Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’HERPES GENITAL
AUX URGENCES GYNÉCOLOGIQUES
1. INTRODUCTION
L’herpès génital est une maladie sexuellement transmissible caractérisée par l’apparition de vésicules
sur les parties génitales, qui finissent par se rompre et former des ulcérations, à l’origine de douleurs. La
transmission du virus se fait avec un partenaire qui présente des lésions ou porteur du virus mais sans
lésion apparente (excrétion asymptomatique).
Le risque le plus grave est la transmission du virus au nouveau-né lorsque la femme enceinte est
infectée. Mais cette situation est rare (environ 3 cas pour 100 000, soit 20 cas par an en France) Cf
protocole herpès et grossesse
Le type 1 (ou HSV1), responsable des infections herpétiques de la partie supérieure du corps.
L'infection peut atteindre la bouche, la cornée de l'œil et la lèvre supérieure (herpès labial ou
« bouton de fièvre ») ;
Le type 2 (ou HSV2), à l'origine des infections de la partie basse du corps, en particulier de
l’herpès génital.
Toutefois, de plus en plus d'infections génitales sont dues à HSV1 (10 à 30 % des cas). Elles sont
favorisées par les pratiques sexuelles bucco-génitales.
Une fois contracté, le virus de l'herpès chemine dans les nerfs sensitifs correspondant au territoire
infecté et se loge dans un ganglion nerveux où il reste "endormi". Il devient latent pour une période
allant de quelques semaines à plusieurs années, voire définitivement. Mais le plus souvent, le virus
réapparait périodiquement dans la zone où il a été contracté : ce sont les poussées d’herpès ou
récurrences ou récidives. En effet, sous diverses influences, le virus se multiplie et, longeant les nerfs,
revient coloniser le territoire de la peau ou des muqueuses initialement infectées en provoquant des
lésions beaucoup moins étendues mais volontiers récidivantes.
Le stress
La fatigue
Les récidives (ou récurrences herpétiques) sont plus fréquentes au cours de l’année qui suit la primo-
infection.
2. DIAGNOSTIC
a. Clinique
La primo-infection :
- Asymptomatique (40-80%)
- Douleur vulvaire intense
- Irritation, démangeaisons, picotements, brûlures
- Adénopathie inguinale douloureuse
- ± fièvre, ± céphalées, ± courbatures, ± asthénie
La cicatrisation des lésions peut être longue et parfois nécessiter plusieurs semaines.
La récurrence :
- Les symptômes sont en général semblables à la phase de primo-infection, mais moins intenses
et durent moins longtemps.
- Ils peuvent être précédés de signes annonciateurs :
o Picotements
o Démangeaisons
o Brûlures vulvaires
b. Examen
- Vésicules ± en « bouquet » sur fond érythémateux évoluant rapidement vers des ulcérations
douloureuses recouvertes de fibrine
- Localisation : vulve, col, vagin, cuisses, anus, fesses
- ± Vulvovaginite, anorectite
- Adénites inguinales
c. Examens complémentaires
3. CONDUITE A TENIR
a. Traitement
Traitement symptomatique :
LIDOCAINE 2% (Xylocaïne visqueuse®) : anesthésiant local pour application sur les lésions vaginales
douloureuses à volonté.
Traitement curatif :
Traitement préventif :
b. Consignes de sortie
Consulter si difficulté à la miction (parfois nécessité d’hospitalisation pour mise en place d’une
sonde à demeure 24-48h).
Eviter tout rapport sexuel lors de poussée d’herpès, sinon utiliser un préservatif.
Ne pas gratter les lésions et éviter surtout tout contact avec les yeux, la bouche.
Par mesure de précaution, se laver souvent les mains et ne pas partager sa serviette de bain.
La présence d'un herpès génital doit faire rechercher d’autres infections sexuellement
transmissibles (Bilan IST : Hépatites B et C, HIV, Syphilis, gonocoque et Chlamydiae).
4. FORMES SEVERES
En cas d’œdème vulvaire important ou de lésion hyperalgique, la miction peut devenir difficile.
Toujours éliminer une rétention aigue d’urine sur la douleur.
Diagnostic échographique ou à l’interrogatoire.
Indication de pose d’une SAD et hospitalisation 24-48h.