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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
PNEUMOLOGIE
MALADIES INFECTIEUSES
Infections
broncho-pulmonaires
de l’adulte
1-7-86
Dr Etienne PIGNE
Chef de Clinique Assistant
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1-7-86
Infections
broncho-pulmonaires
de l’adulte
Objectifs :
– Diagnostiquer une pneumopathie, une bronchopneumopathie de
l’adulte.
– Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du
patient.
● Bronchites aiguës
● Pneumopathies communautaires
● Pneumopathies nosocomiales
BRONCHITES AIGUËS
● Infections bronchiques dues à des virus et/ou à des bactéries (bronchites mycosiques exclues
par l’énoncé du programme).
ÉTIOLOGIE
A/ Bronchites virales
● Ce sont les plus fréquentes.
● Les virus en cause induisent en général des lésions diffuses des voies aériennes (y compris les
voies aériennes supraglottiques).
● Il peut s’agir d’écho-, de rhino-, d’adéno- ou d’herpès virus.
● Les virus Influenzæ et parainfluenzæ et les virus respiratoires syncytiaux peuvent être respon-
sables d’une atteinte bronchiolaire ou bronchiolo-alvéolaire.
B/ Bronchites bactériennes
● Elles succèdent, dans la plupart des cas, à une bronchite aiguë virale (surinfection) du fait des
anomalies bronchiques structurelles et fonctionnelles induites par l’infection virale.
● Germes en cause : Hæmophilus influenzæ, pneumocoque et staphylocoque. Après antibiothé-
rapie prolongée (surtout si spectre large), les germes le plus souvent en cause sont des bacilles
à Gram négatif : Escherichia coli, Proteus, Pseudomonas æruginosa, Branhamella catarrhalis.
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C/ Lésions anatomopathologiques
1. Stade initial
● Destruction épithéliale (parfois effet viral cytopathogène), migration cellulaire provenant des
zones périlésionnelles.
● Ensuite :
– vasodilatation ;
– hypersécrétion de mucus.
2. Surinfection
● Surinfection bactérienne fréquente.
● Possibles ulcérations de l’épithélium.
3. Réparation
● Régénération à partir des cellules basales résiduelles.
● Le plus souvent :
– restitutio ad integrum.
● Parfois :
– processus granulomateux et cicatriciel : bronchiolite oblitérante ;
– destruction de la structure bronchique : dilatation des bronches.
DIAGNOSTIC
A/ Diagnostic positif
l Survenant souvent au printemps et à l’automne.
1. Clinique
a) Début
– « Syndrome grippal » et infection des voies aériennes supérieures (VAS).
– Catarrhe des VAS.
– Coryza.
– Atteinte descendante.
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d) Surinfection
– Reprise fébrile discrète.
– Expectoration mucopurulente.
2. Examens complémentaires
● Aucun n’est utile au diagnostic.
● NFS : normale ou hyperleucocytose si surinfection bactérienne.
● Gaz du sang : normaux.
● Radiographie thoracique : normale ou épaississement des parois bronchiques. Éliminer un
foyer parenchymateux et une pleurésie.
● Bactériologie de l’expectoration : valeur s’il existe les critères de qualité (< 10 cellules épi-
théliales, > 25 P. neutrophiles/champ) et un germe prédominant avec un seuil ≥ 106 ufc/ml.
B/ Diagnostic différentiel
ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
A/ Formes habituelles
● L’évolution des bronchites aiguës virales de l’adulte est le plus souvent favorable, avec dispa-
rition des signes cliniques et radiologiques en quelques jours. Parfois persiste une toux sèche
pendant plusieurs semaines (liée à une hyperréactivité bronchique résiduelle).
● La surinfection bactérienne est à ce point fréquente qu’elle peut à peine être retenue comme
une complication, et elle est d’évolution habituellement favorable.
B/ Formes graves
1. Bronchiolites aiguës du nourrisson
● Dues au virus respiratoire syncytial (70 %), plus rarement à d’autres virus (parainfluenzæ,
influenzæ, adénovirus).
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● Elles donnent lieu à un tableau d’insuffisance respiratoire aiguë fébrile : toux quinteuse,
polypnée, tirage, cyanose, hypoxie, distension thoracique. La radiographie thoracique objec-
tive une distension thoracique et des opacités micronodulaires disséminées et confluentes,
qui traduisent l’atteinte broncho-alvéolaire.
