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ANATOMIE PATHOLOGIQUE SPECIALE

PATHOLOGIE PROSTATIQUE

OBJECTIFS
1. Décrire la malacoplakie
2. Décrire l’aspect macroscopique de l’adénomyome prostatique
3. Décrire l’aspect macroscopique du cancer de la prostate
4. Classer un cancer de la prostate selon le score de Gleason

PLAN
1. GENERALITES
2. INFLAMMATIONS
3. ADEMYOME PROSTATIQUE
4. CANCER PROSTATIQUE

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I - Généralités
La pathologie prostatique est dominée par l’adénomyome prostatique et le
cancer qui sont avec la lithiase, les affections urologiques les plus fréquentes.
Sur le plan histologique, la prostate est une glande entourant l’urètre et
constituée d’acini excréteurs disposés dans une charpente musculaire lisse
abondante. Elle est divisée par les canaux éjaculateurs qui la traversent en cinq
lobes : antérieur, postérieur, médian, et deux latéraux.
En pratique, on distingue deux prostates :
- La prostate craniale ou interne, siège des adénomyomes,
- La prostate caudale ou externe (ou prostate vraie) siège préférentiel des
cancers.

II Les Inflammations

II-1 Inflammations non spécifiques


II-1-1 La prostatite aiguë
C’est une inflammation aiguë du parenchyme, localisée ou diffuse, suppurée.
Les germes en cause sont variés : gonocoque, staphylocoque, chlamydiae….
Elle peut évoluer vers la chronicité.
II-1-2 la prostatite chronique
La prostate est dure du fait de la sclérose, infiltrée de lymphocytes, plasmocytes
et histiocytes. Elle complique souvent une lithiase et pose un problème de
diagnostic différentiel avec le cancer.
Une forme particulière est la prostatite chronique granulomateuse qui pose un
problème de diagnostic différentiel avec la tuberculose.
II-2 Inflammations spécifiques
La tuberculose est toujours secondaire à une tuberculose du tractus urogénital.
Les autres inflammations non spécifiques sont la syphilis, les mycoses, la
bilharziose.

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II-3 La malacoplakie (ou malacoplasie)
C’est une forme particulière de prostatite caractérisée par la présence de
nombreux macrophages contenant des corps calcifiés : Ce sont les cellules de
VON HENSENMAN.

III - ADENOMYOME PROSTATIQUE

D’étiologie inconnue, cette lésion est plus de nature dystrophique que tumorale.
Le rôle des facteurs hormonaux est mal connu. Elle survient chez les sujets de
plus de 50 ans.
Cliniquement, la lésion se manifeste par des dysuries et pollakiuries et une
rétention urinaire chronique.
Le toucher rectal montre une augmentation régulière de la taille de la prostate.
Macroscopie
 L’augmentation de la taille de la prostate porte sur les lobes latéraux, lobe
médian ou les deux. Le poids varie de 30 à 50 grammes voire 100
grammes.
 Sa consistance est ferme ou élastique.
 A la coupe, la tranche de section est hétérogène, multi-nodulaire, faite de
zones fermes et de zones micro-kystiques. La présence de micro-calculs
donne à la coupe un aspect psammomateux.
 La tumeur est d’énucléation facile de couleur beige.
Histologie
La tumeur est faite d’une prolifération :
 de glandes acineuses à contours festonnés parfois très dilatées, kystiques
contenant des sympexions,
 de cellules musculaires lisses disposées en faisceaux,
 une quantité variable de fibroblastes.
Des lésions inflammatoires ou d’infarctus y sont souvent associées.

Conséquences :

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- rétention d’urine,
- infection,
- lithiase.

