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Le sens de l’ouïe

Que la sagesse soit ton inspiration

ISBN : 978-2-924056-01-1

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1er trimestre 2012.
Bibliothèque et Archives Canada, 1er trimestre 2012.
France, janvier 2012.

© Copyright Olivier Manitara 2012.


Tous droits réservés pour le monde
(textes, dessins, schémas, logos, mise en page, concept).

Éditions Essénia
345, chemin Brochu
Cookshire-Eaton (Québec), J0B 1M0 Canada

Éditions Essenia france


1, plan des écureuils
34160 Sussargues, France

www.Nation-Essenienne.org
www.Ordre-des-Esseniens.org
www.OlivierManitara.org
www.Boutique-Essenienne.ca
www.Boutique-Essenienne.com
Sommaire

Note de l’éditeur 5

Introduction
Conduire les sens vers des mondes subtils 9

P r e m i è r e partie
L’éducation de l’homme 13
Le chemin de l’éveil 19
Les cinq règnes 23
La voie de l’immortalité : l’androgynie 32
Les esprits, les génies et les égrégores 40

D e u x i è m e partie
Le sens de la sagesse 48
Les arcanas de l’ouïe 57
Dialogue théurgique avec la Sole 93
Dans l’océan de la sagesse 106
Pythagore et la musique des sphères 114
Les paroles des Archanges 118
Méditation du sens de l’ouïe 121

Conclusion
Faire apparaître le royaume des Anges 125

Pour en savoir plus... 128

À la Boutique Essénienne... 140

Les dernières parutions des Éditions Essénia 142


Note de l’éditeur

C
e livre est issu d’une série d’ensei-
gnements transmis par Olivier Mani-
tara dans le cadre de la Ronde des Ar-
changes1, lors de conférences mais aussi
à travers des rituels, des prières, des méditations, un
vécu, des ambiances, une communion d’âme.
Olivier Manitara est un pédagogue qui se sert entre
autres de la magie et de la télépathie pour enseigner.
Il ne parle pas qu’avec sa voix mais aussi avec son âme
et il n’est pas facile de faire passer par l’écrit ce qui est
une évidence en sa présence ou ce qui demande une
attention au subtil.
Les textes de ce livre ont été établis par les soins
de hiérogrammates à partir d’enseignements oraux
de l’auteur et n’ont pas été revus par celui-ci. Il est

1 - Pour des renseignements sur la Ronde des Archanges, pour


connaître les dates des prochaines célébrations, consulter le site www.Na-
tion-Essenienne.org, sous l’onglet « La Ronde des Archanges ».

5 Retour au sommaire
Note de l’éditeur

donc possible que des interprétations qui ne seraient


pas conformes avec la vision de la Sagesse essénienne
s’y soient glissées. C’est pourquoi nous demandons
à chaque lecteur de prendre du recul et de toujours
chercher à développer une vision d’ensemble afin
d’entrer dans un véritable apprentissage de la Sagesse
essénienne. Celles et ceux qui veulent avoir accès à la
source orale, sous forme audio ou vidéo, trouveront
les références des conférences à la fin de l’ouvrage.
L’Ordre des Hiérogrammates a accompli ce travail
avec amour et dans l’esprit de service impersonnel.
« Hiérogrammate » vient des mots grecs hieros et gram-
matikê qui signifient respectivement « sacré » et « art
de lire et d’écrire ». L’Ordre des Hiérogrammates re-
groupe tous ceux qui travaillent à la préparation des
livres et autres documents esséniens. Le savoir n’a pas
de prix et c’est pour les chercheurs, pour les amou-
reux de la connaissance que cette sagesse vivante a été
mise par écrit et transmise.
On peut avoir accès à des rituels, des initiations,
un savoir plus pratique et approfondi concernant cet
enseignement dans les Loges Esséniennes1.

1 - Pour des renseignements sur les Loges Esséniennes, voir le chapitre


« Pour en savoir plus… » ou visiter le site www.Nation-Essenienne.org, sous
l’onglet « Les Loges Esséniennes ».

6
L e sens de l’ouïe

De nombreux termes employés dans les livres


esséniens sont expliqués dans un glossaire que tu
peux consulter et télécharger sur le site des Éditions
Essénia : www.Ordre-des-Esseniens.org, sous l’onglet
« Glossaire ».

7
Introduction
Conduire les sens vers des mondes subtils

C
e livre fait partie d’une série de cinq ou-
vrages sur les cinq sens, qui s’inscrivent
dans la collection « Formations Essé-
niennes ». La majorité des textes de ces
livres sont issus d’un enseignement oral transmis par
Olivier Manitara en juillet et août 2010 au Québec
dans le cadre de l’Université d’été et de la Formation
des Quatre Corps et des Cinq Sens. Des Esséniens
venant de divers horizons - de Grèce, de Belgique, de
Suisse, de France, des Pays-Bas, des États-Unis et du
Québec - ont participé à ce grand rassemblement dans
le Village Essénien de Cookshire.
Les participants à la Formation des Cinq Sens
ont vécu dans la nature pendant cinq semaines en se
concentrant sur leurs sens afin de les éveiller dans des
perceptions plus fines par un travail intensif d’éveil.
Dans ce cadre, Olivier Manitara venait au moins
une fois par jour transmettre des orientations et des
enseignements.

9 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Les sens sont des outils qui permettent la percep-


tion et qui conduisent à l’action. La culture passe
par l’éducation des cinq sens en l’homme. On ne
peut pas réellement parler de culture et d’éducation
de l’homme si on ne conduit pas les sens vers des
mondes de plus en plus subtils et délicats dans une
qualité d’éveil. Le corps de l’homme ne se nourrit pas
uniquement de nourriture grossière, mais également
de toutes les perceptions et impressions qu’il reçoit
sans arrêt de son environnement physique, psychique,
animiste, intellectuel…
Dans la Tradition essénienne, la Formation des
Cinq Sens est fondamentale. Un Essénien doit ap-
prendre à nettoyer chacun de ses sens, à en prendre
soin et à les orienter vers différents mondes subtils
afin d’ouvrir sa conscience, son intelligence et sa sen-
sibilité à des réalités supérieures qui éclairent l’exis-
tence et donnent un sens noble et grand à la vie.
Cette culture essénienne des cinq sens est une clé
qui peut aider tous les hommes de toutes les cultures
à devenir meilleurs dans ce qu’ils font et vivent au
quotidien. C’est un trésor de l’humanité. C’est pour-
quoi, dans un esprit de partage, et aussi pour sauve-
garder cette tradition sacrée, l’Ordre des Hiérogram-
mates esséniens a pris l’initiative de transmettre les

10
Introduction

enseignements théoriques et les exercices1 sur les cinq


sens transmis par Olivier Manitara à l’été 2010.

1 - Ces exercices font partie de l’Ieupaneurythmie et ils sont prati-


qués individuellement ou dans les Loges Esséniennes par celles et ceux qui
veulent s’éveiller et suivre le chemin de la reconstruction du corps de sa-
gesse. L’Ieupaneurythmie (prononcer : l’Eupaneurythmie) est l’art du mou-
vement méditatif essénien. IEU représente le monde du feu et de l’Archange
Michaël. PAN représente le monde de l’air et de l’Archange Raphaël. EU
représente le monde de l’eau et de l’Archange Gabriel. RYTHMIE repré-
sente le monde de la terre et de l’Archange Ouriel. Ces quatre mondes et
ces quatre Archanges représentent la grande révélation de l’Enseignement
apporté par Énoch à l’humanité. Les Esséniens ont porté cette révélation à
travers les âges comme la Tradition de la Lumière et de la sagesse.

11
Première partie

Les chapitres de la première partie sont des en-


seignements qu’Olivier Manitara a fournis par écrit
en complément de l’enseignement oral donné à ses
élèves lors des Formations Esséniennes de 2010. Ils
servent de base à tous ceux qui aspirent à éveiller leur
sens subtil de l’ouïe.
L’éducation de l’homme

L’
une des vocations essentielles de la Nation
Essénienne est d’engendrer une prise de
conscience au niveau individuel mais aus-
si au niveau collectif. La conscience étant
éveillée, il est possible d’élever le niveau vibratoire
d’un individu comme d’une collectivité. Élever ce
niveau vibratoire afin d’acquérir une qualité de vie
supérieure se fait par l’éducation et l’étude.
La Nation Essénienne a pour vocation de répandre
l’éducation et l’étude qui permettent à l’homme
d’atteindre la sagesse. La sagesse est un état d’être
et de maîtrise de la vie qui est supérieur à l’homme.
L’homme peut atteindre cet état et s’y maintenir
jusqu’à devenir un sage. Alors, il peut maîtriser sa vie
et apporter le bonheur tout autour de lui.
La sagesse n’est pas l’apanage d’un individu ou
d’un groupe ni celui d’un peuple, d’une tradition,
d’une religion, d’une race ou d’une philosophie en
particulier, elle est un lieu commun de l’humanité.

13 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Chaque homme, chaque femme qui devient un sage


enrichit l’humanité, les cultures de tous les peuples et
la terre.
L’Enseignement essénien a pour vocation de
conduire les humains dont la conscience s’éveille vers
cette sagesse grande, belle, universelle. Pour cela, un
chemin est ouvert et une formation est proposée :
c’est l’éducation et l’étude. Il y a de nombreux orga-
nismes dont la tâche est de répandre l’éducation et la
Nation Essénienne est en harmonie avec eux.
La vocation des Esséniens n’est pas de préparer
des hommes à vivre dans un seul monde ou dans une
seule conception du monde, mais de conduire les
éveillés vers la sagesse. Depuis l’aube de l’histoire hu-
maine, les Esséniens sont connus, sous divers noms,
pour cette vocation.
Existe-t-il un chemin qui mène vers la sagesse ?
Oui. La vie est un chemin et pour chaque destination,
il y a un chemin, avec les règles qui lui sont propres.
Le programme éducatif essénien se fait de diffé-
rentes façons et notamment à travers les Formations.
Toute personne, peu importe sa race, ses croyances, sa
religion, peut suivre le programme éducatif de la Na-
tion Essénienne et se former, car la sagesse est univer-
selle et elle est bonne et utile dans tous les domaines
d’existence.
Quoi que l’on fasse dans la vie, si on le fait avec
la sagesse, on est sur le bon chemin. C’est l’absence

14
L’éducation de l’homme

de sagesse qui est le grand danger et la porte ouverte


à tout ce qui conduit malheureusement l’humanité
dans la laideur.
La Nation Essénienne est déterminée à éviter l’ab-
sence de sagesse afin de prévenir les souffrances qui
en découlent. Bien souvent, la souffrance conduit à
la sagesse, mais il est mieux de suivre la sagesse et de
se former en elle plutôt que d’être sous le joug de la
bêtise, du manque d’amour et de respect, et de tom-
ber dans la vibration de la souffrance.
La vocation de la Nation Essénienne est de préve-
nir la souffrance en maintenant un niveau vibratoire
élevé par l’éducation et l’étude, la prise de conscience
et le travail sur soi.
Lorsqu’un certain nombre d’individus pratiquent
ce chemin, ils engendrent de hautes vibrations qui
peuvent élever le taux vibratoire général s’ils sont
suffisamment nombreux. C’est pourquoi, en plus du
travail d’éducation et de formation, la Nation Essé-
nienne organise de grands rassemblements à travers
des célébrations pour répandre des ondes positives et
maintenir un niveau vibratoire élevé dans l’humanité.

Les F ormations Esséniennes


L’enseignement sur les cinq sens émane des For-
mations Esséniennes. Un Essénien a comme obliga-
tions de s’éduquer, de se cultiver, d’étudier, de s’inté-

15
L e sens de l’ouïe

resser à lui-même, à l’autre et à son environnement.


L’étude mène naturellement à l’apprentissage, à la
formation.
Les Formations Esséniennes se déroulent en plu-
sieurs étapes :
1  La pratique fondamentale de la Ronde des
Archanges.
2  La Formation des Quatre Corps de terre,
d’eau, d’air et de feu et la renaissance à la Mère, l’in-
telligence de la terre.
3  La Formation des Cinq Sens : l’éveil des cinq
sens en l’homme et l’Initiation à la Sagesse.
4  La Formation des Six Lunes, qui conduit
à l’ouverture à une intelligence supérieure et à sa
perception.
À partir de ce moment, l’Essénien est considéré
comme un adulte car il a éveillé en lui une intelligence
universelle qui comprend la vie et qui est capable de
la conduire dans le Bien commun. Lorsqu’un Essé-
nien a reçu cette formation, il est parfaitement édu-
qué et se trouve prêt à affronter toutes les difficultés
de la vie. Il a en lui un corps de sagesse qu’il devra
faire grandir par la pratique et les œuvres.
Les étapes suivantes sont un perfectionnement et
une maîtrise de la vie.
C’est la vocation de la Nation Essénienne d’édu-
quer des individus qui vont devenir des chefs d’en-
treprise puissants, des artistes et des artisans respon-

16
L’éducation de l’homme

sables, des dirigeants éclairés, des créateurs et des


ouvriers qui œuvrent dans l’amour, des pères et des
mères, des grands-pères et des grands-mères vivant
dans la sagesse pour le Bien commun et une société
harmonieuse d’êtres éveillés, libres et responsables.
C’est dans le cadre de ces Formations que fut
transmis ce savoir sur les cinq sens.

17
Le chemin de l’éveil

L
e chemin de l’éveil et du travail sur soi en-
gendre une transformation. Cheminer, c’est
se transformer. Cheminer, c’est aussi ren-
contrer l’autre et se découvrir soi-même, de
plus en plus.
S’approcher de soi, se construire soi-même sans
jugement, se laisser construire, c’est marcher dans le
juste, le noble, le bon, le bien, le sage. On ne marche
pas seul, on pose ses pas dans les traces de ceux qui
nous ont précédés et on laisse une empreinte pour les
générations futures. C’est la Tradition.
La Tradition est le chemin. Les Maîtres sont l’âme
de la Tradition et l’intelligence du chemin.
Se former, c’est atteindre un but, un modèle, un
pas après l’autre. Une fois le modèle atteint, il faut
gravir une autre étape, jusqu’à l’ultime, là où aucun
pas ne peut être posé. Un pas après l’autre, il faut
avancer. Tel est le chemin du travail sur soi.

19 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Si chaque pas est conscient, le progrès apparaît et


de plus en plus les oppositions s’atténuent ; la com-
préhension, l’endurance, la maîtrise se manifestent.
Maintenir la conscience en éveil est un art de vivre
salutaire.
Chaque sens doit être éveillé et rendu conscient
de façon à pouvoir résister au mauvais et à accueillir
le bon.
Les sens doivent être pénétrants afin de traverser
les illusions et de s’épanouir dans les mondes de vé-
rité au-delà des brouillards des apparences. Si les sens
sont dans les illusions, l’être en entier est conduit
dans l’erreur. De l’erreur, naît le perfide.
C’est une belle éducation de l’homme que de
conduire les sens dans la pureté jusqu’au Soleil de
l’Intelligence supérieure qui éclaire tout. Il est bien
élevé celui qui sait écouter, voir, sentir, goûter, analy-
ser pour faire triompher ce qui est juste, noble, vrai.
Il sait mettre chaque chose à sa place pour faire triom-
pher la beauté en toutes choses.

La morale,
la discipline et la sagesse

Les sens doivent être inspirés et guidés par une es-


thétique subtile. De l’esthétique, naît l’éthique, c’est-
à-dire la morale vivante, innée. De la morale innée,
apparaissent la discipline, la pratique, l’activité. De la

20
L e chemin de l’éveil

discipline, naissent la sagesse et la Gnose, ce savoir


qui ne s’apprend pas mais qui rayonne et illumine de
son évidence, de sa beauté, de sa suprématie, de son
universalité. Tel est le chemin de l’éveil des sens.
La morale innée est la terre dans laquelle le sens
s’enracine.
La discipline est la tige qui s’élève droite vers la
source originelle de la morale.
La sagesse est la fleur qui s’ouvre au Soleil d’un
monde supérieur d’éternité.
Alors, à travers les sens purifiés et formés, peuvent
se manifester un monde subtil et une intelligence su-
périeure inconnus de ceux qui ont des oreilles mais
n’entendent pas, qui ont des yeux mais ne voient
pas, qui ont un souffle mais ne vivent pas, qui ont
un cœur mais ne goûtent pas, qui ont un corps mais
ne réalisent pas l’œuvre qui fait naître la Lumière du
Bien sur la terre.
Ce chemin de l’éveil des cinq sens est pour tous. Il
est un Bien commun, une éducation saine qui place
chaque individu dans une conscience élargie de lui-
même, de l’autre, de son environnement et dans une
plus grande maîtrise de sa vie. Par une telle éduca-
tion, le niveau et la qualité de vie de l’humanité et de
la terre peuvent être élevés.
Prendre soin de soi-même et de l’autre et être en
harmonie avec l’univers sont des principes de vie essé-
niens. Cela fait partie de la morale universelle qui est

21
L e sens de l’ouïe

un Bien commun. Cependant, l’individu doit d’abord


mettre de l’ordre dans sa propre maison avant de s’oc-
cuper de l’autre et de son environnement. Le travail
sur soi et l’éducation sont une priorité, car c’est de
cette discipline qu’apparaît le Bien commun.

22
L es cinq règnes

D
ans la nature vivante, il existe cinq
règnes :
 le minéral,
 le végétal,
 l’animal,
 l’humain,
 le spirituel ou magique.
L’homme doit traverser ces règnes et en recevoir la
sagesse et les corps afin de continuer sa route vers les
mondes supérieurs et d’accéder aux sphères divines et
à l’immortalité.
Ces cinq règnes correspondent à des mondes dans
lesquels l’homme doit acquérir des corps et apprendre
à vivre :
 le minéral correspond au corps physique et à
l’univers matériel ;
 le végétal correspond au corps éthérique et à
l’univers des énergies vitales et des forces formatrices ;

23 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

 l’animal correspond au corps de sentiment et à


l’univers des influences astrales ;
 l’homme correspond au corps mental et à l’uni-
vers des formes-pensées ;
 le spirituel ou magique correspond à la
conscience éveillée et stabilisée, à la clairvoyance sa-
crée, c’est-à-dire au discernement juste et à la capacité
de séparer le bon grain de l’ivraie. Grâce à cette ca-
pacité, l’homme peut traverser la grande illusion du
monde spirituel et atteindre l’étape supérieure, qui
est le monde divin, immuable, éternel. Ce monde di-
vin est représenté dans la Sagesse essénienne comme
le royaume des Anges, les purs messagers du Père.
Chaque règne est lié à un sens :
 le minéral est lié au sens du toucher ;
 le végétal, au sens du goût ;
 l’animal, au sens de l’odorat ;
 l’homme, au sens de la vue ;
 le monde spirituel ou magique, au sens de l’ouïe.

