécité par dysfonction des photorécepteurs suite à l’arrêt des échanges
métaboliques de l’épithélium pigmentaire rétinien des vsx choroïdiens.
La cause la plus fréquente est l’artériosclérose (= NOIA non artéritique) mais la NOIA doit
systématiquement faire rechercher une maladie de Horton (= NOIA artéritique) nécessitant une
corticothérapie par voie générale en urgence.
Clinique :
BAV unilatérale brutale le plus souvent massive, scotome altitudinal
Diminution du réflexe photomoteur direct
MAP :
FO : Oedème papillaire avec hémorragies
Déficit fasciculaire à l’examen du CV
Eliminer Horton !
Facteur de risque :
Prédisposition génétique, atcd familiaux
Corticostéroides
Hypercorticisme endogène et déséquilibres hormonaux
Personnalité type A, stress
HTA et atcd cardiovasculaires
Grossesse
Dérégulation du SNA : hyperactivité du SNA sympathique
Médicaments, drogues : sympathicomimétiques, psychotropes, anti-PDE5, anti-MEK
Troubles du rythme circadien et du sommeil
RGO, infection à Hélicobacter Pylori
158
Clinique :
BAV rapide
Vision floue, déformée. Scotome gris central ou paracentral
Evolution en général spontanément favorable mais si évolution lente ou mauvaise il faut
rechercher des néovaisseaux choroïdiens
MAP :
FO : normal ou soulèvement maculaire
Angiographie à la fluorescéine : essentiel au diagnostic et au suivi, exclure néovaisseaux
choroïdiens.
OCT : oedème maculaire
Prise en charge :
Surveillance simple en première intention et gestion des facteurs généraux et
environnementaux identifiés comme facteurs favorisants :
Exclure hypercorticisme chronique endogène (Cushing)
Terrain psychologique anxieux → PEC psychologique
Gestion FdR CV
Recherche syndrome apnée du sommeil et PEC d’éventuels troubles du sommeil
Aménagement professionnel en cas de rythme du travail irrégulier
Indications à traiter :
Persistance au delà de 4-6 mois
Récurrence ou chronicité
DSR maculaire durant > 2 mois
Atteinte bilatérale
BAV importante, selon motivation et profession du patient
Traitements :
Laser (différents types)
Photothérapie dynamique
Anti-VEGF intravitréenne en cas de néovaisseaux
Anti-aldostérone
FO visible et normal :
Etiologies :
Maladies virales
Maladies auto-immunes
Maladies démyélinisantes : sclérose en plaques
Toxique : alcool ➝ bilatéral
Clinique :
159
BAV importante unilatérale rapidement progressive (en qq jours) : scotome centrale
jusqu’à cécité monoculaire
Vision sombre et dyschromatopsie
Douleurs rétro-oculaires augmentées lors des mvts oculaires
Réflexe photomoteur direct diminué et signe de Marcus-Gunn (= déficit afférent
pupillaire relatif : au passage de l'éclairement de l'œil sain vers l'œil pathologique, on
note une dilatation symétrique des deux pupilles)
Mise au point
FO : papillite uniquement ou normal si rétro-bulbaire
Eliminer SEP (IRM )
Eliminer cause toxique (alcool) mais alors c’est souvent bilatéral
Clinique :
Atteinte chiasmatique : hémianopsie bitemporale d’installation progressive.
La cause étant le plus souvent une compression d’origine tumoral
Atteinte des voies optiques rétrochiasmatiques : hémianopsie ou une quadranopsie
latérale homonyme.
o Si installation brutale → vasculaire.
o Si installation progressive → tumoral.
Etiologies :
Unilatérale (fugace) : pathologie carotidienne (avec aphasie, hémiparésie, troubles
sensitifs)
Bilatérale : œdème papillaire, insuffisance vertébro-basilaire, hypoTA, HTA, arythmies
cardiaques
Clinique :
Disparition totale de la vision, d’apparition aiguë, d’une durée de qq minutes et spontanément
résolutive.
Mise au point
Urgence diagnostique car risque de survenue d’une OACR constituée ou d’un AVC ischémique.
FO pour rechercher un embole rétinien.
Rechercher un athérome carotidien (écho doppler des carotides) ou une cardiopathie
emboligène (écho coeur).
Insuffisance vertébrobasilaire :
160
Amaurose transitoire bilatérale, de durée brève, peut traduire une ischémie dans le territoire
vertébrobasilaire.
