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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE POPULAIRE

MINISTRE DE LA SANTE

INSTITUT NATIONALE DE FORMATION SUPERIEURE PARAMEDICALE

-SETIF-

OPTION : INFIRMIER DE SANTE PUBLIQUE

MODULE DE S5 : Soins infirmiers en : O.RL+Ophtalmologie+Dermatologie

Sinusite aiguë
(Les Bonnes Pratiques de Soins infirmiers en O.R.L )

Directeur d’exposé : Elaboré par:

Mr. AZIZI TOUFIK . Mr. OSMANE YOUCEF.

Inspecteur Pédagogique Paramédical. Mr. REKKOUCHE ZAKI.

INFSPM SETIF. Mr. SELLOUM ABD ERRAHIM.

Mr. LEBNANE KHALIL.

Mr. DJELLTI HAITHEM .


Mr. DAHBI KHAIR EDDINE.

2021-2024
 Définition et physiologie :
 Inflammation ou infection de la muqueuse d'un ou des sinus de la face. Les sinus de la
face sont des cavités pneumatiques creusées dans le massif facial. On distingue deux
sinus maxillaires qui se drainent dans la fosse nasale par l'intermédiaire du méat moyen,
deux sinus ethmoïdaux, deux sinus frontaux et deux sinus sphénoïdaux.
 L'équilibre et le fonctionnement des sinus sont réglés par les propriétés des orifices et
de la muqueuse sinusienne. L'ensemble assure les fonctions de ventilation et de drainage.
Le drainage des sinus est assuré par la fonction muco-ciliaire de la muqueuse sinusienne.
 L'hypertrophie de la muqueuse empêche le drainage des sinus et favorise l'infection.
 Épidémiologique :
 Une sinusite aiguë bactérienne complique 0,5 à 2 % des rhumes de l'adulte, ce qui
correspond en France à une incidence annuelle de 2 à 3 millions de sinusites bactériennes
aiguës communautaires d'origine rhinogène de l'adulte.
 Les sinusites d'origine dentaire sont plus rares.
 Étiologie :
 L'infection des sinus se produit soit par voie nasale (sinusite rhinogène), faisant suite à
une rhinite aiguë purulente, soit par propagation d'une infection dentaire (sinusite
dentogène), atteignant alors principalement un sinus maxillaire du côté de la dent en
cause.
 Les germes les plus souvent retrouvés sont le pneumocoque, l'Hæmophilus influenzæ,
Moraxella catarrhalis et le staphylocoque.
 Diagnostic :
 Signes fonctionnels :
 Obstruction nasale.
 Rhinorrhée souvent purulente antérieure et postérieure.
 Jetage postérieur.
 Douleurs crâniofaciales.
 Fièvre.
 Examen clinique:
• Recherche de pus au méat moyen lors d'une rhinoscopie antérieure ou d'une naso-
fibroscopie.
• Recherche d'un écoulement postérieur purulent à l'abaisse-langue.
• Douleur à la palpation du cadre orbitaire.
 Examens complémentaires :
 Ils sont inutiles le plus souvent car le diagnostic clinique est évident.
 En cas de doute, de rechute, de mauvaise réponse au traitement ou de complication, on
demandera plutôt un scanner des sinus de la face.
 Évolution :
 Le plus souvent, l'évolution d'une sinusite est rapidement favorable. Mais il faut savoir
rechercher des complications méningées ou orbitaires potentiellement graves comme une
ethmoïdite aiguë (risque d'abcès orbitaire et de cécité), une méningite, une
thrombophlébite du sinus caverneux, un abcès cérébral.
 Traitement-Comprendre les prescriptions :
 Traitement :
Mesures générales :
 Désinfection rhino-pharyngée au sérum physiologique 3 fois/j.
 Vasoconstricteur local type Dérinox 1 instillation nasale 3 fois par jour pendant 7 jours.
 Aérosols type Pulmicort 2 fois par jour pendant 15 minutes 7 jours.
Médicaments :
• Antibiothérapie type amoxicilline-acide clavulanique pendant 7 jours en cas de cause
dentaire, type amoxicilline pendant 7 jours en cas de cause nasale.
• Corticothérapie type Solupred 1 mg/kg/j pendant 7 jours.
• Antalgique type paracétamol.
Traitement des formes terminales/sévères :
Notamment en cas d'ethmoïdite aiguë extériorisée, une hospitalisation est nécessaire pour
traitement antibiotique intraveineux, scanner des sinus en urgence, surveillance et éventuels
incision et drainage de l'abcès.
Comprendre les règles de prescriptions :
L'antibiothérapie a pour but de guérir l'infection, mais doit être associée à une corticothérapie
