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REPUBLIQUE TUNISIENNE

MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE

OFFICE NATIONAL DE LA FAMILLE ET DE LA POPULATION

GUIDE DE PREVENTION

DES INFECTIONS LIEES AUX SOINS

EN MEDECINE DENTAIRE

ET EN STOMATOLOGIE

Année 2008

CENTRE DE FORMATION INTERNATIONALE ET DE RECHERCHE


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SOMMAIRE

INTRODUCTION ........................................................ 12

Chapitre Premier :
LE RISQUE INFECTIEUX AU CABINET DENTAIRE ......... 15

I- LE CYCLE GENERAL DE TRANSMISSION INFECTIEUSE . . . . . . . .17

A. Les agents infectieux ............................................. 17


B. Les modes de transmission ....................................... 20
C. L’hôte réceptif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

II- LES ACCIDENTS EXPOSANT AU SANG (AES) ................... 22

III- PRINCIPALES MALADIES INFECTIEUSES TRANSMISSIBLES


AU CABINET DENTAIRE ............................................ 24

Chapitre Deux :
LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LA TRANSMISSION
INFECTIEUSE AU CABINET DENTAIRE .............................. 27

I- CONSIDERATIONS GENERALES .................................... 29

II- ORGANISATION DANS L’ESPACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

A. La conception générale de l’aménagement


du cabinet dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
B. L’affectation des locaux ........................................... 32
C. Les matériaux de revêtement .................................... 34
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D. Le traitement de l’air .............................................. 36


E. Le mobilier ......................................................... 36
F. Les champs protecteurs ............................................ 37
G. Les salles de traitement ........................................... 37
H. L’unité de stérilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

III - ORGANISATION DANS LE TEMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

IV - PROTECTION DES PERSONNES ................................. 43


A. Les précautions vis à vis des patients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
B. La vaccination du personnel ...................................... 44
C. L’hygiène des mains ............................................... 44
D. La tenue professionnelle .......................................... 49
E. La prévention des AES ............................................ 53
F. L’asepsie générale de l’acte dentaire .............................. 56
G. Les précautions complémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

V - LES EQUIPEMENTS DU CABINET DENTAIRE ................... 61

VI - L’ENTRETIEN DES EQUIPEMENTS ............................... 65


A. L’unit dentaire ..................................................... 65
B. Les films radiographiques et les matériaux d'empreinte et
de prothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

VII - L’ENTRETIEN DU MATERIEL DE SOIN ......................... 67


A. Les dispositifs médicaux .......................................... 67
B. La classification des dispositifs selon les niveaux du
risque infectieux ...................................................... 67
C. La stérilisation des matériels de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

D. Les traitements des dispositifs thermosensibles ................ 80


E. Les mesures particulières à certains dispositifs ................. 81
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VIII- L’ENTRETIEN DES LOCAUX ET SURFACES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

IX - LES BONNES PRATIQUES D’UTILISATION DES PRODUITS


DESINFECTANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

A. Les indications générales ......................................... 87


B. Le niveau d’efficacité ............................................. 87
C. Les mises en garde de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .89

D. L’entreposage et l’élimination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .89

X - LA GESTION DES DECHETS DE SOINS DENTAIRES .......... 91


A. La typologie des déchets .......................................... 91
B. Le tri et le conditionnement des déchets au cabinet ............. 92
C. Le stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

D. Le transport ........................................................ 93
E. L’élimination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

F. Le cas des déchets d’amalgame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

G. Le cas des objets piquants, coupants et tranchants (OPCT) . . . . . 95

XI - CAS PARTICULIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

A. L’hygiène au laboratoire de prothèses dentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

B- La chirurgie dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

C- L’hygiène de la chambre noire et de la radiographie . . . . . . . . . . . . 98

D- L’utilisation de matériel d’origine biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

CONCLUSION ........................................................... 101

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

ANNEXES ............................................................. 107


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.
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Le présent guide est élaboré par le Centre de Formation internationale

et de Recherche sous la direction du professeur Nebiha Gueddana.

Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national

intitulé « Appui au partenariat et au renforcement de la riposte à la menace

d’extension du VIH/SIDA en Tunisie».

Il est destiné essentiellement aux praticiens de médecine dentaire qui sont

appelés à veiller à ce que toutes les mesures de prévention soient appliquées de

façon adéquate.

Le document comprend des chapitres relatifs aux risques de transmission

infectieuse au cabinet dentaire et à la prévention de ces risques. Outre le texte,

le document contient des encadrés et des annexes qui permettent à son

utilisateur de bien assimiler le contenu. Les professionnels concernés

trouveront dans ce manuel des outils leur permettant de mettre en application

les mesures de prévention nécessaires.


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CONSULTANT NATIONAL
Dr. Lamine DHIDAH
Maître de Conférence Agrégé en Médecine Préventive et Communautaire à la
faculté de Médecine de Sousse,
Chef du Service d’Hygiène Hospitalière au CHU Sahloul de Sousse.
COMITE DE LECTURE
L’auteur tient à remercier :
• Le président et les membres du conseil national de l’ordre des médecins dentistes
• Dr Féthi MAATOUK, professeur à la Faculté de Médecine Dentaire de Monastir,
• Dr Ridha HAMZA, chef du Service Régional d’Hygiène du Milieu et de la
Protection de l’Environnement de Bizerte.
• Dr Sihem Bellalouna, sous directrice au centre de formation internationale et de
recherche ONFP.
• Dr Rim Essghairi, coordinatrice nationale du programme fonds mondial
qui ont bien voulu lire et corriger le manuscrit.

COORDINATION
• Dr Sihem Bellalouna

Pour l’élaboration de ce guide, l’auteur s’est basé sur plusieurs références et en particulier:
• Guidelines for Infection Control in Dental Health-Care Settings - 2003
National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion
James S. Marks, William R. Maas.
• Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en
stomatologie. Deuxième Edition - juillet 2006
Comité technique national des infections nosocomiales et des infections lieés aux
soins.
Ministère Français de la santé et des solidarités
• Guide pratique de l’antisepsie et de la désinfection
Fleurette J., Freney J., Reverdy M.E., Tissot Guerraz F.
Editions ESKA, 1997
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• Recommandations pour la prévention du risque infectieux au niveau des


cabinets dentaires en milieu hospitalier
CCLIN SO - Version 1 - Octobre 1996
• Liste positive des produits désinfectants dentaires
Groupe de travail commun SFHH - ADF
(présidé par Samuel KLEINFINGER) - 2006-2007.

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INTRODUCTION

La fréquence des anciennes et nouvelles maladies infectieuses et les particularités


épidémiologiques de leurs agents (bactéries résistantes, virus, prions) surtout chez les
populations fragilisées fait de la sécurité des soins une exigence majeure. La qualité
des soins nécessite la mise en place et l’organisation de systèmes de vigilance et de
contrôle qui visent à assurer la sécurité des patients et des professionnels dans le
cadre des obligations légales, réglementaires et déontologiques. La gestion du risque
infectieux et les actions de lutte contre les infections nosocomiales appelées
actuellement infections associées aux soins (IAS), sont des éléments fondamentaux
dans la vie d’un établissement de soin. Elles nécessitent la mise en place de structures
et de programmes qui impliquent tous les partenaires.

Malgré que son importance quantitative ne soit pas bien évaluée, le risque
infectieux existe bien dans les cabinets dentaires. Les soins prodigués par les
praticiens en médecine dentaire et stomatologie comportent des particularités. Ils sont
pratiqués dans un site fortement vascularisé et naturellement septique. Le praticien
utilise des instruments complexes pour des actes invasifs avec une importante
exposition au sang et à divers produits biologiques. Au cabinet dentaire, la prévention
des infections est une préoccupation majeure des professionnels.

Les maladies infectieuses et leur prévention ne sont pas un sujet nouveau mais
elles ont pris plus d’intérêt au début des années 1980. Les études et travaux qui ont
prouvé les liens entre les soins et procédures de traitement dentaires et l’exposition
des professionnels et patients au risque de transmission microbienne à partir du sang
et de la salive sont nombreux.

La présence de germes pathogènes en milieu de soins dentaires est inévitable.


Toutefois, il est possible de prévenir leur propagation et transmission par la mise en
œuvre de mécanismes visant la sensibilisation des professionnels en vue de mettre en
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œuvre des procédures de protection. Ainsi, le respect des principes de base de


l’hygiène et de l’asepsie permet de réduire ou d’éliminer plus ou moins complètement
les agents pathogènes présents sur le matériel et les surfaces et par conséquence
prévenir la transmission infectieuse et protéger le praticien, son équipe et ses patients.

Le présent guide de prévention des infections liées aux soins en médecine dentaire et en
stomatologie est destiné au personnel exerçant en odontostomatologie. Il représente
un document de base auquel peuvent se référer ces professionnels dans le cadre de la
lutte et de la prévention des infections associées aux soins. Il a pour but de présenter
des informations sur le risque de transmission infectieuse en milieu de soins dentaires
et des recommandations permettant de les prévenir.

Les objectifs spécifiques du guide sont de :

• Reconnaître les différents éléments de la chaîne de transmission infectieuse


en milieu de soins dentaires.
• Reconnaître les précautions universelles et leur importance dans la
prévention de la transmission croisée.
• Reconnaître les différentes méthodes de nettoyage, désinfection et
stérilisation des dispositifs et équipements de soins dentaires.
• Décrire les procédures de contrôle applicables à la stérilisation des
dispositifs médicaux.
• Expliquer l’importance des informations consignées sur la fiche patient.
• Reconnaître les différentes techniques d’hygiène des mains et leurs
indications.
• Identifier les principes à considérer pour la conception d’un cabinet
dentaire.
• Indiquer les besoins en matière d’équipement et de matériel dans l’objectif
de prévenir les risques de transmission infectieuse dans un cabinet dentaire.
• Reconnaître le matériel nécessaire pour la protection du personnel dentaire.
• Décrire les risques et les procédures de prévention des infections dans la
salle de traitement.
• Décrire les précautions à prendre dans le laboratoire de prothèse dentaire.

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Chapitre Premier

LE RISQUE INFECTIEUX

AU CABINET DENTAIRE
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Du fait de la nature et des particularités des soins réalisés en médecine dentaire et


en stomatologie, le risque infectieux peut être considéré comme élevé. Ce risque est
associé au nombre élevé et aux diverses variétés des germes qui peuvent se trouver
dans la cavité buccale et l'oropharynx. De plus, la forte vascularisation du milieu fait
que les praticiens et les patients sont souvent exposés au sang et aux divers produits
biologiques comme la salive et les sécrétions pharyngées. L’usage de matériel souvent
complexe lors de l’exécution de gestes invasifs entraînant souvent la formation
d’aérosols augmente l’ampleur du risque surtout que les dispositifs utilisés sont
complexes et difficiles à entretenir, nettoyer, désinfecter et stériliser.

Le médecin dentiste n’est jamais certain des antécédents et du profil infectieux de


ses patients. Il ne lui est pas toujours facile de reconnaître l’existence d’une infection
évolutive, connue ou ignorée du patient. Le même problème peut se poser concernant
la vulnérabilité et la réceptivité du patient vis à vis de certaines infections. D’où la
nécessité d’un interrogatoire, structuré et le plus poussé possible, pour obtenir le
maximum d’informations utiles pour la sécurité du praticien, du patient lui même et
celle des autres patients. L’identification et la compréhension du mécanisme et des
facteurs de transmission propres à chaque infection et à son agent responsable sont
importantes pour pouvoir prendre les précautions et mesures préventives adéquates
pour rompre le cycle et par conséquent la prévention de la transmission. Ainsi, la
prise de conscience du risque infectieux est une obligation pour le praticien et tous les
membres de son équipe.

Toutefois, et dans tous les cas, le praticien et son équipe sont appelés à se
conformer à l’application stricte des «précautions standard» pour tout patient.

Les agents infectieux conventionnels


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I - LE CYCLE GENERAL DE TRANSMISSION INFECTIEUSE

La chaîne de transmission d’une maladie infectieuse fait intervenir trois éléments


essentiels :

• un agent infectieux contenu dans un réservoir (source de l’infection) et


caractérisé par sa contagiosité, sa virulence et une taille de l’inoculum,

• un mode et une voie de transmission,


• un hôte avec une porte d’entrée et une réceptivité particulière au risque
infectieux conditionnée par son statut immunitaire.

A. Les agents infectieux

1. Les agents infectieux conventionnels

La cavité buccale offre aux microorganismes infectieux de la chaleur, de


l’humidité et de l’obscurité. C’est l’environnement idéal pour leur développement. De
plus, l’anatomie de la bouche et de l’oropharynx avec ses multiples fissures et fentes
offre des abris pour le développement des germes. En milieu de soin dentaire, les
personnes, les instruments, le matériel et les postes de travail sont toujours en contact
avec des germes infectieux et peuvent être des sources potentielles de transmission
d’infections. La survenue des infections croisées au cabinet dentaire est bien
documentée.

a. Les bactéries

Ce sont des microorganismes monocellulaires qui se reproduisent rapidement par


division. Elles peuvent être sous forme de bâtonnet (bacille), de sphère (cocci) ou de
spirale (spirille). La carie dentaire, la diphtérie, la tuberculose, la pneumonie et la
syphilis font partie des maladies d’origine bactérienne.

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b. Les virus

Ils sont sphériques, cubiques, cristallins ou élongués et vivent en parasites à


l’intérieur d’un organisme vivant. La rougeole, la variole, la grippe, la rage et
l’hépatite infectieuse font partie des maladies virales. Les virus de l’hépatite B (HBV)
et de l’immunodéficience humaine (VIH) sont transmissibles par voie hématogène.
Les virus sont plus fréquemment impliqués que les bactéries dans les infections
transmissibles en milieu de soins dentaires. Ils font l’objet des plus importantes
mesures préventives.

c. Les champignons

Les levures et moisissures sont les champignons les plus communs. Les
moisissures aident à la décomposition des matières organiques. Le muguet d’une
part, la dermatomycose et le pied d’athlète d’autre part, sont des maladies causées
respectivement par une levure ou une moisissure.

d. Les protozoaires

Ils vivent le plus souvent dans un milieu liquidien. La malaria et la dysenterie


sont des maladies dues aux protozoaires.

La multiplicité et la diversité des agents infectieux sont en rapport avec :

• la présence d'une flore commensale complexe faite de bactéries


pathogènes au niveau de l'oropharynx et de la cavité buccale (S.
pneumoniae, Streptocoque du groupe A, Staphylocoque doré,
Haemophilus influenzae, méningocoque…). La résistance de ces germes
aux antibiotiques varie d’un patient à l’autre.

• l'existence possible d'infections sous-jacentes d’origine virale (Herpes


simplex et autres virus), bactérienne (angine à Streptocoque du groupe A)
ou fongique (Candida albicans).

• l'existence d'infections à pyogènes des voies respiratoires basses (S.


pneumoniae, Mycobacterium tuberculosis).
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• la possibilité d’un portage cutané de bactéries multi résistantes aux


antibiotiques, de virus de la varicelle-zona ou de l’herpès…

La contamination de la cavité buccale, à l’occasion d’un acte invasif, par du sang


participe à l’enrichissement de la flore du cabinet par des germes sanguins comme les
virus des hépatites B, delta et C ou le VIH.

2. Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC)

Ces agents sont caractérisés par une incubation très longue (plusieurs dizaines
d’années). Il n’existe pas de test de dépistage ni de traitement et le diagnostic clinique
est difficile. La maladie de Creutzfeldt-Jacob est sporadique, rare et transmissible
mais non contagieuse. L’émergence de la nouvelle variante de cette maladie (vMCJ),
liée à la transmission à l'homme par voie alimentaire, a conduit à renforcer les
mesures préventives pour réduire le risque de transmission des ATNC lors des soins.

En matière de risque de transmission, trois catégories de patients sont à distinguer


en fonction du risque qu’ils peuvent présenter en tant que porteurs d’ATNC :

• catégorie 1 : patients sans caractéristique particulière,


• catégorie 2 : patients présentant un risque du fait qu’ils ont reçu un
traitement par l’hormone de croissance extractive avant 1988 (en France)
ou ayant des antécédents d’intervention chirurgicale avec ouverture de la
dure-mère (neurochirurgie ou exploration cérébrale invasive) avant 1995
(en France),

• catégorie 3 : patients suspects ou atteints d’encéphalite spongiforme


subaiguë transmissible (ESST) présentant des signes cliniques évocateurs
de la maladie.

Le tissu du système nerveux central, l'œil et l’hypophyse sont reconnus par leur
infectiosité élevée. Viennent ensuite le muscle, la rate et les tissus lymphoïdes. Les
nerfs périphériques sont à faible infectiosité selon l’OMS (2003). L’infectiosité de la

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pulpe n’est pas prouvée mais la proximité de ses nerfs du système nerveux central
doit faire penser au problème lors d’une pulpectomie et d’une avulsion avec
séparation des racines sur dent pulpée.

B. Les modes de transmission

Les virus à transmission sanguine (VIH, virus des hépatites B, delta, C),
représentent un risque élevé. Des travaux scientifiques ont permis de prouver
l’existence de matériel génétique des VHC, VHB et VIH sur des instruments et des
surfaces après des soins donnés à des malades porteurs du virus correspondant d’où
la possibilité de contamination croisée.

