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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
DERMATOLOGIE
Purpuras chez l’enfant
et chez l’adulte
III-330
Dr Pierre-André BECHEREL
Ancien Chef de Clinique
L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-
bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate
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A - DIAGNOSTIC DE PURPURA
1. Diagnostic positif
● Il est clinique devant l'apparition spontanée de lésions cutanées ou cutanéo-muqueuses,
constituées de taches rouge-pourpre, ne s'effaçant pas à la vitro-pression.
● Suivant la taille et la configuration des lésions, il est classique de distinguer :
– Les pétéchies punctiformes.
– Les ecchymoses formant des placard étendus.
– Les vibices linéaires.
● Ces éléments évoluent en passant par les différents stades de la biligénie locale avec possibi-
lité de coexistence d'éléments d'âges différents.
● Tout purpura doit être soigneusement palpé à la recherche d'une infiltration.
2. Diagnostic différentiel0
● Un érythème ou des télangiectasies qui s'effacent à la vitropression sont rapidement élimi-
nés.
B - ENQUETE ETIOLOGIQUE
● Elle est résumée sur les tableaux I et II.
● Au terme de cette enquête, il est généralement possible de distinguer les purpuras vasculaires
et hématologiques (tableau III).
● La conduite à tenir dépend alors :
– De l'existence d'un contexte d'urgence (fièvre, syndrome hémorragique).
– En l'absence d'urgence, du type de purpura.
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●Hémorragies cutanéo-
muqueuses +++ -
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le staphylocoque et le streptocoque.
● L'antibiothérapie en urgence avant la ponction lombaire ne fait l'unanimité qu'en cas de délai
à la prise en charge médicalisée (transport éventuel par SAMU). Une céphalosporine de troi-
sième génération est alors préférable à la pénicilline G.
● Ce tableau, rare chez l'adulte, est de pronostic réservé. La présence d'un souffle cardiaque
B - SYNDROME HEMORRAGIQUE
taxis, gingivorragies) ou rétiniennes visibles au fond d'oeil sans dilatation. Des céphalées
imposent un diagnostic étiologique urgent et un traitement adapté sans retard.
● Les transfusions d'unités plaquettaires, en tenant compte du risque d'alloimmunisation, sont
fait discuter des transfusions plaquettaires à visée curative associées à du plasma frais conge-
lé et éventuellement à l'antithrombine III sans négliger le traitement étiologique, urgent.
● Dans les syndromes hémolytiques urémiques ou purpuras thrombotiques thrombocytopé-
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I - PURPURAS HEMATOLOGIQUES
A - PURPURAS THROMBOPENIQUES
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dans les suites d'une infection O.R.L., avec un début brutal ; elles sont généralement
bénignes et rapidement résolutives (< 1 mois), traitées par corticothérapie en cas de
thrombopénie sévère (< 50 000/mm3).
■ Les formes chroniques (évolution > 6 mois) sont le plus souvent rencontrées chez
l'adulte avec une nette prédominance féminine. Elles sont souvent résistantes au trai-
tement (corticoïdes, gammaglobulines, splénectomie…).
– Purpuras immunoallergiques médicamenteux :
* Après la prise d'un médicament responsable, apparaît une chute brutale du nombre des
plaquettes avec purpura et hémorragies.
* Après l'arrêt du médicament, la guérison est obtenue en 8 à 15 jours. La suppression défi-
nitive du médicament s'impose. Il peut s'agir de : quinine et quinidine, sulfamides, digi-
toxine, phénothiazine, pénicillines, phénylbutazone, rifampicine...
– Maladies virales :
* Les thrombopénies virales sont de mécanisme complexe, immunologique apparaissant le
plus souvent entre la fin de la première semaine et la troisième semaine de la maladie
infectieuse ou toxique d'apparition alors plus précoce.
* La thrombopénie régresse parfois spontanément en un ou deux mois. Les viroses en
cause sont nombreuses :
■ Mononucléose infectieuse.
■ Varicelle.
■ Rougeole.
■ Hépatite virale.
■ Oreillons.
■ Parvovirus B19.
■ VIH.
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1. Thrombopathies constitutionnelles
● Elles sont très rares. L'étude de l'agrégation plaquettaire est perturbée.
● TP et TCK sont normaux.
2. Thrombopathies acquises
● Aspirine et autres antiagrégants plaquettaires.
● Alcoolisme chronique.
● Insuffisance rénale chronique.
● Syndrome myéloprolifératif.
II - PURPURAS VASCULAIRES
● Les purpuras vasculaires sont secondaires à une atteinte de la paroi vasculaire à l'origine de
l'extravasation des globules rouges.
● Il sont dominés par les vascularites.
A - VASCULARITES NECROSANTES
1. Définition
● Le terme de vascularite nécrosante désigne une lésion histologique associant une nécrose
fibrinoïde de la paroi des vaisseaux et un infiltrat riche en polynucléaires pycnotiques.
● Selon la taille des vaisseaux atteints et l'importance de l'infiltrat, elles sont également appe-
lées vascularites leucocytoclasiques ou angéites nécrosantes.
● Parfois l'image histologique diffère par une nécrose fibrinoïde moins intense et un infiltrat
périvasculaire où prédominent les lymphocytes. Ces vascularites lymphocytaires ont grossiè-
rement la même signification pathologique que les vascularites leucocytoclasiques auxquelles
elles sont parfois associées.
2. Physiopathologie
● Les altérations vasculaires sont secondaires à la présence dans les vaisseaux de complexes
immuns et de complément.
