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ALIOUNE NDIAYE

JÀMM U SENEGAAL
PAX SENEGALENSIS
JÀMM U SENEGAAL
JÀMM U SENEGAAL
JÀMM U SENEGAAL

Maquette et photo : Ousmane Ndiaye DAGO


Ihsàn éditions
ISBN : 978-2-9561982
« Les Premiers sont les premiers »
Coran : Sourate 56; Verset 10.
JÀMM U SENEGAAL

REMERCIEMENTS

À ma très chère mère, Adama NDOYE,


Ancienne normalienne,
Ancienne du lycée Ahmed FALL
Diplômée de l’Institut National d’Administration Scolaire et
Universitaire de Paris (INAS - Promotion 1976),
Intendante des lycées et des universités,
Intendante du Lycée d’Application (1976 - 1979),
Intendante du Lycée John Fitzgerald KENNEDY (1979 - 1996),
Intendante du Lycée Galandou DIOUF (1996 - 2000),
Chevalier de l’Ordre National du Lion (1981),
Officier de l’Ordre National du Lion (1990),
Commandeur de l’Ordre National du Lion (1999),
Grand Officier de l’Ordre National du Lion (2017),

Pour son Sacrifice permanent, son Amour rassurant et sa


Prière constante;

YÀLLA NGA FI YÀGG TE ÀND AK WER !


À Ousmane NDIAYE Dago, mon père, grand frère, ami et
formateur;

À mon épouse, Salimata Monsely BONNAIRE, pour le


réconfort de sa tendresse, la douceur de sa dévotion et la
discrétion de son assistance;

À mes enfants, plaisir de mes yeux;

À Tous mes soeurs et frères, pour leur soutien de taille et leur


affection sans faille;

À Tous les membres de la grande famille, pour leur support


déterminant;

Qu’ALLAH SWT les comble de Ses Bienfaits !

À Baye Fallou CISSÉ, linguiste émérite, pour ses conseils


éclairés et sa générosité intellectuelle;

À Souleymane NIANG, dont le talent et l’inspiration se sont


avérés indispensables à la finalisation du présent ouvrage.
JÀMM U SENEGAAL

Je dédie ce livre à mon père,


l’Intendant-Colonel Oumar NDIAYE -
que La Miséricorde d’ALLAH SWT soit sur lui -
qui, très tôt, m’a montré la Voie.
Lundi 19 mars 2018 - 11h30

Cet ouvrage s’adresse, principalement, au-delà des Imams et des


Khalifes Généraux, à tous les guides religieux; au-delà du Chef
d’État Major Général des Armées et du Haut Commandant de la
Gendarmerie, à tous les officiers de l’armée et de la gendarmerie;
au-delà des Gouverneurs, des Préfets et des Inspecteurs Généraux,
à tous les administrateurs civils; au-delà des Présidents des cours
et tribunaux, à tous les juges et magistrats; au-delà du Directeur
Général de la Sureté Nationale, à tous les commissaires divisionnaires
et officiers de police; au-delà des Recteurs et des Universitaires, à
tous les intellectuels et chercheurs inspirés; au-delà des activistes et
des patriotes engagés, à tous les citoyens conscients; qui, eux tous,
constituent les véritables Autorités de notre Nation.
JÀMM U SENEGAAL
AVANT-PROPOS

AVANT-PROPOS

Dëgg-dëgg i xàm-xàm, moo’y loo wàx man koo leeral.


(Le véritable savoir, c’est de pouvoir argumenter tous ses propos).
Fàllu Siise Sët u Maam

Le Sénégal est un pays à part.

Il est, pour ainsi dire, isolé de ses voisins par l’océan, les
fleuves Sénégal et Gambie, ainsi que par le massif du
Fouta Djalon.

Ce qui en fait une sorte « d’ile terrestre ».

Sa capitale, Dakar, constitue le finistère des finistères sur


l’Atlantique.

Il est normal, donc, que les sénégalais soient un peuple à part.

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JÀMM U SENEGAAL

Leur statut de quasi-iliens leur confère toutes les


qualités inhérentes aux habitants des grandes iles, à
savoir le courage, la dignité, l’abnégation, la pudeur, la
soutenabilité…qui se traduisent chez eux par fit, jom, muñ,
kersa, doylu.

Leur situation géographique « d’atlantes » et leur


stabilité qui, par La Grâce du Très Miséricordieux, les
tiennent à l’écart des guerres, épidémies et pandémies,
conflits ethniques et religieux, coups d’État, attentats
et autres fléaux qui gangrènent le continent auquel ils
appartiennent, ont fini de faire des sénégalais un peuple
légendaire.

Un peuple légendaire avec une langue légendaire et une


religion légendaire.

Un peuple légendaire

D’après les Cahiers de Yoro Boly Dyao (1864),


les sénégalais sont issus de plusieurs migrations
égyptiennes, dont la dernière, les « Ptolémées », eut
comme ultime souverain, Ptolémée XV qui mourut en -30.

Les deux prénoms Paate et Lamin, qui ont été « hellénisés »


en Ptolémée, subsistent, sous les mêmes formes, jusqu’à
nos jours au Sénégal.

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AVANT-PROPOS

Le nom de leur capitale d’origine, Thèbes/Taïba-Tasset,


devenue grande métropole religieuse sous le règne de
leur ancêtre, le Pharaon nubien Nefertemkhourê - ou
Naam Fara Demba Xure - (-690), est très répandu sur le
territoire sénégalais.

Ils s’installèrent dans la vallée du fleuve Sénégal, fondant


le Toukrour (4ème siècle), déformé en Touklour qui
donna Toucouleur.

Plus tard (11ème siècle), certains d’entre-eux, refusant


l’Islam introduit par les Zenagas (à l’origine du nom
Sénégal), s’installèrent le long de la côte atlantique
jusqu’au Cap Skirring devenant respectivement Lébous,
Sérères et Diolas.

Toucouleurs, lébous, sérères et diolas constituent un seul


et même groupe ethnique.

Ils s’efforcent, d’ailleurs, de préserver ce lien par ce qu’ils


appellent « le cousinage à plaisanterie ».

Ils cohabitèrent avec les autochtones sédentaires


(malinkés et soninkés) et nomades (Peuls), qui les avaient
précédés par des migrations antérieures.

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JÀMM U SENEGAAL

Une langue légendaire

La langue connue de nos jours sous le nom de wolof, fait


partie du groupe linguistique décrit par les hiéroglyphes.

Cheikh Anta DIOP, déjà dans son oeuvre majeure


NATIONS NÈGRES ET CULTURE (1954), avait fait un
tableau de correspondance assez détaillé montrant les
multiples similitudes entre des mots et expressions wolof
et égyptien ancien.

La vingtaine d’experts, venus de quatorze pays à travers


le monde, avec qui il fut confronté lors du fameux
colloque du Caire en janvier 1974, ne purent qu’admettre
l’évidence.

D’ailleurs, le nom même de la capitale égyptienne


provient du mot wolof xeer, signifiant pierre, nom donné
aux pyramides du site de Gizeh au Caire, qui sont
constituées d’immenses blocs de pierre.

De plus, comme l’explique si bien le jeune et talentueux


linguiste sénégalais Souleymane NIANG, le nom
des hiéroglyphes en égyptien ancien, midu ne teru
(translittéré en mdw ntr - les voyelles n’étant pas
retranscrites), correspond à mind u ña cëru en wolof,
voulant dire…écriture des initiés.

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AVANT-PROPOS

Le wolof, qui unit le peuple sénégalais, n’est donc pas


une ethnie mais bel et bien une langue dérivée du nubien.

Le mot wolof (ou olof) - issu de Olof NDIAYE - est une


déformation de l’arabe Mou’allif NDIAYE qui donna Alif
NDIAYE, voulant dire NDIAYE le lettré ou l’alphabétisé,
en référence à Ahmad Ndoye Abou Bakr Oumar
NDIAYE, plus connu sous le nom de Ndiadiane NDIAYE,
descendant du Zenaga Ndoye Abou Bakr Oumar (Amir
des Almoravides) et de Wardiabi NDIAYE (Empereur
du Toukrour) qui avait donné sa nièce Fatimata Sall en
mariage à ce dernier.

D’après le défunt Pr Seydou KANE, brillant historien


sénégalo-mauritanien, qui fut chargé de cours à
l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le patronyme
NDIAYE vient du surnom Ñey (éléphant) donné à
l’empereur Wardiabi, roi des rois.

Il est intéressant de noter que les lébous ne considèrent


ni les toucouleurs (qui ont adopté la langue des peuls),
ni les sérères, ni les diolas, comme parlant une langue
étrangère (làkk), au contraire des autochtones malinkés
et soninkés appelés làkk kat.

De surcroit - comme l’a si bien noté le regretté Pr


Ousseynou NDIAYE dans son excellent ouvrage L’Égypte
ancienne, l’Afrique et le volcan (2013) -, de même que les

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européens, originaires de l’Inde (on parle de civilisation


indo-européenne), emploient le verbe « s’orienter »
(se tourner vers l’orient) pour parler de chercher son
chemin, les sénégalais disent « maa ngi dem ñibbi » (je vais
en Nubie) pour exprimer le fait de rentrer chez soi.

Une religion légendaire

Berceau des civilisations, des écritures et des langues, la


Nubie est, par conséquent, obligatoirement, le berceau
des religions.

Les plus anciens écrits religieux connus à ce jour sont les


Textes des Pyramides qui datent d’au moins 4500 ans.

Ce corpus, regroupant plusieurs textes gravés dans


certaines pyramides, relate aussi bien la genèse de la
Création que certaines étapes de l’Au-delà.

Les premiers d’entre eux se trouvent dans la Pyramide


d’Ounas, dont la dénomination antique a été traduite
par « Les belles places à côté d’Ounas », translittérée en
nfr swt wns - parfaitement traduisible en wolof par ña
faree sa wet uñas (Ceux qui sont placés à tes côté, Ounas).

À noter que le patronyme Ñas existe encore, de nos jours,


au Sénégal.

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AVANT-PROPOS

Cependant, étant donné qu’aucune traduction de


hiéroglyphes n’est vraiment fiable (certaines, même,
sont abracadabrantesques), il faudrait étudier ces écrits
à travers le prisme des Livres révélés qui leur sont
postérieurs, à savoir la Bible et, surtout, le Coran.

Voici un petit aperçu de quelques concepts religieux


égyptiens (source wikipedia), suivis de leur interprétation :

. Noûn => Nwn (translittération)


=> Neen (néant en wolof) : Océan Primordial


Représentation hiéroglyphique :
Homme assis près de l’eau.

À noter que le symbole du Trône se prononce stw qui a


donné istawaa en arabe.

Bible : Genèse : Chapitre 1; Verset 2 :


« Et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ».

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JÀMM U SENEGAAL

Coran : Sourate 11; Verset 7 : « C’est LUI qui a créé les cieux
et la terre en six jours, alors que Son Trône était sur l’eau ».

Hadith : Al Boukhari; 2953 : « ALLAH avait existé, seul sans


rien d’autre. Son trône flottait sur l’eau ».

. Atoum/Toum => T(w)m => Tòmb (point en wolof) :


Celui qui advient de lui-même

Représentation hiéroglyphique :
Pain (t), hibou (m), homme assis (symbolisant la divinité).

Noûn/Neen, représentant La Divinité Non Manifestée,


l’État Stationnaire, peut être symbolisée par un trait (_).

Toum/Tòmb, représentant La Volonté de Manifestation


Divine, peut être symbolisée par un point (.).

Le trait surplombant le point représente le Bâ


Primordial de La Création qui déclenche le Sinus (Sîn).

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AVANT-PROPOS

. Râh/Lâh => Rh => Yàlla (DIEU en wolof) :


La Divinité Manifestée

Représentation hiéroglyphique :
Oeuf cosmique (r), avant-bras (h).

L’oeuf cosmique est considéré comme l’origine de la


Création.

L’avant-bras illustre La Main de DIEU.

Coran : Sourate 3; Verset 73 :


« En vérité La Grâce est en La Main d’ALLAH ».
Sourate 39; Verset 67 :
« Il n’ont pas estimé ALLAH comme il devrait l’être, alors qu’au
jour de la Résurrection, IL fera de la terre entière une poignée, et
les cieux seront pliés dans Sa Main Droite ».

Hadith : Al Boukhari (6869); Mouslim (1659) : « La Main Droite


d’ALLAH est pleine; les dépenses faites au cours du jour et de la
nuit ne diminuent pas Son contenu. Ne voyez-vous pas ce qu’IL
a dépensé depuis la création des cieux et de la terre et qui n’a rien
diminué de ce qu’IL teint dans Sa main Droite? Son trône est sur
l’eau. De l’autre Main, IL tient ce qui élève et ce qui abaisse.»

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JÀMM U SENEGAAL

La ressemblance entre l’avant-bras schématisé


et le nom d’ALLAH en lettres arabes est d’une parfaite
évidence.

