PDF La Cosmogonie de La Rose Croix

Affectueusement, je dédie ce livre à tous ceux qui,
malgré les multiples combats et difficultés

rencontrés sur le chemin,
restent fidèles à la parole donnée
et ne désavouent jamais les beautés
de la gloire de Dieu jadis contemplée.
La victoire finale appartiendra aux purs
qui auront su sauvegarder le joyau de l’âme humaine
incarnée et manifesté aux yeux de tous
dans le corps du Nazaréen.
La cosmogonie de la Rose+Croix
Message pour une Humanité de Lumière
ISBN :978-2-923947-80-8
© Copyright Olivier Manitara 2012.

Tous droits réservés pour le monde
(textes, dessins, logos, mise en page, concept).
FONDATION ESSÉNIA
345, chemin Brochu
Cookshire-Eaton, (Québec), J0B1M0, Canada
www.Esseniens.org
Réalisé par l’Ordre des Hiérogrammates

Sommaire
• Note de l’éditeur��5
• Présentation de l’auteur��8
• La guerre des deux roses��11
• La pure intention��18
• L’enseignement intérieur��27
• La cosmogonie de la Rose+Croix��33
• L’harmonie��67
• La Materia lucida��83
• Les mystères de la volonté humaine��102

Note de l’éditeur
C
ette cosmogonie a d’abord été enseignée
oralement et a ensuite circulé dans un
cercle restreint d’élèves et de chercheurs…
Suite à la demande de certains et à l’accord
de l’auteur, il a été décidé de la mettre en
forme et de l’éditer pour la rendre disponible à toutes
les branches existantes du grand arbre de Lumière de la
Rose+Croix et de tous les hommes de bonne volonté.
Un texte fondamental dans l’Ordre des Rose+Croix,
extrait du livre le plus ancien du monde. Un superbe
ouvrage qui nous fait pénétrer au cœur de la Confrérie
d’amour la plus ancienne au monde.
L’auteur a eu la révélation de cette cosmogonie au
cours d’une expérience mystique et il nous entraîne à sa
suite depuis l’aube de l’humanité jusqu’à nos jours.
C’est une autre façon de considérer l’histoire. Nous y
découvrons la création du monde par les mystérieuses in-
fluences de la peur et la description d’un conflit ancestral
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Note de l’éditeur
qui oppose l’ombre à la lumière. Ce qui est troublant,

c’est qu’au fil des pages, on s’aperçoit que l’histoire re-
joint notre propre vie ; elle éclaire, harmonise et révèle
des influences invisibles qui gouvernent la destinée de
chacun...
Cela conduit à un enseignement profond et rare
qui démontre que la Rose+Croix est éternelle et
qu’aujourd’hui comme jadis, elle guide l’homme vers
ce qui est essentiel.
Le beau est la splendeur du vrai.
Platon, membre de l’auguste Fraternité
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Présentation
de l’auteur
O
livier Manitara est un libre instruc-
teur spirituel. Autodidacte dans un
courant de lumière ancestral, il a
déjà donné des centaines de confé-
rences improvisées sur des sujets les
plus variés, les recentrant toujours autour de l’idée
et de la science d’un développement harmonieux de
l’homme et d’une évolution saine et bénéfique de
l’humanité et de la terre.
Il a animé et créé des centaines de méditations.
Il enseigne par la parole, le chant et la danse sui-
vant la Tradition des trismégistes.
Bien qu’il ne se sente limité par aucune culture
et peuple, il dit que c’est par la Tradition du plus pur
christianisme johannite qu’il est entré sur le chemin
de l’éveil.
Présentation de l’auteur
Il se réclame de cette tradition et de cette lignée

ininterrompue qui remonte à saint Jean, au Christ et
à l’origine de l’Humanité de Lumière.
Cet enseignement empli de l’ancienne sagesse est
tout à fait adapté à la vie contemporaine et moderne.
C’est un enseignement qui rapproche de la vraie
nature, qui tend à simplifier la vie, qui accorde une
large part à la joie, à l’humour, au partage, à l’esprit de
fraternité. Il expose des techniques sûres, éprouvées
et efficaces, qui reposent sur l’harmonie. Il éclaire les
cultures de tous les peuples, les respecte et les guérit.
Il est fondé sur la tolérance, l’écoute de l’autre, l’har-
monie, mais aussi sur une discipline intérieure, une
rigueur et une vigilance qui conduisent à la libération
de l’illusion, qui ouvrent dans l’homme des possibi-
lités latentes jusqu’ici endormies, qui cultivent un
amour encore inconnu de l’humanité, qui donnent
un sens positif à la vie et la place dans une continuité
qui va au-delà de la naissance et de la mort.
C’est un enseignement vaste et profond, éternel
et vivant, qui permet une nouvelle façon d’être au
monde.
Olivier Manitara se place dans la lignée de ceux qui
ont toujours œuvré pour cette parole sur la terre. Il se
définit comme un homme aimant la simplicité et les
techniques car, dit-il, elles conduisent l’homme dans
la créativité libre, faisant naître le fruit de l’expérience.
Toi qui, initié à nos profonds mys-
tères, as délaissé nos travaux sacrés,
as détourné ta face du soleil ma-
jestueux et as fini par trahir et par
rompre le plus beau serment d’ami-
tié, comprends maintenant que ta
fuite est inutile car sans fin.
Comment se fuir soi-même ?
Tu finiras de nouveau par te pré-
senter devant nos portails, humble,
doux et empli de regrets et tu seras
de nouveau accepté et pardonné.
Mais il te faudra beaucoup travailler
pour réparer le mal multiple causé
par ta trahison.
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Chapitre 1
La guerre
des deux roses
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A
ussi loin que remonte ma mémoire,
j’ai toujours été en contact avec un
monde subtil, invisible et j’ai toujours
pratiqué des exercices spirituels. C’est
une seconde nature en moi, quelque
chose de naturel comme le fait de manger, de respi-
rer, de prendre du repos. Bien sûr, suivant les âges de
ma vie, cette seconde nature cachée a pris différentes
formes. Alors que j’avais 22 ans, je m’étais mis depuis
quelques années à la pratique de la magie suivant les
Enseignements de la Tradition occidentale pharao-
nique, kabbalistique et chrétienne. Pour moi, la ma-
gie était le moyen privilégié pour établir un contact
plus profond et conscient avec la réalité du monde
invisible qui anime et pénètre le monde sensible dans
lequel nous vivons. Avec le temps et de par ma pra-
tique assidue, ma vision de la magie s’était épurée.
Tout était magie puisque tout était vivant. La magie
est l’art de la vie agissante. Le seul fait de prier, de
parler, de penser, de respirer, de vivre est déjà une
œuvre magique puisque cela a une influence sur moi-
même, mon entourage, l’environnement, la terre,
l’univers. Au fil des années, une vision magique du
monde s’est développée en moi et cela m’a permis
de percer beaucoup de secrets de la nature, de l’âme
humaine et tout simplement de la vie en général. Mes
La guerre des deux roses
expériences étaient motivées par un ardent désir de

connaissance - la gnose - et par un profond sentiment
mystique d’amour envers l’idée la plus haute de Dieu.
Je dois dire ici que c’est cette double orientation qui
m’a protégé des nombreux pièges qui menacent tout
chercheur empruntant ce dangereux chemin de l’ini-
tiation magique. Oui, la voie magique est dangereuse
parce que laissée à l’abandon, elle n’est pas entrete-
nue et si l’intention du candidat n’est pas pure, réelle,
authentique, alors fatalement, il attirera ce qu’il porte
en lui et se verra enchaîné par des influences invisibles
inférieures imprudemment évoquées.
À l’époque, je pratiquais une ascèse inspirée de
l’Ordre des Élus Cohen de Martines de Pasqually.
Cette discipline était très stricte et elle visait à l’appa-
rition devant soi de hiéroglyphes lumineux, de lettres
d’un alphabet céleste. Cette apparition était un signe
de reconnaissance et d’alliance entre le candidat et
l’égrégore invisible. Celui qui parvenait à l’obtenir
entrait dans l’Ordre des Rose+Croix. Or, voilà que
pendant la cérémonie qui clôturait plusieurs mois de
préparation assidue, une lettre hiéroglyphique lumi-
neuse apparut devant et au-dessus de moi. Cette lettre,
je le compris par la suite, était liée à la Rose+Croix et
contenait dans son symbolisme les secrets du grand
arcane de l’œuvre accomplie par le Christ. Mais voilà,
mon expérience ne s’arrêta pas là, car pendant qu’une
lumière normalement invisible se manifestait à l’exté-
rieur, il se passa aussi quelque chose à l’intérieur de
moi. Ma conscience fut élevée par une intelligence

supérieure, enlevée de mon corps et du moi terrestre
et transportée dans le royaume de l’Esprit pur et lu-
mineux. Je vécus là une extase indicible. J’eus le sen-
timent étrange que tout le savoir de la Rose+Croix
venait vers moi des confins du cosmos, il m’était in-
sufflé comme si un nouveau corps se formait en moi,
corps dont les cellules étaient la substance vivante de
ce savoir sacré, éternel.
Ce sont là des expériences intimes et j’ai mis des
années avant de les raconter.
Je les relate maintenant uniquement pour l’édifi-
cation des chercheurs authentiques et de ceux dont
l’âme est prête à servir l’Humanité de Lumière. Je
dois préciser qu’à l’époque, mon esprit était unique-
ment préoccupé par l’initiation magique que je pour-
suivais et que je ne m’intéressais absolument pas à la
Rose+Croix.
Il y a eu dans cette expérience quelque chose de
très beau qui a trait à la solidarité humaine à travers
les générations.
Bien sûr, je ne parlais de cette expérience à per-
sonne, car je me savais incapable de trouver les mots
justes et je sentais que je ne l’avais pas encore assimilée
dans mon corps et ma personnalité terrestre. Pour tout
dire, ce savoir était aussi très difficile à porter étant
très jeune, et n’ayant aucune autorité en la matière,
j’ai préféré le laisser dormir en moi, ne voyant aucun
lieu où il pourrait être accepté d’une façon juste. Je
constate maintenant, avec le recul, que des intelli-

gences supérieures m’ont protégé et que le processus
déclenché a grandi à son rythme dans le silence et la
paix.
Je continuais donc mon petit chemin, entrepre-
nant de nouveaux travaux et opérations magiques
jusqu’à ce que progressivement, j’abandonne totale-
ment les anciens courants, constatant que bien sou-
vent, ils étaient pollués et dangereux. Je dois encore
dire ici que lors de mon contact mystique avec la Fra-
ternité invisible, j’ai vu que les derniers missionnés
de la Rose+Croix sur la terre avaient été entre autre
Saint-Yves d’Alveydre, Rudolf Steiner, le Maître Peter
Deunov et son disciple Omraam Michaël Aïvanhov. À
l’époque de Saint-Yves d’Alveydre, l’égrégore terrestre
de la Rose+Croix s’est scindé en deux parties. Ce
fait ésotérique a été connu à l’extérieur d’une façon
déformée par le terme : « La guerre des deux roses ».
« Une guerre des deux roses » a bien commencé à cette
époque, mais elle s’est située sur un plan beaucoup plus
subtil. Une partie de l’héritage terrestre de l’égrégore
laissé par les serviteurs de la Rose+Croix s’est divisé et
des entités, des intelligences sombres et polluées s’en
sont emparé. Elles ont investi le haut savoir magique
des Rose+Croix et l’ont détourné de son but originel.
C’est alors que des magiciens se sont incarnés dans cet
égrégore souillé et ont enseigné une magie détournée,
dangereuse.
Je ne dis pas cela dans un esprit de polémique,

mais je décris des faits que chacun peut et doit vérifier.
La Rose+Croix est éternelle et n’appartient à aucun
homme sur la terre. L’homme doit être en harmonie
avec elle, la respecter et ne pas faire entrer en elle des
influences qui ne sont pas invitées.
Voyant toutes ces choses, tous ces mystères, toute
cette histoire qui était nouvelle pour moi et sans grand
intérêt, je me suis tout de même progressivement mis
à changer mon orientation et me suis de plus en plus
tourné vers les véritables Rose+Croix qui se manifes-
taient dans le présent. C’est ainsi que je suis moi aussi
entré dans leur lignée et que je peux aujourd’hui conti-
nuer leur œuvre dans la branche qui est la mienne.
La cosmogonie que j’offre ici est destinée à tous
ceux qui œuvrent dans et pour la Rose+Croix au-delà
des frontières, des limitations et des divisions.
La Rose+Croix est, dans son essence, universelle ;
c’est un état d’être de l’homme, un symbole qui
appartient à tous les hommes et que pourtant, peu
d’hommes connaissent. À notre époque, il est encore
comme un idéal sublime, mais il ne tient qu’à ses
élèves sincères d’œuvrer ensemble pour qu’un jour,
il soit accessible à chacun et que la beauté, épanouie
au centre de la croix des mondes, soit le guide et le
modèle pour tous les hommes.
La semence qui dort dans le grand
silence contient le germe de tous les
trésors du monde et peut conduire
au centre du temple, là où se cé-
lèbre le grand service de Dieu. Il est
sublime au-delà de toute limite celui
qui œuvre à l’unisson cosmique.
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Chapitre 2
La pure intention
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D
epuis la plus haute antiquité, la
Rose+Croix proclame la beauté et
la suprématie de la pureté et notam-
ment de l’intention pure. Le Christ
lui-même a mentionné le cœur pur
comme condition fondamentale pour celui qui aspire
à marcher sur le chemin de la vision pénétrante.
« Bienheureux les cœurs purs

car ils verront Dieu. »
La pure intention ouvre le chemin véritable. La

pureté appartient uniquement à l’origine et à l’abou-
tissement. C’est pourquoi elle ouvre le chemin vers
l’absolu.
Sans la pure intention, aucun homme ne peut
s’approcher de l’enceinte sacrée de l’École divine et
de son Enseignement éternel. La pure intention dé-
truit le doute, l’ignorance, le faux savoir, les illusions,
les faiblesses, les esclavages... Elle place l’être dans le
rayon de sa liberté et même de la liberté, car il sait ce
qu’il veut, il sait ce que la vie attend de lui, il com-
prend pourquoi il est sur la terre.
Si tu veux comprendre la vie, regarde en toi et
discerne ici et maintenant quels sont ton intention,
ton mobile, ton but. Es-tu animé par la pure intention
La pure intention
originelle des Rose+Croix ? Alors, tu es déjà un

Rose+Croix, tu es déjà sur le chemin, prêt à servir
la cause de l’humanité ennoblie dans la lumière, car
ton intention purifie ton cœur et ton cœur te montre
l’obstacle, la montagne du monde, ta propre personne.
La pure intention est au-delà de la personne. Rares
sont ceux qui ont eu le courage de regarder en eux
et d’accepter d’écouter parler la voix de leur nature
profonde.
C’est la voix héroïque de la remise en question et
du dépassement de soi.
Notre école a toujours parlé des montagnes, car
c’est en escaladant les hauts sommets que l’on peut
réellement saisir la beauté et l’impersonnalité de l’En-
seignement sacré.
C’est une parole qui dérange ceux dont l’aspira-
tion est de rester dans la vallée des compromis... Ceux
qui, fiers et forts, heureux de leur propre opinion ne
veulent pas laisser parler l’universel.
En réalité, très peu d’hommes sur terre possèdent
une pure intention doublée du juste comportement
qui l’accompagne, car tout est fait pour que ce com-
portement ne puisse précisément pas se manifester.
Tout le monde a peur que « le pot aux roses » soit
découvert et que la médiocrité évidente de la vie hu-
maine soit dévoilée. Le seul trésor de l’homme réside
dans sa pure intention, dans son union sacrée avec le
Sublime qui l’habite et dont le royaume est si vaste
La pure intention
que les limites de l’univers matériel ne peuvent le

contenir.
Si ton amour est plus grand que ton cœur, qui le
contiendra ?
Si ton âme est plus vaste que l’univers, comment
ton corps et ton moi terrestre pourront-ils la retenir ?
Si ta pensée est plus lumineuse que tous les so-
leils, comment ton cerveau pourra-t-il en délimiter les
contours et en établir les frontières ?
Ceux dont l’intention est de tout délimiter, de
tout définir, pour tout maîtriser et mettre sous leur
petite gouverne ont totalement perdu le sens de la réa-
lité et de la beauté de l’humain.
Lorsqu’un homme perd la pure intention, il se
perd lui-même, il laisse sa quintessence s’écouler à
l’image d’une cruche percée. Sans arrêt, il mendie de
l’eau, se sent pauvre et vide, mais il ne comprend pas
qu’à chaque fois qu’il est rempli, l’eau disparaît par la
fuite de ses compromis, la fuite de ses responsabilités
d’homme.
La vie a cela de terrible et de rassurant à la fois,
c’est qu’elle est au-delà de la personne humaine. Si
l’homme perd son intention originelle, il n’est plus
dans le mouvement de la vie, il en oublie fatalement
le sens et en arrive à penser inconsciemment que la vie
est faite pour lui, pour satisfaire les moindres souhaits
de la personne limitée. Chacun voulant satisfaire ses
souhaits contradictoires, on en arrive rapidement au
règne de l’anarchie, de la guerre de tous contre tous et
La pure intention
au triomphe de la loi du plus fort, du plus cruel, du

plus impitoyable, du plus rusé, du plus crispé...
Perdre sa pure intention, c’est offrir sa part
de vie pour soutenir inconsciemment ce règne de
l’anarchie.
En réalité il existe un secret : la pure intention
est liée à l’attention. L’attention est la porte qui per-
met d’entrer dans le lieu de la pure intention. Si
tu portes ton attention sur le simple fait que tu es
vivant, sans effort, sans mendicité, tu es tout proche
du trésor. La vie se renouvelle en toi sans arrêt, de
jour comme de nuit. Ce qui en toi est toujours pré-
sent, c’est la vie.
Porte juste ton attention sur ce mystère et tu
ne tarderas pas à découvrir le joyau de l’éveil et de
la sagesse des Rose+Croix. La vie est au-delà de ta
personne limitée, elle emplit tout et anime tout et
en t’animant, elle fait de toi un être participant à
ce tout. La vie fait de toi un être universel ; par ta
conscience, ta volonté, ta capacité de libre initiative,
ton intelligence..., elle t’invite à t’unir au tout, à de-
venir responsable de tous les êtres.
Voilà la pure intention : penser au bien de tous
les êtres, à leur développement, à leur épanouisse-
ment, à leur libération, exactement comme la vie
elle-même le fait à chaque instant.
La pure intention
C’est ce que fit le Christ à travers tous les Maîtres

de notre fraternité. C’est l’exemple que nous transmit
le Maître Jésus et ses successeurs..., n’en déplaise à
tous ceux que le Christ et son École dérangent.
Porter son attention sur la vérité en se refusant
tout mensonge est un autre secret qui permet de dé-
couvrir la pure intention de la vie. C’est une sorte de
vigilance face au mensonge intérieur. C’est un véri-
table yoga, une discipline, un exercice d’éveil : toute
forme de mensonge doit être systématiquement tra-
quée, débusquée, rendue consciente et observée en
pleine clarté. Alors, au bout d’un temps plus ou moins
long, l’énergie de la pure intention peut se manifester
avec son cortège de cadeaux et de nouveautés.
La vérité, c’est d’apprendre à regarder les choses,

