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Dr K.

A SONDO/ep OUEDRAOGO

MCA de Maladies infectieuses à l’UJKZ

MASTER I MEDECINE 2022

MALADIES DES OURLES

OBJECTIFS

• Définir la maladie des ourles

• Décrire la physiopathologie

• Décrire la parotidite ourlienne

• Citez 4 séquelles de la maladie ourlienne

• Citez 2 diagnostics différentiels devant une parotidite isolée

GENERALITES

1.DEFINITION

La maladie des Ourles est une maladie virale aigüe très contagieuse immunisante
dus à un paramyxovirus (espèce para-inflenzae) appelé virus ourlien qui a un
tropisme glandulaire, endocrinien et neurologique. Elle est de moins en moins
fréquente du fait de la vaccination et touche le plus souvent les enfants, mais aussi
les adultes.

2. INTERET

- Epidémiologique :

.Forte contagiosité

.Evolue par petites épidémies surtout chez l’enfant de 5-9 ans, les collectivités
(maladie de l’école et du régiment)

-Pronostique Complications multiples et graves: surdité, stérilité

- Thérapeutique : Maladie évitable par la vaccination avec une Immunité stable et


durable

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3 PHYSIOPATHOLOGIE

Le virus ourlien pénètre par voie respiratoire, se multiplie au niveau rhino-pharynx et


les ganglions à proximité avant de passer dans le sang. Il gagne ensuite les
organes+++glandes salivaires, les parotides, parfois méninges, les gonades
(testicules ou ovaires), le pancréas, les glandes mammaires

Ce virus à tropisme glandulaire, endocrinien, neurologique entraîne une


inflammation de ces organes avec production d’AC spécifiques.

2. SIGNES CLINIQUES

1-TDD: PAROTIDITE OURLIENNE

L’ incubation est longue de longue de 21 jours

Phase d’invasion :elle est brève de 48 h et se manifeste par des prodromes :


Asthénie, fébricule, otalgie, vagues douleurs pharyngées ou mastoïdiennes.

La palpation de la mastoïde, de l’angle mandibulaire ou de l’articulation temporo-


maxillaire est douloureuse et l’examen endo-buccal montre une inflammatoire de
l’orifice du canal de Sténon.

Période d’état: 8-10j

Elle est caractérisée par la parotidite : c’est une tuméfaction douloureuse, ferme et
élastique, de la parotide, refoulant le lobe de l’oreille en haut en dehors, comblant le
sillon retro mandibulaire. Rapidement bilatérale en 24-48h et grossièrement
symétrique, la tuméfaction réalise le classique aspect « piriforme » visage en forme
de poire.

Des signes généraux : un état général altéré avec: fièvre modérée, et quelques
signes fonctionnels : céphalées, pharyngite.

Signes physiques :

Des adénopathies, cervicales (pré-tragiennes et sous angulo maxillaire), un œdème


facial inférieur ou cervical, une légère rougeur cutanée de la tuméfaction, un trismus.

Signe négatif : la tuméfaction ne s’accompagne jamais de paralysie faciale.

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L’examen endo buccal retrouve : une tuméfaction/rougeur de l’orifice du canal de
Sténon avec écoulement salivaire (à prélever).

La parotidite est l’ atteinte la plus fréquente et la plus classique des oreillons ; elle
précède les autres atteintes qui surviennent 5-7 j après.

NB : Dans un tiers des cas, maladie est dite asymptomatique.

Signes paracliniques : le diagnostic de la parotidite est surtout clinique

Evolution : elle est spontanément favorable en 8-10 J ; la parotidite régresse


complètement de même que les atteintes extra salivaires et extra glandulaires en
quelques j.

Cependant des complications peuvent exister surtout en cas d’autres atteintes


glandulaires et des séquelles à type d’atrophie testiculaire, stérilité, surdité, trouble
du comportement, hydrocéphalie

2-FORMES CLINIQUES

2.1 LES AUTRES ATTEINTES GLANDULAIRES

 Orchite ourlienne

Elle est exceptionnelle avant la puberté et touche 20-30% des hommes.

L’orchite est retardée par rapport à la parotidite, la précède ou est isolée ; elle se
manifeste par une tuméfaction fébrile, douloureuse d’un ou des deux testicules ; très
douloureuse avec irradiation abdomino-lombaire. L’examen retrouve une discrète
réaction inflammatoire de la vaginale, du scrotum lui-même . La complication la plus
fréquente est le risque de stérilité définitive, (rare) et une atrophie testiculaire
séquellaire dans 30% des cas.