S’éduquer
à travers les cinq règnes

Dans de nombreuses traditions, on dit que c’est


par les oreilles qu’entrent la vie et la structure de Lu-
mière. Les Égyptiens du temps de Pharaon appelaient
les oreilles « les vivantes ». Saint Jean, le grand Essé-
nien, dit : « Au commencement, est le Verbe. Tout

24
Les cinq règnes

est fait par lui. » (Jean 1:1,3) Le Maître Jésus, lui, en-
seigne : « Que celui qui a des oreilles entende. » (Mat-
thieu 13:9) Les élèves de Mani étaient appelés « les
auditeurs » ; c’était le premier degré de ses disciples.
Bien sûr, toutes ces correspondances peuvent
trouver d’autres applications dans d’autres points de
vue. L’idée n’est pas de créer des dogmes, mais bien
de jouer et de montrer un aspect de la grande Vérité,
d’en fournir une clé.
Cela montre que l’homme doit être bien édu-
qué, formé, préparé dans tous les règnes pour pou-
voir affronter la grande illusion qui se cache dans les
mondes spirituels. Là se tient un magicien, un gar-
dien qui laisse passer uniquement celles et ceux qui
connaissent la magie, qui savent séparer le bon grain
de l’ivraie. Les autres sont capturés par le flot de l’illu-
sion, de l’hallucination, par le néant du mensonge.
À travers le règne minéral, les écritures que
l’homme pose sur la terre doivent être sacrées, saintes.
À travers le règne végétal, le culte doit être di-
vin. Les pensées, les paroles et les actes de l’homme
doivent être une célébration de la beauté.
À travers le règne animal, ses relations doivent
être justes, vraies, bénéfiques dans tous les mondes.
À travers le règne humain, il doit se tenir dans le
rayon de l’étude de la sagesse pour se former un corps
de Lumière qui éclaire tous les autres corps en lui et
autour de lui.

25
L e sens de l’ouïe

Dans la Tradition essénienne, ces quatre premiers


règnes se travaillent par l’étude, la dévotion, le rite
et l’œuvre. Alors, l’homme est prêt pour affronter
l’épreuve des mondes spirituels et de leur magie. Il
peut se présenter devant le monde divin.

26
Les cinq règnes

L’âme et l’esprit derrière les sens


Pour l’instant, l’humanité n’est pas encore par-
venue à une évolution saine et harmonieuse. Les
hommes n’ont pas encore écrit ce qui est juste, ils
n’ont pas célébré le culte de la beauté, ils n’ont pas
établi la grande Famille universelle et proclamé son
ordre céleste, ils n’ont pas développé le discernement
qui permet la séparation des mondes, de ce qui est
mortel d’avec ce qui est immortel.
Actuellement, les cinq sens de l’homme ne fonc-
tionnent que dans les mondes mortels et ne sont mis
qu’au service de ce qui est humain. Les mondes supé-
rieurs ne sont pas pris en compte et ne sont pas éle-
vés jusqu’à la sphère de l’intelligence et de la maîtrise.
C’est une intelligence inconnue qui dirige l’humanité,
et bien souvent, l’écriture posée sur le règne minéral
est le sceau de la bêtise.
C’est pourquoi il est fondamental qu’une autre
partie de l’humanité s’éveille dans la nécessité abso-
lue de fonder de nouvelles bases pour une véritable
éducation de l’homme. C’est par l’éducation et la for-
mation que l’homme peut retrouver la place qui est
la sienne et rétablir l’ordre, l’harmonie, la sagesse et
l’amour dans tous les règnes.
Bien sûr, c’est une grande œuvre qui nécessiterait
une grande mobilisation d’énergie et de moyens, mais
chacun peut commencer à son niveau en s’efforçant

27
L e sens de l’ouïe

d’améliorer sa qualité de vie par la concentration sur


ses sens et sur sa conscience.
Derrière les sens, se tient l’âme.
Derrière l’âme, se tient l’esprit, qui donne la note
fondamentale et indique le sens profond de la vie.
Toute création possède un sens parce qu’elle est
animée par une âme et un esprit. Mais il y a l’âme
détournée et le mauvais esprit.
À l’origine, les sens permettent à l’homme de
prendre conscience du monde qui l’entoure, de s’en
faire une représentation afin d’agir d’une façon juste.
Si les sens sont pervertis, c’est tout le jugement qui
est faussé.
Les sens doivent être porteurs d’intelligence et
d’âme afin d’utiliser le corps comme un instrument.
Ce n’est pas le corps qui doit utiliser les sens comme
instruments pour éteindre l’âme et l’intelligence
rayonnante.
Les sens physiques sont nés de la relation entre
le soleil et la terre. La tâche de l’homme est d’éveiller
le Soleil spirituel et divin à travers les sens afin de
conduire le corps dans l’intelligence sage et non dans
l’intelligence du mal qui enferme les mondes dans
une seule dimension : le matériel, la forme.
À travers l’éveil de la pensée consciente (le sens de
la vue), les sens doivent être dirigés vers la conscience
des mondes spirituels (le sens de l’ouïe) afin de culti-
ver le discernement entre ce qui est bon et ce qui est

28
Les cinq règnes

mauvais. Le mauvais doit être mis à sa juste place.


Alors, tout est en ordre ; l’homme est bien éduqué,
il peut accomplir ce que la vie et tous les règnes at-
tendent de lui.

Libérer tous les êtres


Dans le développement spirituel de l’homme, c’est
presque toujours l’ouïe qui éveille la vie en premier.
Ensuite, il y a l’odorat, la vue, le goût et le toucher.
Dans la pratique, l’ordre est différent d’un individu à
l’autre.
Le toucher amène l’expérience vécue, la réalisa-
tion concrète. L’homme s’individualise, il s’approprie
ce qu’il a reçu, entendu, il se forme un corps. Si ce
corps est dans la sagesse, il peut lui servir à se présen-
ter à une formation divine. Là, il devra travailler ses
sens dans l’ordre de l’évolution :
 le toucher (la terre),
 le goût (l’eau),
 l’odorat (l’air),
 la vue (le feu),
 l’ouïe (l’éther, le spirituel).
Suivant la qualité de l’éther engendré par le candi-
dat, un Ange acceptera de s’approcher de lui ou non.
L’Ange est la porte de l’immortalité car il vit dans le
monde de l’éternité, qui est aussi appelé « la volonté
du Père ».

29
L e sens de l’ouïe

L’homme devient alors un serviteur de la Lumière


et il doit être un porteur de la volonté du Père. Sa
tâche est de libérer les êtres qui sont restés en arrière
pour lui permettre, à lui, d’aller de l’avant.
Ainsi, les pierres sont restées dans le sens du
toucher.
Les plantes ont développé le sens du goût.
Les animaux ont acquis le sens de l’odorat.
Les hommes devraient posséder le sens de la vue
mais, malheureusement, bien souvent, ils en sont res-
tés au sens de l’odorat, c’est-à-dire qu’ils sont dans la
sphère des instincts.
La différence entre l’homme et l’animal, c’est
que les animaux sont restés purs dans leurs instincts,
contrairement à l’homme. Ce n’est pas parce que
l’homme, comme l’animal, a des yeux qu’il voit. L’ani-
mal sent plus qu’il ne voit, il est guidé par une sphère
instinctive qui lui parle, l’oriente à travers les sens.
Il en est de même pour l’homme, mais par la vue,
il aurait dû se libérer de cette sphère animale pour
atteindre une sphère supérieure, celle où ce ne sont
plus les instincts qui orientent la vie, mais l’intelli-
gence divine, la sagesse universelle.

L a sphère des disciples


Les disciples forment une sphère qui s’élève au-
dessus de l’humanité pour développer le sens de l’ouïe

30
Les cinq règnes

à travers les paroles de l’Enseignement des Maîtres,


des Envoyés du Père, de la Tradition éternelle. Ceux-
là peuvent entendre et, grâce à l’oreille, se former un
corps qui les reconnecte avec la totalité de la Création.
À travers ses sens, le disciple peut faire descendre
la Lumière jusque dans les pierres. Il n’est plus un
homme séparé des autres, il est un être universel.
Des dons s’éveillent alors en lui, qu’il doit mettre
au service du Bien commun. Il devient un être utile,
un créateur menant à la perfection toutes les œuvres
qu’il pose sur la terre.
Par le toucher, il guérit.
Par le goût, il donne une âme d’idéal.
Par l’odorat, il entre dans le savoir originel et dans
l’intuition sacrée.
Par la vue, il acquiert le discernement et la capa-
cité d’agir et de réaliser des œuvres dans la perfection.
Par l’ouïe, il entre dans la conversation avec l’Ange
et la compréhension de ses messages. L’Ange est la pa-
role du Père.

31
La voie de l’immortalité :
l ’ androgynie

L’
homme naît avec un corps qui, aussi mer-
veilleux soit-il, le conduit irréductiblement à
la mort. La science sacrée, à travers tous les
peuples et toutes les cultures, dit qu’il existe
en tout homme un potentiel d’immortalité. Éveiller
ce potentiel s’appelle « le chemin ». Jésus disait : « Je
suis le chemin, la résurrection et la vie. » (Jean 14:6)
Le chemin, c’est ce qui éveille le potentiel.
L’immortalité est le but car elle est le pôle divin
de l’être humain et de la vie. Le sens du physique et
de la vie matérielle, c’est d’éveiller l’immortalité. C’est
une voie d’éveil et aussi une discipline, un savoir-
faire, une technologie sage, une pratique guidée de la
méditation.
La méditation est l’art d’éveiller l’esprit et d’ap-
prendre à s’observer soi-même. C’est d’abord la
conscience qui doit être éveillée et, ensuite, la percep-
tion claire.

32 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Les sens sont des outils de perception, ils sont


des corps subtils dans le corps physique. En portant
son attention sur ces sens, le méditant les éveille. En
observant la nature de l’activité des sens, il prend
conscience que des mondes entrent et sortent de lui
et cherchent à l’influencer, à l’orienter, à le mener.
Les sens sont des corps subtils dans l’homme. Ils
vivent aussi bien dans le monde physique que dans
des mondes plus fluides, comme les rêves, l’imagi-
nation, la pensée. Ils sont réellement des organes de
communication et de perception. Comme tout outil,
ils peuvent être faussés, endommagés, mal utilisés ou
parfaitement réglés, ajustés, perfectionnés.
Une vie dépourvue de sens signifie que l’instru-
ment de l’homme est déréglé. Les perceptions sont
faussées, l’information n’arrive plus et l’homme est
déraciné, il ne vit qu’en attendant la mort, ayant per-
du l’enracinement et l’orientation.
Ce sont les sens qui amènent le sens, mais pour
cela, ils doivent être éveillés, purifiés, nettoyés, ajustés
afin d’ouvrir le chemin plus subtil qui conduit à la
dignité, puis à l’immortalité.

33
Les esprits, les génies et les égrégores

Maîtriser les sens par la méditation


Au départ, l’homme n’est pas coupé du monde di-
vin, de la sagesse, de l’amour, de son être vrai, grand,
éternel, mais s’il éteint ses sens, s’il devient aveugle,
sourd, insensible, inconscient, alors, oui, il en sera
séparé.
Ce sera une illusion, un mensonge, mais ses sens
se tourneront contre lui et lui feront croire que ce
mensonge est vrai. Voir, entendre, toucher, c’est être
avec la vie universelle, mais pour cela, les sens doivent
être parfaitement ajustés. S’ils ne le sont pas, les per-
ceptions se brouillent et c’est la bêtise, la folie, le fana-
tisme qui apparaissent, et l’homme s’enferme dans un
monde.
Les sens sont des outils qui doivent être maîtrisés
par la discipline méditative. Ils sont des fenêtres par
lesquelles la Lumière de la conscience et de la vie peut
entrer. Alors, tout peut être connu : soi, l’autre, l’uni-
vers, les mondes magiques et les Dieux.
Être en paix avec soi-même, en harmonie avec
l’univers et entrer dans le monde des Dieux immor-
tels, tel est le sens véritable de la vie.
La clé est cachée dans la nutrition. On devient ce
que l’on mange. Une nourriture d’homme engendre
des mortels, une nourriture des Dieux engendre des
immortels. Je ne parle pas que des aliments physiques,

34
L e sens de l’ouïe

mais également des pensées, des sensations, des per-


ceptions, des impressions.
Pour mourir, il suffit de vivre dans un seul monde.
C’est le chemin grossier, celui de la brute. Cette der-
nière peut être cultivée, civilisée, elle n’en demeure
pas moins une brute.
Le chemin de la culture passe par l’éveil de la
conscience et le raffinement des sens.

S’éveiller
par l ’ observation consciente

La vérité doit être recherchée à travers l’observation


attentive de soi, mais également par un contact avec
la nature. La nature est vraie, vivante et elle possède le
pouvoir de purifier les sens et d’élever les perceptions
dans des mondes supérieurs. Le commencement de la
culture vient de l’éveil de la conscience et du travail
sur les sens subtils comme un moyen pour s’unir avec
des mondes et des intelligences supérieures.
Par la pratique de la méditation et l’étude de l’En-
seignement, l’homme prend conscience qu’il y a en
lui une nature mortelle et un potentiel d’immortalité.
Ce sont les deux pôles de son être global. Ces deux
natures doivent recevoir une nourriture adéquate. Il
y a des pensées, des sentiments, des perceptions qui
sont une force, une énergie pour la mort. Les pen-

35
Les esprits, les génies et les égrégores

sées, les sensations, les perceptions des Dieux doivent


être cultivées.
L’une des méthodes royales est d’éveiller la
conscience à travers les cinq sens afin de nourrir le
corps par des perceptions plus hautes. En ouvrant l’es-
pace de la méditation, la conscience apparaît et elle
éclaire la vie intérieure, les pensées, les motivations.
La conscience devient un plus de la vie, à laquelle elle
participe.
Par l’observation consciente, il est facile de décou-
vrir certains mécanismes qui dirigent la vie. D’où
viennent les sentiments, les émotions, les désirs, les
croyances ? Quelle nourriture apportent-ils ? Dans
quel sens orientent-ils la vie ?
Par l’étude de l’Enseignement, il est possible de
faire entrer en soi certains éléments « sacrés » qui
éveillent d’autres centres de perception, d’autres éner-
gies et apportent naturellement une autre orientation.
L’immortalité s’éveille dans l’homme et commence
à vivre avec lui. L’homme fait alors cette expérience
d’être enceint : il porte en lui-même la naissance de
son propre avenir, il se met lui-même au monde en
conscience et se crée son futur corps.
Dans l’ancienne Tradition, ce chemin était appelé
« l’androgynie ». L’homme porte en son propre corps le
corps de son futur, celui qui peut vaincre la mort par
la renaissance. Pour que ce corps apparaisse, il faut lui
créer un espace : c’est la méditation et l’observation.

36
L e sens de l’ouïe

Ensuite, il faut qu’une semence d’immortalité soit


captée : c’est le contact avec la Tradition et l’Enseigne-
ment sacrés. Qui dit « tradition », dit « transmission »,
mais ici, le professeur conduit ses élèves vers la fécon-
dation de leur propre essence d’immortalité.
Par la suite, il faut que la semence reçoive la nour-
riture pour se développer. C’est à partir de ce mo-
ment précis que la discipline sur les cinq sens inter-
vient. Elle n’est pas la seule étape, mais elle est tout
de même fondamentale.

La deuxième naissance
C’est par les sens que la nourriture peut être ache-
minée vers le noyau de l’être pour le renforcer et lui
donner un corps parfait. Plus le corps immortel se dé-
veloppe, plus la conscience s’éveille et plus l’homme
sait de quelle nourriture il a besoin pour chacun de
ses corps.
L’homme contemporain est bien loin d’avoir ex-
ploré toutes les capacités du corps et de la vie. Les
anciens disaient que l’homme ne devait pas être sté-
rile. Le secret est qu’il y a deux façons d’enfanter : en
s’unissant avec le sexe opposé pour donner naissance
à « l’autre », et par la voie de l’androgynie, en s’enfan-
tant soi-même par l’union avec les Dieux, par l’union
du Père et de la Mère, du ciel et de la terre. Cette deu-
xième naissance est la voie de l’immortalité.

37
Les esprits, les génies et les égrégores

Sur cette voie, le corps n’est pas le but en soi, mais


il est un instrument qui doit être maîtrisé, ajusté pour
faire naître un autre corps, celui de l’immortalité.
Le corps physique est la quintessence de la terre.
L’esprit est la quintessence du ciel.
De leur union harmonieuse naissent le devenir, la
mémoire divine, ce qui vit au-delà de la mort.
La grande difficulté que rencontre le pratiquant
est la puissante culture du monde moderne qui enva-
hit les cinq sens de l’homme, les modèle et les for-
mate. Ainsi, la vie intérieure de l’homme est éteinte.
Celui qui s’éveille et s’observe, cherchant sa vie
intérieure, constatera qu’il n’y a plus rien en lui qui
vienne d’un autre monde. Tout ce qui vit en lui n’est
qu’un écho du monde extérieur omniprésent. Ce
monde extérieur se déverse sans cesse à l’intérieur de
l’homme et envahit l’espace de telle sorte que rien
d’autre ne peut s’y enraciner et fleurir.
C’est pourquoi, dans un haut niveau de pratique
des arts méditatifs, il est indispensable d’apprendre
à « jeûner des cinq sens » afin de les éveiller, de les
guérir, de les nettoyer. Ces cinq sens doivent être des
veilleurs, des gardiens, des douaniers qui ne laissent
pas entrer l’indésirable, celui qui veut salir, détruire,
profaner. Il est nécessaire de mettre des filtres et d’ap-
prendre à protéger l’espace sacré à l’intérieur de soi.
C’est le lieu des noces et de l’enfantement.