● Les complexes immuns peuvent être circulants et secondairement déposés dans les vaisseaux
ou bien formés in situ. Des mécanismes cellulaires (recrutement et action des neutrophiles,
intervention de lymphocytes effecteurs cytotoxiques...) et des réactions endothéliales inter-
viennent également.
3. Clinique
● Les lésions purpuriques prédominent nettement sur les zones déclives (membres inférieurs)
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du fait de leur déclenchement par l'orthostatisme. Elles sont infiltrées et volontiers associées
à d'autres lésions élémentaires (polymorphisme de l'éruption): nodules dermiques, taches
érythémateuses parfois en cocarde, lésions urticariennes, livedo infiltré, bulles hémorra-
giques, ulcérations nécrotiques.
● Il est important de vérifier systématiquement l'existence d'atteintes extracutanées :
– Des arthralgies sont fréquentes au cours des poussées, parfois associées à des signes inflam-
matoires locaux.
– L'atteinte rénale conditionne le pronostic à moyen ou long terme ; elle se manifeste par une
protéinurie associée à une hématurie microscopique dont l'évolution est très variable et
dépend de l'étiologie ; une ponction-biopsie rénale permet d'apprécier l'étendue et le type
d'atteinte rénale.
– Des douleurs abdominales avec troubles du transit, plus rarement un syndrome occlusif ou
des hémorragies, témoignent d'une atteinte digestive qui peut être objectivée par l'examen
endoscopique.
– Les atteintes cardio-vasculaires et neurologiques (multinévrites) sont systéma-tiquement
recherchées.
4. Diagnostic positif
● Evoqué devant une symptomatologie évocatrice, il doit être confirmé par l'examen histologique
d'un élément cutané infiltré d'apparition récente. Une immuno-fluorescence directe est systémati-
quement pratiquée à la recherche de dépôts vasculaires d'immunoglobulines et/ou de complément.
● Des examens étiologiques sont demandés :
– Recherche d'un foyer infectieux.
– Anticorps antistreptococciques.
– Sérologies virales en particulier de l'hépatite B et C, VIH, parvovirus B19.
– Transaminases.
– Cryoglobuline, cryofibrinogène.
– Anticorps anti-noyaux.
– Latex, Waaler-Rose.
– Dosage du complément (C3 - C4 - CH50).
– Electrophorèse et immunoélectrophorèse des protéines sériques.
– Radiographie.
5. Diagnostic étiologique
● Les étiologies des vascularites nécrosantes sont résumées dans le tableau IV.
● Les formes aiguës, dont l'éruption, après une ou plusieurs poussées, disparaît en 3 à 12
semaines, relèvent parfois d'étiologies médicamenteuses.
● Bien qu'aucune preuve formelle ne puisse confirmer cette étiologie, il est de règle d'arrêter
tout médicament suspect devant une vascularite nécrosante en s'aidant des critères d'impu-
tabilité intrinsèque et extrinsèque établis par les services de la Pharmacovigilance.
● Les formes chroniques sont plus souvent accompagnées d'anomalies immunologiques. L'aspect
clinique est souvent celui de dermite ocre des membres inférieurs (accumulation de pig-
ments sanguins dans le derme comme dans l'insuffisance veineuse chronique). Il est fréquent
de ne retrouver aucune étiologie. Certaines angéites nécrosantes ont été individualisées soit
du fait de manifestations cliniques particulières, soit du fait d'association à des anomalies
biologiques qui les caractérisent.
a) Purpura rhumatoïde
– Il s'agit d'une affection d'étiologie inconnue associant une vascularite nécrosante des petits
vaisseaux cutanés, des manifestations articulaires, gastro-intestinales et rénales. Il est obser-
vé essentiellement entre 6 mois et 16 ans, volontiers précédé 1 à 3 semaines auparavant par
une infection des voies aériennes supérieures. L'affection débute brutalement comme une
maladie infectieuse (céphalée, fièvre).
– Puis apparaissent simultanément ou séparément les autres symptômes :
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Purpuras chez l’enfant et chez l’adulte 111-330
INFECTIONS
● Bactériennes :
– Streptococcies
– Endocardites
– Lèpre
– Tuberculose
– Gonococcémies
– Foyer infectieux : O.R.L., dentaire, by-pass syndrome
– Méningococcémies
– Staphylococcémies
– Rickettsioses
● Virales
– Hépatites B et C
– Mononucléose infectieuse, VIH, parvovirus B19, CMV
MEDICAMENTS
● Sulfamides
● Anti-inflammatoires non stéroïdiens
● Antibiotiques
● Hydantoïnes
● Phénothiazines
● Produits iodés
● Aspirine
● Désensibilisations
MALADIES GENERALES
● Périartérite noueuse
● Lupus érythémateux disséminé
● Polyarthrite rhumatoïde
● Purpura rhumatoïde
● Syndrome de Gougerot-Sjögren
● Dermatomyosites (en particulier de l'enfant)
● Autres angéites systémiques (Wegener, polychrondrite atrophiante...)
● Maladie sérique
HEMOPATHIES
● Myélome
● Lymphomes et leucémies
● Anémies réfractaires avec excès de blastes
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ANOMALIES IMMUNOLOGIQUES
● Hypergammaglobulinémie
● Cryoglobulinémie de type II et III
● Déficits génétiques en certaines fractions du complément
● Déficit en a1 antitrypsine.
3. Purpuras infectieux
● Les purpuras infectieux ont un mécanisme physiopathologique complexe : vascularite nécro-
sante, embolie septique, troubles de la coagulation, thrombopénie.■
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