les êtres, les évènements sous tous les angles, puis
sous le point de vue unique qui englobe toutes les
couleurs, toutes les opinions et les accorde dans un
ensemble harmonieux. Alors, les êtres, les choses, les
évènements apparaissent tels qu’ils sont et non plus
tels que nous voulons les voir ou que d’autres veulent
que nous les voyions.
L’attention aimante appliquée à la vérité conduit
immanquablement à la pureté. La vérité est la pureté
en tout. Rappelle-toi qu’elle se tient au-delà de tout
mensonge et que celui qui n’est pas prêt à être désil-
lusionné, redressé, stabilisé, éveillé ne possède pas les
conditions pour s’approcher d’elle.
La pure intention
Devant la vérité en tout, tu ne peux être que seul,

car c’est toi et uniquement toi qui peux devenir la ré-
vélation vérité.
Tu es la vérité.
Mais la grande vérité est au-dessus de tous et de
l’opinion de chacun.
Seule, la vérité peut unir tous les hommes et
tous les êtres dans l’amour et la sagesse commune et
partagée.
C’est pourquoi le Soleil-Vérité a toujours été le
fondement de notre fraternité et de notre École sur la
terre comme au ciel.
Avec calme, sérénité et détermination, apprends à
porter ton attention aimante sur la vérité manifestée
en toute chose. Apprends à regarder les choses d’une
façon juste, avec un point de vue vaste et universel.
Ensuite, applique ce même regard à toi-même et tu
deviendras capable de discerner ton véritable intérêt
et la source de la pure intention coulera de nouveau
en toi apportant à ta vie une tonalité musicale diffé-
rente et une orientation nouvelle.
Les illuminés de la Rose+Croix ainsi que tous les

humains, qui, de près ou de loin, se réclamaient de
l’Humanité de Lumière, ont toujours été calomniés,
critiqués, menacés par l’intelligentsia du monde, tout
simplement parce que justement ils étaient illuminés
et qu’ils n’acceptaient pas de vivre dans des prisons
préfabriquées, dans des marécages et des décharges
La pure intention
publiques. Pendant des siècles, la fraternité s’est battue

pour inculquer l’idée que l’hygiène physique pouvait
endiguer un grand nombre de maladies et même favo-
riser l’éveil collectif dans une conscience supérieure.
Aujourd’hui, ces idées ont été adoptées par une
grande partie de l’humanité dans leur côté le plus
extérieur et matériel. Maintenant, c’est le côté inté-
rieur et plus subtil qui a besoin d’une nouvelle prise
de conscience. La conception de l’hygiène doit être
élargie aux pensées, aux sentiments, aux désirs, aux re-
lations et la pure intention doit devenir l’eau vivante
d’une nouvelle pureté et conscience dans la vie. C’est
alors qu’un grand nombre de maladies, planétaires,
sociales, nerveuses, épidémiologiques pourront être
solutionnées harmonieusement, naturellement.
Je suis joyeux d’avoir pu ici évoquer avec vous les

anciens savoir et façon de vivre des Rose+Croix, nos
ancêtres glorieux, de leur avoir rendu hommage et
d’avoir ressuscité dans le présent une partie de leur
âme en parlant de la pure intention si chère à leurs
yeux et à leur cœur. C’est de cette façon que la chaîne
ininterrompue de la pure Tradition de Lumière se per-
pétue, que le plus pur du passé entre dans le futur en
étant renouvelé dans le mystérieux présent et que les
vrais ancêtres de l’Humanité de Lumière se trouvent
unis à leur descendance dans le présent éternel.
Que la pure intention nous guide sur le chemin de
l’éveil dans le vrai, le beau, le juste.
Une fois par an, le jour du ven-
dredi saint, l’auguste Fraternité
Rosae+Crusis se réunit au temple
du Saint-Esprit pour tenir conseil.
Cette sainte assemblée n’est pas
secrète et aucun obstacle ne pour-
ra empêcher le véritable serviteur
de l’homme de parvenir en ce lieu
magique. L’obstacle n’est dressé
que pour le curieux et le sceptique.
Le secret est caché dans l’action et
dans la vie pour le Tout. Celui qui
oublie d’ouvrir sa porte lorsque le
Maître paraît à l’horizon ne recevra
pas sa lumière, sa chaleur et sa vie.
Si la porte est ouverte, le Maître en-
trera et mangera avec lui le pain de
Dieu qui délivre de la mort.
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Chapitre 3
L’enseignement
intérieur
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P
aix, respect et conscience éveillée pour
tous les êtres.
L’Humanité de Lumière est un peuple
à l’intérieur de tous les peuples. Elle est
semblable au Maître saint Jean qui, plein
d’amour pour son Maître, pose sa tête sur son cœur et
reçoit son Enseignement secret, directement d’âme à
âme quand les autres apôtres sont en train de manger,
de discuter. Saint Jean lui aussi est un apôtre, mais
en même temps, il est quelque chose de plus : il est
en communion intime avec le Christ. De même, un
individu peut être européen, africain, chinois..., avoir
du respect pour son pays, sa religion, sa race et pour-
tant se sentir intérieurement un citoyen du monde,
un frère, une sœur de tous les êtres.
Une femme peut très bien aimer ses enfants et en
même temps, aimer tous les enfants du monde et se
sentir proche d’eux.
On peut même être un homme et ressentir en soi
du respect, de la reconnaissance et même de l’amour
fraternel envers les animaux, les végétaux, les miné-
raux et même les Anges. Saint François d’Assise a été
un modèle de ce genre d’hommes.
Ainsi, l’Humanité de Lumière est un peuple à l’in-
térieur de tous les peuples.
L’enseignement intérieur
Celui qui n’a pas permis à son cœur, à son intelli-

gence, à sa volonté de grandir n’aimera que des petites
choses limitées. Celui qui a un cœur vaste comme
l’infini ne placera aucune limite à la manifestation
de son amour. Il aimera le petit comme le grand, le
proche comme le lointain. Seuls, les cœurs humbles
et doux pourront accepter cette idée d’une Humanité
de Lumière et cette possibilité d’ennoblissement de
l’homme. Pour moi, cette idée n’est pas une légende,
mais une véritable cosmogonie qui possède le pouvoir
de créer un équilibre salutaire entre l’esprit et la ma-
tière. Tous les peuples ont possédé une cosmogonie
qui donnait un sens à la vie en leur permettant de
relier le ciel à la terre.
La cosmogonie des Rose+Croix est d’une grande
clarté ; elle correspond réellement à l’époque qui vient,
elle est pour notre temps et éclaire d’une nouvelle
lumière toutes les anciennes cosmogonies. Si vous
la comparez à la Genèse de Moïse, vous constaterez
qu’elles se complètent et s’éclaircissent mutuellement.
Si vous faites entrer cette cosmogonie dans votre
esprit, votre cœur, votre vie, en l’étudiant, en l’appro-
fondissant, en l’adoptant, elle va vous harmoniser,
vous renforcer, structurer votre pensée, vos senti-
ments, vos actes, et au bout d’un certain temps, une
clarté, une transparence, une eau éthérique lumineuse
va commencer à couler en vous pour relier votre être
à la source de l’enseignement intérieur.
Tout le christianisme johannite repose sur la

connaissance vécue de la parole qui s’exprime dans
le silence à l’intérieur de tout homme venant en ce
monde. Cette parole est le Verbe qui est au commen-
cement avec Dieu, qui est Dieu et qui offre à tous
l’Enseignement divin.
L’enseignement intérieur est le chemin sacré que
l’Humanité de Lumière propose aux hommes qui ont
entendu l’appel à la transformation de soi.
C’est la seule voie qui conduise à la liberté et à
l’accomplissement véritable. C’est un chemin de plé-
nitude semblable à un courant joyeux, pur, simple qui
transforme tout en bonheur et en paix.
Il te dit : « Ton but, ta force et ton accomplisse-
ment sont en toi-même. Tu es la clé de ta vie. »
Le courant de saint Jean et du véritable christia-
nisme n’a jamais cherché à établir un royaume de
Dieu dans les nuages. Le royaume du Père est aussi le
royaume du fils, le royaume de l’homme. Nous vou-
lons que la terre et l’humanité deviennent véritable-
ment humaines. Nous voulons guérir dans l’humain
tout ce qui est inhumain. Il n’y a en ce courant éternel
rien d’utopiste, car il a les pieds sur le sol et connaît la
réalité des faits.
Le royaume de l’homme n’est pas dans les nuages
ni par-delà le voile mystérieux de la mort ou du som-
meil. S’il est là-bas, nous le verrons un jour, mais
pour l’instant, il doit être réalisé sur la terre. C’est à
l’intérieur de chaque homme que doit être plantée la

bannière du royaume de la paix et de l’amour.
Si les hommes portent le paradis en eux, qu’ils
soient au ciel, sur la terre et même en enfer, ils seront
dans la présence sainte, dans l’ordre céleste et rien ne
pourra leur enlever leur trésor de lumière.
Le royaume de Dieu n’est pas une contrainte, c’est
l’état le plus libre, le plus naturel, le plus simple de
l’homme pur, véritablement lui-même en haut comme
en bas.
Aujourd’hui, ce dont la terre et l’humanité ont
réellement besoin, c’est d’hommes et de femmes éveil-
lés qui aspirent de tout cœur à réaliser le royaume de
Dieu, le royaume de l’homme dans la réalité terrestre
par les méthodes de l’enseignement intérieur qui parle
au nom de l’amour, de la sagesse et de la vérité.
Ô Éternel-Infini,
Que dans ta vérité soit l’œuvre de ma vie,
Qu’elle soit conduite dans ta sagesse
Et accomplie dans ton amour !
Amin.
Au milieu du cercle de l’auguste Confré-
rie du Bien, brûle le feu du plus beau
et noble idéal conçu. À l’intérieur de la
flamme de la présence de Dieu en tout,
se tient l’image de l’homme originel
voulu par le Suprême.
Tous les initiés sont réunis autour de
cette vision qui nourrit leur âme et scelle
leur alliance d’amour. D’eux rayonnent
des forces, des lumières, des influences
qui s’envolent vers tous les hommes
pour les inspirer, les soutenir, les bénir.
En réalité, celui qui nie la réalité d’enti-
tés et d’un monde supérieur se coupe
du chemin de l’évolution harmonieuse,
de la lumière et de la force de vie. Il se
plonge lui-même dans le royaume des
ombres et de la mort. Il n’a plus d’éner-
gie supérieure à offrir aux êtres qui sont
en dessous de lui et c’est pourquoi ils
se révoltent et décident bien souvent de
le dévorer psychiquement. L’homme est
alors plongé dans la tourmente, il crie,
il pleure et jure devant Dieu qu’il ne sait
pas pourquoi il souffre.
Ne coupe pas le lien de vie qui t’unit au
royaume céleste et à son haut idéal de
perfection. C’est là ton assurance, ton fil
d’Ariane.
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Chapitre 4
La cosmogonie
de la Rose+Croix
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« Dieu a construit les hommes
avec les larmes de son œil. »
U
Paroles des Pharaons
n soir, alors que j’étais plongé dans
une profonde méditation sur la
beauté, les merveilles et les secrets du
Père de la Lumière, je sentis que l’at-
mosphère qui m’entourait se modi-
fiait ; elle devenait plus douce, plus légère, plus pure et
lumineuse. Je pressentais que l’apparition d’une telle
atmosphère annonçait un évènement extraordinaire
à la façon de l’aube qui prophétise la venue du soleil.
Je me sentis soudainement saisi par le tremblement
de la crainte lorsqu’un être habillé par les étoiles se
révéla devant moi empli de bonté et de noblesse. Il
me salua comme un frère et je compris que je me trou-
vais en compagnie de l’Ange gardien des Mystères de
Dieu, inspirateur et guide de la Confrérie éternelle
des Rosae+Crusis.
Il me révéla beaucoup de choses dont je ne puis
parler ici et enfin, il m’invita à ouvrir mes yeux inté-
rieurs pour lire, dans la Lumière de Dieu, l’histoire
de la fraternité humaine. C’est ainsi que je découvris
la cosmogonie de la Rose+Croix ou l’origine de la
Confrérie invisible et de l’Humanité de Lumière.
L’Ange me dit que le temps était venu de révéler

cette cosmogonie dans la lumière extérieure afin que
tous les fils et filles sincères de l’ordre saint puissent
en prendre connaissance, la méditer et par son inter-
médiaire s’unir avec les Fils de la Lumière. Elle serait
comme une nouvelle manifestation pour l’édification
et la continuité de la Tradition vivante. Il me dit en-
core que cette cosmogonie contenait de grands secrets
et que des pouvoirs magiques bénéfiques étaient ca-
chés en elle.
Retranscrire cette histoire vivante avec des mots
limités et souvent mal appropriés sans la diminuer et
la dénaturer me parut une œuvre impossible, mais
l’Ange me mit en confiance, me demandant d’avoir
la foi dans l’avenir et dans la persévérance et l’intelli-
gence des fils et des filles de la sagesse. C’est alors que,
malgré la souffrance que me demandait un tel travail,
me soumettant à sa parole et à son amour, je me mis
à l’ouvrage décrivant avec des mots ce que mes yeux
avaient contemplé.
Avant tout commencement et toute fin existait
l’eau horizontale infinie. Cette eau originelle était l’es-
sence, l’âme de toute substance, de toute matière, de
toute forme. Pour l’instant, elle était informe, vierge,
immobile, ne connaissant aucune verticalité. Tout en
elle était en sommeil reposant dans l’unité. Elle em-
plissait l’espace non manifesté et le temps sans bornes
semblable à un grand miroir où rien n’était encore
venu se refléter.
Tout était calme, passif, silencieux, non existant,

non révélé, en suspens.
C’est alors que du point central de l’infini qui est
partout et nulle part à la fois, ( « partout » car il est le
centre de toute manifestation de vie et « nulle part »
car il veut rester caché pour laisser libre d’exister par
elle-même toute manifestation de vie), que du grand
et insondable mystère de l’origine se manifesta l’être
de feu de la verticalité créatrice. Il apparut, semblable
à un rayon de lumière, à une source claire fécondante,
affirmant l’être et la vie en toute chose.
Sous son impulsion, l’eau horizontale infinie s’ani-
ma du mouvement de la vie, elle s’éveilla et devint la
pure clarté, la Mère du monde donnant forme à toute
existence, la Materia lucida, le cristal sacré, la transpa-
rence, l’agent magique universel, l’océan de la pure
conscience de l’unité.
L’activité de l’être entra dans la passivité et l’anima.
Le rayon de lumière se refléta sur le miroir ma-
gique de la Création et y fit naître la vision.
De cette première union de l’esprit vertical et de la
passivité horizontale naquit la première rose, la Mate-
ria lucida, le premier royaume de la vie au sein duquel
une création d’êtres allait pouvoir se manifester et
goûter à l’existence.
Ce fut la première fois que la croix de lumière
et la rose du jardin de Dieu apparurent, que l’arbre
de vie se manifesta au milieu de l’océan cosmique et
que des créatures se tournèrent vers la source du Père
pour y puiser l’eau de la vie au sein des coupes de leur

existence.
Ce premier royaume de Dieu fut placé sous le

signe de la pureté, de l’harmonie, de la paix, de la
clarté, de la sérénité, de la plénitude et béatitude de
l’éternité. C’est en sa substance qu’ont été engendrées
toutes les plus belles et puissantes vertus et beautés.
Toutes les créatures vivant dans l’eau de la Materia
lucida étaient constituées de toutes ses vertus. Ce qui
les différenciait résidait dans le fait que dans certaines,
c’était l’harmonie qui présidait, dans d’autres la béa-
titude, toutes vivant ainsi en osmose totale les unes
avec les autres et avec leur environnement. Elles ne
faisaient aucune différence entre l’intérieur et l’exté-
rieur, entre la substance de leur être et la substance du
milieu ambiant ou d’une autre créature. Toutes pui-
saient l’eau de la vie à la même source d’amour. Ce
premier royaume était semblable à un jardin de para-
dis au milieu duquel coulait une source de Lumière,
de jouvence et de Dieu.
C’est l’Être suprême qui à travers cette source s’of-
frait en permanence à toutes les créatures.
Cette source était tellement merveilleuse qu’il me
faut encore dire quelques mots à son sujet. Elle n’était
pas forcément visible au milieu du jardin car, en véri-
té, elle coulait à l’intérieur de tous les êtres, de toutes
choses, elle emplissait l’espace de bonheur et de per-
fection ; elle était le milieu de toute chose, le milieu en
tout et partout. Chaque créature savait que la source

était le milieu en tout, mais pourtant, chacune pouvait
la contempler coulant au milieu du royaume comme
un symbole magique incarnant la grandeur de la vé-
rité suprême. Elle était la fixité, l’éternité, la stabilité
autour de laquelle tout le royaume tournait, se mou-
vait, évoluait. Car avant la manifestation de la vertica-
lité de l’être, l’eau était immobile et passive. L’être l’a
mise en mouvement en devenant lui-même l’activité
immuable en tout.
Ce royaume était semblable à une fixité dans le
mouvement.
Pour décrire au mieux, je pourrais dire que les
créatures angéliques peuplant ce royaume étaient
comme des forces, des influences, des idées vivantes.
C’était un monde intelligible peuplé par des créatures
de pensée lumineuse, de sentiment noble, de volition
harmonieuse. Les formes de ces êtres n’étaient pas
parfaitement dessinées, délimitées. C’était un monde
sans frontière et comme ils vivaient tous de la même
vie, ils ne pouvaient pas vraiment dire toi et moi en se
sentant différents, indépendants, séparés. Ils étaient
un dans l’amour le plus pur, tout comme le Christ le
sera plus tard avec ses proches disciples sur la terre, les
johannites.
La première rose, le premier enfant de la Mate-
ria lucida était l’amour. Tout dans ce royaume était
construit, élaboré, pensé avec la substance de l’amour
et rien ne pouvait être sans elle.
L’amour était le commencement et le but de toutes

choses. Rien ne pouvait exister en dehors de lui.
Voilà que je suis parvenu à décrire le premier

royaume de la vie et la première manifestation de notre
ordre vénérable. Chaque fille et fils de la sagesse éter-
nelle peut méditer avec soin ce récit, car il contient de
grands secrets pour l’édification des âmes. Personne
ne peut comprendre une telle description s’il n’ouvre
sa vision intérieure et n’élève sa pensée jusqu’à pou-
voir contempler par lui-même la vérité, les paysages
et les faits ici racontés. Cette parenthèse étant faite, je
poursuis mon récit.
La Source au milieu du jardin coulait sans arrêt,

fidèle à elle-même, pour rajeunir la vie et parfois pour
révéler de nouvelles formes, de nouvelles possibilités
jusqu’ici inconnues.
C’est ainsi qu’un jour de grande lumière, de la
source est apparue l’humanité devant tous les habi-
tants du royaume. Tout le monde l’attendait comme
une nouvelle révélation de l’Esprit. Elle est venue,
accompagnée de la semence de la liberté.
Toutes les créatures se sont réjouies de voir un être
si beau, portant en lui toutes les qualités du monde et
révélant le nouveau joyau de la liberté. Mais il se passa
quelque chose de terrible, l’humanité fut comme mise
à l’épreuve. À peine apparue, elle prit conscience de
son existence propre de par la semence de liberté qui
lui donnait le choix, soit d’entrer dans le royaume de

