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LA FIEVRE JAUNE
Objectifs
1. Définir la Fièvre jaune
2. Décrire les signes cliniques et para cliniques du typhus amaril à la période
d’état
3. Citer 5 éléments du diagnostic de certitude (direct et indirect) de la fièvre
jaune
4. Citer au moins 6 diagnostics différentiels de la fièvre jaune
5. Énumérer 4 mesures de prévention de la fièvre jaune
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1-Généralités
1.1. Définition
La fièvre jaune est une arbovirose (virus transmis par les arthropodes) due au virus
amaril, à tropisme hépatorénal, transmis par la piqûre de moustique appartenant au
genre Aedes et Haemagogus.
1.2. Intérêts
Epidémiologique
-Elle sévit dans 34 pays d’Afrique noire et 11 pays d’Amérique latine. Environ 200000
cas par an selon l’OMS.
C’est une maladie zoonose épidémique, très contagieuse, à déclaration obligatoire et
soumise au règlement sanitaire international.
Elle fait partie des maladies dites ré-emergentes, avec les autres fièvres
hémorragiques africaines.
Elle est responsable d’épidémies en Afrique : en 2008 et 2009 (Côte d’Ivoire,
Burkina, Faso, Guinée), au Sénégal en 2002, 2003, 2005 et 2006, en Ouaganda en
2016.
C’est une maladie d’actualité et le Burkina Faso a connu une épidémie en 2008 en
2010 et en 2011
-Pronostic : urgence médicale, mise en jeu du pronostic vital ; la létalité est élevée
du fait de sa gravité (15-50%)
-Thérapeutique
Pas de traitement étiologique d’où prévention+++ qui repose surtout sur la
vaccination antiamarile, incorporée dans le programme élargi de vaccination.
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dans les grandes forêts. Les vecteurs sont des moustiques zoophiles comme A
africanus, A luteocephalus, A furcifer, A taylori…. En pénétrant dans les zones
forestières, l’homme peut s’infecter accidentellement.
Le cycle rural ou fièvre jaune épidémique rurale se déroule à la lisière des forêts. Il
donne lieu à des cas sporadiques et à de petites épidémies. Le vecteur est A
simpsoni (Afrique) et A Haemagogus (Amérique)
Le cycle urbain ou fièvre jaune épidémique urbaine. Le vecteur est Aedes Aegypti.
Il réalise des épidémies rapidement extensives.
2 Signes
2.1. Type de description : l’hépatonéphrite amarile (typhus amaril)
Incubation : brève et silencieuse (3-6 jours)
Invasion : brutale marquée par
une fièvre à 39-40°C et des frissons
Un syndrome algique intense et généralisé prédominant au niveau
céphalique donnant des céphalées en coup de marteau, au niveau lombaire en coup
de barre lombaire et au niveau épigastrique
Troubles digestifs : nausées, vomissements…
Signes nerveux : agitation et délire
Période d’état
Elle est caractérisée par la succession de 2 phases (phase rouge et phase
jaune), entrecoupée d’une période de rémission trompeuse
Phase rouge : Elle correspond à la période virémique et dure 3 jours et
marquée par :
- une fièvre élevée et une exacerbation du syndrome algique, de la
symptomatologie digestive et neurologique
- Apparition d’un syndrome congestif donnant au patient un faciès
vultueux ( rouge et bouffi) avec des lèvres et des paupières oedématiées, une langue
rouge vif : c’est le masque amaril
- le syndrome hémorragique est discret : epistaxis, gingivorragies …
- Le syndrome rénal se traduit par une oligurie.
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Phase de rémission : Elle survient au quatrième- cinquième jour et dure
moins de 24 heures Les signes régressent avec sensation de bien être qui
inaugure l’installation de la phase jaune
Evolution
Surveillance
- Clinique (Clinique: SF, constantes, examen des appareils, hémorragie,
conscience, ictère…)
- Stigmates biologiques d’atteinte hépatique et rénale
Modalités
L’évolution se fait vers la guérison ou la mort entre le 5è et le 7è jours dans un
tableau de défaillance hépatique (coma hépatique) ou rénale (coma urémique) ou
par choc hémorragique.
La guérison se fait au prix d’une asthénie résiduelle très importante. Passé le 11è
jour, l’évolution est toujours favorable.
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Formes frustres: syndromes pseudo-palustre ou grippale bénignes
Formes suraiguës: Mortelles en 2-3jours sans atteintes hépatiques et rénales,
fréquente à l’acmé de l’épidémie
Formes atypiques: atteintes viscérales dissociées ou inhabituelles : Rénale,
cadiovasculaire avec collapsus ou neuro-encéphalitique.
