Vous êtes sur la page 1sur 34

PARASITOSES RESPIRATOIRES

Pré-requis

• Connaissances en anatomie de l’appareil


respiratoire
• Connaissances en parasitologie générale
• Connaissances en physiologie respiratoire
• Connaissances en sémiologie médicale
• Connaissances en sémiologie radiologique
• Connaissances en pharmacologie générale
Objectifs

• Définir les parasitoses pulmonaires


• Connaitre les principales parasitoses pulmonaires
• Décrire les signes cliniques des parasitoses
pulmonaires
• Décrire les signes paracliniques des parasitoses
pulmonaires
• Traiter les parasitoses pulmonaires
Définition-Intérêt
Définition
Désignent les désordres respiratoires provoqués
par des corps étrangers parasitaires
Intérêts
• Épidémiologique : zone d’endémie parasitaire.
• Diagnostique : difficultés diagnostic (non
spécificité des signes cliniques).
• Thérapeutique : traitement étiologique, risque
de complications pouvant engager le pronostic
vital.
Physiopathologie (1)

Mécanismes d’agression
On distingue 3 mécanismes d’agression:
• soit le poumon est le lieu de passage
obligatoire du parasite
• soit la localisation pulmonaire du parasite est
accidentelle
• soit par inhalation directe du parasite.
Physiopathologie (2)
Conséquences
Les désordres provoqués sont parfois liés directement
au corps étranger parasitaire :
• accidents mécaniques : toux, expectoration
hémoptysie ;
• granulomes non spécifiques dit « à corps étrangers »
et enkystement provoquant une HTA pulmonaire ;
• accidents emboliques de la circulation pulmonaire
précapillaires ou des petites bronches de l’artère
pulmonaire.
Physiopathologie (3)
Conséquences
Les désordres provoqués sont de nature
immunitaire ; avec conflit Ag-Ac
• asthme fébrile
• nécroses et granulomes tissulaires,
• réaction inflammatoires aigues,
• infiltrats éosinophiles labiles.
2 grands groupes

• Les parasites animaux

• Les parasites végétaux


Les parasites végétaux
Champignons : Pneumocystis jiroveci, Aspergillus
(Aspergillus fumigatus, flavus, niger, nidulans)

Levures :
o Levures filamenteuses : candidose (Candida
ablicans)
o Histoplasmose : (histoplasma duboisii : afrique,
histoplasma capsulatum : amérique) ;
o Cryptococcoses (cryptococcus neoformans) ;
o Blastomycoses ;
o Coccidioïdomycoses.
Les parasites animaux
Les parasites unicellulaires (ou protozoaires) : toxoplasma gondii, Amibes
(Entamoeba histolytica), Plasmodium (P. Falciparum).

Les parasites pluricellulaires (ou helminthes): scindés en quatre sous


groupes
Les nématodes :
• Ascaris lumbricoïdes (ascaris)
• Anguillules (strongyloïdes stercoralis)
• Filiaires (Wuchereria bancrofti , Brugia malayi)
• Syngamus (S. trachea S. laryngeux)
Les trématodes
• Bilharzies (S. hematobium,S. mansoni, S. intercalatum, S. japonicum)
• Douves (Paragonimus westermani, Paragonimus africanus)
Les cestodes : Tenia (Echinococcus granulosus)
Les pentastomoses (Poro céphalose)
Les parasites végétaux
Champignons : Pneumocystis jiroveci, Aspergillus (Aspergillus
fumigatus, flavus, niger, nidulans)
Levures :
o Levures filamenteuses : candidose (Candida ablicans)
o Histoplasmose : (histoplasma duboisii : afrique, histoplasma
capsulatum : amérique) ;
o Cryptococcoses (cryptococcus neoformans) ;
o Blastomycoses ;
o Coccidioïdomycoses
Diagnostic
3 grands syndromes cliniques
• syndrome de Löffler
• manifestations pulmonaires du syndrome de
larva migrans viscérale
• « poumon éosinophile tropical » (PET)
tous 3 liés aux réactions immunologiques envers
les parasites et à la cytotoxicité des éosinophiles.
SYNDROME DE LÖFFLER
Marque la phase migratrice des larves
d’helminthes dans les poumons
Mécanismes :
• réaction inflammatoire locale au contact des
larves en migration ;
• manifestations immunitaires complexes faisant
intervenir des Ac IgE (hyper sensibilité
immédiate), le complément et des Ig G
précipitants (hypersensibilité retardée).
Sur le plan anatomique
Alvéolite exsudative et hémorragique riche en
éosinophiles, mastocytes et lymphocytes