Éclipses visuelles
Caractérisées par un flou visuel aux changements de position, durant qq secondes.
Elles accompagnent l’oedème papillaire de l’hypertension intracrânienne
Migraine ophtalmique
Clinique :
Bilatéral
Scotomes scintillants accompagnés de phosphènes parfois colorés, s’étendant
progressivement à un hémichamp visuel.
Régresse en 15-20 min, laissant place à une céphalée pulsatile dans l’heure, volontiers
hémicrânienne et controlatérale.
Céphalées parfois accompagnées de nausées, de vomissements et de paresthésies. Dans
certains cas, le scotome scintillant est isolé, sans céphalée.
3. BAV progressive :
Cataracte
Glaucome chronique à angle ouvert
Affections rétiniennes : dystrophies rétiniennes héréditaires (maculopathies
héréditaires et dystrophies rétiniennes héréditaires périphériques (rétinopathies
pigmentaires)), membranes épi- ou prémaculaires et trous maculaires, DMLA, oedèmes
maculaires, maculopathies toxiques aux antipaludéens de synthèse
161
4. Altérations du champ visuel
Anomalies du CV au cours d’affections rétiniennes : scotomes centraux (atteinte du point
de fixation ➝ BAV +++) ou paracentraux (atteinte de la rétine centrale respectant la
périphérie) : DMLA
Déficits périphériques du CV lors d’atteintes rétiniennes siégeant ou débutant en
périphérie : décollement de la rétine rhegmatogène, rétinopathie pigmentaire
E. Vignette clinique :
Une femme de 80 ans se présente en urgence pour une baisse d'acuité visuelle de son œil gauche
Anamnèse
Examen physique
Examens complémentaires
162
Cécité monoculaire transitoire
Artérite de Horton
o Rétinopathie :
DR rhegmatogène
Rétinopathie hypertensive sévère
o Neuropathie :
Oedème papillaire : NOIAA (penser à Horton), compression nerf optique,
rétinopathie hypertensive
Papille normale : NORB (SEP ou toxique), traumatisme du nerf optique,
tumeur (IRM orbitaire)
o Dégénératif :
Néovaisseaux sous-maculaires sur DMLA ou myopie forte
o Vitré :
Hémorragie du vitré
o Migraine avec aura
F. Points clés
L’approche d’une BAV doit comporter d’abord une analyse sémiologique, considérant
notamment son caractère uni- ou bilatéral, aigu ou chronique.
Les principales causes génétiques sont la rétinopathie pigmentaire (atteinte périph initiale) et la
maladie de Stargardt (atteinte centrale initiale).
La macula peut être altérée par une DMLA mais aussi par des lésions de trou maculaire, de
membrane épirétinienne ou de maculopathie toxique, notamment aux antipaludéens de
synthèse.
Les atteintes du CV orientent vers:
une atteinte du pôle postérieur en cas de scotome central
lésion du nerf optique en cas de scotome altitudinal, arciforme ou caecocentral
une lésion chiasmatique en cas d’hémianopsie bitemporale
une lésion rétrochiasmatique en cas d’atteinte d’un hémichamp symétrique sur les deux
yeux.
Il faut penser à considérer toutes les pathologies possibles, dans un raisonnement anatomique :
cornée, uvée, vitré, rétine, nerf optique, voies visuelles et cerveau.
Il faut hiérarchiser les diagnostics possibles dans un raisonnement nosologique : pathologies
uni ou bilatérales, signes associés, contexte de survenue.
Les techniques des stratégie chirurgicale du décollement de rétine sont des deux types :
association cryothérapie/indentation ou association vitrectomie/laser/gaz ou silicone.
163
IV. O4 : œil rouge
Vignette : Un homme de 21 ans se plaint d'avoir l'œil gauche rouge depuis 3 jours
A. Epidémiologie
L’œil rouge est un motif fréquent de consultation en ophtalmologie. Il est important de savoir
différencier une pathologie bénigne d’une pathologie grave menaçant la fonction visuelle
(glaucome aigu par fermeture de l’angle, kératite aiguë, uvéite, corps étranger intraoculaire).
