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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT BACCALAUREAT 2023 DUREE 4H

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE FRANÇAIS COEF. A : 3


OFFICE DU BACCALAUREAT SERIE ACDE CDE : 2

FRANÇAIS
BAC II- 2023
CORRIGÉ-TYPE
SUJET 1 : CONTRACTION DE TEXTE

Texte : Pourquoi écrire ?


Auteur : Claude Roy
Source : Défense de la littérature.
• Idée générale : Dans ce texte, Claude ROY souligne le rôle prépondérant que jouent
les écrivains dans la société.
1- Idées essentielles pour le résumé
Paragraphe 1 : Alors que les scientifiques s’occupent du concret, les littéraires permettent aux
hommes de s’évader ; ils les conscientisent et leur apportent de la culture.
Paragraphe 2 : Au-delà de la divergence de point de vue, on ne saurait empêcher la littérature
d’éveiller la conscience des hommes car la quête de la connaissance prend sa source dans le
cœur de tout homme.
Paragraphe 3 : Les œuvres littéraires ne sont pas toujours d’une utilité immédiate ; elles
peuvent transcender le temps et servir ultérieurement.
Paragraphe 4 : Le langage est l’apanage de l’homme qui s’en sert esthétiquement pour
exprimer son état d’âme.
2- Explication des mots et expression
- désengourdir : réveiller, faire sortir de son état de sommeil, de sa torpeur, de son apathie…
- faire grief : en vouloir à quelqu’un pour ce qu’il a fait ou n’a pas fait ; critiquer ; blâmer
reprocher à…
3- Discussion : Les œuvres littéraires ont-elles réellement un impact positif dans la vie
sociale ?
I- Compréhension
1- Explication du mot et de l’expression
- Les œuvres littéraires : l’ensemble des productions écrites ou orales à des fins
esthétiques.
- Réellement: véritablement
- Impact positif : conséquence positive ou heureuse.
- La vie sociale : la vie en société.

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2- Reformulation du sujet : la littérature influence positivement la société.
3- Consigne : la consigne est implicite. Elle suppose un plan dialectique ou antithétique.
II- Plan détaillé :
A- Thèse : les œuvres littéraires ont un impact positif dans la vie sociale.
La littérature est utile à l’homme sur plusieurs plans :
° Sur le plan politique
- Dénonciation des régimes dictatoriaux pour favoriser l’alternance et la bonne
gouvernance.
Ex : En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou KOUROUMA
On note aussi la prise de position d’Emile ZOLA face à la condamnation injuste de
Dreyfus.
° Sur le plan social
- Les œuvres littéraires permettent la dénonciation de la corruption, du racisme, de
l’exploitation de l’homme par l’homme etc.
Corruption : cf. L’Archer Bassari de Modibo Sounkalo KEITA.
Racisme : On joue la comédie de Senouvo Agbota ZINSOU.
Exploitation de l’homme par l’homme : Germinal de ZOLA ; Journal d’une bonne de
Dissirama Boutora Takpa.
° Sur le plan religieux : la littérature enseigne la tolérance religieuse.
Exemples : « Prière à Dieu » de Voltaire tiré de Traité sur la tolérance.
- « l’affaire Calas » du même auteur.
- La littérature est aussi source de connaissance, d’apprentissage de la vie.
- Cf. Descartes : « La lecture des bons livres est comme une conversation qu’on aurait
avec les plus honnêtes gens des siècles passés, et une conversation où ils ne nous
livreraient que le meilleur de leurs pensées ».
°La littérature favorise aussi l’évasion, le divertissement pour un équilibre
psychologique...
TRANSITION : La littérature influence-t-elle toujours positivement la société ?
B- Antithèse : Les insuffisances de la littérature.

- La littérature n’apporte pas de solutions concrètes aux problèmes auxquels les


hommes sont confrontés dans la société ; d’où son caractère abstrait et futile. Cf. Jean-
Paul Sartre : « Que signifie la littérature dans un monde qui a faim ? Devant un enfant
qui meurt, La Nausée ne fait pas le poids ».
- Les œuvres littéraires sont purement spéculatives. On peut facilement s’en passer, le
monde n’en souffrirait pas matériellement. Cf. Théophile GAUTIER pour qui, on peut
supprimer des fleurs d’une maison, personne n’en souffrirait. (Les fleurs représentant
ici la poésie).

