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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

ET DE L’ALPHABETISATION ……………………..
…………………………. UNION- DISCIPLINE- TRAVAIL
DIRECTION REGIONALE D’ABOISSO
…………………………
ANTENNE DE LA PEDAGOGIE ET DE LA
FORMATION CONTINUE D’ABOISSO
……………………
CRD - FRANÇAIS

LA DESCRIPTION D’UN LIEU


ANIMÉ EN 5eme

M. DIARRASSOUBA YASSOUNGO (Inspecteur Pédagogique du Secondaire)

M. SERGE KEVIN COULIBALY (Inspecteur Pédagogique du Secondaire)

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TEXTE 1 :

Une ville animée

Dans le crépuscule des temps anciens, Nazi Boni cherche à restituer trois siècles
d’histoire de sa région, le Bwamu au Burkina Faso.

Ici, des maisons… Là, des maisons… Plus loin, des maisons Derrière, des maisons…
Par ici et par là, la ville avait disséminé ses quartiers, masses compactes et sombres dans la
clarté qui baignait la plaine. Partout du brouhaha, des appels, des lueurs : Buwan avait repris
sa vie nocturne quotidienne.

La fumée des foyers, qui s’échappait des lucarnes circulaires pratiquées aux plafonds,
tortillait ses colonnes au-dessus des terrasses.

Là-bas, à l’orée des bois, de longs beuglements, de temps en temps, tranchaient sur la
rumeur générale : les bœufs, couchés les pattes repliées sous le ventre, doucement,
ruminaient dans leurs parcs. Non loin, des paillotes en forme de dôme demeurent
préfabriquées de Frowa, les Peulhs. Dans le labyrinthe des rues qui serpentaient entre les
cases, les gens circulaient. (…) D’un quartier à l’autre, les balafons échangeaient leurs notes
mélodieuses. Sur les places publiques, les enfants s’exerçaient à la lutte, se vautraient dans
la poussière. (…) Parfois, du brouillamini de cette forêt de bruits, sortait le bref aboiement
d’un chien révolté par une vision insolite.

Retenus par leurs entraves attachées à deux pieux, les chevaux, sur eux-mêmes,
tournaient sans arrêt et soufflaient bruyamment. Autour des canaris d’eau chaude, isolément
ou par groupe, les hommes se baignaient en plein air. Une buée les enveloppait.

D’un point à l’autre, l’on s’interpellait. C’était l’heure du repas. Quel plaisir de se
retrouver autour des plats de Doro et de sauce épaisse, de pois gras, de mil bouilli à la pâte
d’arachide. (…). Quel plaisir, après s’être si bien régalé, de boire une calebasse d’eau.

NAZI BONI, Crépuscule des temps anciens, Présence Africaine, 1962.


TEXTE 2 :

Le marché de Takoradi

Devant les magasins hindous, syriens ou européens, les africaines étaient assises
derrière des paniers ou des caisses où s’empilaient oranges, poivre rouge, bananes,
cigarettes, minuscules de morceaux de savons, akras, tomates, noix de coco décortiquées,
petits paquets d’allumettes, boîtes de lait, etc. des hommes des territoires du Nord, vêtus
de longues tuniques poussaient devant eux de petites charrettes chargées de miroirs bon
marché, de lacet, de lampes, de peignes, de limes à ongles, de poudre de tabac, de serrures
et de photos de stars d’Hollywood pauvrement encadrées. (…) j’étais étonné de voir que
même les enfants participaient activement à ce commerce de la rue et transportaient leurs
marchandises dans des calebasses ou dans des plats de cuivre soigneusement astiqués qui
étincelaient au soleil. Ce trafic en pleine rue était-il un signe de grande pauvreté ?