La transmission infectieuse du soignant au soigné est possible, en particulier dans


le cas du VIH et du VHB. La transmission du soigné vers les soignants est aussi bien
documentée surtout lors des accidents d’exposition au sang (AES).

Le risque d’infections respiratoires est plus élevé chez le personnel dentaire que
dans la population générale. La transmission peut avoir lieu par la toux en cas, par
exemple, de malade atteint d’une tuberculose pulmonaire ou d’une grippe. La
transmission des agents infectieux peut se faire de diverses façons :

• de patient à patient :
• directement par voie aérienne dans la salle d’attente par
exemple,

• indirectement par contact avec :


• divers produits biologiques (sang, salive, pus, sécrétions
respiratoires),

• l’environnement (appareil radio, instruments, lampe,


mobilier, air, eau de réseau),

• des instruments insuffisamment traités entre deux


patients.
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• de patient à personnel non protégé par :

• accident exposant au sang ou autres liquides biologiques,

• transmission aérienne (aérosols générés lors des soins),


• de praticien à patient lors de :

• une atteinte ou un portage d'agent infectieux (hépatite virale,


grippe),

• une faute d’asepsie par des mains souillées,


• de patient à lui-même par auto-contamination comme le cas d’une
endocardite à la suite de soins dentaires ou une infection du site opératoire,

C. L’hôte réceptif

Il s’agit de toute personne qui, à un moment donné et dans des conditions


particulières, présente une vulnérabilité particulièrement élevée vis à vis du risque
infectieux. Cet état est multifactoriel : insuffisance de la résistance, problème
d’immunité, hérédité, malnutrition, thérapie immunodépressive, maladies
fragilisantes, procédures thérapeutiques...

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II - LES ACCIDENTS EXPOSANT AU SANG (AES)

C’est une exposition par piqûre, coupure ou par contact d’une peau lésée ou d’une
muqueuse avec du sang ou autre liquide biologique souillé par du sang qui
représente un risque dont le niveau varie en fonction d’un certain nombre de facteurs.

Pour le virus de l’hépatite B, le risque de séroconversion varie de 5% si le sang


contaminant ne contient pas d’antigène HBe à 30% dans le cas contraire. Chez les
médecins dentistes, la prévalence des marqueurs antigéniques du VHB est de 4 à 10
fois plus élevée que dans la population générale.

Le risque de séroconversion est de 1,8% pour l’hépatite C. Le taux de prévalence


du VHC chez les praticiens serait 10 fois plus important chez les dentistes spécialisés
en chirurgie que chez les dentistes généralistes.

Le taux de séroconversion est de 0,31% pour le VIH. Selon la littérature, plusieurs


cas de séroconversion au VIH associés à des soins ont été notifiés en milieu dentaire
en juin 2005 dont 8 cas chez des chirurgiens dentistes (7 aux USA et 1 en France) et 1
chez une assistante dentaire française.

En soins dentaires, divers types d’instruments sont utilisés pour des actes de soins
différents. Les risques et l’implication dans les AES varient selon les cas. Une enquête
réalisée en 1995 aux USA a donné les résultats suivants :

Causes d’AES en soins dentaires

Causes de blessures (%)


Instruments rotatifs 37
Aiguilles d’anesthésie 30
Instruments pointus 21
Manipulations en orthodontie 6
Aiguilles de suture 3
Lames de bistouri 1
Autres 2
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Près de la moitié des actes dentaires sont faits sous anesthésie, ce qui explique
l’importance de la place des aiguilles d’anesthésie comme cause d’accidents. Ainsi, 2
accidents toutes les 1 000 heures d’exercice, 0,9 accident pour 1 000 actes de soins et
0,3 piqûre par mois ont été notifiés dans cette même étude américaine. Pour d’autres
études, les AES à risque élevé de transmission infectieuse sont surtout de type piqûres
d’aiguille après anesthésie avec aspiration (tronculaire), coupure par lame de bistouri,
blessure par élévateur ou syndesmotome lors d’une extraction ou blessure par curette
lors de traitement parodontal.

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III - PRINCIPALES MALADIES INFECTIEUSES


TRANSMISSIBLES AU CABINET DENTAIRE

A. L’hépatite virale

Il s’agit d’une inflammation aiguë du tissu hépatique qui peut débuter par des
symptômes pseudogrippaux faits de fatigue et de perte d’appétit. L’ictère survient
par la suite. La transmission peut se faire par contact avec les fluides organiques des
personnes infectées (sang, salive, sperme et sécrétions vaginales). La transmission par
une aiguille contaminée non stérilisée présente un risque particulier en milieu de soin.

B. Le tétanos,

C’est une maladie très grave causée par une spore présente dans le sol, la
poussière ou les matières fécales humaines et animales. La transmission se fait à
l’occasion d’une blessure ou une coupure de la peau causée par un instrument souillé.
La toxine produite par l’agent responsable est la cause d’une contracture et d’une
rigidité des muscles surtout au niveau de la mandibule.

C. Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)

Infection virale transmise par des fluides contaminés (sang, sperme et sécrétions
vaginales), le SIDA entraîne une déficience du système immunitaire avec fatigue,
perte de poids, herpès, diarrhée et fièvre à long terme. Il favorise aussi le
développement d’autres infections dites opportunistes.

D. Le rhume

C’est un trouble respiratoire causé par des agents viraux transmissibles par des
aérosols dentaires.

E. La pneumonie

C’est une Inflammation aiguë des poumons causée par des bactéries, virus ou
champignons.
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F. La sinusite aiguë/chronique

Elle survient, assez souvent, après un rhume et est plus fréquente chez les
personnes ayant des polypes nasaux et les gros fumeurs. Les germes responsables
peuvent être isolés dans les conduites d’eau et les aérosols contaminés.

G. La pharyngite

Inflammation de la muqueuse pharyngée, elle peut être transmise par des


aérosols dentaires.

H. La tuberculose

Le nombre de cas a augmenté au cours des dernières décennies. La maladie peut


toucher divers organes et est causée par l’inhalation de bacilles de koch pouvant se
multiplier dans les voies respiratoires basses. Les symptômes précoces sont
notamment la fatigue, la perte de poids, la fièvre et la toux. L’hémoptysie se voit dans
les cas graves.

I. La varicelle

Virose très contagieuse de l’enfant, elle se transmet par gouttelettes. Les lésions
buccales caractérisent l’infection.

J. La rubéole

C’est une infection respiratoire bénigne qui survient surtout en printemps et en


été. L’incubation est de deux à trois semaines. L’éruption cutanée au visage et au cou
caractérise la maladie mais peut passer inaperçue.

K. La rougeole

Infection respiratoire aiguë qui affecte surtout les jeunes enfants avec une
éruption cutanée au visage et au cou puis aux mains et pieds. L’incubation est de deux
à trois semaines et la durée de la maladie est d’environ une semaine.

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L. Les oreillons

L’incubation est de deux à trois semaines. Les symptômes sont faits de fièvre
accompagnée d’une inflammation douloureuse des glandes parotides. Ils se
transmettent par contact direct avec des gouttelettes de salive contenant le virus.

M. Les infections herpétiques

Elles apparaissent sous forme de lésions sur la surface cutanée de la lèvre, le palais
ou les gencives et posent des problèmes pour les professionnels dentaires.

N. Le panaris herpétique

Infection des doigts faite de vésicules douloureuses pleines de sérosité, le panaris


peut se transmettre du professionnel dentaire au patient.

O. Les infections gonococciques

Elles sont faites d’ulcérations douloureuses des lèvres, sensibles au toucher avec
un œdème des gencives et une inflammation des muqueuses.

P. La syphilis

Infection bactérienne causée par des spirochètes, la syphilis risque de se


transmettre de façon croisée à partir des lésions buccales. Dans une phase primaire,
les plaies ulcéreuses sont sources de transmission au contact d’une blessure. A la
phase secondaire, apparaissent des papules fendues aux deux extrémités de la
bouche, des lésions cutanées grisâtres crémeuses sur la langue, la voûte palatine et les
amygdales, une éruption généralisée de type morbilleux, des lésions cutanées
suintantes et la perte des cheveux. La phase tertiaire est caractérisée par des nodules
sur la langue ou au palais.
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Chapitre Deux

LA PREVENTION
ET LA LUTTE
CONTRE LA TRANSMISSION
INFECTIEUSE
AU CABINET DENTAIRE
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I - CONSIDERATIONS GENERALES

Comme le statut infectieux des patients n’est pas toujours connu, il convient de les
considérer comme s’ils présentaient tous des risques de VIH, de VHB et d’autres
pathogènes par voie hématogène. L’application des précautions universelles concerne
tous les patients. Ces mesures visent la prévention de tout risque de transmission par
du sang ou autres matières potentiellement infectieuses telles que la salive. Elles sont
déterminées par la nature de la procédure (ou de l’acte) et applicables quelque soit
l’état du patient.

D’autre part, le professionnel du cabinet dentaire devrait considérer les risques


qu’il pourrait faire courir à ses patients au cas où il présente une pathologie aiguë ou
chronique. Des informations relatives à la nature de la pathologie, son mode de
transmission et la période de sa contagiosité devraient lui être consignées. La
vaccination et le comportement hygiénique du professionnel peuvent permettre la
protection contre certaines infections (hépatite B) en le protégeant lui-même et en
contribuant à réduire la transmission aux autres.

En cas de suspicion de transmission d’ATNC lors des soins au niveau de la pulpe


dentaire, le praticien est appelé à :

• Utiliser, dans la mesure du possible, des dispositifs à usage unique,

• procéder, pour le matériel réutilisable, à une pré-désinfection et un


nettoyage soigneux ,

• réaliser une stérilisation à l’autoclave (134° pendant 18 minutes) pour


assurer une inactivation «d’efficacité importante».

Du fait que les ATNC sont très résistants aux procédés habituels de désinfection,
l’incinération en pyrolyse à température supérieure à 800°C est le seul moyen pour
l’élimination des déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI) et les

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dispositifs contaminés par du tissu de haute infectiosité. Ainsi, les soins doivent être
pratiqués en milieu hospitalier avec des dispositifs à usage unique lorsqu’il s’agit de
patients de la catégorie 3. Dans le cas de matériel réutilisable, la circulaire française du
14 mars 2001 recommande qu’il soit séquestré avant de l’incinérer si le diagnostic est
confirmé (y compris celui utilisé dans les 6 mois précédant les premiers symptômes).

En matière d’hygiène et de sécurité, la meilleure façon de former


le personnel est de lui donner le bon exemple

Savoir que tout geste représente un risque double :


• se souiller et devenir vecteur de germes,
• contaminer les malades.

PREVENTION DES INFECTIONS AU CABINET DENTAIRE

3 Objectifs
• Respecter l’asepsie des soins,
• Protéger les patients du risque infectieux,
• Se protéger et protéger son personnel,
5 Moyens
• Concevoir un cabinet ergonomique,
• Connaître et évaluer le risque infectieux,
• Maîtriser les techniques de la désinfection et de la stérilisation,
• Former et informer le personnel,
• Informer et éduquer les patients.
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II - ORGANISATION DANS L’ESPACE

Un cabinet ergonomique est conçu, construit, agencé, meublé et organisé de façon


à faciliter le travail de l’équipe. Ces qualités sont susceptibles d’aider le praticien
dentaire et son équipe à agir avec le maximum d’efficacité et d’efficience tout en
respectant les prescriptions en matière d’hygiène et d’asepsie.

A. La conception générale de l’aménagement du cabinet dentaire

L’esthétique et la fonctionnalité ne sont pas les seules conditions à respecter lors


de la conception ou de l’aménagement des locaux d’un cabinet dentaire ergonomique.
Les critères visant la prévention du risque infectieux occupent une place de plus en
plus importante. La conception d’un cabinet ergonomique, la bonne gestion du temps
et de l’espace, la nature et l’état des équipements et matériels de soin font partie de
ces critères. L'agencement des locaux et le niveau de leur entretien ont des
répercussions importantes sur la genèse ou la prévention du risque infectieux en
milieu de soins dentaires. En médecine dentaire, le respect des règles d'hygiène et
d’asepsie est fortement conditionné par l’agencement et l’utilisation des locaux.
Chaque type d’activité de soins nécessite des locaux spécifiques dans leur conception,
leur superficie... De plus, les dispositions réglementaires relatives à l’occupation des
locaux professionnels sont à prendre en considération. Toute surface contaminée peut
jouer le rôle de source potentielle et/ou de moyen de transmission croisée.
La conception d’un cabinet doit permettre à l’équipe dentaire de gérer sa fonction
et d’assurer l’adéquation des postes de travail aux critères sus mentionnés. La
séparation des salles de traitement des locaux annexes (laboratoire, stérilisation,
chambre noire) contribue à la réduction du risque de contamination croisée. A titre
d’exemple, la disposition des locaux ne doit pas obliger les patients à accéder aux
postes de soin, à partir de la salle d’attente, en passant par d’autres locaux. L’unité de
stérilisation doit être facilement accessible à partir des zones de traitement. Les

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installations techniques (compression et aspiration d’air) sont situées loin des autres
zones pour que l’équipe soignante et les patients ne soient pas gênés par le bruit.

B. L’affectation des locaux

Dans un cabinet dentaire et compte tenu du risque potentiel de contamination, le


besoin en locaux et leur disposition peuvent être présentés comme suit :
• un secteur commun pour des activités de type administratif comprenant
l’accueil, la salle d’attente et certains bureaux où le risque infectieux est
relativement faible,

• un secteur potentiellement contaminé comprenant les locaux de


traitement des dispositifs, de stockage des déchets, du matériel de ménage
et les sanitaires,

• un secteur protégé comprenant les locaux d’examen et de soins, de


conditionnement, de stérilisation et de stockage des dispositifs stériles et
des médicaments. La salle dédiée aux soins dentaires est individualisée par
rapport aux autres locaux.
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MODELE D’ORGANISATION ARCHITECTURALE


D’UN CABINET DENTAIRE DE GROUPE
D’après Jeannie Maybaum

Modèle à six postes dentaires

• Les locaux sont adaptés à leurs fonctions.


• Les salles de traitement ne sont pas proches de la réception.
• Les patients accèdent aux postes des dentistes sans passer par les
zones techniques.
• La salle du paranomique est à proximité des postes de travail et de
la chambre noire.
• L’unité de stérilisation est en position centrale par rapport aux
postes dentaire.
• Le local technique est isolé avec une entrée à part.

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C. Les matériaux de revêtement

Les matériaux poreux comme le bois, le liège ou le tissu et les meubles rembourrés
sont à éviter au profit des matières lisses et non poreuses. Les surfaces exposées
(murs, planchers, armoires et divers équipements) doivent être faciles à nettoyer et à
désinfecter. Ainsi, la moquette et les tapis sont interdits dans les zones de traitement
dentaire. Ils sont difficiles à nettoyer et peuvent héberger des germes pathogènes. Les
joints larges des carrelages peuvent abriter divers déchets et débris contenant des
micro-organismes. Un revêtement des sols fait de matériaux en couche compacte,
résistants aux produits désinfectants et aux chocs est préférable.

Pour les armoires, les paillasses, les éviers et les chariots faits de matériaux
résistants aux taches, à la décoloration, à l’humidité et aux craquelures sont
recommandés. Les extrémités pointues sont à éviter, les fissures et autres défauts de
construction sont à réparer sans délai.

Du fait qu’ils contiennent du souffre, les gants de latex peuvent tacher les
fauteuils, les meubles rembourrés, la tuyauterie et le placage des armoires.

L’efficacité de toute procédure d’entretien des revêtements est très liée à la nature
de leurs matériaux qui doivent être facilement nettoyables et désinfectables. Cela
concerne les sols, murs, plafonds, mobiliers, étagères, plans de travail, units, fauteuils,
sièges des praticiens…

• Dans les couloirs, la salle d’attente, les sanitaires et les autres locaux à
grand passage, les carrelages lessivables avec des joints de très faible
largeur sont acceptables comme revêtement des sols. Alors que pour la
salle de soins et les autres pièces techniques, les revêtements
thermoplastiques soudés à chaud avec des joints parfaitement arasés sont
préférables.

• Les faux plafonds sont déconseillés en tout milieu de soins. Au cas où ils
sont placés, les dalles doivent avoir une surface bien finie, imperméable et
lessivable. L’amiante est formellement proscrite.
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D’une façon générale, la nature de tous les revêtements et les conditions de leur
pose doivent faciliter le nettoyage et la désinfection. Ainsi :

• Le système de protection murale placé derrière les points d’eau (lavabo,


bacs, sanitaires, vidoirs…) doit permettre d’éviter la dégradation des murs;

• Les coins et recoins, les angles vifs et les joints sont à éviter en veillant à
ce que les sols soient remontés en plinthes avec gorge arrondie, les
paillasses soient en monobloc et remontées en dosseret avec gorge
arrondie, les angles des meubles soient arrondis avec des poignées
d’ouverture aux formes simples…

La zone de traitement des dispositifs médicaux est organisée de façon à éviter tout
croisement ou contact entre le matériel sale et le matériel stérile avec :

• une entrée pour la réception de l’instrumentation,

• un système de deux bacs l’un pour tremper et nettoyer, l’autre pour


rincer l’instrumentation,

• un plan de travail propre où les dispositifs sont contrôlés et emballés,

• un ou des stérilisateurs,

• un lieu de stockage des dispositifs stériles,

• un point d’eau indépendant dédié pour le lavage des mains.

