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RHINOPHARYNGITE AIGUE

OBJECTIFS DU COURS

A la fin du cours l’élève doit être capable de :

- Définir la rhinopharyngite aigue


- Enumérer les étiologies de la rhinopharyngite aigue
- Décrire les signes cliniques de la rhinopharyngite
- Décrire les complications de la rhinopharyngite aigue
- Donner le principe du traitement

PLAN

I. INTRODUCTION
1. Définition
2. Rappel anatomique
3. Etiologies
II. DIAGNOSTIC
III. EVOLUTION ET COMPLCATIONS
IV. TRAITEMENT

I. INTRODUCTION

1. Définition :

La rhinopharyngite est définie comme une atteinte inflammatoire de l’étage supérieur


du pharynx (rhinopharynx) à laquelle vient s’associer de façon variable une atteinte
nasale.

La rhinopharyngite est la première pathologie infectieuse de l’enfant et la première


cause de consultation en pédiatrie.

Son incidence est plus élevée chez l’enfant, particulièrement en âge préscolaire, que
chez l’adulte.

2. Rappel anatomique

Le pharynx est un conduit musculo-membraneux qui s’étend verticalement en avant


du rachis cervical depuis le sphénoïde jusqu’à l’œsophage. De haut en bas trois
régions le composent : le Rhinopharynx, l’Oropharynx et l’Hypopharynx.

Le Rhinopharynx, encore appelé nasopharynx ou cavum, est situé sous la base du


crâne, en arrière des fosses nasales et du voile du palais et au-dessus de
l'oropharynx et en avant des deux premières vertèbres cervicales. Dans chaque
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paroi latérale s'ouvre l'orifice du tube auditif (trompe d'Eustache). En avant, le cavum
communique avec les deux fosses nasales par les choanes.

L'Oropharynx est situé en arrière de la cavité buccale. Il comprend les sites


anatomiques suivants: région amygdalienne - voile du palais - base de langue -
parois latérales et postérieures.

L'Hypopharynx est situé schématiquement latéralement et en arrière du larynx avec


lequel il contracte des rapports étroits. Il est en forme d'entonnoir évasé en haut vers
l'oropharynx se rétrécissant vers le bas jusqu'à la bouche oesophagienne.

3. Etiologies

Les virus sont de très loin les principaux agents pathogènes des rhinopharyngites :
rhinovirus, coronavirus, virus respiratoire syncitial (VRS), virus influenzæ et
parainfluenzæ, adénovirus, entérovirus... Plus de 200 virus sont susceptibles
d'induire une rhinopharyngite accompagnée ou non de signes cliniques, témoignant
de l’atteinte d'une autre partie de l'arbre respiratoire.

Ces virus induisent une immunité locale de courte durée qui ne protège pas contre
les types hétérologues, et dès lors permet les réinfections. Le nombre de virus
responsables, l'état d'infection ou de réinfection, l'âge, expliquent la variabilité du
tableau clinique. La contagiosité est grande pour l'ensemble de ces virus, en
particulier pour les rhinovirus, le VRS et le virus de la grippe.

Les bactéries retrouvées dans les sécrétions rhinopharyngées (notamment S.


pneumoniae, Hæmophilus influenzæ, Moraxella catarrhalis, staphylocoque) font
partie de la flore commensale du rhinopharynx de l’enfant. Les mêmes bactéries sont
retrouvées chez l'enfant sain et chez l'enfant présentant une rhinopharyngite.

II. DIAGNOSTIC

* Signes fonctionnels: obstruction nasale avec respiration buccale, rhinorrhée


antérieure et postérieure muqueuse ou muco-purulente.

* Signes généraux: fièvre variable, rarement supérieure à 38,5°C en l'absence


de complication.

* Examen clinique:

- érythème diffus de la muqueuse nasale et pharyngée;

- rhinorrhée antérieure muqueuse ou muco-purulente bilatérale;

- écoulement muqueux ou muco-purulent sur la paroi postérieure du pharynx;

- adénopathies cervicales bilatérales, sensibles;

- l'examen otoscopique retrouve souvent des tympans congestifs ou dépolis.

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En pratique, il n’est pas effectué de prélèvement virologique. Le prélèvement
bactériologique, nasal ou nasopharyngé, n’a pas d’intérêt car les fosses nasales et le
rhinopharynx ne sont pas des cavités stériles. Ils sont habités par une flore plus ou
moins riche et les mêmes espèces bactériennes peuvent être trouvées autant chez
les sujets normaux que chez ceux présentant une rhinopharyngite

III. EVOLUTION ET COMPLICATIONS

La résolution est habituellement spontanée en 4 à 6 jours. Cependant, des


complications peuvent survenir: leur recherche doit être systématique. Il s'agit
essentiellement de complications infectieuses locorégionales.