On pouvait acheter du pain à une petite fille qui portait sur le crâne une grande
caisse munie d’un couvercle ; ou une sorte de bouillie appelée Kenke, faite de blé écrasé,
bouilli et assaisonné au poivre, à une femme qui tenait en équilibre sur sa tête une énorme
calebasse fumante ; ou un bonnet d’enfant à une femme qui en avait tout un assortiment
dans un récipient de cuivre ; une autre femme vendait du savon dont elle avait une
quarantaine de morceaux empilés sur la tête ; on pouvait acheter du poisson, des œufs, des
poulets, de la viande, des ignames, des bananes, du sucre, des cigarettes, de l’encre, des
plumes, des crayons, du papier, et tout cela en plein air, sur la tête de ces femmes que l’on
appelait familièrement des « mammies ».

Richard Wright, Puissance noire, Editions Buchet-Chastel, 1955

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TEXTE 3 :

SAINT- LOUIS

Saint-Louis est une ville du Sénégal d’où est originaire l’écrivain Ousmane Socé. Il
porte un regard sur le quotidien des habitants de cette modeste ville.

La chaleur, la lumière, formaient le même éther ardent qui semblait avoir absorbé la
vie tant il y avait de silence. C’était l’heure où les tôles des cases éblouissaient comme des
soleils d’argent.

Des dromadaires avançaient sur le pont, dans ce même tangage rythmé, nonchalant
et infatigable. Suivaient leurs conducteurs, les maures à la peau bronzée, drapés de
boubous sombres, les cheveux gras, disposés en cimes de palmiers. Ils marchaient,
empreint de cette indifférence fataliste qui les caractérise.

Le fleuve, semblable à un boa, s’étirait, jaune, lumineux, vers l’Atlantique. Sur cette
rive, un aveugle cherchait le monde visible à l’aide de son bâton et redisait, pour l’obole
du passant, sa même complainte « d’errance ».

Les lavandières, penchées sur des baignoires écumeuses, tordaient le linge en


murmurant des airs qui berçaient leur travail. Les bambins dodelinaient de la tête à la
surface de l’eau.

Sur l’autre rive, bordant les quais, les maisons blanches dominées par le palais du
Gouverneur, les palmiers du N’dar-Toute, le dôme et les minarets de la Mosquée du Nord.

C’était, lorsque le soleil entamait la seconde moitié de sa course, le spectacle


doucement émouvant qu’offrait à Karim sa ville natale.

Saint –Louis du Sénégal, vieille ville française, centre d’élégance et de bon goût
sénégalais ; il avait joué ce rôle durant tout le XIXe siècle.

De nos jours, avec la concurrence des villes jeunes comme Dakar, Saint-Louis
dépérit ; mais on y retrouve toujours ce faste dans les cérémonies et les réjouissances, cette
majesté orientale, fortes empreintes de la civilisation arabe.

Ousmane Socé, Karim, roman sénégalais, Nouvelles Editions Latines

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TEXTE 4 :

LA GARE DE BOBO-DIOULASSO

C’était vendredi. Il était environ deux heures du matin. La grande salle de la gare
était encombrée de paquets, d’objets de toutes sortes, de corps allongés à même le sol. Sur
les visages, on lisait la fatigue d’une nuit sans sommeil. Pour chasser l’ennui, un homme
se levait parfois, faisait quelques pas puis se rasseyait sans mot dire. Et la longue attente
continuait. On avait bien annoncé l’arrivée de la « Gazelle », le train qui relie
quotidiennement Abidjan à Ouagadougou, mais personne ne semblait vraiment y croire.
Cela faisait plus de deux heures que j’étais planté là à attendre mon oncle Dogo que je
n’avais pas revu depuis quatre ans.

Soudain, un coup de sifflet déchira l’air. Aussitôt, ce fut la débandade 1 : hommes,


femmes et enfants, se dressèrent et dans un même élan, se ruèrent2 sur les quais. On criait,
on se bousculait, on s’injuriait, on se piétinait, chacun voulant à toute force se hisser3 au
premier rang afin de conquérir ce bien précieux : une place assise. La gare était un champ
de bataille.