● Le diagnostic repose sur la mise en évidence du VRS par immunofluorescence directe des
sécrétions rhinopharyngées.
● Elles nécessitent une réanimation respiratoire et le pronostic reste sévère :
– à court terme : mortalité par détresse respiratoire.
– à long terme : séquelles à type de bronchiolite oblitérante ou de dilatations des bronches
diffuses.
C/ Formes compliquées
2. Hémoptysies
● Nécessitent des investigations à la recherche d’une autre cause +++ (néoplasie…).
● L’hémoptysie secondaire à une bronchite reste un diagnostic d’élimination.
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TRAITEMENT
1. Bronchite aiguë de l’adulte sain
● Arrêt du tabac.
● Traitement des foyers infectieux locorégionaux.
● Antitussif en cas de toux invalidante.
● Si les expectorations purulentes persistent au-delà de 7 jours : amoxicilline ou macrolide.
POINTS FORTS
POINTS FORTS
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Pneumopathies
communautaires
GÉNÉRALITÉS
A/ Définition
● Infection aiguë des bronchioles terminales et/ou des alvéoles et/ou de l’interstitium pulmo-
naire.
● Communautaires (ou extrahospitalières) : par opposition aux infections nosocomiales surve-
nant après 72 heures de séjour du patient à l’hôpital.
B/ Épidémiologie
● Incidence en France : 10 cas pour 1 000 personnes par an.
● Incidence plus élevée avant 5 ans et après 65 ans.
● 30 % des pneumopathies communautaires sont hospitalisées.
● Mortalité globale : 1 à 3 %.
● Mortalité des patients hospitalisés : 10 à 25 %.
ÉTIOLOGIE
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B/ Micro-organismes en cause
A/ Diagnostic positif
● Le diagnostic repose en pratique clinique sur l’association de :
– fièvre ;
– signes fonctionnels respiratoires (toux, expectorations) ;
– opacités parenchymateuses radiologiques.
● L’existence de signes auscultatoires impose la réalisation d’une radiographie de thorax.
B/ Diagnostics différentiels
● L’absence de spécificité de ces symptômes doit faire discuter :
1. Embolie pulmonaire
● Dans 30 % des cas, existence d’une fièvre.
● Évoquée sur le terrain et l’existence de facteurs favorisants.
● Diagnostic scintigraphique et/ou angiographique.
● Cas difficile de l’infarctus pulmonaire surinfecté secondairement (orientation : douleur tho-
racique, puis fièvre).
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5. Tuberculose pulmonaire
● Parfois tableau brutal d’allure bactérienne.
● Évoqué après échec antibiotique.
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b) Terrain débilité
– La distinction entre pneumopathie franche et atypique est rarement possible.
– Les signes extrapulmonaires évocateurs de légionellose, comme les signes digestifs sont
aspécifiques ; les troubles neurologiques peuvent être dus à une atteinte méningée, un
SIADH, une hypoxémie profonde, un DT, etc.
– Une pneumonie basale droite avec des troubles neurologiques (maladie neurologique
connue, troubles de conscience) évoque une pneumopathie de déglutition.
– Les examens paracliniques usuels ont peu de valeur d’orientation diagnostique (natrémie,
NFS, bilan hépatique).
2. Aspects radiologiques
● Opacité alvéolaire dense, bien systématisée, oriente vers une pneumopathie à pneumocoque.
● Une abcédation oriente vers les germes anaérobies, Klebsielle pneumoniæ, Staphyloccocus
aureus.
● Une atteinte interstitielle diffuse chez un adulte sain est évocatrice d’infection à mycoplas-
me, Chlamydia ou Coxiella burnetii.
● Aucun aspect n’est pathognomonique.
3. Diagnostic microbiologique
● Il nécessite :
– une technique de recueil des prélèvements rigoureuse ;
– l’acheminement immédiat du prélèvement au laboratoire et son traitement rapide ;
– la collaboration étroite du clinicien et du bactériologiste.
c) Moyens indirects
– Hémocultures (pneumocoque +++).
– Prélèvement d’un foyer septique (ponction pleurale ++).
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d) En pratique
– Leurs indications sont à discuter en
fonction du terrain et la gravité du
tableau clinique,
– Leur réalisation ne doit pas faire
retarder la mise en route du traite-
ment antibiotique +++.