Translittéré en h guttural, il finit par devenir le symbole


de Râh, puis de LAH (le r et le l étant interchangeables en
linguistique).

Il est parfois représenté avec une pyramide posée sur La


Main comme on le voit sur la photo de la gravure ci-
dessous, prise dans un temple nubien pré-dynastique.

L’on peut remarquer la similitude entre la pyramide et le


h final arabe.

Le même h final qui se dit ha saa xeer en wolof, qui signifie


le h des Pyramides (de Gizeh au Caire).

Le Nom Divin Râh, prononcé avec un r, a néanmoins


subsisté dans le Saint Coran avec RAHMAAN qui,
contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’a rien à voir
ni avec le mot arabe Rahmah, ni avec son dérivé Rahîm.

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AVANT-PROPOS

Le Nom Divin RAHMAAN était inconnu des arabes


contemporains du Prophète Mouhammad PSL, ainsi que
nous le précise le Saint Coran :
« Et quand on leur dit : « Prosternez-vous devant RAHMAAN »,
ils disent : « Qu’est-ce donc que RAHMAAN ? » » (Sourate
25;Verset 60).

RAHMAAN ou RAHMÈNN (mènn voulant dire unique


en wolof) - comme le stipule l’éminent Professeur Pathé
DIAGNE dans son ouvrage L’Islam africain face à la Sharia
orientale - signifie ALLAHOU AHAD c’est-à-dire DIEU
L’UNIQUE.

Le Nom wolof RAHMAAN/RAHMÈNN et le Nom arabe


ALLAH sont, par conséquent, équivalents et proviennent
tous du Nom Râh, symbolisé par La Main de DIEU.

Le Très-Haut nous le résume ainsi, d’une excellente


manière :

« Invoquez ALLAH ou invoquez RAHMAAN. Quel que


soit Celui par Lequel vous L’appelez, IL a les plus beaux
noms » (Sourate 17; Verset 110).

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JÀMM U SENEGAAL

. Âmoûn/Îmaan => Imn => Liimaan (foi en wolof) :


Ce qui est caché (Foi)

Représentation hiéroglyphique :
Épi (i), étoffe (m), eau (n), homme assis.

Il symbolise la Foi en La Divinité, qui est cachée dans le


coeur de tout croyant.

Il a donné le mot Îmaan en arabe - qui signifie Foi - et


l’expression âmîn/âmeen qui conclut toute prière.

. Moût => Mwt => Mamiwata (ange de la mort en wolof) :


Mort

Représentation hiéroglyphique : Pain, vautour.

Il symbolise l’Ange de la Mort.

Il a donné le mot Mawt en arabe, qui signifie mort.

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. Âkh => Kh => Àq : Esprit protecteur

Représentation hiéroglyphique : Ibis chauve.


Il symbolise la protection provenant des âmes agréées
(takhe).

D’où l’expression wolof sama àq di na la dal (mon esprit


protecteur te punira).

D’après les croyances de l’Égypte Antique, le fils


accomplit le rite sakhou (sarakhou en wolof) pour ses
parents défunts.

Les takhe sont considérées comme toujours vivantes,


contrairement aux muutu (âmes damnées) considérées
comme mortes.

« Et ne dites pas que ceux qui sont tués dans le Sentier


d’ALLAH sont morts. Au contraire ils sont vivants mais vous
en êtes inconscients ».
(Coran : Sourate 2; Verset 154).

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JÀMM U SENEGAAL

. Douâ => Dw3 => Duwaa : prier

Représentation hiéroglyphique :
Homme accroupi, étoile.

Verbe en égyptien ancien signifiant prier.

Il est le symbole même de la pure adoration de La


Divinité.

Hadith :
Ahmed; Tirmidhî; Abû Dâwoud; Nassâ’i; Ibn Mâdja
« La Douâ est l’adoration même ».

Le même mot, exactement, signifie prière dans plusieurs


langues africaines ainsi qu’en arabe.

. Douât => Dw3t => Duwaa : prière (nocturne)

Représentation hiéroglyphique :
Homme debout, étoile, pain.

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AVANT-PROPOS

Elle est définie comme le lieu de séjour de RAHMÈNN


pendant les heures de la nuit.

La tradition islamique nous enseigne que RAHMAAN


s’installe au niveau du ciel le plus proche pendant le
dernier tiers de la nuit.

La prière nocturne (en station debout) fut une Obligation


Divine pour le Prophète Mouhammad PSL, ainsi qu’elle
demeure une forte injonction pour tout musulman
cherchant à se rapprocher de Son Seigneur.

Coran : Sourate 73; Verset 2 : «Lève-toi (pour prier),


toute la nuit, excepté une petite partie ».
Hadith : Al Boukhari (Volume 2; page 47) :
« ALLAH - qu’Il soit Béni et Exalté - descend
chaque nuit au ciel le plus proche (de la terre), vers
le dernier tiers de la nuit et dit : « Qui M’invoque,
pour que Je l’exauce ? Qui Me demande, pour que Je
lui donne ? Qui implore Mon Pardon, pour que Je
lui pardonne? »».

Ce bref rappel de faits historiques n’a pas pour but de


revivre le passé, ni de parler une langue morte, encore
moins de suivre une religion obsolète.

Il devrait seulement permettre d’appréhender l’origine


commune de l’Humanité.

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JÀMM U SENEGAAL

La diversité et l’élargissement qui s’ensuivirent ne


peuvent occulter ce point de départ qu’est l’Afrique, la
Nubie particulièrement.

Nous avons tous été créés par un DIEU Unique, à partir


d’un homme unique, qu’IL fit descendre en un lieu unique.

Puis IL jugea bon, de par Son Infinie Sagesse, d’en faire


plusieurs groupes, d’ethnies, de langues et de religions
différentes.

« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un


seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a
fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes ».
(Coran: Sourate 4; Verset 1).

« Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une


femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus,
pour que vous vous respectiez ».
(Coran : Sourate 49; Verset 13).

« Les gens ne formaient (à l’origine) qu’une seule communauté ».


(Coran : Sourate 10; Verset 19).

Sans velléité de suprématie aucune, l’africain a,


néanmoins, le droit, et même le devoir, de savoir qu’il
n’est pas, en effet, « entré » dans l’histoire, pour la raison
simple qu’il en est le commencement.

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AVANT-PROPOS

Par africain, il faut entendre l’habitant de l’Afrique


authentique, qui inclut la péninsule arabique (Palestine,
Israël, Liban, Syrie, Jordanie et Irak compris), et qui
est frontalière de l’Asie par l’Iran et de l’Europe par la
Turquie, comme on le voit sur la carte ci-dessous.

Comme le décrit si bien l’américain Dr Wesley


Muhammad, dans son livre Black Arabia & The African
Origin of Islam (2009), le fait avéré, de nos jours, qui limite
l’Afrique à la Mer Rouge, au lieu du Golfe Persique, est
purement conventionnel.

Tous ceux que l’on nommait arabes, à l’origine, étaient


négro-africains, y compris ceux qui, ultérieurement, se
judaïsèrent, se christianisèrent et s’islamisèrent.

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JÀMM U SENEGAAL

Les leucodermes (blancs et sémites), que les africains


appelaient bar-bar - de « bar » signifiant incompréhensible
en wolof (qui donna barbare ainsi que berbère) - du fait
qu’ils parlaient des langues étrangères, peuplaient les
territoires qui s’étendaient à partir de la Perse (Iran) et
de Bysance (Grèce et Turquie).

Cette Représentation des peuples, dans le tombeau de


Ramses III, en est une parfaite illustration :

De gauche à droite, nous avons les africains, les asiatiques


et les européens.

L’histoire toute récente (à peine cinq siècles) qui a voulu


graver dans l’inconscient de l’africain l’image d’un nègre
esclave et aliéné, ne saurait tenir face à une histoire
multi-millénaire de civilisation somptueuse, comme
nous pouvons le voir sur cette gravure ci-dessous,
du complexe mortuaire du Pharaon Mentuhotep II, à
Thèbes, représentant son épouse, la Reine Kemsit, avec
ses servantes blanches.

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AVANT-PROPOS

Ces nations florissantes ont prospéré sans discontinuer


jusqu’au 14ème siècle avec l’Empire du Mali, dont
le souverain Aboubakri II effectua la traversée de
l’Atlantique (d’après l’encyclopédie Masâlik Al Absar de
Shihab Al Din Al Umari (1300-1349)), vers l’Amérique, en
1312, à la tête d’une flotte composée de 3000 bâtiments, à
la suite des 200 navires qu’il avait, auparavant, envoyés
en éclaireurs.

Rappelons, en comparaison, que Christophe Colomb,


qui fit la traversée 180 ans plus tard, ne dirigea que 3
navires (2 caravelles et une caraque).

Son successeur à la tête de l’Empire, Kanga Moussa,


fit le pèlerinage à la Mecque, en 1324, avec une suite
comprenant 60 mille hommes, 12 mille serviteurs, 500
hérauts détenant chacun un lingot d’or de 2kg, ainsi que
100 dromadaires chargés chacun de 150 kg d’or.

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JÀMM U SENEGAAL

L’empereur malien, transportant ainsi avec lui


l’équivalant actuel de 400 milliards de FCFA en
«devises», fit preuve de tant de largesse et de prodigalité
- caractéristiques, hélas, de l’homme africain jusqu’à nos
jours - qu’il ruina l’économie des régions qu’il traversa.

D’après A.J.H. Goodwin, dans The Medieval Empire of


Ghana (1957), que ce soit aussi bien au Caire qu’à La
Mecque et à Médine, l’afflux soudain d’or provoqua une
chute du cours du métal précieux pendant au moins 10 ans.

Il s’ensuivit une forte inflation que Kanga Moussa essaya


d’inverser en empruntant, à un taux d’intérêt élevé, tout
l’or qu’il put se procurer auprès des courtiers cairotes.

C’est la seule fois, dans toute l’histoire, qu’un homme


contrôle directement, à lui tout seul, le prix de l’or du
Bassin Méditerranéen.

Il reste, à ce jour, d’après une étude du blog financier


Celebrity Net Worth publiée en 2014, l’homme le plus
riche de tous les temps, avec une fortune globale estimée
à 400 milliards de dollars américains (ce qui équivaut à
200 mille milliards de FCFA).

Toujours en Afrique de l’Ouest, il y a eu auparavant -


vers le 9ème siècle - le prestigieux Royaume du Bénin,
situé dans l’actuel Nigéria, dont la Grande Muraille est

-32-
AVANT-PROPOS

considérée, par le Livre Guinness des Records (Édition


1974), comme le plus grand édifice en terre du monde.

Dans un article datant de septembre 1999, paru dans la


revue New Scientist, Fred Pearce notait :

« Les murs s’étendent sur environ 160 km au total, formant une


mosaïque de plus de 500 parcelles interconnectées. Ils couvrent
6.500 kilomètres carrés et ont tous été construits par le peuple
Edo. En tout, ils sont quatre fois plus longs que la Grande
Muraille de Chine et consomment cent fois plus de matériaux
que la Grande Pyramide de Khéops. Ils ont pris environ 150
millions d’heures de fouilles et d’élévations, et sont peut-être le
plus grand phénomène archéologique sur la planète. »

Ce Royaume, avec sa capitale Bénin City, était l’un des


plus structurés et des mieux organisés de l’époque.

-33-
JÀMM U SENEGAAL

Le togolais Mawuna Koutonin, entrepreneur et auteur


engagé, écrivait aussi, dans un article paru dans The
Guardian, en mars 2016 :

« Benin City a également été l’une des premières villes à avoir un


semblant d’éclairage public. D’énormes lampes métalliques, de
plusieurs mètres de haut, ont été construites et placées autour
de la ville, en particulier près du palais du roi. Alimentées par
l’huile de palme, leurs mèches brûlantes étaient allumées la
nuit pour éclairer le trafic entrant et sortant du palais.
Lorsque les Portugais ont «découvert» la ville en 1485, ils ont
été stupéfaits de découvrir ce vaste royaume formé de centaines
de villes et de villages enclavés au milieu de la jungle africaine.
Ils l’ont appelée la «Grande ville du Bénin», à une époque où
il n’y avait pratiquement pas d’autres endroits en Afrique
reconnus par les Européens comme ville. En effet, ils ont classé
Benin City comme l’une des villes les plus belles et les mieux
planifiées au monde.