perfection et de se fondre en lui, soit de s’en détour-
ner et d’enfanter elle-même un autre royaume. Ce
choix était un fait unique et produisit une véritable
révolution dans le jardin.
En contemplant la Source de perfection au milieu
du royaume, l’humanité se divisa. Une partie fut atti-
rée sans réserve par l’amour et d’un seul élan du cœur,
elle s’avança et devenant transparente, se fondit dans
l’harmonie du jardin, rejoignant ainsi les autres créa-
tures. L’autre partie, de par la liberté et la possibilité
du choix, hésita la moitié d’un instant et le seul fait
d’hésiter devant l’amour la figea, la durcit temporaire-
ment dans sa forme.
C’est ainsi que de l’humanité et de la liberté sont
nés la confiance et le doute. La partie qui eut confiance
se fondit dans l’unité paradisiaque et l’autre moitié,
qui connut un instant d’hésitation, se figea.
Sous l’effet du doute, la Materia lucida s’est den-
sifiée, elle a perdu sa transparence, sa perméabilité à
la lumière et c’est alors que l’ombre est apparue pour
la première fois dans le jardin, dans le monde, dans
l’univers. Et l’ombre manifestée derrière la moitié de
l’humanité hésitante a pris conscience d’elle-même et
s’est dit : « Je suis l’ombre et je participe à la vie uni-
quement parce que quelque chose d’opaque s’est for-
mé entre moi et la lumière des origines. Si cette chose
opaque disparaît, redevient pure et transparente, moi,
fatalement je disparais et avec elle, je me fonds de
nouveau dans la lumière. » Alors l’ombre a eu peur

et, pour la première fois, la peur est apparue dans le
monde. L’ombre a projeté la substance de la peur vers
la partie de l’humanité qui avait hésité devant l’amour
et l’hésitation s’est élargie, elle s’est transformée en
doute, en hébétude, en ignorance, en peur. L’humani-
té hésitante a été prise par la peur parce que l’ombre,
amenée à la vie par l’hésitation, n’a pas voulu dispa-
raître et a obligé l’humanité à éprouver elle aussi la
peur pour devenir encore plus opaque, pour se figer,
se matérialiser, se durcir et ainsi, s’enraciner dans les
ténèbres en luttant contre la substance pure de la Ma-
teria lucida qui danse autour de la source, emplie de
Dieu. L’ombre a voulu densifier la substance pour la
figer dans une hésitation perpétuelle et dans un refus
d’aller de l’avant vers la source de Lumière.
L’humanité prise par la peur a densifié une par-
tie de la substance de la Mère du monde pour engen-
drer un royaume de ténèbres empli de créatures qui
étaient à l’opposé de toutes celles vivant dans le jar-
din. Ces créatures ne pouvaient entrer dans le jardin
ni même le voir à cause d’une incompatibilité vibra-
toire. De même, les créatures du jardin ne pouvaient
pas contempler les êtres des ténèbres. Seule, l’huma-
nité hésitante pouvait encore voir les deux côtés. C’est
ainsi qu’a été engendré le monde de la périphérie et
des ténèbres extérieures coupé du centre.
Aujourd’hui, les humains ayant perdu la connais-
sance de la lumière intérieure et du centre de Dieu ne
savent plus communiquer entre eux qu’au moyen de

la lumière extérieure, que sont les ténèbres. Dans une
telle lumière, il y a toujours une part d’impureté qui
engendre fatalement l’incompréhension, l’ignorance,
l’illusion, le mensonge. C’est pourquoi la Confrérie
mystique a toujours enseigné à ses élèves les secrets du
chemin intérieur qui seul, permet d’atteindre le Soleil-
Vérité et la patrie originelle.
Le monde extérieur au jardin et les ténèbres ainsi
engendrées par un détournement de la Materia lucida
ont cultivé la frayeur et la haine et ont attiré l’huma-
nité en dehors du royaume de félicité. L’humanité est
tombée dans les ténèbres se divisant à l’infini, chaque
division portant en elle une semence de liberté et une
étincelle pure de Materia lucida. C’est ainsi qu’ont
été engendrés l’espace et le temps comme un cercle
d’obscurité, comme un royaume extérieur, coupé de
l’origine. C’est dans ce cercle que les ténèbres nées
de la peur ont engendré la destruction, l’anéantisse-
ment, la cruauté, la force brutale, la violence... et que
l’humanité de plus en plus obscurcie, se servant de
la Materia lucida dégénérée, a participé à la création
d’un autre jardin, d’un enfer. De plus en plus, elle
a été soumise à la peur et est devenue l’esclave des
ténèbres. L’humanité divisée a créé les particules, les
molécules et les êtres se sont tous entredévorés, ils
se sont tués, volés, dominés les uns les autres et sont
entrés dans la décomposition et la pourriture. C’est
alors qu’est apparu le règne des démons qui ont fini
par engendrer la matière opaque et sombre qui a été la

fin de la clarté. La matière dure a été l’aboutissement
de la peur, car elle donnait l’impression de pouvoir
résister à l’Esprit de lumière et au temps.
C’est pour expliquer ce mystère que l’on dit : « figé
par la peur ».
Qu’est-ce que l’hésitation ? C’est le doute, c’est de
ne pas être sûr, c’est-à-dire ne pas être soi.
Qu’est-ce que la peur ? C’est la dépossession de
son être vrai, c’est de ne pas être dans son rayon, de
ne pas être un avec la source, la perfection, c’est avoir
perdu le sens de l’existence.
Alors, cette partie de l’humanité qui a été capturée

par l’obscurité a connu la souffrance, l’étouffement,
la peur, la douleur et toutes les forces déchaînées de
l’anéantissement, de la décomposition, de la diges-
tion, des excréments. Et les êtres qui dominaient ces
humains se réjouissaient de cette souffrance non pas
parce qu’ils étaient méchants, mais parce que c’était
leur élément de vie, leur nourriture, leur atmosphère
respiratoire. C’est de l’humanité terrorisée qu’ils ti-
raient leur substance de vie.
Pendant ce temps, l’autre partie de l’humanité vi-
vait dans la beauté, la splendeur, dans l’unité, l’amour,
la perfection. Il faut former en soi la vision intelligible
de ces deux humanités et chacun pourra comprendre
beaucoup mieux l’idée cachée dans l’Enseignement
d’un Christ glorieux et d’un Christ souffrant. Le
Christ glorieux représente l’humanité libre dans le pa-

radis du Père éternel. Le Christ douloureux représente
l’humanité prisonnière de la matière et soumise en
esclavage par les puissances magiques qui gouvernent
le monde par la peur.
Mais voilà qu’au comble de la souffrance, l’huma-
nité souffrante a poussé un cri de désespoir : « Du
plus profond de l’abîme, je crierai vers toi, Ô Éternel, mon
Dieu ! » Ce cri était un appel à l’aide de ceux qui, dans
leur confusion, se rappelaient instinctivement la patrie
originelle. Il était invisible comme la parole pronon-
cée, mais pourtant, il était empli d’images, de forces
et surtout il contenait un peu de la substance de la
Materia lucida, ce qui le rendit vivant et puissant. Car,
lorsqu’elle est libérée de son enveloppe d’obscurité, la
Materia lucida s’élance naturellement vers la source
de Lumière à la façon de l’aiguille aimantée qui se
dirige seule vers le nord. Ce cri prit la forme magique
d’un serpent noir qui s’élança à travers l’espace, com-
bla l’abîme qui séparait les ténèbres de la lumière et
empli de détresse, monta jusqu’au portail du jardin cé-
leste. Certains humains, avec beaucoup d’autres créa-
tures qui se réjouissaient dans la pureté, ont comme
entendu, puis vu ce serpent et, chose mystérieuse, ils
se sont eux aussi détournés de l’arbre de vie pour tour-
ner leur regard vers lui qui était au dehors. S’adressant
à lui, ils l’ont interrogé : « Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
Et que veux-tu nous dire ? » Aussitôt, le serpent noir
leur a répondu : « Je suis le corps du désespoir de vos
frères qui vivent prisonniers du royaume de la subs-

tance densifiée et des êtres de peur et de haine qui ont
pris le pouvoir sur leur âme. De par la petite quantité
de substance pure qu’ils sont parvenus à mettre en
moi, je suis venu jusqu’à la limite extérieure de votre
royaume pour vous transmettre leur appel à l’aide. »
Les êtres qui écoutaient le serpent noir ont eu pour
la première fois comme la connaissance du mal, de la
souffrance, de la peur. Eux qui vivaient dans la perfec-
tion se sont mis à découvrir leurs frères qui vivaient en
bas, qu’ils ne connaissaient pas parce que jusqu’ici, ils
vivaient dans l’inconscience divine, dans l’innocence,
dans la pureté. Or, la pureté ne connaît pas le mal. En
écoutant le serpent noir, ils avaient reçu une infinie
partie de substance obscurcie qui leur permettait de
découvrir l’existence de leurs frères et les conditions
effroyables de leur existence.
Pour la pureté, tout est pur et le mal n’existe pas.
C’est pourquoi, seule la substance magique obscurcie
de la parole du serpent noir pouvait leur révéler les
mystères du royaume de la souffrance et du mal. Cette
substance, en entrant en eux, les a transformés, car
leurs yeux intérieurs se sont ouverts à la réalité de la
lumière extérieure. Cela a produit une augmentation
de la conscience de soi. Bien sûr, la dose de substance
obscurcie n’était pas suffisante pour les soumettre en
esclavage sous la domination de la peur, mais tout
de même, elle leur a fait tourner leur regard vers la
source de lumière à l’intérieur d’eux-mêmes, alors
qu’auparavant, ils contemplaient celle qui coulait au

milieu du jardin. Et alors, quelque chose de nouveau
est apparu dans le royaume de la Lumière : toutes les
créatures qui avaient été en contact avec le serpent
noir se sont mises à prendre conscience d’elles-mêmes
et ont tourné leur regard en elles pour découvrir un
sentiment de compassion, de miséricorde que per-
sonne ne connaissait. Une nouvelle manifestation de
l’amour est apparue dans le jardin et elle ne venait
pas de la source unique, mais de la source interne de
plusieurs créatures qui, sous l’impulsion du serpent
venu des ténèbres, ont senti monter en elles un sen-
timent de compassion. Chacun doit comprendre que
dans le jardin, c’était l’amour unique, sans séparati-
vité, qui était le fondement de tout. Cet amour était
naturel et là, soudainement, certains ont éprouvé un
nouvel amour en dehors de l’arbre de vie, en dehors
du jardin mais par la force de leur propre cœur, par
eux-mêmes et tout le jardin en a été ébranlé. Il s’est dit
d’une seule voix : « Des êtres éprouvent l’amour par
eux-mêmes, en union avec leur propre source de vie et
ils sont capables de le rayonner comme une nouvelle
manifestation de l’existence. Ils deviennent créateurs
comme la source première et sont capables d’enfanter
des êtres et des univers. » Oui, car à elles seules, la
compassion et la bienveillance sont un univers peuplé
de créatures angéliques.
C’était le cadeau de la semence de liberté apparue
avec l’homme dans le jardin du monde.
Pour la première fois est apparu le cœur et la com-

passion est sortie d’eux comme un serpent lumineux,
bénéfique, formé de la plus pure substance de la Mate-
ria lucida. Il est sorti du cœur de la compassion et s’est
élancé en dehors du jardin vers le serpent ténébreux
et, dans une danse mêlant la question à la réponse,
ils se sont entrelacés. C’est ainsi qu’est né le caducée
d’Hermès, l’intelligence du cœur, les hiérophantes
de Mercure, l’Ange de la médecine, le guérisseur et le
messager de Dieu qui transporte l’amour vers ceux qui
souffrent.
Ces deux serpents entrelacés ont enfanté le pre-
mier remède, ils ont formé une harmonie entre le bien
et le mal, qui a donné naissance à une intelligence de
l’amour, à une sagesse sacrée qui a comme fécondé et
organisé l’espace vide qui séparait le jardin céleste de
la terre informe et ténébreuse.
Et voilà qu’une partie des premiers hommes qui
avaient choisi l’amour « sans l’ombre d’une hésita-
tion » ont enfanté d’eux-mêmes un serpent lumineux
qui a empli l’espace vide séparant deux mondes. Ils
sont devenus semblables à la source créatrice de Dieu,
car, eux aussi, ont créé de leur propre source par
l’amour et la compassion vécus individuellement. Et
un grand nombre d’êtres du jardin sont venus vers
eux comme des Anges, des Archanges pour leur de-
mander : « Quelle est cette nouvelle manifestation
de vie qui s’est élancée hors du jardin et qui nous
révèle un monde que jusqu’ici nous ne connaissions
pas ? Quel est ce serpent si beau qui sort de vous en

accord avec la source unique et qui crée des univers
et des mondes entiers ? Mais quel est ce mystère ? »
Et c’est ainsi, par cette question, qu’est apparu dans
toutes ces créatures l’Ange sacré des Mystères divins
et des secrets de Dieu, le grand Roziel, le grand Ange
des Rose+Croix, l’Ange de la Sagesse et de tous les
secrets de Dieu, l’Ange qui accompagna Adam dans
sa chute du jardin d’Éden. Et c’est ainsi que naquit
la deuxième révélation de la Rose+Croix par la com-
passion, l’amour de la sagesse, le désir de guérir et de
venir au secours de ceux qui souffrent, la création de
l’ordre céleste dans le chaos, l’Enseignement sacré et
la sauvegarde des Mystères divins. Et cette deuxième
manifestation de la Rose+Croix guidée par l’Ange
Roziel a annoncé d’une seule voix : « Nous sommes
des créateurs comme la source de Dieu de par l’amour
et nous allons quitter le jardin de lumière pour des-
cendre vers nos frères prisonniers du chaos afin de
les sauver et de leur apporter la lumière. » C’est ainsi
qu’ils se sont élancés en dehors du jardin, et au fur et
à mesure qu’ils descendaient vers le royaume de l’opa-
cité, ils se sont vite aperçus que la seule façon d’aider
leurs frères était de se sacrifier eux-mêmes en prenant
sur eux une partie de la substance des ténèbres pour
l’organiser et la transformer en lumière. Mais ils ne
pouvaient pas prendre toute l’ombre parce qu’alors
leurs frères seraient morts, le royaume de l’obscurité
ayant disparu. C’est comme s’ils avaient eux-mêmes
dévoré leurs frères. Ils ont donc été obligés d’arrêter et

se sont contentés d’organiser la matière informe pour
l’emplir d’esprit, de sens, d’intelligence et ainsi, ouvrir
un chemin vers l’évolution, la remontée, l’éveil, l’initia-
tion. Par cette initiation, la matière pouvait remonter
vers l’esprit en gardant la conscience de soi et la liberté
triomphante si durement acquise. Ce sont eux qui ont
organisé les ténèbres en les animant d’un souffle de
vie. Ils ont conçu les directions de l’espace, les lois de
la matière, formé les étoiles comme symbole de leur
présence. Ils ont animé la terre, organisé les miné-
raux, constitué les plantes, les animaux, les hommes.
Ils ont créé des Anges, des Archanges, une hiérarchie
de Lumière pour tout régenter et pour que l’évolution
soit rendue efficace. Ils ont projeté un plan sacré en
accord avec la source de Dieu. Ils ont fait pénétrer la
substance du bien originel en toutes les créatures. Le
Soleil est le plus grand de ces êtres qui sont descendus
du jardin primordial et les Rose+Croix l’ont appelé le
Christ : l’homme primordial voulu par Dieu dans la
liberté, l’amour et la sagesse sacrée.
Le Christ : l’homme dans la bénédiction de Dieu.
Le Christ : l’image parfaite de l’homme.
Ce Soleil-Christ est beaucoup plus grand que le
soleil physique que nous, hommes, nous connaissons
sur la terre. Néanmoins le soleil physique est la meil-
leure représentation que nous pouvons nous faire de
lui : le Verbe de Dieu, l’amour de Dieu en parole et
action.
C’est ce Christ qui a empli le monde intermé-

diaire et les ténèbres informes de son souffle puissant,
de son âme de vie et tous les êtres ont été touchés par
lui. Il est véritablement venu apporter la lumière au
monde : « Je suis la Lumière du monde qui triomphe des
ténèbres (ou qui organise le chaos). Qui marche avec moi
ne sera plus prisonnier de l’obscurité, de la peur, de la souf-
france, de l’hésitation. » C’est une guérison, un chemin,
un ennoblissement.
Cet être du Christ formé par tous les hommes des-
cendus du jardin est devenu comme la source de Dieu
dans le monde intermédiaire. Toutes les créatures
célestes descendues avec l’Humanité de Lumière et
créées par elle se sont organisées autour de cette nou-
velle source. Cette hiérarchie du Christ a commencé
à amener la sagesse, l’Intelligence cosmique, l’ordre
harmonieux. Comme je l’ai dit, ils ont organisé le
cosmos, les étoiles, enfanté des structures de lumière
pour répandre l’harmonie. Par leur propre âme de vie,
la terre est devenue fertile et par le monde végétal, elle
a pu trouver un chemin d’élévation. Ainsi, les miné-
raux ont pu être délivrés de la matière dense grâce à
la végétation. Les animaux ont élevé les végétaux, puis
les hommes ont élevé les sentiments des animaux et
sont entrés dans l’apprentissage angélique. Bien sûr,
tout cela a duré des milliards d’années. L’Humanité
de Lumière a d’abord œuvré dans les royaumes sub-
tils pour progressivement s’approcher du chaos de la
matière dense.
Les êtres de la peur voyant le serpent lumineux sor-

tir du royaume saint et constatant qu’une hiérarchie
descendait vers eux pour tout ordonner se sont sen-
tis menacés : ils ont de nouveau ressenti leur crainte
originelle de disparaître et cette crainte s’est transfor-
mée en une force de guerre. Alors que la première
fois, ces entités avaient créé un royaume et s’étaient
enfuies devant la lumière, là elles ont décidé d’être
organisées et elles sont parties à l’assaut du ciel et de
la lumière. Lorsque le Christ a enfanté les soleils, elles
ont réclamé la nuit et ont formé derrière la terre un
cône d’ombre dans lequel la lumière ne peut pénétrer.
C’est alors qu’au sein de la Fraternité de Lumière est
apparue la femme qui s’est dévouée pour descendre
jusque dans l’obscurité de la nuit afin de l’éclairer.
C’est de cette façon que la lune est apparue et qu’un
chemin de purification a été ouvert. Avec la lune, l’eau
a empli la terre et l’a fertilisée. La femme a ouvert les
portes de la matière à l’Humanité de Lumière et c’est
alors que l’humanité terrestre est apparue comme
une libération des forces, des êtres emprisonnés dans
la matière. En elle, des êtres de Lumière se sont in-
carnés pour la guider, l’éduquer, élever le niveau
de conscience et de vie. Ils ont apporté les sciences,
les arts, les impulsions civilisatrices. L’Humanité de
Lumière a bâti dans l’éthérique de la terre de magni-
fiques cités en cristal, en pure Materia lucida et ils
ont fait construire sur terre de grandes villes autour
de temples consacrés à l’initiation et à l’évolution des
espèces. Sous leur influence, la terre s’est de plus en