B. Diagnostics différentiels
œil rouge et/ou douloureux = atteinte du segment antérieur de l’œil : conjonctive, sclère,
cornée, chambre antérieure et angle irido-cornéen
baisse acuité visuelle (BAV) = atteinte des structures de l’axe visuel : cornée, chambre
antérieure, cristallin, vitré, macula et nerf optique.
Hémorragie sous-conjonctivale :
Hémorragie en nappe parfois impressionnante mais sans aucune douleur, fréquent chez les
personnes âgées avec HTA et/ou avec traitement anticoagulant. Régresse spontanément.
Rechercher une HTA ou doser l’INR si AVK.
Sclérite
164
Conjonctivite
Rougeur + prurit
3 origines possibles :
Syndrome de Sjogren
Sensation de grains de sable avec rougeur bilatérale. Survient suite à une sécrétion insuffisante
de larmes.
Test de Schirmer à réaliser ( <5mm = positif). A traiter avec des larmes artificielles.
Kératite
Signe une atteinte de la cornée avec ulcérations. Rougeur et douleur s’accompagnant d’une BAV
variable. Photophobie et blépharospasme fréquents.
Se diagnostique via test à la fluorescéine qui met en évidence les ulcérations de la cornée.
165
Par mal-occlusion palpébrale : typique en cas de paralysie faciale ou de patients intubés
à l’USI
Uvéite
Uvéite antérieure
Uvéite postérieure :
Étiologies : Toxoplasmose et CM
Traitement : Urgence, risque de cécité! A hospitaliser et chercher l’étiologie. Start
traitement IV ou per os.
Nb. Existe aussi des glaucomes néovasculaires par invasion de néovaisseaux de l’angle irido-
cornéen. Ici le blocage est trabéculaire (assurant la filtration de l'humeur aqueuse en dehors de
l'œil) et non pupillaire. Survient chez des personnes avec une ischémie rétinienne chronique (
rétinopathie diabétique par ex). Traitement identique mais pas d’iridotomie mais trabéculotomie +
traitement étiologique
166
Corps étranger
Patch occlusif + référer d’urgence à l’ophtalmologue
167
V. O5 : corps étrangers dans l’œil
A. Epidémiologie
Les CE sont un des motifs les plus fréquents de consultation d’urgence en ophtalmologie. Face à
une suspicion de CE oculaire, distinguer les corps étrangers extra-oculaires (CEEO) et les corps
B. Définition/physiopathologie
Corps étrangers extra-oculaires (CEEO) : faible énergie cinétique ne pénètre pas (Coin
de feuille , Branche d’arbre, Eclat métallique (ou non métallique) , Poussière , Coup
d’ongle ) : provoque des petits traumatismes superficiels voir une érosion de cornée (
Signe de Seidel : écoulement de l’Humeur aqueuse par la plaie, ce qui indique une
perforation de cornée).
Plaies perforantes par corps étrangers intra-oculaires (CEIO): Souvent dans un contexte
particulier : ➝ 2 grandes étiologies :
o arme à feu : accident de chasse ou rixe par pistolet à grenaille.
o accident du travail ou de bricolage par éclat métallique en provenance de
marteau + burin (éclats en général inférieurs ou égaux à 1 mm).
C. Facteurs de risque
D. Clinique :
Anamnèse :
168
CEIO : Accident de travail ou domestique plus important
Symptômes :
CEEO :
o Sensation de corps étranger, de grain de sable dans l’œil.
o Douleur exquise, souvent localisé
o Photophobie (si kératite associée)
o Sécrétions sales si le CE est ancien
CEIO:
o Apparition brutale d’une douleur exquise
o Photophobie et vision trouble peuvent parfois être rencontrées.
o Mais : le trauma ou passage du CE en IO peuvent parfois être asymptomatiques et
passer inaperçus
Examen clinique :
CEEO :
o Hyperhémie conjonctivale (=œil rouge)
o Larmoiement
o Baisse d’acuité visuelle (si au milieu de la cornée)
o Souvent le CE conjonctival ou cornéen est directement visible à la lampe à fente
o Vérifier l’absence d’un C.E. sous la paupière en l’éversant. (!! Très important !)
CEIO : peut être difficile à voir car la porte d’entrée est souvent punctiforme minime :
chercher attentivement une porte d’entrée avec effraction cornéenne (signe de Seidel :
écoulement d’HA suite à la rupture de la cornée)), et les séquelles de trajet (un trou dans
l’iris, un trajet cristallinien), parfois une hémorragie du vitré et une cataracte.