Le train s’immobilisa dans un impressionnant grincement de freins. Et la bousculade


reprit de plus belle car les voyageurs qui voulaient descendre des wagons en étaient
empêchés par ceux qui voulaient y monter. Une lutte indécise s’engagea, personne n’étant
disposé à céder le premier le passage. Dans cet enchevêtrement4 de bras et de jambes, je
me demandais comment j’allais pouvoir reconnaître mon oncle. Plusieurs fois, je crus
l’apercevoir dans son grand boubou blanc mais avant que j’aie pu faire le moindre geste, il
avait à nouveau disparu, happé5 par la foule. Peut-être avais-je rêvé ? Peut-être l’oncle
Dogo n’était-il pas dans ce train ? Pris d’un doute, je me mis à crier de toutes mes forces :
« Oncle Dogo, je suis là ! Oncle Dogo ! Oncle Dogo ! »… Aucune réponse.

C’est alors que je sentis une main se poser sur mon épaule.je me retournai vivement
comme si j’avais été mordu par un serpent. Un homme grand et fort, en costume de ville
me souriait : c’était l’oncle Dogo.

Extrait du Livre des livres, ACCT.

1-la débandade : la bousculade


2- se ruèrent : se précipitèrent
3-se hisser : parvenir
4-un enchevêtrement : ce mélange
5-happé : avalé

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FICHE DE PREPARATION DE COURS
Compétence 2 : Traiter des situations relatives à la construction du sens de textes divers.

Classe : 5ème

Activité : Lecture méthodique

Leçon 2 : Le texte descriptif

Séance 1 : Lecture méthodique d’un texte descriptif d’un lieu animé

Durée : 1 heure

Exemple de situation : Les élèves de la 5e2 du Lycée Moderne Amon Tanoh d’Aboisso veulent
participer à un concours littéraire. Mais ils avouent rencontrer des difficultés à lire et à comprendre
certains textes. En vue de surmonter cette difficulté et faire bonne figure à ce concours, ils s’exercent,
sous la conduite de leur professeur de français, à identifier toutes les ressources fournies par le texte dont
le titre est « une ville animée » afin de les analyser et les interpréter.

Habiletés Contenus
- Le type de texte ;
- Les outils grammaticaux pertinents ;
Identifier - Les indices lexicaux pertinents ;
- Les figures de styles pertinentes ;
- La technique descriptive utilisée.
Analyser Les indices textuels relevés.
Interpréter Les indices textuels relevés.
Appliquer La démarche de la lecture méthodique.

SUPPORTS DIDACTIQUES : BIBLIOGRAPHIE :


- «Une ville animée», NAZI BONI, - Programme éducatif et Guide d’exécution français, 5e.
Crépuscule des temps anciens, - Nouveaux Programmes de Français 6e (PPO)
Présence Africaine, 1962 - Rapport du Séminaire d’harmonisation des Approches sur la
- Situation d’apprentissage. Lecture Méthodique ENS / PEDAGOGIE
- Situation d’évaluation

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I- PRESENTATION DU TEXTE (2–3)
✓ Stratégie : Des consignes invitant les apprenants à observer le paratexte ; à
s’appuyer sur le chapeau de présentation, le titre et les références du texte pour
faire la présentation de ce texte.
✓ Résultats de l’observation du texte :
⬧ Titre : une ville animée
⬧ Auteur : NAZI Boni
⬧ Œuvre : Crépuscule des temps anciens
⬧ Editions : Présence Africaine
⬧ Date de parution : 1962
II- FORMULATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
1- Formulation des attentes de lecture (2min)
✓ Stratégie : Nouvelle observation du paratexte pour formuler les attentes
de lecture.
✓ Résultats de l’observation : on pourrait enregistrer les attentes suivantes :
- Une ville animée
- Une ville africaine
- La description d’une ville
- Une ville mouvementée
2- Formulation des premières impressions de lecture (2-3min)
✓ Stratégie : Des consignes pour faire lire silencieusement le texte et
formuler les premières impressions de lecture.
✓ Résultats : On pourrait enregistrer les impressions ci-dessous :
- La description d’une ville animée
- La description d’une ville mouvementée
- Une ville africaine au crépuscule
✓ Stratégie : Faire confronter ces impressions de lecture et les attentes de
lecture pour indiquer ce qui est confirmé :
✓ Résultats :
- Une ville animée
- Une ville africaine
- La description d’une ville mouvementée
3- Lecture magistrale (1-2min)
✓ Stratégie : Des consignes invitant les apprenants à écouter
attentivement la lecture du texte faite par le professeur en vue de
peaufiner les premières impressions de lecture.
✓ Résultats :
- Une ville animée
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- Une ville africaine
- La description d’une ville mouvementée
4- Formulation de l’hypothèse générale (2-3min)
✓ Stratégie : Des consignes pour faire formuler l’hypothèse générale à
partir :
⬧ Du type d’écrit
⬧ De la tonalité
⬧ Du thème
✓ Résultats :
- Type d’écrit : la description
- Tonalité : réaliste
- Thème : une ville africaine