plus peuplée, organisée et l’humanité s’est davantage
éveillée. Mais les êtres de la peur connaissant la loi
des cycles attendaient patiemment dans l’ombre que
la roue tourne pour savamment détruire, détourner et
dévoyer les œuvres de lumière. Beaucoup de civilisa-
tion ont été construites, beaucoup ont été détruites.
Beaucoup de nobles impulsions sont apparues dans le
monde et beaucoup ont été récupérées et ont tourné
au cauchemar.
De par la loi des alternances cycliques et de la li-
berté, les êtres de Lumière venaient sur la terre pour
féconder les âmes, mais au bout d’un moment, ils
étaient obligés de se retirer et de laisser la place aux
êtres des ténèbres qui s’efforçaient de détruire toutes
les plantes et toutes les graines semées. Seuls, ceux qui
avaient été réellement fécondés pouvaient, pendant la
période de ténèbres, rester fidèles et purs, continuer
à travailler et s’éveiller jusqu’à être eux aussi incorpo-
rés à la hiérarchie de Lumière et échapper au pouvoir
hypnotisant de la peur et de sa sphère de vie. C’était
la mise à l’épreuve, la tentation dont tout candidat
devait triompher par ses propres forces patiemment
éveillées.
Pendant la période d’obscurité, certains êtres fé-
condés par la lumière sentaient une présence sacrée
s’allumer en eux. Ils ont commencé à se reconnaître
les uns les autres et à s’unir pour se soutenir dans le
travail. Ils ont formé des communautés libres, des
écoles et de leur propre volonté, ils ont trouvé la force

de se tourner consciemment vers l’Esprit, vers l’Hu-
manité de Lumière pour continuer à être en contact
avec elle envers et contre tout. Refusant la fatalité de
la haine et de la guerre, ils ont commencé à appeler les
autres hommes et leur ont enseigné à travailler sur eux-
mêmes pour transformer le mal en bien. Cela a été la
troisième manifestation de notre École sainte et pure
de la Rose+Croix : après des siècles et des siècles de
travail de la hiérarchie du Christ, des hommes se sont
élevés du chaos de la matière informe. Ayant recon-
quis la conscience et le libre choix, ils ont voté pour
l’évolution lumineuse, ont décidé de prendre leur
vie en main et de collaborer librement et dignement
avec leurs frères de Lumière pour ennoblir l’obscurité.
Ils ont découvert la science de la transformation du
mal-bien en bien, la science de l’alchimie qui place
l’amour, le respect, la tolérance, la médecine sacrée
au-dessus de tout. Leur dernière grande civilisation a
été l’Égypte pharaonique. Après, la terre entrant dans
une longue période d’obscurité, les êtres de Lumière
se sont progressivement retirés laissant la place aux
hommes terrestres illuminés.
De mes yeux, j’ai vu trois formes d’êtres humains
et cela est un grand mystère.
La première forme s’appelait Hiarou. Hommes
purs, cristallins, formés de pure substance de la Mate-
ria lucida, ces hommes étaient ceux qui n’avaient pas
hésité devant l’amour, mais qui, ayant été initiés par le
serpent noir et ayant connu la compassion pour leurs

frères déchus, sont venus à leur secours. Ces Hiarous
sont un mystère à jamais sacré. Ce sont eux qui ont
donné tout ce qu’il y a de bon en toute chose. Ils sont
comme le double de chaque homme sur la terre et
ils attendent patiemment le moment solennel où ils
pourront s’unir à lui. C’est de là qu’est venue la tradi-
tion de l’Ange gardien et aussi, c’est le sens caché du
récit du Maître saint Jean sur les noces mystiques de
l’Agneau. La Hiérousalem céleste est la cité éthérique
des Hiarous bâtie dans la sphère du soleil qui entoure
la terre.
La deuxième catégorie, ce sont les hommes nés de
la terre. Sous l’influence des Hiarous, la terre a évolué
et s’est organisée. L’homme terrestre avec sa pensée,
ses sentiments, ses désirs et sa conscience naissante
d’être un moi est le résultat d’un travail et d’une lutte
entre la hiérarchie des ténèbres et celle de la Lumière.
La troisième catégorie est représentée par l’homme
intermédiaire qui s’appelait et s’appelle toujours Mani.
C’est l’homme né de la terre, mais qui par un travail
sur lui et après avoir été fécondé par l’initiation des
Hiarous est parvenu à maîtriser sa propre matière et à
sortir du cycle lumière-obscurité qui fait que l’homme
retombe sous l’emprise de la matière. Ce cycle est en-
core appelé loi de la réincarnation. Ces Manis sont les
véritables guides de Lumière des humains terrestres,
les représentants des Hiarous. Eux aussi ont bâti
une cité dans l’éthérique de la lune encore appelée
Shambal-Salem ou Manisola. Le Bouddha Gautama

fut un Mani. Les Manis connaissent tout de l’huma-
nité terrestre et de la loi du devenir. Ce sont les re-
présentants de l’évolution, des hommes simples qui
ont pris la décision d’œuvrer pour la lumière. C’est la
bonne destinée de toute l’humanité de devenir Mani.
D’ailleurs, dans le mot humanité, il y a la racine mani.
Après le déclin de l’Égypte pharaonique envahie
par les entités de l’obscurité, les Hiarous ont progres-
sivement quitté la terre et ce sont les Manis qui ont
organisé la continuité de l’Enseignement, se transmet-
tant le flambeau de l’initiation. Ils ont œuvré à travers
beaucoup d’écoles et de communautés comme la Fra-
ternité essénienne, mazdéenne, d’Héliopolis... pour
que l’esprit Soleil-Christ, le chef de tous les Hiarous
descende sur la terre à travers un Mani préparé pour
cela : le Maître Jésus. Cette incarnation a été le fruit
d’un travail gigantesque et inimaginable. À travers
elle, un grand nombre d’âmes humaines ont pu être
fécondées et une force a été emmagasinée pour pré-
server le bien sur la terre et dans l’humanité. Mais les
entités de la peur veillaient et elles se sont saisies du
Christ, ont tourné l’humanité contre lui, l’ont torturé,
bafoué et mis à mort. Ensuite, elles se sont évertuées
à dénaturer totalement son message aux yeux du plus
grand nombre, en en faisant une religion limitée alors
qu’il s’agissait d’une nouvelle dimension de l’être de
l’homme. Mais le Christ n’est pas mort, il est descen-
du au centre de la terre et a continué à habiter dans
l’École johannite. Il a dit : « Vous me foulez au pied et je

suis avec vous jusqu’à la fin des temps comme une semence
de vie nouvelle. » Il parlait de ses fidèles disciples, les
Johannites, qui, à travers les temps, prépareraient son
véritable avènement.
À cette époque, le Maître, qui est connu mainte-
nant sous le nom de Peter Deunov, était le grand hié-
rophante de la Fraternité essénienne qui a formé le
Maître saint Jean Le Baptiste et Jésus. Ce hiérophante
vivait caché dans les temples de la communauté des
Esséniens. Il était un envoyé de cette Cité sainte que
l’humanité des Hiarous avait bâtie entre la patrie ori-
ginelle et la terre. Étant un Mani, ce hiérophante était
en permanence empli de la sagesse éternelle qui en-
toure la terre et il ne s’incarnait que dans la présence
de cette sagesse.
Lorsqu’il a vu que le Maître Jésus s’était sacrifié
pour s’offrir comme semence d’amour pour l’évolu-
tion de la terre et de l’humanité, il a été bouleversé. Je
parle ici de ce Maître, car il peut être le représentant
et le symbole de tous les Maîtres et initiés du monde.
Ce sont eux qui, les premiers, ont compris toute la
haute signification de l’acte du Christ. Lorsque le sang
a coulé de la croix et a touché la terre, un être d’amour
et de miséricorde est apparu qui a bouleversé l’antique
sagesse des initiés. Cet être a revivifié l’ancienne impul-
sion qui avait poussé les Hiarous à sortir du royaume
originel pour aller porter la lumière à leurs frères au
prix d’un grand sacrifice. C’est ainsi qu’est apparue
la quatrième manifestation de la Rose+Croix, encore

appelée johannite : les disciples bien-aimés qui posent
leur tête sur le cœur du Christ. Pour eux, le Christ n’a
pas de secret.
Ce hiérophante essénien s’est alors réincarné en
Chine où il a été persécuté de par l’Enseignement spi-
rituel libérateur qui émanait de lui. Il s’est alors en-
fui avec plusieurs de ses disciples dans les montagnes
de l’Himalaya où il a contribué à la formation du
bouddhisme tibétain. Il a été le premier Dalaï Lama
et a reconstitué l’Enseignement essénien-nazaréen qui
consiste entre autre à permettre la réincarnation de
Maîtres spirituels à travers des enfants préparés.
Entre deux, il s’était incarné dans une branche de
la Fraternité essénienne et il sera connu du monde
sous le nom de Mani. Il était le porteur du Paraclet, de
l’esprit de Vérité, dont parlait abondamment le Christ
et a enseigné l’art subtil et sacré de la transformation
des ténèbres en lumière. Il a eu une influence considé-
rable sur l’humanité et sa marche à travers l’histoire.
Il a déjoué un plan des forces obscures, les a obligées à
battre en retraite et a ressuscité la sagesse éternelle des
Hiarous et des Manis que l’ombre pensait avoir dis-
persée aux quatre coins de la terre et de l’espace. Pour
cela, il s’est sacrifié lui-même à l’image du Christ. Il a
été torturé, écartelé et décapité devant une foule ren-
due inhumaine par la puissante magie des ténèbres.
Sans Mani, l’impulsion offerte par le Christ comme
autre choix pour l’humanité aurait été détruite par
les fils de la peur. Lorsque Mani était sur la terre, ces

entités ont développé un feu de haine et de rage. Elles
ont commencé à se dévorer entre elles et de terribles
guerres ont éclaté entre les hommes. Entrant dans
les hommes, ceux-ci se sont mis à leur service et ont
abandonné le chemin lumineux tracé pour eux par les
guides et Maîtres de la Lumière.
« Nul ne peut servir deux Maîtres. »
Alors, beaucoup d’humains ont eu de la haine

contre ce Maître sublime comme ils en avaient eu
pour Jésus, parce qu’il était en train de détruire tous
les projets des ténèbres et qu’il allait enlever l’opacité
et ressusciter la science des Boddhisattva, des Manis,
des Rose+Croix. Ils l’ont non seulement tué, mais ils
ont tout fait pour dénaturer sa parole afin de rendre
son enseignement inaccessible au fils de l’homme.
L’Enseignement de Mani était encore plus clair
que celui de Jésus.
Forts de leur demi-victoire temporaire, les êtres de
la peur se sont renforcés, se sont préparés afin d’em-
pêcher définitivement toute autre tentative de résur-
rection de cette sagesse humaine. Ils sont entrés dans
toutes les entreprises, projets, réalisations humaines
pour propager partout un fond d’ignorance, de peur,
de cruauté, de division, d’injustice, d’intolérance, d’or-
gueil, d’égoïsme et pour répandre dans l’atmosphère
des influences de brisement, de destruction sournoise,
de perdition, de doute, de laisser-aller, de stress afin

que plus personne ne puisse être tranquille, serein,
décontracté, ouvert, tolérant, honnête et surtout ne
puisse plus communiquer avec les mondes supérieurs
purs de l’Humanité de Lumière. Ils ont entrepris cette
conquête avec une grande sournoiserie, une ruse par-
faite, un mensonge omniprésent. Partout, ils ont pro-
motionné le bien, mais à chaque fois, ils semaient en
lui une graine de confusion de façon à ce que son fruit
soit gâté et s’annule. Seuls, les Rose+Croix johannites
répandus de par le monde dans tous les peuples, tradi-
tions et cultures ont su, à travers les siècles, se préserver
de leurs influences grâce à leur fidélité à l’alliance avec
la Lumière éternelle. Ils ont sans cesse œuvré dans le
silence et le secret pour préparer la véritable résurrec-
tion du Christ, qui sera la résurrection de l’humanité
vraie et qui doit s’opérer d’une façon mystérieuse à
travers le Maître saint Jean.
Que chacun réfléchisse sans parti pris au fait que
du temps où le Christ devait s’incarner dans le Maître
Jésus, il est clairement fait mention que les mages ve-
nus d’orient, les bergers simples et de bonne volonté
ainsi qu’Hérode étaient au courant. Cela représente
trois groupes d’hommes qui connaissaient l’avenir,
qui savaient ce qui est réellement important pour
l’avenir de l’humanité et de la terre. Les mages sym-
bolisent les grands Maîtres spirituels de l’humanité :
ceux qui possèdent la science sacrée des Hiarous. Les
bergers sont les guides de l’humanité et aussi leurs
disciples qui sont plein de bonne volonté et prêts à

servir le bien et l’ordre céleste. Ils incarnent le cœur
de l’humanité. Et enfin Hérode, l’usurpateur, le faux
dieu, le faux guide, le faux chef, le tyran qui règne par
la peur, le mensonge, la sournoiserie, la manipulation,
les détournements, l’armée. Il s’est mis au service des
fils de la peur et de la haine déguisée. Il est leur dis-
ciple et cherche à tuer, à empêcher l’avènement de
l’homme dans la lumière de son être vrai. Pour cela, il
est prêt à tuer.
Ces trois catégories d’hommes possèdent chacune
une science que le reste de l’humanité, représenté
par les moutons, ignore. Ils connaissent la lumière et
savent que l’histoire est un combat entre la lumière et
les ténèbres. Mais pour la lumière, ce combat n’en est
pas un : c’est une histoire d’amour, de compassion.
Hérode n’hésite pas à assassiner tous les nouveaux-
nés pour que l’enfant élu ne puisse survivre.
Bien que la grande majorité de l’humanité ne le
voit pas et ne s’en préoccupe pas, ce combat, cette his-
toire se continue, elle est même le point central de
toute l’évolution. Ainsi, les Rose+Croix johannites se
concentrent dans le silence et le secret pour l’avène-
ment et le triomphe de leur Maître, le Christ, dans
l’enveloppe de celui qui, à un moment donné, s’est
appelé saint Jean l’Évangéliste.
Les fils de l’ombre sachant que ce travail a lieu et
ne pouvant pas l’empêcher renforcent leur position
dans l’humanité afin qu’elle ne réagisse pas à l’appel
et qu’elle devienne totalement inapte pour le spiri-

tuel. C’est une façon de tuer les enfants sans que per-
sonne ne le voit. Ce Maître saint Jean est le calice, le
Saint Graal sur lequel tous les enfants de la Lumière
se concentrent. Il est connu dans les Traditions de
tous les peuples sous divers noms. C’est le Maîtreya
pour les bouddhistes.
Ce Maître n’a cessé de se réincarner depuis sa
grande initiation auprès du Christ Jésus. Sa devise est :
« Qu’aucun être ne soit perdu. » Il est à l’origine de toutes
les Écoles initiatiques engendrées depuis 2000 ans
et il a uni tous les anciens courants initiatiques des
peuples dans l’impulsion nouvelle du christianisme
inconnu du monde. Bien qu’il ait eu de grands résul-
tats dans les Enseignements de Shiva, des soufis, ses
plus grandes et belles réalisations sont dans le courant
johannite, notamment à travers les Bogomiles, les
Cathares, la Franc-maçonnerie. C’est lui qui a donné
l’impulsion au courant occidental des troubadours,
des fidèles d’amour, qui a eu une forte influence pour
l’ennoblissement de la femme et dont Dante s’est fait
le porte-parole dans sa divine comédie.
Au treizième siècle, ce Maître s’est incarné de nou-
veau dans des conditions particulières, et au lieu de
répandre une impulsion vers l’extérieur, il s’est uni-
quement concentré sur lui-même pour accumuler en
lui une force et passer une initiation supplémentaire.
Dans sa jeunesse, il a vécu très simplement en étant
presque totalement coupé du monde. Douze sages
l’entouraient régulièrement et faisaient son éduca-

tion. Ils étaient les gardiens des douze traditions des
peuples et formaient ensemble la totalité du savoir
originel des Hiarous et des Manis. Il était en quelque
sorte le corps remembré d’Osiris qui avait été éparpil-
lé de par le monde par son frère, le Dieu Set dont les
chrétiens extérieurs ont fait Satan, l’adversaire, celui
qui s’oppose à l’avènement de la Lumière.
Le Maître saint Jean, en se plaçant au milieu du
cercle, était le treizième, le plus jeune, celui qui est
vide, pur, vierge, qui reçoit l’ancien, le rajeunit, lui
redonne la vie et le fait entrer dans le futur. C’est
ainsi qu’en lui a ressuscité le savoir vivant et qu’une
nouvelle manifestation de l’esprit s’est manifestée. Les
douze Maîtres se sont alors ouverts à la Source qui
coulait au milieu de leur alliance et c’est ainsi que la
nouvelle impulsion s’est mise à grandir, à se renforcer.
Les douze sages se nourrissaient de tout ce qui sortait
de lui comme s’ils avaient absorbé la coupe du Christ,
la pure substance originelle de la Materia lucida. Ils se
sont constitués un nouveau corps, porteur d’une nou-
velle conscience et c’est l’esprit du Maître saint Jean
qui est entré en eux : ils sont devenus des hommes
Jean, des hommes disciples du Christ, ayant accès à lui
directement sans aucun intermédiaire.
« Un jour viendra où les humains prieront,

s’uniront avec la source du Père,
directement en esprit et en vérité. »
Ce Maître est mort très jeune, offrant son corps

éthérique à ses nouveaux disciples qui se sont sépa-
rés et l’ont rayonné à travers l’Europe. C’est ainsi
que ce corps éthérique est devenu de plus en plus
grand au fur et à mesure que de nouveaux disciples
entraient en lui. Le Maître saint Jean s’est alors de
nouveau réincarné dans ce corps éthérique et il a été
connu du monde extérieur sous le nom de Christian
Rose+Croix ou Christian Rosenkreutz : le chrétien à
la rose et à la croix. En réalité, ce nom ne représentait
pas uniquement la réincarnation du Maître, mais bien
plus encore, le champ de vie de son corps éthérique
qui devenait de plus en plus grand et englobait tous
ses disciples. C’est pourquoi tous les frères et sœurs de
l’ordre se sont faits appelés Christian Rose+Croix : ils
possédaient en eux la vision pure du Christ spirituel
et ils posaient sur le sol les fondements pour l’appa-
rition d’un nouveau christianisme, d’une nouvelle
manifestation de l’Enseignement des Hiarous et des
Manis. Cette nouvelle manifestation de la hiérarchie
du Christ doit entourer la terre et réaliser l’âge de
l’amour, de la lumière et de la liberté connu sous le
nom de Terra lucida : nouveau ciel, nouvelle terre,
nouvelle conscience dans l’humanité. Cette nouvelle
terre, nouvelle conscience et nouvelle vie est déjà réali-
sée dans ce corps éthérique de l’École des Rose+Croix.
C’est par ce champ magnétique éthérique que les vrais
élèves du Christ accomplissent tous leurs mystères et
leurs travaux.
L’apparition du Maître Peter Deunov avant les an-

nées 1900, son Enseignement dans les montagnes de
Bulgarie, l’intensification de la guerre, les découvertes
technologiques, la querelle de tous contre tous sont
autant de signes d’une intensification de la vie et de
l’évolution. Plus que jamais, le corps éthérique pur et
sain de l’Humanité de Lumière est présent et ouvre ses
portes à tous les hommes et femmes de bonne volonté.
Il n’y a pas d’autre façon d’être initié et d’évoluer que
d’entrer consciemment dans ce champ magnétique
du bien, libre de peur, de la lumière sans ombre, de
l’École de Dieu, de la vie nouvelle et pure. C’est un
état de conscience, une attitude intérieure, un appel
sacré et pur, une liberté et un ressaisissement de soi,
un éveil et une libération.
Tout l’Enseignement secret des hiérophantes de la
Rose+Croix repose sur cela :
Comment entrer dans ce champ magnétique, dans
ce corps éthérique du Christ ?
Comment m’approcher de la source de la vérité ?
Comment me transformer moi-même pour entrer
dans le nouveau ?
Comment servir l’Humanité de Lumière et aug-
menter le corps éthérique de la nouvelle révélation du
Christ et de son École de vie ?
C’est pour cette raison que cet ordre mystique a
toujours été connu comme la Fraternité-Sœurité des
guides de l’humanité, les amis de l’homme et de Dieu.
Au fil des ans, si l’Ange le permet, je reviendrai

sur cette cosmogonie, je l’expliquerai plus en détail,
je révélerai les secrets qu’elle contient et que chacun
peut découvrir. Il est une magie dans cette cosmo-
gonie et elle appartient à tout homme venant en ce
monde. Si je la place en mon cœur et que je la rende
vivante en mon être, elle éclaire tout ce qui vit en moi
et autour de moi, elle remet de l’ordre, elle m’ouvre
la perception du monde invisible et je peux y voir les
forces, les influences secrètes qui dirigent la destinée
des mondes. Elle m’enseigne comment me tenir de-
bout, comment me préparer, comment manger, boire,
respirer, parler, travailler, comment vivre et comment
m’approcher du mystère sacré, d’un Maître, de Dieu,
en fin de compte comment être un homme et servir
l’essentiel.
Force, santé et vie pour tous les élèves de la