38
L e sens de l’ouïe

Il est évident que lorsque l’enfant est né, il ne


doit être nourri que des meilleurs aliments. Certaines
sensations et perceptions apportent l’inconscience et
conduisent sur un mauvais chemin. La sagesse popu-
laire emploie l’expression « être mené par le bout
du nez ». Ce bout du nez, ce sont justement les cinq
sens. Si l’homme en est inconscient, qu’il ne les a pas
travaillés, rendus vivants, vigilants, aptes au discerne-
ment sage, il est évident qu’il ne pourra pas mettre au
monde un monde supérieur.
Être conscient, faire des choix intelligents, savoir
ce que l’on veut, apprendre à trier, mettre de l’ordre,
tout cela nous parle d’une qualité de vie et d’une di-
gnité de l’homme qui vit en harmonie avec l’univers.
Les sens sont souvent délaissés, alors qu’ils sont
une merveille, des outils précis, subtils qui permettent
réellement de ne pas se laisser envahir par ce qui est
mauvais, mais de capter ce qui est bon, grand et noble
et de s’unir avec lui.

39
Les esprits, les génies
et les égrégores

D
ans la vision essénienne du monde, il y
a deux mondes : le visible et l’invisible.
Ils sont aussi réels l’un que l’autre, ils
sont étroitement liés, ils respirent l’un
dans l’autre et s’influencent mutuellement. Finale-
ment, ils ne forment qu’un seul monde. La Sagesse
essénienne étudie ces deux mondes et cherche à com-
prendre les lois qui les régissent.
Dans tout ce que l’on peut voir, il y a un aspect
qui est invisible. L’invisible est à la fois à l’intérieur
mais aussi tout autour. C’est le monde des influences
subtiles, de l’âme et de l’esprit.
Le monde visible, lui, est créé à partir de l’assem-
blage des quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la
terre. Le cinquième élément, celui qui apporte la co-
hérence, est justement le monde invisible. C’est par le
visible que l’invisible se révèle. En cela, le visible a un
aspect mystérieux car il manifeste un monde d’intelli-
gence beaucoup plus grand que lui.

40 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Chaque manifestation visible est un assemblage


particulier des quatre éléments et traduit la présence
et l’influence d’un monde beaucoup plus vaste. Un
homme, un animal, un geste, une prière, une pa-
role, un acte est la manifestation d’un monde invi-
sible. Rien ne peut se manifester, apparaître d’une
façon tangible s’il n’y a pas une contrepartie dans des
mondes plus subtils.
Ainsi, derrière chaque élément se trouve un esprit
qui représente la conscience, l’énergie formatrice, la
force d’âme de l’élément. Derrière chaque manifesta-
tion de la vie, il y a un esprit.
Derrière l’esprit, ou autour de lui, il y a un génie.
Le génie est la respiration universelle de l’esprit. Il
représente l’aura, l’atmosphère particulière dans la-
quelle l’esprit évolue. Bien souvent, un génie se mani-
feste à travers des images oniriques. Tout ce que l’on
voit est empli d’images oniriques.
Derrière le génie, se tient l’égrégore, qui est comme
un dieu, une intelligence supérieure qui unifie tout
ce qui est épars. Par exemple, à chaque fois qu’un
homme éprouve le sentiment de la colère, il est enva-
hi par l’esprit colérique, empli d’images oniriques qui
viennent des génies, et il appartient à l’égrégore de la
colère, il est un sujet de cet égrégore qui, lui, unifie en
un seul être tous les hommes colériques. Pour toutes
choses, il y a des égrégores.

41
Les esprits, les génies et les égrégores

Au-dessus des égrégores se tiennent les mondes


sacrés, angéliques. Il y a des Anges de la Lumière et
des anges déchus. Les Anges de la Lumière sont re-
liés aux égrégores purs et vrais, aux génies bénéfiques
et aux bons esprits. Les anges déchus gouvernent les
égrégores qui ne sont plus en accord avec les mondes
de l’éternité et, par voie de conséquence, les mauvais
génies et esprits.
Ainsi, il y a un monde invisible bon et un autre
mauvais. C’est pourquoi on dit d’une personne
qu’elle est habitée par un bon ou un mauvais esprit.
L’éducation essénienne cherche à conduire
l’homme dans la manifestation du Bien commun.
Pour cela, il ne faut pas se contenter d’étudier un seul
monde, mais il faut réellement entrer dans une étude
approfondie et méticuleuse des deux mondes et de
leurs relations.
Derrière chaque action, il y a un esprit, un génie,
un égrégore et un ange. Ce n’est pas le corps qui
bouge par lui-même, ce sont des esprits à l’intérieur
et à l’extérieur du corps qui font bouger le corps, qui
l’anime. Si un homme allume une bougie pour créer
une atmosphère romantique, il n’appelle pas le même
esprit, le même génie, le même égrégore que si c’est
pour honorer un monde sacré et faire naître un es-
pace de recueillement, de méditation et de prière.
Cet exemple peut s’appliquer à la vie entière car
derrière chaque activité, il y a un esprit, un génie,

42
L e sens de l’ouïe

un égrégore. Qu’il le veuille ou non, qu’il en soit


conscient ou pas, chaque homme est relié à un monde
invisible, qui à son tour a une influence sur la terre et
l’humanité.
La terre et l’homme ont été créés par le monde in-
visible, mais l’homme a cela de particulier qu’il est lui
aussi un créateur dans ces mondes subtils, qu’il a une
influence sur ces mondes qui sont en lui et autour de
lui. Il peut appeler le bon ou le mauvais esprit et cela
n’agira pas de la même façon sur sa destinée, celles
des générations à venir, de la terre et de l’humanité.
Pour la Sagesse essénienne, le but de l’homme est,
dans un premier temps, d’étudier ces mondes afin
d’en comprendre les lois. Dans un deuxième temps,
il doit se clarifier et travailler sur lui pour appeler les
bons esprits, les bons génies et être relié aux égrégores
de la Lumière sage. Enfin, il doit relier l’égrégore au
monde angélique, qui représente le royaume divin.
Si les égrégores qui dirigent les hommes sont re-
liés aux Anges, rien de mauvais ne peut venir dans la
vie des hommes car la sagesse est vraiment la sagesse,
l’amour est l’amour, la bonté est la bonté… Aucun
mauvais esprit ou génie ne peut venir se faufiler pour
amener la pollution et détourner les forces à l’œuvre.
Malheureusement, aujourd’hui, les hommes ont
perdu ce savoir-vivre, ce bonheur et ils se sont livrés
pieds et mains liés aux égrégores malades qui sèment
la confusion. Tout est confus. Les hommes ne savent

43
Les esprits, les génies et les égrégores

plus ce qu’est la sagesse, l’amour, la bonté, la pureté…


Derrière, il n’y a plus les esprits, les génies et les égré-
gores authentiques qui permettaient la communica-
tion consciente et vivante avec les Anges. Les hommes
ne vivent plus que dans un seul monde : le visible.
Il faut comprendre que pour la Sagesse essénienne,
le monde invisible est aussi réel que le monde visible.
Dans sa formation, un Essénien apprend à vivre dans
le monde visible, mais aussi dans le monde invisible.
Pour entrer dans le monde invisible, il prend en
considération les esprits, les génies et les égrégores.
C’est un savoir-faire et une qualité de vie. C’est l’art
de vivre avec son âme et avec la grandeur.
Le but d’un Essénien est de vivre avec un Ange,
d’être inspiré par un Ange afin que sa vie soit
conforme dans ses pensées, ses paroles et ses actes
avec le royaume du Père. Pour obtenir cette commu-
nication avec un Ange, il faut que l’esprit, le génie et
l’égrégore autour de lui soient clairs et purs.
Le monde subtil qui habite et entoure l’homme
est souvent comparé à de l’eau. Cette eau doit être
pure.
Un grand nombre des enseignements de la Sa-
gesse essénienne ne sont compréhensibles que si l’on
possède cette clé universelle, et en particulier les en-
seignements oraux d’un Maître. À l’image de la lit-
térature qui demeure hermétique pour celui qui ne
maîtrise pas la lecture, un grand nombre de compré-

44
L e sens de l’ouïe

45
Les esprits, les génies et les égrégores

hensions des phénomènes de la vie demeureront to-


talement inaccessibles pour celui qui ne possède pas
cette clé de la Sagesse essénienne.
Par exemple, pour chacun des cinq sens de
l’homme, il y a un esprit, un génie, un égrégore et
un ange. L’homme peut très bien avoir un mauvais
esprit dans son œil, dans son oreille sans jamais en
prendre conscience. Toute sa vie, c’est cet esprit qui
regardera et écoutera, orientant l’homme dans son
monde. L’homme est possédé et donc dépossédé de
son être, de sa destinée, de son libre arbitre. Cette
science précise est valable pour la parole, pour les
actes… L’homme agit dans un but bien précis mais il
n’a jamais le résultat espéré parce que les énergies à
l’œuvre sont détournées par un monde invisible non
maîtrisé et inconscient.
Les Esséniens se servent de cette clé pour redeve-
nir conscients et prendre leur vie en mains afin de
devenir des créateurs bénéfiques au service des Anges
de la Lumière. C’est la science du Bien suprême que
cherchent les hommes depuis des milliers d’années.

46
Deuxième partie

Les chapitres de la seconde partie sont des ensei-


gnements oraux recueillis par les Hiérogrammates lors
de conférences données par Olivier Manitara. Ces
enseignements vivants furent transmis à des élèves
qui cherchaient des orientations pour reconstruire
leur sens de l’ouïe et qui étaient dans une discipline
d’éveil.
Tout élève qui veut travailler sur lui, éveiller ses
sens dans les mondes subtils peut se servir de ce sa-
voir et de cet art sacré des mouvements méditatifs
pour ouvrir son être à des réalités supérieures.
Tu peux éveiller les intelligences des esprits, des
génies et de l’égrégore du sens de l’ouïe en pratiquant
les mouvements sacrés, appelés aussi « arcanas », qui
te sont proposés dans ce livre. Ils sont reliés à des se-
crets dans le corps de l’homme, révélés par une intel-
ligence supérieure.
Le sens de la sagesse

A
vant d’enseigner les arcanas du sens de
l’ouïe, Olivier Manitara fit un court ex-
posé dans lequel il présenta un savoir
vivant sur l’oreille et le sens de l’écoute.
« L’oreille est le commencement de tout. Nous
nous éveillons en écoutant dans le silence la parole
du Père ; c’est la première chose qui nous touche et
qui nous éveille. Nous nous éveillons par l’oreille.
C’est pourquoi, de tout temps, des Maîtres sont venus
sur la terre et ont enseigné par la parole, dont se sont
nourris les êtres qui cherchaient la Lumière.
Le sens de l’ouïe est un organe qui permet de se
créer un corps, mais qui peut aussi être destructeur
pour le corps et pour la vie. Si ce que tu laisses en-
trer en toi par ton oreille te conduit à avoir des atti-
tudes et des pensées négatives, cela agit alors directe-
ment sur la digestion, sur les reins, sur les organes de
l’élimination.

48 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

L’ouïe est le sens qui ramène ce qui existe dans les


mondes subtils - dans les auras, dans les éthers - pour
nourrir le corps. Si tu te tiens dans le centre parfait de
l’ouïe, tu peux faire grandir la sagesse, l’intelligence et
devenir la nourriture des Dieux, mais si tu es décen-
tré, tu fais entrer en toi, par ton oreille, des éléments
qui perturbent ton harmonie intérieure. L’ouïe est le
sens qui peut te construire un corps de Lumière ou te
rendre malade, selon ce que laisses entrer en toi par
ton oreille et te féconder.
L’air est constitué de courants qui passent au-
tour de l’homme. Liée à l’air, l’ouïe est comme une
main qui attrape tout et conduit tout dans le corps
de l’homme. Ce sens est réellement un véhicule. Tu
nourris ta pensée, tes sentiments et tes actes en fonc-
tion de ce par quoi tu es fécondé.

L’écoute de la sagesse divine


Le sens de l’ouïe est lié à la sagesse, qui est la
nourriture des Dieux. Il existe bien une sagesse des
hommes, mais elle n’est pas la sagesse du monde
divin, celle qui va te construire un corps d’immor-
talité. Le sens de l’ouïe, c’est l’écoute de la sagesse
divine comme nourriture pour se faire un corps
d’immortalité.
Si l’on s’approche d’un Maître, c’est pour éveiller
l’oreille. Les Égyptiens appelaient les oreilles « les vi-

49
Le sens de la sagesse

vantes » car par l’oreille, tu t’éveilles et tu éveilles en


toi ce que tu entends et ce que tu es capable de com-
prendre. Si tu n’as pas l’organe pour entendre et com-
prendre, tu ne peux pas te faire un corps de sagesse,
recevoir l’Intelligence supérieure et vivre avec elle.
L’ouïe est l’organe de transmission de la sagesse.
Le corps prend pour acquis ce qui vient de l’ouïe.
C’est pour cela qu’il est important de se nourrir de
ce qui est sage. Ce n’est que par l’ouïe que tu pourras
comprendre les grandes lois de la vie et des mondes
supérieurs.
L’ouïe, c’est l’adoration de ce qui est sage, l’amour
de ce qui est grand, c’est ce qui fait que l’homme de-
vient ou alors meurt. Tout cela relève d’une science
sacrée avec des lois, que l’on nomme « alchimie ». La
chimie s’intéresse aux lois de la matière ; l’alchimie
s’intéresse à la fois à la matière, qui est de l’énergie
condensée, et au monde subtil, le monde de l’énergie.
L’ouïe porte la vertu de la subtilité. Elle doit se
créer un organe pour faire la séparation du subtil et
de l’épais. Pour cela, elle se sert de la vision derrière
les choses. Toutefois, il faut d’abord que tu aies un
organe qui soit capable d’aller derrière les choses. Si-
non, l’ouïe est réellement dans la faiblesse.
L’homme n’est pas capable de contrôler ce monde.
La volonté ne peut pas arrêter la circulation de l’exté-
rieur vers l’intérieur. Et il n’y a que ce qui est grand
et sage, que ce qui est vivant et qui vient d’une intel-

50
L e sens de l’ouïe

ligence supérieure qui peut construire l’homme. C’est


pour cela qu’aujourd’hui l’homme se situe tout juste
dans la sphère au-dessus de l’animal et qu’il n’existe
plus réellement d’hommes qui soient porteurs d’un
monde supérieur.
Beaucoup d’êtres, bien sûr, sont capables de par-
ler de la Lumière, de l’enseigner et même de lui don-
ner un corps extérieur, mais rares sont les hommes
capables de créer un vrai corps à la Lumière, de vivre
avec les mondes de la Lumière et de porter cette Lu-
mière en permanence dans leur vie. Seule la parole
de tels êtres est sagesse, intelligence et contribue à la
construction des mondes.
L’ouïe est l’union des mondes. Elle est le silence
en l’homme. C’est d’ailleurs particulièrement la nuit
que tu es fécondé par les mondes invisibles à travers
l’ouïe. Ce que tu entends la nuit, dans ton ouïe sub-
tile, c’est ce que tu es réellement. Le jour, c’est le
monde des hommes qui te féconde.

C onduire le son dans l’œil


Quand tu écoutes, tu n’es pas dans le plan phy-
sique mais dans un monde spirituel. Tu retrouves
dans ce monde du silence omniprésent tout ce que
tu y mets : ce peut être la bêtise ou l’intelligence des
hommes. C’est le plus souvent un bruit, une confu-

51
Le sens de la sagesse

sion où tu ne sais plus ce qui est bon et ce qui est mau-


vais, comme une brume que tu ne peux pas attraper.
Tu dois alors éveiller l’œil, car c’est l’œil, le discer-
nement qui vont te permettre de fixer ce que tu en-
tends, de l’éveiller, d’y mettre la lumière. L’œil amène
la lumière dans la parole, l’œil de l’intelligence, l’œil
qui s’est formé par l’étude, par la compréhension, par
l’écoute. Tu dois conduire les forces que tu entends,
c’est-à-dire le grand bruit et la grande confusion,
jusque dans l’œil.
L’ouïe ne peut pas être seule, elle a besoin d’aide
pour se fixer. Le premier à l’aider, c’est l’œil, qui lui
permet de séparer le subtil de l’épais. Ensuite, c’est le
pied, qui la stabilise dans un rythme.
Le toucher a des organes dans le corps : la peau
et le système nerveux. Le goût a la salive, le cœur, le
système digestif. L’odorat est un peu comme l’ouïe,
il a besoin d’un autre sens, le goût, pour se fixer : ça
sent bon ou mauvais. Comme l’odorat doit passer par
le goût, l’ouïe doit passer par l’œil pour se fixer et
atteindre le centre de la parole et des pieds. Quant à
la vue, c’est l’organe le plus matériel qui existe dans
l’homme. Il est le plus haut et le plus bas. Il est l’en-
voûtement ou la libération, une grâce ou une malé-
diction, une profanation ou un sacre.
La vue est l’organe le plus facile à comprendre et
le plus difficile à réaliser. L’œil est associé au Maître,
car il n’est pas un voyageur des mondes et des espaces

52
L e sens de l’ouïe

mais un condensateur de l’Esprit et un gardien de la


Tradition, et donc de la vision du Père et de la Mère.
L’ouïe aussi est difficile à réaliser, car elle peut te
conduire vers le mensonge par une mauvaise interpré-
tation. Dans l’écoute, tu te construis un organe supé-
rieur qui te vouera à la désillusion, à la déception et à
la mort si tu te trompes.
L’œil doit avoir accès au-delà des apparences.
Il n’est pas forcément sage mais il voit à travers les
choses. Il est un protecteur, comme un cil qui pro-
tège ce que tu entends. Si tu entends le vent dans les
branches, essaie de conduire ce son dans l’œil et de le
fixer : tu vas te mettre à entendre des choses que tu
n’avais jamais entendues parce que ton sens de l’ouïe
va devenir comme une lumière : tu vas te mettre à
voir par tes oreilles. Et si tu conduis tout cela dans la
parole, tu vas voir apparaître une âme dans la parole.
Le problème de l’oreille, c’est que tout peut entrer
en elle. Tu entends une parole et elle agit en toi, tu
ne peux pas faire autrement. La parole devient réelle
et elle agit. Tu dois mettre des organes subtils et fins
qui détectent tout, et dès qu’il y a une parole qui n’est
pas au diapason de ce que tu as décidé, tu penses :
« Sagesse… Sagesse… » Cette parole est aussitôt détec-
tée et tout se ferme : elle ne peut pas entrer en toi ni
te féconder et agir sur toi. Au bout d’un moment, tu
ne la vois même pas, elle est rejetée instantanément.
Tu n’écoutes pas ce que tu ne dois pas entendre.