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- Les œuvres littéraires sont parfois porteuses d’illusion ; l’éducation livresque peut
induire le lecteur en erreur. En effet, l’œuvre littéraire décrit les faits de la vie si
éloquemment qu’elle déroute le lecteur qui s’attend à un avenir brillant et riche.
Exemple de Madame Bovary de Gustave Flaubert, où Emma, l’héroïne du roman,
élevée dans un couvent, a été marquée de fer par ses lectures romantiques dont elle a
tiré une vision lyrique de l’existence, est déçue par la vie qu’elle mène et finit par se
suicider.
- J-J ROUSSEAU dira à cet effet : « Je hais les livres ; ils n’apprennent qu’à parler de
ce qu’on ne sait pas ».

Barème
C1 : Compréhension du texte à contracter 3/3
C2 : Technique du résumé 3/3
C3 : Langue et style dans le résumé 2/2
C4 : Vocabulaire 2/2
C5 : Compréhension du sujet de discussion 2/2
C6 : Technique de la discussion 3/3
C7 : Contenu de la discussion 3/3
C8 : Langue et style dans la discussion 2/2

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BAC II- 2022
CORRIGÉ-TYPE
SUJET 2 : COMMENTAIRE COMPOSE DE TEXTE
Poème : Souvenirs
Auteur : Kudavi NOMANYO
Œuvre : Le scribe et le Griot
Editions : La littérature de l’oreille, Canada/ Editions Ganndal, Conakry/ACCT, Paris, 1991
I- Les éléments de l’introduction
Thème : La nostalgie
Idée générale : Le poète à travers ce sonnet revit avec regret le bonheur passé.
Les centres d’intérêt :
. La nostalgie de l’enfance
. L’évocation du passé du poète
II- Plan détaillé
A- CI1 : La nostalgie de l’enfance
Le poète se rappelle son enfance joyeuse et merveilleuse. Les jeux et la joie de
vivre étaient le quotidien de ses camarades et lui.
1- Les jeux
L’enfance du poète était faite de jeux, de réjouissances. Cf. V5 « Vite nous
organisions des jeux ».
- Les jeux se pratiquaient la nuit au clair de lune. Cf. V1, 2 &4 « Dès que le ciel
était sans voiles », « Et quand apparaissent ses enfants, les étoiles », « La lune
éclairant nos toits ». La personnification doublée de métaphore contenue dans les
vers1 et 2 traduit l’importance qu’ont la lune et les étoiles pour le démarrage des
jeux.
- Ces jeux étaient multiples. Cf. V5 « Des jeux », V13 « Nos jeux » et V9 « Des
cache-cache, des colin-maillard ».
2- La joie de vivre
Cette joie de vivre se lit à travers la liberté de mouvement, le choix des jeux et la
culture de la fraternité.
- La liberté de mouvement est évoquée au V7 « Nous allions par-ci, par-là », et
au V8 « Toujours forts sans être las ».
La comparaison contenue dans le V12 « Nous gambadions à la manière des cabris
» renforce cette idée de liberté de mouvement.
- Le choix des jeux : Cf. V9 « Avec des cache-cache, des colin-maillard »

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- La culture de la fraternité : Cf. V10 « Nous finissions rarement en bagarre »,
l’euphémisme dans ce vers suggère que les quelques rares bagarres étaient sans
importance et sans rancune ; c’est ce que renforce « Dans l’oubli des claies »
V11.
- L’imparfait qui émaille le texte connote le caractère répétitif de ces moments
de bonheur que le poète revit avec nostalgie, Cf. le titre du
poème : « Souvenir ». --Le ton élégiaque et l’exclamation au V14 « O beaux
temps partis sans retour !» renforcent cette nostalgie.
Transition :
L’enfance du poète n’est-elle pas évocatrice de son passé ?
B- CI2 : L’évocation du passé du poète
Le poète évoque avec tristesse et douleur son passé paradisiaque malgré la
pauvreté.
1- La pauvreté :
L’enfance du poète au-delà des jeux était marquée par la précarité.
- Ses camarades et lui vivaient dans l’inconfort. Cf. V11 « Des claies qui étaient
nos lits ».
- La lune et les étoiles étaient les moyens d’éclairage la nuit. D’où la
personnification dans les V1&2. Cette idée se lit également dans le V4 « La
lune éclairait nos toits ».
2- Le bonheur :
La précarité dans laquelle vivaient le poète et ses camarades n’entachait en
rien leur bonheur.
- Le bonheur du poète résidait dans les jeux. Cf. V5 « Vite nous organisions des
jeux », V9 « Avec des cache-cache, des colin-maillard » et le V13 « Et nos
jeux étaient sans pourtour ».
- Le bonheur du poète se lit également dans la joie de vivre. Cf. V3 « Gamins
nous étions en joie », et le V7 « Nous allions par-ci par-là ».
- Les éléments de la nature contribuaient au bonheur du poète, Cf. « les étoiles »
V2, « Le ciel » V1, « La lune » V4.
- Ce bonheur réside aussi dans l’insouciance. Cf. V12 « Nous gambadions à la
manière des cabris ».
- Le choix des rimes plates dans ce sonnet montre que le poète et ses camarades
trouvaient leur bonheur dans des choses simples.
3- Les sentiments du poète.
Le poète dans l’impossibilité de revivre ce passé glorieux, se sent triste et
souffre.
- Le poète est triste car il ne peut plus jouer, « gambader à la manière des
cabris », courir « par –ci, par-là ».
- L’auteur souffre également de la perte de ces moments joyeux, d’où la
déception qui se lit dans le dernier vers « O beaux temps partis sans retour ! ».
III- Les éléments de la conclusion
- Bilan : fond et forme
Point de vue
- Le poète nous rappelle que le bonheur n’est pas forcement lié aux biens
matériels.
- Rapprochement :