Rose+Croix répandus de par le monde.
Bénédiction d’amour et de miséricorde pour tous
les êtres.
Lorsque le repas est prêt, la mère pleine
de sollicitude appelle ses enfants. Si
l’enfant est sans caprice et qu’il com-
prend la beauté du repas préparé et
consommé dans l’amour, il répond à
l’appel et vient sans tarder. Ce qui unit
la mère à l’enfant, c’est la compréhen-
sion infaillible de l’esprit. Ce lien est ce-
lui de la connaissance directe.
Ne sous-estime pas le chemin de la sim-
plicité et la puissance de l’Esprit.
Il y a de la magie dans l’appel de la
mère, mais c’est l’esprit qui y répond et
accourt.
Comprends le message. Les pensées de
la Mère du monde t’entourent et t’en-
seignent. Il est temps de quitter tes en-
fantillages et de consommer la nourri-
ture qu’elle t’a préparée. Alors, s’ouvrira
le chemin de l’Esprit et de la simplicité.
Alors, la terre se remplira de la lumière
des hommes heureux d’être rassasiés
du feu et de la chaleur de Dieu.
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Chapitre 5
L’harmonie
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M
es chers frères et sœurs, je vous sa-
lue dans tout le meilleur et je me
réjouis d’être de nouveau avec vous
ce matin dans cette ambiance har-
monieuse et pure.
Je me réjouis également des travaux de médita-
tion, de chants, de danses que nous avons réalisés hier
soir et qui ont déjà donné des résultats positifs. Déjà
ce matin, je sens que vous n’êtes plus tout à fait les
mêmes, mais quelque chose en vous est devenu plus
profond, plus calme, plus posé sur le sol, plus lucide
et proche de la réalité essentielle, plus lumineux et
doux. Cela s’est fait ressentir dans notre méditation et
je vous en remercie.
Nous vibrions tous à l’unisson et chacun de vous
a pu ressentir que quelque chose de précieux et de
pur est apparu dans notre atmosphère commune et
s’est manifesté au milieu de nous. C’est là une expé-
rience magique qui nous dévoile la présence d’un
monde invisible supérieur, angélique, et d’un ordre
céleste subtil et omniprésent qui se révèle naturelle-
ment lorsque des humains de bonne volonté savent
créer les conditions justes. Alors, en goûtant de telles
ambiances sacrées, de tels moments d’éternité où l’air
paraît empli d’âme et nous montre l’existence d’une
morale et d’une intelligence cosmiques, tout dans
L’harmonie
notre vie et notre conscience peut être transformé, en-

nobli, orienté vers le meilleur, le juste. J’appelle cela
des moments fécondants. Ce sont ces moments où le
Sublime se manifeste dans la vie, qui peuvent changer
l’orientation de la destinée d’un individu, d’une com-
munauté, d’un pays, d’un peuple, de l’humanité...
Très peu d’hommes sur la terre sont amenés à vivre de
telles expériences, de tels moments et c’est pourquoi
je vous demande d’en être conscients et reconnais-
sants. La juste gratitude est la clé du bonheur libre et
de la réussite dans la vie. Elle ouvre la porte du monde
invisible de la grâce qui vient du cœur de Dieu. Seul,
celui qui a la juste gratitude peut être gracieux et seule,
la grâce révèle le royaume de l’amour inconnu et rend
le beau, le sublime, le mystère de la poésie possible.
Chacun est prêt à tout pardonner et à aider
l’homme sincère, honnête qui, conscient de ses fai-
blesses et de ses erreurs, est empli de bonne volonté
pour se corriger, pour apprendre et progresser. Par
contre, les portes se ferment devant celui qui, empli
d’orgueil et de mépris, pense que tout lui est dû et
que le monde et les êtres magnifiques qui le peuplent
et l’animent sont là uniquement pour satisfaire ses
ambitions déréglées, ses projets égoïstes, ses plaisirs
éphémères.
L’atmosphère magique qui s’est manifestée au mi-
lieu de nous n’est que l’ombre d’une réalité plus éle-
vée. Elle a été produite par l’apparition d’entités angé-
liques très pures qui ont été attirées par mes paroles
L’harmonie
d’hier soir sur l’origine de la Rose+Croix. Oui, toute

parole prononcée n’est pas uniquement que de l’air
mis en mouvement, mais possède une âme, une force,
une intelligence, une vie, une destinée et s’unit avec
des régions du cosmos, des influences, des entités avec
lesquelles sa substance interne est en correspondance.
Par ses paroles, un homme peut déclencher et atti-
rer les forces de l’enfer ou du paradis, il peut provo-
quer un bonheur ou une peine, faire apparaître un
démon ou un Ange d’une grande beauté.
Certains, en parlant de Dieu, sont au service du
diable et d’autres qui ne croient pas dans le bien
peuvent être amenés à prononcer une parole habitée
par la lumière. C’est pourquoi un homme marchant
sur un chemin d’éveil ne doit pas simplement écouter
la parole en s’efforçant d’en comprendre le sens, mais
doit aussi apprendre à percevoir l’entité magique qui
est attirée par la parole et qui va s’en emparer. Lorsque
les humains auront développé ce sens de la parole
magique, ils connaîtront la véritable intelligence illu-
minée et seront sur le chemin de la libération du men-
songe et des filets de l’illusion. Le sens de cette parole
a toujours été enseigné dans les Écoles initiatiques du
courant Christi-Johannite. C’est pourquoi il est dit :
« Au commencement est le Verbe. »
Mes paroles ont attiré ces êtres purs, les Hiarous,

parce qu’en elles, ils ont trouvé une nourriture, une
affinité avec leur propre substance de vie. Les Hiarous
L’harmonie
sont les êtres les plus lumineux et les plus élevés que
les hommes peuvent rencontrer. Le Christ est un Hia-
rou. Ce sont eux qui conduisent l’homme jusqu’à la
source de Dieu. Ce sont des êtres lumineux, transpa-
rents, cristallins, qui habitent les sommets inviolés des
plus hautes montagnes de l’Esprit, l’air bleu et pur de
l’âme la plus vaste qui n’a jamais connu l’incarnation,
la séparation, le mal, la souffrance, le mensonge qui
sont notre lot quotidien, notre sphère d’existence
temporaire.
D’ordinaire, pour qu’un initié parvienne à se
mettre en contact avec ce plan d’existence, il faut qu’il
s’isole du monde pendant des mois et même des an-
nées tout en accomplissant sur lui un travail intense de
purification et d’éveil, afin de préparer ses corps sub-
tils à s’élever vers leur niveau de vibration. Alors que
là, ces êtres purs, merveilleux, transparents viennent
vers nous pour nous parler d’éternité parce qu’ils sont
attirés par les paroles de l’origine de la Rose+Croix.
Ils se reconnaissent dans ces paroles, ils trouvent en
elles quelque chose qui leur appartient et par elles, ils
peuvent de nouveau s’approcher des humains, entrer
en communion et s’unir à eux. Bien sûr, l’homme
doit être préparé pour cela, il doit prononcer l’histoire
en pleine vie, en la comprenant, la sentant, l’étant.
En vous parlant de l’histoire de la Rose+Croix et de
l’Humanité de Lumière johannite, je vous ai parlé de
l’évolution du monde, de l’humanité, de chacun et de
moi-même. C’est de mon histoire que je vous ai parlé
L’harmonie
et c’est pourquoi les Hiarous ont été attirés et ont éle-

vé le plus pur de cette parole dans leur sphère de vie
pour s’en servir comme moyen de tisser une nouvelle
Alliance de Lumière avec la conscience de l’homme
plongée dans la réalité de la vie terrestre actuelle. Ce
qui fait que les Hiarous sont attirés par l’homme,
c’est qu’ils ne connaissent pas la réalité terrestre, la
peur, l’isolement, la vieillesse, la transformation, le
moi individuel, la créativité libre, la mort. Toutes ces
choses sont pour eux un mystère et ils comptent sur
l’homme pour le leur enseigner. Lorsque l’homme de-
vient un Mani, il est un intermédiaire entre l’homme
terrestre et l’Humanité de Lumière. D’un tel homme
émane une lumière qui réjouit à la fois le ciel et la
terre. C’est aussi pour expliquer ce mystère que l’on
dit qu’après son illumination, le Bouddha Gautama
enseigna les hommes et les Dieux. De même, le Maître
Jésus, après sa victoire sur les forces de l’ombre dans le
désert, fut entouré par les Anges qui descendirent du
ciel pour le servir. Il s’agit de la description du même
mystère qui est un fait initiatique : l’homme normal,
l’homme véritable est un intermédiaire entre le ciel et
la terre, entre la vérité et le mensonge, entre l’éternel,
l’immuable, le permanent et le transitoire, le passager,
l’impermanent.
Cette harmonie entre le ciel de l’esprit et la réa-
lité de la terre décrit exactement l’idéal et l’état d’être
d’un Rose+Croix. C’est pour cela que les Rose+Croix
peuvent aussi être appelés les fidèles gardiens de
L’harmonie
l’homme normal, car ils possèdent l’archétype ori-

ginel de l’homme véritable. Je me doute que le fait
d’affirmer qu’il existe une norme pour l’humanité ne
plaira pas à ceux qui, prisonniers de leurs préjugés,
refusent de réfléchir. Ce qui n’est pas dans l’harmonie
est automatiquement dans la dysharmonie. L’harmo-
nie consiste à se tenir au milieu de la croix, au centre
de la rose.
Celui qui se tournerait entièrement vers le royaume
céleste des Hiarous ne pourrait plus vivre sur la terre.
Il tomberait malade et disparaîtrait. De même, celui
qui se tournerait entièrement vers la matière opaque,
délaissant l’éveil de sa conscience supérieure et de ses
centres de perception du monde spirituel, deviendrait
un agent inconscient des influences sombres et finirait
lui aussi par disparaître, devenant ténébreux, malade,
déformé.
Les Rose+Croix ont aussi été appelés les hiéro-
phantes de l’orient et de l’occident parce qu’ils équi-
librent les deux côtés : de l’orient qui se tourne vers
l’esprit en délaissant le côté matériel et de l’occident
qui, cultivant exagérément le moi terrestre, aban-
donne le côté subtil, divin, éternel de l’homme.
Plus un homme élève sa tête, son intelligence dans
les mystères du ciel infini de l’esprit, plus il doit avoir
les pieds profondément ancrés sur le sol.
Rappelez-vous toujours que la Rose+Croix réunit,
dans sa forme, l’horizontalité de la réalité terrestre et
la verticalité d’un haut idéal de perfection.
L’harmonie
La beauté, le trésor de Lumière, la rose épanouie

résultent de l’union harmonieuse du ciel et de la terre
et de leur soudaine interdépendance.
Celui qui méditera profondément la cosmogonie
des Rose+Croix, pas seulement comme une abstrac-
tion de l’esprit, mais en l’ancrant dans la réalité quo-
tidienne, verra beaucoup de choses changer en lui et
autour de lui. Des images vivantes se présenteront
sur l’écran de sa conscience et il pourra contempler
la grande réalité de l’homme ténébreux, de l’homme
Mani et de l’homme Hiarou.
L’homme ténébreux vit inconsciemment, se
nourrissant uniquement des substances magiques du
royaume influencé par les êtres de la peur. Le Mani,
comme son nom l’indique, sait séparer le subtil de
l’épais, la lumière des ténèbres. Il se tient au milieu
des deux. À sa droite se tient un Hiarou lumineux,
transparent, pur, gardien et inspirateur de la parole
du Christ. À sa gauche se tient l’image de l’homme
ténébreux, réceptacle de tous les actes négatifs motivés
par la peur, qu’a accomplis l’homme au cours de son
évolution des ténèbres vers la pleine lumière du jour.
Le Hiarou se tient droit, lumineux, éternel, im-
muable, parfait. L’homme ténébreux est oblique, pri-
sonnier du devenir, de la conséquence de ses actes,
changeant, contenant le germe de la perfectibilité.
C’est au Mani, à l’homme normal se tenant dans la
liberté et le choix, d’apprendre à suivre la parole du
Hiarou et à transformer, guérir l’homme ténébreux.
L’harmonie
C’est dans cet état de conscience que se tiennent

les véritables élèves de la Rose+Croix johannite : ils
veulent être conscients, se libérer de l’hypocrisie, du
mensonge à soi-même et se regarder tels qu’ils sont
aux yeux du monde supérieur. Devant l’ordre céleste,
ils sont prêts à se faire redresser et à travailler sur eux
pour se transformer. C’est alors qu’ils peuvent contem-
pler le Hiarou, l’Ange du Seigneur, à leur droite et
l’homme ténébreux à leur gauche. À chaque fois qu’ils
agissent conformément à l’Enseignement de l’amour,
ils deviennent plus lumineux et se redressent. Tan-
dis qu’à chaque fois qu’ils n’agissent pas en confor-
mité, cela s’inscrit dans l’homme ténébreux qui, de
nouveau, s’obscurcit un peu plus. Ces enseignements
sont connus de tous les temps et de tous les peuples
comme le jugement de Dieu qui a souvent lieu après
la mort physique. Mais voilà qu’en rendant vivantes
les images de la cosmogonie, ce jugement pourra se
produire avant, et même devenir permanent, ce qui
est un avantage considérable pour celui qui veut réel-
lement marcher sur le chemin de l’esprit.
Les historiens influencés par la substance de peur
ont dit que le manichéisme était une philosophie
qui enseignait une dualité entre un Dieu du bien et
un dieu du mal et cette idée fausse s’est largement
répandue jusqu’à nos jours. Le manichéisme est un
état d’être de l’homme et n’a rien à voir avec la phi-
losophie, la religion, les idées telles que les conçoit le
monde. Un état d’être est un fait concret, une réalité.
L’harmonie
Il arrive un moment dans l’évolution de chaque in-

dividu où la conscience est libérée de l’obscurcisse-
ment, de l’emprisonnement de la sphère de peur et
alors, elle se trouve de nouveau placée entre l’esprit
immuable et le cercle du recommencement sans fin de
la matière sombre. À ce moment de choix, il lui est de
nouveau offert la possibilité de s’unir à la lumière et
de travailler afin d’ennoblir la partie ténébreuse pour
la guérir, la secourir. Ainsi, la vie matérielle et même
la réussite matérielle ne sont pas considérées en soi
comme négatives si elles sont soumises à l’esprit souve-
rain. L’esprit est pour la réussite, pour la beauté, pour
la santé, pour la joie et le bonheur. Le négatif réside
dans le fait que l’homme ne se tient pas au centre et
n’équilibre pas l’esprit et la matière. Alors, il y en a un
qui prend le dessus et le mal, la souffrance, l’absurdité
apparaissent.
Les Rose+Croix, à l’exemple de leur Maître le
Christ, sont appelés les sauveurs, les thérapeutes parce
qu’ils se tiennent au centre de la balance et qu’ils re-
donnent à l’humanité ténébreuse et à l’Humanité de
Lumière leur place respective. Personne n’est exclu,
tout est pris en compte et équilibré. Cette perfection
s’appelle l’amour véritable, la tolérance, que le monde
ne connaît pas.
Combien de fois j’ai vu en orient des enfants vi-
vant dans une grande pauvreté, dans des conditions
matérielles déplorables et qui pourtant avaient un
visage lumineux, des yeux pétillants de malice et de
L’harmonie
joie, des sourires d’Ange. Alors qu’en occident, des

enfants ayant tout ce que l’on peut rêver matérielle-
ment, affectivement et intellectuellement sont mécon-
tents, tristes, révoltés. Bien sûr, ce n’est pas toujours
le cas, mais cela montre clairement que l’abondance
matérielle, la technologie ne sont absolument pas la
panacée universelle en matière de bonheur et d’huma-
nité. La clé est bien de parvenir à unir les deux côtés
de la vie en donnant la prépondérance à l’esprit, car
il est la source, le fondement, l’intelligence, le guide.
Sachez que l’orientation que vous donnez à votre vie
la détermine. Faire passer le développement spirituel
pour un luxe, une activité superflue est une erreur lar-
gement répandue même parmi les spiritualistes. L’es-
prit a donné la vie à la matière, il l’a organisée afin que
l’homme puisse s’éveiller et prendre conscience de lui.
Maintenant, la tâche de l’homme est de redonner la
vie à l’esprit, de le libérer. C’est une nouvelle façon de
voir le monde.
La spiritualité, c’est de travailler sur soi, sur la
matière pour redonner la vie à l’esprit. Cette activité
sacrée est loin d’être un luxe, c’est plutôt une nécessité
vitale pour une humanité en quête d’un sens profond
et d’une nouvelle harmonie.
Il y a enfouies dans la matière qui compose ton
corps et ton moi terrestres des possibilités infinies que
seul l’esprit peut révéler.
Les spiritualistes ont bien souvent transformé la
spiritualité en une routine d’habitudes mortes qui
L’harmonie
ne donnent aucun résultat. En réalité, l’activité spi-

rituelle donne un résultat immédiat lorsqu’elle est
correctement menée et c’est cela qu’il faut chercher
maintenant. Si après une méditation, une prière, un
exercice, un effort sur toi, tu n’as rien gagné, c’est que
tu as échoué dans ta pratique ou que tu n’es pas sur
le chemin d’une véritable spiritualité active et saine.
Unir l’esprit à la matière donne toujours des résultats
dans n’importe quel domaine que ce soit. Si rien de
positif ne se passe, c’est que l’un des deux composants
n’était pas présent et qu’ils n’ont pas été mis en rap-
port l’un avec l’autre suivant les règles de l’art.
Réfléchissez, dans n’importe quel domaine,
lorsqu’il y a une rencontre, il se produit forcément
un échange. C’est l’essence même du symbole de la
Rose+Croix. En se rencontrant, les branches verti-
cale et horizontale forment une rose, c’est-à-dire un
échange harmonieux engendrant la beauté.
La cosmogonie de l’Humanité de Lumière nous
montre que le royaume de l’Esprit est parfait, omnis-
cient, omniprésent, tout puissant. La matière, elle, est
vide, désorganisée, chaotique. Elle ressemble au pre-
mier verset de la Genèse où il est dit que les Dieux ont
créé le ciel et la terre. La terre était vide et ténébreuse
et l’esprit de Dieu planait sur sa surface. L’esprit a dit :
« Que la lumière soit » et la lumière fut. C’est de l’esprit
que vient la lumière qui organise la matière et l’enno-
blit. Les Hiarous quittent le royaume de l’esprit et en
compagnie de Roziel, ils apportent l’Enseignement de
L’harmonie
Lumière à la terre. La matière reçoit la lumière, mais