L’hypotonie accompagne parfois une perforation oculaire minime. CEIO méconnu (rare
de nos jours) : y penser devant une cataracte unilatérale du sujet jeune : Rx de l’orbite
surtout si on trouve des signes de sidérose oculaire (l’objet rouillé !) ou de chalcose
oculaire (l’objet en cuivre s’est oxydé : anneau de Kaiser-Fleischer et cataracte en fleur
de tournesol unilatérale, comme la maladie de Wilson)
E. Diagnostiques différentiels
F. Démarche diagnostique
Examens complémentaires :
CEEO : examen de l’œil imbibé de Fluorescéine à la lampe bleue marque les zones
désépithélialisées et met ainsi en évidence une éventuelle plaie de cornée associée
CEIO : importance médicolégale de la RX : réaliser une RX de l’orbite f+p afin de
confirmer la présence du CEIO : Risque de réaction chimique dans l’œil si CE en Fer ou
Cuivre (non- aimantable) reste en place.
169
G. Attitude thérapeutique
1. CEEO :
Exérèse du CE :
Après retrait CE :
Pas de guérison à 24 H
Abrasion liée au port de verres de contact (risque abcès de cornée)
Développement d’infiltrat blanc
Remarques : problèmes à long terme éventuel: érosion récidivante (douleurs le matin, sans
cause apparente : le simple fait d’ouvrir l’œil ré-ouvre la brèche)
2. CEIO :
Couverture antibiotique PO (quinolones)
Antibiotiques en collyre éventuellement, PAS en onguent
Pansement oculaire + Antidouleurs PO SN
en charge par l’ophtalmologue en urgence : URGENCE chirurgicale ophtalmologique (à
opérer d’urgence si patient à jeun, sinon, comme dans toute chirurgie non vitale, on
attend la vacuité gastrique c’est-à-dire 6 heures)
! Si rupture oculaire ! :
170
H. Résolution de la vignette :
Examen de l’œil :
A la lampe à fente : Recherche d’un corps étranger ou d’une érosion : examiner cornée,
conjonctive, culs-de-sac conjonctivaux inf& sup. (retourner la paupière sup)
Rechercher un point ou trajet de perforation. Examiner iris, angle irido- cornéen,
chambre antérieure
Test à la fluorescéine + lumière bleue : recherche d’érosion cornéenne ou d’un abcès de
cornée
Si toujours rien, ou si CEIO visualisé/suspecté, réaliser une RX de l’orbite ( ! médico-
légale !)
Traitement :
171
VI. O6 : Strabisme
Vignette : Un enfant de 3 ans est amené en urgence par sa mêre parcqu'elle à l'impression qu'il
louche par moment
A. Epidémiologie
Fréquent ➝ 4 % de la population
B. Définition/physiopathologie :
Strabisme horizontal :
En temps normal une image se projettes sur des points « complémentaires » (= « points rétiniens
correspondants ») sur chacune des 2 rétines, c’est ce qu’on appelle la « correspondance
172
sensorielle » de la rétine. Si le parallélisme des deux yeux disparaît, un objet fixé par la macula
d’un œil sera fixé par une zone extra-maculaire de l’autre œil ; c’est la «correspondance
rétinienne anormale » :
2. Types de strabismes :
(une fois éliminé un strabisme secondaire à une amblyopie organique (cf plus bas))
Jusqu’à 3 mois, un strabisme banal et régressif est fréquent (immaturité visuelle) Prévenir les
parents que si la déviation (souvent en ésotropie) est intermittente, alternante (tantôt un œil,
tantôt l’autre) et minime, il s’agit le plus souvent d’un retard dans l’acquisition de
l’oculomotricité et que tout doit rentrer dans l’ordre rapidement
Strabisme précoce :
Strabisme accomodatif :
Strabisme intermittent :
Entre 2 et 6 ans
Lors de fatigue, inattention visuelle, rêverie, traitement sédatifs, ...
Bon pronostic
Traitement par port de prismes ± chir
173
Microstrabisme:
C’est une déviation d’angle très faible. (Très amblyogène car passe svt inaperçu.)