En 1691, le capitaine de navire portugais Lourenco Pinto


observait: «Le grand Bénin, où réside le roi, est plus grand que
Lisbonne; toutes les rues sont droites et à perte de vue. Les maisons
sont grandes, surtout celle du roi, richement décorées et dotées de
belles colonnes. La ville est riche et industrialisée. Elle est si bien
gouvernée que le vol y est inconnu et les gens vivent dans une
telle sécurité qu’ils n’ont pas de portes à leurs maisons. »

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AVANT-PROPOS

En revanche, Londres, à la même époque, est décrite par Bruce


Holsinger, professeur d’anglais à l’Université de Virginie,
comme étant une ville de «vol, prostitution, assassinat,
corruption, avec un marché noir florissant qui a fait de la ville
médiévale le lieu de prédilection des experts de la lame et des
pickpockets. »

La planification et la conception de Benin City ont été faites


selon des règles harmonieuses de symétrie, de proportionnalité
et de répétition, maintenant connues sous le nom de conception
fractale. Le mathématicien Ron Eglash, auteur de African
Fractals - qui étudie les modèles de l’architecture, de l’art et
du design dans de nombreuses régions d’Afrique - note que la
ville et ses villages ont été aménagés pour former des fractales
parfaites, répétées dans les pièces de chaque maison, dans la
maison elle-même, dans les pâtés de maisons, et dans le village
par des modèles mathématiquement prévisibles.

Comme il le dit: «Quand les Européens sont arrivés en


Afrique, ils ont considéré l’architecture très désorganisée et
donc primitive. Il ne leur est jamais venu à l’esprit que les
Africains auraient pu utiliser une forme de mathématiques
qu’ils n’avaient même pas encore découverte. » ».

Il serait toutefois possible qu’il s’agisse du même


complexe architectural qui englobe l’Eredo de Sungbo,
immense fortification en latérite datant de la même
époque et située dans la même région.

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JÀMM U SENEGAAL

La taille impressionnante et la complexité de l’Eredo (qui


veut dire fossé) ont attiré l’attention des médias du monde
entier en septembre 1999 lorsque le Dr Patrick Darling, un
archéologue britannique de l’université de Bournemouth,
a étudié le site et a commencé à le promouvoir.

Auparavant, l’Eredo était peu connu en dehors des


autochtones et des spécialistes de l’histoire yoruba.

Il tire son nom de la reine Bilikisu Sungbo qui, d’après


les croyances locales, ne serait personne d’autre que la
célèbre reine de Saba.

Il est vrai que le prénom Bilikisu/Bilguisu - très fréquent


en Afrique de l’Ouest et même au Sénégal - est le même
que les exégètes du Coran ont donné à la reine de Saba, à
savoir Bilqis.

Étant donné que l’histoire du roi Salomon et de la reine


de Saba est également relatée par la Bible, il faudrait, par
conséquent, pour étayer cette thèse, avoir affaire à une
civilisation pré-chrétienne.

Il devrait en être de même pour le site du Grand


Zimbabwe , fondé au 5ème siècle par la civilisation
Bantoue, ancêtres des Shonas, qui s’étend sur 7 km2. Il
est constitué des vestiges d ’une ancienne cité -
Zimbabwe signifie « Maison de pierres » - qui connut
son apogée au Moyen-Age.

-36-
AVANT-PROPOS

C’était l’empire du Monomotapa, déformation du titre de


Mwene Mutapa que portaient les rois, qui signifie « Seigneur
des mines » car il y avait de nombreuses mines d’or.

Si comme certains chercheurs l’affirment, le Grand


Zimbabwe est bien le Temple de Salomon, ceux qui
ont pour ambition de le reconstruire devraient bien se
réorienter avant de donner le premier coup de pioche.

Il est assez intéressant de noter que l’on a retrouvé sur le


site huit (8) statues d’oiseaux en stéatite - qui représentent
jusqu’à nos jours un mystère - sachant que les oiseaux
ont joué un rôle important dans le règne de Salomon,
ainsi que le dit le Coran : Sourate 27, Verset 17 :
« Et furent rassemblés pour Salomon, ses armées de djinns,
d’hommes et d’oiseaux ».

-37-
JÀMM U SENEGAAL

Ainsi donc, l’Oiseau Zimbabwe, qui est l’emblème


national du Zimbabwe, pourrait bien être le fameux
hud-hud coranique (Coran : Sourate 27, Verset 20-28).

Au demeurant, nous retrouvons, disséminés à travers


tout le continent africain, des vestiges d’autres grands
empires, tels que :

. Les ruines de Loropeni :

Situé au Burkina Faso, elles sont classées patrimoine


mondial de l’UNESCO depuis le 26 juin 2009. La forteresse
dont elles sont issues, serait construite, selon les experts,
à partir du 4ème siècle, et sur le même modèle latéritique
que ses homologues ouest-africaines vues plus haut.

-38-

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AVANT-PROPOS

. Les Églises rupestres de Lalibela :

Il s’agit d’un magnifique complexe architectural situé


en Éthiopie, composé de onze (11) églises monolithiques
sculptées à même la roche et reliées entre elles par un
tunnel, supposé dater du 12ème siècle.

-39-
JÀMM U SENEGAAL

. Les ruines de Kilwa Kisiwani :

Il s’agit de vestiges d’une ville portuaire située en


Tanzanie et datant du 9ème siècle.

. Les ruines de Gede :

Ce site kenyan est issu d’une ancienne ville datant du


8ème siècle.

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AVANT-PROPOS

. Les ruines de Khami :

Situées au Zimbabwe, elles sont issues de la capitale


de la dynastie Torwa, née vers le 15ème siècle de
l’effondrement du royaume du Grand Zimbabwe.

. Les Châteaux de Gondar :

Il s’agit d’un site datant du 17ème siècle, situé en


Éthiopie, qui comprend, outre les ruines de Fasil Ghebi
(patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979), les
Bains de Fasiladas, ainsi qu’une vingtaine de palais et
autres bâtiments royaux.

-41-
JÀMM U SENEGAAL

-42-
AVANT-PROPOS

Ce rappel a son importance.

L’identité culturelle - et même l’identité tout court - est


le socle constituant la base du développement de toute
nation.

Tous les peuples colonisés, qui en furent privés, devinrent


inévitablement aliénés, et furent, de ce fait, incapables de
prendre leur destin en main.

Ibrahim Omar Fanon, né Frantz, philosophe, sociologue


et médecin martiniquais, nous l’explique parfaitement
dans son livre L’an V de la révolution algérienne (1959) :

« Le peuple colonisé est idéologiquement présenté comme un


peuple arrêté dans son évolution, imperméable à la raison,
incapable de diriger ses propres affaires, exigeant la présence
permanente d’une direction. L’histoire des peuples colonisés
est transformée en agitation sans aucune signification et, de ce
fait, on a bien l’impression que pour ces peuples, l’humanité a
commencé avec l’arrivée de ces valeureux colons ».

Le pire est que cette aliénation, entraînant une profonde


dévalorisation, provoque un mépris de soi qui conduit
fatalement à un mépris de son pareil.

Fanon, psychiatre de génie, qui exerça particulièrement


en Algérie lors de la guerre de libération, le décrit

-43-
JÀMM U SENEGAAL

admirablement dans son ouvrage majeur Les damnés de


la terre (1961) :

« La première chose que l’indigène apprend, c’est à rester à


sa place, à ne pas dépasser les limites; c’est pourquoi les rêves
de l’indigène sont des rêves musculaires, des rêves d’action,
des rêves agressifs (…). Le colonisé n’arrête pas de se libérer
entre neuf heures du soir et six heures du matin. Cette
agressivité sédimentée dans ses muscles, le colonisé va d’abord
la manifester contre les siens. C’est la période où les nègres se
bouffent entre eux (…) ».

Réconcilier l’africain avec son histoire, avec ses origines,


c’est, par conséquent, le réconcilier avec lui-même.

Ce n’est qu’ainsi renforcé qu’il pourra être en symbiose


avec son moi profond, qu’il pourra vivre en paix avec
son frère, permettant, dès lors, à l’Afrique de mettre fin
à toutes ces guerres intestines qui, depuis des décennies,
entravent son développement.

Cela nécessitera, néanmoins, un effort intense et sans


relâche, car, comme l’énonce le Pr Ousseynou NDIAYE
dans l’Avant-propos de son livre L’Égypte ancienne,
l’Afrique et le volcan :

« Et, paradoxe des paradoxes, c’est celle-là même (l’Afrique


sub-saharienne) qu’on voudrait aider qui vous écoutera le

-44-
AVANT-PROPOS

moins, car le complexe d’infériorité est beaucoup plus lourd à


porter que celui de supériorité ».

Le Sénégal, pour toutes les raisons plus haut énoncées,


apparait comme particulièrement prédestiné à être le
principal artisan de cette Renaissance Africaine tant
espérée.

Le Jàmm u Senegaal (Pax Senegalensis) s’étendra alors au


Jàmm u Africa (Pax Africana), pour finir en Jàmm u Àdduna
(Pax Terra).

Puisses-tu, Ô RAHMAAN, nous assister dans cette tâche,


une fois que nous aurons eu le courage de l’amorcer.

« En vérité, ALLAH ne modifie point l’état d’un peuple, tant


que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est
en eux-mêmes ».
(Coran : Sourate 13; Verset 11).


Dakar, le 12 avril 2018.

-45-
JÀMM U SENEGAAL

PROLOGUE :
DIALOGUES CÉLESTES

Lorsque ton Seigneur confia aux anges :


- Je vais établir sur la terre un vicaire

Ils dirent :
- Vas-Tu y désigner un qui y mettra du désordre et répandra
le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ?

IL dit :
- En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !

Et IL apprit à Adam tous les noms, entièrement, puis IL les


présenta aux Anges et dit:
- Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes
véridiques !

Ils dirent :
- Gloire à TOI ! Nous n’avons de savoir que ce que Tu
nous as appris. Certes c’est TOI L’Omniscient, Le Sage.

-46-
PROLOGUE : DIALOGUES CÉLESTES

IL dit :
- Ô Adam, informe-les de ces noms.
Puis quand celui-ci les eut informés de ces noms, IL dit :
- Ne vous ai-Je pas dit que Je connais les mystères des
Cieux et de la Terre, et que Je sais ce que vous divulguez et ce
que vous cachez ?
(Sourate 2; versets 30-33)

Quand ton Seigneur dit aux anges :


- Je vais créer d’argile un être humain. Dès que Je
l’aurai harmonieusement formé et lui aurai insufflé de Mon
Esprit, jetez-vous immédiatement devant lui prosternés.

Aussitôt, tous les anges se prosternèrent; à l’exception d’Iblis


qui s’enfla d’orgueil et qui fut du nombre des infidèles.

IL dit :
- Ô Iblis, qui t’a empêché de te prosterner devant ce que
J’ai créé de Mes Mains ? T’enfles-tu d’orgueil ou te considères-
tu parmi les haut placés ?

Il dit :
- Je suis meilleur que lui. Tu m’as créé de feu et Tu l’as
créé d’argile.

IL dit :
- Sors d’ici, te voilà banni ! Et sur toi sera Ma
Malédiction jusqu’au Jour de la Rétribution.

-47-
JÀMM U SENEGAAL

Il dit :
- Seigneur, donne-moi donc un délai, jusqu’au jour où
ils seront ressuscités.

IL dit :
- Tu es de ceux à qui un délai est accordé; jusqu’au Jour
de l’Instant bien connu.

Il dit :
- Par Ta Puissance ! Je les séduirai assurément tous;
sauf Tes serviteurs Élus parmi eux.
(Sourate 38; versets 71-83)

Il dit:
- Puisque Tu m’as mis en erreur, je m’assoirai pour eux
sur Ton Droit Chemin. Puis je les assaillirai de par devant eux,
de par derrière eux, de par leur droite et de par leur gauche. Et
pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants.
(Sourate 7, versets 16-17)

IL dit :
- Va-t-en ! Quiconque d’entre eux te suivra…votre
sanction sera l’Enfer, une ample rétribution. Excite, par ta
voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta
cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens
et leurs enfants et fais-leur des promesses. Or satan ne leur fait
des promesses qu’en tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n’as
aucun pouvoir sur eux; et ton Seigneur suffit pour les protéger !

-48-
PROLOGUE : DIALOGUES CÉLESTES

(Sourate 17; versets 62-65)

- Ô Adam, habite le Paradis, toi et ton épouse; et


mangez-y tous deux à votre guise; et n’approchez pas l’arbre
que voici; sinon, vous serez du nombre des injustes.
(Sourate 7; verset 19)

Et lorsque celui-ci eut cohabité avec elle, elle conçut une légère
grossesse, avec quoi elle se déplaçait (facilement).

Puis lorsqu’elle se trouva alourdie, tous deux invoquèrent leur


Seigneur : « Si Tu nous donne un (enfant) vertueux, nous
seront certainement du nombre des reconnaissants ».

Puis, lorsqu’IL leur eût donné un (enfant) vertueux, tous deux


LUI assignèrent des associés en ce qu’IL leur avait donné.
(Sourate 7; versets 189-190)

Satan, afin de leur rendre visible ce qui leur était caché - leurs
nudités - leur chuchota :
- Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour
vous empêcher d’être des anges ou d’être immortels.

Et il leur jura :
- Vraiment, je suis pour vous deux un bon conseiller.

-49-
JÀMM U SENEGAAL

Alors il les fit tomber par tromperie. Puis, lorsqu’ils eurent


goûté de l’arbre, leurs nudités leur devinrent visibles; et ils
commencèrent tous deux à y attacher des feuilles du Paradis.

