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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
OPHTALMOLOGIE
MALADIES INFECTIEUSES
Angines et pharyngites
de l’enfant et de l’adulte
1-7-77
Dr Alain LONDERO
Praticien Hospitalier
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1-7-77
Angines et pharyngites
de l’enfant
et de l’adulte
Objectifs :
– Diagnostiquer une angine et une rhinopharyngite.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du
patient.
● Une angine est une inflammation aiguë de l’oropharynx. Il peut s’y associer une inflamma-
tion du rhinopharynx (adénoïdite) et/ou des fosses nasales (rhinite).
● Sur le plan nosologique, il convient de préciser que le terme d’angine (infection de l’en-
semble l’oropharynx) est abusivement considéré, par l’usage, comme équivalent de celui
d’amygdalite (tonsillitis des Anglo-Saxons) correspondant à une inflammation localisée des
amygdales palatines.
ÉPIDÉMIOLOGIE
ET ÉTIOLOGIE
● C’est une pathologie fréquente de l’enfant et de l’adulte, en particulier lors de la période
hivernale (saisonnalité).
● Chez l’enfant, la répétition de ces infections rhinopharyngées rend compte de l’adaptation
progressive du système immunitaire à l’environnement virologique et bactérien (maladie
d’adaptation).
● Les causes sont souvent virales, parfois bactériennes, en particulier après 3 ans (angine strep-
tococcique).
● On estime que dix millions de consultations par an sont motivées par des angines.
A/ Causes virales
● Ce sont les plus fréquentes ( > à 50 %).
● Cliniquement, elles sont de nature érythémateuse ou érythémato-pultacée : adénovirus, virus
influenzæ et para-influenzæ, myxovirus (EBV), CMV et VRS sont essentiellement retrouvés.
● Primo-infection herpétique (Herpes virus 1), herpangine, maladie mains-pieds-bouche, résur-
gence du virus varicelle-zona donnent un aspect vésiculeux typique.
● Il n’y a pas de traitement ni de prévention spécifiques.
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B/ Cause bactériennes
● Les germes le plus souvent rencontrés sont :
– streptocoque du groupe A, bêtahémolytique (30 à 50 % des angines selon la saison, maxi-
mum en automne et en hiver).
– Hæmophilus influenzæ, Mycoplasma pneumoniæ, anaérobies beaucoup plus rarement.
– staphylocoque doré, pneumocoque exceptionnellement.
– bacille de Löffler (diphtérie), quelques cas récents décrits dans des populations transplan-
tées, non vaccinées. C’est une urgence thérapeutique absolue.
● Il est très difficile de différencier cliniquement, quel que soit le type d’angine, l’origine vira-
le ou bactérienne de celle-ci.
● Jusqu’à une période récente, en l’absence de test de dépistage fiable, l’attitude pragmatique consis-
tait à proposer un traitement antibiotique actif sur le streptocoque de façon à prévenir d’éven-
tuelles complications poststreptococciques rares mais graves (RAA, glomérulonéphrite...).
● Actuellement est en cours de diffusion un test de diagnostic rapide du streptocoque (TDR
réalisé lors de la consultation par écouvillonnage du pharynx) suffisamment sensible et spé-
cifique pour modifier la prise en charge des angines en pratique courante.
● En dehors de quelques cas particuliers (diphtérie, syphilis), il ne faut accorder qu’une faible
valeur aux prélèvements bactériologiques de l’oropharynx du fait d’une très riche flore com-
mensale et du délai d’obtention des résultats.
DIAGNOSTIC
● Il existe quatre grandes formes cliniques d’angine.
1. Diagnostic positif
● Elles se manifestent par :
– un début brutal ;
– une douleur pharyngée vive, une otalgie et une odynophagie ;
– un contexte fébrile (fièvre à 39 °C) ;
– une asthénie et des céphalées.
● Examen clinique :
– le pharynx a un aspect globalement rouge ;
– associé parfois à un enduit pultacé blanchâtre recouvrant les amygdales et les piliers amyg-
daliens et non adhérent à la muqueuse.