C. Facteurs de risque :
si présents ➝ consultation ophtalmo avant un an
Problème à l’accouchement :
Prématurité
Troubles neurologiques
Amétropies
Hérédité (strabisme tardif accommodatif. Si présent enfant à risque dépistage
systématique)
D. Clinique :
1. Anamnèse :
Hétéro-anamnèse des parents
Caractériser le strabisme : Le mode d’apparition (progressif, brutal, intermittent,
contemporain d’un problème général ?)
Le type de déviation (dedans, dehors) et de fixation (un seul œil, alternant ?)
o Demander des photos : ancienneté du strabisme, leucocorie au flash
o Traitement(s) déjà effectué(s) : Rééducation orthoptique ? Traitement de
l’amblyopie ? Chirurgie ?
2. Inspection :
Epicanthus ?
Dysmorphies ?
Signes de mauvaise acuité visuelle ? (errance du regard, absence d’attraction visuelle, ...)
Port de tête : torticolis associé ?
Nystagmus associé ?
Morphologie de l’oeil (paupières, globes, conjonctives, iris, pupille)
Leucocorie? = obstacle entre rétine et cornée, se présentant comme une masse
blanchâtre obturant la pupille. !! Toujours pathologique ! Souvent signe de : Cataracte
congénitale - Rétinoblastome- Anomalie du vitré.
3. Examen :
Evaluer la motricité oculaire Evaluation des reflets cornéens :
Points + : praticable chez le nourrisson
Points - : imprécis, faux + : épicanthus / faux - : microstrabismes
Cover test : on cache alternativement chaque œil.
174
E. Diagnostiques différentiels
Principalement l’épicanthus (replis exagéré des paupières dans l’angle du nez, parfois
bilatéral) : peut faire croire à un strabisme convergent mais ici le reflet pupillaire est
centré. Fréquent chez le nourrisson, parfois familial (regarder les parents) et diminue
spontanément avec l’âge
Les hétérophories = « tendance à loucher » : tendance à la déviation des axes visuels, qui
est maintenue latente par le mécanisme de fusion. Parfois responsables de signes
fonctionnels à type de céphalées, vertiges, douleurs oculaires, gêne à la lecture, à la
conduite surtout nocturne...
Surtout, il convient d’éliminer une cause organique au strabisme et ceci rapidement +++
Tout strabisme (au-delà de 3 mois surtout) devra bénéficier d’un examen
ophtalmologique complet (LAF, et surtout examen des FO dilatés+++) afin d’éliminer
une cause organique responsable d’une amblyopie organique unilatérale (ou parfois
bilatérale) et donc d’une déviation strabique secondaire
o Rétinoblastome : tumeur maligne du FO, parfois héréditaire (DA), parfois
bilatérale.
o Cataracte congénitale.
o Toxoplasmose congénitale maculaire : foyer choriorétinien blanchâtre au FO.
o Gliome du nerf optique(tumeur bénigne mais gravissime) : papille décolorée au
FO, parfois bilatéral.
En cas de doute ou d’examen difficile, un examen sous anesthésie générale sera pratiqué
après accord des parents.
F. Démarche diagnostique
Etude de la réfraction
Evaluation de l’acuité visuelle de chaque œil (dépistage de l’amblyopie)
Examen à la lampe à fente
Fond d’œil
G. Attitude thérapeutique
175
Si strabisme dû à un trouble de l’accommodation prescription de lunettes adaptées
avec ou sans prismes
Dernière possibilité, après avoir tenté l’approche médicale ou clinique : chirurgie de
repositionnement des muscles orbitaires (surtout à visée esthétique). Elle ne se pratique
qu’une fois l’amblyopie corrigée ! Nécessite parfois plusieurs interventions pour
atteindre la rectitude.
H. Résolution de vignette :
Un enfant de 3 ans est amené en urgence par sa mêre parcqu'elle à l'impression qu'il louche par
moment
Anamnèse : ATCD familiaux (strabisme ou gros défaut d’AV dans les proches ?),
personnels (prématuré ?) Constant ou intermittent ? Facteurs déclencheurs ? Horaire
diurne du strabisme ? Baisse d’acuité visuelle ? Relation avec la fatigue ? Angle de
déviation constant ou variable ?
Examen clinique : leucorie ? Mouvements oculaires ? Objectiver strabisme : reflets
cornéens Caractériser strabisme : cover-test. Mesure acuité visuelle bilatérale. Signes
associés : torticolis ?