Et leur Seigneur les appela :


- Ne vous avais-Je pas interdit cet arbre ? Et ne vous
avais-Je pas dit que satan était pour vous un ennemi déclaré ?

Tous deux dirent :


- Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-même.
Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fait pas Miséricorde,
nous serons très certainement du nombre des perdants.
(Sourate 7; versets 20-23)

Et Nous dîmes :
- Descendez (du Paradis); ennemis les un les autres.
Et pour vous il y aura une demeure sur la terre et un usufruit
pour un temps.

Puis Adam reçut de son Seigneur des paroles, et IL agréa son


repentir car c’est LUI, certes, Le Repentant, Le Miséricordieux.

Nous dîmes :
- Descendez d’ici vous tous !
Toutes les fois que je vous enverrai un guide, ceux qui le
suivront n’auront rien à craindre et ne seront point affligés.
(Sourate 2; versets 36-38)

-50-
AVERTISSEMENT

Les noms suivants : Ndëkk, Goxaan, Gox, Penc, Ngomblaan,


Kàngam, Kilifa, Lamasaas, Fara, Barak, Njaabal, Jëwriñ, Kàŋ
et Sang; utilisés dans le présent ouvrage, constituent des
termes génériques, ne se rapportant pas nécessairement à leur
signification usuelle.

-51-
JÀMM U SENEGAAL

CHAPITRE PREMIER :
LES INSTITUTIONS

Am réew da ñu ko’y pencoo, du ñu ko paccoo.


(Un pays ne se partage pas, il se fédère).
Adage wolof

Le monde dans lequel nous vivons comprend deux


principaux partis.

Le Parti de DIEU et le parti de satan.

Le premier est celui des croyants qui reconnaissent


l’existence d’un Créateur Unique qui, LUI, Seul, mérite
d’être adoré et obéi… et ce sont eux qui seront les
victorieux (Coran : Sourate 58; Verset 22).

Le second est celui des spéculateurs qui ont choisi


d’emprunter les voies sinueuses tracées par Belzébuth -
Bilis bu të (Bilis le rebellé en wolof)… et ce sont eux qui
seront les perdants (Coran : Sourate 58; Verset 19).

-52-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

Ce dernier avait demandé, et obtenu de Son Seigneur, la


permission de tenter l’Homme, afin de prouver qu’il ne
valait pas que lui-même et les anges se prosternassent
devant lui.

Malin et déterminé, il parvint à corrompre plusieurs


générations d’humains, de qui il se fit adorer sous le
nom de Lucifer (porteur de lumière).

Trompeur impénitent, il les fit plutôt sortir de La Lumière


vers les ténèbres, ce qui leur valut l’extermination.

Aucune existence n’étant possible sans La Lumière, son


absence entraine irrémédiablement l’anéantissement.

Étant parfaitement conscient de cela, Bilis s’est installé


entre l’ombre et La Lumière d’où il puise son pouvoir
(« Par Ta Puissance… » Coran : Sourate 38, Verset 82).

« Le Prophète PSL a interdit à l’homme de s’asseoir entre l’ombre


et la lumière et a dit : « c’est la place que choisit satan » ».
Hadith rapporté par Ahmed, Al Bayhaqî, Abû Dawûd,
authentifié par Al Albânî.

C’est l’origine du symbolisme du damier - les cases


noires et blanches représentant l’ombre et la lumière - si
cher aux satanistes-lucifériens.

-53-
JÀMM U SENEGAAL

Leurs oeuvres « humanitaires » - consistant à allier le


Bien Nécessaire au mal planifié - constituent, pour eux,
une obligation de survie.

Bilis bu të et ses adeptes sont, par conséquent, les


spécialistes du clair-obscur, du double discours.

Ils se prétendent humanistes en empoisonnant les


populations, prônent la générosité en exploitant les plus
démunis, se disent écologistes en polluant la planète,
s’affirment pacifistes en finançant les guerres, théorisent
le féminisme en promouvant la dégradation de la femme.

Ils se présentent comme les défenseurs des droits de


l’enfant et de la famille, en encourageant la pédophilie,
le viol et l’homosexualité.

Ils sont, et resteront, les ennemis de l’Humanité jusqu’au


Jour du Jugement Dernier.

Le Parti de DIEU, quant à lui, est composé de deux


groupes.

Les Premiers et les Gens de la Droite (Coran : Sourate 56;


Versets 8-11).

Les Gens de la Droite résistent à la tentation satanique


en requérant la Protection Divine.

-54-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

Les Premiers sont, eux, complètement ignorés par Bilis


qui sait qu’il n’a sur eux aucun pouvoir (Coran : Sourate
38; Verset 83).

Si les Gens de la Droite constituent toujours une majorité


sur Terre, les Premiers, par contre, connaissent une
décroissance exponentielle (Coran : Sourate 56; Versets
13,14, 39 et 40).

Ce qui est conforme au Théorème des Nombres Premiers


qui stipule qu’il y aura toujours des Premiers, et que
leur nombre diminuera exponentiellement lorsque l’on
progressera vers l’infini.

Toutes les générations précédentes d’humains


disparurent lorsque leurs Premiers cessèrent d’être les
premiers et que leurs derniers devinrent les premiers.

Notre humanité actuelle constitue l’ultime génération


avec l’ultime Prophète et l’ultime Livre (Coran : Sourate
33; Verset 40).

Elle est également la meilleure (Coran : Sourate 3; Verset


110), parce qu’ayant reçu l’Ordre de combattre les suppôts
de satan (Coran : Sourate 4; Verset 76), avec la garantie
d’une victoire finale (Coran : Sourate 5; Verset 56).

-55-
JÀMM U SENEGAAL

Elle est, néanmoins, sur les traces de ses prédécesseures,


car vivant dans un monde où le concept même de divinité
tend vers la désuétude.

Le seul moyen, par conséquent, pour l’Homme,


d’accomplir sa mission de Vicaire sur Terre à lui confiée,
est d’amorcer une inversion du processus de progression
athée dans lequel il semble empêtré.

Il n’y a point d’alternative salutaire à un retour vers Le


Seigneur des mondes.

Le SEUL qui ait jamais clamé haut et fort être Le Créateur


des Cieux et de la Terre, ainsi que Celui de l’Homme.

Une telle inversion devra être enclenchée par les


Premiers d’une nation bien déterminée qui, par cercles
concentriques, influeront sur d’autres Premiers, pour, in
fine, reprendre le contrôle de la gérance terrestre.

Le Sénégal, à l’heure actuelle, semble réunir toutes les


conditions de Nation précurseure.

Pays avec une population croyante à 100%, il est gouverné


par des institutions dites laïques.

Essentiellement Wolofophone, il est administré par 10%


de francophones.

-56-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

Africain par définition, il est doté d’une économie pilotée


par la France à partir d’une monnaie coloniale.

Peuplé de brillants intellectuels, il est dirigé par une classe


politique qui se définit elle-même comme médiocre.

M. Idrissa SECK, ancien Premier Ministre, Président


du parti Rewmi, disait, lors d’une conférence sur La
coopération entre migrants et partenaires européens
dans les coopérations décentralisées avec l’Afrique, qui
se tenait en Allemagne en mai 2013 :

« La plupart de ceux qui s’adonnent à la politique ne sont pas


très bons, ils sont médiocres. Les meilleurs s’en écartent. Donc,
le climat et les règles seront, malheureusement, de mauvaise
qualité ».

Toutes ces aberrations font du Sénégal un Etat qui marche


à l’envers.

Pour prétendre à un quelconque développement, il devra


obligatoirement procéder à une inversion de sa posture,
à un wëlbati salvateur.

Revenir à l’endroit, implique, pour le peuple sénégalais,


de savoir qui il est, d’où il vient et où il va.

-57-
JÀMM U SENEGAAL

Cela implique, également, de revenir à un paradigme


théiste qui, lui seul, peut garantir une permanence de
l’éthique et de la morale dans la vie publique.

Seule une Loi transcendante pourrait être à l’abri de


modifications et d’amendements intempestifs n’ayant
comme objectif, plus ou moins avoué, que la préservation
d’intérêts particuliers.

Pour y arriver, il faudra, nécessairement, retirer le


pouvoir des mains des médiocres - les derniers - pour le
donner aux vertueux - les Gens de La Droite.

Ceux qui auront la délicate mission de mener à bien cette


lourde tâche, sont les bienveillants - les Premiers.

La bienveillance est, en effet, le maître-mot qui devrait


guider toute action publique.

Sans elle, aucune Nation ne pourrait avoir de


développement humain valorisant et aucun État ne
saurait avoir de projet de société satisfaisant.

Le peuple est comme un enfant.

C’est la bienveillance qui amène un dirigeant à le


guider au lieu de l’égarer, à l’éduquer au lieu de
l’exploiter, à le protéger au lieu de l’agresser, à cultiver

-58-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

son épanouissement au lieu de le brimer, à encourager


son enrichissement honnête au lieu de l’appauvrir, de
l’asservir et de le corrompre.

Il s’agit, donc, pour les sénégalais, de prendre leur destin


en main par la mise en avant des Premiers parmi eux.

Ce qui entrainera une inversion totale du système actuel


qui a fini par s’avérer un échec global.

La gestion de la chose publique est, par définition,


l’affaire de toute la collectivité.

La plus grande erreur d’une nation est, par conséquent,


de la confier à des associations privées, appelées partis
politiques, qui, inévitablement, défendront des intérêts
privés.

Ils vont, naturellement, chercher à s’appuyer sur leurs


propres membres, à « massifier » leurs effectifs, à renforcer
leurs capacités managériales et financières, avec comme
objectif affiché la prise du pouvoir et sa conservation.

Et c’est ainsi que la propriété de tout un peuple finit entre


les mains d’un groupe d’individus.

La suppression de tous les partis politiques est, donc, le


préalable logique à une gestion de la cité apaisée et conviviale.

-59-
JÀMM U SENEGAAL

Tous les citoyens doivent être sur un même pied, avec


une possibilité égale d’accéder au pouvoir politique de
manière indépendante et individuelle.

Ils pourront, ainsi, se faire désigner par leurs compatriotes


au lieu de se faire élire à l’issue de campagnes électorales
dispendieuses, sur fond de promesses, pour la plupart,
intenables et, par conséquent, non tenues.

La mise en place du Parlement ou Ngomblaan

D’après Abou Moussa Al Ach’ari (qu’ALLAH l’agrée) : « Je


suis rentré auprès du Prophète (que la Prière d’ALLAH et Son
Salut soient sur lui) avec deux hommes de mon peuple.
L’un des deux hommes dit : « Nomme-nous dirigeants, ô
Messager d’ALLAH! ».
Puis l’autre dit la même chose.
Le Messager d’ALLAH (que la Prière d’ALLAH et Son Salut
soient sur lui) répondit : « Certes nous ne donnons pas la
gouvernance à celui qui la demande ni à celui qui s’efforce de
l’obtenir ».
(Al Boukhari n°7149 et Mouslim n°1733).

Ce hadith prophétique résume parfaitement ce qui devrait


être la condition sine qua non d’un bon management de
la politique publique : la suppression des élections au
suffrage universel.

-60-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

Comment, en effet, faire confiance à quelqu’un qui


s’efforce d’obtenir le pouvoir, essentiellement en
dénigrant, en médisant, si ce n’est en calomniant, ceux
qu’il appelle ses adversaires politiques ?

Peut-on, également, se porter garant, en tant qu’électeur,


de la compétence et de la probité d’un individu que l’on
ne connait pas et que l’on n’a, dans la plupart des cas,
même jamais « vu de visu » ?

C’est une programmation des masses, savamment


orchestrée, qui fait que des procédés machiavéliques,
quel que soit leur degré d’absurdité, puissent passer
pour logiques et acceptables.

Pour désigner une personne comme capable et vertueuse,


il faudrait, au moins, la connaitre assez, au mieux, vivre
avec elle dans le même quartier ou dans le même village.

Chaque citoyen sénégalais pourrait ainsi, simplement


muni de sa carte d’identité, procéder à la désignation de
la femme ou de l’homme qu’il juge être le mieux à même
de gérer les affaires du voisinage.

Le Sénégal comptant 15.910 quartiers et villages (ndëkk),


ces 15.910 chefs choisis (Fara ndëkk) vont, à leur tour,
désigner, parmi eux, ceux qui vont être portés à la tête
des 557 communes (goxaan) du pays.

-61-
JÀMM U SENEGAAL

Ces 557 Fara goxaan vont ensuite désigner, toujours


parmi eux, les 45 chefs de départements - Fara gox - qui,
eux, vont siéger au Parlement ou Ngomblaan, en tant que
députés ou Ndaw, lors des plénières.

Ce seront, finalement, eux qui vont désigner un de leurs


pairs pour être le Chef de l’État ou Barak.

Ce dernier, une fois nommé, dirigera l’Exécutif, avec


statut de fonctionnaire.