1. Pneumocoque
● Première cause (de loin !…) des pneumopathies communautaires. Sa fréquence et sa gravité
imposent de le prendre en compte dans toute antibiothérapie probabiliste d’une pneumopa-
thie, quelle que soit sa présentation.
● Terrain prédisposé : sujet âgé, splénectomisé, immunodéprimé (myélome +++), éthylique,
BPCO, insuffisant cardiaque, diabétique, cancer.
● La contamination se fait par aspiration de sécrétion en provenance d’une colonisation oro-
pharyngée.
● Mortalité : 25 % si hémocultures positives.
● Tableau clinique classique dans 50 % des cas (pneumopathie franche) :
– début brutal ;
– frisson inaugural « solennel » ;
– puis élévation thermique ;
– douleur thoracique unilatérale ;
– toux sèche avec expectoration rouillée (hémoptoïque de Laennec) ;
– signes auscultatoires en foyer ;
– herpès nasolabial (souvent différé), rougeur des pommettes.
● Biologiquement :
– syndrome inflammatoire franc + + + (élévation majeure de la CRP, du fibrinogène) ;
– polynucléose ++ ;
– effet shunt.
● Radiologiquement, opacité alvéolaire dense et homogène, systématisée, segmentaire ou
lobaire, non rétractile avec bronchogramme aérien. Une pleurésie est associée dans 25 % des
cas : (à ponctionner ++).
● Diagnostic bactériologique :
– hémocultures positives dans 30 % des cas ;
– dans les cas « limites » (pas de marge respiratoire pour la réalisation d’une fibroscopie), inté-
rêt soit de l’ECBC (avec critères cytologiques d’interprétation, cf.) et surtout de l’aspira-
tion transglottique ;
– fibroscopie : QS.
● Classiquement sous traitement bien conduit : apyrexie et amélioration clinique sont obte-
nues en 48 heures, accompagnées d’une polyurie (correction du SIADH).
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● Formes atypiques :
– fruste (décapitée sous antibiotiques) ;
– enfant (méningisme, abdomen pseudo-chirurgical). Affinité du pneumocoque pour les
séreuses ;
– syndrome néphrotique et cirrhotique : péritonite à pneumocoque ;
– trompeuses (vieillard, cirrhotique, immunodéprimé…) : AEG, agitation, décompensa-
tion de tare, localisation extrarespiratoire (méningite +++). Savoir évoquer le dia-
gnostic.
● Formes graves
– SDRA foudroyant avec fausses membranes +++ nécessitant une ventilation à haut
niveau de PEP ;
– forte élévation des PNN. Inversement peut se présenter en neutropénie profonde. Le
diagnostic de pneumopathie révélant une hémopathie maligne peut alors être évo-
qué par excès. Le risque dans ce contexte est l’initiation, chez un patient aplasique,
d’une antibiothérapie probabiliste ne couvrant pas le pneumocoque (attention à la cef-
tazidime : Fortum, inefficace sur ce germe). Piège classique +++.
● Formes compliquées :
– pleurésie purulente (le plus souvent l’épanchement, s’il est présent, est parapneumo-
nique) ;
– méningite, arthrite septique ;
– atteinte hépatique (par cholestase intrahépatique) : la pneumonie aux « yeux d’or » ;
– hyponatrémie (par SIADH, à ne pas confondre avec une déshydratation globale réhy-
dratée par des solutés hypotoniques : valeur du ionogramme urinaire).
● Problème actuel et préoccupant de diminution de sensibilité principalement ou résistan-
ce aux antibiotiques.
● Pneumocoque de sensibilité diminuée aux bêtalactamines par modification d’une protéi-
ne membranaire (PLP = protéine de liaison aux pénicillines).
● Facteurs de risque d’acquisition :
– pneumopathie dans l’année précédente ;
– hospitalisation (ou institution) dans les trois mois précédents ;
– bêtalactamines dans les trois mois précédents ;
– âges extrêmes de la vie ;
– séjour récent en Espagne.
● Sensibilité du pneumocoque à la pénicilline :
– sensibilité conservée : CMI < 0,06 µg/ml.
– sensibilité intermédiaire : 0,1 < CMI < 1 µg/ml.
– résistance : CMI > 1 µg/ml.
● Traitement : amoxicilline 3 g/j.
● En cas de suspicion de souche intermédiaire, doubler les doses.
a) Clinique
– Évolue par petites épidémies.
– Incubation : une à trois semaines.