53
Le sens de la sagesse

L’équilibre des mondes


Tu dois avoir les deux colonnes du diapason au-
tour de toi et te tenir au centre, toi, le canal de lu-
mière, la porte qui unit les mondes. C’est toi le régu-
lateur, celui qui doit dire ce qui est vrai et ce qui est
faux, qui doit équilibrer les mondes. Pour cela, il te
faut ce sens de l’ouïe qui te permet de faire résonner
et de voir à travers les sons.
Tu dois être un sage et faire entrer la sagesse dans
le monde. Si tu chantes, c’est pour la sagesse. Si tu
parles, c’est parce que tu es en accord avec l’univers,
tu es harmonisé, c’est de la musique. Dans la parole,
il y a la vérité ou la mort. Si tu n’as pas jeûné de ton
sens de l’ouïe, tu es comme fécondé à l’intérieur de
toi par l’intelligence sombre qui amène la confusion,
et tu seras désillusionné quand tu t’apercevras que
tout cela est faux. C’est tout un travail sur soi à faire,
une reconstruction de l’être humain pour arriver à ce
diapason juste.
Beaucoup de maladies sont liées à l’oreille et la
meilleure façon de les guérir, c’est d’ouvrir ton sens
de l’ouïe dans la sagesse et de commencer à te discipli-
ner en te disant : « Je ne dois pas vivre n’importe com-
ment ni écouter n’importe quoi. » Le sens de l’ouïe a
vraiment besoin d’être guéri et, pour cela, tu ne dois
pas laisser entrer n’importe quoi dans tes oreilles.

54
L e sens de l’ouïe

Quand tu jeûnes de l’ouïe, tu commences à


prendre conscience des mondes, à écouter d’une
autre façon, pas seulement les paroles, mais ce qu’il y
a derrière les choses. L’écoute, c’est le sens de la com-
préhension du savoir et de la connaissance, et quand
tu as cette connaissance, tu commences à toucher
l’immortalité parce que tu te fais un corps de savoir
qui devient de plus en plus grand. Et ce corps, tu le
garderas après la mort.

J eûner de l’ouïe
Pour t’éveiller, tu dois apprendre à jeûner des sens.
Il ne faut pas que tu laisses entrer à l’intérieur de toi
ce qui crée le désordre. Jeûner de l’ouïe, c’est ne pas
écouter ce que tu ne dois pas écouter, c’est ne pas
essayer d’entendre des choses qui ne te concernent
pas et dont tu ne saurais que faire. Jeûner de l’ouïe,
c’est faire une sélection consciente de ce que tu laisses
entrer en toi.
Il n’y a jamais de passivité dans l’ouïe, tu ne peux
jamais dire que les mondes qui t’entourent ne te
concernent pas, que tu n’en fais pas partie ou que tu
n’en es pas responsable. À partir du moment où ton
ouïe a été imprégnée par la parole, la sagesse et l’écri-
ture de ces mondes autour de toi, tu leur appartiens
par l’entremise de l’ouïe et tu ne peux pas ne pas être
concerné.

55
Le sens de la sagesse

L’ouïe est le véhicule de tout ce qui vit autour de


toi. C’est pour cela qu’il est important de former ton
ouïe, de ne pas aller là où tu ne dois pas aller, de ne
pas te nourrir de la bêtise, de la passivité. Ne reste
jamais à côté de quelqu’un dans la passivité face à ce
que tu reçois de lui. Au contraire, sois intensément
présent en amenant dans l’échange la sagesse qui te
construit un corps.
Il est donc vital de ne faire fonctionner ton ouïe
que pour la construction de ton corps, sinon tu ren-
contreras diverses difficultés physiques : mauvais fonc-
tionnement des reins et de l’intestin, obésité, insta-
bilité sentimentale, stress, surplus d’informations qui
empoisonnent. Ce sont là des dérèglements qu’on
retrouve dans l’homme quand l’ouïe ne fonctionne
pas bien. »

56
Les arcanas de l’ouïe

L
e Maître se leva pour présenter les arcanas
de l’ouïe aux élèves venus purifier leurs sens.
Les scribes hiérogrammates prenaient des
notes pour pouvoir retransmettre ces mou-
vements qui servent à éveiller l’ouïe dans les mondes
subtils.

A rcanas des esprits de l’ouïe


« Pour le sens de l’ouïe, il y a trois mouvements
magiques qui appellent les esprits de la nature. Si
tu prononces les paroles et fais les mouvements en
conscience et dans le respect de ces êtres, ces esprits
vont finir par entrer dans ton corps.
Il y a un être, l’usurpateur, qui enferme tes oreilles
et les autres organes de tes sens et qui t’empêche d’al-
ler vers les Anges. Il met les cinq sens à l’envers, en
retournant le pentagramme de la Lumière. Tu dois
attraper le voile que cet être a mis autour de toi et le
déchirer pour pouvoir écouter en étant libéré de lui. »

57 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Tu peux réaliser ces arcanas de deux façons : soit


en prononçant les paroles symboliques (en rouge),
soit en prononçant les paroles magiques (en bleu).
Les indications chiffrées ont été incluses par souci
de fidélité aux arcanas et aux paroles tels qu’ils ont
été transmis par Olivier Manitara. Lors de la pratique
des mouvements sacrés, ces indications doivent servir
de guides dans la fluidité et la souplesse.

P remier arcana des esprits de l ’ ouïe

Lève les bras devant toi, paumes vers le haut.

Amène les bras de chaque côté jusqu’à former une


coupe, puis dans un léger mouvement de va-et-vient,
palpe l’air de part et d’autre de ta tête.

58
Les arcanas de l’ouïe

« Je palpe les éthers de l’ouïe.


Je stimule ces éthers pour les éveiller
dans la conscience et l’écoute subtiles. »

Amène tes mains vers l’avant dans un mouvement


enveloppant, au-dessus de la tête.

« J’ouvre mon sens subtil de l’ouïe. »

(1) (2)

Place les mains au niveau du cou, paumes vers


l’avant.

59
L e sens de l’ouïe

«  (1) Je suis à l’écoute (2) de la sagesse silencieuse. »

Dans un mouvement enveloppant, tes mains mon-


tent de l’arrière vers l’avant.

« Je sais que je suis porteur de la sagesse,


qu’elle est omniprésente. »

(1) (2)

Toujours dans ce mouvement enveloppant, les


mains descendent de l’avant vers l’arrière, jusqu’au
niveau du cou, paumes vers l’avant.

60
Les arcanas de l’ouïe

«  (1) Et je veux éveiller


la compréhension auditive (2) de la sagesse
qui se trouve dans le corps et autour du corps. »

Parole magique

« Les mondes parlent


et révèlent la pensée des Dieux…

Prends ton genou droit avec ta main droite, puis


caresse le dessous de ton pied droit avec ta main
gauche.
À la fin du mouvement, repose le pied droit par
terre en le gardant un pas en avant.

« Je touche le pied


pour écouter la sagesse de ma destinée,
pour lire les lignes de mes pieds,
le langage de la Mère. »

61
L e sens de l’ouïe

Fais le même mouvement du côté gauche en pro-


nonçant la même parole.

Une fois ce mouvement fait des deux côtés, recule


le pied gauche, pose les mains de part et d’autre de tes
pieds, en avant sur le sol.

« La Mère me parle dans le silence à travers mon chemin. »

Redresse-toi, en faisant glisser les mains le long de


ton corps, paumes tournées vers toi.
« Je veux l’honorer et la connaître,
à travers tous les organes de mon corps…

62
Les arcanas de l’ouïe

Puis, place tes mains au niveau de ton cou, paumes


vers l’extérieur.

… et tout conduire vers la révélation de la sagesse. »

Parole magique

... Je conduis toute parole dans l’étude attentive,


dans l’écoute profonde…

Dans ce même mouvement enveloppant, tes mains


montent de l’arrière vers l’avant.

« Je forme la conque, la résonance…

63
L e sens de l’ouïe



(1) (2) (3)

«  (1) … qui me permet d’écouter,


d’entendre, (2) de saisir, (3) de comprendre. »

Parole magique

… afin de former en moi un corps subtil de sagesse


sereine
qui éclaire tous les mondes dans l’intelligence du Père…
 

 

La paume des mains vers ton


visage, effectue un petit mouve-
ment arrière-avant autour de tes
oreilles.

« Je conduis la sagesse de la Mère qui parle…

64
Les arcanas de l’ouïe

Ramène les mains au niveau du cou.

… à travers l’intelligence de ma destinée


jusqu’au corps de l’étude et de la connaissance
qui nourrit en moi l’écoute sage. »

Parole magique

… et révèlera la présence magique


des Dieux à travers les mondes. »

Olivier Manitara prononça en conscience la pa-


role magique associée à cet arcana, que l’assemblée
répéta après lui. Puis, il donna quelques explications.
« Ce premier arcana des esprits de l’ouïe corres-
pond à la destinée de l’homme, c’est-à-dire connaître
ce qui a été écrit. Les esprits de l’ouïe veulent que tu
te poses, que tu te présentes en sachant qui tu es et ce
que tu portes en toi.

65
L e sens de l’ouïe

Tu dois être sans mensonge mais dans l’accepta-


tion. Que ce soit positif ou négatif, il faut que tu sois
sans le voile du mensonge. Ce voile empêche de tou-
cher la terre et donc de se poser, de prendre conscience
et de trouver la force du renouvellement, du change-
ment. L’acceptation, l’éveil et le changement sont la
clé du cheminement vers le corps de sagesse.
Par cet arcana, prends conscience que ton corps
a les pieds sur le sol. Tes pieds sont fondamentaux
pour le sens de l’ouïe. Ils servent à le fixer, car le sens
de l’écoute est quelque chose qui n’a pas de matière,
pas de corps de manifestation par lui-même. Il est une
matière semblable à une brume qui n’est pas saisis-
sable. Cette brume est l’extrême que l’homme peut
concevoir dans la finesse.
Tu ne peux pas attraper l’ouïe car elle n’est pas
fixée dans le corps. Si tu veux la fixer, cela doit se
faire au niveau du troisième œil. L’œil fait que tu vois
ce que tu entends et que tu peux le fixer, comme le
goût permet de fixer ce que tu sens.
Le centre de l’écoute traverse tous ces systèmes et
se rend jusque dans le sol à travers les pieds, qui sont
la finalité de l’écoute. Si tu veux avoir une représen-
tation exacte de ces secrets, tu dois prendre un diapa-
son, ce petit instrument en métal qui sert à accorder
un instrument de musique, pour accorder l’oreille. Si

66
Les arcanas de l’ouïe

tu le poses sur une caisse de résonance, tu entends la


note.
Le diapason, c’est toi, et la caisse de résonance, ce
sont tes pieds et ton contact sur le sol, la Mère, qui
fait résonner ce que tu entends. Ce secret est la clé
absolue de l’écoute. »
Les participants à l’Université d’été se tenaient
prêts à réaliser le second arcana des esprits de l’ouïe,
que le Maître leur montra.

D euxième arcana des esprits de l ’ ouïe

(1) (2)

Lève les bras devant toi, paumes des mains vers le


haut.

«  (1) J’ouvre le sens de l’écoute (2) subtile. »

67
L e sens de l’ouïe

(1) (2)

(1)Élève les bras de chaque côté de ta tête,jusqu’à


former une coupe. Puis, effectue un mouvement de
va-et-vient avec tes bras.
(2) Ramène les avant-bras au-dessus de la tête.

«  (1) Je forme le diapason (2) et la résonance. »

Parole magique

« Je veux faire apparaître


ce qui me parle et agit sur moi.
Je ne veux pas, dans la passivité,
laisser les mondes…

68
Les arcanas de l’ouïe

Toujours dans ce mouvement enveloppant, les


mains descendent de l’avant vers l’arrière, jusqu’au
niveau du cou, paumes vers l’avant.

« Je m’oriente vers l’éternelle sagesse. »

Parole magique

… inconnus…

(1) (2)

Descends tes mains à l’horizontale


(1) (2) au niveau
du haut de la poitrine.

69
L e sens de l’ouïe

(3) Ouvre
tes bras en les maintenant
à l’horizontale, paumes des mains
tournées vers la terre.

«  (1) Je pose l’écoute dans la parole


(2) et dans les éthers qui parlent et agissent
(3) tout autour de moi. Vrais, les mondes qui

(3) m’entourent et m’animent. »

Parole magique

... écrire sur moi les paroles qui engendrent la destinée. »

(1) (2)

(1) Pose le genou gauche à terre.


(2) Pose les mains à plat sur le sol, les doigts poin-
tant vers l’extérieur.

«  (1) Je suis pur dans les éthers


et dévoué pour m’approcher de la Mère.
(2) J’écoute le message de la Mère…

70
Les arcanas de l’ouïe

Parole magique

«  (1) Je veux être actif,


éveillé pour orienter ma réceptivité…

Redresse-toi en maintenant les bras à l’horizontale.

… et je fais remonter son intelligence…

Tout en gardant le pied droit en avant, relève-toi.

… à travers mes mains. »

71
L e sens de l’ouïe

Parole magique

… vers la grande sagesse du Père qui emplit tout


et qui fait vivre les Dieux. »

(1) (2) (3)

(1) Le pied droit reste devant. Tu formes une coupe


avec tes bras, en ramenant les avant-bras de part et
d’autre de ta tête.
(2) Forme la conque avec tes bras, légèrement vers
l’avant, au-dessus de la tête.
(3) Toujours dans ce mouvement enveloppant, les
mains descendent de l’avant vers l’arrière, jusqu’au
niveau du cou, paumes vers l’avant.

«  (1) Je forme le diapason, (2) la résonance,


(3) et l’écoute vers les mondes subtils. »

Parole magique

« Je veux recevoir en conscience les paroles des Dieux


pour les faire grandir en sagesse et les inscrire dans ma destinée. »

72
Les arcanas de l’ouïe

« Ce deuxième arcana des esprits correspond à


l’homme qui veut se prendre en mains et modifier
les éléments écrits de sa destinée. Il veut changer les
choses. Pour cela, il va lire à travers ses mains les al-
liances, les associations qu’il a tissées avec différents
mondes physique et subtils. Tout est en mouvement,
tout est dans tout, et en entrant dans ces mondes sub-
tils, il peut réécrire de nouvelles associations et donc
transformer sa destinée.
Il s’agit un peu du même exercice que le premier
arcana. Celui-ci était dans le monde de la destinée
tandis que le second est dans les mondes de l’homme
autour de toi.
L’écoute est liée au troisième œil et à la parole.
Dans la symbolique de cet arcana, d’abord, tu formes
le diapason, l’écoute, la caisse autour de ta tête et
tu t’éveilles. Ensuite, tu poses cela dans la parole,
parce que c’est évanescent comme de la brume. Cela
s’éveille d’abord à travers l’œil, puis à travers la parole,
car l’œil est le ciel de l’écoute et la parole est sa terre.
Quand tu parles, tu donnes un corps à l’œil et à
l’écoute, qui est l’âme de la parole. C’est pourquoi tu
dois t’écouter quand tu parles, tout comme tu dois
écouter l’autre quand il parle. Pour l’écoute, la parole
constitue le sens du goût et l’œil est le sens de l’odo-
rat ; c’est entre les deux mondes.
Ainsi, lorsque tu lèves les coudes et places les
bras et les mains à l’horizontale, tu poses la parole

73
L e sens de l’ouïe

et le monde de la parole. Quand tu poses le genou par


terre, tout se dégage en toi. Et en posant les mains sur
le sol, tu touches la Mère et tu te nettoies. Tu lis avec
tes mains le message de la Mère et tu remontes pour
tout purifier. De nouveau, tu écoutes ce que la Mère
te dit. »

Troisième arcana des esprits de l ’ ouïe

(1) (2) (3)

(1) Lève les bras, coudes pliés, mains à l’horizontale.


(2) Forme la naissance d’une vasque, mains ou-
vertes sous ton menton.
(3) Forme une coupe avec tes bras

«  (1) Je forme le diapason (2) de la grande (3) écoute.


Que résonne en moi la mélodie des mondes. »

Parole magique

«  (1) Que le limité (2) accueille l’illimité (3) et soit harmonie avec lui
afin que l’infini entre dans les mondes en devenir
et leur confère une âme. »

74
Les arcanas de l’ouïe

(1) (2)

(1) Tourne la tête vers la gauche.


(2) Tourne la tête vers la droite.

«  (1) Sagesse. (2) Sagesse. »

Parole magique

«  (1) Au-delà du temps et de la limite,


je veux retrouver ma famille, (2) mon chemin d’éternité,
ma tradition, mon pays, mon foyer. »

(1) (2)

Redescend les bras à l’horizontale, paumes vers le


ciel.