L’approche ascendante súuf jëm kaw sera ainsi préférée à


l’approche descendante kaw jëm súuf.

Aucune campagne de sensibilisation, visite de proximité,


manifestation ou publicité à caractère propagandiste ne
sera tolérée pendant la période de désignation des Fara.

Les fonctionnaires seront des serviteurs exclusifs


de l’État, qui seront sélectionnés à travers différents
examens et concours.

Ils ne pourront, en aucun cas, être désignés Fara, tant


qu’ils seront en exercice.

Tout citoyen sénégalais, non fonctionnaire de l’État,


de même qu’il pourrait être appelé à servir au sein de
l’Armée Nationale en cas de nécessité, pourrait être

-62-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

désigné pour la gérance de la politique publique, à moins


d’un empêchement dûment certifié et constaté.

La tranche d’âge d’éligibilité d’un Fara sera de 21 à 60


ans pour les Fara ndëkk et Fara goxaan, et de 42 à 60 ans
pour les Fara gox.

L’âge de la retraite sera fixée à 63 ans, avec une possibilité


de prorogation de 2 ans, sur demande.

Tout Fara retraité, empêché ou décédé sera remplacé par


un autre désigné dans les mêmes conditions.

Une procédure de destitution d’un Fara - depuis le Fara ndëkk


jusqu’au Barak - pourrait, exceptionnellement, être engagée.

Sa mise en oeuvre ne devra, cependant, être que la


résultante d’un processus bien défini, consensuel,
rigoureux, juste et équitable.

La Chambre des Kilifa

Les Kilifa seront au nombre de douze (12) :


- Le Kilifa des mourides;
- Le Kilifa de Tivaouane;
- Le Kilifa de Léona Niassène;
- Le Kilifa de Médina Baye;

-63-
JÀMM U SENEGAAL

- Le Kilifa de Ndiassane;
- Le Kilifa des layennes;
- Le Kilifa des omariens;
- Le Kilifa des Baay Faal;
- Le Kilifa de Médina Gounass;
- Le Kilifa du Rassemblement Islamique
du Sénégal (RIS);
- Le Kilifa des chiites (Institut Mozdahir
International);
- Le Kilifa des catholiques.

Ils devront entériner, par scrutin majoritaire, toutes les


lois votées par le Ngomblaan.

Ils devront également produire, au minimum, un rapport


annuel consensuel, suivi de recommandations, qui sera
remis au Barak, Chef de l’Exécutif.

L’âge de la retraite d’un Kilifa sera de 70 ans, avec une


possibilité de prorogation de deux (2) ans, sur demande.

Tout Kilifa retraité, empêché ou décédé sera remplacé par


celui que ses pairs auront désigné.

-64-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

Le Conseil des Lamasaas

Les Lamasaas seront au nombre de seize (16) :

- Le Lamasaas du Bambouk;
- Le Lamasaas du Baol;
- Le Lamasaas du Bundu;
- Le Lamasaas du Fulaadu;
- Le Lamasaas du Fuuta Jalon;
- Le Lamasaas du Fuuta Tooro;
- Le Lamasaas du Jolof;
- Le Lamasaas du Kaabu;
- Le Lamasaas du Kajoor;
- Le Lamasaas du Ñàmbur;
- Le Lamasaas de Ndakaaru;
- Le Lamasaas du Ndukumaan;
- Le Lamasaas du Pakao;
- Le Lamasaas du Siin;
- Le Lamasaas du Saalum;
- Le Lamasaas du Waalo.

Ils se réuniront, au minimum, une fois par an


pour produire un rapport consensuel, suivi de
recommandations, qui sera remis au Barak.

L’âge de la retraite d’un Lamasaas sera de 70 ans, avec une


possibilité de prorogation de deux (2) ans, sur demande.

-65-
JÀMM U SENEGAAL

Tout Lamasaas retraité, empêché ou décédé sera remplacé


par son suivant dans l’ordre traditionnel de succession.

L’École Nationale des Agents du Rappel (ENAR)

Elle constituera le principal pilier de la Nation.

C’est elle qui va assurer la formation élitiste des Agents


du Rappel ou Kàŋ .

Les Kàŋ seront le fer de lance de l’administration.

Sélectionnés sur concours, dès l’âge de 7 ans, ils


procèderont à la mémorisation du Coran et à son écriture
complète sans support, ainsi qu’à la maitrise des sciences
des hadiths prophétiques.

Ils devront, également, acquérir des connaissances


approfondies en fiq ou droit islamique.

Ils seront ensuite rigoureusement formés à toutes les


principales filières de l’enseignement supérieur, et
deviendront, administrateurs, magistrats, inspecteurs
généraux, diplomates, instructeurs et investigateurs.

Ils accompliront un service militaire complet et auront


un statut d’officier de réserve.

-66-
CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS

La mise en place d’une telle élite est une obligation pour


toute société croyante, car c’est à elle que doit incomber
l’encadrement de toute la Nation dans un paradigme
théiste.

« Demandez donc aux Agents du Rappel si vous ne savez pas ! »


Coran : Sourate 16; Verset : 43.

-67-
JÀMM U SENEGAAL

CHAPITRE DEUX :
L’EXÉCUTIF

« Qultu munabihan lakum yaa xawmii, intabihû min sakaraati nawmi ! »


(Ô vous les miens, réveillez-vous de l’ivresse du sommeil !)
Cheikh Ahmadou Bamba MBACKÉ - Ilhaamu Salaam (1895)

Le Barak est le Chef de l’Exécutif.

Il est issu du processus de désignation des Fara.

Arrivé à la station suprême, il obtient le statut de


fonctionnaire à part entière et devient serviteur exclusif
de l’État.

Il reste à son poste jusqu’à la retraite - 63 ans - avec une


possibilité de prorogation de deux (2) années, sauf en cas
exceptionnel de destitution.

-68-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Il est le Chef des Armées, et nomme à tous les postes


civils, après une présélection transparente sur dossier
de candidature - suivie d’un entretien - ouverte à tout
citoyen.

Il nomme, également, à tous les postes militaires et


désigne les ministres ou Jëwriñ, avec lesquels il se réunira,
mensuellement, lors d’un conseil ou bóogu.

Chaque semaine, il devra, néanmoins, se déplacer dans


un ministère pour y tenir une réunion ou jotaay, selon un
calendrier préétabli ou parfois déterminé par l’urgence
du moment (tel que préconisé par le député Cheikh
Bamba DIÈYE dans son ouvrage SÉNÉGAL, Thérapie
pour un pays blessé - 2017).

Pour un pays comme le Sénégal, avec une population


actuelle d’environ quinze (15) millions d’habitants, les sept
(7) ministères suivant devraient suffire à administrer l’État :

- Le Ministère du Bien-être Collectif;


- Le Ministère de l’Education Générale;
- Le Ministère du Cadre de Vie Commune;
- Le Ministère de l’Économie Globale;
- Le Ministère de la Politique Intérieure;
- Le Procureur Général de la Nation;
- Le Ministère de la Géostratégie.

-69-
JÀMM U SENEGAAL

Il s’agit, à travers toutes ces stations, de restaurer une


souveraineté piétinée par une occupation de plus de trois
(3) siècles (installation à Saint-Louis de la Colonie du
Sénégal par la Compagnie Normande de Rouen dès 1626),
et de mettre fin à cette aliénation qui pousse à reprendre
constamment des concepts exogènes inadaptés.

Le Bien-être Collectif

Il englobe, entre autres, la santé, l’hygiène et


l’alimentation des populations.

Une politique de santé plus adéquate doit privilégier la


prévention de la maladie.

Des campagnes de sensibilisation et de formation des


populations à des comportements salutaires et à des
habitudes alimentaires saines seront préconisées.

Les soins, quant à eux, devront être pris en charge par


une Assurance Maladie Individuelle (AMI).

Chaque citoyen aura à cotiser un montant forfaitaire


de dix mille (10.000) FCFA par an pour avoir accès
à une couverture complète (soins, hospitalisation et
médicaments compris).

-70-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Une politique active de Solidarité Nationale sera mise en


oeuvre pour encourager les plus aisés à soutenir les plus
démunis.

Pour minimiser les frais médicaux, le facteur humain sera


favorisé, au détriment de la technologie, en privilégiant
l’examen clinique et le diagnostic savant à la prescription
systématique d’analyses biologiques, de radiographies
et autres actes assimilés (échographie, scanner, IRM…).

Dans la plupart des cas, en effet, le patient épuise ses


finances avant même d’avoir la moindre idée du mal
dont il souffre.

La médecine dite traditionnelle, revalorisée, fera partie


intégrante du système avec, comme préalable, sa
réglementation et le contrôle stricte de ses protocoles.

L’Assurance Maladie Individuelle permettra, également,


une amélioration de la qualité des soins, en revalorisant
l’acte médical grâce à une remise à jour de la nomenclature
(Nomenclature générale des actes professionnels
médicaux et des examens et analyses de laboratoire).

Le patient pourra, ainsi, recevoir le même traitement


(surtout en terme d’accueil et d’attention) aussi bien
dans le service public que dans le privé.

-71-
JÀMM U SENEGAAL

L’objectif fixé, à court terme, sera la disponibilité de trois


(3) hôpitaux par gox, deux (2) centres de santé par goxaan
et un (1) poste de santé par ndëkk.

L’apprentissage de la médecine sera particulièrement


encouragé au niveau de la gente féminine.

Les bâtiments du Palais Présidentiel, ainsi que celui


du Building Administratif seront intégrés à l’Hopital
Principal de Dakar - transformé en Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) et abritant également les locaux
de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-
Stomatologie (FMPOS) - ce qui contribuera à en faire un
établissement de dimension internationale.

L’Hopital Aristide Le Dantec sera supprimé.

La gestion de l’hygiène publique se fera en collaboration


avec le ministère du Cadre de Vie Commune.

L’éducation des populations à des comportements sains


ira de pair avec un assainissement de la cité, ainsi qu’avec
la destruction systématique des nids d’insectes et des
repaires de nuisibles.

L’alimentation, quant à elle, est primordiale à tout bien-être.

-72-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Le Prophète Bien-Aimé, PSL, nous enseigne dans un


célèbre hadith, rapporté par Tirmidhi que :

« Jamais le fils d’Adam n’a rempli de récipient pire que son


ventre. Il lui suffisait pourtant de quelques bouchées pour
subvenir à ses besoins. Et même s’il lui en fallait absolument
davantage, qu’il réserve donc le tiers de son estomac à
son manger, l’autre tiers à son boire et le dernier tiers à sa
respiration. »

« Que ton aliment soit ton premier médicament », disait,


également, Hippocrate, médecin grec du 5ème siècle av. J.-C..

Malgré cela, la phytothérapie et la diététique sont


quasiment ignorées dans nos hôpitaux.

La médecine dite moderne, essentiellement allopathique,


met plus l’accent sur le traitement des symptômes que
sur l’élimination des causes véritables de la maladie.

Ceci est principalement dû au fait qu’elle refuse de


prendre en compte la totalité de l’être humain, à savoir
son corps, son âme et son esprit.

Les approches psychosomatique, holistique et


homéopathique sont ainsi, de nos jours, encore
marginalisées.

-73-
JÀMM U SENEGAAL

L’Éducation Générale

L’Éducation Générale comprend, essentiellement,


l’enseignement et l’éducation civique - civile et militaire
- dans un paradigme théiste.

L’enseignement, tel qu’il est pratiqué actuellement,


dans la plupart des pays du monde, est
fondamentalement chronophage.

Ceci est d’autant plus inquiétant que tout ce temps qui


lui est imparti, concerne la tranche d’âge dans laquelle
un individu façonne sa personnalité, à savoir son enfance
et son adolescence.

Il faut douze (12), voire treize (13) années pour terminer


des études primaires et secondaires, à l’issu desquelles la
quasi-totalité des élèves ne sait ni river un clou, ni changer
une ampoule, ni monter la batterie d’une voiture, ni
labourer un champ, encore moins utiliser un fil à plomb.

Elle ne sait pas non plus tenir une comptabilité (sauf pour
les élèves de la série G), ni mettre en place une stratégie
de communication, encore moins faire une injection
intra-musculaire.

De plus, la majeure partie des programmes enseignés


dans les établissements scolaires est erronée.

-74-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

L’histoire est falsifiée, la géographie désorientée, la


biologie inventée, la physique manipulée.

Seules les mathématiques constituent une véritable


source de connaissance, car représentant le Langage de
la Création.

Néanmoins, presque tout le monde trouve normal de


placer son enfant dans un système qui, en plus d’être
inefficace, peut s’avérer préjudiciable.

Il s’agira, par conséquent, de repenser toute la


méthodologie de l’enseignement.

En commençant par réévaluer le ratio connaissance


acquise/temps imparti.

Pour un niveau de connaissances équivalent à celui d’un


élève de classe de Terminale L, le cursus actuel de treize
(13) années peut être ramené à seulement sept (7).