ce n’est que progressivement qu’elle peut la saisir et
se transformer en Terra lucida. Nous sommes exac-
tement dans ce cas décrits par les textes sacrés. Notre
corps est de la matière organisée par une sagesse cos-
mique - Roziel - il porte une lumière, le moi conscient,
mais il est encore vide et ténébreux, c’est-à-dire qu’il
est encore plongé dans l’ignorance, la peur, l’illusion,
la nuit. Le moi né de la terre n’a pas encore véritable-
ment été formé, organisé par l’esprit. L’homme téné-
breux se tient encore debout à la gauche de l’élève et
il n’est toujours pas devenu transparent. Le charbon
ne s’est pas transmuté en diamant, le plomb ne s’est
pas transformé en or incorruptible. Lorsque le char-
bon sera transmuté en diamant, la lumière de l’Esprit
le traversera, l’homme sera entièrement illuminé et il
deviendra un bâtisseur de la Terra lucida, la Terre de
lumière.
Nous n’avons donc pas à créer l’esprit, la perfec-
tion, le royaume de Dieu. Nous n’avons rien à inven-
ter, il nous suffit de suivre en tout point la nature
et d’obéir à son intelligence. Il nous faut préparer le
corps et le moi terrestre porteurs des ténèbres pour les
rendre capables de saisir l’esprit originel.
La quête de la pureté est la clé de toute véritable
spiritualité. L’harmonie est la clé de la pureté et c’est
pourquoi la Rose+Croix est le symbole le plus pur de
l’Humanité de Lumière.
L’harmonie
C’est en rendant vivant ce symbole, en l’imagi-

nant en toi, en y pensant, en méditant sa signification
profonde, en le mettant en mouvement par des actes
conformes à son message, à son intelligence que tu en-
treras dans le champ de vie du véritable christianisme
johannite qui t’ouvrira les portes de l’éveil dans une
conscience supérieure et globale.
N’oubliez pas que le corps physique né de la ma-
tière et le moi qui l’habite sont le temple de Dieu, de
l’Esprit originel source de tout. La nature s’ennoblit
dans le corps de l’homme qui, lui-même, s’ennoblit
dans le moi-conscience qui, lui-même, doit s’élever à
travers plusieurs états subtils jusqu’à la source de l’Es-
prit. Ainsi, le corps et le moi ne sont pas coupés de
la nature vivante et de l’Esprit cosmique. Cette pen-
sée aussi peut être une clé pour trouver une nouvelle
harmonie.
Respecter le corps et le moi conscient comme
temple de l’Esprit cosmique et chercher à les puri-
fier, à les mettre en ordre pour que cet esprit puisse
manifester sa beauté, sa sagesse à travers eux, voilà
une activité utile, positive qui conduit vers la joie et
l’enrichissement.
Prenez la bonne habitude de vous concentrer sur
la pure Lumière du Soleil de l’esprit et laissez votre
moi terrestre et votre corps physique être totalement
pénétrés et traversés par elle. Faites cela avec beaucoup
d’attention aimante pour votre corps et votre moi et
montrez-leur ainsi que vous ne les délaissez pas, mais
L’harmonie
que vous pensez à eux afin qu’eux aussi participent à

la beauté, à la présence de l’Esprit originel.
Dans votre concentration, efforcez-vous de repla-
cer le corps et le moi terrestre dans une harmonie sa-
crée avec la nature et toutes les créatures émanées de
la Materia lucida.
Le corps commencera à vibrer d’une nouvelle fa-
çon et toute obscurité le quittera. Un nouveau rap-
port avec la terre, l’eau, l’air et la lumière se dévelop-
pera progressivement. Vous pourrez alors contempler
avec force la Terra lucida qui rayonne, éternelle, à tra-
vers la matière mortelle, sombre et encore grossière.
Vous pourrez discerner en vous la présence d’un être
sublime, d’un ami fidèle qui prononcera des paroles
immuables qui vous rappelleront d’où vous venez,
quelle est votre véritable patrie, quelle est votre nature
et pourquoi vous êtes sur la terre.
Bénédiction et paix.
Le chemin de la floraison intérieure
n’est pas égoïste, car en s’épanouissant,
la fleur embellit et parfume le monde
entier. La beauté pleinement épanouie
n’a pas de prix ; elle est le joyau du
monde, la signature de l’Intelligence
cosmique et de la vie éternelle. En gran-
dissant, la fleur est en accord avec son
être profond. L’égoïsme aurait été de
rester une semence bien au chaud dans
la terre. C’est pourquoi la fraternité a
placé la rose de l’esprit humain sur la
croix de Dieu.
Le Christ a été crucifié à cause de la
non-floraison des hommes. Ils ont été
jaloux de la fleur pleinement épanouie
dans le jardin du Père et se sont sentis
bien pauvres devant Lui. Le chemin de
la floraison a pour but l’amélioration et
l’embellissement du monde en vue du
bien de tous.
Ne sous-estime pas la puissance posi-
tive d’une belle pensée émise dans l’at-
mosphère de la Terre-Mère.
C’est par la méditation et le travail sur
soi que l’homme peut découvrir le che-
min ascendant.
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Chapitre 6
La Materia lucida
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à
travers les siècles, l’École de la
Rose+Croix est restée fidèle à elle-
même. Bien sûr, elle a su s’adapter aux
différentes civilisations afin d’être tou-
jours présente pour guider les hommes
vers la lumière. C’est l’École de la miséricorde et de
l’amour.
Certains ne peuvent accepter l’idée de l’existence
d’une telle École de sagesse omniprésente, mais ils
devraient juste considérer la puissance de la pensée
et des sentiments dans la vie d’un homme. Mainte-
nant, les hommes savent qu’une pensée, un sentiment
peuvent rendre malades ou guérir. Beaucoup parlent
de l’utilité des pensées positives et des sentiments har-
monieux. Pourtant, ils ne sont pas allés jusqu’au bout
de la question, car là ils auraient fatalement rencontré
la grande École de sagesse qui guide l’humanité depuis
l’aube de toute création et qui porte en son sein le
grand savoir divin. Oui, une simple pensée rendue vi-
vante peut conduire aux portails du mystérieux savoir
des âges. Mais pour entrer dans le temple, le candidat
devra devenir un disciple et se soumettre aux règles
immuables de l’ordre saint. Il devra abandonner tous
ses préjugés et accepter d’être refondu dans le creu-
set de l’initiation. Les hiérophantes de la Rose+Croix
ont toujours sélectionné leurs élèves parmi ceux qui
La Materia lucida
possédaient en eux un véritable désir conscient d’ap-

prendre, d’évoluer, de se transformer et d’entrer dans
le grand service. C’est pour cette raison que toutes les
traditions saintes du monde parlent de la nécessité de
la sobriété, de l’humilité, de la connaissance de soi et
de la foi dans un principe ou dans une vie supérieure.
Lorsqu’un élève est reçu dans l’enceinte du temple
des guides de l’humanité, il reçoit des pensées vivantes
et des sentiments supérieurs comme un dépôt de la
tradition immortelle. Ce sont ces pensées et senti-
ments qui, une fois entrés et vivifiés dans son âme,
vont progressivement lui donner un autre regard sur
le monde, lui permettre de prendre du recul par rap-
port aux anciennes formes-pensées et sentiments qui
gouvernaient sa vie et tisser un fil de lumière qui le
réunira à nouveau à l’Enseignement vivant de l’éter-
nelle Tradition.
C’est quelque chose d’unique dans la vie d’un
homme que d’être uni par ses pensées et ses sentiments
à l’éternelle Tradition. Il a l’étrange impression que
ce n’est plus seulement lui qui vit, mais qu’il est relié
par des fils sympathiques à tous les initiés du passé,
du présent et du futur. C’est parce que tous les élèves
de l’École initiatique sont amenés à vivre cette expé-
rience qu’est née l’idée d’une Fraternité spirituelle
entre tous les hommes au-delà de toutes les frontières.
L’Enseignement des hiérophantes de la Rose+Croix
est enraciné dans des pensées et des sentiments qui
normalement devraient appartenir à tous les hommes.
La Materia lucida
La cosmogonie que je vous ai transmise peut tout

à fait s’apparenter à une telle transmission d’images
vivantes de l’éternelle Tradition. Ces images portent
en elles la semence qui peut vous relier à l’enseigne-
ment intérieur, à la parole de Dieu qui chante et mur-
mure en vous. Je ne vous ai pas seulement raconté une
belle histoire, mais j’ai mis de la force dans chacun
de mes mots. Si vous savez la saisir, cela peut devenir
pour vous une véritable initiation orale. Celui qui lais-
sera les grandes images de cette cosmogonie entrer et
vivre dans son âme, dans sa vie intérieure, se sentira
relié à un courant de vie positif, harmonieux, pur et
clair. Une nouvelle intelligence se présentera devant
lui et chassera toutes les obscurités qui, auparavant,
peuplaient sa maison.
Être un élève de la Rose+Croix, du Christ à notre
époque, c’est cultiver en sa vie intérieure de telles
images. Ce sont ces images profondément imaginées
qui ouvriront les portes de la perception des mondes
invisibles supérieurs où règne l’Ordre sacré et pur de
la Rose+Croix.
Je ne peux pas être plus clair et plus direct avec vous.
Bien sûr, cela demande du temps, de la patience et de
la sincérité dans l’application, mais s’il faut quelques
mois pour faire pousser une courge, il faut des années
pour un arbre et des siècles pour un Maître-arbre.
De tous temps et dans tous les peuples, l’École
initiatique a enseigné à ses élèves des méditations,
des exercices, une discipline, destinés à favoriser le
La Materia lucida
développement des facultés spirituelles et à éveiller les

potentialités endormies dans l’âme humaine.
La pratique de la discipline permettait aux élèves
d’entrer en contact avec des courants de pensées, des
sentiments, des impulsions que les autres hommes ne
connaissaient pas. Ainsi, ils devenaient différents et
leur destinée se transformait. Ce sont souvent ces ini-
tiés qui ont fondé les grandes civilisations, les grandes
religions et les grandes inventions. Parfois l’élève chu-
tait, il se détournait de l’Enseignement sacré et se
mettait au service des forces de destruction, mettant à
leur disposition son savoir et ses pouvoirs. C’est ainsi
que de grands dictateurs, des tyrans, des maîtres de la
guerre sont apparus.
L’entrée dans l’Enseignement initiatique ne doit
pas se faire à la légère. Il faut triompher des épreuves.
C’est pourquoi, aux portails de tous les temples du
monde, il y a des diables, des animaux terrifiants. C’est
un message pour le candidat. Pour entrer à l’intérieur,
il faut être courageux, déterminé, vigilant et surtout
il faut laisser le négatif à l’extérieur. Le diable, la part
d’ombre que tout le monde porte en soi, n’est pas invi-
té à pénétrer dans le temple, il doit rester à l’extérieur
et attendre. En d’autres mots, il faut s’approcher de
l’éternelle sagesse avec candeur, innocence et surtout
sans aucun préjugé. C’est là une attitude très difficile
à atteindre et c’est pourquoi l’École initiatique a très
peu d’élèves.
La Materia lucida
La science des initiés est fondée sur le fait que

les pensées et les sentiments, lorsqu’ils sont rendus
conscients et dynamiques, ont une influence sur
la destinée, l’évolution et même sur la matière. Un
homme qui possède le choix de penser consciemment
et de choisir ses pensées est déjà plus avancé qu’un
autre qui ne fait que subir les pensées imposées par le
monde. Un élève du christianisme johannite choisit
consciemment de se lier par la pensée à la sagesse, à la
parole éternelle, à l’Intelligence cosmique et de l’intro-
duire dans sa vie quotidienne.
C’est là toute la différence.
Le Christ dit : « Le ciel et la terre passeront, mais pas
un atome (ioda) de mes paroles ne passera. »
Cette parole qui dure éternellement, c’est juste-
ment la sagesse des Rose+Croix à laquelle un homme
correctement préparé peut se lier par la pensée. Sa
pensée devient alors lumineuse, vivante, transpa-
rente, spirituelle, capable de voyager dans l’espace et
le temps. Si un tel homme regarde la pensée des maté-
rialistes, il aura l’impression de voir un objet matériel,
dur, opaque, figé, prisonnier, enfermé.
Je vais maintenant vous enseigner quelques tech-
niques de méditation et exercices pour produire en
vous le processus de l’initiation et de l’éveil.
Place-toi dans le lieu où tu veux méditer.
Assieds-toi sur le sol ou sur une chaise.
Entre dans la position juste, le dos bien droit, non
crispé, le corps détendu, léger.
La Materia lucida
Prends conscience de ton contact avec la terre.

Elle te porte.
Dépose consciemment le poids de ton corps sur
le sol.
Tout ce qui est lourd, sombre, négatif, malade te
quitte et entre dans les ateliers souterrains de la terre
pour être transformé.
Inspire doucement et profondément l’air précieux,
l’air lumière. Laisse l’air entrer jusque dans le ventre
et accompagne-le avec bonté, gratitude et amour.
Expire l’air et laisse tout ce qui alourdit la vie te
quitter, glisser de toi vers la terre. Tout ton corps de-
vient un peu plus léger et pur.
Inspire l’air précieux avec douceur et conscience
et laisse la Lumière diamant, la transparence des Hia-
rous, entrer en toi comme une verticalité sainte et sa-
crée. À travers la présence qui entre en toi pour te vivi-
fier, ressens le Hiarou, l’Ange de ton âme éternelle.
Expire l’air et ressens l’horizontalité de la terre qui
te porte et qui t’entoure d’un amour attentionné et
maternel. Prends conscience que tu t’es harmonisé
avec la Terre-Mère en t’asseyant sur elle consciem-
ment et en déposant en elle le côté sombre de ton
être. Une lumière transparente peut alors s’écouler de
toi comme bénédiction pour elle.
Avec attention et subtilité, laisse l’air entrer en toi
et à travers lui, inspire la transparence des Hiarous.
Laisse les Hiarous, le bien total et sans mélange, entrer
en toi.
La Materia lucida
Tu te tiens dans la verticalité transparente, dans la

source de Dieu.
Expire l’air avec amour pour la terre et ressens la
nécessité de travailler la terre, ta terre intérieure, pour
la rendre fertile et réceptrice aux semences d’en haut.
Inspire et expire encore plusieurs fois de suite en
laissant venir la verticalité transparente dans l’inspir et
l’horizontalité dans l’expir.
Entre l’inspir et l’expir, laisse se manifester en toi
et autour de toi la rose de la pure conscience de soi
dans le calme et l’amour de la terre et du ciel.
Offre ton amour, ta sage compréhension en éveil
et ta bénédiction à cet être ténébreux de ton karma
négatif et de ta destinée, caché dans la terre intérieure
et extérieure.
C’est là une méditation de base et un travail sacré

pour produire en soi et pour la terre une grande puri-
fication, harmonisation et bénédiction.
Si elle est pratiquée avec sincérité et suffisamment
longtemps, elle permet de développer une certaine
sensibilité, une perception subtile de la transparence
liée à la clarté. Rien n’est fait dans notre culture pour
pousser les hommes vers l’approfondissement intime
de l’expérience de la transparence liée à la clarté.
Cela peut être la clarté de l’air, d’une pierre, de l’eau,
de l’esprit, de la conscience. Au bout d’un certain
temps de pratique, tu t’apercevras qu’il y a en toi un
être, un état de conscience, une intelligence claire et
La Materia lucida
transparente qui se manifeste subtilement dans cer-

taines circonstances de la vie. C’est l’essence même de
la conscience. Parfois elle apparaît comme une intui-
tion ou comme une parole silencieuse. D’autres fois,
elle agit à travers toi comme un réflexe pour te sauver
la vie ou accomplir un geste parfait. Et à chaque fois,
tu as en toi ce sentiment de légèreté, de plénitude, de
délivrance.
Plus tu percevras cette transparence, cette clarté,
cette honnêteté, plus s’ouvriront devant ta conscience
d’exister un sentiment, un pays, une terre d’éternité.
C’est la Materia lucida, la matière originelle, le corps
des Hiarous, le corps du Christ.
Cette transparence te montrera aussi les ténèbres,
la matière en devenir, en transformation. D’un côté
la perfection et de l’autre la perfectibilité. C’est alors
que pour la première fois, tu comprendras pourquoi
tu es sur la terre : transformer les ténèbres en lumière,
dénouer les nœuds du karma.
Le Mani représente l’homme johannite, l’homme

véritable qui se tient conscient et éveillé entre la lu-
mière et les ténèbres. Il sait qu’il ne doit pencher ni à
droite ni à gauche, mais qu’il doit rester stable et servir
de lieu d’échange et de dialogue entre les deux. Si tu
ne regardes que ton côté sombre, tu seras épouvanté,
découragé, désespéré. Si tu ne vois que le lumineux, le
parfait, tu seras dans l’illusion et tu t’endormiras. Tu
parviendras à atteindre cette stabilité entre le matériel
La Materia lucida
et le spirituel en cultivant en toi le calme-serein, com-

mencement de toute méditation et travail sur soi. Du
calme naît la patience qui est la bonne terre qui peut
recevoir la graine de la vérité.
Dans le calme-serein, la terre et le ciel sont apaisés.
La terre peut s’ouvrir et accepter d’être transformée,
d’être fécondée par le ciel, et le ciel peut descendre et
accepter de s’incarner dans une forme pour l’ennoblir.
Avant de prendre une décision importante, chaque
homme devrait apprendre à créer en lui l’état de base
fondamental du calme-serein.
Le fondement de l’apparition du calme-serein ré-
side dans le fait de poser le poids de son corps sur le sol
avec confiance et de s’abandonner à la terre comme à
une mère aimante.
Ensuite, il faut entrer dans une position juste, le
dos droit, le corps détendu et apprendre à ne plus
bouger. La respiration doit être régulière et permettre
d’augmenter la conscience claire et libre : la présence
du Hiarou. Alors, tout ce qui est sombre est confié à
la terre.
Forme en toi la pensée consciente suivante,

jusqu’à ce que tu parviennes à la rendre vivante et à
la conduire jusqu’à l’expérience intérieure : « L’atmos-
phère fondamentale de l’homme, c’est le calme. Je veux ici
et maintenant laisser apparaître en moi et autour de moi la
rose du calme-serein. Tout en moi s’apaise et devient calme.
J’entre dans l’âme de la sérénité. »
La Materia lucida
Plus tu entreras dans le calme-serein, plus tu ver-

ras augmenter en toi la conscience claire, immobile et
silencieuse. Cette conscience indique la présence de
la fraternité autour de toi et de l’ami le plus précieux
de ton âme en toi. Avec son aide, tu peux regarder ton
karma, ton travail en face et lui envoyer de la lumière
pour le faire coopérer.
Il y a deux sortes de karma : celui qui s’oppose avec
violence et rage et celui qui coopère.
Un homme ne peut prendre une bonne décision
qu’à partir du moment où il est uni à la lumière.
Le calme-serein permet de recevoir une inspiration
d’en haut et d’éviter des guerres et conflits inutiles.
Alors que tu es plongé dans le calme, que tu te