75
L e sens de l’ouïe

Parole magique

«  (1) C’est avec cette âme de lumière


qui me parle et me nourrit
que je veux écrire sur la terre (2) le livre de la vie. »

Après avoir enseigné ce troisième arcana, Olivier


Manitara donna quelques explications quant à sa si-
gnification ésotérique.
« Le premier arcana touchait l’écoute de ce que tu
es dans les actes concrets de ta vie, le deuxième tou-
chait l’écoute dans ce qui t’entoure et te féconde en
permanence, et celui-ci touche l’écoute d’un monde
supérieur et du ciel dans ta vie. On a alors la totalité
des mondes.
Par ce mouvement, tu formes une coupe. Tes bras
sont les deux colonnes du temple : la colonne noire
et la colonne blanche, la résonance. Tu formes le dia-
pason, qui te met en résonance avec les mondes. Tout
doit passer par le diapason. Pour savoir si la parole
est bonne, tu te tournes d’un côté et tu prononces
celle-ci, qui doit résonner ; tu fais la même chose de
l’autre côté. Et tes oreilles doivent être protégées par
les paroles que tu prononces et par les organes que tu
mets comme des gardiens aux frontières.
Qu’est-ce qui est écrit pour toi dans le ciel, c’est-à-
dire dans un monde supérieur ? Tu dois entrer dans

76
Les arcanas de l’ouïe

l’écoute attentive pour entendre les fragments de ton


devenir.
Si tu veux entrer dans les mondes des Dieux, tu
dois développer d’autres qualités et capacités. Tu dois
t’orienter différemment. Tu dois t’éveiller à ce que tu
veux et entrer dans le centre de ton être, dans le pro-
fond, l’intime pour tisser des alliances supérieures et
trouver la force de modifier les écritures actuelles qui
te conduisent vers un certain monde. Si tu veux une
autre destinée, il te faut une autre écoute, une autre
écriture céleste, une autre atmosphère et d’autres
alliances.
La sagesse te donne la possibilité d’inscrire ta
vie dans un monde supérieur, pas supérieur dans le
monde de l’homme mais dans le monde des Dieux.
Dans le monde de l’homme, il y a un supérieur et un
inférieur. Il y en a qui mangent dans les poubelles et
d’autres dans les grands restaurants. Mais le monde de
l’homme reste limité à la mort alors que le monde des
Dieux, c’est l’immortalité, car la parole est éternelle.
La sagesse des hommes est limitée à la mort alors
que la sagesse des Dieux entre dans l’éternité. Elle est
éternelle et permet de vivre dans l’éternité. »

77
L e sens de l’ouïe

A rcana des génies de l’ouïe

(1) (2)

(3)

(1) Lève les bras, les coudes pliés et les doigts se


touchant.
(2) Forme une coupe avec tes mains sous ton menton.
(3) Étends tes bras à l’horizontale, légèrement au-
dessus des épaules, mains tournées mi vers l’avant, mi
vers le sol.

«  (1) Toute forme d’existence (2) a une note musicale.


(3) Tout autour de moi, il y a le monde du silence. »

Parole magique

«  (1) J’éveille et (2) j’active (3) le son pur et vivant…

78
Les arcanas de l’ouïe

(1) (2) (3) (4)

(1) Tes mains, légèrement au-dessus du niveau hori-


zontal, sont tournées mi vers le ciel, mi vers la terre.
(2) Ramène les bras au-dessus de ta tête, les mains
légèrement espacées.
(3) Puis, réduis l’espace entre tes mains jusqu’à ce
qu’elles se touchent.
(4) Descends les mains à l’horizontale devant tes
yeux.

«  (1) En lui, (2) il y a le grand bruit,


(3) la grande confusion du monde des hommes.
Tout est mélangé : l’harmonie, la dysharmonie,
la sagesse, la bêtise. Je veux apprendre à m’orienter,
à me poser (4) et à devenir stable dans ce monde
afin de percevoir ce qui est derrière les sons
et me poser dans la sagesse supérieure
par mes pieds, mon œil
et mon écoute de la musicalité de la sagesse divine. »

79
L e sens de l’ouïe

Parole magique

« … (1) de mon âme (2) et de mon corps.


(3) Que naisse la subtilité…

Lorsque tu prononces la parole magique, va direc-


tement au mouvement A, sans faire les mouvements
intermédiaires.

Étends les bras devant toi, légère-


ment au-dessus de ta tête.

« Ma vision dans les mondes subtils


de l’écoute. »

Les bras gardent la même position.


Les pouces et les index sont joints.

« J’attrape une pensée-vérité


qui est en affinité avec mon être. »

(A)
Parole magique

… sacrée...

80
Les arcanas de l’ouïe

Lorsque tu prononces la parole magique, va direc-


tement au mouvement B, sans faire les mouvements
intermédiaires.

Ramène tes mains, pouces et index toujours joints,


devant tes yeux.

« Je la regarde.
Est-elle éternelle ou mortelle ? »

(B)

En ouvrant les bras, ramène tes mains, index et


pouces toujours joints, de chaque côté des oreilles.

81
L e sens de l’ouïe

Pouces et index ne sont plus joints. Tu effectues


maintenant un mouvement de va-et-vient avec tes
bras.

« Je la conduis près de l’oreille


et je la place dans les deux colonnes du diapason.
J’écoute la résonance avec l’Enseignement
et la sagesse impersonnelle des Dieux.
Tout ce que j’entends agit en bien ou en mal.
Je m’éveille et je l’entends.
Si la mauvaise note se fait entendre, que tout se
ferme. »

Parole magique

… qui rejoint et réjouit la symphonie des Dieux.

82
Les arcanas de l’ouïe


Tu finis ce mouvement de va-et-vient, les bras


de part et d’autre de la tête, les mains au niveau des
oreilles.

Parole magique

Force et beauté, comme nourriture…

Pose tes mains l’une sur l’autre,


au niveau du cœur, sans toucher ta
poitrine.

« Je me discipline.
Je ne prononce pas
ce qui n’est pas en accord
avec le diapason et les deux colonnes
qui gardent l’entrée du temple. »

Parole magique

… pour les Dieux en tous les mondes. »

83
L e sens de l’ouïe

Tends les bras vers l’avant, paumes des mains vers


le haut, dans une intention d’offrande.

« Je fais l’offrande à l’œil du Maître. »

Parole magique

« Hommage au Père, à la Mère,


à leur union bienheureuse. »

Olivier Manitara élabora sur ce troisième mouve-


ment des génies tandis que ses élèves notaient, menta-
lement ou sur le papier, les clés de cette initiation du
sens de l’ouïe.
« Il y a dans cet arcana l’idée de t’éveiller et de
regarder le bruit, la confusion, le mélange, d’essayer
de percer le voile, et puis d’ouvrir. Après, tu attrapes
une pensée qui est en rapport avec toi et tu la conduis
entre les deux colonnes, dans le diapason, pour

84
Les arcanas de l’ouïe

qu’elle vibre. Tu regardes si elle est en harmonie avec


la musicalité du monde. Si elle n’est pas en harmo-
nie, tu dois te discipliner et l’enlever. Ce diapason,
c’est la clé.
« Ne fais pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas
qu’on te fasse » n’est pas une loi morale, c’est une
science sacrée d’harmonique et de diapason. L’homme
dans le diapason qui fait résonner le sens de l’ouïe et
qui s’accorde avec le cosmos ou avec la cacophonie du
monde de l’homme chante le OM pour se relier au
soleil et à la terre. Le soleil, c’est la vibration oreille-
œil, et la terre, c’est la résonance, l’écho.
Sache qu’un jour tu vas tout donner. Tu dois sa-
voir à qui. Tu dois savoir qui tu honores dans la vie
car si c’est quelque chose de grand, tu auras la force,
tu seras prêt à faire des efforts, mais si tu n’honores
pas quelque chose de grand, tu te laisseras aller et tu
abdiqueras ta vie. Ce sont des clés. »

A rcana de l’égrégore de l’ouïe


L’égrégore du sens de l’ouïe, c’est la Sole, qui est
la Divinité de tout ce qui écoute dans l’homme.
Pour cet arcana, il n’y a pas eu de paroles symbo-
liques de prononcées.
La parole magique est à prononcer durant tout le
mouvement.

85
L e sens de l’ouïe

Olivier Manitara a transmis des savoirs subtils


dans sa description très détaillée de cet arcana.
Il expliqua la première série de mouvements en
disant :

« Le monde sombre veut attraper la Sole. Elle se


faufile partout, elle danse, sans qu’on la voie. Elle se
cache car elle veut être invisible. Le monde sombre
veut la rendre apparente pour l’attraper et lui voler
son savoir. »

Trace des 8 dans l’air avec tes bras à l’horizontale


de chaque côté.

86
Les arcanas de l’ouïe

Pose le genou gauche à terre tout en continuant le


mouvement des bras.

« Elle contient le secret de l’invisibilité qui est lié à


la subtilité de la musique, à l’harmonie céleste. »

Ainsi, à genoux, penche-toi vers l’avant, en conti-


nuant le mouvement des bras.

« Elle se cache dans le sable. »

87
L e sens de l’ouïe

Relève-toi, en continuant le mouvement des bras.


Lève les bras vers le haut, en continuant de faire de
petits 8.

« Je me présente comme une sole devant les


mondes supérieurs.
Alors ils me reconnaissent comme un amoureux
de Dieu et un récepteur de ce qui ne doit pas être
dévoilé. »

Joins les mains.

« Le mystère doit être vivant du se-


cret. J’apprends à tenir ma langue. »

88
Les arcanas de l’ouïe

Rouvre les mains, paumes vers le sol.

« Je libère la Sole dans les mondes sacrés et in-


visibles, là où aucune intelligence sombre ne peut
l’attraper. »

Parole magique

« Je suis le gardien du mystère sacré.


Jamais le monde divin ne doit être révélé
à l’intention de celui qui veut profaner et détruire. »

Une fois ce dernier exercice transmis, les partici-


pants se rassirent pour continuer à écouter attentive-
ment les enseignements du Maître et essayer de com-
prendre les clés qu’il leur transmettait pour réussir
leur formation.
« C’est le mouvement de la Sole. Tu descends et
tu t’enterres dans le sable, puis tu remontes vers la

89
L e sens de l’ouïe

surface de l’eau. Là, tu libères la Sole dans le soleil et


tu la rends invisible.
C’est un arcana de protection. Il y a une force qui
est là, tout autour et même en toi, qui veut attraper la
Sole pour la prendre et la voler. Toi, comme tu veux
garder pur le monde divin, tu le protèges. Tu protèges
le monde divin dans ton eau et tout autour de toi. Tu
es vigilant et tu le caches dans la terre, dans la Mère,
au plus profond. Tu caches la parole divine dans le
sol et tu ne dis pas les secrets.
Ensuite, tu ne la laisses pas à l’abandon ; tu l’ac-
compagnes jusque dans le soleil en la protégeant. Là,
dans le soleil, le « seul œil », où la parole divine de-
vient invisible pour le prédateur, tu la libères. C’est
tout un monde : tu protèges les paroles de Dieu. Tu
n’en fais pas ce que tu veux, tu ne prononces pas le
Nom de Dieu en vain.
Quand tu fais ce mouvement, tu empêches d’en-
trer dans ta tête toutes ces forces qui veulent t’emme-
ner dans leur monde de clairvoyance et de contact
avec les mondes spirituels pour voler l’âme. Tu es en
permanence dans la protection.
En Égypte, dans l’initiation des prêtresses d’Isis,
on enseignait aux initiées ce mouvement des bras qui
caressent l’air, qui nettoient les atmosphères. On leur
apprenait à méditer en entrant dans les mouvements
des éthers. Le fait que les bras soient en mouvement
faisait en sorte que la tête était fixée dans la clarté du

90
Les arcanas de l’ouïe

soleil et ne pouvait pas voyager et se faire attraper par


les mondes de la distraction et du rêve. Les mondes
qui voulaient attraper la tête étaient empêchés d’agir.
Ces prêtresses restaient ainsi conscientes et claires
durant des heures, où elles s’entraînaient à la médita-
tion ; rien ne pouvait entrer à l’intérieur de leur tête.
Si parfois ces initiées sortaient de leur concentration,
elles demeuraient tout de même dans le mouvement,
dans le sacré, dans la protection, et rien ne pouvait
pénétrer en elles. C’est l’eau de Gabriel qu’elles acti-
vaient ainsi en permanence.
Avec le temps, on a fini par les représenter avec
des ailes, avec des bras ailés parce qu’elles nettoyaient
et protégeaient les éthers. Elles étaient dégagées et
elles ont ainsi découvert des secrets : les secrets du
cœur, de l’eau, du goût, des mondes supérieurs, de
l’odorat, de l’écoute... Toute cette sagesse était liée à
la Sole mais aussi à l’oiseau, le faucon Horus.
Ainsi, les représentations d’Anges gardiens avec
des ailes ont pour origine ces prêtresses égyptiennes
qui étaient les gardiennes des Mystères sacrés. »

91
L e sens de l’ouïe

Ainsi s’acheva cette conférence sur le sens de


l’ouïe. Les Esséniens remercièrent, dans le silence du
cœur, celui qui venait leur enseigner tous les jours,
alors que le soleil était au zénith, pour les aider à che-
miner vers la sagesse.
Le Maître se retira, mais son travail n’était pas
terminé. Tandis que ses élèves retournaient dans la
nature pour se concentrer sur leurs sens, il allait, lui,
travailler à capter des mondes supérieurs, par l’art de
la théurgie, les messages que les Dieux voulaient trans-
mettre à tous les pèlerins sur le chemin de la Lumière.

92
Dialogue théurgique
avec la S ole

L
a théurgie est l’héritage du monde antique.
De la civilisation de l’Égypte des Pharaons
en passant par la Grèce et l’Italie de Numa,
la théurgie est omniprésente. Elle crée la
culture, dirige les peuples, organise les cités. La théur-
gie n’est pas l’art de créer les Dieux, comme l’on dit
certains qui ont mal interprété les arcanes des temples,
elle est plutôt l’art d’entrer en communication avec
l’intelligence supérieure des Dieux et d’incarner ceux-
ci sur la terre.
La théurgie peut se définir comme la science des
théurges, ceux qui connaissent les secrets pour appe-
ler les Dieux et les incarner dans la pureté et la véri-
té. Dans la pratique de la théurgie, l’homme correc-
tement préparé devient un intermédiaire conscient
entre l’invisible et le visible. Ainsi, il peut équilibrer
les mondes. Il coopère avec les Dieux, devient leur
intermédiaire conscient et réalise leurs œuvres sur la
terre pour le bien de tous.

93 Retour au sommaire
L e sens de l’ouïe

Travaillant sur le sens de l’ouïe, Olivier Manitara


découvrit que l’égrégore et le hiéroglyphe qui incar-
naient ce sens dans la nature était la Sole. Ce secret
était connu des anciens sages et des Écoles des Mys-
tères antiques. Au moyen des rites sacrés de la théur-
gie, il entra en dialogue avec la Divinité de la Sole
afin d’apporter aux Esséniens un enseignement qui
permettrait aux générations futures de comprendre
certains mécanismes de la vie. Ce dialogue fut trans-
mis le lendemain aux élèves assemblés pour travailler
leurs sens.

Le message de la S ole
« L’homme a fait de grands dégâts. Il a pollué
la terre, les océans, les mondes subtils, et il s’est
même pollué lui-même par son inconstance et son
irresponsabilité.
Bien souvent les hommes rejettent la faute sur
l’autre et entrent en guerre entre eux, se polluant
mutuellement et augmentant toujours plus la force de
destruction dans le monde.
Où est le respect de la grande sagesse du Père et
de la Mère dans l’homme ?
Nous, la Sole, nous n’avons plus de sable où nous
réfugier, car ce qui était sable est devenu quelque
chose qui tue.

94
Dialogue théurgique avec la S ole

Nous ne voulons pas vraiment nous unir avec


les hommes, tout simplement parce que l’homme
ne porte plus aucun organe correspondant à notre
essence, à notre réalité en lui, en nous et dans les
univers.
La Sole porte le respect du caché, le sens du sacré.
Cela doit être vivant dans l’homme mais aujourd’hui
celui-ci a perdu ce sens. Il ne connaît plus le silence
et la vie intense, la communion avec une intelligence
supérieure à travers le silence. Il parle de tout, dévoile
tout, faisant l’inverse de ce que Jésus, un Fils du So-
leil, avait recommandé : « Ne donne pas de perles aux
pourceaux. » L’homme donne toutes les perles, le pré-
cieux de la vie, à la déchéance et à la mort.
Les êtres qui vivaient pour le sacré, qui proté-
geaient l’intelligence divine, qui maintenaient les
commandements et les lois ont été bafoués, conduits
dans la faiblesse.
Les hommes se réjouissent de dire que tout a été
découvert, révélé, et pourtant la transmission de la
sagesse a rendu les hommes encore plus bêtes.
Tout a été profané et c’est aujourd’hui la terre
entière qui est polluée. L’océan est en train d’être
détruit.
Nous ne pouvons absolument plus nous appro-
cher des hommes. Leur eau est devenue un monde
où aucune circulation, aucun échange n’est possible.
Et même si nous arrivons à passer l’eau pour nous

95
L e sens de l’ouïe

approcher de l’homme, il n’y a plus rien de sacré en


lui, plus de sable, plus d’organes pour pouvoir trans-
mettre la grande sagesse et le chemin. Les perles ont
été données aux pourceaux.
Tous les hommes sont devenus capables de parler
de la Lumière et de révéler les grands mystères mais
lorsque les paroles sortent de leur bouche, c’est la ma-
gie noire qui glorifie, idolâtre et adore leur dieu, qui
est un inventeur, un menteur, un voleur.
Nous disons aux hommes qu’une prise de
conscience, qu’une remise en question et qu’un
grand travail sont à faire. Si cela n’a pas lieu, tout ce
qui aurait pu permettre à leur vie d’entrer dans un
monde supérieur sera détruit. Il faut impérativement
réapprendre à cultiver le sens du sacré et la volonté de
préserver ce qui est essentiel, pur et vrai.
Tant que les hommes, par leur bêtise, leur désir
d’exister dans un monde faux, d’avoir une identité,
une personnalité, utiliseront la parole en vain et don-
neront tous les trésors de leur vie à ce menteur, ils
feront de leur avenir une vase dans laquelle ils ne
pourront plus eux-mêmes se cacher.
Sachez que je n’ai pas de respect pour l’homme
contemporain, que je ne cultive pas une attitude ai-
mante et compréhensive vis-à-vis de lui. »