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On peut rapprocher ce poème de « Souvenance » de Steve BODJONA et de
« Souvenir » de Jean-Baptiste MUTABARUKA.

Barème
C1 : Compréhension ……………………………………………….4/4
C2 : Technique …………………………………………………….6/6
C3 : Contenu……………………………………………………… 6/6
C4 : Langue ………………………………………………………..4/4

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BAC II- 2023
CORRIGÉ-TYPE
SUJET 3 : DISSERTATION
Parlant de la littérature, l’écrivain camerounais Patrice KAYO affirme : « La littérature est
l’immense cri d’un peuple qu’on bâillonne ». Expliquez et discutez ce point de vue.
I-Analyse du sujet
I-1- Explication des mots et expressions clés
- La littérature : l’ensemble des œuvres écrites ou orales à des fins esthétiques (roman,
théâtre, poésie)
- l’immense cri : interpellation forte, un cri d’alarme, un appel, moyen de combat, arme
de combat, …
- qu’on bâillonne : qu’on opprime, qu’on réduit au silence, qu’on torture,…
I-2- Reformulation du sujet
La littérature est le canal ou le moyen par lequel le peuple opprimé se révolte/
s’indigne, exprime son ras-le-bol.
I-3- Thème : écrivain et société
I-4- Problème posé : engagement littéraire
I-5- Thèse de l’auteur : la littérature comme moyen de dénonciation des injustices
sociales.
I-6- Problématique :
- En quoi / dans quelle mesure la littérature apparait-elle comme la dénonciation des
injustices sociales ?
- La littérature se résume-t-elle seulement à l’engagement ? / hormis l’engagement, la
littérature n’a-t-elle pas d’autres fonctions ?
I-7- Analyse de la consigne
« Expliquez et discutez » : implique le plan dialectique (thèse-antithèse-synthèse)
II- Plan détaillé
A- Thèse de l’auteur : la littérature comme dénonciation des injustices.
La littérature à travers les œuvres romanesque, théâtrale et poétique est le reflet de
la souffrance d’un peuple sous toutes ses formes. L’écrivain incite le peuple à la
prise de conscience et à la révolte, il est donc le porte-parole, le défenseur, le
sauveur. L’écrivain faisant partie intégrante de la société, ne peut rester indifférent
face aux maux qui rongent celle-ci. Il intervient sur tous les plans :
1- Sur le plan social, l’écrivain par son action pousse le peuple à une prise de
conscience et à l’action.
Exemples :
Emile ZOLA à travers Germinal dénonce les mauvaises conditions de vie et de travail
des ouvriers en France au 19ème siècle.
Yves Emmanuel DOGBE et Claude MACKAY dénoncent respectivement dans La
Victime et ‘’si nous devons mourir’’ le racisme, un fléau qui gangrène la société.
André GIDE pour sa part dans Voyage au Congo s’insurge contre l’exploitation et la
maltraitance que subit le peuple colonisé précisément celui du Congo. David DIOP
dans son recueil de poèmes Coups de pilon dénonce le colonialisme.