La zone de stockage des déchets préalablement emballés est spécifiquement


identifiée, bien ventilée (aération naturelle ou mécanique) et protégée contre les
intempéries, la chaleur et l’intrusion d’animaux et de nuisibles. Le sol et les parois
sont faciles à lessiver de façon quotidienne et à désinfecter régulièrement.

Le local "ménage" sert à entreposer le matériel et les produits d’entretien et


éventuellement du linge sale et les sacs à déchets. Un évier à 2 bacs sert pour le
nettoyage et la désinfection de ce matériel. A défaut d’un vidoir, les eaux usées
peuvent être évacuées dans les toilettes.

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Les sanitaires sont équipés de WC et de lavabo(s) suspendu(s) pour faciliter


l’entretien du sol avec robinet à commande non manuelle, de distributeurs de savon
liquide et d’essuie-mains à usage unique et de poubelle.

D. Le traitement de l’air

Chaque fois que c’est possible, un système d’aération mécanique des locaux avec
ventilation d’air filtré est recommandé. Dans de tel système, les bouches d’extraction
de l’air vicié sont placées à proximité des zones potentiellement contaminées. Il
nécessite un programme de maintenance périodique avec un registre de traçabilité.

E. Le mobilier

Dans un cabinet dentaire, l’encombrement des locaux par des éléments mobiliers
ne fait qu’augmenter les risques de transmission infectieuse. Il est donc conseillé de
n’admettre que le mobilier strictement nécessaire pour ne pas gêner la circulation et
faciliter l’entretien du sol. Pour ce, les éléments doivent être à roulettes pour faciliter
leur déplacement. A défaut, ils sont sur pied.

• Les éléments dont la proximité n’est pas nécessaire pour la commodité


des actes de soins, doivent être dégagés au maximum pour qu’ils ne soient
pas contaminés inutilement par les projections et les divers contacts.

• Le matériel informatique doit être éloigné de l’unit pour éviter de le


toucher pendant les soins. Autrement, il est conseillé de prévoir une housse
étanche en plastique pour protéger au moins les touches du clavier.

• Les plantes vertes et les étagères non fermées peuvent représenter des
réservoirs potentiels de germes, elles sont à proscrire surtout dans ou à
proximité de la zone de soins.

La zone de soins comporte :

• l’unit avec un siège et un dossier de fauteuil lisses et sans coutures,

• un système d’aspiration de préférence démontable avec des commandes


à pédales ou par touches digitales sans relief,
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• un scialytique à poignée recouverte de protecteur à usage unique à


changer après chaque patient,

• un ou des meuble(s) mobile(s) pour le matériel d'examen et de soins,

• un équipement pour l’hygiène des mains avec un lavabo sans trop plein,
de préférence isolé des plans de travail pour éviter l’exposition des objets
placés sur la paillasse aux éclaboussures lors du lavage des mains, un
robinet à commande non manuelle, un distributeur de savon liquide ou de
solution hydro-alcoolique de préférence en cartouche à usage unique, un
distributeur d’essuie-mains à usage unique et une poubelle avec couvercle
à commande non manuelle.

F. Les champs protecteurs

La protection des surfaces réduit considérablement le risque de contamination


croisée. Cette réduction peut être assurée par l’usage de champs pour protéger divers
éléments comme l’appui-tête, les poignées de lampe, les commandes du fauteuil et de
l’unit dentaires, la tables à bras, les pièces à main, les tuyaux, les commandes des
seringues air/eau, les têtes des appareils à rayons-X, les protège-plateaux, le protège-
fauteuils, … Ces champs de protection sont imperméables à l’eau et autres liquides.
Le papier ne peut pas assurer cette fonction. Au contraire, le plastique, le vinyle, le
latex et les feuilles métalliques changés après chaque patient peuvent l’assurer.
D’autre part, l’utilisation d’une digue en caoutchouc peut très bien réduire la
contamination de l’air environnant par des aérosols contaminés produits lors des
traitements avec vaporisation d’eau.

G. Les salles de traitement

Les salles de traitement sont suffisamment spacieuses pour faciliter les


déplacements libres et rationnels des personnes. L’opérateur ne doit pas quitter son
patient des mains et des yeux, tout l’équipement doit être à portée de main de
l’assistant pour minimiser ses déplacements. L’unit et le plateau d’instruments sont
placés directement en face de l’assistant pour lui être accessibles. L’entreposage doit

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se limiter aux seuls objets dont l’usage est nécessaire (gants, masques). Les tiroirs sont
faits de matériaux étanches et amovibles pour faciliter leur nettoyage.

La robinetterie, les distributeurs de savon et de papier à usage unique sont des


sources potentielles de transmission. Equiper les units en commande à pied, au bras
ou par cellule photoélectrique permet de minimiser les contacts manuels et de limiter
les risques. Les robinets à fermeture manuelle sont fermés en utilisant le dernier
essuie-main qui a servi à compléter le séchage des mains. Les objets contaminés sont
placés dans des conteneurs spécifiques, étanches et résistants à la perforation
conformément aux exigences de la réglementation.

Un système de traitement d’air avec filtres antimicrobiens est souhaitable. Les


filtres sont à contrôler et changer régulièrement. Un système d’aspiration à faible
débit peut être installé au-dessus de toute source de gaz et/ou de vapeurs toxiques
(traitement des radiographies, chambre noire) comme l’oxyde nitreux, l’amalgame, le
mercure et autres substances toxiques.

H. L’unité de stérilisation

Elle est située dans un emplacement distinct mais à proximité des salles de
traitement et des activités annexes. Dans ce lieu, le personnel est appelé à respecter les
règles d’hygiène dans son comportement et s’abstenir de manger, boire, fumer,
utiliser des cosmétiques, manipuler des verres de contact... L’importance de cette
unité réside au fait qu’elle :

• centralise les équipements de traitement des dispositifs (stérilisateurs,


appareils à ultrasons, purgeur des pièces à main) et leurs consommables
(détergents, désinfectants, emballages, tests de contrôle …),

• permet de traiter le matériel contaminé dans une zone distincte


permettant de limiter les risques de contamination croisée,

• participe à la protection de l’équipe du cabinet et de ses patients en


minimisant leur contact avec les objets contaminés.
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L’architecture de l’unité de stérilisation doit permettre de séparer, en secteurs


distincts les opérations de réception et de lavage des instruments utilisés de celles du
conditionnement, de stérilisation et d’entreposage. Un stérilisateur à double porte
permet de parfaire la distinction entre les secteurs et une meilleure séparation entre le
sale et le stérile.

Les distributeurs de savon et d’essuie-main facilitent l’observance du lavage des


mains. Les éviers à double bacs et de capacité suffisante offrent un excellent système
pour le lavage et le rinçage des dispositifs médicaux. Les robinets à pied ou à cellule
photoélectrique sont fortement recommandés. Des laveurs à ultrasons et des bacs de
désinfection chimique peuvent être utiles pour l’entretien de certains dispositifs. Les
poubelles encastrées au bout du comptoir sont facilement accessibles.

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Avoir le sens de l’organisation

- DANS L’ESPACE :
• Hiérarchisation des zones et locaux selon le risque infectieux,
• Réglementation de la communication entre les secteurs =
• Communication aérienne : le plus propre en surpression,
• Communication des objets : circuit propre (approvisionnement),
circuit sale (évacuation)
• Communication des personnes :
• limiter les mouvements,
• pour passer du sale au propre : se laver les mains, changer de tenue.

- DANS LE TEMPS : chronologie des tâches.

Les règles de rangement

• Premier Entré Premier Sorti «P. E. P. S. O.»


• Premier Périmé Premier Sorti «P. P. P. S. O.»
• First In First Out «F. I. F. O.»
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III - ORGANISATION DANS LE TEMPS

Dans certaines situations, l’organisation spatiale des locaux n’est pas facile voire
impossible. La distinction des différents secteurs et la séparation physique entre ce
qui est sale et ce qui est propre ou stérile exige parfois des espaces importants et/ou
des couloirs et corridors difficiles à offrir. C’est surtout le cas où le médecin dentiste
et son équipe s’installent dans des locaux qui ne sont pas bien conçus pour ce type
d’activités. La solution consiste, alors, à chercher dans l’organisation temporelle des
gestes et interventions de l’équipe dentaire. La chronologie et la séquence des activités
peuvent bien permettre le respect des règles d’hygiène et d’asepsie et font partie de la
prévention. Dans la pratique, il est nécessaire de tenir compte des conditions locales
(locaux disponibles, volume et spécificités des activités…) pour bien réfléchir, en
équipe, et mettre en œuvre l’organisation du travail.

Principe de l’organisation dans le temps

Commencer par ce qui est propre et terminer par ce qui est sale
est un principe dont il faut tenir compte dans la planification et
l’exécution des tâches du praticien dentiste et de son équipe.

Règle des anniversaires

- NE PAS DIRE : le dispositif est entretenu (nettoyé, désinfecté) :


• lorsque c’est utile,
• de temps en temps,
• souvent…
- MAIS DIRE : le dispositif est entretenu (nettoyé, désinfecté) :
• après chaque usage,
• tous les jours à telle heure,
• toutes les fins de semaine.

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Les précautions d’hygiène sont à appliquer

Avant Tout geste ou tâche pouvant contaminer un malade,

Après Tout geste ou tâche pouvant souiller les mains, les


vêtements ou les instruments.
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IV- PROTECTION DES PERSONNES

Le respect absolu de l’hygiène de base et en particulier l’hygiène des mains et la


tenue de protection est obligatoire pour prévenir les risques de transmission croisée.
Ceci est d’autant plus nécessaire que le statut infectieux des patients est le plus
souvent inconnu. La vaccination, les «précautions standard» face au risque
d‘accidents exposant au sang et autres liquides biologiques, le respect de l’asepsie, la
bonne préparation du malade et la maîtrise de la salubrité de l’environnement sont
des mesures indispensables à observer pour tout acte de soins, par toute l’équipe
soignante et pour tout patient.

A. Les précautions vis à vis des patients

Les informations consignées sur la fiche médicale du patient sont très importantes
pour la prise de mesures préventives contre le risque de transmission infectieuse
croisée. Outre les renseignements d’identification du patient, un dossier médical
complet contient notamment :

• les antécédents médicaux à la recherche de situation particulière comme


la présence de prothèse, de cardiopathie nécessitant une
antibioprophylaxie lors du traitement dentaire ou d’une allergie à un
produit ou à une thérapie particulière ou un éventuel problème pouvant
nuire à la santé du patient suite aux soins dentaires,

• l’existence de maladies transmissibles sous-jacentes ou de réceptivité


particulière,

• les antécédents familiaux ou sociaux pertinents,

• le motif de la consultation,

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• les antécédents dentaires et l’histoire de la maladie actuelle,

• les données d’intérêt épidémiologique comme les facteurs


environnementaux, économiques et culturels, l’utilisation de médicaments
ou d’autres drogues, les voyages pouvant influencer la santé du patient ou
constituer des facteurs de risque particuliers.

Le fait que les patients se rincent la bouche avec de l’eau ou un bain de bouche, à
gluconate de chlorhexidine, par exemple et se brossent les dents avant de se présenter
à la consultation dentaire permet de réduire fortement la charge microbienne des
aérosols.

B. La vaccination du personnel

La vaccination protège le personnel et de façon indirecte les patients. En plus des


vaccins inscrits dans le calendrier officiel du programme national, toute personne
exerçant une activité professionnelle l’exposant à des risques de contamination, dans
un établissement de santé public ou privé, doit être immunisée contre l’hépatite B et
le tétanos y compris les étudiants et stagiaires. L’efficacité et la qualité de
l’immunisation peuvent être vérifiées par des tests sérologiques. Sans être obligatoire,
le test à la tuberculine est conseillé. Les personnes non protégées sont appelées à se
faire vacciner au BCG. L’importance du risque d’exposition à d’autres maladies
comme la grippe, la rougeole, les oreillons et la poliomyélite doit appeler les
professionnels à se faire protéger par une vaccination efficace.

C. L’hygiène des mains

Bien pratiquée, l’hygiène des mains (lavage, désinfection hydro-alcooliques et


port de gants) contribue à limiter la transmission manu-portée dans les deux sens. Le
choix de la technique du lavage des mains avec du savon ou de la friction avec un
produit hydroalcoolique dépend des conditions locales et surtout du niveau du risque
infectieux qui est lié à l’état du patient et à la nature de l’acte pratiqué. Il est
fondamental de considérer que le port de gants ne dispense pas du lavage ou de la
friction désinfectante des mains.
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Le lavage des mains

La voie de contact en général et le manuportage en particulier sont les principaux


modes de transmission des infections associées aux soins. Aussi, l’hygiène des mains
est la méthode de prévention la plus recommandée et la plus efficace contre ce type
de pathologie. Le lavage est la principale technique d’hygiène des mains. Le type de
lavage à réaliser dépend du niveau du risque encouru lors de l’acte de soin. Les
professionnels dentaires sont appelés à se laver les mains avant et après le port des
gants, après avoir touché des objets contaminés ou douteux. Pour bien réaliser un
lavage des mains, des installations adéquates et accessibles à tous sont nécessaires.

L’hygiène des mains

C’est le moyen le plus important de prévention de la transmission infectieuse


en milieu de soin. Trois méthodes :

• lavages
• lavage simple,
• lavage hygiénique (antiseptique),
• lavage chirurgical

• friction hydroalcoolique
• friction hygiénique,
• friction chirurgicale

• port de gants :
• gants de ménage,
• gants propres à usage unique,
• gants stériles à usage unique.

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PROCEDURE GENERALE DU LAVAGE DES MAINS

a - prendre une dose de savon liquide dans le creux d’une main mouillée
et sans bijoux,
b - se frotter les mains paume contre paume,
c - se frotter les mains paume contre dos de la main controlatérale,
d - insister sur les espaces interdigitaux,
e - insister sur les bouts des doigts,
f - insister sur le pouces et les pourtours des doigts,
g - bien se frotter les ongles sur la paume de la main controlatérale,
h - bien se rincer les mains,
i - bien sécher les mains par un essuie-main à usage unique,
j - fermer la robinet par le dernier papier sec
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La technique classique du lavage des mains à réaliser avant tout acte de soin est
comme suit :

• retirer tout bijou et rouler les manches de la blouse,

• prendre, au creux d’une main mouillée, une dose de savon liquide,frotter


les mains l’une contre l’autre de façon vigoureuse en touchant toutes les
surfaces et en particulier les espaces interdigitaux et les pourtours des
ongles pendant le temps requis,rincez les mains et avant-bras à l’eau froide
(permet de fermer les pores de la peau),garder les mains au-dessus des
coudes pour que l’eau coule vers les coudes et non l’inverse et les sécher
avec un essuie-mains en papier à usage unique par tamponnement,si
robinet manuel, le fermer par le dernier papier (propre et sec),jeter les
essuie-mains dans une poubelle munie de sac à déchets sans la toucher.

La différence entre le lavage simple et le lavage antiseptique (hygiénique) réside


essentiellement en la nature du savon utilisé et la durée du lavage. En milieu
chirurgical, il faudrait réaliser un lavage chirurgical (voir techniques)

La friction hydro-alcoolique des mains

Une friction des mains avec un produit hydro-alcoolique (solution ou gel) est
recommandée en remplacement du lavage des mains traditionnel par un savon doux
ou antiseptique lors des soins et dans toutes les circonstances où une désinfection des
mains est nécessaire (contacts avec le patient ou son environnement, avant tout
examen médical, entre chaque soin et en cas d'interruption des soins…). En l'absence
de contre-indication, la friction est un geste simple et rapide qui peut être effectué sur
des mains propres, non souillées par des liquides ou matières organiques, sèches non
talquées.

La friction ne dispense pas du port de gants non talqués lors de soins exposant à
un contact avec du sang ou des liquides biologiques. De plus, elle doit être effectuée
immédiatement après le retrait des gants.

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PROCEDURE DE FRICTION HYDRO-ALCOOLIQUE DES MAINS

6 étapes pour une efficacité maximale

Prendre une dose au creux de la Se frictionner les mains paume


main propre et sèche contre paume et doigts entrelacés

Paume de la main droite sur le Dos des doigts contre paume


dos de la main gauche, doigts opposée avec les doigts
entrelacés et inversement emboîtés

Rotation du pouce gauche Rotation et mouvement de va et


enchâssé dans paume droite et vient avec les doigts joints pour
vice versa les deux mains
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D. La tenue professionnelle

Le port d’une tenue professionnelle vise à placer une barrière entre le patient et le
soignant en vue de limiter le risque de contamination dans les deux sens. Pour jouer
ce rôle, la tenue doit être adaptée aux activités du praticien en lui permettant d’éviter
des erreurs sources d’inefficacité. Ainsi, la tenue de base peut être complétée par des
composantes qui dépendent des situations locales comme le cas d’exposition aux
produits biologiques, la chirurgie… Il s’agit du port de gants, de masques, d’écrans
faciaux, de sur-blouses ou de protecteurs oculaires... Ils empêchent le sang et autres
matières potentiellement infectieuses d’atteindre la peau, les yeux, la bouche et autres
muqueuses. Tout matériel porté dans un but de protection doit être ôté avant de
quitter le poste de travail et entreposé dans un lieu approprié en attendant d’être lavé
et désinfecté ou jeté.