Olivier Manitara demanda alors à l’être de la


Sole :

96
Dialogue théurgique avec la S ole

« Nous avons reçu des Anges un enseignement qui


nous dit que tu es lié à l’oreille et à la faculté d’écouter
et d’entendre. Dans nos temples, nous pratiquerons un
mouvement pour nettoyer et ouvrir notre sens de l’ouïe
afin de cheminer vers l’intelligence supérieure du Soleil.
Est-ce juste ? Acceptes-tu que nous t’invoquions par ce
mouvement ? »

La Sole répondit :
« Je respecte les Anges et je comprends le savoir
qu’ils t’ont transmis. C’est une ancienne sagesse pour
une ancienne humanité qui n’est plus aujourd’hui.
Peut-être reviendra-t-elle à travers les Esséniens ? Je ne
le sais pas.
Je vais être honnête avec toi : tant que les Essé-
niens feront ce mouvement inconsciemment, l’égré-
gore du sens de l’écoute ne viendra pas dans l’homme.
Le mouvement n’est qu’une clé. L’homme doit se pré-
senter à la porte en étant correctement préparé. Être
préparé, c’est savoir ce qu’est le sacré et le secret.
Si un homme pratique le mouvement comme s’il
mangeait une pomme, il n’aura pas plus qu’une satis-
faction, qu’un dégagement, qu’un mieux-être. Mais si
l’homme veut entrer sur un chemin de Lumière, il
doit porter en lui la vertu correspondante qui condui-
ra le mouvement jusqu’à la divinité.
Aujourd’hui, la Sole est morte pour l’homme et
la sagesse que j’ai transmise dans l’ancienne tradition

97
L e sens de l’ouïe

ne veut plus rien dire car l’homme a donné sa vie à


la mort.
Malgré la pratique du mouvement de l’égrégore
du sens de l’écoute, cet égrégore ne s’approchera que
de celles et ceux qui cultiveront le sens du sacré et du
secret.
Les hommes doivent apprendre à ne pas par-
ler lorsqu’ils ne savent pas, car la parole est un fruit
portant semence qui doit être transmis uniquement
lorsqu’il est parfaitement constitué et apte à remplir
son rôle de nourrir la vie et de porter la graine de la
Tradition en une bonne terre. Les hommes doivent
parler de ce qu’ils savent, de ce qu’ils ont vécu, expéri-
menté, de ce qu’ils vivent et de ce que leur conscience,
leur Ange et leur âme leur ont confirmé. Ils ne
doivent pas répéter ce qu’ils ont entendu afin de ne
pas bafouer la magie de leur âme, de leur cœur, de
leur conscience, des mots et de tout ce qui est vivant.
L’homme doit apprendre le respect des mondes
invisibles. Il doit se désolidariser de l’humanité
contemporaine qui, dans son ensemble, considère les
mondes invisibles comme un vague amalgame de divi-
nités, d’entités du bien et du mal. Tout est mélangé,
dans la confusion, c’est une abstraction, une supersti-
tion, un immense bazar.
Dans l’ancienne tradition, lorsque les Fils du So-
leil régnaient et guidaient les hommes, vivait l’alliance
avec la Sole. Ceux qui en recevaient la sagesse étaient

98
Dialogue théurgique avec la S ole

des prêtres et des prêtresses qui apprenaient la valeur


du silence et du contrôle de la parole. Jamais ils ne
prononçaient un mot sans qu’il ne soit vrai, chargé de
sens, d’intelligence, de force, sans qu’il ait une âme
reliée à la grande Âme, au grand cercle du Soleil, des
sages, de l’univers. Ils savaient exactement d’où venait
le mot prononcé et où il devait aller, quelle était sa
mission. Tout était pensé et clair car les sages savaient
guider leur destinée et protéger le Bien du Père et de
la Mère.
Ils n’étaient pas des êtres inconscients mais ils
étaient éduqués pour être sages et responsables de
tout ce qu’ils mettaient au monde. Ils cultivaient un
profond respect pour le secret sacré, pour l’omnipré-
sence de la Lumière angélique dans le secret, dans le
silence. Ils savaient que derrière chaque chose, chaque
être, chaque mot, chaque expression et manifestation
de la vie, il y avait un monde vivant, magique, uni-
versel. Aujourd’hui, les hommes n’y ont plus accès
car ils ont pollué les mondes invisibles et les mondes
des Dieux de tous leurs concepts erronés, de leurs
croyances superstitieuses, de leur psychologie, de leur
inconscience et de leur total irrespect.
Les hommes ont tellement perdu le sens de l’intel-
ligence, de la vie, des choses, qu’ils ne savent même
pas faire la différence entre la bonté et la gentillesse.
Ces vertus, ces mondes ne vivent plus avec eux. Les
hommes ne peuvent plus transmettre la semence de

99
L e sens de l’ouïe

vérité qui permet à ces mondes de vivre à travers les


siècles et de protéger la vie. Ils répètent sans vivre,
sans savoir, sans être, pensant que des dieux abstraits
planant au-dessus d’eux vont prendre soin de leur des-
tinée et qu’en ayant l’attitude, la parole, le geste su-
perstitieux, ces mêmes dieux vont venir en eux pour
leur créer un corps. Comment un Dieu de la Lumière
pourrait bénir celui qui éteint tout ce qui est intelli-
gent, sage et vivant ?
La vie véritable est un lien vivant qui unit sans
aucune séparation un monde supérieur d’éternité,
l’âme, la conscience, la vie dans le corps, le corps lui-
même et la terre. »

Après avoir lu ce message empli de sagesse, Oli-


vier Manitara fit une conférence dans laquelle il com-
menta le dialogue théurgique avec la Sole, tel qu’il le
comprenait.
« La Sole fait un lien entre nous et elle. Elle nous
dit qu’elle se cache dans le sable, mais que nous aussi,
nous devons nous cacher de certaines forces, que si
nous ne savons pas nous cacher, nous serons dévorés.
Elle nous dit aussi que les êtres qui vivaient dans
le sacré et qui maintenaient les commandements et
les lois ont été bafoués et conduits dans la faiblesse.
Il doit en effet toujours y avoir un certain nombre
d’humains qui restent purs pour être l’organe de la
sagesse dans l’humanité, sinon, tout s’éteint.

100
Dialogue théurgique avec la S ole

C’est notre rôle à nous, les Esséniens, que la Sole


définit ici. Dans les temps anciens, les forces sombres
ont volé les secrets cachés dans les lieux sacrés pour se
servir de la puissance et du pouvoir des Dieux et ont
ainsi affaibli la sagesse sur la terre.
La Sole, c’est l’oreille de l’homme, l’oreille qui se
cache à l’intérieur, le sens du sacré, du respect. Elle
nous a décrit le processus de l’écoute : tu dois écouter
dans le Soleil, ton eau doit être pure, et ce que l’on
te dit, tu dois le garder précieusement dans le sable,
c’est-à-dire caché à l’intérieur de toi, sans le révéler,
jusqu’à ce que tu puisses l’incarner, que ce soit vivant,
que tu aies tout entendu et tout construit dans un
corps. Alors, tu dis la parole et la parole est vérité, et
personne ne peut la voler.
Saint Jean a dit : « La Lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne l’ont pas saisie. » (Jean 1:5) Les té-
nèbres, c’est le corps physique. Les ténèbres n’ont pas
saisi la Lumière car le corps de ténèbres protège des
ténèbres ; les ténèbres dans l’homme protègent des
ténèbres à l’extérieur. C’est dans les ténèbres que la
Lumière doit venir quand elle vient sur la terre car
c’est ainsi qu’elle est préservée.
Les ténèbres sont incontournables, mais elles
doivent êtres maîtrisées dans le corps. Et on ne doit
pas dire la parole tant qu’elle n’a pas un corps. Tu
dois te construire un corps de sagesse et pas un corps
de bêtise. Si tu t’es servi de ton corps pour magnifier

101
L e sens de l’ouïe

le Verbe divin dont la sole fait partie, dont l’arbre fait


partie, alors, effectivement, tu auras la sagesse.
La Sole dit aussi : « L’homme a fait de grands dé-
gâts. Il a pollué la terre, les océans, les mondes subtils,
et il s’est même pollué lui-même de son inconstance
et de son irresponsabilité. »
C’est un constat, une vérité. Nous sommes sur
cette terre comme des pèlerins, des voyageurs qui
ne sont que de passage. La première règle à respec-
ter est de voyager léger. La deuxième est que tu es un
visiteur, tu n’es pas chez toi, alors, respecte ceux qui
t’accueillent et profite de la vie. Personne ne te veut
de mal, il n’y a que des amis. Parle avec les êtres, les
animaux, les arbres, les pierres, la terre…
Si l’ours te dit : ‘‘Ne t’approche pas de cet endroit,
c’est ma réserve de miel’’, passe ton chemin, ne fais
pas la guerre contre lui car tu n’es pas chez toi. Tu
n’as pas à prendre ce qui ne t’appartient pas, tout
n’est pas forcément pour toi.
Nous oublions parfois que nous ne sommes que
de passage sur cette terre, que notre corps n’est qu’un
véhicule. Nous sommes une âme et nous venons d’un
monde céleste. Quand nous entrons le matin dans
notre corps, nous revenons de notre patrie originelle :
le Soleil, la Lumière. Nous sommes des pèlerins de
Lumière, des marcheurs, et en marchant, nous por-
tons un monde au-dessus de nous.

102
Dialogue théurgique avec la S ole

Nous avons été dépossédés de notre vraie nature


de pèlerins, d’âmes en chemin, d’êtres qui viennent
dans un pays qui ne leur appartient pas. Nous posons
le pied sur le sol et nous repartons aussitôt. Comme
un papillon, nous devons marcher léger, sans bagage,
sans rien prévoir, avec une grande confiance.
La Sole mentionne : « Nous, la Sole, nous n’avons
plus de sable où nous réfugier, car ce qui était sable
est devenu quelque chose qui tue. » L’homme a dépos-
sédé la Sole de sa terre, de sa vie. L’homme a dépos-
sédé, alors il sera possédé. Notre ciel a été possédé par
cet être qu’est l’usurpateur. Il est là, omniprésent, et
il nous attend. Et même quand on dit « Dieu », « sa-
gesse », « harmonie », « paix », il entre dans la parole
et s’en empare.
Tout lui appartient parce qu’on lui a tout donné.
On n’a plus rien et on n’est plus rien. On est une
sorte de parasite sur la terre : tous les êtres se plaignent
de nous, nous sommes la maladie du monde. C’est
nous, les hommes, qui sommes en train de détruire la
planète et personne d’autre.
Mais, en réalité, ce n’est pas notre nature, c’est un
monde qui s’est greffé sur nous. Nous sommes des
êtres d’amour et de bonté. Notre essence est le bon-
heur. L’homme ne veut faire de mal à personne. Si
nous avons fait de tels dégâts, c’est que nous ne diri-
geons pas nous-mêmes nos vies : nous nous sommes

103
L e sens de l’ouïe

laissé posséder par des intelligences supérieures qui se


sont servi de nous pour établir leur domination sur le
monde1.
L’homme est complètement inconscient de cette
intelligence qui l’emmène là où il ne veut pas aller.
C’est à cela que Jésus faisait référence quand il a dit à
saint Pierre : « En vérité, en vérité, je te le dis, quand
tu étais jeune, tu attachais toi-même ta ceinture et
tu allais où tu voulais. Mais quand tu seras vieux, tu
étendras tes mains, et un autre attachera ta ceinture,
puis il te conduira là où tu ne voudras pas aller. »
(Jean 21:18)
Quand tu étais jeune, tu étais libre, un pèlerin
sans bagages. Tu faisais tout ce que tu voulais, vivant
en conformité avec ta nature. Tu vivais et tu saluais ;
tu étais dans l’hospitalité et le respect. L’autre n’était
pas mauvais, tu n’en avais pas peur parce que tu étais
dans les lois divines. Tu n’étais pas venu pour être un
voleur sur la terre, pour tout prendre et déposséder
les êtres de ce qu’ils ont. Mais maintenant que tu es
vieux, si tu as dépossédé les êtres, tu seras dépossédé.
Celui qui frappe par l’épée, périra par l’épée. Si on a
dépossédé la Sole de son royaume, nous serons nous
aussi dépossédés de notre royaume. »

1 - À ce sujet, consulter le livre du même auteur Qui gouverne le


monde ?, paru aux Éditions Ultima et Cœur de Phénix.

104
Dialogue théurgique avec la S ole

Ainsi s’acheva cette conférence sur le sens de


l’ouïe. La Sole est la gardienne de la pleine dimension
du sens de l’ouïe en tout être. Pour purifier l’ouïe et
retrouver sa pleine dimension, on doit non seulement
pratiquer les arcanas de l’ouïe, mais également en-
trer en résonance avec son égrégore en méditant son
message et en intégrant en soi la sagesse de cet être
extraordinaire.

105
Dans l’océan de la sagesse

L
e sens de l’ouïe est lié à la vertu de la sa-
gesse. En septembre 2003, Olivier Manita-
ra a transmis un magnifique enseignement
oral au sujet de la sagesse, dont voici un
condensé. Cet enseignement peut être une source de
méditation pour l’élève qui souhaite s’approcher de
l’Ange de la Sagesse et, par le fait même, de l’initia-
tion au sens de l’ouïe.
« Dans la vie, c’est la sagesse qui doit nous gui-
der mais sache qu’il n’y a pas de sagesse à l’extérieur
de toi. Personne ne peut te donner la sagesse, elle est
en toi. La sagesse, c’est ton expérience, c’est toi tout
entier. Si tu t’acceptes et si tu acceptes le monde dans
la vérité, tu es sage et tu sais tout ce qu’il faut faire
pour vivre.
La sagesse emplit tout. Elle est grande et sans li-
mites. Elle est un fleuve qui vient du petit, car il y
a quelque chose de petit en nous, et qui va vers le
grand, l’océan de Dieu, ce qui baigne tout, nourrit

106 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

tout, emplit tout, ce qui est la bénédiction pour tout.


La sagesse, c’est l’océan cosmique, la totalité de tous
les êtres. Et quand tu es dans la sagesse, tu es dans cet
océan cosmique, car le petit contient le tout et le tout
contient le petit.
Tu peux imaginer cette sagesse qui serpente : c’est
ta vie. Il y a un être derrière cette sagesse car rien n’ap-
paraît de rien. Et cet être a un but en s’approchant de
toi : conduire tous tes centres, tout ce qui est en toi
vers Dieu. Cet être te dit : « Si tu aimes la sagesse, si
tu attires la lumière du savoir, de la pensée vivante en
toi, je viendrai en toi, je te bénirai et je conduirai tout
ce qui est en toi vers Dieu. »
Il faut aller vers la Lumière et vers Dieu. Dieu,
en réalité, est la chose la plus facile, la plus naturelle
à atteindre ; c’est la nature, ce qui est vrai, ce qui est
partout. Sois décidé à conduire toutes tes énergies
vers le plus haut, vers la cime, et à vivre en haut tout
en vivant aussi en bas.

L a sagesse : un pain quotidien


La Lumière de la sagesse est le trésor de la vie.
Pour faire grandir la sagesse dans ta vie, tiens-toi dans
le centre parfait de l’ouïe, qui est l’organe qui per-
met de se créer un corps. Construis-toi un corps de
sagesse dans la simplicité. La sagesse n’est pas com-
pliquée, elle n’est pas complexe ; elle est la simplicité

107
Dans l’océan de la sagesse

même. C’est comme faire du pain : il faut un peu de


farine, un peu d’eau, un peu de sel et de l’amour.
La sagesse tout entière est dans le pain : la simpli-
cité même, tandis que pour obtenir le savoir, il faut
faire un plat compliqué, avec beaucoup d’ingrédients
qu’il faut aller chercher dans toutes les parties du
monde. Il faut un savoir-faire et des années d’étude. Il
faut tout un tas de choses, et plus on avance, plus on
va vers le savoir, plus il devient compliqué et plus le
monde est complexe.
Le pain, c’est simple, et telle est la sagesse de la
vie. La sagesse est comme le blé qui pousse tous les
jours un peu plus : il est lui-même. Tous les jours,
entre à l’intérieur de toi, tranquille et simple. Dieu
a tout mis à l’intérieur de toi. Tu n’as besoin de rien
d’autre que de toi-même. Tout est en toi et tout ce
dont tu as besoin, tu l’as.
Tout ce qui t’arrive dans la vie, les joies comme les
échecs, est un message de Dieu qui te renvoie à toi-
même. Alors, entre en toi tous les jours, simplement,
naturellement, sans complications. Sois toi-même,
pur et clair. Grandis un peu plus chaque jour et ne
laisse pas un jour passer sans t’unir à la terre, à l’eau,
à l’air, au soleil et à toi-même au milieu, toi qui fleu-
ris vers Dieu.
Tous les jours, pousse, fleuris à l’intérieur et net-
toie toutes tes relations avec les autres, avec la nature

108
L e sens de l’ouïe

et avec le Divin. Penser à la divinité en toi et à celle


qui est autour de toi, telle est la sagesse. Ta maison
deviendra propre. Tu repeindras tous les murs en
blanc. Tu enlèveras tous les objets inutiles qui en-
combrent ton garage, ton grenier et toutes les pièces
de ta maison.
Alors, le Fils de l’homme viendra dans ta maison,
où tu auras dressé pour lui une table sur laquelle tu
auras déposé un pain. Lui, il viendra avec du jus de
raisin et ce sera une merveilleuse rencontre. Ce sera
l’amour, la simplicité, la vie pour le Tout. Ce sera l’in-
tensité en toi. Tu seras traversé par des courants. Tout
deviendra clair dans ta vie. Tu comprendras tout, car
la Lumière sera avec toi.
Quand tu boiras ce jus de raisin, tu seras dans la
Lumière, une Lumière que tu ne peux même pas ima-
giner, et tout te parlera ; tu seras un avec lui, tu seras
un avec toi. C’est la sagesse, le bonheur, la vie sur la
terre.
On nous a fait croire que la vie était compliquée,
que pour atteindre le bonheur, il fallait payer le prix.
On nous a fait croire que pour aller vers la nature,
il fallait traverser des parcs et payer. On a mis des
tickets, on a enfermé la nature dans du béton. On
nous a fait croire que pour aller vers Dieu, il fallait se
fouetter, il fallait aller dans des églises, obéir, respecter
l’autorité, s’incliner. Tout cela n’est qu’un mensonge

109
Dans l’océan de la sagesse

qui fait que l’homme ne peut pas aller vers lui-même.