tiens posé sur le sol et dans la clarté de conscience,
laisse se former en toi les images suivantes et donne-
leur de la force de vie :
L’unité vivante de la Création dans un monde où
tous les êtres vivent les uns par les autres, les uns dans
les autres dans une harmonie, un respect, une entente
parfaite.
La source de Dieu s’offrant elle-même pour le Tout
et coulant au milieu du jardin de l’amour.
L’idée de la liberté et du choix.
L’hésitation, l’opacité, l’apparition de l’ombre qui
a peur de disparaître : les ténèbres nées de la peur qui
servent de substance pour l’élaboration d’un royaume
matériel.
La Materia lucida
Je sais que c’est un exercice difficile, car nous ne

vivons pas dans une culture qui favorise le développe-
ment de l’imagination, de la fantaisie et du rêve. C’est
une raison de plus pour faire un effort dans ce sens-là.
Ce qui est difficile à imaginer pour beaucoup, c’est le
début, car pour la fin, ce sont des sentiments qui nous
sont beaucoup plus familiers. La peur de disparaître,
le désir de vivre, la soif d’existence objective, nous les
comprenons tous, car chacun porte une part d’ombre.
Plus nous cultivons une société, un moi artificiel, plus
cette peur de la mort augmente ; par contre, plus nous
découvrons notre être essentiel, plus elle s’équilibre
pour enfin se dissoudre comme les mauvais rêves.
Cette peur provient du corps qui est opaque et du
moi artificiel qui est un mélange de lumière et de té-
nèbres. Le moi fabriqué s’oppose inconsciemment à
la lumière de l’Esprit parce qu’il pense qu’en elle, il
va disparaître. Le corps et le moi sont pourtant emplis
de la plus pure Lumière, mais dans le fond ils ne le
savent pas.
« La lumière luit dans les ténèbres,

mais les ténèbres ne la saisissent pas. »
D’un autre côté, il y a en tout homme une aspira-

tion au bonheur, à l’amour, à la plénitude qui vient
de la présence de lumière. C’est cette essence de cristal
qui le fait aller de l’avant, qui le motive et le pousse
sans cesse à se dépasser, à espérer, à s’améliorer. Il
La Materia lucida
voudrait au fond de lui triompher de la souffrance, de

la maladie et de la peur, mais il ne sait pas comment
faire. Il faut reconnaître que chez certains êtres la Ma-
teria lucida est plus éveillée que chez d’autres. Cela
les rend plus conscients, plus sensibles mais aussi plus
malheureux parfois. C’est ce malheur qui les pousse à
se retourner vers le haut et à prier. La prière est une
volonté de s’unir avec un principe supérieur. Elle pro-
vient toujours de la lucidité interne qui veut se libé-
rer de la matière sombre. C’est ainsi qu’un serpent
s’élève vers le ciel : c’est le serpent de la prière. Il est
ténébreux, car il est constitué de la substance de peur
et d’illusion du monde, mais il s’élève, car il contient
suffisamment de Materia lucida éveillée. Ce serpent
de la prière est le symbole de l’intelligence du mal et
de la souffrance. Concentrez-vous sur ce serpent et
comprenez enfin qu’autour de vous et en vous, il y a
des forces, des influences, des intelligences, des subs-
tances magiques qui nous unissent les uns aux autres.
S’il existe un fluide qui rend les êtres inconscients,
il en existe un autre qui les rend conscients et enfin
un troisième qui les illumine. Le deuxième serpent est
celui de la prière. À force de souffrir, la conscience
s’éveille, la Materia lucida s’active et l’homme com-
prend la souffrance du monde. Il est désespéré et se
tourne vers le ciel pour recevoir de l’aide. Le serpent
de l’amour répond alors à l’appel et augmente la luci-
dité de la conscience. L’amour est la force la plus puis-
sante, c’est elle qui gouverne le cosmos. Dans l’amour,
La Materia lucida
l’homme sent qu’il entre dans la vérité alors que dans

la substance de peur, il s’éloigne du trésor de Lumière.
Il y a en chacun une intelligence intuitive qui parle
dans la conscience la plus intime et qui révèle le bon
chemin.
Au fond de lui, chacun sait que la terre de peur, de
souffrance, de mensonge et de mort n’est pas la véri-
table patrie originelle mais plutôt un lieu d’exil et de
travail. En vérité, les hommes ont été faits prisonniers
de cette terre, car c’est avec sa substance que leur moi
artificiel a été fabriqué. Mais la peur ne porte pas en
elle que du négatif, car elle permet à la soi-conscience
d’apparaître. C’est pourquoi les Hiarous n’ont jamais
voulu détruire ni les ténèbres ni la peur. Ils ont voulu
les guérir, les organiser, les sublimer. Dans le serpent
ténébreux, ils n’ont pas vu le mal, mais le côté lumi-
neux et ont voulu renforcer ce côté et le soutenir. Ils
ont fait entrer l’espoir dans le monde.
Si vous comprenez mes paroles, c’est que suffi-
samment de Materia lucida est éveillée en vous. C’est
là un grand mystère, mais plus cette transparence
s’éveille, plus elle est capable d’entrer dans la lumière
et de recevoir la lumière. Le Christ a dit à ce sujet :
« À celui qui a il sera donné, mais à celui qui n’a pas,
même le peu qu’il a lui sera pris. » Il parlait de la Materia
lucida. Lorsqu’elle n’est pas éveillée dans l’homme,
les ténèbres l’entourent et la mettent en sommeil.
Lorsque par la souffrance, elle s’éveille, l’homme sent
inconsciemment qu’il n’est pas du monde et il se met
La Materia lucida
en quête. Plus la clarté de conscience augmente en lui,

plus il peut s’éveiller dans la perception de la réalité
et communier avec la terre pure qui ne vient pas du
monde.
Ainsi, la chose la plus essentielle est de se mettre
dans les bonnes conditions pour recevoir tous les
jours au moins une particule de la substance pure qui
ne vient pas du monde. Celui qui sait faire cela, qui a
su éveiller en lui l’aimant divin mange une nourriture
que le monde ne connaît pas et entre sur le chemin de
la croissance et du rajeunissement perpétuel.
C’est là le secret des cures de rajeunissement et des
lampes perpétuelles de la Rose+Croix.
Cette matière pure, ce corps du Christ, tu le rece-
vras à travers la nourriture, l’eau, l’air, le feu du soleil,
mais surtout à travers la pensée claire, la conscience
transparente. C’est un mystère sacré qui ne peut être
révélé avec des mots. Il faut que tu t’intériorises et que
tu travailles sur toi pour l’approfondir.
Cette substance avec laquelle tu dois communier
chaque jour, tu peux l’appeler : « la pureté en toute
chose ». Ce n’est pas une pureté dogmatique mais une
pureté essentielle, naturelle, divine, simple, pure, vi-
vante, réelle.
Le fruit que vous mangez est réel, l’eau que vous
buvez est réelle, l’air que vous respirez est réel, la lu-
mière, la chaleur, la vie qui vous animent sont réelles,
la pensée qui vous dirige est réelle. Et bien, il existe
La Materia lucida
une pureté tout aussi réelle, elle est même la quintes-

sence de la réalité puisqu’en elle, tout devient réel et
pur.
À vivre sans pureté, les hommes ont perdu le sens
de la vie et même la conscience de la vie.
Maintenant, ne croyez pas que cette cosmogonie
de l’Humanité de Lumière soit une histoire inven-
tée : elle vous parle de la réalité que vous vivez tous
les jours. Tous les êtres du minéral jusqu’à l’Ange le
plus sublime aspirent à un mieux être, à une évolution
parce que c’est la matière même du monde qui, empri-
sonnée, veut de nouveau s’élever vers la source pure. À
travers l’élévation d’un être, c’est la nature tout entière
qui s’ennoblit et qui grandit. Cette vision nous rend
tous frères et sœurs et renforce l’Enseignement de Fra-
ternité universelle que répand depuis l’aube des temps
notre Confrérie sacrée. Mais la Materia lucida ne peut
s’élever sans une augmentation de la conscience, car la
conscience est l’apparition sublime qui naît de l’union
de la substance de peur à la substance d’amour. Tout
le secret de la rose au centre de la croix est révélé ici
comme jamais il ne l’a été auparavant. La conscience
est le seul chemin de l’évolution, car en elle, l’esprit
et la matière s’unissent. S’il y a une évolution sans ac-
croissement et donc spiritualisation de la conscience,
cela signifie que l’on sépare l’esprit du corps téné-
breux afin que le corps puisse se perfectionner sans
l’esprit, sans l’ennoblissement de la conscience. C’est
là une œuvre de l’ennemi héréditaire de l’humanité.
La Materia lucida
Une telle évolution exclusivement technologique, ma-

térielle a pour conséquence d’augmenter le pouvoir
de la peur et des ténèbres.
La conscience est le pont, le point de rencontre
tissé entre deux mondes opposés en apparence. Si
l’homme délaisse la conscience, il vieillira et mourra.
Voilà ce que dit la peur et en cela, elle devient bonne,
car elle est la source d’éveil et de ressaisissement de soi.
La conscience ne se nourrit que par la pure substance
de la transparence et de l’amour au-delà du monde
ténébreux.
Pour finir, je voudrais encore insister pour que
vous compreniez qu’il y a réellement trois serpents à
l’intérieur desquels les humains vivent :
Le premier, celui de l’Humanité de Lumière, dont
nous ne pouvons recevoir que quelques particules.
Le deuxième, celui de la conscience éveillée qui
communie consciemment avec l’enseignement de la
clarté, de la transparence, il nous faut le renforcer.
Le troisième, celui de la peur, il nous faut ap-
prendre à l’aimer pour mieux le connaître, le guérir
et ne plus tomber dans ses filets. Par exemple, l’intel-
ligence de ce serpent dit : « Quand vous êtes jeunes,
vous devez vous développer et ensuite vous vieillirez,
vous dégénérerez et vous mourrez. »
Le serpent de la conscience répond : « Je ne cesse-
rai de croître à travers tous les âges du corps. Et en cha-
cun d’eux, je rajeunirai et m’ennoblirai, car j’entre sur
le chemin de l’évolution perpétuelle. Alors que mon
La Materia lucida
corps vieillira, le royaume de l’amour m’offrira un

corps de sagesse plus subtil que ma conscience saisira.
La vie est pour moi source de joie et d’évolution. »
Oui, car c’est le corps qui vieillit et pas la conscience
qui n’est ni jeune ni vieille, elle est et c’est justement
parce que l’on délaisse ce qui est pour se tourner ex-
clusivement vers ce qui ne fait que passer que l’on est
saisi, bien souvent, par le serpent de la crainte et de
l’endormissement. Pour l’un, la vieillesse sera le début
de la décrépitude et pour l’autre, elle sera la porte de
la sagesse, le moment de la récolte d’une vie tournée
vers l’amour et le service.
Le corps de la sagesse n’a pas de prix. Il est d’une
beauté sans pareille et d’une jeunesse éternelle.
La jeunesse est d’une grande beauté.
L’âge mûr est d’une grande beauté.
La vieillesse est d’une grande beauté.
La conscience est le miracle de la vie, chaque jour
il faut la nourrir de la plus pure substance de l’amour
et de l’intelligence qui ne vient pas du monde où le
bien est mélangé au mal.
Alors, apparaîtra en toi un corps subtil et indéfi-
nissable, un corps de cristal, transparent, un corps de
conscience qui unit le plus pur de la terre au plus pur
du ciel.
C’est là la quintessence pour entrer dans l’En-
seignement de la Rose+Croix et du christianisme
johannite.

Un homme peut être prêtre, prier
et méditer toute la journée sans
pour autant avoir son nom inscrit
en lettres d’or sur le livre de la Fra-
ternité ni même être reconnu par
l’Intelligence cosmique comme un
spiritualiste.
La véritable spiritualité réside dans
le fait de tout entreprendre avec
amour et dans la présence de l’Es-
prit souverain universel. Ainsi, tous
actes, toutes entreprises peuvent
se transformer en la plus belle des
prières et en la plus silencieuse et
profonde des méditations.
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Chapitre 7
Les mystères
de la volonté humaine
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L
orsque la cosmogonie de la Rose+Croix
parle de la mystérieuse Materia lucida, il
faut comprendre la vie elle-même dans son
essence originelle la plus pure. Mais la vie
ne se comprend pas, elle se vit. Apprendre
à vivre consciemment, pleinement, réellement, en har-
monie avec l’intelligence de la vie, voilà le grand secret.
Rendre à la vie sa place, la mettre à la première place,
c’est entrer progressivement dans le monde invisible,
c’est replacer Dieu sur son trône. Les royaumes invi-
sibles ne le sont que pour les cœurs méchants, ceux
qui ne savent plus voir l’unité de la vie.
La vie est la substance la plus extraordinaire, la
plus fascinante qui soit. Pour l’étudier, il n’est be-
soin d’aucun autre instrument que ceux que chaque
homme porte en lui depuis le commencement des
temps. Celui qui analyse la vie avec des instruments
extérieurs ne peut que finir dans les filets des ténèbres
de la matière opaque. Ses instruments internes sont
souvent endormis à cause du manque de stimulation.
Lorsqu’un homme s’intéresse à la vie et entre de nou-
veau dans son courant sacré, les pouvoirs cachés en lui
s’éveillent. C’est la résurrection des morts.
L’Enseignement initiatique pousse ses adeptes à
diriger leur regard à l’intérieur d’eux, vers le centre le
plus intime, vers l’axe sacré de la colonne de Lumière,

Les mystères de la volonté humaine
là où le « Je » apparaît, là où la vie se révèle dans sa

pureté originelle et son équilibre salvateur.
Saisir la vie dans son essence pure, c’est découvrir
le breuvage d’immortalité des Frères et Sœurs illumi-
nés de Dieu.
La cosmogonie de la Rose+Croix raconte unique-
ment l’histoire de la vie. C’est une cosmogonie de la
vie. La vie pure, universelle, sans limites, parfaite, di-
vine, la vie chaotique, prisonnière, déportée, enfermée
en potentiel, non organisée ; la vie créatrice, organisa-
trice, miséricordieuse ; la vie en évolution, en devenir.
La grande idée, le grand but de la rose de Lumière,
de la Terra lucida : la forme ténébreuse, ennoblie par
la beauté, est conduite jusqu’à la perfection par son
union consciente avec l’idée pure. Ce sont les noces
de la vie matérielle et de la vie spirituelle.
Celui qui s’intéresse à la vie et qui comprend la
cosmogonie comme l’histoire de la vie verra s’ouvrir
devant lui les portails de notre Fraternité éternelle.
Ceux qui se contentent de recevoir la vie passive-
ment, fatalement et qui la consument sans gratitude,
sans respect, sans s’harmoniser avec son intelligence,
sans souci de se mettre à son service, sans idée de l’éle-
ver et de lui rendre toute sa beauté première, ceux-là
ne peuvent prétendre à nos mystères, leur attitude les
en éloigne à jamais.
Nos mystères appartiennent à l’homme fidèle, élé-
gant, subtil, héroïque, savant, mais surtout à celui qui

sait prendre soin de la vie dans son essence la plus

pure.
Tout est vivant.
Tout est intelligent.
Tout s’enregistre dans la mémoire de la vie et de-
vient vivant.
Tout est interdépendant, relié, personne ne peut
être isolé du Tout.
Ceux qui ne s’intéressent qu’à leur petite vie, leur
petit moi illusoire ne connaissent qu’une toute petite
partie de la vie, la partie prisonnière de la substance de
peur. La véritable vie est éternelle, infinie, universelle,
pure. C’est elle qui se sacrifie pour que le petit moi
puisse continuer à exister. Ne pas voir cette vie divine,
sacrée, sans frontière, c’est se consacrer soi-même à la
mort.
Prendre la mort pour la vie, l’emprisonnement
pour la liberté, n’est-ce pas la pire des folies, des
démences ?
La vie véritable est ailleurs, c’est par l’élargissement
de la conscience que l’on parvient à s’en approcher,
par l’union avec le Tout, l’éveil, l’amour, la beauté,
la liberté, la Fraternité universelle. L’homme unit de
nouveau sa petite vie limitée à la source de l’océan
cosmique. Il se développe en lui une nouvelle intel-
ligence, un nouveau cœur, une nouvelle volonté, un
nouveau corps et tous ses actes sont conformes à la vie
pour le Tout.