Tenue chirurgicale Tenue de service hospitalier

Présentation schématique de la tenue (d’après Fleurette)

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1. La tenue de base

Le vêtement de travail comprend un ensemble tunique-pantalon ou une blouse.


Des manches longues et bien recouvertes par les gants, un col montant (en coton ou
en polyester-coton) offrent une bonne protection. La tenue est à porter pour tous les
soins, à ôter en fin de service et à changer chaque jour et en cas de souillure. Le type
et les caractéristiques de cette tenue varient selon l’acte et le niveau du risque. Elle
empêche le sang et autres matières potentiellement infectieuses d’entrer en contact
avec les vêtements de ville ou la peau. De plus, une tenue de protection
complémentaire faite de tablier en plastique est indiquée en cas de risque important
d’exposition professionnelle. Des vêtements spécifiques (surblouse imperméable aux
liquides, calot, couvre-chaussures…) peuvent être envisagés pour les interventions
chirurgicales. Comme tout objet souillé, des vêtements contaminés sont manipulés
avec des gants et évacués dans un sac étanche vers le nettoyage ou le blanchissage.

2. Les gants

Le port de gants est une mesure complémentaire du lavage des mains sans jamais
le remplacer. Le lavage des mains doit toujours précéder et suivre le port des gants.
Celui-ci est surtout indiqué en cas de :

• contact avec du sang ou autres matières potentiellement infectieuses


dans l’objectif de se protéger contre le risque d’une contamination croisée,

• contact avec tout objet ou surface contaminés,

• manutention des pochettes de radiographie intra-buccale,

• nettoyage des instruments ou du matériel contaminés.

Les gants doivent être changés entre deux patients voire en cours d’un même soin
s'ils sont détériorés (piqûre, coupure ou déchirure). Le praticien doit être vigilent pour
ne pas souiller ses gants en touchant divers équipements et mobiliers au cours de son
travail. C’est une faute qui pourrait favoriser la transmission des agents infectieux.
Les gants à usage unique ne doivent jamais être lavés. Le lavage risque de les faire
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imbiber, par capillarité, entraînant la pénétration des liquides à travers des trous
invisibles dans le latex du gant. Le gant peut aussi être endommagé par contact avec
des huiles ou émollients à base d’huile et par entreposage exposé à la chaleur.

Si le praticien est appelé à interrompre son acte (répondre au téléphone ou


accueillir quelqu’un par exemple), il doit retirer ses gants et en porter d’autres à la
reprise du travail. En quittant la salle de traitement, le professionnel doit se
débarrasser de ses gants pour ne pas répandre les agents infectieux. Les gants servent
aussi à protéger le personnel lors de la manipulation d’instruments souillés, de
produits de radiographie, de produits d’entretien ou de désinfectants.

Le temps maximum de port de gants est entre 30 minutes et 2 heures. Plus le


risque de contamination de l’acte à réaliser est élevé plus ce temps est raccourci.

En cas d’allergie aux gants de latex, les réactions vont des simples lésions cutanées
à des problèmes respiratoires. Les gants sont alors à remplacer par ceux en polymère
synthétique en vinyle, en nitrile ou en uréthane.

L’indication de la nature du gant à porter est conditionnée par le type de l’acte à


effectuer :

• gants chirurgicaux stériles pour les traitements chirurgicaux,

• gants de ménage réutilisables résistants à la perforation pour la


manipulation des instruments et le nettoyage de la salle de traitement,

• gants économiques en polyéthylène ou sur-gants pour la protection des


gants de latex (prévention temporaire de la transmission à partir de ces
derniers) en vue de les réutiliser pourvu qu’ils ne soient pas abîmés.

Dans tous les cas la conformité des gants aux normes réglementaires est à
considérer (normes européennes : EN 455-1, EN 455-2 et marquage CE rendus
obligatoires en Europe depuis le 14 juin 1998).

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3. Les lunettes de protection

Elles protègent le personnel et les patients contre les risques de blessures et


d’infection par diffusion de particules contenant des concentrations élevées de
germes nocifs pour les yeux. Munies d’écrans supérieurs et latéraux, les lunettes
offrent une protection maximale contre les aérosols, les éclaboussures et les
projections de matières potentiellement infectieuses. Une fois contaminées, elles
doivent être manipulées avec des gants ou une serviette en papier propre à laver et
stériliser ou désinfecter avant sa réutilisation.

4. Les masques

Le masque médical ou de chirurgie sert à protéger l’environnement (patient, air,


surfaces, produits) des risques de projection de sécrétions provenant des voies
aériennes et/ou de la bouche et pouvant contenir des agents infectieux transmissibles
par la voie «gouttelettes» (transmission par des gouttelettes de salive ou de secrétions
des voies aériennes supérieures) ou la voie «aérienne» (transmission aéroportée par
de fines particules de type droplet nuclei ou poussières).

Le masque à couche imperméable assure une protection complémentaire contre


les risques de projection des liquides biologiques au profit de celui qui le porte. Le
masque équipé d’une visière protège aussi les yeux. Les masques couvrant la bouche
et le nez réduisent l’effet des inhalations de particules aéroportées potentiellement
infectieuses responsables d’une contamination directe. Les masques les plus efficaces
ont un pouvoir filtrant supérieur à 95 % pour les particules de trois à cinq microns.
Quelque soit la capacité filtrante du masque, son port prolongé de plus de 30 minutes,
dans un environnement chargé d’aérosols, risque de lui faire perdre son rôle de
barrière. De ce fait, le masque est à changer à la fin de l’acte chirurgical, lorsqu’il est
humide, entre deux patients et au maximum après une durée variant d’une à deux
heures selon le type et le niveau de contamination de l’environnement. Pour jouer son
rôle, le masque porté ne doit jamais être touché durant un acte de soin. Pour enlever
un masque usé, il faut le retirer par le filtre, avec des gants ou par les attaches après
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s’être lavé les mains. Le masque est un dispositif normalement à usage unique qu’il
faut jeter dès son retrait.

La visière offrant une protection complémentaire est fortement recommandée.


Elle peut faire partie du masque ou lui être associée et peut être remplacée par de
lunettes de protection larges et munies d’un retour sur les côtés. Les lunettes de vue
n’offrent, que de façon exceptionnelle, une protection suffisante.

En cas d’exposition au risque de tuberculose évolutive, des masques spéciaux sont


indiqués. Les appareils de protection respiratoire jetables sont destinés à protéger
celui qui les porte contre l’inhalation d’agents infectieux transmissibles dans des
situations à risque de tuberculose, de SRAS ou de grippe aviaire par exemple. Selon
leur efficacité de protection, ces appareils sont classés en : FFP1, FFP2, FFP3.

Les masques médicaux sont des dispositifs (de classe I) qui relèvent de la directive
européenne 93/42/CEE. La conformité de ces masques aux exigences essentielles de
la directive précitée est attestée par le marquage CE dont le sigle est porté sur
l’emballage.

Les écrans faciaux couvrant le menton sont protecteurs contre les aérosols, les
éclaboussures et les projections des matières potentiellement infectieuses mais leur
efficacité est moindre que celle des masques. Ils servent essentiellement pour la
sécurité oculaire et doivent être lavés si visiblement souillés et désinfectés entre les
patients.

E. La prévention des AES

1. Les précautions standards

Se sont des mesures fondamentales qu’il faut mettre en œuvre lors de tout acte
dentaire et avec tout patient. Tout instrument utilisé pour un acte de soin chez un
patient, et faute de preuve contraire, est considéré comme contaminé et donc
potentiellement contaminant. Il doit être manipulé avec prudence pour éviter tout

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risque de blessure, piqûre ou coupure. Il s’agit essentiellement des aiguilles creuses


ou aiguilles serties, des bistouris, des curettes, des CK6, des syndesmotomes, des
élévateurs et de tous les instruments d'endodontie courante.

Tout contact avec du matériel potentiellement contaminant est à éviter pour


prévenir les risques d’accidents. Le recapuchonnage des aiguilles est proscrit. Au cas
où, pour des raisons de pratique, ce geste ne peut être évité, il est réalisé à l'aide d’un
système spécifique (recapuchonneur) permettant le recapuchonnage à une seule
main. Le mieux est d’utiliser, dans la mesure du possible, du matériel de sécurité à
usage unique de type système à coulisseau avec blocage fiable ou aiguilles rétractable.
Après usage, tous les instruments jetables, piquants, coupants ou tranchants (PCT)
sont à placer dans un conteneur de sécurité spécifique et adapté, rigide et inviolable.
Pour faciliter la tâche des soignants et leur permettre d’éliminer ce type de déchets
immédiatement après usage, le conteneur doit leur être à portée de main. Il est à
fermer définitivement et faire évacuer vers l'élimination définitive (incinération ou
autre) dès qu’il est rempli à la limite des 3/4 de son volume.

Axes de prévention des AES

• ne jamais plier, cisailler ou briser des aiguilles contaminées,


• ne jamais les désengager de leur support à deux mains,
• ne jamais recapuchonner une aiguille,
• si l’acte médical exige cette manœuvre, replacer l’aiguille dans son
capuchon ou la désengager de son support par une seule main,
• immédiatement après usage, l’aiguille est placée dans un conteneur rigide,
étanche et à fermeture inviolable, identifié par un code couleur ou un
pictogramme de danger biologique. Il doit être rempli au maximum et
éliminé conformément à la réglementation,
• être vigilent et prudent lors de la manipulation des fraises ou autres
dispositifs rotatifs.
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2. La conduite à tenir en cas d’AES

La procédure à suivre devant un AES doit être affichée et accessible à toute


l’équipe et en particulier à ceux qui travaillent dans les salles de soins et de
manipulation des instruments. La démarche comprend les soins immédiats pour la
victime, l’analyse de l’accident en vue d’évaluer le risque et les mesures de suivi
médico-administratif.

a. Les soins immédiats

Le matériel à utiliser pour ces soins est placé dans un endroit accessible à tous. Ces
soins consistent à :

• ne pas faire saigner la plaie,

• éliminer toute trace de sang par un lavage à grande eau et du savon,

• appliquer localement un antiseptique cutané à base de solution chlorée


(Dakin, eau de Javel fraîchement diluée au 1/5éme), de dérivé iodé ou
d’alcool à 70° avec un contact de la peau (saine ou lésée) pendant au moins
5 minutes,

• laver abondamment les muqueuses (conjonctive) pendant au moins 5


minutes, à l’eau ou au sérum physiologique.

b. L’évaluation du risque infectieux et prophylaxie anti VIH

Le service des urgences doit être consulté dans l’heure qui suit l’accident. Le
médecin procède à une enquête pour évaluer le risque de transmission virale (VIH,
VHB, VHC) et discuter l’intérêt d’une thérapie spécifique en prenant en considération
la sévérité de l’exposition, l’importance de l’inoculum, les éventuels autres facteurs de
risque et le délai écoulé depuis l’AES. La coordination entre le médecin qui a pris en
charge la victime et celui qui s’occupe du patient source est nécessaire pour discuter,
en fonction du statut sérologique du patient source, une éventuelle indication de la
sérothérapie anti hépatite et/ou la chimioprophylaxie antirétrovirale (anti VIH).
Celle-ci devrait être prescrite dans les quelques heures qui suivent l’accident.

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c. La déclaration de l’accident de travail


La démarche à suivre lors de tout accident de travail est à respecter pour la
reconnaissance de l’origine professionnelle d’une éventuelle infection pouvant
survenir suite à cet accident. Munie d’un certificat médical descriptif de la lésion, avec
la mention «potentiellement contaminante», la victime doit déclarer à son employeur,
la survenue de l’accident dans les 24 heures.

d. Le suivi sérologique et clinique


Le suivi clinique vise à dépister précocement tout symptôme ou signe évocateurs
de la maladie. Une sérologie VIH est à réaliser au cours de la première semaine, à J 90
et à J 180. La recherche d’anticorps anti-HBs sert à vérifier le niveau de protection de
la victime. Selon le statut sérologique du patient source, un suivi VHB ou VHC peut
être indiqué.

F. L’asepsie générale de l’acte dentaire


L’asepsie d’un acte de soin est conditionnée par l’effort fourni pour éviter
l'introduction et l’inoculation de micro-organismes ou maintenir leur nombre au
dessous du seuil de sécurité. L’antisepsie est l’action de destruction ou d’inhibition de
la croissance des micro-organismes existants sur des tissus vivants par l’utilisation de
solutions antiseptiques.

Le caractère aseptique du soin le protège contre tout risque de contamination par


la main du soignant, les fluides (eau, air) et/ou par les instruments… La qualité de
l’environnement, la préparation du patient, le respect des règles d’asepsie lors de
l’acte de soin et le bon usage des produits antiseptiques sont des conditions
indispensables pour la maîtrise du risque infectieux lié à l’acte dentaire. Le niveau du
risque est déterminé par la nature de l’acte et l’état du patient. De ce niveau va
dépendre la qualité du matériel et produits (stérile ou désinfecté) à utiliser. De plus,
l’usage d’un champ opératoire est nécessaire pour certains gestes de soins dentaires.
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1. L’environnement de l’acte de soin


Toutes les précautions doivent être prises pour que le milieu environnant le
fauteuil soit le plus propre possible dans le but de prévenir le risque d’exposer le
matériel aux contacts des mains du personnel, aux projections et aux aérosols. La
production d’aérosols peut être réduite (en volume et en charge microbienne) par la
maîtrise des «fluides du fauteuil», les bains de bouche, les aspirations et l’usage de
digue... La maîtrise de ces fluides protège l’unit et contribue à limiter la charge
microbienne au niveau de la dent soignée et dans les aérosols provoqués par certains
actes. La purge des équipements (cordons micromoteurs, seringue multifonctions,
eau du gobelet…) est un préalable impératif à réaliser pendant au moins 5 minutes au
moment de la mise en route du fauteuil et 20 à 30 secondes entre chaque patient. La
purge se fait avec l’instrumentation dynamique souillée encore en place ou avant de
brancher de nouveaux instruments. D’autre part, les instruments stériles ne doivent
être déconditionnés et/ou désemballés que juste au moment de leur usage pour qu’ils
ne soient pas inutilement exposés aux diverses projections.

2. La préparation du patient

Dans le but de réduire la densité des germes au niveau de la dent à soigner et de


limiter l’aérobiocontamination générée par les soins (en volume et en qualité), il est
nécessaire d’exiger, dans la mesure du possible, à ce que le patient se brosse les dents
avant de se présenter à la consultation. En début des soins, le rinçage de la bouche par
une solution antiseptique contribue à l’atteinte de cet objectif. Au cours des actes,
l’utilisation d’une digue servira à réduire la contamination des aérosols produits par
l’utilisation d’instruments rotatifs et en endodontie pour isoler la dent et limiter la
contamination. La double aspiration appliquée avec la pompe à salive et la canule à
haute vélocité est fort utile.

3. L’antisepsie

La flore buccale et péri-buccale peut être à l’origine d’une complication infectieuse


associée aux soins. L’antisepsie est un moyen efficace pour limiter ce risque. Les
produits antiseptiques dentaires doivent être bactéricides et fongicides. Les pouvoirs

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virucide et sporicide nécessitent parfois des temps de contact assez prolongés et


souvent des concentrations, en principes actifs, bien supérieures à celles compatibles
avec la pratique des soins sur la muqueuse buccale. Le recours à certains produits
comme les alcools fortement concentrés est donc à éviter. L’usage d’associations de
molécules synergiques augmente l’efficacité du produit. C’est le cas de l’alcool, en
concentration variable, associé à d’autres principes actifs. Toutefois, trop dilués ou
utilisés en présence de matières organiques (sang et sérum) ou de substances
incompatibles (tensioactifs), les produits antiseptiques perdent de leur efficacité. Pour
éviter ce risque, il est fondamental de procéder à une détersion et à un rinçage bien
soignés avant l’antisepsie proprement dite. Aussi, le brossage soigneux des dents est
fortement recommandé avant la consultation. Il doit être suivi d’un rinçage abondant
avant l’antisepsie proprement dite en cas d’intervention à haut niveau de risque
infectieux.

Dans la pratique, l’utilisation des antiseptiques dépend du niveau de risque.


Ainsi, pour les actes à haut niveau de risque (acte chirurgical), l’antiseptique peut être
utilisé comme :
• bain de bouche,
• produit d’applications par badigeon sur la zone d’intervention ou
irrigations sous gingivales suivant la méthode suivante :
• en première étape : utilisation de l’Amukine® ou du Dakin®
appliqués, sans dilution, avec une compresse imbibée ou de la
Bétadine® diluée pour bain de bouche,
• en deuxième étape : du sérum physiologique ou de l’eau
stériles sont utilisés pour le rinçage,
• en troisième étape : l’Amukine® ou le Dakin® sont appliqués
sans dilution avec une compresse imbibée.

Pour les actes à niveau de risque intermédiaire, le bain de bouche est réalisé par
tout produit indiqué selon les directives du fabricant.