et à un vasoconstricteur local, ce qui va permettre de diminuer l'œdème et l'inflammation de la
muqueuse sinusienne. Ainsi, le méat moyen va se « réouvrir » et le sinus va pouvoir à nouveau
s'aérer et se drainer.
 Conduite à tenir ISP :
 Accueil du patient :
 Recueil des observations participant à la bonne connaissance de la santé du patient
(pathologie, allergie, prises médicamenteuses).
 Prise de constantes :
 Température, pression artérielle, pulsation, fréquence respiratoire.
 Recherche des signes de gravité :
En cas d'absence de signes de gravité :
 S'assurer de la bonne prise médicamenteuse du patient.
 Éduquer le patient à l'apprentissage du lavage des fosses nasales ou réaliser le geste si le
patient est dans l'incapacité de le faire :
 le lavage est réalisé avec du sérum physiologique et une seringue de 50 cm3 à gros
embout. On peut utiliser aussi des solutions salées prêtes à l'emploi type ProRhinel. Le
liquide doit être à température ambiante. Le patient est installé au lavabo ou devant une
cuvette et protégé par une alèse. L'instillation se fait sans forte pression. Le patient
maintient la tête penchée en avant et après une inspiration profonde, il s'administre le
sérum, à l'aide de la seringue, dans la fosse nasale. Pendant ce temps, il doit prononcer les
syllabes « kékékéké », ce qui entraîne la fermeture du voile en arrière et évite le
passage du liquide dans le pharynx. Le lavage doit être abondant et l'écoulement doit
être évalué (sécrétions purulentes, croûtes, caillots). L'idéal est de le réaliser jusqu'à
l'obtention d'un liquide clair. Le patient doit ensuite se moucher doucement pour évacuer
les derniers déchets.
En cas de signes de gravité :
 Perfuser le patient afin de débuter un traitement médicamenteux par voie veineuse
(antibiotiques, antalgiques…).
 Surveillance de l'apparition des signes de gravité : température, TA, recherche de signes
méningés (photophobie, raideur de la nuque), conscience du patient (abcès cérébral).
• En cas de drainage des sinus par une lame, effectuer l'irrigation des lames à l'aide d'une
seringue et d'un cathlon, de manière stérile, en utilisant, des solutions bétadinées ou
antibiotiques en fonction des prescriptions. De même, la mobilisation et l'ablation des lames
se font sur prescription.
 Lavage de sinus par drain d'Albertini :
 Il s'agit d'un acte réalisé sur prescription médicale, qui fait suite à une intervention
chirurgicale, et qui consiste, par l'intermédiaire de drain, à laver les sinus de ses
sécrétions purulentes et ± à instiller des solutions médicamenteuses.
 Matériel nécessaire :
 Gants non stériles.
 Matériel de protection du patient (alèse, haricot).
 Une seringue (volume au choix du chirurgien) avec un embout s'adaptant au drain.
 Flacon d'eau stérile ou de sérum physiologique en fonction de la prescription, ± seringue
contenant les solutions médicamenteuses (corticoïdes…).
 Technique :
 Expliquer au patient les différentes étapes du soin et préciser l'intérêt de sa
participation.
 Installer le patient, tête penchée en avant, devant le lavabo ou devant un haricot et le
protéger à l'aide d'une alèse.
 Injecter la solution dans le drain sans forte pression en demandant au patient de souffler
par le nez et de se boucher la narine opposée. Le liquide s'évacue par le nez et parfois
dans la gorge. Répéter le geste jusqu'à l'obtention d'un liquide clair. Ce soin peut être
réalisé jusqu'à 6 fois par jour. On note l'aspect du liquide de lavage afin que le chirurgien
puisse prendre la décision d'enlever le drain.
 Complications :
 Déplacement du drain : on prévient cet incident en fixant le drain sur le front du patient à
l'aide d'un sparadrap.
• Œdème périorbitaire ou de la joue : cet incident est dû à la perforation de la paroi
antérolatérale du sinus maxillaire, dans ce cas il faut stopper les lavages.

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