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 Pancréatite ourlienne

Est fréquente dans 4% des cas, isolée ou associée à la parotidite 4 à 6j après. Elles
est caractérisée par une douleur abdominale épigastrique transfixiante, des
vomissements, un état de choc souvent

Les signes biologiques sont une Hyper-amylasémie et une hyper-glycosurie. Il guérit


toujours sans séquelles

 Autres atteintes glandulaires exceptionnelles

• Ovarite, Mastite, Thyroïdite

2. Méningite ourlienne

Fréquente et banale 1fois sur 2 au cours oreillons ; elle représente 8% des


méningites virales chez l’enfant et peut être isolée ou associée à la parotidite ou à
d’autres localisations glandulaires,.

C’est une méningite à liquide Clair marqué par un syndrome méningé classique ou
associé à un : syndrome déficitaire transitoire, ou à un trouble du comportement.

La biologie du LCR: Hypo-normo glycorrachie, une hyper-cellularité (500 à 700


éléments/ml) à majorité PNN, puis lympho-monocytaire.

L’évolution est favorable en 10 j ou évolution vers une Encéphalite ourlienne :


L’encéphalite des oreillons est rare (<0,05 %) et se manifeste par des troubles de la
vigilance, de crises convulsives, un déficits de divers fonctions motrices ou
sensorielles ( surdité transitoire, mais le plus souvent définitive. )

LES AUTRES ATTEINTES : Sont controversées

• atteinte articulaire ou rhumatisme ourlien, dans les » arthrites réactionnelles »

• Chez la femme enceinte : rare mais possibilité de transmission materno-fœtale du


virus, risque d’embryo-foetopathie avec avortement fréquent 1er trimestre
grossesse 25% des cas

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3 DIAGNOSTIC

3 .1 DIAGNOSTIC POSITIF

 Arguments épidémiologiques

Enfant pré-pubère, absence de vaccination , notion de contage, recrudescence


saisonnière de janvier à mai

 Arguments cliniques: tuméfaction fébrile douloureuse de la parotide ; visage


en poire

 Arguments para cliniques :

diagnostic clinique pour le TD

Les examens biologiques, ne sont utiles que dans les autres formes cliniques et le
diagnostic de certitude repose la mise en évidence du virus dans la salive,(l’orifice du
canal de Sténon), urines, LCR.

pancréatite: Amylasémie est élevée (> 100 UI/l) ; hypertransaminasemie ;

Méningite : LCR clair, hypertendu, normo-hypoglycorachie, hyperprotéinorachie

3.2 DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

C’est un virus à ARN, genre paramyxovirus, espèce para influenzae, qui a un


tropisme glandulaire et neurologique.

L’habitat est l’épithélium .

Transmission se fait par voie aérienne.

Terrain : enfant non vacciné, enfant pré-pubert non vacciné

3.3 DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

Ne se discute en fait qu’en cas d’atteinte isolée

 Devant une parotidite

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• Lithiase salivaire

• Parotidite bactérienne

• Parotidite virale (coxsachi virus, échovirus)

• Tumeur de la parotide,

• Parotidite toxique (plomb, mercure, AINS).

 Devant une pancréatite

• Cholécystite,

• Appendicite

• Péritonite

• Pyélonéphrite

• Pancréatite alcoolique

 Devant l’orchite

• Torsion du testicule ou de ses annexes,

• Orchi épididymites bactériennes (STA,GNO)

 Devant la méningite

• Discuter les autres méningites aiguës à

• liquide clair( VIH, parasitaire, listériose, tuberculose, ….)

4. TRAITEMENT

 BUTS

• Soulager le malade

• Eviter ou prendre en charge les complications

• Prévenir la maladie

 MOYENS

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• Eviction du malade

• Traitement symptomatique

• Prise en charge spécialisée des complications

• Vaccination

 IINDICATION

 Eviction du malade

• Eviction scolaire ou professionnelle, guérison complète

• La contagiosité : S1 avant le début clinique à S1 après

• Repos au lit

 Traitement symptomatique

• Antalgique, antipyrétique

• Bains de bouche avec antiseptique dans la parotidite

• NB: jus à éviter car stimule les glandes salivaires, survenue de douleur

• Corticothérapie en cas d’orchite

 Vaccination

• Vaccination : le vaccin est « vivant atténué », il

• Intégré au vaccin triple rougeole-oreillons-rubéole

• ROR: 15-18mois 1ère dose

• 2ème dose avant 24 mois

• Vaccination n’est pas obligatoire, mais est néanmoins recommandée.

CONCLUSION

Maladie fréquente chez l’enfant avec des séquelles graves, la prévention par la
vaccination est recommandée.

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