Vascularite avec thrombose hyaline pouvant


évoluer vers la fibrose.
Signes Cliniques
• débutent au 3-5è jour après l’infestation: fébricule ,toux
sèche , dyspnée sifflante simulant un asthme, on ne
retrouve cependant pas d’atopie dans les antécédents.
• le patient peut également ressentir un point de côté ou une
brûlure rétro sternale.
• l’examen retrouve des râles fins à l’auscultation ou un
frottement pleural (pleurésie).

Des manifestations extra pulmonaires d’orientation existent :


• un œdème de Quincke
• un érythème
• des céphalées, arthralgies
• des signes de péricardite
Signes radiologiques

• infiltrats parenchymateux nodulaires ou


floconneux à limites floues sans
bronchogramme aérien, siégeant dans les
régions parahilaires et sous-claviculaires.
• images sont caractérisées principalement par
leur fugacité, leur topographie variable et
disparaissent spontanément en 10 - 15 jours.
Signes biologiques :

• hyperéosinophilie sanguine (souvent massive,


maximum en une semaine) ; mais également
une hyperéosinophilie dans l’expectoration et
dans le liquide pleural.
• élévation des IgE totales
• œufs (Ascaris, Ankylostome, Trichocéphale) ou
de larves (Anguillule, Trichinose) dans les
selles. On ne retrouve jamais les œufs
d’Oxyures.
Traitement

Deux attitudes sont licites


• traitement présomptif en fonction des
données épidémiologiques
• exploration ultérieure qui permettra un
traitement adapté.
SYNDROME DE LARVA MIGRANS
VISCÉRALE (SLM)
Dû à l’infestation accidentelle :
par Toxocara canis (Ascaris du chien) ;
par Toxocara cati (Ascaris du chat).
Signes Cliniques

• SF : rash prurigineux, une dyspnée sifflante


simulant un asthme, de nausées, vomissements,
ou de diarrhée, des myalgies et d’arthralgies.
• SG : asthénie, une fièvre modérée, capricieuse,
accompagnée d’anorexie, d’amaigrissement
• SP : hépatomégalie
Signes radiologiques

• peu spécifiques ;
• opacités mal systématisées, infiltrats labiles,
récidivants.
• L’évolution se fait par poussées successives sur
plusieurs mois ou années.
Signes biologiques

• hyperéosinophilie massive (80 %)


• sérologie (immuno-diffusion, hémagglutination,
immunofluorescence indirecte,
immunoélectrophorèse) donnant des arcs
spécifiques de positivité;
• examen parasitologique des selles souvent négatif ;
• biopsie hépatique (ou la biopsie pulmonaire) :
lésions granulomateuses nécrotiques entourant une
larve ;
Traitement

• Benzoimidazolés en cures répétées


• Corticothérapie en cas de syndrome
inflammatoire intense ou de dyspnée sévère.
POUMON ÉOSINOPHILE TROPICAL OU
SYNDROME DE WEINGARTEN

Filarioses [O. volvulus, W.bancrofti,


B.malayi] ou Grande Eosinophilie Tropicale
(Maladie de WEINGARTEN 1943).
Signes cliniques

• SG : altération de l’état général avec fièvre,


asthénie, amaigrissement, anorexie
• SF :
• toux spasmodique peu productive
• dyspnée expiratoire nocturne
• expectoration hémorragique
• SP: splénomégalie +adénopathies.
Signes radiologiques

• Opacités bilatérales multi-nodulaires, variables,


donnant parfois un aspect de miliaire
• adénopathies médiastinales.
Opacités fugaces et labiles, récidivantes pouvant
évoluer vers la fibrose.
Signes biologiques