2. Diagnostic étiologique
● Il faut rechercher essentiellement les éléments en faveur d’une étiologie streptococcique :
– fièvre élevée, céphalées ;
– absence de signes bronchiques ou rhino-logiques associés ;
– adénopathies sous-digastriques bilatérales ;
– rash cutané et exanthème typique scarlatiniforme.
● Les tests biologiques et bactériologiques ne seront effectués que si l’on ne souhaite pas déli-
vrer d’antibiotique, ou lorsque l’on veut avoir une certitude diagnostique, ou devant une
complication (RAA).
– NFS avec une hyperleucocytose à polynucléaires ;
– dosage des ASLO ou mieux des antistreptodornases avec deux dosages successifs pour
dépister une élévation tardive ;
– isolement du germe au prélèvement de gorge avec antibiogramme ;
– recherche de protéinurie.
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3. Formes cliniques
a) Phlegmon périamygdalien
– Il s’agit d’une angine aiguë ou chronique se compliquant d’une suppuration collectée péri-
pharyngée unilatérale.
– Cliniquement, le tableau est celui d’une angine très intense avec :
* élévation de la température, et signes généraux majeurs ;
* voussure du voile ;
* trismus ;
* œdème de la luette ;
* voix nasonnée ;
* adénopathie sous-digastrique homolatérale, qui peut aussi évoluer vers la collection
(adénophlegmon).
B/ Angines pseudo-membraneuses
● Le problème des angines pseudo-membraneuses est dominé par le souci d’éliminer sur les
éléments d’interrogatoire et d’examen l’exceptionnelle étiologie diphtérique.
1. Angine diphtérique
● Diagnostic à évoquer systématiquement.
● Cliniquement, elle associe :
– un syndrome général marqué ;
– des fausses membranes épaisses s’étendant au-delà de l’amygdale et fortement adhérentes,
hémorragiques et malodorantes ;
– des adénopathies cervicales bilatérales, une rhinorrhée mucopurulente ;
– une dyspnée laryngée (croup), parfois asphyxie ;
– une paralysie vélopalatine ;
– une myocardite à un stade tardif.
● Les autres éléments en faveur de la diphtérie sont :
– l’absence de vaccination ;
– un séjour en zone d’endémie.
● En cas de suspicion, il faut effectuer un prélèvement de gorge avec recherche du bacille de
Loeffler et débuter en urgence (sur la simple évocation du diagnostic) le traitement spéci-
fique avant confirmation bactériologique.
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2. Mononucléose infectieuse
● C’est l’étiologie la plus fréquente de ce type d’angine.
● Elle affecte l’adolescent et l’adulte jeune avec une transmission par la salive essentiellement
(maladie du baiser).
● Mais l’aspect clinique des angines de la MNI est polymorphe et peut être également érythé-
matopultacé ou ulcéré.
● Le tableau clinique associe :
– angine pseudo-membraneuse à un syndrome général marqué (asthénie +++) ;
– adénopathies cervicales ;
– purpura du voile ;
– splénomégalie (risque de rupture de rate), hépatomégalie (hépatite, ictère), pneumopathie,
signes neurologiques (méningo-encéphalite), anémie hémolytique auto-immune ;
– c’est une contre-indication à l’emploi des amoxicillines : éruption cutanée.
● Elle est due au virus Epstein-Barr.
● Le diagnostic de certitude repose sur des examens paracliniques simples :
– numération-formule sanguine (syndrome mononucléosique) ;
– MNI-test ;
– test de Paul-Bunnell et Davidson et sérologie EBV ne seront demandés que dans les formes
atypiques.
C/ Angines vésiculeuses
● Le diagnostic de suspicion virologique repose sur l’unilatéralité ou la bilatéralité de l’attein-
te et sur les signes cliniques associés.
D/ Angines ulcéreuses
● Le problème essentiel est d’éliminer une pathologie tumorale.
1. Angine de Vincent
● Elle affecte surtout l’adulte jeune ; un mauvais état buccodentaire est souvent associé.
