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CAT DEVANT UNE LEUCORRHEE

INTRODUCTION

La leucorrhée constitue un motif fréquent en consultation gynécologique. Elle peut être


physiologique ou pathologique

I-GENERALITES

1-Définition

La leucorrhée est en écoulement non sanglant provenant de l’appareil génital féminin

2-Intérêts

 Fréquence élevée
 Diagnostic
 Thérapeutique

II- EXAMEN D’UNE FEMME CONSULTANT POUR LEUCORRHEE

1- TDD : Leucorrhée chez la femme en période d’activité génitale

a) Clinique

 Interrogatoire
 Renseignements généraux : nom, prénom, âge, profession
 Antécédents familiaux
 Antécédents personnels
 Médicaux : HTA, diabète, prise de médicaments
 Chirurgicaux
 Gynéco-obstétricaux
Ménarches, DDR
IST
Salpingite, GEU
Contraception, DIU
Gestité, parité,
 Consommation de tabac, alcool
 Signes fonctionnels
 leucorrhée : à caractériser (date d’apparition, circonstance de survenue : avant
ou après un RS non protégé, après prise de médicaments, caractères de
l’écoulement, traitement déjà pris…)
 Signes associés : prurit, douleur pelvienne…

Dr HISSEIN ADANAO MAHAMAT/CAT LEUCORRHEE


 Signes généraux
 Prise TA, pouls
 Poids, taille, coloration des muqueuses

 Signes physiques
 Examen ses seins
 Abdomen
 Inspection : respiration, cicatrice
 Palpation : douleur, contracture, défense, masse
 Percussion
 Vulve, périnée ;
 Etat de la peau
 Dermatose (lésions de grattage)
 Ecoulement purulent au niveau de l’urètre, des glandes de Skène et Bartholin
 Examen au spéculum :
 Ecoulement à caractériser
 Etat col et parois vaginales
 FCV, IVA-IVL
 Toucher vaginal + palper abdominal
 Utérus : mobilité, sensibilité
 Annexes, CDS
 Toucher rectal : paramètres, annexes
 Examen des autres appareils : cavité buccale, anus…
 Examen du partenaire sexuel serait souhaitable s’il est présent à la consultation

b) Examens complémentaires

 Prélèvement vaginal + antibiogramme


 Bilan IST : sérologies syphilis, HVB, HIV, TPHA-VDRL

2-Formes cliniques

 Femme ménopausée
 Femme enceinte
 Jeune fille

III- PRINCIPALES ETIOLOGIES

1- Leucorrhée physiologique

 Blanche ou transparente
 Inodore
 Aucun signe fonctionnel associé
 Examen extemporanée sans particularité

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2- Vulvo-vaginites

 Trichomonas vaginalis
 SF associés : prurit, dysurie
 Vulve rouge framboise
 Spéculum
 Ecoulement fluide, spumeux, verdâtre, nauséabond
 Vaginite granulomateuse
 Colpite punctiforme à gros grains
 Examen direct (sérum physiologique 0,9%) => T.vaginalis
 May-Grunwalg-Giensa + culture : confirme le diagnostic si extemporanée est négatif
 Bilan IST complet

 Leucorrhée à Candida albicans


 SF associés : prurit, lésions de grattage
 Vulve rouge œdématiée
 Spéculum :
 Col rouge œdémateux
 Ecoulement blanchâtre caillebotté
 Muqueuse vaginale rouge
 Examen extemporané (potasse 5%) => C.albicans

 Leucorrhée à Bactéries Pathogènes Opportunistes


 SF associés : prurit,
 Spéculum :
 Exo cervicite
 Glaire mucopurulente
 Leucorrhée jaunâtre, sans odeur
 Vaginite érythémateuse associée à la vulvite
 PV met en évidence Cocci gram positif, Bacille gram négatif

 Vaginose bactérienne (Gardnerella vaginalis)


 SF associés : prurit, irritation vulvovaginale
 Spéculum
 Signes inflammatoires discrets ou absents
 Leucorrhée abondante, malodorante, blanc grisâtre, fluide, bulleuse
 Examen extemporané => « clue cells »
 Diagnostic bactériologique

3-Cervicites

 Souvent asymptomatiques
 Leucorrhée purulente, jaunâtre (gonocoque)
 Urétrite
 Prélèvement bactériologique au niveau de l’exocol et de l’endocol

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 Sérologie chlamydiae
 Bilan IST complet