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Peter Abraham et ses pairs ont poussé leurs frères de race à reconquérir leur dignité
émoussée par l’apartheid en Afrique du sud
Citations :
Cf. Alexandre SOLJENITSYNE dans Droit de l’écrivain : « Une littérature qui n’ose
communiquer à la société ses propres souffrances et aspirations, qui n’est pas capable
d’apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même
pas le nom de littérature. »
Cf. aussi Aimé Césaire : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de
bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir »
2- Sur le plan politique, l’écrivain aide le peuple à sortir du joug de la dictature,
de la mauvaise gouvernance, etc.
- C’est le cas de la Révolution française de 1789 qui a été l’action et l’œuvre des
écrivains et philosophes notamment VOLTAIRE, MONTESQUIEU respectivement
dans Le siècle de Louis XIV, De l’esprit des lois conduisant le peuple à la prise de
conscience et à la révolte pour sa liberté.
- L’action des écrivains du mouvement de la négritude a conduit à la décolonisation de
l’Afrique.
Exemples :
Cf Aimé CESAIRE dans Cahier d’un retour au pays natal.
Cf Sembène OUSMANE dans Les bouts de bois de Dieu.
Cf. Emile ZOLA dans l’ ’’Affaire Dreyfus’’
Citations :
Cf. Madame de Staël : « La littérature est moins un art qu’une arme »
Cf. Victor HUGO : « La poésie n’est pas un ornement mais un instrument »
Brice Parrain : « Les mots sont comme des pistolets chargés »
3- La littérature intervient aussi sur le plan religieux. Ainsi les écrivains par leur
plume plongent dans les questions relatives au fanatisme religieux, aux guerres
de religions, à l’intolérance religieuse, etc.
Exemples :
VOLTAIRE dans l’ ‘’Affaire Calas’’, André GIDE dans La Symphonie
pastorale ; l’action de Pierre de RONSARD et Agrippa d’Aubigné contre les
guerres religieuses entre les catholiques et les protestants au 16éme siècle
Transition :
Les fonctions de la littérature se limitent-elles à l’engagement ?
B- Antithèse : les autres fonctions de la littérature
La littérature en dehors de l’engagement joue d’autres fonctions.
1- La fonction esthétique
Elle est d’ailleurs la fonction première prônée par la littérature.
La littérature est avant tout un art, une source de plaisir esthétique à travers la
contemplation des belles pages, c’est-à-dire les tournures, les images, les
sonorités, etc. Pour Alain ROBBE GRILLET « Le véritable écrivain n’a rien à
dire. Il a seulement une manière de dire ». De son côté Stéphane Mallarmé
soutient : « Ce n’est point avec des idées qu’on fait des vers… c’est avec des
mots. » Et à Théophile GAUTIER de renchérir : « Dès qu’une chose devient
utile, elle cesse d’être belle ».
2- La fonction de divertissement

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Pendant que l’écrivain s’immortalise par le style, le lecteur se retrouve par le
divertissement. C'est d’ailleurs ce qu’il recherche en vue de rompre avec la
monotonie, le spleen, les vicissitudes de la vie un tant soit peu.
Cf. ‘’Invitation au voyage’’ et ‘’Un Hémisphère dans une chevelure de Charles
BAUDELAIRE. Cf. aussi GUY Des Cars : « Le romancier n’a pas un message
à délivrer. Le roman c’est l’évasion »
3- La fonction didactique et morale
La littérature forme, enseigne et éduque le lecteur. L’intrigue, les personnages
apparaissent comme des expériences édifiantes permettant aux lecteurs de se
corriger.
Cf. Paul CLAUDEL : « L’homme s’ennuie. L’ignorance lui est attachée depuis
sa naissance, et ne sachant pas quand cela commence et quand cela finit, c’est
pourquoi il va au théâtre. »
Cf. aussi Claude ROY : « Nous ne lisons jamais pour oublier la vie, au
contraire pour l’éclairer. Les livres nous aident à mieux vivre, à agir et à
penser »
4- Les fonctions miroir, cathartique, d’inquiétude, etc. sont aussi d’autres
fonctions non négligeables de la littérature.
C- Synthèse
- La littérature est une arme de combat. Elle exprime également le beau, sert au
divertissement, …
- Toutes ces fonctions sont complémentaires.
- Cf Albert CAMUS : « L’artiste se forme dans cet aller-retour perpétuel, de lui aux
autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la société à laquelle il
ne peut s’arracher. »
- Cf Victor HUGO : « L’art pour l’art est beau mais l’art pour le progrès est plus beau
encore. »

Barème
C1 : Compréhension du sujet 4/4
C2 : Technique de la dissertation 6/6
C3 : Contenu de la dissertation 6/6
C4 : Langue et style dans la dissertation 4/4

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