NB : En classe de 5ème, la tonalité est facultative. Toutefois, il me semble nécessaire de


l’aborder avec les apprenants.

Hypothèse générale : la description réaliste d’une ville africaine animée. Ou la


description d’une ville africaine animée au crépuscule.

III- VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE


✓ Stratégie : Des consignes invitant les apprenant à analyser l’hypothèse
générale pour décliner les axes de lecture qu’elle contient, en prenant soin de ne pas
dissocier fond et forme.
✓ Résultats :
 Axe de lecture 1 : Description d’une ville animée
 Axe de lecture 2 : Description d’une ville africaine.
✓ Stratégie pour la construction du sens du texte : Essentiellement des
consignes de lecture (observation du texte, repérage d’indices textuels significatifs,
analyse de ces indices et leur interprétation pour donner un sens au texte).

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ENTRÉES REPERAGE ANALYSE INTERPRÉTATION
Axe de lecture N°1 : Description d’une ville animée
Les temps Verbes à l’imparfait à
« circulaient» ; valeur descriptive.
verbaux « échangeaient» ;
« se vantaient» ;
« se baignaient» ;
« serpentaient » Des verbes d’action À travers ces indices, l’auteur
Les verbes
« ici» ; Ce sont des adverbes fait la description de Buwan Il
Les et locutions présente la ville comme un lieu
« là» ;
adverbiales de lieu
indicateurs « plus loin» ; présentant la bruyant et vivante avec un
spatiaux « là-bas » ;
disposition des caractère assourdissant.
éléments dans
« par ci » l’espace.
« par là »
« Non loin »
Axe de lecture 2 : Description d’une ville africaine.
Les procédés La métonymie À travers cette métonymie,
« Buwan avait repris sa vie
rhétoriques désignant les l’auteur montre que
nocturne quotidienne. »
habitants par le nom l’animation de cette ville
de la bille. supplante le cadre physique.
« Buwan » ; Les noms propres, Ce lexique donne des
«Frowa » ;
noms communs et précisions sur les lieux, les
« Peulh » ;
« les balafons » groupes nominaux objets. Il s’agit d’une
« des canaris d’eau
Le lexique chaude »
constituant le champ description réaliste de Buwan,
« des plats de Doro » lexical de la vie une grande ville africaine de
« de mil bouilli à la pâte
d’arachide »
quotidienne des type sahélien.
« une calebasse d’eau» Buwan.

NB : La deuxième entrée de l’axe deux doit constituer l’évaluation des acquis des
apprenants.

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I- BILAN DE L’ETUDE
✓ Stratégie : Des consignes pour faire formuler la synthèse, valider l’hypothèse
générale et le jugement critique.
✓ Résultats :
⬧ Synthèse : Buwan est une ville africaine du Sahel très animée
décrite avec réalisme.
⬧ Conformité des résultats de l’étude avec l’hypothèse
générale : L’hypothèse générale, au regard de la synthèse est
vérifiée. Mais le résultat de l’étude permet de l’enrichi en
prenant en compte la tonalité réaliste.
⬧ Jugement critique :
✓ Stratégie : Faire formuler un point de vue sur la ville décrite.

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