L’élève commencera ses études primaires et secondaires


à l’âge 7 ans pour les achever à l’âge de 14 ans par un
examen correspondant au baccalauréat.

Les études préscolaires (de 3 à 7 ans) serviront à


l’apprentissage du Coran pour les musulmans et de la
Bible pour les chrétiens.

-75-
JÀMM U SENEGAAL

Les Cases des Tout-petits seront réutilisées à cet effet.

Les études supérieures comprendront deux (2)


années préparatoires et, au maximum, cinq (5) années
universitaires, pour atteindre l’équivalent du doctorat.

Pour ceux qui devront intégrer le monde du travail


sans passer par l’université, probablement la grande
majorité, les deux (2) années seront dédiées à des études
professionnelles concernant tous les secteurs de la vie
d’une Nation qui aspire au développement.

Les filières techniques seront, cependant, privilégiées.

La durée de l’année scolaire passera de neuf (9) à onze


(11) mois.

Dès l’âge de seize (16) ans, donc, la plupart des sénégalais


pourront intégrer, de manière efficiente, la vie active de
leur pays, en apprenant d’abord à être subalternes avant
de pouvoir devenir cadres.

C’est avant tout les subalternes qui assurent le bon


fonctionnement d’une organisation, quelle qu’elle soit.

Et l’on ne pourra jamais devenir un bon cadre sans avoir,


auparavant, été un bon subalterne.

-76-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Ce n’est pas un hasard si des pays, ayant connu un


développement fulgurant, comme le Japon et la Corée
du Sud, ont des filières d’enseignement dédiées,
spécialement, aux « subaltern studies ».

Toutes les études universitaires se feront en


alternance dans des entreprises des secteurs
primaire, secondaire et tertiaire.

Il y aura un collège dans chaque goxaan, et tous les


établissements universitaires seront digitalisés sous
l’égide de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) qui
deviendra Universités Du Sénégal (UDS), avec un espace
dans chacun des 16 tundd du pays.

Le paradigme théiste dans lequel se déroulera ce parcours


fera, qu’à son issue, les individus concernés seront dotés
d’un niveau élevé de moralité et de civisme.

À l’âge de 14 ans, après le baccalauréat, tout citoyen


devra effectuer un service civique d’un mois dans lequel
lui seront enseignés, entre autres, le secourisme ainsi que
les soins de base.

Arrivé à l’âge de 21 ans, il devra accomplir son service


militaire pendant six (6) mois, avant d’être mis à la
disposition de sa communauté.

-77-
JÀMM U SENEGAAL

Étant entendu qu’aucune nation ne s’est jamais développée,


et ne se développera certainement jamais en utilisant
une langue étrangère, la langue d’apprentissage sera,
évidemment, la principale langue d’usage du Sénégal.

Le Cadre de Vie Commune

Si l’Education représente l’esprit d’une Nation, le Cadre


de Vie correspond à son corps.

Il est essentiel à son développement harmonieux.

Il concerne, principalement, l’habitat rural et urbain, les


infrastructures et le transport, ainsi que l’environnement.

L’État central aura l’obligation de mettre à la disposition


des goxaan, des maisons décentes pour ses habitants, à
travers la Société Immobilière du Sénégal (SIMSEN) qui
va fusionner et remplacer la SICAP et la SN-HLM.

Tout sénégalais pourra, de ce fait, accéder à un logement,


suivant ses moyens, par un système de location-vente,
sans fourniture de garantie ni d’apport personnel.

Un État doit se porter garant de tous ses citoyens.

-78-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Tout le Domaine National sera alors mis à contribution,


avec une priorité absolue pour les natifs résidents de
chaque localité.

Chaque gox devra définir sa propre politique


d’aménagement du territoire, en mettant à contribution
ses meilleurs architectes et paysagistes.

Des campagnes d’aménagement d’espaces verts et de


reboisement y seront initiées avec le choix d’un arbre
caractéristique pour chaque gox.

Pour les zones rurales, qui actuellement sont majoritaires,


un habitat approprié sera préconisé, favorisant
l’utilisation de matériaux locaux non transformés, plus
économiques et plus écologiques.

Les habitants des zones urbaines, qui voudront construire


pour leur propre compte, devront présenter, en vue
de l’obtention d’un permis de construire au niveau de
leur goxaan, en sus des documents prévus, un plan de
financement dûment certifié, afin d’éviter la prolifération
de chantiers inachevés, préjudiciables à l’environnement
et à l’esthétique de la Cité.

De plus, le stockage des intrants pour la construction


(sable, graviers, ciment, eau…) ne sera plus autorisé au
niveau des sites.

-79-
JÀMM U SENEGAAL

L’utilisation d’agglomérés (briques) préfabriqués ainsi


que de BPE (Béton Prêt-à-l’Emploi) sera, par conséquent,
systématique.

Leur fourniture sera facilitée par la mise à contribution


du Génie Militaire, qui sera doté de centrales à béton
et d’unités de pondeuses d’agglomérés en quantité et
qualité suffisantes, pour permettre d’approvisionner
régulièrement le marché, permettant, ainsi, d’éviter
une éventuelle spéculation des entreprises privées au
détriment des citoyens.

Ceci permettra d’éviter la pollution et l’ensablement des


villes causés par les dépôts de matériaux de construction
anarchiques.

Le dallage des trottoirs, ainsi que le goudronnage des


chaussées pourront, de la sorte, être généralisés avec comme
objectif prioritaire l’édification de « villes sans sable ».

Le coût du foncier sera réduit de manière drastique, en


étant ramené à son niveau prévu par la législation avec,
évidemment, une actualisation contrôlée.

Le prix des biens immobiliers et des loyers sera


réglementé sur toute l’étendue du territoire par une
application stricte de la loi sur la surface corrigée.

-80-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Un barème juste et équitable sera élaboré en tenant


compte de la localité, de la superficie ainsi que de la
qualité des finitions.

Tout tarif devra être homologué par les services


compétents avant d’être affiché par le vendeur ou le
bailleur.

Tout contrat de vente ou de loyer sera systématiquement


contrôlé et enregistré au niveau de la Direction Générale
des Impôts et Domaines.

Concernant les infrastructures, tous les goxaan seront


dotés de chaussées et de trottoirs standardisés.

Les voies à sens unique seront généralisées pour une


meilleure fluidité de la circulation.

Étant donné la caractéristique géographique d’ile terrestre


du pays, une politique hardie de désenclavement du
territoire sera mise en place avec la construction de
plusieurs ponts sur les fleuves Sénégal et Gambie, ainsi
que l’aménagement du « corridor » Dakar-Conakry.

Le chemin de fer sera complètement réhabilité et


entièrement rénové, pour être ramené, au minimum, à
son niveau d’avant les indépendances.

-81-
JÀMM U SENEGAAL

Le transport urbain et interurbain sera renforcé et


organisé avec la création par l’État de compagnies
performantes et bien structurées.

En tenant compte de la morphologie de la presqu’ile de


Dakar, la construction d’un pont Bel Air-Grand Mbao sera
préconisée, ainsi qu’une liaison navale Dakar-Bargny.

La navigation sur tout le fleuve Sénégal sera rétablie


pour le transport des personnes et des marchandises.

Sur le plan environnemental, les projets de revitalisation


des vallées fossiles, des canaux du Cayor et du Baol
seront remis à jour.

Les cours d’eau de la région de Dakar seront réhabilités,


permettant ainsi aux populations de vivre en harmonie
avec le milieu aquatique, au lieu de se livrer à une
bataille incessante contre les inondations.

La ville de Saint-Louis sera, également, entièrement


réaménagée dans cette optique.

Le nettoyage et l’assainissement des goxaan sera une


priorité absolue.

Les ordures seront systématiquement triées et recyclées, celles


organiques transformées en compost, en biogaz et en électricité.

-82-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Le Parc Zoologique de Hann sera réformé en Parc


Forestier convivial, sain et aménagé.

Tous les animaux seront remis en liberté contrôlée, les


fauves au niveau du Parc de Niokolo Koba, les autres
dans les différentes réserves que compte le pays.

Des villes rurales écologiques seront construites sur


toute l’étendue du territoire avec des jardins forestiers
dans lesquels toutes les plantes médicinales connues
seront cultivées et exploitées.

L’Économie Globale

Il s’agira de redéfinir toute la politique économique et


monétaire de la Nation.

Une Économie de Production sera mise en oeuvre en lieu


et place d’une économie de taxes et d’impôts.

Toutes les richesses du pays seront, ainsi, mises à profit,


avec une revalorisation du secteur primaire ainsi qu’une
réhabilitation et un renforcement du secteur secondaire.

Malgré le contexte actuel de mondialisation, une


nationalisation de l’économie sera mise en oeuvre.

-83-
JÀMM U SENEGAAL

Il est, en effet, inconcevable qu’un bien public puisse être


« privatisé ».

Devant l’absurdité d’un tel concept, le mot libéralisation


a, finalement, été préféré à celui de privatisation, mais
toujours pour définir une même aberration.

Les secteurs principaux que sont l’Agriculture, l’Industrie,


les Mines et l’Énergie - ainsi que l’approvisionnement en
eau - seront pilotés par des sociétés nationales fortes.

Les finances publiques, basées sur un système de prêts


avec taux d’intérêt, seront totalement assainies.

Les crises financières mondiales répétitives ne sont dues


qu’à l’utilisation généralisée de méthodes usuraires.

« Ô les croyants ! Craignez ALLAH; et renoncez à l’intérêt


usuraire si vous êtes croyant.
Et si vous ne le faites pas, alors recevez la déclaration de guerre
de la part d’ALLAH et de Son messager. Et si vous vous
repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne et
vous ne serez point lésés. »
(Coran : Sourate 2; Versets 278 et 279).

Contrairement aux idées préconçues, des financements


sans intérêt sont largement disponibles pour les États.

-84-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Le système bancaire classique asphyxie l’Économie


d’une Nation.

La création d’une Banque Nationale du Sénégal (BNS)


pourrait permettre un accès des populations et des
entreprises aux financements à taux zéro.

Il faudrait, cependant, pour y parvenir, être maitre de sa


politique monétaire.

La monnaie est ce qui permet à un État d’assurer des


échanges commerciaux avec ses voisins.

Les métaux précieux (or et argent) ont toujours été les


mieux à même d’assurer cette fonction.

L’introduction du papier-monnaie, pour faciliter les


transactions, n’est pertinente que quand celui-ci est
adossé au métal précieux, l’or en l’occurrence.

L’installation de l’étalon-or dans le système monétaire


international moderne se fit dès 1871, sous l’impulsion
de l’Allemagne.

Il fut abandonné à l’entame de la Première Guerre


Mondiale en 1914, puis réinstauré en 1922, à la suite de
la Conférence de Gènes.

-85-
JÀMM U SENEGAAL

La grande dépression des années 30 y mit un terme


définitif.

Les Accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944 mettent


en place le système Gold-Standard Exchange basé sur le
dollar américain.

Toutes les monnaies sont rattachées au dollar qui, lui


seul, est rattaché à l’or sur la base de 35 dollar américains
l’once d’or (environ 30 grammes).

Mais l’inflation de dollars au début des années 70,


due à diverses spéculations européennes, pousse la
République Fédérale d’Allemagne à mettre fin aux
Accords, en demandant le remboursement de ses dollars
excédentaires en or.

Les États-Unis, ne voulant pas voir disparaître leur


encaisse-or, suspendent unilatéralement la convertibilité
du dollar en or le 15 août 1971.

Le régime de change flottant, basé sur les forces du marché,


est adopté en mars 1973, puis, le 8 janvier 1976, c’est la fin
officielle du système monétaire mondial organisé, avec
la signature des Accords de la Jamaïque qui marquent
l’abandon du cours légal international de l’or.

-86-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

C’est le début de l’ère de la planche à billets avec un


dollar américain qui fait sa loi, alors qu’il n’est basé sur
absolument aucune valeur.

Néanmoins, ce que le général De Gaule avait appelé « le


privilège exorbitant des États-Unis », est devenu - c’est
vraiment le cas de le dire - monnaie courante, avec le
recours au Quantitative Easing (QE) par le Japon dès 2001,
par le Royaume-Uni en 2009 et par l’Union Européenne
à partir de 2015.

Ce qui veut dire qu’en 2018, aussi bien le dollar que le


yen et l’euro sont devenus des « monnaies de singe »
imprimables à volonté.

Comme l’avait si bien compris et illustré John Exter -


vice-président de la Federal Reserve Bank de New York
de 1954 à 1959 - avec sa Pyramide Inversée (ci-dessous),
tout repose sur l’or.

-87-
JÀMM U SENEGAAL

Ainsi, prophétisait-il dès 1981 :

« Le papier n’a aucune valeur en tant que valeur de réserve.


La seule chose qui puisse donner au dollar de la valeur est la
promesse qu’il puisse être échangé contre un actif de valeur
par la personne qui le détient. Le gouvernement n’a pas tenu
sa promesse, et ses obligations ne valent désormais rien de plus
que le papier sur lequel elles sont imprimées.