Il est un élève de la Rose+Croix, de l’homme

véritable.
Tous les jours, il faut communier et nourrir sa
conscience du pain céleste de la vie lumineuse, infi-
nie, harmonieuse, universelle.
L’histoire de la Rose+Croix que je vous ai racontée

est une véritable cosmogonie comme tous les peuples
en ont possédé, car elle place l’homme dans une vi-
sion positive et magique du monde. Tout l’art de la
magie réside dans la capacité à imprimer et à diriger
la vie. La vie est l’agent magique par excellence. Elle
est le dragon mythique que l’homme doit chevaucher,
soit pour son malheur, soit pour son bonheur.
Elle est semblable à un aimant : d’un côté, elle at-
tire et de l’autre, elle repousse et rayonne. Si l’homme
oriente son aimant vers le serpent ténébreux de la
peur, il attirera l’ombre de la matière en lui et rayon-
nera la substance de la mort tout autour de lui par
ses pensées, ses rêves, ses mouvements et ses actes. Il
deviendra un agent inconscient de la bête, du dragon
et de la lumière morte et fatale.
Tandis que s’il oriente l’aimant de sa vie vers le
serpent lumineux de la miséricorde, il attirera la lu-
mière intérieure, la pure substance de la Materia luci-
da, de la transparence et clarté de conscience. Sa vie
intérieure augmentera, il deviendra capable de penser
par lui-même, de prendre des décisions libres, d’avoir
le choix. Il verra le salaire des méchants, de ceux qui

se sont livrés à l’inconscience, à l’obscurcissement, à la

méchanceté, à l’intelligence artificielle. C’est le salaire
de la peur, leur corps et leur moi tout entiers sont
fabriqués par la substance de la peur, de la mort et de
la décomposition.
Si le serpent de la peur n’est plus relié et équi-
libré à celui de la lumière originelle, il ne peut que
se décomposer. Si la vie extérieure et son moi passa-
ger ne sont pas équilibrés par la vie intérieure (que
dans un ancien langage, on appelait l’âme) et par son
moi céleste - la parole de Dieu - l’être entre dans une
inconscience, il devient un automate, un robot, une
machine, une intelligence morte, fatale, électronique.
Celui qui a donné la prépondérance à la vie attire
vers lui la pure Materia lucida de toutes les parties de
l’univers. Il s’enrichit et rayonne à l’extérieur les qua-
lités de l’homme véritable. Il est un constructeur de
la Terra lucida sur la terre, un véritable Franc-maçon.
La lumière intérieure et son Intelligence cosmique
lui enseignent les secrets et lui donnent la force pour
triompher du serpent ténébreux, de sa lumière exté-
rieure fatale et de son moi artificiel.
Celui qui en voyant le serpent « du mal » éprouve
de la haine montre qu’il est lui aussi prisonnier de
l’ombre. Seule, la peur peut engendrer la substance
de la haine. Celui qui en voyant le serpent « du mal »
éprouve de la compassion pour la Materia lucida pri-
sonnière en lui et se met au travail pour le soulager et

le guérir montre qu’il appartient à l’Ordre céleste et

sacré de la Rose+Croix et à son Humanité de Lumière.
L’homme n’est pas dans la vérité lorsqu’il vit dans
la substance de peur et de haine. La terre de peur n’est
pas sa patrie originelle, mais une terre d’exil que le
Très-Haut a mise entre ses mains pour qu’il en fasse
un jardin de paradis. Ce travail, que chaque homme
venant en ce monde doit entreprendre, est la planche
de salut et d’accomplissement de soi : être au service
de la vie universelle.
Pour l’homme placé sur la terre, la vie a deux
modes de manifestation : une vie fatale, extérieure, qui
conduit à la mort, c’est-à-dire au renouvellement de la
forme, et une vie intelligente, universelle, intérieure,
éternelle. Ces deux vies ont toujours été représentées
par les deux serpents du caducée d’Hermès ou par
l’arbre de vie dont le côté droit porte les fruits du bien
et le côté gauche les fruits du mal. Ne croyez pas que
ces deux serpents appartiennent à la mythologie, tous
les jours vous vivez avec, ils vous visitent et ont une in-
fluence sur votre quotidien, votre destinée. Le serpent
tentateur d’Éden, qui pousse les hommes à se revê-
tir de peau de bête, c’est-à-dire à devenir des animaux
dominés par la peur et privés d’intelligence libre, n’est
pas le même que celui que Moïse fait dresser dans le
désert pour guérir les hébreux. Il y en a un qui parle
en toi quand tu es calme : il redresse ta vie, t’ouvre
les portes de la clarté, de la beauté, de l’héroïsme, de
la vie pour le Tout. Tandis que l’autre t’entoure, te

pousse au pessimisme, te fait utiliser la plus sublime

sagesse pour justifier ta petitesse, te conforte dans tes
opinions fausses, dans ta bassesse et te dit toujours des
choses que tu veux entendre.
L’homme doit se tenir au centre de ces deux
influences contraires pour les équilibrer sans les dé-
truire. Voilà le secret qui permet à la vie de prendre
toute sa dimension dans la conscience de l’homme.
Pour la liberté, il n’a jamais été question de supprimer
les tentations et donc la possibilité de mal faire, de
faire le mal, de céder au courant fatal qui engendre le
désordre. Toute la force est dans la résistance à la ten-
tation, dans l’équilibre et dans le fait de transformer
la tentation en l’élevant vers le beau. Ainsi, la tenta-
tion est ennoblie dans un ordre immuable. C’est le
serpent lumineux qui permet d’équilibrer le serpent
ténébreux. Si l’homme n’est pas en contact conscient
avec le serpent lumineux, il ne pourra résister et s’en-
gagera sur le chemin de la souffrance.
C’est l’histoire du monde et de la vie de chacun.
Il est dit que les Anges eux-mêmes ont trouvé les filles
des hommes jolies et les ont pris pour épouses. Ils ont
été séduits par la beauté des formes. Mais que repré-
sente la femme ? Est-ce la femme que nous connais-
sons dont il est question ici ? Non, la femme est prise
comme symbole pour désigner le principe d’objectiva-
tion, la soif d’existence personnelle, le désir de vivre,
la porte de l’incarnation. Les Anges sont les hautes
idées éternelles qui ont voulu s’incarner, vivre en

étant séparées du Tout. Ils ont connu la réalité de la

peur et se sont transformés en utopie. C’est ainsi que
les grandes idées, comme celles de la fraternité ou plus
simplement des droits de l’homme, sont belles sur le
papier, dans la réalité des idées, mais dans la réalité
terrestre elles sont bafouées et transformées en utopie.
Si les initiés ont été détestés du monde, c’est qu’ils
possèdent cette connaissance unique de l’harmonie,
de l’équilibre, de la véritable médecine qui permet de
guérir les Anges et de réaliser sur la terre le royaume
de la Lumière. Seule, la femme possède la capacité
de réaliser l’esprit dans la matière. Cette femme mys-
térieuse est le serpent ténébreux de la peur que les
initiés savent dompter et apaiser à l’aide de la pure
Materia lucida.
Le faux bien qui gouverne l’humanité déchue,
c’est l’hypocrisie. L’hypocrisie, c’est un bien mélan-
gé de mal. Je dis quelque chose et j’agis d’une façon
contraire. Voilà le salaire de l’humanité.
Très peu d’êtres ont compris la science des initiés.
Ils ont banni l’hypocrisie de leur vie. Ils ont respecté le
mal et se sont intéressés à lui non pas pour l’augmen-
ter ou l’anéantir, mais pour le comprendre et le guérir.
Il n’a jamais été question d’anéantir qui que ce soit.
La Rose+Croix s’est mise au service de la vie et a aimé
la totalité de la Création sans aucun parti pris. Elle n’a
jamais voulu tuer aucun être, elle est restée fidèle au
Dieu des origines qui a dit en créant le monde et en le
regardant : « Tout est bon. »

Il n’y a pas de mal lorsque tout est à sa place.

La bonne conscience hypocrite est le dernier bou-
clier de ceux qui se sont voués à l’intelligence sombre
et qui s’en sont fait les champions trahissant leur na-
ture profonde, leurs frères et leur origine.
Pour être encore plus clair, je pourrais dire que
la femme qui a séduit les anges et aussi le serpent
terrestre, c’est la volonté humaine. La volonté est la
force qui permet de réaliser les choses. Humaine, elle
est prise entre deux influences : un serpent terrestre
qui la pousse à se matérialiser et à devenir passive,
un serpent céleste qui veut l’emplir d’intelligence, de
vision lumineuse et la pousser à devenir active pour
créer sur la terre le saint royaume.
Le grand arcane de la magie et de l’épanouissement
de l’homme réside dans l’affranchissement et l’illumi-
nation de la volonté afin de la rendre toute puissante
de par son union avec la parole des origines. Qu’est-ce
qui empêche les hommes de réaliser le royaume de
Dieu, la fraternité sur la terre ? Qu’est-ce qui empêche
les pays membres de l’ONU de respecter leur engage-
ment et de mettre en place une politique qui respecte
à la lettre l’esprit des droits de l’homme ?
C’est toujours la seule et unique raison cachée : la
volonté humaine n’est pas libre, car elle a pactisé avec
des forces et influences souterraines qui l’enchaînent
à la matière. C’est parce que depuis toujours les
Rose+Croix possèdent cette connaissance essentielle

qu’ils ont dit : « Avant de faire des droits de l’homme,

faites d’abord des hommes. »
Cette tâche a toujours été celle des Écoles initia-
tiques véritables.
C’est dans la volonté qu’est contenue la semence
de l’âme humaine. Ainsi, pour savoir ce qu’est un
homme, il faut regarder ce qu’en a fait sa volonté. La
volonté est rendue passive par le serpent de la matière
et de la peur. La peur, les passions, les habitudes né-
fastes, la lumière fatale, les vices corrompent la volon-
té, l’endorment et la transforment en une servante des
appétits déréglés de la matière et du moi artificiel. Ce
moi mortel est une création de la volonté humaine
(l’âme) avec la matière. Ce moi anormal prend la place
de la présence du Christ, l’homme lumineux conçu
à l’image de Dieu, du Parfait. Lorsque la volonté se
tourne vers l’esprit et se détache des chaînes magné-
tiques de la matière, elle reçoit l’Intelligence supé-
rieure, le Verbe de Dieu, l’Enseignement sacré. C’est
alors que la terre - et son serpent ténébreux - devient
pour elle une matière, une substance qu’elle peut fé-
conder pour devenir active, créatrice. Elle peut enfin
réaliser le royaume de l’intelligence, de la beauté, de
la pureté sur la terre. C’est cela le Christ : la volonté
de l’homme illuminé par l’Esprit divin et le réalisant
en acte dans la réalité de la terre. Le moi terrestre cède
alors la place au moi céleste. L’homme grandit, se
transforme, il devient un Maître.

Le développement harmonieux de la volonté se

produit par l’équilibre des forces. Les deux serpents
doivent s’entrelacer autour de l’axe central de la vo-
lonté. À gauche, l’instinct et à droite, l’intelligence.
Si l’instinct est tourné vers la matière, il devient
l’égoïsme déréglé, la peur, la soif d’existence propre et
fait entrer dans l’âme des images et des orientations
qui l’entraînent là où elle ne veut pas aller. Si l’instinct
est tourné vers l’Intelligence céleste et son éternelle
sagesse, il devient l’intuition fulgurante, la foudre dia-
mant, le rayon Je, la source de la vie originelle qui
coule omniprésente au milieu de tous les paradis.
L’homme reçoit en lui la Materia lucida comme nour-
riture sacrée. C’est cette substance qui permet à la rose
de se développer en l’homme. Cette rose est le symbole
du corps du Christ et de la Terra lucida, la matière
ennoblie par l’esprit. En effet, l’homme dominé par
le serpent magnétique de la matière peut vivre sans
jamais recevoir une parcelle de Materia lucida. Ainsi,
son moi sera constitué uniquement de substances de
peur. Par contre, celui qui apprend à respirer dans la
pure substance du moi intérieur l’attire en lui et éla-
bore un corps, une matière qui n’est pas de ce monde
et qui progressivement lui ouvre les portes de la per-
ception pure de la terre et de l’Humanité de Lumière.
La Terra lucida et l’Humanité de Lumière ne
sont pas encore totalement formées, c’est à chacun
de participer activement à la finition de cette œuvre
de Dieu en lui offrant les pensées, les sentiments, les

actes imprégnés de Materia lucida, de vie pure, divine,

universelle.
Le développement de la volonté va de pair avec
l’éveil de la conscience. Il doit être progressif, har-
monieux et basé sur la terre du calme-serein. Il faut
comprendre que tout se passe à travers des sphères
magnétiques. Ainsi, le fait de fumer est un acte bien
réel, mais ce n’est pas sa réalité qu’il faut vaincre, mais
le côté magnétique qui, à travers cet acte, entre dans la
vie de l’âme et enchaîne la volonté. Lorsqu’un homme
fume, ce n’est pas lui qui l’a décidé, mais il est placé
dans le champ magnétique de la volonté d’un autre.
Cet autre, le serpent ténébreux, entre en lui et crée
un faux moi, un moi qui lui obéit, qui est son ser-
viteur. Celui qui comprend cette loi comprendra en
même temps le rôle et l’utilité d’une École initiatique.
L’importance d’une telle école n’est pas son existence
réelle, concrète, mais le champ magnétique qui, à tra-
vers elle, se manifeste. C’est un champ magnétique
libérateur qui rayonne la présence sacrée du serpent
divin, transparent qui est le Saint-Esprit. La seule pré-
sence de ce champ magnétique équilibre le serpent de
la peur et renforce la capacité d’éveil de la conscience
libre. C’est pourquoi le cercle de lumière d’une École
initiatique produit la fécondation de l’âme, l’éveil de
la conscience et ouvre le chemin de l’évolution har-
monieuse. C’est une autre façon de vivre et d’être au
monde.

Depuis les temps immémoriaux, ces secrets sont

connus et enseignés à ceux qui aspirent à y avoir accès.
Lorsque, dans la Genèse, il est parlé de la tentation

de la femme par le serpent et de la chute de l’huma-
nité dans les ténèbres de la matière, c’est une allusion
à ce que chaque individu vit en venant en ce monde.
Adam, c’est l’intelligence illuminée dans la source
de Dieu.
Ève, c’est la volonté de l’homme qui est capable de
se tourner vers l’intelligence - son époux légitime - ou
vers le serpent de l’instinct qui est le fluide magné-
tique qui anime la matière.
Lorsque Ève est fécondée par le serpent, elle rompt
l’équilibre et devient l’intelligence de la matière : le
moi terrestre et extérieur qui est né du corps. Ainsi,
l’intelligence de l’homme a été mise au service de la
matière ; c’est alors que sont nées la science, la civi-
lisation, la religion. Tout cela a été mis au service du
moi mortel au détriment du moi immortel, intérieur,
divin : le Christ. C’est pourquoi le Christ a dit : « Sur
la terre, les renards et les serpents ont leur tanière, mais le fils
de l’homme n’a pas un endroit pour se reposer. »
En vérité, je vous le dis, il y a un grand inconnu
dans l’intelligence du monde et c’est l’homme.
L’homme est inconnu, incompris, insaisi.
L’homme n’est pas simplement ce que la fausse
intelligence du monde nous montre et nous permet
de voir de lui. Pour comprendre l’homme, il faut

acquérir une intelligence qui n’est pas du monde et

que seule une volonté affranchie, purifiée, maîtrisée
peut concevoir et réaliser.
L’homme véritable n’a cessé de se manifester à tra-
vers des hommes préparés comme Zoroastre, Bouddha,
la Vierge Marie, Jésus et le Maître saint Jean.
L’École de saint Jean possède une copie de tous
les corps éthériques de ces Maîtres, ce qui lui donne la
capacité d’étudier réellement la différence qui existe
entre la vie d’un homme ordinaire et la vie d’un ser-
viteur de la Lumière. À la base, c’est la même vie, le
même corps éthérique, mais à l’arrivée, ils sont diffé-
rents, car l’un s’est approché du modèle de l’homme
véritable et l’autre s’est laissé éloigner.
En chaque homme se reproduit l’histoire du
monde, l’histoire de la vie et de la cosmogonie de
l’Humanité de Lumière. En chacun, il y a une se-
mence divine d’un moi supérieur, d’un Christ qui est
crucifié sur la croix du monde ou qui est glorifié dans
l’Agneau triomphant et dans la rose mystique pleine-
ment épanouie.
Tout, dans le monde, a été mis en place pour que
les forces soient détournées de leur but et que ce germe
de lumière ne puisse fleurir. Tout est fait pour renfor-
cer le moi artificiel, illusoire et mortel au détriment
du fils de Dieu légitime. Cela s’appelle l’art du gaspil-
lage et il faut enfin comprendre que c’est l’homme qui
est perdant dans cette affaire. Parfois, arrivé à la fin de

sa vie, il s’aperçoit qu’il a été dépouillé, vampirisé de

son âme et qu’il ne lui reste rien du tout.
La vie, l’âme, l’intelligence sont une force sacrée,
divine, pure, immortelle qui ne peut ni vieillir, ni mou-
rir, ni disparaître, mais qui, une fois éveillée, ne peut
que grandir, fleurir, s’épanouir, se développer sans
jamais se flétrir. Ce qui fane et disparaît, c’est le men-
songe et l’illusion. Si la vie est gouvernée, fécondée
par le mensonge, les forces sont perdues, gaspillées,
détournées du but grandiose de l’évolution. Alors, au
bout d’un certain temps, on s’aperçoit que l’on n’a
jamais vécu pour soi, mais que l’on a nourri en soi des
êtres étrangers qui ont tout saccagé et qu’il ne reste
plus rien du trésor précieux. En fait, on a passé sa vie
sans goûter la grande réalité de l’immensité de la beau-
té de l’infini, de la sagesse des mondes...
Si tu veux savoir qui tu es et si tu veux enfin
connaître l’homme véritable, ferme les portes qui te
relient au monde des formes extérieures et tourne-toi
serein et calme vers ton intérieur. Sois patient, silen-
cieux et vigilant. Persévère, car il n’est pas facile d’at-
teindre le centre de soi. À chaque fois que tu recevras
une force libre, un élan, une inspiration joyeuse, un
bonheur sans cause, un assouplissement, c’est que tu
as fait des progrès. Persévère encore et encore, car c’est
en toi que réside la source de toute plénitude, de toute
réussite, de toutes force et intelligence.

Méfie-toi des ombres de la nuit. Cherche en toi

jusqu’à ce que tu trouves la vraie Lumière qui, étant
la source de toute lumière, illumine le monde entier.
Alors, toute obscurité disparaît et la rose, tel un so-
leil triomphant, est enfin placée sur la croix de l’union
de l’esprit et de la matière.

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Affectueusement, je dédie ce livre à tous ceux qui,

malgré les multiples combats et difficultés

© Copyright Olivier Manitara 2012.

Réalisé par l’Ordre des Hiérogrammates

• La guerre des deux roses�������������������������������������������11

• Les mystères de la volonté humaine���������������������102

qui oppose l’ombre à la lumière. Ce qui est troublant,

Platon, membre de l’auguste Fraternité

Il se réclame de cette tradition et de cette lignée

expériences étaient motivées par un ardent désir de

moi. Ma conscience fut élevée par une intelligence

constate maintenant, avec le recul, que des intelli-

Je ne dis pas cela dans un esprit de polémique,

« Bienheureux les cœurs purs

La pure intention ouvre le chemin véritable. La

originelle des Rose+Croix ? Alors, tu es déjà un

que les limites de l’univers matériel ne peuvent le

au triomphe de la loi du plus fort, du plus cruel, du

C’est ce que fit le Christ à travers tous les Maîtres

La vérité, c’est d’apprendre à regarder les choses,

Devant la vérité en tout, tu ne peux être que seul,

Les illuminés de la Rose+Croix ainsi que tous les

publiques. Pendant des siècles, la fraternité s’est battue

Je suis joyeux d’avoir pu ici évoquer avec vous les

Celui qui n’a pas permis à son cœur, à son intelli-

Tout le christianisme johannite repose sur la

l’intérieur de chaque homme que doit être plantée la

L’Ange me dit que le temps était venu de révéler

Tout était calme, passif, silencieux, non existant,

pour y puiser l’eau de la vie au sein des coupes de leur

Ce premier royaume de Dieu fut placé sous le

tout et partout. Chaque créature savait que la source

L’amour était le commencement et le but de toutes

Voilà que je suis parvenu à décrire le premier

La Source au milieu du jardin coulait sans arrêt,

lui donnait le choix, soit d’entrer dans le royaume de

nouveau dans la lumière. » Alors l’ombre a eu peur

savent plus communiquer entre eux qu’au moyen de

par engendrer la matière opaque et sombre qui a été la

Alors, cette partie de l’humanité qui a été capturée

Christ glorieux représente l’humanité libre dans le pa-

frères qui vivent prisonniers du royaume de la subs-

qu’auparavant, ils contemplaient celle qui coulait au

Pour la première fois est apparu le cœur et la com-

pas ? Quel est ce serpent si beau qui sort de vous en

dévoré leurs frères. Ils ont donc été obligés d’arrêter et

C’est ce Christ qui a empli le monde intermé-

Les êtres de la peur voyant le serpent lumineux sor-

espèces. Sous leur influence, la terre s’est de plus en

écoles et de leur propre volonté, ils ont trouvé la force

serpent noir et ayant connu la compassion pour leurs

Shambal-Salem ou Manisola. Le Bouddha Gautama

l’École johannite. Il a dit : « Vous me foulez au pied et je

la quatrième manifestation de la Rose+Croix, encore

les fils de la peur. Lorsque Mani était sur la terre, ces

« Nul ne peut servir deux Maîtres. »

Alors, beaucoup d’humains ont eu de la haine

de perdition, de doute, de laisser-aller, de stress afin

disciples qui sont plein de bonne volonté et prêts à

et qu’elle devienne totalement inapte pour le spiri-

l’entouraient régulièrement et faisaient son éduca-

« Un jour viendra où les humains prieront,

Ce Maître est mort très jeune, offrant son corps

L’apparition du Maître Peter Deunov avant les an-

• La guerre des deux roses��11

• Les mystères de la volonté humaine��102