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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
Infections à herpès virus
de l’enfant et de l’adulte
immunocompétents
1-7-84
Dr Patrick HOCHEDEZ
Chef de Clinique Assistant
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1-7-84
B - Diagnostic clinique
1. Infection à HSV-1
● Gingivo-stomatite aiguë :
– Primo-infection (> récurrence) chez l’enfant avant 4 ans.
– Dysphagie ++ (empêche parfois l’alimentation).
– Ulcérations diffuses dans toute la cavité buccale +/- les lèvres et le menton.
– Fièvre élevée + adénopathies sous angulo maxillaires.
– Complication : surinfection (Candida).
– Evolution : guérison spontanée (15 j).
● Atteintes ophtalmologiques :
– Parfois associée à la présence de vésicules sur les paupières et la conjonctive.
– Kératite herpétique ++ :
* Kératite avec ulcération dendritique de la cornée.
* Récurrence : primo-infection.
* Clinique : unilatérale, sensation de corps étranger, photophobie, larmoiement.
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2. Infection à HSV-2
● Herpès génital
– Identification de HSV1 de plus en plus fréquente (# 20 %).
● Primo-infection génitale
– Incubation : 2-7 jours.
– Clinique : vésicules sur fond érythémateux puis ulcérations douloureuses (très rapidement
chez la femme) recouvertes d’un exsudat blanchâtre.
– Localisation de l’éruption : gland et pénis chez l’homme ; vulve, périnée, col, vagin (+ leu-
corrhées) et fesses chez la femme.
– Signes associés : fièvre, adénopathies inguinales bilatérales, dysurie, rétention d’urine,
constipation.
– Guérison longue, parfois plusieurs semaines.
– Chez la petite fille, vulvo-vaginite le plus souvent à HSV1 avec auto-contamination par les
doigts.
● Herpès génital récurrent
– Prodromes : brûlures, douleurs, prurit durant quelques heures.
– Eruption faite de bouquets de vésicules (puis ulcérations), au niveau du pénis chez l’hom-
me, au niveau des lèvres et du périnée chez la femme.
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C - Examens paracliniques
● Le diagnostic est avant tout clinique, les examens sont réservés aux situations particulières.
● L’isolement viral avec recherche de l’effet cyto pathogène (sur cellules Hela ou cellules
embryonnaires) reste la méthode de référence. Le délai de réponse est long (3 semaines), rac-
courci par la recherche d’antigènes dans le milieu de culture (réponse en quelques heures).
● La PCR est plus sensible que la culture et permet un diagnostic plus rapide, elle est surtout
utilisée pour l’identification d’HSV dans le LCR.
● La sérologie n’est pas utilisée en pratique pour le diagnostic, mais plutôt à des fins épidé-
miologiques. Les test ELISA spécifiques permettent la distinction HSV-1 HSV-2.
● L’histologie est réservée aux évolutions cutanées chroniques (par ex. chez le VIH).
D – Traitement
1. Gingivo-stomatite herpétique
● Les antiviraux n’ont pas d’AMM dans cette indication (pas plus que pour les récurrences
labiales).
● Réhydratation (en hospitalisation dans certaines formes sévères).
● Bains de bouche (Bicarbonate + aspirine).
2. Herpès génital
● Valaciclovir (Zélitrex) per os : 1 cp à 500 mg matin et soir pendant 10 jours en cas de primo-
infection ; 5 jours en cas de récurrence.
● Aciclovir (Zovirax) per os : 1 cp à 200 mg 5 fois/jour (mêmes durées que pour le valaciclovir),
moins utilisé du fait du nombre de prises.
3. Traitement préventif
● Chez les patients ayant plus de 6 récurrences génitales par an, on peut proposer un traitement
préventif par valaciclovir 500 mg/jour (anciennement aciclovir 400 mg 2 fois/jour) pendant 6
à 12 mois. La fréquence des récurrences est réduite uniquement pendant la durée du traite-
ment.
● Chez les patients immunocompétents présentant plus de 6 récurrences orofaciales par an, on
peut aussi proposer un traitement par valaciclovir 500 mg/jour, à réévaluer après 6-12 mois
(AMM 2004).