1. Complications otitiques

Ce sont de loin les plus fréquentes, en particulier chez le nourrisson. Elles peuvent
revêtir deux formes:

- otite moyenne aiguë, dont la clinique est franche. L'otoscopie permet de


retrouver un tympan rouge, bombant, avec parfois une otorrhée spontanée;

- l'otite séro-muqueuse, peu parlante en matière de symptomatologie. Les


aspects otoscopiques sont divers: tympans rétractés, tympans épaissis avec
hypervascularisation, tympans bombants avec épanchement séro-muqueux avec ou
sans bulle aérique. L'atteinte est le plus souvent bilatérale.

2. Complications sinusiennes

On observe essentiellement chez le jeune enfant des ethmoïdites aiguës, dont nous
reverrons plus tard le tableau. Chez le grand enfant, il peut exister une sinusite
maxillaire.

3. Complications ganglionnaires

* Les réactions ganglionnaires cervicales sont habituelles dans les rhino-


pharyngites. Le ganglion peut parfois évoluer pour son propre compte vers l'adénite,
puis l'adénophlegmon, réalisant le tableau d'une tuméfaction cervicale dure, puis
fluctuante avec une peau inflammatoire en regard.

* L'adénite prévertébrale (l'espace rétropharyngé étant une voie de drainage


lymphatique du cavum) est une autre complication, la rhino-pharyngite
s'accompagnant alors d'un torticolis, réalisant le syndrome de Grisel.

4. Complications laryngées

Les laryngites sous-glottiques dyspnéisantes surviennent le plus souvent dans un


contexte de rhino-pharyngite. Elles sont le fait de la diffusion à cet étage de l'infection
virale plus qu'une complication proprement dite.

5. Complications broncho-pulmonaires

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Les complications à type de bronchite relèvent du même mécanisme que les
laryngites. On peut voir apparaître éventuellement des surinfections broncho-
pulmonaires sous forme de pneumopathie.

Chez le nourrisson, notamment vivant en collectivité, la rhino-pharyngite aiguë peut


se compliquer d'un tableau de bronchiolites (VRS). Ces dernières évoluent sous
forme d'épidémie hivernale.

6. Complications liées à la fièvre

La fièvre accompagnant une rhino-pharyngite peut parfois être élevée, supérieure à


38,5°C. Cette hyperthermie peut être responsable de complications, en particulier:
convulsions hyperpyrétiques, déshydratation.

7. Complications digestives

Vomissement et diarrhée peuvent survenir.

8. Rhino-pharyngite chronique et récidivante

Il s'agit d'un problème très fréquent et difficile à résoudre. Il peut s'agir soit
d'épisodes aigus à répétition (on parle de tableau chronique lorsque l'enfant a
présenté plus de 6 épisodes par an), soit de formes subaiguës ou chroniques,
s'accompagnant d'une rhinorrhée mucopurulente (pendant 5 semaines d'affilée) plus
ou moins permanente, d'une obstruction nasale chronique. L'hypertrophie obstructive
des végétations adénoïdes accompagne et explique la symptomatologie rencontrée.

IV. TRAITEMENT

Rhino-pharyngite aiguë banale

Dans sa forme non compliquée, elle réclame un traitement purement symptomatique


et une surveillance.

Soins locaux

Ils constituent un élément fondamental du traitement, permettant de limiter


l'encombrement rhino-pharyngé et l'obstruction nasale.

Le traitement comprendra:

- une désinfection rhino-pharyngée au sérum physiologique à répéter plusieurs


fois dans la journée;

- une aspiration des sécrétions (mouche-bébé);

- et, chez les enfants plus grands, une éducation du mouchage et une lutte
contre le reniflement.

Traitement général

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Les antipyrétiques seront prescrits afin d'éviter les complications de la fièvre
(aspirine, paracétamol).

Les antibiotiques ne sont pas indiqués dans la forme banale d'origine virale.

Cas particulier du nouveau-né

Il existe parfois des tableaux chez le nouveau-né et le petit nourrisson de rhinite


obstructive. Les enfants dans cette tranche d'âge ne respirant que par le nez, ils sont
exposés à des difficultés respiratoires à type de dyspnée, et à une gêne lors de la
prise des biberons.

Le traitement variera selon l'état clinique de l'enfant.

Il comportera:

- en premier lieu des lavages de nez au sérum physiologique, souvent répétés


dans la journée. On pourra s'aider de sérum salé hypertonique, qui diminue l'œdème
congestif des cornets, et permet d'améliorer la respiration nasale;

- dans certains cas rebelles, on utilisera, sous surveillance médicale, des


irrigations de sérum adrénaliné;

- on peut également être amené à prescrire une corticothérapie par voie orale
(1mg/kg/j) durant 5 à 7 jours.

1. fosse nasale
2. rhinopharynx
(cavum)
3. cavité buccale
4. oropharynx
5. hypopharynx
6. larynx
7. œsophage
8. trachée

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