– Invasion progressive, marquée par des signes généraux : céphalées, fièvre élevée, fris-
sons, myalgies et souvent pharyngite, myringite bulleuse et adénopathies cervicales,
alors qu’il n’y a pas encore de signes respiratoires (les pneumopathies ne représentent
que 20 % des infections à MP, la majorité étant ORL).
– Signes respiratoires : deux à trois jours plus tard, toux quinteuse, plus ou moins pro-
ductive avec parfois douleurs thoraciques, sans dyspnée ni cyanose.
– Les formes compliquées existent avec localisations hépatiques, neuroméningées, myo-
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cardiques…
– Une hyperréactivité bronchique séquellaire, au décours de l’infection, est fréquente.
– Examen physique : souvent pauvre, parfois foyers de sous-crépitants, rarement syndrome
de condensation pneumonique. Fréquence de « couinement » télé-inspiratoire évoquant
une participation bronchiolaire.
b) Examens complémentaires
– Signes radiologiques : opacités interstitielles, hilifuges, prédominant aux bases, uni- ou
bilatérales avec parfois réaction pleurale.
– Plus rarement : opacités nodulaires, atélectasies en bandes, infiltrats.
– Biologie non spécifique en dehors de la sérologie (si elle est pratiquée). Réactions croisées
avec d’autres agents infectieux (Legionella, Rickettsie…). La méthode la plus spécifique est
l’immunofluorescence indirecte.
– Valeur : agglutinines froides, IgM antihématies (positives dans 40 % des cas), rarement res-
ponsables d’anémies hémolytiques Coombs +.
a) Clinique
– Début brutal ou progressif, avec des signes généraux et une toux ramenant une expectora-
tion muqueuse, volontiers hémoptoïque.
– Examen pauvre : foyer de sous-crépitants ou des ronchus.
b) Examens complémentaires
– Aspect radiologique variable : infiltrats d’allure virale, images systématisées, nodules dissé-
minés avec assez souvent des adénopathies hilaires,
– Biologie aspécifique en dehors de la sérologie.
4. Pneumopathies à Rickettsies
● Surtout fièvre Q : Coxiella burnetii.
● Transmise par morsure de tique, au contact du bétail (professions exposées).
● Incubation : environ trois semaines, invasion : syndrome général fébrile et myalgies.
● Les signes respiratoires (toux, douleurs thoraciques) apparaissent après cinq jours, avec un
aspect radiologique semblable à celui des deux affections précédentes, un aspect évocateur en
verre dépoli est parfois observé.
● Le diagnostic repose sur la sérologie.
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– diabète, immunodépression.
● Sécréteur d’une bétalactamase dans 20 % des cas, le traitement repose sur l’association péni-
A + inhibibiteur bêtalactamine.
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a) Actinomycose
– Bactérie filamenteuse : Actinomyces israelii.
Fig. 3 : TDM. Endocardite droite avec embolies
– Infection pulmonaire subaiguë ou chro-
septiques. nique.
– Radiographie : opacité abcédée unique.
– Diagnostic difficile (histologie d’une pièce
biopsique ou culture anaérobie de prélève-
ments fiables).
– Traitement pénicilline G à fortes doses.
b) Nocardiose
– Bactérie filamenteuse aérobie : Nocardia
astéroïdes.
– Souvent terrain débilité (déficit de l’immu-
nité cellulaire).
– Radiographie : bronchopneumonie, éven-
tuellement abcédée.
– Diagnostic : culture prolongée sur milieux
de Sabouraud.
– Traitement de référence = Imipenem. On
peut aussi utiliser : Cotrimoxazole, amino-
side (en association).
E/ Diagnostic de gravité
● Le diagnostic de gravité prend en compte
Fig. 4 : Radiographie thoracique. Abcès du poumon droit. l’âge de survenue de la pneumopathie, le
terrain sous-jacent et les éléments cliniques
et paracliniques de mauvaise tolérance énu-
mérés ci-dessous.
1. Terrain
● Âge > 65 ans.
● BPCO, DDB, mucoviscidose.
● Insuffisance rénale chronique.
● Insuffisance cardiaque congestive
● Cirrhose et autres maladies chroniques du foie.
● Splénectomie.
● Malnutrition.
● Altération des fonctions supérieures.
● Suspicion d’inhalation.
● Éthylisme chronique.
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2. Clinique
● FR > 30/min.
● TA systolique < 90 mmHg ; diastolique < 60 mmHg (sepsis sévère et/ou état de choc).