Tôt ou tard, le public réalisera que le dollar n’a plus aucune


valeur. A mesure que la crise s’intensifiera, les débiteurs
commenceront à faire défaut de leur dette ; et, à mesure que
s’installeront la dépression et la déflation, l’or entrera à
nouveau en jeu en tant que valeur de réserve par excellence.

Je trouve ces mots difficiles à prononcer en tant que banquier,


mais s’il est un conseil que je puisse vous donner, c’est de rester
loin des banques. Les dépôts bancaires sont des obligations
papier. Une banque vous doit des billets de la Fed. Et même
les billets de la Fed ne valent rien. Une banque est tout ce qu’il
y a de pire, parce que, même elle, pourrait faire défaut de sa
promesse de vous payer vos billets de papier. Retenez bien ceci :
l’or ne fait jamais défaut. »

Il est, par conséquent, totalement aberrant pour un pays


producteur d’or, comme le Sénégal, de l’exporter en
échange de devises qui n’ont pas plus de valeur que le
papier sur lequel elles sont imprimées.

-88-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Il gagnerait, plutôt, à stocker son or qui lui permettrait,


en tant que garantie, de battre sa propre monnaie
souveraine, le Gal.

De ce fait, suivant le cours actuel, il pourrait être rattaché


à l’or sur la base d’une pièce d’or d’un gal (30 grammes)
pour 1 million de gals-papier.

Ce principe pourrait s’appliquer aux pays de la CEDEAO,


d’abord, puis à toute l’Afrique in fine.

Au demeurant, le Sénégal devrait être capable de se


développer, nonobstant toutes ses richesses naturelles,
rien que de par ses ressources humaines.

L’Économie de la Connaissance est, en effet, comme


le théorise si bien le jeune et brillant français Idriss
Aberkane, le levier de développement le plus
déterminant de ce début de 21ème siècle.

À titre d’exemple, la trésorerie de la société Apple - 200


milliards de dollars, soit environ 100.000 milliards de
FCFA - frise le PIB de la Malaisie.

Et toute la Valeur Ajoutée de leurs produits est basée sur


la connaissance.

-89-
JÀMM U SENEGAAL

La Corée du Sud - qui avait, on ne le répètera jamais


assez, un PIB inférieur à celui du Sénégal au début des
années 60 - exporte actuellement 20% (environ 50 mille
milliards de FCFA) de plus que la Fédération de Russie,
alors qu’elle a trois fois moins d’habitants et 171 fois
moins de territoire.

Dépourvue de ressources naturelles, elle a été le seul


pays du monde à avoir eu un Ministère de l’Économie
de la Connaissance.

En à peine deux générations, elle s’est hissée au niveau


des leaders mondiaux de l’électronique et de l’automobile
(Samsung, LG, Hyundai, Kia…).

Le Sénégal a, au moins, le même potentiel que la Corée


du Sud en terme de connaissance, avec les richesses de
son sol et de son sous-sol en plus.

La différence fondamentale entre les deux nations est


la confiance en soi, le manque total de complexes et la
désaliénation.

Le français Éric Surdej, ancien PDG de LG France - l’un


des rares occidentaux à avoir atteint ce niveau dans
une entreprise coréenne - expliquait dans son livre, Ils
sont fous ces coréens : Dix ans chez les forcenés de l’efficacité
(2015), à quel point les coréens étaient rigoureux,

-90-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

avaient foi en eux-même et se considéraient comme les


meilleurs du monde.

Développer l’Économie de la Connaissance consistera,


pour le Sénégal, à encourager des talents comme Baïla
Ndiaye, électro-mécanicien autodidacte de génie, qui a
construit à Thiès en 2014, à l’âge de 50 ans, de ses propres
mains, une voiture de sport ultra performante.

Au-delà de son bel esprit, c’est surtout son attitude


d’homme dépourvu de tout formatage et de toute
aliénation qui lui permet de pouvoir laisser libre cours
à son potentiel.

Ainsi, à la question d’un journaliste qui lui demandait


s’il pensait qu’une industrie automobile pouvait se
développer au Sénégal, il répondait :

« Je vous disais à l’entame de mon propos que j’étais un


esprit libre et surtout sans complexe. Je parlais également de
formatage. Les chaines des négriers d’autrefois ont survécu
à l’abolition de l’esclavage, elles ont traversé les déclarations
d’indépendance et, à l’heure du néocolonialisme, elles se sont
muées en une formidable barrière mentale - bien plus solide
que l’acier des chaines des marchands d’esclaves - qui nous
maintient à notre insu un cran en dessous des autres.

-91-
JÀMM U SENEGAAL

Voilà ce qui justifie votre question. C’est le logiciel implanté


qui parle à votre place et je ne vous tiendrai pas rigueur de
cette offense faite au peuple noir.

Nous avons hérité de nos ancêtres les séquelles de ces périodes


douloureuses qui ont fini par saper les bases de notre confiance
en nous-mêmes et déstructuré notre personnalité noire.

Pourquoi ailleurs et pas au Sénégal ?


Les réalisations humaines ne sont-elles pas, tout simplement,
un pur produit de l’intellect ?
Oseriez-vous poser la question en ces termes : « Sommes-nous
capables d’intelligence » ?
Ma voiture n’est-elle pas une réponse évidente à votre question?

L’école du colonisateur formate nos esprits à la servilité et à


la soumission. À la manière d’une bombe à retardement, elle
perpétue le travail de discrédit de notre génie et de notre créativité.

Voilà comment elle forme des ingénieurs qui ne savent rien


faire, avec une expertise qui se limite à la « bavardologie »
parce que son objet est de maintenir l’Afrique sous coupe réglée
et surement pas de l’affranchir. »

La principale richesse du Sénégal est, certainement, tous


les Baïla Ndiaye dont elle regorge.

-92-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

La Politique Intérieure

Elle prend en compte la gestion des Provinces ou Tundd,


aussi bien sur le plan administratif que sécuritaire.

Le pays sera divisé en seize (16) tundd :

- Le Bambouk;
- Le Baol;
- Le Bundu;
- Le Fulaadu;
- Le Fuuta Jalon;
- Le Fuuta Tooro;
- Le Jolof;
- Le Kaabu;
- Le Kajoor;
- Le Ñàmbur;
- Le Ndakaaru;
- Le Ndukumaan;
- Le Pakao;
- Le Siin;
- Le Saalum;
- Le Waalo.

Les tundd seront divisés en gox, au nombre de 45.

Les gox seront divisés en goxaan, au nombre de 557.

-93-
JÀMM U SENEGAAL

Les goxaan seront divisés en ndëkk, au nombre de 15.910.

Si les gox, les goxaan et les ndëkk sont administrés par les Fara,
à partir des penc locaux, suivant l’approche ascendante
súuf jëm kaw, les tundd, eux, sont administrés par l’exécutif,
suivant l’approche descendante kaw jëm súuf.

Chaque tundd aura à sa tête un Kàngam issu du corps des


Agents du Rappel ou Kàŋ .

Il aura comme collaborateur privilégié le Lamasaas.

La sécurité au niveau des goxaan sera assurée par la


Police, sous les ordres des Fara, avec un commissariat
moderne et adapté pour chaque goxaan.

Il sera également mis en place deux unités d’élite, sous la


tutelle des Kàngam, la Brigade des Opérations Spéciales
(BOS) et le Bureau des Investigations Civiles (BIC).

Le Procureur Général de la Nation (PGN)

Il défend les intérêts de l’État.

Il est le maître des poursuites judiciaires, par le biais de


tous les procureurs de la nation sous sa tutelle.

-94-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Il ne devra, cependant, pas être en mesure de délivrer de


mandat de dépôt.

Cette attribution sera la prérogative exclusive d’un juge


de siège.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature sera réformé.

Le corps des magistrats sera constitué par les Kàŋ .

Un Kàŋ ne pourra être nommé juge ou Sang qu’une fois


qu’il aura atteint l’âge de 42 ans.

Une fois nommé, un Sang sera inamovible et irrévocable,


tout en demeurant un justiciable comme tout autre citoyen.

Chaque nomination de Sang devra être validée par la


Chambre des Kilifa.

L’âge de la retraite pour un Sang sera de 63 ans, avec une


possibilité de prorogation de deux (2) années, sur demande.

De plus, il n’y aura absolument plus aucune immunité ni


aucune grâce.

Tout Fara en exercice sera justiciable, du Fara ndëkk


jusqu’au Barak.

-95-
JÀMM U SENEGAAL

La Cour d’Appel et la Cour Suprême seront


fusionnées en une Cour National chargée de juger en
dernière instance.

Le Conseil Constitutionnel sera supprimé.

Le barreau sera démantelé et les avocats réorganisés en


conseillers juridiques sans autorisation de plaidoirie.

Les procureurs, également, bien qu’étant présents lors


des procès, n’auront plus droit de réquisitoire.

L’environnement carcéral sera entièrement transformé.

Les peines prévues par la Loi étant appliquées avec rigueur


et célérité, les prisons seront, par conséquent, désengorgées.

Une Maison d’Arrêt et de Correction, moderne et


adaptée sera construite au niveau de chaque gox, et celle
de Reubeus sera démolie.

La détention ne concernera plus que les individus dont


les dossiers seront en cours d’instruction - et qui n’offrent
pas toutes les garanties de présence physique lors du
procès - ainsi que ceux qui devront subir un programme
de redressement.

-96-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

Ces derniers effectueront, systématiquement, des


travaux d’intérêt général rémunérés suivant leur
Convention Collective - dont on déduira leurs amendes,
le cas échéant - et seront également formés ou renforcés
dans les domaines qui sont les leurs ou dans lesquels ils
ont le plus de potentiel.

La Géostratégie

Elle concerne la Défense et la Diplomatie.

L’Armée Nationale, à travers sa technocratie (Santé,


Génie, Intendance, Mines…), sera plus impliquée dans
l’administration de l’État.

La Gendarmerie Nationale, vestige de la colonisation,


corps hybride issu de la Maréchaussée du Moyen-
Âge français, sera supprimée et fusionnée à
l’administration militaire et la Prévôté sera remplacée
par la Police Militaire.

Il y aura un État-Major au niveau de chaque tundd, sous


la tutelle du Kàngam.

Les diplomates seront également issus du corps des Kàŋ .

-97-
JÀMM U SENEGAAL

La réciprocité sera instaurée pour le visa d’entrée dans le


territoire sénégalais.

La suppression de tous les visas entre pays africains sera


proposée au sein de l’Union Africaine.

La Sénégambie sera rétablie avec la suppression totale


des frontières entre les deux pays.

Il sera, alors, proposé à la Gambie, à l’instar du Québec au


Canada, de devenir une Province entièrement autonome
à l’intérieur du territoire sénégalais.

Ce qui serait d’autant plus pertinent que, comme l’a si


bien fait remarquer le chef religieux, homme politique
et ancien ministre Ahmed Khalifa NIASSE, le fait que
la Gambie, qui est une enclave à l’intérieur du Sénégal,
possède une armée régulière est, en soi, une aberration.

Il écrit, dans un article en date du 26 janvier 2017, paru


sur le site leral.net :

« Le colonisateur anglais a donné l’indépendance à l’ancienne


colonie de Sir Bathurst, un territoire sans armée, pour ne pas
dire déjà désarmé. Il y avait juste une police municipale dans la
capitale et une Field Force (police ou gendarmerie territoriale)
de quelques dizaines d’éléments.

-98-
CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF

D’où un appel au retour à la situation ante. Car les canons


d’une telle armée, s’il y a lieu, ne peuvent être dirigés que vers
le nord, le sud ou l’est. C’est-à-dire contre le Sénégal. »

Une politique de renforcement des représentations


diplomatiques en Afrique sera initiée.

Des ambassades seront ouvertes, notamment, au


Soudan, en République Démocratique du Congo (RDC),
au Rwanda, en Angola, au Kenya et à Madagascar.

En Europe, les ambassades de Belgique, des Pays-Bas, de


Pologne, du Portugal et du Vatican seront fermées.

De plus, il n’y aura plus qu’une seule ambassade pour toute


la péninsule arabique, basée à Ryad en Arabie Saoudite.

-99-
JÀMM U SENEGAAL

CHAPITRE TROIS :
LE WËLBATI

Buum, bu naree teeŋ, da ñu ko’y yeew ci bopp u yëkk u kùuy.


(Aux grands maux, les grands moyens).
Proverbe wolof

Pour procéder à une inversion réussie, ou Wëlbati, il faut


nécessairement passer par trois étapes.

D’abord constater le défaut d’orientation, ensuite


identifier les forces à mettre en action, et enfin agir en
utilisant l’axe d’inversion.

Concernant le Sénégal, le défaut d’orientation a été


constaté et analysé dans tout ce qui précède.

Les forces à mettre en action seront, quant à elles,


totalement endogènes.

