I- INTRODUCTION
I.1- Définition:
Toxi-infection généralisée à point de départ intestinal, très contagieuse
Due à des bacilles gram(-) du genre Salmonella dont il existe 4 sérotypes:
Salmonella typhi ou bacille d’Eberth
Salmonella paratyphi A, B, C
I.2- Intérêt
Fréquence: endémo-épidémique en zone tropicale et lié au péril fécal
Gravité liée à ses complications qui peuvent mettre en jeu le PV
Résistance de plus en plus aux antibiotiques
Prévention: hygiène alimentaire et vaccination
II- SIGNES
Clinique:
Signes fonctionnels
o Digestifs: constipation ou diarrhée dans certains cas, parfois douleurs
abdominales modérées, une anorexie et des nausées
o Neurosensoriels: céphalées, insomnie, vertiges, prostration
o Epistaxis parfois: signe très évocateur
Signes généraux
o Fièvre: d’allure particulière décrivant la classique courbe thermique
ascendante de Jacoud: augmente de 1°C le soir et diminue de 1/2°C le matin
pour atteindre 39-40° à la fin du 1er septénaire
o Dissociation du pouls par rapport à la température, asthénie
Signes physiques
o Langue est saburrale
o Abdomen légèrement ballonné et fosse iliaque droite est gargouillante
Clinique:
Signes fonctionnels
o Le malade se plaint toujours de céphalées
o Diarrhée fétide classiquement dite « jus de melon » qui peut être remplacée
par une constipation
o Douleurs abdominales maximales au niveau de la fosse iliaque droite, une
soif vive, une asthénie et une anorexie marquées
Signes généraux
o Fièvre en plateau accrochée à 40°C, pouls toujours dissocié de la T°
o Tuphos:
Stupeur et obnubilation diurnes contrastant avec une insomnie
nocturne
S’accompagne de mouvements carphologiques: mouvements
involontaires, stéréotypées et répétés des mains comme s’il saisissait
quelque chose
Signes physiques
o Inspection
Tâches rosées lenticulaires: petites macules érythémateuses siégeant
sur la partie basse du thorax, sur la partie haute de l’abdomen et la
racine des cuisses
Angine de Duguet: ulcérations ovalaires, superficielles, indolores des
piliers antérieurs du voile du palais
o Palpation
FID est toujours gargouillante
Les douleurs abdominales sont accentuées
La splénomégalie persiste parfois accompagnée par une hépatomégalie
Paraclinique
Hémocultures répétées
Coproculture, sérodiagnostic de Widal et Félix
II.1.4- Evolution
Cliniques: constantes (Pouls, T°, TA, diurèse), état d’hydratation, aspect des selles,
examen physique complet
Spontanément: la guérison clinique est possible mais expose à un fort risque de récidive
Sous traitement antibiotique précoce et actif, l’évolution est en règle favorable avec
chute de la fièvre en lysis en 2 à 5 jours et la régression des autres signes cliniques
Des complications sont possibles (même sous traitement): la surveillance doit être étroite
Complications toxiniques
o Digestives:
Hémorragies: de micro-saignements occultes (révélés par un mélaena)
à une hémorragie cataclysmique rapidement mortelle
Perforations: ASP met en évidence un pneumopéritoine
o Encéphalite typhique: accentuation du tuphos avec obnubilation,
tremblements des extrémités, convulsions ou syndrome méningé parfois
o Myocardite typhique: souvent latente, dépistée par un ECG systématique
o Choc endotoxinique: qui peut être aussi dû à la lyse brutale des germes lors
de l’administration à dose d’emblée maximale de certains antibiotiques dans
les formes hypertoxiques
o Hyperthermie maligne avec dérèglement central
Complications infectieuses: drépanocytaires et immunodéprimés surtout
o Abcès du foie à Salmonelles: tableau clinique d’un abcès amibien mais la
ponction ramène du pus
o Cholécystite typhique: douleur de l’HCD ascendante en bretelle, signe de
Murphy, une grosse vésicule au palper, un épaississement de la paroi
vésiculaire à l’échographie voire une suppuration intra-vésiculaire
o Méningite (méningotuphos): rare mais très grave, réalise habituellement une
méningite lymphocytaire avec hyperalbuminorachie
o Pneumonies-pleurésies purulentes (pneumotuphos)
o Appendicite typhique ou typhlite, abcès spléniques
o Arthrites (arthrotuphos), ostéomyélites à salmonelles (os longs des sujets
jeunes++), spondylodiscites
o Phlébites et artérites
Portage chronique:
o Personne excrétant dans les urines ou les selles S. Typhi depuis au moins un
an; plus fréquent chez les femmes et les personnes âgées
o Survient souvent sur une maladie préexistante des voies biliaires ou urinaires
et favorise les rechutes
FT + Paludisme: Typho-malaria
FT + Shigellose
FT + Amibiase
III- DIAGNOSTIC
IV- TRAITEMENT
IV.1.2- Moyens
Mesures hygiéno-diététiques
Hospitalisation, repos au lit, isolement du malade
Régime diététique (liquidien enrichi)
Médicaux
A visée étiologique: Antibiothérapie
o Fluoroquinolones: constitue le traitement de première intention
Ciprofloxacine 500 mg x 2 par jour pendant 5 jours en moyenne
Ofloxacine 200 mg x 2 par jour pendant 5 jours en moyenne
Chez l’enfant: posologie de 20 mg/kg/j
o β-lactamines
C3G (ceftriaxone): 50 à 75 mg/kg/j pendant 5 jours
Aminopénicillines (ampicilline et amoxicilline): 50 à 100 mg/kg/j par
voie orale pendant 14 à 21 jours
o Phénicolés: (chloramphénicol et thiamphénicol): 50 mg/kg/j par voie orale
pendant 14 à 21 jours (risque de myélotoxicité)
o Cotrimoxazole: 50 mg/kg/j de sulfaméthoxazole et 10mg/kg/j de
triméthoprime pendant 14 à 21 jours
o Azithromycine: 1g per os le premier jour, puis 500mg par jour pendant 6
jours (dose adulte) si souches résistantes aux fluoroquinolones
Adjuvants:
o Vessie de glace, antipyrétiques
o Réhydratation par voie orale ou IV, transfusion
IV.1.3- Indications
Lutte contre le péril fécal: mesures d’hygiène simple sont à adopter: lavage des mains,
javellisation des eaux de puits, bonne cuisson des aliments sinon lavage minutieux des
crudités avec de l’eau javellisée
Vaccination: Vaccin typhim Vi polyosidé, à partir de 2 ans: une dose en SC suffit, durée
de 3ans; rappel tous les 3ans
V- CONCLUSION
Maladie du péril fécal
Peut être grave par ses complications qui peuvent intéresser tous les organes et conduire
au décès
Evitable par des mesures d’hygiène très simples et la vaccination
Bibliographie