Maladie infectieuse contagieuse, due à des bactéries du genre
salmonelle. On différencie la fièvre typhoïde due au bacille d’Eberth et les paratyphoïdes dues aux bacilles paratyphiques A, B, C, ces bacilles de caractères morphologiques et culturaux semblables, ont des propriétés antigéniques et chimiques différents. La fièvre typhoïde et paratyphoïde s’observe dans les deux sexes, mais leur fréquence est moins élevée chez l’homme (vaccination obligatoire au service militaire) ; elles connaissent un maximum en été et en automne.
La contamination se fait rarement par contacte direct (du malade au
porteur sain), mais le plus souvent par ingestion d’eau ou d’aliment souillés. La cause habituelle des infections n’est pas tant les fruits et légumes souillés que les laitages (glaces, gâteaux) et surtout les coquillages. De toute façon, le réservoir est l’homme malade, soit convalescent, ou même sain (c'est-à-dire ne présentant aucun signe clinique d’infestation).
Mécanisme de la maladie : les bacilles envahissent l’organisme par
voie digestive, gagne l’intestin grêle, en particulier les ganglions lymphatiques mésentériques, s’y multiplient. Ils atteignent ensuite le système sympathique, ou leur endotoxine est la cause des manifestations neurovégétatives de l’affection. Enfin, ils essaimes dans le sang, réalisant une septicémie, et gagnent différents viscères. Ils sont éliminés par l’urine, la bile et les selles.
La fièvre typhoïde. Signes cliniques : la maladie après une
incubation silencieuse, débute par des troubles divers : céphalées, vertiges, insomnies, épistaxis (écoulement de sang par le nez). La température monte progressivement en « dent de scie »pour atteindre 40°c à la fin de la première semaine. Il faut noter une dissociation du pouls (qui reste lent), une langue saburrale (dépôt blanchâtre sur la langue) et un ballonnement abdominal. A ce moment, l’hémoculture met en évidence le bacille d’Eberth. Pendant la deuxième semaine, et en l’absence de traitement, la température est en plateau à 39-40°c. A l’atteinte de l’état général succède le tuphos, une aggravation des troubles digestifs (diarrhée importante), une splénomégalie (grosse rate). La peau du tronc se couvre de petites taches rosées (tache lenticulaires), s’effaçant à la pression, disparaissant en quelques jours. Il peut exister des ulcérations pharyngées (angine de Duguet). A ce stade, l’hémoculture est négative, mais le sérodiagnostic de Widal devient positif. Puis la fièvre baisse et la convalescence, longue commence. Il existe des formes simulant un embarras gastrique fébrile qui, cependant peuvent se compliquer.
Complications : Elles s’observent dans toutes les formes en cours
d’évolution et doivent être dépistées précocement. 1-/ Les complications digestives : L’hémorragie intestinale se traduit par un collapsus (chute brutale de la tension artérielle), une pâleur et un méléna (élimination par l’anus de sang noir). La perforation intestinale entraîne une douleur intense, mais si le tuphos est important cette douleur peut passer inaperçue, et la complication est alors gravissime. L’intervention est néanmoins nécessaire. On peut voir une infection des voies biliaires, se traduisant par une ré ascension de la fièvre et un ictère. 2-/ Les complications cardio-vasculaires (collapsus, phlébite : inflammation d’une veine avec formation d’un caillot, qui entraîne son oblitération; myocardites : inflammation de la tunique musculaire du cœur). Elles doivent être soigneusement recherchées. 3-/ Les formes neurologiques (encéphalite, convulsions). Elles avaient un pronostic sévère avant le traitement antibiotique.
Les fièvres paratyphoïdes : provoquées par des bacilles
paratyphiques A, B, C, elles ont un tableau clinique identique à celui de la fièvre typhoïde, bien qu’un peu moins sévère, et seul le laboratoire peut les individualiser. Le diagnostic repose sur : l’hémoculture, pendant la première semaine : la coproculture et, surtout, le sérodiagnostic de Widal, positif au cours de la 2e semaine.
Traitement : La fièvre typhoïde et les paratyphoïdes on vu leur
pronostic transformé par la découverte du chloramphénicol. Le traitement se fait par dose croissantes jusqu’à atteindre de 2g à 3g par jour. Les doses de début doivent être d’autant plus minimes (0,50g) que l’état du malade est plus grave (cela pour éviter les réactions secondaires à une destruction trop massive de bacilles). On poursuit le traitement pendant deux semaines, parfois associé à la corticothérapie. Une désinfection soigneuse (des selles et des urines) est indispensable. Les complication nécessiteront un traitement symptomatique : transfusion (hémorragie), intervention ou aspiration (perforation), qui complètera l’antibiothérapie.
Prophylaxie : Elle repose sur la surveillance des eaux de boisson et
des aliments, sur la déclaration de la maladie. La prévention de la maladie fait par la vaccination T.A.B. (Eberth, para A, B, C) par trois injections sous-cutanées et un rappel 1 an après. L’immunité dure à peu près 5 ans.