Référer sans attendre à l’ophtalmo
Rassurer maman car prise en charge encore assez précoce s’il présente de l’amblyopie
(trop tard après 10 ans). Traitement simple mais contraignant par cache et lunettes
adaptées. Chirurgie pas à l’ordre du jour car probablement lié à la fatigue et le trouble
d’accommodation qu’elle entraîne le soir, expliquant la baisse d’acuité visuelle et le
strabisme transitoires.
Donc :Le strabisme est une pathologie fréquente, d’étiologie souvent obscure (sauf
strabisme accommodatif).
Avant 3 mois, un strabisme minime, intermittent et alternant ne doit pas inquiéter.
Il faut absolument éliminer une cause organique.
Traitement est triple : correction optique adaptée, lutte contre l’amblyopie fonctionnelle
par occlusion du bon œil, chirurgie parfois mais pas toujours
176
VII. O7 : Ptosis
Vignette : Un homme de 28 ans se plaint d'avoir la paupière droite plus basse. Il ne sait pas depuis
quant
A. Définition et physiopathologie :
Le ptosis est une chute de la paupière supérieure (uni- ou bilatérale). Il est soit congénital (la
plupart des cas), soit acquis.
B. Conséquences du ptosis :
Chez l’enfant : risque d’amblyopie (si obstruction visuelle), trouble de la réfraction
(surtout astigmatisme se compliquant d’une amblyopie
Chez les adultes : fatigue visuelle (à la lecture), céphalée (< élévation compensatoire
réflexe des sourcils), préjudice esthétique.
Autres conséquences selon la pathologie causant le ptosis.
Signes cliniques :
Traitement :
177
Chirurgie : en âge préscolaire, plus tôt si risque d’amblyopie :
Résection du releveur de la paupière supérieure et avancement
Suspension frontale
2. Syndrome de Claude-Bernard-Horner
Atteinte du sympathique qui affecte le dilatateur de la pupille, le muscle de Müller et les glandes
sudoripares.
60% des dissection de l’artère carotide interne sont accompagnées d’un syndrome de CBH.
Dans ce cas le ptosis est accompagné par une douleur homolatérale, acouphène, …
Signes cliniques:
La paralysie du nerf III (nerf oculaire commun) peut être due à des causes multiples :
mononeuropathie ischémique (diabète, HTA, athérome, maladie de Horton), anévrysme de
l’artère communicante postérieure, pathologie du sinus caverneux ou de l’orbite (tumeur,
compression, inflammation de Tolosa Hunt, …) ou à une migraine ophtalmoplégique.
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Remarque : La survenue d'un ptosis de façon aiguë doit faire rechercher une pathologie
vasculaire engageant le pronostic vital : paralysie du III (suspicion de rupture d'anévrysme) ou
syndrome de Claude Bernard-Horner par lésion du sympathique cervical (suspicion de
dissection carotidienne).
4. Myasténie
La myasthénie est une maladie autoimmune causée par des anticorps dirigés contre la jonction
neuromusculaire qui provoque une faiblesse et une fatigabilité de la striée.
Signes cliniques :
Diagnostic :
Interrogatoire et tests :
o Test à la glace : le ptosis s’améliore lorsqu’un glaçon est posé 2 minutes sur la
paupière
o Test au Tensilon (anticholinestérasique) : le ptosis ou la diplopie s’améliorent
après injection d’édrophonium
Electromyographie : décrément
Recherche de signes systémiques, thymomes, dosage des anticorps anti-récepteur à
l’acétylcholine.
D. Démarche diagnostique :
1. Anamnèse :
2. Examen clinique :
Inspection : Myosis VS mydriase ? Enophtalmie VS exophtalmie ? Vasodilatation cutanée
? Modification du pli palpébral ? Trauma/oedème de la paupière sup ?
Palpation : Anhydrose ? Artères temporales indurées/douloureuses ?
Tests : Motilité oculaire (ophtalmoplégie ?), accommodation, réflexe photomoteur,
acuité visuelle, champ visuel, test du glaçon, test aux anticholinestérasiques, signe du tic
de Cogan ?
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Angio-RMN ?
Echodoppler des carotides ?
Rx/CTthorax ? CT crâne ?
EMG du RPS ?
Dosage des Ac anti‐R à l’Ach ?