Sérologie :
• immunofluorescence indirecte : positive à des
titres très élevés ;
• recherche IgE spécifiques ;
Sang : microfilaires de W.bancrofti;
Biopsie ganglionnaire, pulmonaire, cutanée :
microfilaires de B. malayi ; microfilaires de O.
volvulus.
Traitement

• Notézine (Diethylcarbamazine) cp 100 mg,


dose progressive à 6 mg/kg, cures de 10
jours, espacées de 10 j d’arrêt, plusieurs
cures sont parfois nécessaires ;
• Antihistaminiques si prurit ;
• Corticothérapie si réaction inflammatoire
intense
Classes Parasites Manifestations cliniques Manifestations paracliniques Traitement Observations

-Pneumopathie amibienne non -RT: opacité diffuse sans limite nette métronidazole 1,5 à 2 g/jour
abcédée : moins fréquentes que non systématisée pendant 5 à 7 jours).
l’abcès. Début brutal, douleur sous -Expectoration : recherche des formes Sans traitement l’évolution se
mamelonnaire, hyperthermie à 40° végétatives d’Entamoeba histolytica.
C, hémoptysie, syndrome de
condensation, ATCD de -Sérologie amibienne positive
dysenterie à l’interrogatoire

Protozoaires
Abcès amibien du poumon : RT : -siège le plus souvent à droite métronidazole 1,5 à 2 g/jour Cf. abcès du poumon
succède soit une pneumopathie -image hydro-aérique, pendant 6 semaines
Amibe amibienne ou un abcès amibien du foie -atteinte pleurale fréquente
qu’il faut toujours rechercher. Sérologie amibienne positive
Syndrome de condensation, vomique
chocolatée,

Pleurésie amibienne : toujours RT : -opacité de type pleurale, à limite -Métronidazole : 1,5-2g/j (3 à Évolution : sous traitement
secondaire à la rupture d’un abcès du supérieure nette, rectiligne se 4) prises pendant 6 spécifique se fait vers la
foie et rarement la rupture intra prolongeant en dehors par une ligne semaines guérison souvent au prix de
pleurale d’un abcès du bordante axillaire ou une -Chirurgicaux : ponction séquelles plus ou moins
poumon. C’est un tableau de pachypleurite; importantes (pachypleurite,
pleurésie purulente grave. - image de pleurésie enkystée fistule pleuro bronchique, pyo
-douleurs basithoracique droite, fièvre, NFS : hyperleucocytose à PNN pneumothorax, fistule hépato
Mise en évidence d’amide dans les bronchique).
différents prélèvements : rare
- Toux sèche et expectoration RT : -souvent normale -traitement Le pneumopaludisme=
muqueuse, douleurs thoraciques, râles -augmentation de la trame bronchique antimalarique diagnostic d'élimination. La
crépitants, OAP lésionnel, syndrome syndrome interstitiel ou alvéolaire, et -Oxygène parasitémie ne constitue en
Paludisme d’épanchement pleural. parfois opacités systématisées. -antibiothérapie aucun cas une preuve.
-Association signes habituels du -rarement, un épanchement pleural prophylacitique L'enquête étiologique
paludisme (fièvre, frissons, céphalées, Goutte épaisse : parfois positive négative, l'inefficacité des
rachialgies, myalgies), anémie, Recherche du parasite dans le LBA. antibiotiques et l'évolution
splénomégalie, hépatomégalie favorable sous antimalariques
réalisant un tableau pseudogrippal restent les meilleurs
trompeur qui régresse rapidement sous arguments.
traitement antipalustre

-manifestations cliniques sont surtout RT : opacités basales droites nifurtimox(Lampit®) :