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4. Kératite herpétique
● Avis ophtalmologique++ : recherche de kératite profonde (indication au traitement intra-
veineux).
● Aciclovir pommade ophtalmique 5 applications/jour X 10 jours + pansement occlusif.
● Contre indication aux corticoïdes et anesthésiques locaux.
6. Encéphalite herpétique
● Urgence thérapeutique majeure
● Aciclovir par voie intra-veineuse : 10 à 15mg/kg/j pendant 15-21jours.
A - Présentation clinique
● Incubation : 14 jours.
● Début par un fébricule +/- érythème scarlatiniforme fugace.
● Eruption :
– Lésions maculeuses devenant papuleuses puis vésiculeuses en 24h. La vésicule se trouble,
se déprime en son centre (s’ombilique) et une croûte apparaît vers le quatrième jour qui per-
siste jusque vers le 10ème jour.
– Prurigineuse++
– Evolue en phases successives = coexistence d’éléments d’âges différents.
– Répartition diffuse sur tout le tégument, le cuir chevelu et la cavité buccale.
● Signes associés : fièvre à 38°, adénopathies cervicales, splénomégalie (rare).
● Guérison spontanée < 15 jours.
● Diagnostic différentiel : zona généralisé chez l’immunodéprimé.
B - Formes compliquées
1. Surinfections bactériennes
● Secondaires au grattage (enfant++).
● Staphylocoque et streptocoque.
2. Complications neurologiques
● Ataxie cérébelleuse : plus fréquente chez l’enfant, souvent bénigne avec guérison spontanée
< 15jours.
● Convulsions .
● Plus rarement : encéphalite, polyradiculonévrite, méningite.
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C - Diagnostic biologique
● Comme pour l’herpès le diagnostic est essentiellement clinique.
● Les techniques précédemment décrites sont envisageables : culture virale (examen de réfé-
rence), diagnostic rapide par technique d’immunofluorescence ou PCR, sérologie.
D - Traitement
1. Traitement antiviral
● Réservé aux varicelles compliquées (adulte++) et chez l’immunodéprimé.
● Aciclovir IV : 10mg/kg/8h pendant 10 jours.
2. Traitement symptomatique
● Il constitue l’unique traitement des formes non compliquées.
● Douche quotidienne avec nettoyage au savon sans nécessité de recourir aux antiseptiques ou
toute autre application cutanée.
● Ongles propres et courts (enfant++).
● Antibiothérapie en cas de surinfection bactérienne (Pristinamycine).
● Antihistaminiques sédatifs : Atarax.
● Contre indication à l’aspirine : risque de syndrome de Reye.
● Prescrire le paracétamol.
E – Prévention
● Eviction scolaire jusqu’à disparition des croûtes.
● Administration d’Immunoglobulines polyvalentes en cas de contage chez l’immunodéprimé.
● Vaccination :
– Vaccin vivant atténué, contre-indiqué chez la femme enceinte et l’immunodéprimé.
– Selon le Comité Technique des Vaccinations (CTV) français, le vaccin est recommandé chez
les sujets sans antécédents de varicelle, avec sérologie négative :
* Post exposition dans les 3 jours après le contact chez les adultes (> 15 ans) immuno-
compétents.
* Pour les professionnels de santé :
■ Vaccination en première année de médecine + professions paramédicales.
néonatalogie, gynéco-obstétrique).
* Profession en contact avec les enfants (crèche…).
* Toute personne en contact avec un immunodéprimé.
* Dans les 6 mois précédant une greffe d’organe solide chez les enfants receveurs.
● Le zona est l’éruption correspondant à la réactivation du VZV, favorisée par l’âge et l’immu-
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A -Formes cliniques
1. Zona thoracique
● Prodromes : brûlures, démangeaisons dans le territoire atteint (métamère)
● Eruption unilatérale en hémi ceinture, douloureuse accompagnée de paresthésie
– Erythémateuse, puis vésiculeuse (J1); les vésicules se troublent (J5) puis sèchent et forment
des croûtes brunâtres (J 7) qui tombent (J 10) en laissant une cicatrice dépigmentée souvent
indélébile.
– Plusieurs poussées successives sont possibles.
– Déborde parfois sur les métamères contigus, le plus souvent sans dépasser la ligne média-
ne.