4-Infection du haut appareil

 Fièvre
 Spéculum : sécrétions louches, purulentes
 TV+Palper abdominal :
 Utérus augmenté de volume, douloureux à la mobilisation
 CDS empâtés, parfois douloureux
 PV
 Bilan IST complet

5-Cas particuliers

 Femme ménopausée : deux tableaux sont habituels


 Vulvo-vaginite atrophique sénile
 SF : leucorrhée, prurit et dyspareunie
 TV + Palper abdominal à l’aide d’un doigt découvre un vagin étriqué, symphysé, avec
disparition des CDS : on appréciera toujours le volume utérin
 Les frottis systématiques montreront une prédominance de cellules parabasales non
suspectes
 Cette vaginite est liée à la carence en estrogènes et réagit bien au traitement
hormonal
 Vaginite infectieuse : ici il existe
 Une leucorrhée franchement purulente
 Un vagin très rouge, congestif, sensible
 Il faut rechercher un cancer du col ou du vagin évident. Un pessaire peut être en
cause. Un prélèvement peut montrer la présence de pyogènes, d’un agent
mycosique, rarement de trichomonas.

 Femme enceinte

On peut retrouver les mêmes germes que chez femme en période d’activité génitale non gravide. Il
existe ici un haut risque infectieux materno-fœtal.

 Jeune fille
 Le diagnostic ici est dominé par les difficultés de l’examen qui nécessite :
 La vérification de la réalité de la vulvite et de l’écoulement purulent
 L’examen du vagin avec un matériel adapté (un otoscope est suffisant)
 Un toucher rectal pour apprécier le volume de l’utérus et exprimer le pus d’origine
vaginale

La position en genu pectoral est souvent très pratique pour l’examen.

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 En l’absence de signes d’imprégnation estrogénique, on recherchera :
 Une oxyurose (scotch-test)
 Un corps étranger parfois radio-opaque
 Une mycose
 Une trichomonase
 Une infection à germes banals

On éliminera une fuite d’urine par abouchement ectopique d’un uretère

 En présence de signes d’activité estrogénique, il faut rechercher les causes d’une


puberté précoce.

IV- TRAITEMENT

1- Buts

 Rompre la chaîne de contamination


 Traiter l’infection

2-Moyens

 Conseils
 Médicaments
 β lactamines
 Nitro-imidazolés : Métronidazole
 Cyclines : Doxycycline
 Antifongiques : Econazole

3-Indications

 Trichomonase
 Métronidazole 2g en prise unique
 Femme enceinte (1er trimestre) et allaitante : Métronidazole ovule 1ovule le soir au
coucher dans le vagin pendant 7jours
 C.albicans
 Econazole 150mg ovule : 1ovule le soir au coucher dans le vagin pendant 3jours
 Econazole crème : 1 application par jour sur la vulve en cas de prurit
 Vulvovaginite à BPO : traitement sera fonction de l’antibiogramme
 Chlamydiae et Gonocoque :
 Ciprofloxacine 500mg le premier jour
 Puis Doxycycline 100mg x 2 /j pendant 10 jours
 Mesures associées
 Abstinence sexuelle ou port de préservatif pendant toute la durée du traitement
 Traitement du ou des partenaires

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4- Surveillance

 Clinique : disparition des signes cliniques, BDCf + MAF si femme enceinte


 Paraclinique : PV de contrôle après arrêt du traitement

V-PREVENTION

 Primaire
 Pratiques sexuelles à moindre risque : abstinence, fidélité, utilisation de préservatifs
 Education sexuelle des adolescents avant le début de l’activité sexuelle

 Secondaire
 Dépistage et traitement du ou des partenaires
 Recherche et traitement des autres IST
 Abstinence sexuelle ou usage de préservatifs pendant la durée du traitement

VI-EVOLUTION –PRONOSTIC

1-Evolution

 Bien traitée, l’évolution est généralement favorable


 Mal ou non traitée, l’évolution se fait vers le passage à la chronicité, constituant ainsi des
FDR de survenue de cervicite, salpingite avec les complications qui leurs sont propres

2-Pronostic

Bon en général

CONCLUSION

Parfois révélatrices de pathologies graves, les algies pelviennes le plus souvent installées sur un
mode chronique sont fréquemment révélatrices de pathologies bénignes. Cependant, elles peuvent
être invalidantes aussi bien pour l’individu que pour la société (absentéisme…), c’est ainsi que leur
traitement et leur PEC ne doivent pas être négligés.

Dr HISSEIN ADANAO MAHAMAT/CAT LEUCORRHEE

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