Comme pour tout acte de soin, les règles générales d’usage des antiseptiques
dentaires doivent être respectées :
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• utiliser des produits de la même gamme des principes actifs pour les
soins successifs (bain de bouche suivi de badigeonnage) pour éviter tout
risque d’incompatibilité,
• préférer les petits conditionnements (ou les doses unitaires) surtout pour
les solutions aqueuses qui risquent de se contaminer rapidement,
• proscrire le mélange de deux produits différents, le déconditionnement
ou le transvasement des produits,
• stocker les produits à l’abri de la lumière et de la chaleur,
• vérifier systématiquement la date de péremption,
• indiquer la date d’ouverture de tout conditionnement entamé,
• utiliser obligatoirement le produit dans les conditions indiquées par le
fournisseur,
• éliminer systématiquement le reste d’un produit et/ou l’emballage vide
dans des conditions respectant la sécurité des personnes et de
l’environnement.

4. La désinfection

La conservation des produits désinfectants dans les conditions requises de


température et de luminosité et le respect de la date de péremption, de la dilution (eau
de Javel fraîchement diluée) et de la durée de contact (15 minutes) sont des critères
d’efficacité du produit. L’efficacité du produit peut être altérée par la présence de
matières organiques et par son mélange avec d'autres produits. La désinfection à l’eau
de javel doit être précédée par un nettoyage et un rinçage parfaits.

G. Les précautions complémentaires


En vue d’assurer la protection et la sécurité qu’il faut aux équipes dentaires, des
mesures visant la sécurité contre l’exposition par l’élimination ou la réduction des
dangers sont à entreprendre. Ainsi :
• l’usage d’un système d’aspiration à grand débit minimise
l’aérocontamination en évitant les éclaboussures, projections,

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pulvérisations et production de gouttelettes provenant d’aérosols


contenant sang, salive ou autres matières potentiellement infectieuses.
• la supervision et l’encadrement du personnel permet de modifier sa
façon d’exécuter les tâches à risque et ses habitudes personnelles (manger,
boire, fumer, appliquer des cosmétiques ou du rouge à lèvres, manipuler
des verres de contact…) dans les zones de travail où il y a risque
d’exposition professionnelle.
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V- LES EQUIPEMENTS DU CABINET DENTAIRE


Outre les considérations de fonctionnalité, le choix des équipements dentaires
doit toujours tenir compte des critères d’ordre hygiénique comme la facilité du
nettoyage et de la désinfection. Dans ce qui suit, sont présentés des exemples de
critères de qualité hygiénique dont il faut tenir compte pour les divers types
d’équipements dans un cabinet dentaire.

A. Les fauteuils
• pas de coutures apparentes,
• profilés,
• contrôlés au pied ou à commande tactile,
• munis de champs protecteurs pour minimiser l’usage très fréquent de
produits d’entretien (risque de courts-circuits provoqués par les
vaporisateurs endommageant les commandes de membrane).

B. Les tabourets
• pas de coutures apparentes,
• profilés,
• en tissu de haute qualité de Naugahyde®;
• munis de levier de commande facile à désinfecter.

C. Les units
• sans aspérités,
• de conception simple avec le minimum de pièces, d’interstices ou
d’appendices,
• surfaces résistantes aux éraflures, à l’écaillage, à la rouille, à la corrosion
et au rayonnement ultraviolet,
• tubulures non mécaniquement escamotables,
• table à bras détachable facilitant le nettoyage et la désinfection.

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Le matériel de soins dentaires

- Articles nombreux (quantité),


- Articles variés (nature, constitution, usage, thermorésistance),
- Traitement entre deux actes :
• Objectifs =
• obtenir un matériel prêt à l’usage,
• sans danger ni risque (malade / personnel),
• Techniques : selon les
• caractéristiques du matériel,
• exigences de qualité bactériologique.

Entretien des pièces à main

1. Purger les canalisations d’air et d’eau avant de retirer la pièce à main du


tuyau (sans enlever la fraise).
2. Nettoyer, rincer et sécher la pièce à main,
3. Appliquer un nettoyant et un lubrifiant (au besoin),
4. Éliminer l’excès de lubrifiant (sans enlever la fraise),
5. Nettoyer les fibres optiques,
6. Purger les canalisations d’air et d’eau du tuyau avant de replacer la
pièce à main,
7. Ouvrir le conditionnement (lubrifier au besoin), connecter au tuyau et
éliminer l’excès de lubrifiant (sans enlever la fraise).
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D. Les lampes
• munies de poignées amovibles faciles à désinfecter et à stériliser à
l’autoclave, à défaut, elles sont recouvertes par des champs protecteurs,
• pare-lumière et couvre-objectifs faciles à nettoyer et désinfecter de façon
régulière (ne jamais vaporiser les produits directement sur une ampoule
chaude ce qui risque de l’endommager.

E. Les installations de radiographie


• matériel en matière plastique facile à désinfecter,
• touches couvertes par des champs de protection.

F. La pièce à main et ses composantes


• entièrement stérilisables,
• tubulures souples.

G. Les détartreurs ultrasoniques


• pièce à main et embouts stérilisables,

H. Les tubulures de l’aspirateur à haut débit, des pompes à salive et


des seringues air/eau
• surfaces internes et externes lisses et faciles à désinfecter.

I. Les masques d’anesthésie au protoxyde d’azote


• l’usage unique est à préférer,
• si non, masques et tuyaux autoclavables.

J. La seringue multifonction
• obligatoirement stérilisable,
• embouts à usage unique ou stérilisables,

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• système de valve ou de clapet anti-retour contre la contamination externe


causée par projection et interne par aspiration ou reflux permettant
d’éviter la remontée de germes au moment de l’utilisation. Le phénomène
de succion (réaspiration) de l’eau par la pression négative des conduites
des pièces à main risque d’entraîner la remonté, à contre courant, des
matières infectieuse,doit être l’objet d’une maintenance régulière selon les
recommandations du fabricant.

K. Le système d’eau intégré sert à :


• maîtriser la qualité de l’eau des aérosols en isolant l’unit dentaire du
réseau d’eau public,
• protéger les pièces à main, les seringues et les commandes de l’usure et
des dépôts minéraux,
• prévenir la stagnation de l’eau cause de biofilms et de prolifération de
germes hydriques pouvant dépasser les 104 à 105 UFC par ml avec des
microorganismes comme Legionella sp., mycobactéries atypiques,
Pseudomonas aeruginosa… Pour garantir la sécurité des soins l’eau
utilisée est au moins conforme aux exigences de potabilité. L’usage d’eau
stérile est fortement recommandé pour les actes de chirurgie.

Qualité microbiologique de l’eau potable (NT.09.14)

Germes Limites de qualité


Coliformes totaux < 10 / 100 ml
Coliformes fécaux (Escherichia coli) 0 / 100 ml
Entérocoques 0/100 mL

De plus, au point d’usage, la flore aérobie revivifiable à 22° C


ne doit pas augmenter de plus de 10% par rapport à sa valeur au
niveau de l’adduction au réseau public qui ne doit pas atteindre les
100 UFC / ml (arrivée de l’eau).
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VI- L’ENTRETIEN DES EQUIPEMENTS

A. L’unit dentaire

L’entretien concerne toutes les composantes de l’unit (seringue air/eau,


tubulures, circuit d’alimentation en eau…), ainsi il faut :

• détacher tout ce qui est détachable,


• nettoyer et désinfecter l’extérieur du corps de la seringue air/eau,
• changer les embouts après chaque patient pour les jeter ou stériliser,
• réaliser une désinfection chimique ou physique de l’eau (produits
désinfectants, purge des tubulures, filtration de l’eau…),
• utiliser des produits désinfectants à concentration élevée, de façon
périodique selon les recommandations du fournisseur, suivis par un
rinçage abondant ou à faible concentration de façon continue par un
produit non toxique. Pour ce, des produits à base de chlore (hypochlorite
de sodium à 0,5 à 1 ppm de chlore libre pendant 10 minutes chaque jour),
de peroxyde d’hydrogène ou d’ammoniums quaternaires peuvent être
utilisés dans le but d’agir sur les micro-organismes et/ou sur le biofilm
formés à l’intérieur des tubulures,
• prendre les précautions nécessaires contre le risque de corrosion de l’unit
et de toxicité pour le personnel manipulateur,
• réaliser la purge des tubulures pendant au moins cinq minutes en début
de chaque journée et 20 à 30 secondes entre deux patients pour réduire le
nombre des germes provenant de la stagnation de l’eau ou apportés par le
patient.
• utiliser des filtres de 0,22 µm placés le plus près de la pièce à main pour
améliorer la qualité microbienne de l’eau (ces filtres n’arrêtent pas les
endotoxines),

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• respecter dans tous les cas, les recommandations des fournisseurs de


l’unit et du procédé de désinfection en matière d’utilisation, de
maintenance et d’entretien pour maîtriser la qualité microbiologique de
l’eau utilisée.

B. Les films radiographiques et les matériaux d'empreinte et de


prothèses

• Le rinçage à l'eau froide, avec un produit détergent, des films radio, des
empreintes et des prothèses dès leur sortie de la bouche du patient permet
d’éliminer les mucosités et débris salivaires et sanguins et de faciliter
l’action du désinfectant. Cette opération ne doit pas altérer les
caractéristiques physico-chimiques des matériaux de l'empreinte
(matériaux hydrophiles ou hydrophobes). L’eau de Javel peut être utilisée
sous forme concentrée à diluer pour reconstituer un litre d’eau de Javel à
2,6% de chlore actif.
• L’emballage des empreintes peut se faire dans un sachet en plastique
étanche placé dans une boîte de protection fermée pour les adresser au
laboratoire.
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VII- L’ENTRETIEN DU MATERIEL DE SOIN

A. Les dispositifs médicaux

Dans les pays européens et en application des normes en vigueur et de l’exigence


du marquage CE, tout fabricant de dispositifs médicaux est appelé à indiquer les
procédés appropriés pour le nettoyage, la désinfection et la stérilisation de son
dispositif ainsi que toute restriction concernant le nombre maximal d'utilisations.
Toute insuffisance des informations et tout incident doivent être signalés dans le cadre
de la matériovigilance propre à chaque pays (ANCSEP en Tunisie).

B. La classification des dispositifs selon les niveaux du risque infectieux

En France, le comité technique contre les infections nosocomiales et les infections


associées aux soins (CTINLS) a élaboré en 1998 un guide de bonnes pratiques de
«Désinfection des dispositifs médicaux». Ce document indique que le risque
infectieux pouvant être lié à l’utilisation d’un dispositif médical détermine le niveau
de traitement qu’il faut lui apporter. Les dispositifs médicaux sont classés en trois
catégories qui conditionnent le choix de la méthode de stérilisation ou de désinfection
qu’il faut appliquer suite à un soin.

La catégorie critique concerne des dispositifs à usage unique ou ceux à usage


multiple nécessitant une stérilisation ou une désinfection de haut niveau. Il s’agit de
matériel utilisé au contact de cavités ou de tissus stériles après avoir traversé une
muqueuse, un os ou vaisseau sanguin. Le risque infectieux est classé de haut niveau.
En médecine dentaire, les instruments de cette catégorie sont en général tous
stérilisables à l’autoclave comme le davier, l’élévateur, le syndesmotome ou les
instruments de détartrage. La désinfection de haut niveau n’a pas d’indication pour
ce type de dispositifs dentaires.

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La catégorie semi-critique concerne des dispositifs à usage unique ou à usage


multiple nécessitant une stérilisation ou une désinfection de niveau intermédiaire.
Dans ce cas, les instruments sont en contact avec la muqueuse buccale et la salive ce
qui représente un risque de niveau intermédiaire (médian). S’ils ne sont pas à usage
unique, ils doivent subir, après chaque utilisation, soit une stérilisation soit une
désinfection de niveau intermédiaire par un procédé bactéricide, fongicide, virucide
et mycobactéricide ou tuberculocide. En médecine dentaire, les dispositifs médicaux
correspondant à cette catégorie sont, le plus souvent, stérilisables à l’autoclave comme
le miroir d’examen, le porte-amalgame, etc.

La catégorie non critique concerne des dispositifs nécessitant une désinfection de


bas niveau du fait qu’ils sont utilisés en contact avec la peau saine du patient sans
pénétrer dans sa cavité buccale comme la cuillère-doseuse pour ciment de scellement
par exemple. Le risque infectieux direct est faible mais la contamination de ce matériel
peut faciliter la transmission d'infections croisées. Le traitement consiste à une
désinfection de bas niveau à effet bactéricide et fongicide avec un produit détergent-
désinfectant.
Le recours aux informations de la notice du fabricant est toujours utile pour
vérifier que le type de traitement préconisé correspond bien au niveau requis.

C. La stérilisation du matériel de soin

1. Les méthodes de stérilisation en milieu de soins dentaires

a. La stérilisation à la chaleur sèche

Elle est réalisée au four Pasteur du docteur Poupinel. L’agent de stérilisation est
l’air chaud qui est un mauvais transporteur thermique. Les paramètres du cycle de
stérilisation sont la température et la durée. Sur le plan réglementaire, il n’existe pas
de normes de qualité ni de méthodes fiables pour le contrôle de cette méthode de
stérilisation. De façon empirique, il est conseillé de stériliser les dispositifs soit à
160°C pendant 2 heures soit à 170°C pendant une heure. Les problèmes que peut
poser la chaleur sèche (longues durées de contact, endommagement de certains types
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de matériel, mauvais rendement énergétique…), le faible niveau de sa fiabilité et de


son efficacité sur certains agents infectieux et l’inexistence de normes de qualité font
que cette méthode est appelée à être définitivement abandonnée.

b. La stérilisation aux billes

Cette méthode n’est pas recommandée par les spécialistes du fait de la non
fiabilité de la distribution de la chaleur et de l’impossibilité de contrôler son efficacité.
Dans tous les cas, ce type de stérilisateurs n’et pas utilisable pour traiter du matériel
entre patients.

c. La stérilisation à la vapeur d'eau saturée sous pression

Les avantages de la stérilisation à la vapeur (courte durée, possibilité de traiter un


large éventail de matériel conditionné, fiabilité des résultats) font de l’autoclave la
méthode de référence pour la stérilisation dans les établissements de soins dentaires.
Elle peut s’appliquer à pratiquement la totalité des dispositifs médicaux en chirurgie
dentaire et en stomatologie. Le principe d’action est une hydrolyse des protéines
microbiennes ce qui aboutit à la destruction du germe.

L'agent stérilisant est la vapeur d'eau saturée, sous pression et à haute


température dépassant les 100°C. La qualité de la vapeur doit être parfaite et exempte
de toute impureté pouvant être à l’origine de dégâts aussi bien pour les instruments
que pour l’autoclave. Pour satisfaire cette condition, il est absolument nécessaire
d’utiliser une eau de haute qualité conformément aux instructions du fabricant.
L’opération de stérilisation à l’autoclave est réalisée suivant un cycle fait d’une
succession d’étapes. Les appareils modernes sont souvent préprogrammés et
permettent, de façon automatique, le déroulement de ces étapes. De façon simplifiée,
on peut schématiser le cycle d’autoclave comme suit :

• évacuation de l’air par des vides successifs,


• injections répétées de la vapeur provoquant la montée progressive en
température et en pression,

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• plateau de température et de pression à un niveau prédéfini selon la


nature de la charge,
• descente de la température et retour à la pression atmosphérique avec ou
sans passage par une dépression.

Le plateau représente l’étape capitale de la stérilisation. Les paramètres de celle ci


sont ceux du plateau. Classiquement ces paramètres sont fixés à 134° C pendant 10
minutes pour une charge en textile ou en métal et à 121° C pendant 20 minutes pour
tout ce qui est plastique. Actuellement et dans le but de prendre les précautions
nécessaires contre le risques des ATNC, il est de plus en plus préconisé de stériliser à
134°C pendant 18 minutes (circulaire française n°138 du 14 mars 2001). Ce cycle, dit
de type B, est le seul à être recommandé, en Europe, pour stériliser les dispositifs
médicaux de la chirurgie dentaire et de la stomatologie.

2. La pratique de la stérilisation

Après l’acte de soin, les instruments sont porteurs de concentrations importantes


de matières potentiellement infectieuses, ils présentent donc un risque élevé pour le
patient et le professionnel qui les manipule surtout lorsqu’il s’agit d’instruments
tranchants ou piquants. Le respect systématique et consciencieux des règles d’hygiène
dans la gestion du matériel est une obligation. Dans la pratique et s’il n’existe pas de
matériel à usage unique, il faut choisir celui qui peut être démonté, immergé, nettoyé
et autoclavé. Le personnel chargé de réaliser ces procédures doit être compétent,
conscient de l’importance de sa fonction et protégé par une tenue adéquate avec des
gants à usage unique propres et résistants, un masque et des lunettes. Comme pour
toute procédure de stérilisation, celle des dispositifs dentaires nécessite la bonne
pratique des opérations préliminaires qui consistent à démonter, pré-désinfecter,
rincer, nettoyer et conditionner les instruments avant de les charger dans le
stérilisateur.
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a. La pré-désinfection

Elle vise d’une part à protéger l’environnement et la personne chargée de réaliser


les étapes suivantes par la baisse du niveau de contamination en éliminant une
grande proportion des microorganismes et d’autre part à faciliter le nettoyage
ultérieur en évitant la formation d’incrustations par assèchement du sang et d’autres
matières potentiellement infectieuses. Elle consiste à immerger toute
l’instrumentation, dès la fin de son utilisation (y compris les instruments dynamiques
: turbines, contre-angles, pièces à main ainsi que les clés de démontage), dans une
solution désinfectante ou détergente-désinfectante placée dans un bac en matière
plastique dédié à cette opération, de capacité suffisante et muni d’un couvercle. La
solution de trempage ne doit pas contenir de produits aldéhydes capables de fixer les
protéines. Le temps de trempage et la fréquence de renouvellement du bain doivent
respecter les recommandations du fabricant (le changer au moins tous les jours). Une
durée de trempage trop prolongée (plus de 30 minutes) risque de rouiller et de
corroder le matériel métallique.