cardiaques et digestives. 8 à 10 mg/kg/j pendant
Trypanoso -pneumopathies d'inhalation 3 à 4 mois en phase
aiguë ou le 2-nitro-
miase secondaires au méga- oesophage, des
imidazole (Radanil®)
embolies pulmonaires et des oedèmes inactifs sur les lésions
aigus pulmonaires consécutifs à la viscérales fixées
cardiomyopathie, ainsi que des
bronchectasies
Deux phases : -RT : Le cliché pulmonaire -corticoïdes et -Porte d’entrée : cutanée
Helminth Bilharziose -phase aigue : syndrome peut montrer des infiltrats, des schistosomicides : - Réservoir du parasite:
infectieux avec fièvre élevée, eau stagnante, marigot,
es rashs cutanés. Parfois œdème opacités systématisées, des praziquantel
pulmonaire fébrile avec nodules ou une miliaire (Biltricide®) : 40-60 - 4 sous types : S
expectorations sanglantes (S. haematobium, S mansoni
mg/kg
japonicum) et IVD aigue. -NFS : hyper éosinophilie et S intercalatum, S
Évolution imprévisible, soit japonicum et S mekongi.
2500/mm3.
guérison en quelques jours, soit
mort précoce par insuffisance
cardiaque aigue ou soit passage -Biopsie pulmonaire :
à la chronicité. granulomes, lésions de fibrose
-Bilharziose pulmonaire et remaniements angiomateux
chronique : hémoptysie, responsables de la survenue de
accident thrombo-emboliques,
cœur pulmonaire chronique liée HTAP
à la localisation des parasites
dans la circulation artérielle
précapillaire.

Installation progressive, avec RT : -opacités infiltratives et Praziquantel ou


Paragonimose fièvre modérée, douleur nodulaires, parfois excavées triclabendazole, en prise
thoracique, toux ramenant une -atteinte pleurale associée unique
expectoration brunâtre, Expectoration, aspiration
rouillée, parfois hémoptysies. bronchique, LBA ou liquide
pleural : identification d'oeufs
operculés, de grande taille
Hyper éosinophilie
- douleurs thoraciques sourdes, toux RT (F/P) : -Traitement est -Agent pathologique :
tenace, quinteuse, sèche ou -opacité homogène à contours nets, chirurgical+ Taenia échinocoque
Cesto productive, expectoration grossièrement arrondi (en boulet de traitements médicaux (echinococcus granulosus)
des hémoptoïque répétée, dyspnée et canon)
par Mebendazole
rash cutané -Kyste rompu : opacité surmontée D’autres formes cliniques
4 tableaux après la fissuration : d’un croissant clair, ou image existent :
Hydatido -Prévention : hygiène
-rupture dans les bronches : hydro-aérique à niveau horizontal. - Kyste hydatique multiple :
se douleurs thoraciques brutales, vives, NB : Signe hydro-aérique de la des mains et le poumon et le siège de
crachats hémoptoiques, vomique membrane flottante de bellot : au alimentaire, traité des plusieurs kystes pouvant
massive ou fractionnée dessus du niveau horizontal chiens par similer des tumeurs
(asphyxiante) apparaissent des opacités Praziquantel métastatique pulmonaires.
-rupture pleurale : douleur vive, irrégulières frangées qui traduisent - Kyste polyviscéral :
toux sèche, dyspnée, syndrome la présence de la membrane kyste hydatique du poumon
d’épanchement pleural liquidien. affaissée surnageant dans le liquide et du foie
–rétention de membrane: hydatique. -Kyste hydatique de l’enfant
hémoptysie, évolution vers Échographie et TDM : recherche : peu fréquent,
suppuration profonde. d’autres localisations viscérales -Échinococcose pleural :
- pyopneumokyste : représenté par rarement primitive.
un tableau clinique cavitaire fébrile. -Échinococcose
médiastinale : syndrome
médiastinal
SF : toux sèche suivie d’un -RT: Antihelminte :
Ascaris coryza qui persiste pendant .Opacité étendue à contours flous
Néma Lombricoïde albendazole,
d’Ankylosto plusieurs semaines. ou nets ; multiples confluentes ou
todos ma SG : malaises, sueurs nocturnes, de type infiltratif mebendazole
es duodénale, de
strogyloides
céphalées, rare fébricule. . Parfois : réactions
stercoralis SF : râles sibilants, plus rarement ganglionnaires médiastinales ou
réactions pleurales.
-Hyper éosinophilie constante et

- asymptomatiques, RT : images pulmonaires Pas de traitement L’homme se contamine à


Penta Linguat - signes respiratoires discrets calcifiées. spécifique. partir des œufs ingérés
(toux, infiltrats fébriles). accidentellement ou par
stomo ulose - rares complications pulmonaires consommation de viande
ses : œdème pulmonaire, atélectasie de serpent mal cuite

Vous aimerez peut-être aussi