● Foyer septique à distance.
● Baisse de la vigilance et/ou confusion mentale.
● Nécessité d’une ventilation mécanique.
● Oligoanurie.
3. Radiologique
● Extension du foyer sous traitement bien conduit (> 50% de l’image initiale en 48 heures).
● Épanchement pleural.
● Atteinte multilobaire.
● Excavation.
4. Biologique
● GB < 4 000 ou > 30 000/mm3.
3
● PN < 1 000/mm .
● Hb < 9 g/dl et/ou Ht < 30 %.
● Thrombopénie, CIVD.
● PaO < 60 ou PaCO > 50 mmHg. (PaO /FiO < 250 sous ventilation mécanique ou 200 si
2 2 2 2
BPCO).
● Urée > 7 mmol/l.
● Acidose métabolique.
ÉVOLUTION - PRONOSTIC
● Le pronostic est fonction du terrain, du germe en cause et de la précocité et de l’adéquation
du traitement antibiotique, prescrit le plus souvent sur des arguments probabilistes.
A/ Évolution favorable
● Apyrexie rapide.
● Absence de complication.
● La régression radiologique est plus longue (en quelques semaines, surtout chez les sujets
âgés).
● Contrôle radiologique régulier pour :
– confirmer la guérison ;
– vérifier l’intégrité du parenchyme sous-jacent.
● Fibroscopie bronchique à distance pour tout tabagique de plus de 20 PA (même avec radio-
graphie normalisée).
B/ Complications
Les récentes recommandations de l’ATS (American Thoracic Society) recommandent une hospitalisation
en réanimation pour un (ou plusieurs) des critères soulignés.
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2. Abcédation
● L’évolution vers la suppuration pulmonaire peut paraître primitive, la phase initiale passée
inaperçue. L’abcédation succède souvent à des pneumopathies non, mal ou insuffisamment
traitées et s’observe plus fréquemment chez les sujets débilités (dénutris, éthyliques, diabé-
tiques…).
N.B. : Le pneumocoque ne donne pratiquement jamais d’abcédation (en l’absence d’une sur-
infection).
a) Clinique
– L’abcédation est marquée par la survenue d’une expectoration purulente (au maximum
vomique) typiquement abondante ; en fait, elle se résume souvent à quelques crachats puru-
lents dans la journée.
– Les signes généraux et la fièvre s’amendent classiquement en même temps lors de l’abcéda-
tion.
b) Radiologie
– La radiographie montre une excavation évidente sous forme d’une hyperclarté arrondie, à
bord épais mais réguliers, avec niveau liquide hydroaérique horizontal.
– Parfois, seul le scanner affirme une excavation, à peine devinée sur le cliché standard.
c) Traitement
– Une antibiothérapie parentérale, à fortes doses, bactéricide après prélèvements locaux et
hémocultures, permet en général une guérison sans séquelle ou avec une cicatrice étoilée,
non évolutive, ou encore une cavité détergée dont il faudra s’assurer, par des clichés répé-
tés, de la non-évolutivité.
– En fait, le problème est souvent d’ordre diagnostique, avec les autres opacités excavées :
cancer broncho-pulmonaire, en particulier épidermoïde, tuberculose, infarctus excavé,
aspergillome, kyste hydatique suppuré.
– C’est dire la nécessité d’une fibroscopie bronchique systématique, d’autant que l’abcès pul-
monaire primitif peut s’être développé en amont d’une sténose bronchique néoplasique.
4. Choc septique
5. Hyponatrémie (SIADH)
6. Déshydratation
7. Complications du décubitus
TRAITEMENT
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* paraclinique : cf. ;
– existe-t-il un contexte évocateur d’un germe ?
* il n’existe aucun élément tant clinique, biologique que radiologique qui soit vraiment dis-
criminant ;
* en effet, la distinction pneumopathie typique (PFLA) – atypique (mycoplasme,
Chlamydiæ, légionnelle et fièvre Q) ne peut se discuter que chez le sujet sain, non débi-
lité ;
* le terrain importe beaucoup plus pour le « pari » bactériologique ;
* l’analyse d’un éventuel échec thérapeutique importe aussi beaucoup (l’échec d’un traite-
ment par bêtalactamine bien conduit élimine presque totalement un pneumocoque).
– faut-il hospitaliser ?