IV CANCER DE LA PROSTATE

IV-1 Épidémiologie
C’est un cancer du sujet âgé de plus de 50 ans. En France, il représente le 2ème
cancer de l’homme après le cancer du poumon. En Afrique nous ne disposons
pas de données fiables.
Il est essentiellement représenté par l’adénocarcinome.
Facteurs favorisants :
 Certains facteurs raciaux seraient en cause ; ainsi les noirs américains
seraient plus atteints que les asiatiques.
 Le rôle des androgènes serait plus vraisemblable. Cette thèse est confortée
par l’absence de ce cancer chez les eunuques.
IV-2 Circonstances de découverte
On distingue :
 Le cancer clinique ou cancer maladie, dont le diagnostic est suspecté par
la clinique.
 Le cancer occulte révélé par la découverte de métastases (souvent
osseuse).
 Le cancer latent : micro-carcinome sans manifestement clinique
découverte de manière fortuite sur une pièce de nécropsie, sur une pièce
opératoire suspectée « d’adénomyome prostatique » (d’où l’intérêt de
l’examen anatomopathologique systématique des pièces opératoires).
L’examen anatomo-pathologique se fait sur :
- des carottes des tissus obtenus par ponction biopsie.
- Sur pièces de résection endoscopique.
- Sur pièce de prostatectomie.
- Sur pièce d’autopsie.

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IV-3 Macroscopie
 Siège : la tumeur intéresse souvent la prostate périphérique en plusieurs
foyers.
 Le toucher rectal permet de palper des nodules fermes ou indurés à
surface irrégulière.
 A l’échographie endorectale, ces foyers sont hypodenses.
Parfois, l’aspect macroscopique est apparemment normal, notamment dans les
microcarcinomes.
 La pièce opératoire est non encapsulée dans les formes avancées,
encapsulées dans les microcarcinomes.
 A la coupe, la tumeur est homogène, friable.
IV-4 Histologie
L’adénocarcinome habituel comporte :
 Au plan cytologique
- des cellules tantôt claires (formes bien différenciées), tantôt sombres (formes
peu différenciées),
- ces cellules sont fortement nucléolées,
- une augmentation des PSA (antigène spécifique de la prostate) et des PAP
(phosphatase alcaline prostatique).
 Sur le plan architectural
L’adénocarcinome peut être :
- bien différencié de diagnostic difficile,
- moyennement différencié,
- peu différencié (diagnostic de malignité facile).
On recherchera : - les tassements des glandes sans interposition musculaire,
- le caractère rigide des glandes,
- la présence d’une seule couche de cellules épithéliales bordant
les acini.
IV-5 Histopronostic
La méthode la plus utilisée est le grade histopronostique de GLEASON.
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Selon degré de différenciation, l’architecture tumorale est classée du grade I au
grade V, du mieux différencié vers le moins différencié.
Le score de GLEASON est la somme des deux grades quantitativement
prédominant de la tumeur.
Exemple : Score 7 (grade IV +grade III)
Score 8 (V+III)
Entre les scores 2 et 5, on compte moins 10 % de décès.
De 8 à 10, on compte 75 % de décès dans un délai moyen de 27 mois.
IV-6 Évolution
Il est admis que le carcinome prostatique dérive de lésions précancéreuses
appelées hyperplasies épithéliales atypiques à larges glandes ou dysplasie
canalaire.
L’évolution de la lésion se fait vers :
 une extension locale et régionale
- envahissement des espaces péri veineux intra prostatiques,
- invasion vasculaire,
- franchissement de la capsule,
- atteinte du col vésical, urètre, jonction urétéro-vésicale, vésicule séminale,
- l’extension péri-vésicale et péri-rectale et au bassin est un facteur de mauvais
pronostic.
 Métastases
- Extension osseuse dans 70 % des cas (cancer ostéophile).
- Extension ganglionnaire dans 10 % des cas (ganglions latéro-aortiques et
hypogastriques).
IV-7 Autres tumeurs malignes
- Les carcinomes des gros canaux prostatiques (situés près de l’urètre)
- Le carcinome urothélial primitif de la portion terminale des canaux excréteurs
prostatiques.
- L’adénocarcinome mucosécrétant est rare.

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- Le carcinome épidermoïde rare.
- Les sarcomes sont rares (les léiomyosarcomes représentent 25% des sarcomes
prostatiques).
- Le rhabdomyosarcome embryonnaire se rencontre chez l’enfant.
- Les carcinoïdes et les carcinomes à petites cellules.

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