Dans le cas où l’unité de traitement des instruments se trouve à proximité de la


salle des soins, le matériel peut être transporté dans son bain de pré-désinfection
jusqu’à cette unité. Dans le cas contraire, les instruments sont rincés sous l’eau froide
en évitant les éclaboussures avant d’être transportés dans des conditions respectant
l’hygiène et la sécurité du personnel, du matériel et de l’environnement. Le rinçage
abondant des dispositifs pré-désinfectés permet d’éliminer les souillures biologiques
et le résidu de la solution utilisée précédemment. L’eau du réseau peut être utilisée
dans cette opération. A son arrivée dans l’unité où il va être traité, le matériel doit être
contrôlé pour vérifier sa fonctionnalité. Tout article détérioré est nettoyé et/ou
désinfecté avant d’être éliminé ou adressé à la réparation. Un instrument manquant
est notifié et remplacé.

b. Le nettoyage

Le nettoyage (ou lavage) est une opération à réaliser dans l’unité de stérilisation
et vise à compléter l’élimination des salissures et des débris ramollis par le trempage

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(particules, déchets, souillures…) restants sur les dispositifs après la pré-désinfection.


C’est l’effet des facteurs physico-chimiques par le frottement et l’usage de produit
détergent ne contenant pas de produits aldéhydiques et de préférence du même
principe actif que celle de la prédésinfection précédente. Le démontage des articles
permet d’atteindre toutes les parties du dispositif. Même neuf, tout instrument doit
être lavé avant sa première stérilisation ou à sa première désinfection.

L’opération de nettoyage peut être manuelle utilisant un brossage doux pour


éliminer toutes les souillures et les particules adhérentes. Les instruments sont lavés
par l’eau savonneuse et brossés avec une brosse autoclavable sous l’eau pour éviter
les éclaboussures. L’usage d’éponge ou d’abrasif est proscrit. Le port de gants de
ménage et autre matériel de protection approprié est nécessaire pour frotter à la main,
opération parfois nécessaire pour déloger les taches tenaces. Le nettoyage peut aussi
être fait par un appareil à ultrasons (si recommandé par le fournisseur des
instruments). C’est un processus sécuritaire et efficace par l’effet des ondes émises qui
vont atteindre les endroits difficiles d’accès comme les fentes et les joints pour
décoller les dépôts de salissures des instruments complètement immergés, sans être
entassés, dans une solution détergente ou détergente-désinfectante utilisable dans la
cuve. Cette opération peut être complétée par un brossage manuel doux ou l’usage
d’une machine à laver automatique utilisant un détergent peu moussant. C’est un
appareil spécifique pour le matériel dentaire muni de système de clip permettant le
nettoyage interne et externe des instruments dynamiques. Deux types de machines
peuvent être utilisées :

- un laveur simple avec un système d’aspersion qui assure un bon séchage, le


nettoyage doit être suivi par des procédures de désinfection ou de stérilisation,

- un laveur-désinfecteur à action thermique qui ne nécessite pas d’opération de


désinfection et qui est indiqué pour les dispositifs des catégories semi-critique ou non
critique ou qui sont thermosensibles.

Certains appareils dits automates auraient des actions multiples comme un


nettoyage/lubrification, une désinfection ou une stérilisation. L’efficacité du
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nettoyage est due à la pression du liquide à l’intérieur des tubulures ou entre les
interstices des instruments dynamiques et la mise en mouvement des instruments au
cours de cette étape.

Les nettoyeurs enzymatiques sont bien efficaces du fait de leur pouvoir pénétrant
leur permettant de briser les matières protéiniques et organiques.

Quelque soit la méthode utilisée, le nettoyage doit être obligatoirement suivi par
un rinçage abondant pour éliminer complètement tout résidu.

c. Le séchage

C’est une étape indispensable pour tout matériel lavé et destiné à être stérilisé. Le
séchage doit être soigneux et fait à l'aide d’une chiffonnette en textile propre
produisant peu ou pas de peluches. Le non tissé propre à usage unique peut être
utilisé. L’usage d’air filtré comprimé ou d’une machine automatique peut aussi être
envisagé. A la fin de cette étape de la procédure, le niveau de propreté du dispositif
est le plus haut d’où la nécessité de le protéger par un conditionnement qui constitue
une protection efficace contre tout risque de recontamination. De plus, il est
obligatoire de séparer ce qui est propre de ce qui est sale, notamment en cas d’exiguïté
des locaux.

d. Le conditionnement

Après l’opération du nettoyage, le matériel est à un niveau de contamination très


bas et il est nécessaire de le protéger contre tout risque de recontamination. C’est
l’objectif du conditionnement qui consiste à emballer le matériel dans un matériau
adéquat. Il servira aussi à conserver l’état stérile de l’instrument stérilisé jusqu’au
moment de son utilisation pour le prochain acte de soin. Les instruments à charnière
doivent être emballés ouverts durant la stérilisation pour permettre à la vapeur
d’entrer en contact avec toutes les surfaces.

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Les matériaux d’emballage, à usage unique ou réutilisables doivent être adaptés à


la méthode de stérilisation envisagée. Les conditionnements métalliques sont des
boîtes ou des conteneurs en aluminium (anodisé) ou en acier inoxydable. Ils ont des
fermetures étanches et imperméables aux micro-organismes par le moyen de filtres ou
de soupapes. Dans certains cas, des plateaux perforés à couvercles, en métal ou en
plastique thermorésistant peuvent être utilisés. Ces plateaux sont, eux-mêmes,
recouverts à l’aide d’un double emballage et étiquetés (par un crayon indélébile non
pointu) pour pouvoir identifier leur contenu. Des sachets, ou gaines, à usage unique,
en papier ou papier - plastique conformes aux normes internationales en vigueur (NF
EN 868 série 1 à 10) sont aussi utilisés. Il s’agit de sacs auto-adhésifs ou
thermosoudables, résistants au risque de déchirure et pelables. Ils sont étanches et ne
permettent que le passage de la vapeur. Des gaines en plastique transparent ou en
papier - plastique qu’on peut couper selon la taille désirée et sceller à chaud peuvent
remplacer les sachets. Ces matériaux de conditionnement doivent porter des
indications pertinentes.

e. Le chargement des stérilisateurs

Au moment du chargement, les sachets doivent être disposés verticalement sur les
clayettes de l’autoclave, papier contre papier et plastique contre plastique, sans
toucher les parois de l’enceinte pour faciliter l’entrée en contact de la vapeur avec
toutes les surfaces. Quelque soit le mode de conditionnement, il est absolument
nécessaire que les instruments concaves soient disposés inclinés ou concavité vers le
bas et que le stérilisateur ne soit pas trop chargé. L’enceinte du stérilisateur doit être
adéquatement chargée. Une charge insuffisante risque d’endommager les
instruments par surchauffe et une surcharge peut empêcher la vapeur de pénétrer au
cœur de tous les éléments de la charge.

f. La stérilisation proprement dite

En milieu de soins dentaires, tout ce qui est à usage unique ne doit, en aucun cas,
subir une re-stérilisation dans le cabinet. Celle ci est strictement réservée au matériel
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reconnu à usage multiple dit réutilisable. Comme il est dit qu’on ne stérilise bien que
ce qui est propre, la qualité du résultat de la stérilisation proprement dite est
fortement liée au niveau de la contamination portée par l’instrument au moment de
son introduction dans le stérilisateur. Ce niveau est déterminé par la bonne réalisation
et la qualité des opérations préalables à l’acte de la stérilisation. Il s’agit d’une suite
de phases successives formant le cycle de stérilisation. Ces phases ou étapes sont :

• le chauffage permettant d’atteindre la température de stérilisation


adéquate,
• l’exposition de la charge à l’agent de stérilisation à la température requise
(plateau),
• le refroidissement de l’enceinte et le séchage de la charge.

Cycles de stérilisation à la vapeur d’eau

- Type B :
pour stériliser tous les dispositifs médicaux.
- Type S :

utilisé si le fabricant dispose des résultats des tests du programme


d'essais selon la norme NF EN 13060 et si l'utilisateur dispose des
résultats de la validation des charges dont il a besoin selon la norme NF
EN 554.
- Type N :

pour stériliser uniquement les objets pleins non emballés et non pas
pour stériliser les objets emballés, ni les textiles, ni les objets creux fins
ou de structure compliquée.

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g. L’entreposage

Les conditions adéquates du transport et de l’entreposage des articles stérilisés


permettent de prévenir leur re-contamination. Le matériel doit rester dans son
conditionnement jusqu’au moment de sa réutilisation. Les emballages ne sont ouverts
que dans la salle de traitement et les instruments doivent être déposés sur l’intérieur
de leur emballage qui leur sert de champ stérile.

h. Les contrôles de la stérilisation

C’est un aspect fondamental pour garantir la qualité du matériel traité par


stérilisation. Tous les textes réglementaires et normatifs s’accordent sur le fait qu’une
stérilisation efficace consiste à réduire au millionième la charge microbienne portée
par le matériel avant sa stérilisation. De cette définition découle l’importance de l’état
du matériel avant son passage dans l’autoclave. Les contrôles sont donc à réaliser
avant, pendant et après la réalisation du cycle de stérilisation. Pour ce, des indicateurs
chimiques sont placés à l’extérieur et/ou à l’intérieur des conditionnements. Un
indicateur est généralement imprimé sur les sachets de stérilisation. C’est une tache
d’encre qui change de couleur lorsqu’elle est exposée à la chaleur. Il existe des témoins
de passage dont le changement de couleur indique simplement que l’emballage a été
exposé à la chaleur sans signifier que le contenu a été efficacement stérilisé. Par contre
les intégrateurs de paramètres ne virent que lorsque les deux paramètres, température
et durée, sont satisfaisants. Le test de Bowie et Dick est très intéressant dans la mesure
où il permet de vérifier la qualité du vide et celle de la pénétration de la vapeur, étapes
très importantes dans le cycle de stérilisation.

Le test de stérilité par spores bactériennes permet théoriquement de vérifier si le


processus de stérilisation est en mesure de détruire tous les types de
microorganismes. Il utilise des spores du Bacillus stearothermophilus pour
l’autoclave et celles du Bacillus subtilis pour le Poupinel. La technique de réalisation
est simple et consiste à placer le test à l’intérieur d’un emballage qui va subir un cycle
habituel de stérilisation. Un résultat positif signifie que l’opération de stérilisation n’a
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pas été bien conduite et n’a pas réussi à détruire toutes les spores. Il faut alors
chercher la cause et recommencer le test. Parfois on est ramené à arrêter l’utilisation
du stérilisateur jusqu’à ce que une inspection et une réparation soient réalisées.

i. Le contrôle de la charge à la fin de la stérilisation

Il consiste à vérifier à la fin de chaque cycle :

• l’intégrité de l’emballage des éléments de la charge,


• l’état de la charge qui doit être bien sèche sans traces d’humidité
résiduelle ni à la sortie de l’autoclave ni à l’atteinte de la température
ambiante (un conditionnement humide n’assure plus son rôle protecteur
de stérilité),
• le changement de la couleur de tous les indicateurs de passage et de tous
les intégrateurs chimiques. Le virage de couleur des intégrateurs dits de
classe 6 (selon la norme ISO 11140-1) est influencé par les paramètres de
temps, de température et de la saturation de la vapeur. Ces intégrateurs
servent à garantir une probabilité acceptable de stérilité aux points de la
charge où ils sont placés. En l’absence d’autres systèmes comme le système
de sondes embarquées, il est recommandé de placer ces intégrateurs, après
les avoir conditionnés, dans des sachets, avec les éléments de la charge et
en particulier au point de moindre efficacité déterminé par le fabricant ou
lors de la validation de l’appareil,
• l’enregistrement numérique ou graphique du cycle qui doit être
conforme à celui de référence obtenu lors de la validation de l’appareil. Il
permet de vérifier et de tracer le fonctionnement correct de l’autoclave.

j. Le stockage des dispositifs stérilisés

Les lieux de stockage doivent satisfaire les exigences d’hygiène et de sécurité avec
des tiroirs fermés placés dans un endroit en ambiance fraîche, non humide et sans
exposition à une source de chaleur.

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k. L’utilisation des dispositifs médicaux stérilisés

Le moment de réalisation de l’acte de soin est une occasion pour une dernière
vérification. C’est le rôle du soignant appelé à vérifier l’intégrité du conditionnement,
la date limite d’utilisation…

l. Le contrôle du stérilisateur

Le bon fonctionnement du stérilisateur est aussi une condition indispensable pour


garantir la qualité de la stérilisation. Des contrôles réguliers sont nécessaires pour
s’assurer de ce fonctionnement. Il s’agit notamment de :

• vérifier la qualité du vide et de l’injection de la vapeur par le test de


Bowie-Dick,
• réaliser des essais de validation conformément à la norme NF EN 554
relative aux «Validation et contrôle de routine pour la stérilisation à la
vapeur d’eau», au moment de la réception de l’appareil, de façon régulière
à périodicité prédéfinie et suite à toute intervention technique.

Outre ces contrôles, une maintenance préventive et une intervention rapide de


réparation en cas de problèmes de fonctionnement sont à faire réaliser par le
fournisseur ou par une entreprise contractuelle. Le fabricant fourni un document qui
indique les opérations à réaliser et leur périodicité. Certaines opérations comme
l’entretien courant, le nettoyage de la cuve et des portes plateaux, le changement du
rouleau de papier et de l’encreur peuvent être réalisées par l’équipe du cabinet.
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LE TEST
DE BOWIE-DICK

LES TEMOINS
DE PASSAGE

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m. Le dossier de traçabilité

Il a pour objectif de tracer l’itinéraire du dispositif médical depuis le cycle de


stérilisation jusqu’à l’acte de soin chez un patient. Pour ce, l’emballage de chaque
dispositif stérilisé doit porter une étiquette où sont indiquées les informations
nécessaires comme les numéros du stérilisateur et du cycle, les dates de stérilisation
et d’utilisation limite. Une copie de cette étiquette est à apposer sur le dossier du
patient. De plus, pour chaque charge il est nécessaire de notifier le déroulement du
cycle avec son numéro, sa date et les résultats des intégrateurs utilisés ainsi que
l’identité des personnes qui ont réalisé et supervisé le travail. Toute intervention
préventive ou réparatrice réalisée sur l’appareil doit être consignée dans le registre de
suivi de l’appareil. Tout le dossier de traçabilité est à conserver dans les archives du
cabinet dentaire.

D. Les traitements des dispositifs thermosensibles

Les dispositifs à usage multiple thermosensibles ne peuvent pas être stérilisés à


l’autoclave. Il est alors possible de les traiter par une opération de désinfection. Ce
type de dispositifs est rare et en voie de disparition dans les cabinets dentaires comme
l’enfonce couronne en bois, les instruments faits en résine autopolymérisable, les
portes empreinte ou les pipettes en plastique par exemple. La désinfection peut être
réalisée par des procédés physiques et surtout des produits chimiques dits
désinfectants. L’opération consiste à immerger complètement l’objet dans une
solution désinfectante. D’autres techniques peuvent être utilisées comme la
vaporisation ou l’application d’un désinfectant sur la surface. Le niveau de
désinfection obtenu dépend de l’objectif et du spectre d'activité visé. Ici aussi, on ne
désinfecte bien que ce qui est propre et la qualité de la désinfection dépend de celle
des opérations de pré-désinfection et de nettoyage (opérations préalables). Le
nettoyage est une opération qui vise l’élimination des débris ce qui induit la réduction
du nombre des microorganismes présents. Il est toujours réalisé en premier avant la
désinfection.
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Le nettoyage, la désinfection et la stérilisation sont des procédures d’efficacité


croissante contre les agents pathogènes.

E. Les mesures particulières à certains dispositifs

1. Les instruments rotatifs (ou dynamiques)


Il s’agit du contre-angle, des pièces à main, des turbines qui peuvent se
contaminer par contact direct avec la dent, la salive ou le sang du patient ou à partir
du spray et à partir du contact avec les autres instruments, objets ou substances déjà
contaminés. Il est demandé au fabricant de s’engager à fournir des dispositifs qui
répondent à toutes les exigences de sécurité en matière de nettoyage et de stérilisation
et qui supportent sans préjudice toutes les étapes de la procédure qu’il préconise.
Avant d’être désinfectés, ces dispositifs doivent être débranchés de l'unit et subir
les étapes de traitement suivantes :
• la pré-désinfection par trempage dans une solution pré-désinfectante
pendant le temps recommandé et après avoir aspiré, avec le tuyau
d’aspiration ou une seringue spécifique, le liquide pour éliminer les bulles
d’air. A la fin de l’opération, l’instrument doit être rincé à l’eau du réseau.
• le nettoyage peut être fait :
• manuellement par une solution détergente suivie par un
rinçage à l’eau du réseau avec aspiration et séchage par de l’air
pulsé, sec et propre. Ensuite l’instrument est graissé avec une
graisse siliconée et tourné avant de l’emballer et de le stériliser,
• par automate qui, selon sa programmation, peut assurer
certaines étapes. Le dispositif est rincé à l’eau du réseau avec
aspiration et passé dans l’automate.