● Une association bactérienne fuso-spirillaire (BG – et spirochètes) est habituellement en
cause.
● Angine unilatérale avec :
– ulcération douloureuse.
– recouverte d’une fausse membrane non adhérente à la muqueuse et sans induration.
– haleine fétide.
– signes généraux marqués.
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3. Chancre syphilitique
● Cliniquement, il s’agit d’une ulcération de la paroi pharyngée latérale, unilatérale, indurée
avec adénopathie satellite.
● Ce diagnostic doit être évoqué devant toute ulcération pharyngée et conduire aux examens
complémentaires appropriés.
● Le diagnostic repose sur :
– les prélèvements locaux à la recherche de Treponema pallidum ;
– le sérodiagnostic TPHA VDRL.
● La recherche d’autres maladies sexuellement transmissibles est systématique après consen-
tement du patient (VIH, hépatites, gonococcies…).
● Toute ulcération amygdalienne persistante doit être biopsiée, en particulier chez les patients
présentant des facteurs de risque œnolotabagiques (cancer).
En cas d’atteinte bilatérale ou d’évolution défavorable sous traitement bien conduit, une NFS
doit être systématiquement demandée, à la recherche d’une hémopathie maligne.
TRAITEMENT
A/ Angine érythémateuse et érythémato-pultacée
1. Traitement de l’angine non compliquée
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B/ Angine vésiculeuse
● Anti-inflammatoires non stéroïdiens et antalgiques de palier 1 ou 2 selon l’intensité des dou-
leurs.
● À titre purement symptomatique, on pourra ajouter l’application d’un gel de Xylocaïne (chez
l’adulte uniquement en raison du risque de fausse route +++).
C/ Angine pseudo-membraneuse
1. Angine diphtérique
● Hospitalisation, isolement.
● Perfusion.
● Le traitement repose sur la sérothérapie en injection IM avec désensibilisation par la métho-
de de Besredka :
– 30 000 à 50 000 unités chez l’adulte ;
– 10 000 à 20 000 unités chez l’enfant ;
– associée à une antibiothérapie IV (pénicilline ou macrolide).
● Traitement des complications (QS).
● Surveillance rapprochée de l’évolution des lésions oropharyngées et des signes généraux
(dyspnée...).
● Traitement des sujets contacts.
● Déclaration obligatoire.
D/ Angine ulcéreuse
1. Angine de Vincent
● Traitement : pénicilline, métronidazole (Flagyl) ou association amoxicilline acide clavula-
nique 1 g trois fois par jour (Augmentin).
● Anti-inflammatoires non stéroïdiens et antalgiques dans les formes douloureuses.
● Soins locaux antiseptiques et antalgiques, gargarismes.
● Soins dentaires à distance.
2. Chancre syphilitique
● Traitement de la syphilis.
● Déclaration obligatoire.
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ORDONNANCES TYPES
A/ Ordonnance type angine de l’adulte
1. Clamoxyl 1 gramme
● 1 cp × 2/j pendant six jours.
● En cas d’allergie :
– Zithromax : 2 cp par jour, en une prise, pendant trois jours.
2. Aspégic 500
● 1 sachet trois fois par jour (en dehors des contre-indications) pendant cinq jours.
3. Efferalgan 500
● 2 cps × 3/j pendant cinq jours.
4. Eludril
● 3 bains de bouche par jour pendant cinq jours.
2. Catalgine 0,100
● 2 sachets × 3/j pendant cinq jours en alternance avec le paracétamol.
3. Efféralgan suspension
● 1 mesure correspondant à 10 kg × 4/j pendant cinq jours.
C/ Indication de l’amygdalectomie
● Plus de quatre épisodes d’angine bactérienne par an.
● Antécédent de phlegmon de l’amygdale.
● Hypertrophie chronique responsable de troubles respiratoires (syndrome d’apnées du som-
meil) ou de retard de la croissance staturo-pondérale.
● Complications (RAA). ■
POINTS FORTS
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