3 Diagnostic
3.1 Diagnostic positif
Arguments épidémiologiques
- Absence de vaccination
- Notion de contage
- Contexte d’épidémie
Arguments cliniques
-Fièvre ictèro hémorragique
-Hépatonéphrite aigue fébrile
Arguments paracliniques
Eléments d’orientation : signes biologiques d’hépato-néphrite (cf)
Les éléments de certitude obtenus après acheminement des prélèvements au niveau
du laboratoire de référence, P3, P4.
Diagnostic direct
Le virus peut être recherché dans la première semaine de la maladie à partir du
sang, des urines, du foie des reins, des ganglions, de la rate et de l’encéphale.
Isolement du virus dans le sang et les urines.
- L’isolement se fait par inoculation au souriceau nouveau et par culture
cellulaire
- L’identification se fait surtout par des techniques de biologie
moléculaire (RT-PCR)
Diagnostic indirect
- Sérologie : les anticorps apparaissent vers le 4è jours et persistent
pendant des années
- L’Elisa par immunocapture permet de distinguer les IgM des IgG.
- L’histopathologie à partir de ponction biopsie hépatique et rénale
recherche des corps de Councillman.
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En pratique, le diagnostic indirect est fait et le sang envoyé au centre Muraz qui est
le centre de référence nationale pour les fièvres hémorragique ; la confirmation est
obtenue par l’institut pasteur de Dakar.
Cas présumé
Une maladie caractérisée par une fièvre d’apparition brutale suivie d’un ictère dans
les 2 semaines suivants les premiers symptômes
ET
De l’une des manifestations suivantes :
- Saignement nasal, gingival ou gastro-intestinal
- Décès survenu dans les 3 semaines suivant l’apparition de la maladie
Cas confirmé
Un cas présumé qui est confirmé par les résultats de laboratoire OU lié à un autre
cas confirmé ou à une flambée
Flambée
Une flambée de Fièvre jaune est définie par l’existence d’au moins un cas confirmé
3.2Diagnostic différentiel
• A la phase de début
– Paludisme simple
– Fièvre typhoïde,
– Méningite
– Grippe,
– Hépatite virale,
– Autres arboviroses : dengue, fièvre de Lassa et chikungunya
– Septicémies
– Infections à rickettsie, leptospirose, MNI
A la phase d’état
– Paludisme grave, fièvre bilieuse hémoglobinurique
– Hépatites fulminantes
– Autres fièvres Hémorragiques (Dengue, F. V. Rift, Ebola…)
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– Méningococcémie,
– Sepsis sévères avec défaillance multiviscérale
– Leptospiroses, Rickettsiose
– Hépatite toxique: médicamenteuses ou non, intoxication au
Tétrachlorure de Carbone
3.3Diagnostic Etiologique
Germe
Le virus
Le virus amaril est un virus à ARN monocaténaire, enveloppé, du genre Flavivirus et
de la famille des Togaviridae
Le réservoir de virus
Il est constitué par le singe, le moustique et l’homme.
Le vecteur : ce sont des arthropodes du genre Aedes et Haemagogus
Porte d’entrée : Transmission se fait par la piqure de moustique
Terrain : Sujets réceptifs
- Sujets non vaccinés
-Certaines professions
- Agriculteurs
-Forestiers
-Chasseurs
4. Traitement
Buts
-Assurer l’homéostasie
- Eviter les complications
-Traiter les complications
Moyens
-Solutés de réhydratation et électrolytes
-Transfusion sanguine (Sang frais) ou Plasma de convalescent
-Antipyrétique : Paracétamol (50 mg/kg/24 heures en 3 prises)
-Anti émétiques, anticonvulsivants : diazépam ou phénobarbital, vitamine K1
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4.1 Traitement curatif
Le traitement est uniquement symptomatique. Il repose sur :
- Rééquilibration hydro électrolytique, antiémétique
- Transfusion sanguine
- Vitaminothérapie K
Eviter l’acide acétyla salicylique et autres anti inflammatoires
Le vaccin anti- amaril 17 D Rockefeller administré en sous cutané dès 9 mois intégré
dans le PEV. Ce vaccin s’administre à une dose de 0.5 ml par voie sous cutanée. Il
protège à partir du 10è jour à vie. Les contre-indications ne sont valables qu’en
dehors des épidémies. Ce sont la grossesse, l’immunodépression et l’allergie aux
œufs.
Conclusion
La fièvre jaune est une arbovirose grave, justifiant l’importance de la lutte
antivectorielle et de la vaccination de masse à l’échelle nationale.
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