2. Les pièces à main


Les directives recommandent la stérilisation régulière à l’autoclave des pièces à
mains après chaque utilisation. Pour prolonger leur durée de vie, ces dispositifs
doivent être bien préparés avant leur stérilisation. Il est recommandé de les essuyer

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pour éliminer les débris visibles et de purger les canalisations d’eau et d’air pendant
20 à 30 secondes dans l’aspirateur, l’évier ou une matière absorbante avant de retirer
la pièce à main du tuyau. Ensuite l’intérieur de la pièce à main est nettoyé avec de
l’eau savonneuse et une brosse douce avant de la rincer et sécher. Sauf
recommandations contraires du fabricant, ce type de dispositif ne doit être ni trempé
ni traité aux ultrasons. La lubrification se fait uniquement avant la stérilisation ou
avant et après la stérilisation et ce selon les recommandations du fabricant pour
garantir le bon fonctionnement du matériel. Ensuite, il est nécessaire de fixer la pièce
à main au tuyau, de souffler l’excès de lubrifiant ou de nettoyant pour éviter leur
accumulation ce qui peut bloquer les pièces rotatives. Si la pièce à main est à fibres
optiques, un tampon d’ouate est utilisé pour enlever l’excès de lubrifiant sur les
surfaces optiques exposées.
Une fois la pièce à main est propre et sèche, à l’intérieur et à l’extérieur, elle est
conditionnée dans un emballage adéquat avant d’être stérilisée à l’autoclave (jamais
à la chaleur sèche). Après refroidissement, les canalisations d’air et d’eau sont purgées
pendant 20 à 30 secondes avant de connecter la pièce à main au tuyau. Si la
lubrification est réalisée après la stérilisation, il est recommandé de faire fonctionner
la pièce à main avec la fraise afin d’éliminer l’excès de lubrifiant.
Il est essentiel d’établir un plan d’entretien pour maintenir les pièces à main en
bonnes conditions.

Entretien de la pièce à main


1. Purger les canalisations d’air et d’eau avant de retirer la pièce à main du
tuyau (sans enlever la fraise).
2. Nettoyer, rincer et sécher la pièce à main,
3. Appliquer un nettoyant et un lubrifiant (au besoin),
4. Éliminer l’excès de lubrifiant (sans enlever la fraise),
5. Nettoyer les fibres optiques,
6. Purger les canalisations d’air et d’eau du tuyau avant de replacer la pièce à main,
7. Ouvrir le conditionnement (lubrifier au besoin), connecter au tuyau et
éliminer l’excès de lubrifiant (sans enlever la fraise).
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83

3. Le système d’aspiration
Il est fait de deux composantes :

• les embouts :
• pour la pompe à salive, les embouts ou canules sont toujours à
jeter entre deux patients,
• pour l'aspiration à haute vélocité, les embouts ou canules
peuvent être jetés ou stérilisés.
• les tubulures sont à nettoyer et désinfecter après tout acte sanglant. Elles
doivent être rincées à l'aide d'un demi-litre d'eau après les autres actes. En
fin de chaque journée, les tubulures sont détartrées et traitées par
l'aspiration d'une solution détergente/désinfectante adaptée. Les filtres
sont nettoyés et désinfectés quotidiennement.

4. Les instruments à ultrasons de détartrage et de prophylaxie

Dans la mesure où ils sont disponibles, les dispositifs démontables et


autoclavables sont à privilégier.

PRINCIPES GENERAUX DU BIONETTOYAGE


(Nettoyage-Désinfectant)

• Ne jamais dépoussiérer ou balayer (risque de remise en suspension des


poussières porteuses de germes).
• Nettoyer en partant des surfaces les plus propres vers les plus sales
dans un ordre logique pour chaque type de local.
• Travailler selon une procédure prédéfinie et validée avec :
• une tenue de travail adaptée,
• du matériel propre et bien entretenu,
• des produits adéquats correctement dilués (ne pas mélanger des
produits différents).

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Médecine Dentaire et en Stomatologie
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Modèle de chariot de ménage pour entretien des surfaces des locaux


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VIII- L’ENTRETIEN DES LOCAUX ET SURFACES

Dans la salle de soins et à des niveaux différents, tout ce qui est proche de l’unit
est exposé à une contamination microbienne provenant des patients, du personnel ou
des différents éléments de l’environnement suite à divers contacts manuels, à des
projections ou par les aérosols provoqués par les turbines par exemple. C’est un
réservoir potentiel de transmission croisée. Un tel risque peut être évité par l’usage de
produits détergents, désinfectants ou désinfectant-détergent utilisés dans les
conditions recommandées par le fabricant en matière de dilution, conservation,
sécurité d’emploi… L’activité désinfectante doit couvrir les spectres de la bactéricidie
et de la fongicidie.

Les opérations d’entretien des locaux et surfaces comportent :

a) Le nettoyage et la désinfection des surfaces entre deux patients, réalisés


en trois étapes par nettoyage avec solution détergente et après un bon
rinçage le désinfectant est appliqué. L’usage d’une chiffonnette à usage
unique imbibée d’un produit à double action (détergent-désinfectant)
permet de gagner du temps et de l’effort puisque cette opération ne
nécessite pas de rinçage. Il suffit d’appliquer la chiffonnette sur le fauteuil,
le mobilier et autres surfaces de proximité.

b) Dans le cas où une surface est souillée par un fluide biologique, il est
nécessaire de l’éliminer par nettoyage avant d’appliquer une solution de
Javel diluée au 1/5è ou un autre désinfectant applicable sur la surface en
question.

c) L’entretien des sols et autres surfaces (en dehors du fauteuil et ses


accessoires) est réalisé chaque jour ou immédiatement après une souillure
par fluide biologique, selon les mêmes principes.

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D’une façon générale, le nettoyage est la première opération d’entretien d’une


surface contaminée. Il vise à la débarrasser des souillures et débris. Dans certains cas,
c’est la seule opération nécessaire. Dans d’autres cas, ce n’est qu’une étape préalable
qui précède la désinfection et qui devrait réduire, de façon significative, le nombre
d’agents infectieux dont la présence peut limiter l’efficacité de la désinfection. Un
produit nettoyant est utilisé pour le nettoyage et un produit désinfectant pour la
désinfection. Se référer aux indications et recommandations du fabricant est toujours
une obligation.

L’efficacité du désinfectant nécessite toujours un temps de contact d’au moins 10


minutes. Un rinçage est parfois indiqué, si non l’essuyage par du papier à usage
unique permet d’éliminer l’excès du produit. Le port de gants de ménage, de lunettes
et de masque de sécurité font partie des précautions de base que doit respecter le
personnel chargé de cette fonction. Le choix du produit désinfectant est conditionné
par :

• la compatibilité avec les surfaces à désinfecter;


• la largeur du spectre;
• la rapidité de l’action;
• la rémanence de l’effet sur la surface traitée,
• la facilité d’utilisation;
• le niveau de toxicité et d’effets indésirables (odeur, irritation),
• le coût.

Pour réduire la contamination de l’environnement par les microorganismes, le


sang et la salive évacués dans les canalisations d’égout, il est utile de :

• purger régulièrement ces canalisations à haut et à faible débit en utilisant


un produit contre les divers débris,
• nettoyer et désinfecter les filtres des purgeurs de déchets solides;
• utiliser des filtres jetables.
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IX- LES BONNES PRATIQUES D’UTILISATION DES


PRODUITS DESINFECTANTS

Il est toujours indispensable de s’assurer de la certification de qualité et de


sécurité du produit et du mode de son utilisation. Les étiquettes et notices des
produits contiennent des renseignements précieux qui concernent notamment :

A. Les indications générales


• l’indication appropriée de l’utilisation : nettoyant, désinfectant de
surface ou par immersion, dégraissant ou polyvalent,
• le spectre d’action : bactéricide, tuberculocide, sporicide, virucide,
• les conditions optimales d’utilisation pour une efficacité maximale :
dosage, dilution dans l’eau, activation avec une poudre ou un liquide,
température et temps de contact adéquats;
• le mode d’application : immersion, essuyage par chiffon imbibé,
vaporisation sur les surfaces directement ou à une certaine distance…,
• la compatibilité avec d’autres matières,
• les risques d’usage et effets indésirables : dommage ou décoloration des
surfaces, corrosion d’instruments et surfaces métalliques, désintégration
des caoutchoucs ou plastiques,
• la date d’expiration,

B. Le niveau d’efficacité

Trois niveaux d’action désinfectante sont possibles selon les microorganismes


ciblés :

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Médecine Dentaire et en Stomatologie
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L’eau de javel est (d’après Fleurette et col.)

- un bon désinfectant pour des sols et surfaces préalablement bien nettoyées


(les matières organiques inactivent l’eau de javel).
- corrosive pour les métaux (attention au temps de contact),
- instable surtout à haute température et à la lumière (solution à préparer
juste au moment de son utilisation),
- à ne jamais mélanger à des produits ménagers contenant de l’ammoniac
(dégagement d’azote et diminution importante l’action désinfectante),
- à ne pas mélanger aux produits de vaisselle, aux détartrants ou autres
produits acides (formation de chlore gazeux toxique).

Usage de l’eau de Javel (d’après Fleurette et col.)

Objet Contamination Dilution eau de Temps


à désinfecter organique massive javel à 12° CHL de contact

Sols à usage domestique Non 1/100 à 1/200 5 à 10 mn

Sols, surfaces de travail Non 1/50 5 à 10 mn


et matériel en milieu de
soins et laboratoire Oui 1/10 à 1/3 10 à 15 mn

Non 1/20 10 mn
Lavabos, bacs, éviers
Oui 1/ à 1/10 15 à 20 mn

Contamination virale Non 1/20 à 1/8 20 mn au moins


(VIH, hépatite)
Oui 1/4 à 1/1

Prion (maladie de Non 1/2 à 2/3 Plusieurs heures


Creutzfeldt-Jacob) (24 h = 99,99 de
Oui 1/1 la DL 50)
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• les désinfectants de haut niveau sont utilisés contre les endospores


bactériennes extrêmement résistantes (effet sporicide),
• les désinfectants de niveau intermédiaire sont efficaces contre
Mycobacterium tuberculosis, le virus de l’hépatite B (HBV) et celui de
l’immunodéficience humaine (VIH),
• les désinfectants de bas niveau sont efficaces contre certaines bactéries
végétatives et certains champignons et virus, leur utilisation n’est pas
recommandée dans les salles de traitement dentaire.

C. Les mises en garde de sécurité

Ce sont des avertissements particuliers et des recommandations relatives à la


sécurité vis-à-vis des effets nocifs sur les humains ou l’environnement :

• produits irritants des muqueuses à utiliser dans un lieu bien ventilé ou


dans des conteneurs à fermeture hermétique,
• produits nocifs pour les yeux et/ou la peau nécessitant le port de lunettes
de sécurité et/ou de gants de ménage,vapeurs de glutaraldhéhyde
toxiques pour les tissus sont à utiliser en immersion ; en cas d’exposition,
un rinçage à grande eau et une consultation médicale sont nécessaires.

D. L’entreposage et l’élimination

Les indications portent sur les conditions d’entreposage et d’élimination du


produit exigées par la réglementation en matière d’environnement :

• entreposer dans un lieu bien aéré voire ventilé et à des températures


fraîches,
• éliminer le conditionnement par rejet ou incinération après l’avoir rincé
soigneusement et l’avoir éventré,
• évacuer le résidu du produit vers l’égout avec précaution et purge d’eau
sauf prescription contraire,

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Médecine Dentaire et en Stomatologie
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• faire récupérer les quantités inutilisables du produit par une entreprise


de recyclage spécialisée,
• ne jamais incinérer ou perforer les conteneurs pressurisés.

ON NE DESINFECTE BIEN QUE CE QUI EST PROPRE

• L’objectif de la désinfection est de prévenir la transmission infectieuse à


partir de la flore microbienne de l’environnement inanimé.
• Pour être efficace, elle doit être précédée d’un nettoyage qui élimine les
salissures porteuses ou protectrices de micro-organismes.
• Le nettoyage assure une propreté macroscopique visible.
• La désinfection assure une propreté microscopique invisible.
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X - LA GESTION DES DECHETS DE SOINS DENTAIRES

Le sang, le matériel souillé de sang, les tissus buccaux, les dents extraites et les
objets piquants et tranchants font partie des déchets médicaux potentiellement
infectieux. Leur manipulation peut exposer les professionnels au risque de
contamination croisée. Diverses réglementations indiquent les méthodes de gestion
des matières jetables pour éviter ce risque. Le port de gants, de masque et autre
matériel protecteur est indispensable lors de la manipulation de déchets infectieux ou
toxiques.

A. La typologie des déchets


• les Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères (DAOM) comme les
papiers et emballages ou tout déchet mou non contaminé (compresses,
gants, gobelets, rouleaux salivaires) et n’ayant pas été en contact avec le
patient ou avec d’autres déchets contaminés.
• les Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux (DASRI) comme les :
• dispositifs et petits instruments réformés,
• déchets mous contaminés,
• dents extraites et déchets d’amalgame (secs ou humides)
contaminés, contenu des séparateurs d’amalgame,
• déchets spécifiques contaminés comme les aiguilles, capsules,
bistouris instruments endodontiques…,
• objets perforants, coupants et tranchants,
• objets ayant été en contact avec le patient (protège salive,
bavettes…).
• les Déchets d’Activité de Soins à Risque (DASR) toxique et chimique
comme :

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Médecine Dentaire et en Stomatologie
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• les matières et médicaments périmés,


• les produits cosmétiques et divers résidus de produits chimiques
issus du cabinet ou du laboratoire de prothèse,
• les bains radiologiques,
• les capsules pré-dosées pour amalgame et déchets secs d’amalgame
non contaminés.
La gestion des déchets produits par les établissements de soin doit être conforme
à la réglementation en vigueur et notamment la loi tunisienne 41-96 (10 juin 1996) et
la circulaire 76-92 (18 septembre 1992) du Ministère de la santé publique.

B. Le tri et le conditionnement des déchets au cabinet


Les déchets sont triés dès leur production et placés dans des conteneurs ou des
emballages dits primaires à type de :
• poubelle munie de sachet noir pour les DAOM,
• poubelle munie de sachet rouge pour les DASRI,
• boîte à objets piquants, coupants, tranchants (OPCT),
• conditionnements spécifiques pour les films radiographiques et
radiologiques et tous résidus argentifères destinés à être éliminés selon la
filière spécifique.

C. Le stockage
Dans le local de stockage, les déchets sont placés dans des conditionnements
secondaires de type conteneurs étanches dédiés aux déchets. Ces conteneurs sont
entreposés pendant une certaine durée. Les experts français indiquent que cette durée
est au maximum de trois mois si les DASRI et assimilés ne dépassent pas les 5 kg par
mois. Elle est de 7 jours au cas où les déchets produits sont entre 5 kg par mois et 100
kg par semaine. Dans les conditions de la Tunisie, ces durées doivent être beaucoup
plus courtes. En effet, la présence de matières organiques en quantité relativement
élevée et d’humidité ne permet pas une longue conservation des déchets dans un
climat assez chaud comme le nôtre.
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93

D. Le transport
En dehors du cabinet dentaire, le transport des DAOM est le plus souvent assuré
par les services municipaux vers la décharge publique. Pour les DASRI, l’évacuation
vers le lieu de traitement définitif doit se faire conformément à la loi tunisienne de
1997 relative au transport des déchets dangereux. Dans le cas où une entreprise
spécialisée est chargée de ce transport, le producteur de déchets doit veiller au respect
des dispositions réglementaires car il reste responsable de ses déchets même s’il n’en
assure pas directement l’élimination (loi 41-96). La loi de 1997 exige à ce que le
véhicule soit conforme aux prescriptions et que le transporteur tienne à jour des
documents de traçabilité avec des bons de prise en charge et des bordereaux de suivi.
Les documents précisent aussi l’identification du producteur, du collecteur, du
destinataire et les modalités d’élimination. Tous les documents sont à archiver chez
toutes les parties concernées.

E. L’élimination
En général, outre la décharge publique, les déchets solides à risque sont incinérés
ou banalisés par broyage et désinfectés par autoclavage avant d’être évacués dans un
site déterminé. Les liquides sont soit évacués vers l’égout avec purge d’eau soit
récupérés par un recycleur.

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94

Manipuler les objets Ne pas recapuchonner les


dangereux avec précautions aiguilles,
Les placer dans une boite
de sécurité.