Quel monde avons-nous créé et avons-nous laissé
créer ? Un monde où l’homme n’est pas dans le bon-
heur absolu quand il est en soi, tout seul, seul avec
Dieu, empli par la Lumière de l’Être véritable, nourri
par le pain de la vie qui délivre de la mort.
La mort, c’est la complexité, la division des cel-
lules, la séparativité, la désintégration. La vie, c’est
l’unité des cellules dans l’harmonie et le bonheur. La
vie, c’est d’être soi, un avec Dieu et un avec le Tout.
C’est la chose la plus simple, la plus naturelle et la
plus facile à réaliser, mais nous ne savons plus com-
ment vivre.
Alors, vide ta maison de tout ce qui l’encombre et
appelle la sagesse naturelle, le bonheur et la vie. Il suf-
fit juste de t’asseoir sur le sol, de tout poser et d’enle-
ver tout ce que l’on a mis en toi. Il suffit juste de te
calmer, d’être tranquille, décontracté, de ne plus rien
vouloir. Il suffit simplement d’être vrai, authentique,
authentiquement toi-même.
C’est comme creuser une source dans un champ
pour chercher de l’eau. Il faut être sensible et éveillé
pour la capter. Ensuite, il faut creuser. L’eau jaillit et
la vie devient belle. L’eau, c’est la vie belle. L’eau de
la vie est en toi. C’est elle qui a fait tes yeux parce
qu’elle voulait rencontrer la Lumière.
La vie est simple : un peu de farine, un peu d’eau,
un peu de sel et de l’amour… »

110
L e sens de l’ouïe

Le S erpent de la S agesse
Dans le cadre des Formations Esséniennes, l’élève
a la possibilité de réaliser l’Initiation au Serpent de
la Sagesse. En juillet 2008, Olivier Manitara avait fait
une conférence sur Salama, le grand Serpent blanc,
dont voici un résumé :
« Il y a en l’homme un serpent qui permet d’équi-
librer le monde, c’est le Serpent de la Sagesse. Ce
serpent, si tu lui demandes ce qu’est la sagesse, il te
répond : « C’est comme si tu étais au sommet d’une
montagne et que tu voyais un fleuve qui serpente dans
la vallée : c’est ta vie. À certains endroits, le fleuve se
rétrécit, tout devient rapide. À d’autres, il s’élargit et
tout devient calme. Et parfois, c’est la chute : tu te
demandes quand cela va s’arrêter. Puis ça s’arrête, ça
bouillonne un peu et ça repart.
Ça prend naissance dans une source, ça serpente
un peu et ça finit dans l’océan de la vie universelle.
Le soleil parle à cet océan et lui dit : « Viens là-haut. »
Et l’eau s’évapore et devient des nuages, elle vole dans
l’atmosphère. Puis elle retombe sur la terre, elle cir-
cule à l’intérieur de la terre et elle ressort comme une
source. Et de nouveau ça recommence… »
C’est la vie tout entière qui est décrite dans cette
métaphore : la naissance, la vie, la mort, une autre
vie sans corps, sans limites, sans frontières. Sans fron-
tières, mais à l’intérieur des frontières que tu as mises

111
Dans l’océan de la sagesse

toi-même avec tes pensées, tes sentiments, ce que tu


as fait de ta vie, qui devient universelle.
Le Serpent de la Sagesse te permet de voir ces
choses ; il serpente comme un fleuve. Il te montre
que dans la vie tu n’es que de passage. Ce corps, tu
l’as pris et tu le perdras. Si tu ne vis que pour lui, c’est
comme si tu étais un fleuve qui ne veut pas aller vers
l’océan ; tu cherches à mettre des barrages. Cela crée
des tensions, des crispations.
Quand tu as la sagesse, tes yeux ne voient pas que
ce monde, ils voient l’éternité. Ton nez, ton souffle
respire dans un autre monde. Tes oreilles entendent
des paroles qui parlent dans plusieurs mondes.
La sagesse est un corps d’immortalité qui se crée
par le sens de l’ouïe, par l’écoute de la sagesse.
La sagesse, c’est une vie grande, large et belle, ce
n’est pas une vie qui rétrécit au lavage, qui perd ses
couleurs. La sagesse est quelque chose qui grandit
en couleurs, en beauté, en émerveillement, qui pose
toute chose sur des bases solides.
La sagesse, c’est l’amitié, la bonté, le partage, le
respect, la victoire de tous les Anges, de tout ce qui
est vrai. »

112
Pythagore
et la musique des sphères

D
urant l’Université d’été, Nikos, un Essé-
nien grec venu se former au Québec,
posa à Olivier Manitara la question sui-
vante : « La musique des sphères qu’en-
tendaient les pythagoriciens, les initiés des anciens
Mystères grecs, qu’est-ce que c’était réellement ? »
Olivier apporta la réponse suivante, qui éclaira
tous les Esséniens.
« Pythagore est un être unique, exceptionnel,
d’une splendeur incroyable. C’est un grand Fils de
Dieu qui a rayonné la Lumière sur la terre. Il était
tout à fait étonnant, à la fois très concret et très subtil.
C’était un homme vraiment différent, particulier car
en lui vivaient deux mondes. Il est celui qui a donné
à l’humanité l’ésotérisme. L’exotérique est ce que l’on
voit, l’ésotérique, ce que l’on ne voit pas, le caché, le
mystère.
Pythagore a été initié en Égypte. Initié de haut
niveau, il était entré dans le monde des Archanges,

114 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

que l’on appelle la quatrième marche chez les Essé-


niens. Il était dans cette musique, dans ce monde des
Archanges, c’est-à dire les lois. Il a étudié les lois ; le
monde divin lui parlait à travers les mathématiques,
la géométrie, à travers tout ce qui est ordonné, et il
comprenait le monde divin à travers les lois. En cela,
il était vraiment un initié des Mystères d’Égypte.
En Grèce, il y a eu d’autres grands musiciens avant
Pythagore, dont Orphée. Orphée, tout comme Pytha-
gore, est allé découvrir les Mystères égyptiens. Quand
il est revenu en Grèce, il a apporté l’enseignement de
l’Égypte et il l’a donné au peuple. Il a pris la lyre, la
musique des sphères, la connaissance de la musique
et il a commencé à jouer de la musique devant le
peuple, et partout où il allait, il jouait.
Orphée avait compris la puissance des sons, le sens
de l’ouïe, et il a commencé à enchanter la Grèce. Il a
appelé les Dieux et il a fait venir un enchantement.
Il a composé de la musique et il a chanté pour les
pierres, pour les arbres, pour la nature, pour l’eau…
Quand les hommes ont entendu la musique d’Or-
phée, ils se sont calmés. Orphée a amené la musico-
thérapie, il a guéri les êtres, il a chassé les démons,
c’est-à-dire les pensées noires, chaotiques. Il a conduit
les êtres vers la beauté, vers l’art, vers l’esthétisme.
Il a travaillé dans les éthers, dans tout ce qui était
autour de l’homme, et il a dit aux hommes : « Voilà,
il y a la beauté, il y a la joie… » Orphée était beaucoup

115
P ythagore et la musique des sphères

axé sur la beauté, sur la joie de vivre, sur la poésie. Il


montait sur une pierre et il commençait à faire des
sons. Et après, quand il chantait, il déclamait des vers.
Mais ce n’était pas de la poésie, c’était en fait des in-
cantations. Il commençait à chanter et il prononçait
des incantations en appelant les Dieux : « Dieu de la
Joie, tu es la Joie, tu es le joyeux, tu pousses à travers
les fleurs… »
Quand les hommes entendaient les chants d’Or-
phée, ils étaient charmés, envoûtés, possédés par la
musique. Ils étaient emplis de cette musique et ils
devenaient joyeux, enthousiastes, même parfois un
peu hystériques. Alors c’étaient les chants, les danses,
l’amour, le vin et c’était la « belle vie »…
Orphée était un grand thérapeute. Il avait atteint
le monde des Anges, mais il ne vivait pas dans le
monde des Archanges, des grandes lois, comme Py-
thagore. D’ailleurs, il a très mal fini : toutes ces forces
qu’il avait excitées lui sont retombées dessus et il est
mort déchiré par les bacchantes1.
Pythagore, lui, a apporté une musique beaucoup
plus grande parce que cachée. Pythagore connaissait

1 - Les bacchantes étaient des femmes qui célébraient les Mystères de


Bacchus. Elles dansaient à demi nues ou couvertes de peaux de bêtes, thyrse
à la main, la tête couronnée de lierre, remplissant l’air de cris discordants.
Leurs fêtes, les Bacchanales, se célébraient en Grèce et en Égypte antiques,
tout comme à Rome.

116
L e sens de l’ouïe

les secrets. Il n’a pas voulu emmener le peuple vers


le monde divin, il a voulu préserver le monde divin.
Or, préserver le Divin, c’est le cacher, et ne jamais le
montrer, c’est l’ésotérisme.
Les pythagoriciens créaient des sons et ils écou-
taient la résonance que cela faisait dans leurs corps
et, ensuite, la résonance dans les mondes supérieurs,
dans le cosmos. Ils ont ainsi déduit des lois : les ma-
thématiques, la géométrie… C’étaient des savants qui
cherchaient à comprendre les grands mystères des
lois divines à travers les sons, les mathématiques, la
géométrie.
Ils ont apporté un bien incalculable à l’humanité.
La science moderne vient d’hommes comme Pytha-
gore, Socrate, Bouddha… S’il n’y avait pas eu ces êtres,
il n’y aurait pas la méthode scientifique aujourd’hui.
Ce sont des êtres qui ont amené une rigueur dans
la pensée, une clarté, un art de percevoir les choses.
Malheureusement, les hommes ont pris la sagesse
transmise par ces êtres et l’ont conduite vers le bas.
C’est pourquoi il faut cacher le monde divin, ce qu’a
su faire Pythagore. »

117
Les paroles des A rchanges

L’
Évangile Essénien est une source inépui-
sable de perles de sagesse. Voici à méditer
quelques paroles des Archanges sur le sens
de l’ouïe, le sens de l’écoute.

« Soyez posés sur la terre comme sur un être vivant.


Soyez calmes, à l’image de la profondeur de l’océan.
Soyez tranquilles, immobiles, écoutez-moi dans le si-
lence, mais ne soyez pas vides de projets, sachez exac-
tement ce que vous voulez dans la vie. »

Psaume 27 de l’Archange Ouriel

« Apprends à écouter ton âme, à lui parler. Ap-


prends à entrer dans le sommeil en voulant la rencon-
trer, la faire vire dans ta vie, communiquer avec elle.
Pense à ton âme comme à quelque chose qui est toi
dans un autre monde, qui peut te toucher, t’animer,
t’enseigner, te montrer d’autres orientations, d’autres

118 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

directions. Tu ne perdras rien, au contraire tu gagne-


ras le trésor de la Lumière, l’union avec un monde
plus vaste que ton corps physique. »

Psaume 65 de l’Archange Michaël

« Si vous êtes dans le tourbillon du monde, sachez


vous arrêter, écouter et regarder votre âme qui vous
dit ce que vous devez faire. »

Psaume 22 de l’Archange Michaël

« Dans toutes les situations de la vie, à travers tes


actions, tes aspirations, dans ce que tu entends, ce
que tu vois, efforce-toi de toujours te tenir dans un
état de réceptivité sacrée au plus haut et d’écouter la
voix du silence qui te parle à l’intérieur et te guide
vers la Lumière.
Le silence n’est pas un vide, une absence. Bien au
contraire, il est une plénitude, une activité intense au
sein d’une harmonie profonde. Il est la manifestation
d’une vie supérieure devant laquelle tu dois t’incliner
si tu aspires à y entrer. »

Psaume 23 de l’Archange Michaël

« La beauté pour l’homme, c’est d’être à l’écoute


du monde divin, de capter ses souhaits, sa volonté et

119
L es paroles des A rchanges

de s’unir à lui dans la pureté afin d’utiliser son pou-


voir créateur pour réaliser une œuvre sur la terre. »

Psaume 30 de l’Archange Michaël

120
Méditation
du sens de l ’ ouïe

L
a méditation, l’art d’éveiller l’esprit, est fon-
damentale dans le cadre des Formations Es-
séniennes. Voici une méditation pour com-
mencer à éveiller ton sens de l’ouïe dans les
mondes subtils.

Tiens-toi dans la posture de la montagne, qui est


la posture de la méditation assise.

121 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

Concentre-toi sur la clarté de ton corps.


Ressens en toi et autour de toi que tu es dégagé
du surplus de la vie, que seule la flamme pure de ton
idéal et de ton aspiration à gravir la montagne pour
rencontrer ton Père t’anime.
Décide-toi à prendre en considération ce qui est
plus subtil en toi et à le mettre en œuvre dans ta vie.
Prends conscience que ce sont les cinq sens qui
sont le subtil en toi et que ce sont eux qui peuvent te
relier à ton âme s’ils sont correctement orientés.
Avec douceur, porte ton attention sur le sens de
l’ouïe et imagine que tu entends de l’eau qui coule.
C’est la musique d’une source qui te calme, t’assou-
pit jusqu’à ce que tu atteignes les limites du sommeil.
Pense que cette eau nettoie toutes les futilités que tu
as entendues et qui ont touché ton être.
Tu es vivant. Tout ce qui entre en toi peut non
seulement y demeurer et y vivre, devenir vivant de toi
mais aussi y laisser des traces.
Il est fondamental de nettoyer tout ton système
auditif, pas seulement dans le plan physique mais éga-
lement dans le domaine psychique et spirituel jusqu’à
rétablir la connexion avec ton âme.
Le son doit être conduit jusqu’à l’âme, qui elle
aussi doit pouvoir s’exprimer. C’est l’eau de l’Ar-
change Gabriel qui permet une telle purification et
une reconnexion avec l’âme à travers le son.

122
Méditation du sens de l’ouïe

Il est dit : « Au commencement était le Verbe. »


C’est un son primordial à l’intérieur de toi et de la
Création qui te reconnecte avec l’harmonie univer-
selle. Ce son est la source du Père Gabriel et la pa-
role vivante qui sort de la bouche de tous ses Fils, les
Maîtres de la Tradition Essénienne.
Si tu t’approches de la source du Père de l’eau sui-
vant la discipline de l’École de l’Archange Gabriel, tu
entendras de l’eau qui coule. Ensuite, ce sera comme
une mélodie qui reconstruira ton être. Enfin, ce sera
la parole de sagesse, le Verbe des origines, l’Enseigne-
ment divin qui deviendra Lumière en toi.
Médite cette parole de formation et rends-la vi-
vante en toi, dans ta sensibilité, dans ta conscience
d’âme, dans ton identification.

Prononce ensuite cette parole :

« Avec douceur et profondeur,


je demande à tout mon être de faire en sorte
que tout ce que j’entends soit entendu dans la vérité
afin que je puisse faire vivre et apparaître
l’être-vérité en moi et autour de moi.

Avec sincérité et conscience,


je demande que tout ce qui est mensonge et illusion
soit reconnu comme tel
et ne puisse pénétrer par la porte de mon oreille

123
L e sens de l’ouïe

dans mon être, ma vie, mon âme,


l’âme de la Nation Essénienne.

Que moi, l’humanité de Lumière et la terre,


nous soyons protégés du mensonge et de l’illusion.
Je souhaite avec mon intelligence, mon cœur, ma volonté
que le courant du son qui entre par mon oreille
soit conduit vers le corps de la sagesse en moi.
Que ce corps grandisse chaque jour.

Que seul ce qui est essentiel à mon élévation,


à celle de la Nation Essénienne et de la terre
soit accueilli dans mon être.
En conscience, j’ouvre mes oreilles
aux messages des Maîtres, des Anges,
des Archanges, des Dieux, du Père et de la Mère.

Amin. »

124
C onclusion
Faire apparaître le royaume des Anges

T
u dois vivre avec ton âme, la faire vivre
avec tes sens. Ton âme doit être tournée
vers un monde supérieur. Pour le monde
de la Lumière, le corps de l’homme est
une chute, une déchéance. Seule l’âme a trouvé son
avantage à venir dans le corps parce qu’elle pouvait y
faire des expériences, mais elle s’est fait emprisonner
par les cinq sens orientés uniquement vers le corps
physique.
Tu dois prendre conscience que tes cinq sens
ne sont pas seulement liés au monde physique mais
qu’ils déterminent aussi ton psychisme, ton âme, tes
pensées, tes émotions, tes désirs... Ton être intérieur
est habité et structuré par tes sens. Chacun d’eux est
un moyen de percevoir le monde, de le connaître, de
le comprendre, de communiquer avec la Mère.
Derrière la fleur, il y a l’idée de la fleur, mais si
l’homme n’est plus en communion avec l’idée de la
fleur, il ne vit plus que dans le corps et le lien n’est

125 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

plus établi. Ce lien, c’est l’âme, et c’est ce que tu dois


retrouver en purifiant tes sens. Les cinq sens fécondés
par la lumière extérieure emprisonnent l’âme dans le
corps. Purifiés par l’Initiation, ils peuvent faire appa-
raître le royaume des Anges du Père et de la Mère.
Après l’Initiation des Cinq Sens, il t’est proposé
de réaliser l’Initiation du Serpent de la Sagesse, du-
rant laquelle tu enlèves le serpent tentateur de ta vie
et tu le remplaces par Salama, le grand Serpent blanc.
Ensuite, tu pourras t’engager dans la Formation des
Six Lunes, au terme de laquelle tu auras la possibilité,
si telle est ta destinée, de sceller une alliance avec ton
Ange, l’être éternel qui te suit de vie en vie.
Tel est le chemin des Formations Esséniennes, qui
est maintenant ouvert pour tous les êtres qui veulent
avancer dans une Tradition éternelle sur le chemin de
la Lumière.