-100-
CHAPITRE TROIS : LE WËLBATI

Toutes les ressources humaines dont le pays a besoin,


dans tous les domaines, pour effectuer le Wëlbati, sont
disponibles, à l’heure actuelle, en son sein.

Il suffira juste de les mettre à contribution.

Le Front d’Action pour l’Inversion et la Renaissance (FAIR)

Le FAIR sera institué afin de procéder au Wëlbati avec un


mandat de trois (3) ans non renouvelable.

À sa tête sera désigné un Régent - Njaabal - qui assurera


le Pouvoir Exécutif.

Sa mise en place sera consécutive à la démission du


Président de République, du Premier Ministre et de son
gouvernement.

Elle rendra la Constitution caduque, qui sera remplacée


par la Religion, la Morale et la Tradition.

La première décision du Njaabal sera de dissoudre


l’Assemblée Nationale.

Le Conseil Économique, Social et Environnemental ainsi


que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales seront
supprimés.

-101-
JÀMM U SENEGAAL

Toutes les mairies de communes seront mises sous


délégations spéciales.

Tous les Conseils Départementaux seront supprimés


ainsi que les mairies de villes.

La Chambre des Kilifa sera immédiatement mise en place.

Un comité ad hoc pour l’institution du Conseil des


Lamasaas sera constitué.

La Commission Nationale du Changement de Paradigme


(CNCP) sera mise sur pied.

Elle accompagnera toutes les institutions, ainsi que


tous les démembrements de l’État, pour les aider à se
conformer au nouveau paradigme théiste.

Le Njaabal procédera à la nomination des sept (7) Jëwriñ


qui constitueront le gouvernement.

Il nommera, également, tous les Directeurs et Directeurs


Généraux de la Fonction Publique, ainsi que ceux des
Sociétés Nationales et des Établissements Publics.

Tous les contrats spéciaux au sein de l’Administration


seront supprimés.

-102-
CHAPITRE TROIS : LE WËLBATI

Tous les fonctionnaires qui ne sont pas passés par les


voies légales d’examens et concours d’accession à la
Fonction Publique seront remerciés et indemnisés.

Toutes les agences de l’État seront dissoutes.

Les juges proposeront leurs pairs qui devront être


nommés présidents de tribunaux de gox et de tundd par
le Njaabal, après validation de la Chambre des Kilifa.

Toute nomination de président de tribunal sera


irrévocable et le rendra inamovible jusqu’à la retraite.

Les présidents de tribunaux procéderont, ensuite, à


la désignation, parmi eux, des membres de la Cour
Nationale ainsi que de son Président.

Plus aucun parti politique ni aucun syndicat de


travailleurs ne sera, désormais, reconnu par l’État.

Les travailleurs, au sein de chaque corporation,


désigneront leurs délégués qui auront à porter leur parole.

Toutes les radios et télévisions qui ne pourront pas être


en mesure de présenter une grille des programmes
complète et stable ne seront plus autorisées à émettre.

-103-
JÀMM U SENEGAAL

Tous les journaux qui ne pourront pas être en mesure de


présenter une ligne éditoriale correcte et intelligible ne
seront plus autorisés à paraitre.

L’État Civil sera réaménagé et entièrement informatisé


sur toute l’étendue du territoire.

À l’issue de son mandat de trois (3) ans, le FAIR devra


remettre le pouvoir entre les mains du Barak, issu de la
désignation des Fara.

Laquelle désignation, il aura, précédemment, organisé et


supervisé.

Néanmoins, pour mener à bien sa mission, il devra,


obligatoirement, s’appuyer sur un axe d’inversion fiable.

Or, il n’existe que deux entités à même de pouvoir le


constituer, car, même si elles ne sont pas forcément
composées des meilleurs individus de la Nation, elle
sont, certainement, composées des plus disciplinés,
étant entendu que la discipline est essentielle à la bonne
exécution du Wëlbati.

Il s’agit de l’Armée Nationale et de la gente féminine.

-104-
CHAPITRE TROIS : LE WËLBATI

L’Armée Nationale

Le Njaabal devra s’appuyer sur l’Armée Nationale -


fusionnée avec la Gendarmerie Nationale - durant toute
la période de son mandat.

L’Armée sénégalaise dispose, en effet, en son sein, de


toute la technocratie nécessaire pour une bonne gestion
de la chose publique.

Cela, aussi bien dans le domaine des sciences politiques


et juridiques, de la médecine, du Génie que de la gestion
des organisations.

Par conséquent, tous les Directeurs et Directeurs


Généraux de l’État, ainsi que ceux des Sociétés
Nationales et des Établissements Publics seront choisis
parmi les officiers de l’Armée âgés entre 28 et 53 ans.

Ils auront pour mission d’aider à appliquer, de manière


efficiente, toutes les mesures qui seront préconisées pour
mettre le pays sur la véritable voie du développement.

Ils pourront, ainsi, pendant ces trois années, former


les membres de l’administration à la rigueur de
l’organisation et de la méthode dans le travail, ainsi
qu’au respect des procédures et règlements.

-105-
JÀMM U SENEGAAL

La gente féminine

Le soutien des femmes sera primordial pour la mise en


oeuvre du Wëlbati.

D’abord parce qu’elles sont plus disciplinées et mieux


organisées que les hommes.

Autant les hommes sont, de manière générale, plus


forts physiquement que les femmes, autant les
femmes, de manière générale, sont mieux outillées
intellectuellement que les hommes.

La NACA (actuelle NASA) ne dira pas le contraire, elle


qui a employé exclusivement des mathématiciennes afro-
américaines, au sein de l’Unité de Calcul de la Zone Ouest
(West Area Computers), comme « calculatrices humaines »,
de 1943 à 1958, à une époque où les ordinateurs « super-
calculateurs » n’existaient pas encore.

Les plus célèbres, parmi elles, furent Katherine Johnson (qui


aura 100 ans en août 2018), Mary Jackson et Dorothy Vaughan.

Les femmes sont également, naturellement, les mieux à


même de gérer une gestation.

-106-
CONCLUSION

Or, la période de transition est par définition une


gestation, du fait qu’elle a pour but de donner jour à un
nouveau paradigme, de parvenir à une renaissance.

Et il n’y a en cela, essentiellement, aucun paradoxe, car,


autant DIEU, exalté soit-IL, nous explique que l’homme
a autorité sur son épouse (Coran : Sourate 4; Verset 34),
autant IL nous précise qu’IL a créé la femme pour qu’elle
soit le support de son mari, son incubateur (Coran :
Sourate 30, Verset 21).

C’est donc cette double capacité, qui lui est intrinsèque,


de gestation - en tant que mère - et d’incubation - en tant
qu’épouse, qui fait que la femme soit indispensable à
tout processus de changement sérieux, à toute véritable
inversion paradigmatique.

Par conséquent, le FAIR devra requérir l’assistance de la


gente féminine, principalement pour diriger toutes les
délégations spéciales qui seront installées au niveau des
mairies de communes.

Ces femmes, appelées Ndey u goxaan, seront choisies sur


la base d’une présélection sur dossier, ouverte à toute
citoyenne, suivie d’un entretien.

Elles seront âgées entre 21 et 32 ans et leur mandat, à l’instar


de celui du FAIR, sera de trois (3) ans non renouvelable.

-107-
JÀMM U SENEGAAL

CONCLUSION

Le Sénégal est un pays à part.

Ce constat est devenu une tautologie.

Une fois cela dit, il faudrait, par conséquent, que la


Nation toute entière soit en mesure de procéder au
changement paradigmatique qui, lui seul, pourrait lui
permettre d’affirmer sa souveraineté et d’amorcer une
marche résolue vers un développement harmonieux,
sous peine de rester empêtré dans les mailles d’un
néocolonialisme à peine dissimulé.

Cette inversion - Wëlbati - devrait lui permettre d’être en


symbiose avec sa nature intrinsèque, qui est d’être une
Nation de Religion et de Tradition, profondément ancrée
dans ses racines africaines.

-108-
Cette Paix Sénégalaise - Jàmm u Senegaal - réaffirmée
et renforcée, pourra, en tant que modèle, permettre à
l’Afrique de se réconcilier avec elle-même, et de s’unir,
enfin, pour accomplir son destin de locomotive d’un
nouvel ordre mondial.

Ce nouvel ordre mondial ne sera réalisable que s’il est


affilié au Parti de Dieu, car seul un référentiel théiste
pourra, en traçant La Voie Droite à suivre, conduire, de
manière salutaire, à la Réussite Ici-bas, en attendant celle
de l’Au-delà.

« Une lumière et un livre explicite vous sont, certes,


venus d’ALLAH !
Par lui, ALLAH guide sur les chemins de La Paix ceux
qui cherchent Son agrément.
Et IL les fait sortir des ténèbres vers La Lumière par Sa grâce.
Et IL les guide sur un chemin droit. »

(Coran : Sourate 5; Versets 15-16).

-109-
JÀMM U SENEGAAL

ÉPILOGUE :
DÉSAVEU SATANIQUE

Et quand tout sera accompli, satan dira :

« Certes ALLAH vous avait fait une promesse de vérité; tandis


que moi, je vous ai fait une promesse que je n’ai pas tenue.
Je n’avais aucune autorité sur vous si ce n’est que je vous ai
appelés, et que vous m’avez répondu.
Ne me faites donc pas de reproches; mais faites-en à vous-mêmes.
Je ne vous suis d’aucun secours et vous ne m’êtes d’aucun secours.
Je vous renie de m’avoir jadis associé ! »

(Coran : Sourate 14; verset 22)

Mercredi 23 mai 2018 13h45

-110-
BIBLIOGRAPHIE

DIÈYE Cheikh Bamba : SÉNÉGAL Thérapie pour un pays


blessé, L’Harmattan, 2017.
DIOP Cheikh Anta : Nations Nègres et Culture, Présence
Africaine, 1954
DYAO Yoro Boly : Cahiers, 1864.
FANON Frantz : L’An V de la révolution algérienne (1959),
éd. La Découverte, 2001.
FANON Frantz : Les damnés de la terre (1961), éd. La
Découverte poche, 2002.
GOODWIN A.J.H. : The Medieval Empire of Ghana, South
African Archeological Bulletin, vol. 12, 1957.
MBAYE Amadou Lamine : Baïla Ndiaye, premier sénégalais
inventeur d’une voiture, SeneNews.com, 2016.
NDIAYE Ousseynou : L’Égypte Ancienne, l’Afrique et le
volcan, Ruba Éditions, 2013.
NIASS Ahmed Khalifa : Après Yahya Jammeh, ne faut-il pas
désarmer la Gambie ?, leral.net, 2017.
SHOON Darryl Robert : John Exter, le banquier central qui a
fait fortune grâce à l’or, 24hgold.com, 2013.
SURDEJ Éric : Il sont fous, ces coréens ! 10 ans chez les
forcenés de l’efficacité, Calmann-Lévy, 2015.
WESLEY Muhammad, PhD : Black Arabia & The African
Origin of Islam, A-Team Publishing, 2009.

-111-
JÀMM U SENEGAAL

TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS……………………………………………….......................8

AVANT-PROPOS……………………………………………….........................13

PROLOGUE : DIALOGUES CÉLESTES……………….......…………………46

CHAPITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS………………………......……52

CHAPITRE DEUX : L’EXÉCUTIF……………………......…............................68

CHAPITRE TROIS : LE WËLBATI………………......…...................................100

CONCLUSION…………......…........................................................................108

ÉPILOGUE : DÉSAVEU SATANIQUE…………......…..................................110

BIBLIOGRAPHIE…………......…..................................................................111
JÀMM U SENEGAAL

Achevé d’imprimer sur les presses de


la Sénégalaise de l’imprimerie, Dakar
septembre 2018

Dépôt légal : 3ème trimestre 2018


ISBN : 978-2-9561982
JÀMM U SENEGAAL

Le Sénégal est un Etat qui marche à l’envers.


Pour prétendre à un quelconque développement, il
devra obligatoirement procéder à une inversion de sa
posture, à un wëlbati salvateur.
Revenir à l’endroit, implique, pour le peuple sénégalais,
de savoir qui il est, d’où il vient et où il va.
Cela implique, également, de revenir à un paradigme
théiste qui, lui seul, peut garantir une permanence de
l’éthique et de la morale dans la vie publique.
Seule une Loi transcendante pourrait être à l’abri
de modifications et d’amendements intempestifs
n’ayant comme objectif, plus ou moins avoué, que la
préservation d’intérêts particuliers.

Agé de 49 ans, Alioune NDIAYE


est administrateur de plusieurs
sociétés, allant de l’informatique à
l’audiovisuel, en passant par le BTP
et l’intérim.
Titulaire d’un MBA EXECUTIVE
bilingue de l’Université
Polytechnique de l’Ouest Africain
(UPOA), il a été pendant six
années, le concepteur, coproducteur
et présentateur de l’émission Le
Grand Rendez-Vous sur la 2STV.

ISBN : 978-2-9561982

-116-

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