Conteneur pour déchets de


soins à risque
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95

F. Le cas des déchets d’amalgame


Quelque soit leur niveau de contamination, les déchets d’amalgame sont
considérés comme des DASR. Ils sont triés dès leur production et gérés selon les
textes réglementaires. A l’état sec, retenus dans le pré-filtre de l'unit ou dans les
capsules pré-dosées, ces déchets sont conditionnés dans des emballages spécifiques.
Les résidus liquides contenant des d'amalgames sont éliminés dans le réseau public
d’eaux usées après passage dans un séparateur d'amalgame installé à distance de la
salle de soins. Le contenu du séparateur est éliminé selon une procédure définie en
fonction du type du séparateur.

G. Le cas des objets piquants, coupants et tranchants (OPCT)


Les aiguilles anesthésiques, les lames de scalpel, les limes et fils métalliques ou
endodontiques contaminés par du sang et/ou de la salive sont des objets dangereux
et doivent être traités avec prudence :
• ne jamais plier, cisailler ou briser des aiguilles contaminées,
• ne jamais les désengager de leur support à deux mains,
• si l’acte médical exige cette manœuvre, replacer l’aiguille dans son
capuchon ou la désengager de son support par une seule
main,immédiatement après usage, l’aiguille est placée dans un conteneur
rigide, étanche et à fermeture inviolable, identifié par un code couleur ou
un pictogramme de danger biologique. Il doit être rempli au 3/4 au
maximum et éliminé conformément à la réglementation.être vigilent et
prudent lors de la manipulation des fraises ou autres dispositifs rotatifs.

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XI - CAS PARTICULIERS

A. L’hygiène au laboratoire de prothèses dentaires


En médecine dentaire, le laboratoire est un élément important dans la chaîne des
soins. Sa conception doit répondre aux exigences de prévention contre le risque de
contamination croisée entre patients et professionnels. Certaines mesures
recommandées pour l’hygiène au cabinet sont aussi applicables au laboratoire. Les
empreintes, les modèles coulés, les enregistrements occlusaux, les appareils
orthodontiques et les prothèses sont souvent des gîtes microbiens. Les mesures
préventives permettent de réduire le risque de contamination. Il est indispensable
d’évaluer le risque d’exposition des techniciens dentaires et de les protéger en
conséquence. Les techniques de protection et les procédures d’asepsie sont à adapter
et adopter en vue de les appliquer au laboratoire.

1. La désinfection du matériel
Les empreintes et prothèses adressées au laboratoire dentaire doivent être, au
préalable, nettoyées et désinfectées. Un système adéquat de communication entre le
cabinet et le laboratoire permet la circulation des informations concernant le matériel
et le produit désinfectant utilisé. De plus, une zone de réception où tout le matériel est
désinfecté à son arrivée au laboratoire est parfois indiquée. Dans cette zone, toutes les
précautions sont à respecter en ce qui concerne les installations et les équipements. Un
conditionnement contaminé ne peut pas être désinfecté ou réutilisé; il doit donc être
éliminé.
En quittant le laboratoire, la désinfection du matériel n’est pas une mesure
indispensable. Toutefois, un matériel nettoyé sans être désinfecté chez un industriel
doit être désinfecté à son retour au cabinet et avant son utilisation. Il est toujours
recommandé de se renseigner auprès du fabricant, sur le produit désinfectant
recommandé pour chaque type de matériau. La vaporisation ne garantit pas une
désinfection parfaite de toutes les surfaces, la méthode par trempage est meilleure
mais elle n’est pas réalisable pour tous les matériaux.
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2. Les équipements de laboratoire


Les équipements utilisés au laboratoire qui ne sont pas directement exposés aux
matériaux potentiellement infectés doivent être nettoyés et désinfectés. Les
instruments intra-buccaux, quant à eux, doivent être stérilisés. La poussière
potentiellement porteuse de germes et provenant du fraisage à la pierre doit être
éliminée par un système d’aspiration sécurité pour protéger les lieux de travail. Les
meules sont à laver et autoclaver après chaque utilisation. Les brosses sont
désinfectées chaque jour. La pierre ponce est coupée en portions individuelles à
éliminer après utilisation.

3- Les spécimens
La manipulation (collecte, manutention, traitement, entreposage et transport) des
échantillons de sang, salive, dent extraite ou autres matières potentiellement
infectieuses doit être prudente. Les spécimens sont à placer dans des
conditionnements antifuite, sécuritaires, fermés et identifiés par code couleur ou
pictogramme de danger biologique. Dans certains cas, un emballage secondaire est
nécessaire pour se protéger contre l’emballage primaire au cas où celui ci est
contaminé ou percé.Du fait qu’elle contient du sang, une dent extraite est à désinfecter
voire à stériliser avant de l’utiliser pour la formation ou la recherche.

B. La chirurgie dentaire
Dans le domaine de la médecine dentaire et de la stomatologie, les actes invasifs
sont parfois effectués en milieu septique. Selon certaines études, la chirurgie
implantaire ne nécessite pas les mêmes conditions d’asepsie qu’une salle d’opération
habituelle. Toutefois, il est toujours souhaitable de dédier une salle particulière, où les
conditions d'hygiène et d’asepsie sont conformes aux exigences des bonnes pratiques
et aux précautions standards nécessaires pour tout acte invasif comportant un risque
de projections de liquides biologiques. Lorsque ce type d’actes est réalisé dans un
cabinet dentaire des recommandations d’hygiène doivent être respectées :
• bien nettoyer et désinfecter la salle,
• pratiquer un lavage chirurgical ou une désinfection chirurgicale des mains,

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Medecine Dentaire et en Stomatologie
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• porter des gants stériles, une casaque, un masque et une coiffe à usage
unique,
• isoler le site opératoire par l’usage d’un champ stérile,
• utiliser de l’eau stérile et des instruments stériles y compris les tubulures,
les moteurs et les instruments dynamiques,
• procéder à une désinfection du site opératoire et de la périphérie buccale,
• respecter les règles d’hygiène et d’asepsie dans tous les gestes réalisés
tout le long de l’intervention.

C. L’hygiène de la chambre noire et de la radiographie

Malgré que la chambre noire et la radiographie ne sont pas directement exposées


au sang, aux aiguilles et autres instruments contaminés, la transmission infectieuse
est toujours possible.

1. Le matériel de protection personnelle

Le port de gants d’examen jetables, lors de l’exposition des films est obligatoire.
Ils sont à enlever avant de quitter l’aire d’exposition (ou les protéger par des surgants)
pour ne pas contaminer les surfaces touchées lors du déplacement vers la chambre
noire. Dans la chambre noire, de nouveaux gants jetables propres sont à utiliser. Pour
les activités de nettoyage, des gants de ménage sont à porter.

2. La sécurité des pratiques de travail

Les mesures permettant de réduire l’activité microbienne comprennent :

• l’installation d’un écran protecteur par-dessus le panneau de commande


et la tête du tube ou du cône localisateur,
• l’utilisation d’un gobelet en papier ou d’une serviette jetable pour garder
les films à l’abri des surfaces contaminées,
• l’utilisation d’enveloppes ou de tiges de mordu jetables pour les unités
panoramiques,
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99

• l’emploi de distributeurs «sans contact» et de dispositifs de protection


des pellicules radiographiques,
• le recours à des commandes au pied pour le positionnement du fauteuil.

3. La désinfection en surface

Tout ce qui peut être en contact avec les films contaminés est à protéger et/ou
nettoyer et désinfecter (tête du tube, rallonge du cône, fauteuil, panneau de
commande de l’appareil radiographique, tabliers plombés, interrupteurs,
distributeurs ou robinets à commande manuelle, intérieur des cartouches pour
chargement plein jour…). Ces derniers présentent un risque sérieux de
contamination. Le mieux est de les éviter dans la mesure du possible. Autrement, il
est possible de :

• utiliser un écran protecteur ou une enveloppe transparente pour protéger


le film intraoral durant l’exposition,
• placer le film exposé et contaminé dans un gobelet propre,
• désinfecter régulièrement l’enceinte du chargeur de traitement plein jour.

D. L’utilisation de matériel d’origine biologique

La médecine dentaire et la stomatologie utilisent divers produits composés de


matières premières d’origine biologique d’origine animale (substitut osseux, produit
hémostatique ou régénérant tissulaire) ou humaine. Ces produits sont de type
médicaments, dispositifs médicaux ou produits d’origine humaine à visée
thérapeutique.

1. Les médicaments

Les risques de transmission infectieuse par la matière première sont maîtrisés


avant l’obtention de l’AMM de tout produit médicamenteux d’origine biologique.

2. Les dispositifs médicaux

Les dispositifs marqués CE et leurs procédés de fabrication sont conçus de


manière à éliminer ou réduire au niveau minimum les risques de transmission

Guide de Prévention des Infections liées aux Soins en Medecine Dentaire et en Stomatologie
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infectieuse pour le patient, l’utilisateur et les tiers. En dehors de ceux destinés à être
uniquement en contact avec la peau intacte, les dispositifs fabriqués à partir de tissus
animaux entrent dans la classe III des dispositifs médicaux.

Contre les risques de transmission des Encéphalopathies Spongiformes Subaigües


Transmissibles, les directives CE introduisent des spécifications renforçant les
exigences imposées. En plus, en France, le fabricant doit signaler à l’Agence Française
de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) tout dispositif contenant un
dérivé d'origine animale mis sur le marché notamment pour les dispositifs médicaux
de classe III.

3. Les produits d’origine humaine à visée thérapeutique

C’est surtout les produits de transfusion sanguine qui sont concernés. Les textes
relatifs à la sécurité en matière de transfusion sanguine sont à respecter avec rigueur.

• la collecte du sang humain ou de ses composants en vue d’une utilisation


thérapeutique ne peut être faite que par des établissements de transfusion
sanguine agréés,
• le prélèvement, en vue de préparer des dérivés du sang, ne peut-être fait
qu’avec le consentement du donneur et par un médecin ou sous sa
direction et sa responsabilité,
• le sang, ses composants et dérivés ne peuvent être distribués ni utilisés
sans la réalisation d’analyses biologiques et de tests de dépistage de
maladies transmissibles,
• les produits sanguins destinés à une utilisation thérapeutique directe
sont conservés dans les établissements de transfusion sanguine ou les
établissements de santé autorisés.

Ces principes et règles interdisent tout prélèvement de sang destiné à obtenir des
concentrés plaquettaires dans un cabinet dentaire ou de stomatologie.
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101

CONCLUSION

Les progrès de la médecine ont fait que les actes invasifs utilisant des
dispositifs de plus en plus complexes se sont bien développés. De tels actes
sont très souvent accompagnés de complications infectieuses. La médecine
dentaire ne fait pas l’exception et la menace que constitue le risque de
transmission des agents infectieux de tout type exige des professionnels
dentistes le respect des conduites préventives dans leur exercice quotidien.

Les procédures à suivre nécessitent l’élaboration de documents,


régulièrement mis à jour, précisant les activités et responsabilités dans le but
de prévenir le risque d’infection associées aux soins. De tels documents
servent à la formation de tous les membres de l’équipe du cabinet dentaire.

La pratique des soins en cabinet dentaire passe par une démarche de


qualité globale dans le but de prévenir les risques d’infection nosocomiale.
Cette démarche prend en considération la conception même du cabinet, le
choix des équipements et matériels à acquérir et l'organisation du travail
(dans le temps et dans l’espace) depuis l’accueil du patient jusqu’à
l’élimination des déchets générés lors de l’acte de soin en passant par l’asepsie
des actes et l’entretien des équipements et des surfaces. Une attention
particulière doit être portée au traitement du matériel réutilisable et en
particulier à la gestion des instruments rotatifs et de leurs supports.

L’hygiène des mains et la stérilisation à la vapeur humide des dispositifs


médicaux constituent les activités les plus efficaces dans toute stratégie de
prévention contre le risque d’infections associées aux soins en général et aux
soins dentaires en particulier. Elles permettent de répondre aux exigences de
la qualité et de la sécurité.

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Le présent document est conçu et élaboré dans le but d’apporter aux


médecins dentistes à leurs équipes un outil pour les aider à modifier ou
promouvoir leurs stratégies de prévention de l’infection. Une telle stratégie
sous entend des activités permettant à l’équipe du cabinet dentaire d’élaborer
des plans d’action en vue d’une amélioration des conditions du travail et
d’une meilleure sécurité contre les risques d’infection pour l’équipe elle même
et pour les patients.
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REFERENCES

BIBLIOGRAPHIQUES
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final DenOK5 /5 final5/5 13/03/09 15:40 Page 105

105

Pour en savoir plus

1. ANAES-ADF Référentiel d’autoévaluation des pratiques en odontologie


Stérilisation des dispositifs médicaux : la conduite des cycles de
stérilisation.
2. Arrêté du 30 mars 1998 relatif à l’élimination des déchets d’amalgames
issus des cabinets dentaires. Journal Officiel du 7 avril 1998 (France).
3. Baffoy-Fayard N, Farret D, Botherel A-H, Zeitoun R, Astagneau P,
Brücker G. Pratiques en hygiène dans les secteurs de soins en
odontologie ambulatoire. Hygiènes 2002 ; 3 : 232-39.
4. Barsotti O, Morrier JJ, Lecollier MD, Brisset L. Le risque infectieux au
cabinet dentaire : bilan épidémiologique et contrôle de l’infection
croisée. Hygiènes 2001 ; 9 : 210-218.
5. Beltrami EM et col. Risk and management of blood-borne infections in
health care workers. Clin Microbiol Reviews 2000 ; 13 : 385-407.
6. Bernard JP, Zahedi CS, Smuckler J, Samson J. Aseptic implant placement:
Influence on the 5-year success rate of osseointegration. 9th Scientific
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7. Brisset L, Lécolier MD. Hygiène et asepsie au cabinet dentaire. Paris :
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8. CCLIN Sud-ouest, Recommandations pour la prévention du risque
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9. Centers for Disease Control and prevention. Guidelines for Infection
Control in dental Health-Care settings. MMRW 2003 ; 52(No.RR-17).
10. Centers for Disease Control and prevention. Guidelines for Infection
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Reports. MMWR 2003 ; 52(RR17) : 1-61.

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106

11. Commission des dispositifs médicaux de l'Association Dentaire


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2001.
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13. Les accidents d’exposition au sang. Hygiènes 2003 ; 11 (2-Numéro
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14. L-P. Samaranayake, F. Scheutz , A. Cottone. La maîtrise de la
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15. Ministère de l’emploi et de la solidarité. Secrétariat d'état à la santé.
Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France – Comité technique
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16. Ministère de la santé et des solidarités. Guide de prévention des
infections liées aux soins réalisés en dehors des établissements de santé
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/infect_soins/sommaire.htm.
17. Muller M, Bolla M. Décontamination des empreintes et des modèles en
plâtre quelles méthodes adopter. Les Cahiers de Prothèse, 1999 ; 107 :71-
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18. Siew C, Chang B, Gruninger S et col. Self Reported Percutaneous
Injuries in Dentistry : Implications for HBV, HIV transmission risk.
JAMA 1999 ; 123 : 37-43.
19. Société Française d’Hygiène Hospitalière. Recommandations pour la
désinfection des mains ; 2002.
20. Zeitoun R.. Incidence de l’encéphalopathie spongiforme subaigue
transmissible sur les procédures de stérilisation en chirurgie dentaire.
Information dentaire 2001 ; 39 : 3335-41.
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107

A NNEXES
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Annexe 1 :

MODES DE TRANSMISSION INFECTIEUSE


AU CABINET DENTAIRE
D’après STERLING

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Annexe 2 :

MALADIES TRANSMISSIBLES AU CABINET DENTAIRE

MALADIES VIRALES

MALADIES BACTERIENNES

MALADIES FONGIQUES

MALADIES A PROTOZOAIRES
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Annexe 3 :

TRANSMISSION INFECTIEUSE ET PRECAUTIONS PREVENTIVES


EN SOINS DENTAIRES

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Annexe 4 :

THECHNIQUES D’HYGIENE DES MAINS


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113

Annexe 5 :

HYGIENE DES MAINS SELON


LE NIVEAU DU RISQUE INFECTIEUX

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Annexe 6 :

Activité antivirale des désinfectants usuels


(d’après Fleurette et col.)
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Annexe 7 :

PREVENTION DU RISQUE INFECTIEUX


AU CABINET DENTAIRE
(d’après Sterling)

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Annexe 8 :

EFFICACITE ANTI PRION DES PROCEDES PHYSICO-CHIMIQUES


(d’après Fleurette et col.)

Annexe 9 :

ENTRETIEN DE LA SALLE DE TRAITEMENT DENTAIRE


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Activités anti-infectieuses des produits usuels


(d’après Fleurette et col.)
Annexe 10 :

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Annexe 11 :
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MODALITES DE TRAITEMENT DES DISPOSITIFS MEDICAUX DENTAIRES


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PRECAUTIONS "STANDARD" A APPLIQUER


ENVERS TOUT PATIENT
Annexe 12 :

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Annexe 13 :
CLASSIFICATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX
SELON LE RISQUE INFECTIEUX ET L’USAGE
(d’après Spegler)
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NETTOYAGE ET STERILISATION DES DISPOSITIFS DENTAIRES


(d’après Sterling)
Annexe 14 :

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GLOSSAIRE
Annexe 15 :
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Tél. : 71 518 550 - Fax : 71 514 854
Février 2009

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