126
Remerciements à ceux qui ont participé à l’élaboration de ce livre.

DIRECTRICE DE PUBLICATION
Nicole Dubé

RÉDACTEURS
Annie Lavigne et Olivier Manitara

ASSISTANTES À LA RÉDACTION
Denise Lavigne et Andrée Thouin

CRÉATEUR DES DESSINS MÉDITATIFS


Olivier Rocher

ARCHIVISTE
Mireille Marty

Œuvre originale
Olivier Manitara
Pour en savoir plus…

C
es enseignements peuvent être rendus vi-
vants par la pratique. Ce livre est jumelé
à un livre, appelé « cahier de loge », dans
lequel tu retrouveras une cérémonie que
tu pourras faire soit chez toi dans ta sacristie, qui est
une loge individuelle, soit dans une Loge Essénienne
de ta région. Il contient également des mouvements
sacrés, des exercices et un chant qui te permettront
d’incarner jusque dans ton corps la sagesse qui t’a été
transmise.

128 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

Le sens de l’ouïe
Que la sagesse soit ton inspiration

Cette cérémonie permet aux participants de puri-


fier leur sens de l’ouïe, de nettoyer ce sens des
influences du monde de l’homme. Elle s’adresse
à celui qui veut sortir du mensonge, celui qui
s’est éveillé, qui est sorti de son monde d’illusion
et veut se créer un nouveau corps. L’ouïe est la
vertu de la sagesse, elle permet de faire interve-
nir la conscience pour entrer en contact avec les
forces qui régénèrent. L’homme se transforme
lorsque ses perceptions sensorielles cessent de ne
refléter que les surfaces des choses et des êtres mais qu’elles entrent dans les
profondeurs, dans la subtilité, dans les royaumes invisibles. Cette cérémonie
permet aussi de construire son corps de Lumière à travers l’harmonisation
du sens de l’ouïe. Elle pousse à se faire un corps pour glorifier la terre qui
unifie les mondes, et non pour honorer un monde qui divise et conduit tout
vers le néant.

144 pages - Réservé aux membres des cours par correspondance

Tu peux te procurer ce livre via les cours par


correspondance :

www.Nation-Essenienne.org
Onglet : L’Ordre des Esséniens

Les Loges Esséniennes accueillent une fraternité


d’êtres qui ont le même idéal, un groupe d’individus
libres, unis par la même vision, un cercle d’amis qui
pratiquent les mêmes rites sacrés, créant ainsi un égré-
gore qui renforce la Tradition essénienne et amène
des forces positives et bénéfiques dans la destinée de
tous ceux qui étudient sa sagesse.

129
Pour en savoir plus…

En participant aux rites esséniens, dans une loge


individuelle ou collective, tu poses des écritures ma-
giques en toi et autour de toi.
Le souhait des Esséniens est que ceux qui étu-
dient ces enseignements ne se limitent pas à en reti-
rer une nourriture pour leur intellect, mais qu’ils les
accueillent dans la dévotion et pratiquent les rites
qui mènent à la création du corps d’immortalité en
l’homme, faisant ainsi de leur vie tout entière une
œuvre pour la Lumière.

Pour de plus amples informations sur les loges,


visite le site :

www.Nation-Essenienne.org
Onglet : Les Loges Esséniennes

Sur ce site, tu pourras trouver la loge qui se trouve


le plus près de chez toi.

L a F ormation
des Q uatre C orps

Dans tous les peuples premiers, des initiations


permettent aux hommes et aux femmes de grandir
en sagesse et en conscience, de passer des caps et de
prendre leur place dans la vie. Les formations issues

130
L e sens de l’ouïe

de la sagesse millénaire des Esséniens s’inscrivent dans


cette tradition de découverte intérieure. Basées sur la
prise de conscience et l’expérience individuelle, elles
sont un chemin d’apprentissage et d’éveil.
Le principe des Formations Esséniennes est simple.
Naître dans un corps d’homme ne fait pas de nous des
êtres humains pleinement développés. Il faut vouloir
accomplir toutes les capacités que recèle notre âme
pour connaître la plénitude d’une vie pleine de sens.
La Formation des Quatre Corps développe ce
contact avec l’âme. Elle permet de trouver un équilibre
dans tous les aspects de sa vie, dans ses relations avec
soi-même, les autres et le monde qui nous entoure.
En donnant à chacun les moyens de travailler sur
sa propre vie, nous contribuons ensemble activement à
améliorer le futur de l’humanité et de la terre.
Grâce au corps de terre, développe durablement la
stabilité intérieure, la puissance de réalisation concrète
et la concentration vers tes objectifs. Vis une formi-
dable expérience de réconciliation avec la Mère et de
dépassement de tes propres limites intérieures. Res-
sens pleinement la douceur puissante de la Mère qui
protège et fait grandir l’être qui s’approche de la terre.
Grâce au corps d’eau, bénéficie d’un dégagement
des eaux intérieures stagnantes et d’une grande guéri-
son de l’âme pour une fluidité nouvelle. Vis une grande
purification et un nettoyage profond de toutes les eaux

131
Pour en savoir plus…

chargées de mémoires qui constituent tes corps sub-


tils. Redécouvre la souplesse et le lâcher-prise.
Grâce au corps d’air, vis une grande libération de
tes pensées et l’ouverture de ton cœur devant l’infini
du ciel bleu. Accueille l’inspiration nouvelle, le souffle
de vie rajeunissant. Réactive ta mémoire divine.
Grâce au corps de feu, rétablis un contact puis-
sant avec le Divin en toi. Développe le discernement
dans ta vie et apprends à séparer la lumière de la ma-
tière, l’éternel du mortel. Nourris ta force intérieure
et deviens capable de réaliser des choses que tu pen-
sais impossibles.

Le N om de la M ère
Ce nom est donné par la Mère lors d’une initia-
tion spécifique, à l’issue de la Formation des Quatre
Corps. En effet, c’est lorsqu’un homme a réveillé ses
corps de feu, d’air, d’eau et de terre qu’il est à nou-
veau en contact vivant avec la Mère-Terre. Celle-ci le
reconnaît et peut alors lui dire qui il est vraiment.
Recevoir le Nom de la Mère te révèlera le sens de
ta vie, la raison de ta présente incarnation. Tu seras
alors certain de la direction que tu dois prendre. C’est
une grande libération qui te permettra de remettre de
l’ordre dans ta vie.

132
L e sens de l’ouïe

L a F ormation
des C inq S ens

Pour les Esséniens, les cinq sens ne sont pas seu-


lement liés au monde physique, ils constituent aussi
notre psychisme, notre âme, nos pensées, nos émo-
tions, nos désirs. Notre être intérieur est habité et
structuré par nos sens. Chaque sens est un moyen
de percevoir le monde, de le connaître, de le com-
prendre, de communiquer avec la Mère-Terre.
Force est de constater qu’aujourd’hui nos cinq
sens sont déformés par notre mode de vie antinatu-
rel. Le pentagramme de notre vie est déséquilibré,
déstructuré. Là encore, la nature est notre refuge, la
source de toute guérison pour retrouver notre plein
potentiel et pouvoir manifester toute la vie de notre
âme.
Lorsque les cinq sens sont purifiés, nettoyés et
harmonisés avec la Mère-Terre, s’ouvrent des percep-
tions subtiles jusqu’alors inconnues. Peu à peu, la
géométrie sacrée reprend ses droits sur notre penta-
gramme intérieur pour une harmonie, un équilibre et
une force retrouvés.
L’ouïe est liée à l’eau, au corps d’eau. Tout ce que
l’on écoute agit sur nous et peut nous blesser comme
nous faire du bien. Il est fondamental de guérir son
oreille intérieure. En purifiant et nettoyant ton ouïe,

133
Pour en savoir plus…

tu pourras te reconnecter avec ton âme et guérir la


compréhension et le discernement.
Le toucher contient en lui les cinq sens (comme
l’indique la main et ses cinq doigts). Le toucher, c’est
la peau, ce qui nous sépare de l’extérieur. En guéris-
sant le sens du toucher à l’intérieur, tu deviendras
plus conscient de ton identité véritable et tu pour-
ras mieux gérer les échanges avec l’extérieur, le cœur
ouvert.
La vue est fondamentale. Nous devrions réguliè-
rement nettoyer et purifier notre œil afin de toujours
percevoir la présence du Divin en chaque chose et en
nous-mêmes. Bien souvent, l’œil porte nos préjugés et
concepts. Apprends à t’en libérer et pose un nouveau
regard sur le monde et sur ta vie.
Le goût est la présence de l’âme dans la vie. L’ha-
bitude et la vie artificielle déforment le goût. Cette
formation te permet de purifier ce sens en dévelop-
pant le goût du sacré, et ainsi de retrouver un nou-
veau sens à ta vie, une nouvelle conscience dans l’im-
portance de la parole créatrice qui vit dans ta bouche.
L’odorat est un sens très subtil, lié à l’intelligence,
à l’intuition. Cette connaissance est à l’origine de tous
les enseignements sur les techniques de respiration.
La présence du souffle divin doit habiter notre sens
de l’odorat. Tu apprendras à respirer la lumière pour
te libérer de tout conditionnement extérieur.

134
L e sens de l’ouïe

L’Initiation
au S erpent de la S agesse

Cette initiation se fait à l’issue de la Formation des


Cinq Sens. Elle est une opportunité pour l’Essénien
de s’unir avec la sagesse qui illumine la vie et ouvre
le chemin d’une conscience supérieure. Si l’Essénien
réussit cette initiation, il retrouvera le sens de l’orien-
tation véritable et sera capable de cheminer avec assu-
rance sur le chemin de la vérité universelle.

L’Initiation des Six Lunes


Les Esséniens ont de tout temps mené les hommes
et les femmes vers la royauté intérieure, vers la souve-
raineté. Cette liberté intérieure à laquelle on aspire
tant passe nécessairement par la connaissance et
l’éveil de la conscience. Le savoir libère lorsqu’il est
vivant, vécu. Dans cette optique, l’homme doit s’unir
avec les règnes supérieurs d’existence pour que sa vie
prenne tout son sens.
Grâce à une technique longtemps restée secrète, is-
sue de l’Égypte ancienne et pratiquée par la lignée es-
sénienne des prophètes d’Israël, les Esséniens contem-
porains peuvent de nouveau réaliser cette retraite de
six mois que l’on nomme l’Initiation des Six Lunes.
Cette retraite au sein d’un Village Essénien
conduit le candidat vers une alliance consciente et in-

135
Pour en savoir plus…

dividuelle avec un Ange du Père. Cette reconnexion


directe avec le monde divin est le couronnement de
l’Initiation essénienne mais aussi le début d’une nou-
velle vie.
Cette retraite est l’occasion d’une transformation
intégrale de l’être, exactement comme la chenille qui
se transforme en papillon. C’est au cours de cette ul-
time formation que l’Essénien détermine l’œuvre de
sa vie, suivant les orientations précises que la Mère lui
a révélées à travers le nom de son âme.
C’est par cette œuvre de Lumière que l’Essénien
construit puissamment son corps d’immortalité,
comme un maçon construit une maison ou le sculp-
teur son œuvre. C’est là la véritable élaboration de la
coupe du Graal ou de la pierre philosophale des alchi-
mistes ; « philosophale » car une telle œuvre devient
la manifestation d’une intelligence supérieure : une
pierre qui marche, qui parle, qui pense. Ce n’est plus
une pierre brute, mais le corps d’un Ange, messager
du monde divin et des plus grands mystères.

Ainsi, la structure des Formations Esséniennes


apparaît comme la révélation du plan divin du Grand
Architecte, celui qui permet à l’homme de recons-
truire le temple de l’Éternel en lui et de redevenir
un microcosmos, un reflet de l’harmonie parfaite de
l’univers.

136
L e sens de l’ouïe

Tous les plus grands secrets des Écoles des Mys-


tères sont contenus dans ce chemin des Formations
Esséniennes. L’antique voie royale de l’immortalité est
de nouveau ouverte, comme un chemin de Lumière
et de guérison pour tous les êtres, y compris pour les
forces sombres de la terre.
Si Dieu a créé l’homme à son image, c’est à
l’homme d’atteindre sa ressemblance...

Pars à la découverte
de ton âme  !

Comme des centaines de personnes, marche sur


le chemin des Formations Esséniennes dans la joie
d’apprendre et de partir à la découverte de toi-même.
Goûte la vie autrement grâce à des enseignements
ésotériques et des Mystères pour la première fois ren-
dus accessibles au plus grand nombre.
Que tu ressentes un besoin de réponses sur le sens
de ta vie ou l’envie de te découvrir à travers des expé-
riences exceptionnelles, les Formations Esséniennes
te proposent des outils uniques au monde.

www.Nation-Essenienne.org
Onglet : Les Formations Esséniennes

137
Pour en savoir plus…

Deviens étudiant
de la S agesse universelle  !

Cet ouvrage est issu du programme complet


d’enseignements par correspondance de la Sagesse
essénienne.
Reçois tous les mois chez toi des ouvrages pra-
tiques, des méthodes magiques, des outils privilégiés
pour te guider sur le chemin de l’étude de la sagesse.

www.Nation-Essenienne.org
Onglet : L’Ordre des Esséniens

V iens participer aux célébrations


de la R onde des A rchanges  !

Découvre ces grands rassemblements magiques


au cours desquels la sagesse vivante prend toute sa
dimension à travers des conférences, des rituels, des
chants et danses sacrés, des moments de partage et de
convivialité.
Pour recevoir le programme complet des pro-
chaines rencontres, visite le site :

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Onglet : La Ronde des Archanges

138
L e sens de l’ouïe

Essenia TV
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Tradition esséniennes ? Vous êtes sensibles à la vision
essénienne du monde ? Vous appréciez l’enseigne-
ment des Esséniens et souhaitez les rencontrer ?
En direct, tous les dimanches à 10 h 30 et en dif-
féré tout au long de la semaine, suivez les conférences
d’Olivier Manitara, représentant de la Tradition essé-
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enseignements de cet ouvrage :

- Agir sur l’invisible qui dirige nos vies


(20100804) (cd)
- Les secrets de la vie sont dans les oreilles
(20100728) (cd)
- Au cœur des mystères du sens de l’ouïe
(20100727) (cd)
- Le sens de l’ouïe pour recevoir
les messages divins
(20100726) (cd)
- Le corps de sagesse
(20030927) (cd)

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L e sens de l’ouïe

Les livres cités :

- L’Évangile Essénien
- Le livre secret des Mages esséniens
Olivier Manitara, Éditions Essénia, 2011.

Les conférences et les livres d’Olivier Manitara et


les dessins méditatifs esséniens sont disponibles à la
boutique du Village Essénien de Cookshire, à celle de
la Grande Loge Essénienne du Québec à Montréal et
sur le site internet www.Nation-Essenienne.org, sous
l’onglet « Boutique Essénienne ».

141
Les dernières
parutions des
Éditions Essénia

Collection Pratique & Culture Esséniennes

Livres d’étude : Cahiers de loge (réservés aux membres) :

- Solve & Coagula, - Solve & Coagula


Les secrets de la pierre philosophale
- Les 22 Arcanas - Les 22 Arcanas
- Dialogue théurgique avec la Mère - Honorer la Mère
- Les Mystères de l’Esprit, - La porte des Mystères
Un enseignement de l’Archange Michaël
- Le livre secret des Mages esséniens, - Accueillir le Nouveau-né de la Mère
Apprendre à vivre avec son Ange
- Regard sur l’invisible, - Force de Michaël
L’Archange Michaël nous laisse regarder
derrière le voile du mystère
- Le sens du toucher, - Le sens du toucher,
Que la magie donne puissance à ta vie Que la magie donne puissance à ta vie
- Le sens du goût, - Le sens du goût,
Développe l’amour en tout Développe l’amour en tout

142 Retour au sommaire


L e sens de l’ouïe

- La prophétie du Bouddha, - La larme de Gabriel,


La roue du Dharma va-t-elle réellement Le chemin de la remontée vers l’âme
s’arrêter comme annoncé dans les textes
sacrés ?
- Le sens de l’odorat, - Le sens de l’odorat,
Que la vérité guide tes pas Que la vérité guide tes pas
- Ce qui se passe après la mort - Le cercueil des mystères
de la mort et de la résurrection
Le grand passage

Collection Évangile Essénien

- Tome 1 - Trouve ton propre chemin


Psaumes de l’Archange Michaël - 1-22
- Tome 2 - Le secret des trois mondes
Psaumes de l’Archange Gabriel - 1-24
- Tome 3 - Respire avec les Anges
Psaumes de l’Archange Raphaël - 1-23
- Tome 4 - Vous êtes l’espoir d’un monde
Psaumes de l’Archange Ouriel - 1-24
- Tome 16 - OUVREZ LES PORTES D’UN AUTRE FUTUR
Psaumes de l’Archange Ouriel - 78-103
- Tome 17 - L’heure du choix
Psaumes de l’Archange Michaël - 105-130
- Tome 18 - Quel chercheur de Lumière es-tu ?
Psaumes de l’Archange Gabriel - 111-137
- Tome 19 - Le secret de la pensée angélique
Psaumes de l’Archange Raphaël - 102-127
- Tome 20 - Aux portes de la Terre promise
Psaumes de l’Archange Ouriel - 104-129
- Tome 21 - Homme, retrouve ta dignité
Psaumes de l’Archange Michaël - 131-164

143
Les dernières parutions des Éditions Essénia

- Tome 22 - Garder sa mémoire après la mort


Psaumes de l’Archange Gabriel - 138-163
- Tome 23 - La pensée créatrice
Psaumes de l’Archange Raphaël - 128-153
- Tome 24 - L’androgynie
Psaumes de l’Archange Ouriel - 130-155

Vous trouverez la liste complète des ouvrages d’Olivier Manitara


sur le site :
www.Nation-Essenienne.org
Onglet : Boutique Essénienne

Site du fondateur de la Nation Essénienne :


www.OlivierManitara.org

144
Partenaires presse

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