E. Attitude thérapeutique :
Etiologique si possible
Si irréversible : chirurgie ➝ 2 méthodes :
o Raccourcissement ou plicature du muscle releveur
o Suspension de la paupière aux muscles frontaux
F. Résolution de la vignette :
Un homme de 28 ans se plaint d'avoir la paupière droite plus basse. Il ne sait pas depuis quant
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Objectif d’apprentissage/Compétence : connaître les médicaments pouvant potentiellement avoir
des effets secondaire oculaire sévère et le type d'atteinte. Effets généraux des topiques oculaires.
Vignette : Un patient est traité par son interniste avec des hautes doses de medrol. Il dit avoir lu sur
la notice qu'il y à un risque potentiel pour la vision. Qu'en est il ?
A. Rappel théorique :
Les effets secondaires ophtalmologiques de médicaments pris par voie générale sont
principalement de type irritatifs ou visuels. La plupart du temps, ils sont précoces, bénins et
transitoires, disparaissant à l’arrêt du traitement. Mais il existe également des effets secondaires
tardifs, qui passent au départ inaperçu, et se révèlent plus tard irréversibles. Les médicaments
les plus fréquemment utilisés et responsables d’effets secondaires ophtalmologiques sont le
Roaccutane®, les pilules contraceptives, les chimiothérapies, les corticostéroïdes, les
psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs), antibiotiques, antituberculeux et antipaludéens
de synthèse (Plaquenil).
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3. Anti-paludéens de synthèse = (Hydroxy)chloroquine
2 indications principales :
4. Corticoïdes
5. Phénothiazine (anti-psychotiques).
6. Antituberculeux
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Ethambutol : Dose‐dép. Démyélinisation du chiasma optique évoluant en névrite optique
➝ trouble de la vision des couleurs et une baisse de l’acuité visuelle. Bilan
préthérapeutique : relevé de l'acuité visuelle, examen des papilles optiques, test de la
vision descouleurs. À renouveler au 15e jour puis à 2 mois puis tous les 2 mois. Toxicité
majorée qd associé à INH ?
Isoniazide (INH) : névrite optique (plusieurs mois de tmt), majorée si carence Zn.
Rifampicine : coloration de la conjonctive
Effets secondaires oculaires : spasme de l’accommodation trouble de la vision de loin chez les
jeunes (pas personnes âgées car presbytes = perte de l’accommodation)
Dépôts de CIC dans la rétine ➝ rétinopathie ischémique (> 60% des cas !!)
12. Chimiothérapie :
Thérapie moléculaire ciblée (inhibiteur EGFR, inhibiteur point de contrôle immunitaire,
tamoxifène, …) : sécheresse oculaire, atteinte segment antérieur (érosions cornéennes,
trichomégalie des cils, la kératite), la conjonctivite, la dermatite des paupières et la
blépharite, OVCR, uvéite, rétinopathie (œdème maculaire, … avec baisse de l’acuité
visuelle), … Ces différentes lésions peuvent survenir selon la molécule utilisée.
Chimiothérapie traditionnelle : Cataracte, inflammation des paupière, œdème maculaire
cystoïde, neuropathie optique, kératite, conjonctivite, … Selon la molécule utilisée.
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C. Traitements oculaires (collyre) à E2 systémiques :
1. Β-bloquants
Attention : 80% de la dose instillée dans l’œil est réabsorbée au niveau systémique ! E2
systémiques semblables à un traitement systémique (vasoconstricteur, chronotrope négatif
et bronchoconstricteur) ➝ mêmes CI (asthme et BPCO, bloc auriculo ventriculaire de haut
degré ou bradycardie, insuffisance cardiaque,…➝ bien interroger le sujet avant de prescrire
et vérifier que pas un pouls lent. Si doute avis pneumo ou cardiologique (avec ECG)…)
Effets secondaires :
2. Sympathicomimétiques :
3. Analogues des PG
Bronchoconstriction
MAP (menace accouchement prématuré) si donnés au 3è trimestre ➝ CI
4. Parasympathicolytiques
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Tachycardie chez personne âgée
Sécheresse buccale < effet anticholinergique
5. Corticoïdes locaux
Effets secondaires systémiques : négligeables, pfs modification du taux endogène de cortisol sans
conséquence.
6. ATB locaux
(ex : Chloramphénicol)
E. Résolution de vignette :
Un patient est traité par son interniste avec des hautes doses de médrol. Il dit avoir lu sur la notice
qu'il y a un risque potentiel pour la vision. Qu'en est-il ?
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