● Pas d’altération de l’état général.
● Evolution sur 2-3 semaines.
2. Zona ophtalmique
● Plus fréquent chez l’adulte âgé.
● Eruption dans le territoire du nerf ophtalmique, le zona peut toucher une des trois branches
du nerf trijumeau : frontal, lacrymal et nasal.
● L’examen ophtalmologique est systématique (avec test de sensibilité cornéenne) à la
recherche d’une kératite (atteinte du nasal externe).
● La kératite et l’iridocyclite peuvent apparaître 2 à 3 semaines après la fin de l’éruption !
● Complications : douleurs post zostériennes, paralysies oculomotrices.
B - Complications du zona
1. Douleurs post-zostériennes
● Surviennent plus souvent chez la personne âgée et en cas de localisation céphalique.
● Persistent au delà de la cicatrisation ou au-delà d’un mois après le zona.
● Disparition le plus souvent en 6 mois, parfois définitives !
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C – Diagnostic
● Le diagnostic est clinique : éruption vésiculeuse douloureuse de topographie métamérique
unilatérale.
● La confirmation biologique du diagnostic n’est pas nécessaire dans la pratique courante :
– Isolement du virus dans les lésions cutanées.
– Diagnostic rapide possible par Immunofluorescence ou PCR.
– Sérologie VZV positive avec présence d’Ig M (réactivation).
D – Traitement
1. Traitement antiviral chez l’immunocompétent
● Zona ophtalmique :
– Traitement antiviral débuté dans les 72 premières heures (AMM).
– Valaciclovir 1g x 3/jour pendant 7 jours (ou aciclovir 800, 5 cp/jour).
– Objectif : prévention des complications oculaires.
● Zona dans une autre localisation :
– Traitement antiviral débuté dans les 72 premières heures chez les sujets > 50 ans (AMM).
– Objectif : réduire la fréquence et l’intensité des algies post-zostériennes.
– Un traitement antiviral peut être proposé avant l’âge de 50 ans (hors AMM) en cas de risque
d’évolution vers les algies post-zostériennes : gravité de l’éruption, douleurs intenses à la
phase éruptive, prodromes algiques plusieurs jours avant la phase éruptive.
3. Traitements symptomatiques
● Traitement locaux :
– Lavage cutané par douche ou bains quotidiens avec savon simple, pas d’indication aux anti-
septiques, antiviraux ou antibiotiques locaux.
– Antibiothérapie orale uniquement en cas de surinfection.
● Traitement de la douleur :
– Phase aiguë : paracétamol-codéine (Efferalgan Codeine), paracétamol dextropropoxifène
(Diantalvic).
– Algies post zostériennes : amitriptyline (Laroxyl), carbamazépine (Tégrétol), clonazépam
(Rivotril), gabapentine (Neurontin).
– Evaluation avec l’échelle visuelle analogique pour l’adaptation des traitements.
A - Herpès néonatal
● Rare (moins de 200 cas par an en France). HSV2 ++
● Mortalité : 40-70 % dans les formes systémiques, 15 % dans les formes neurologiques.
● Transmission : contact direct lors de l’accouchement plus fréqeunt que la transmission par
voie transplacentaire. Contamination post-natale possible.
● En cas d’herpès génital de la mère symptomatique au cours de la grossesse, surtout le dernier
mois, le risque de transmission au fœtus est très important ; beaucoup plus grand en cas de
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POINTS FORTS
● La primo-infection HSV-1 survient surtout dans les premières années de vie et peut
prendre des formes sévères.
● L’infection par HSV-2 est majoritairement génito anale et plus fréquente dans les
populations à risque.
● L’encéphalite herpétique doit être recherchée devant tout trouble du comportement
aigu fébrile et traitée en urgence par aciclovir IV.
● La varicelle correspond à la primo-infection par le virus VZV : elle peut être pré-
venue par immunoglobulines chez le sujet fragile et par un vaccin en cours de dif-
fusion.
● Le zona est l’éruption correspondant à la réactivation du VZV, favorisée par l’âge et
l’immuno dépression.
● L’herpès peut prendre des formes graves chez l’atopique, le nouveau-né et l’immu-
nodéprimé.
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