* l’hospitalisation a trois buts :
■ obtenir un diagnostic (bactériologique),
■ signes de gravité,
■ terrain débilité,
A/ Antibiothérapie
● Il n’existe pas d’antibiothérapie idéale.
● Le choix thérapeutique dépend des signes de gravité, des éléments d’orientation étiologique
et surtout du terrain.
2. Risque immédiat
● Hospitalisation.
● Traitement symptomatique :
– O2 thérapie adaptée aux gaz du sang ;
– réhydratation, rééquilibration hydroélectrolytique ;
– correction des troubles hémodynamique (expansion volémique = cristalloïdes et/ou gélati-
ne, puis inotropes) ;
● Prélèvements bactériologiques (hémocultures, per fibroscopie = LBA ou brosse ou PDP)
● Ils ne devront pas retarder l’initiation en urgence de l’antibiothérapie parentérale :
– céphalosporine de troisième génération ou péni-A + inhibiteur bêtalactamine ;
– en association avec macrolide ou fluoroquinolone.
● Cette association sera réévaluée et adaptée après identification bactériologique.
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C/ Surveillance
● Efficacité réévaluée à la 48-72e heure.
● Si inefficacité radioclinique, en l’absence de signe de gravité, switch (pénicilline versus macro-
lide ou quinolone et inversement).
● Si inefficacité de cette modification thérapeutique, hospitalisation pour réévaluer le dia-
gnostic et prélèvement endobronchique.
● à distance, la normalité de la radiographie de thorax doit être vérifiée (4 à 6 semaines). En cas
d’anomalie persistante (et de façon systématique chez un tabagique), prévoir une fibroscopie
POINTS FORTS
POINTS FORTS
● Première cause de mortalité par infection.
● Le traitement des formes non compliquées doit être ambulatoire, le traitement
antibiotique est donc probabiliste et s’appuie sur l’étude du terrain sous-jacent et
l’aspect clinico-radiologique.
● Les formes sévères, du fait du retentissement respiratoire ou du terrain sur les-
quelles elles surviennent, nécessitent hospitalisation, prélèvements bactériolo-
giques invasifs (fibroscopie bronchique avec prélèvement protégé, ponction pleu-
rale).
● L’antibiothérapie doit être prescrite sans délai et couvrir, en raison de sa fréquen-
ce, le pneumocoque.
● Elle doit être double, IV et précoce en cas de critères de gravité
● Une évaluation à 48-72 heures est fondamentale afin de modifier éventuellement le
traitement (élargir aux apparentés).
● Fibroscopie à distance pour le tabagique..
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PNEUMOPATHIES NOSOCOMIALES
A/ Définition
● Infection développée en milieu hospitalier plus de 48 heures après l’admission du patient.
● Elle peut être considérée comme telle si, présente à l’admission, elle est en rapport avec une
hospitalisation précédente.
B/ Épidémiologie
● 1 % des patients hospitalisés développent une pneumonie nosocomiale (> 10 % en réanima-
tion).
● Mortalité : 20 à 50 %.
C/ Physiopathologie
● Quatre mécanismes différents :
– inhalation de germes colonisant l’oropharynx (inhalations répétées) : mécanisme principal.
– dissémination hématogène ;
– extension d’un processus infectieux contigu ;
– contamination de l’air inspiré (ventilation mécanique) ;
D/ Facteurs de risque
● Présence d’une pathologie bronchopulmonaire chronique.
● Troubles de conscience.
● Inhalation.
● Chirurgie thoraco-abdominale.
● Anti-H2 et IPP
E/ Germes en cause
● Les germes sont souvent associés :
– staphylocoques, pneumocoques (responsables dans les pneumonies nosocomiales dites pré-
coces) ;
– bacilles à Gram négatif (généralement plus tardives, risque de multirésistance) :
* Klebsiella,
* Enterobacter,
* Serratia,
* Pseudomonas,
* Proteus,
* Acinetobacter,
* E. coli.
– légionelles.
F/ Diagnostic bactériologique
● Souvent difficile du fait d’une antibiothérapie préalable.
● Nécessite des techniques de prélèvement in situ (QS : « Invasifs ++ »).
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G/ Traitement
● Le traitement initial est adapté aux données de l’examen direct du culot de centrifugation de
la brosse (cocci Gram ou bacille Gram négatif) et à l’écologie du service.
● Il sera systématiquement adapté secondairement à l’antibiogramme. ■
POINTS FORTS
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