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Séance n°2 : Lectures analytique : « Les Gorges froides », extrait de l’œuvre C’est les
bottes de sept lieues cette phrase : « je me vois » (1926) de Robert Desnos
Texte : « Les Gorges froides »
A la poste d’hier tu télégraphieras
que nous sommes bien morts avec les hirondelles.
Facteur triste facteur un cercueil sous ton bras
va-t-en porter ma lettre aux fleurs à tire d’elle.
5- Le poisson avance
Comme un doigt dans le gant,
Le nageur danse lentement
Et la voile respire.
J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs planches.
J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle.
J’ai vu le menuisier
Approcher le rabot.
J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme.
Tu chantais, menuisier,
En assemblant l’armoire.
Activité n°2 :
Consigne : Après avoir lu chacun des textes suivants, vous indiquerez le mouvement littéraire
auquel appartient son auteur.
Texte n°7
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur ?
Qui pénètre mon cœur ?
Texte n°6
Activité n°1 :
Consigne : Identifiez les principales définitions et caractéristiques du roman contenues dans chacun
des textes ci-dessus en répondant correctement aux questions posées.
Texte n°1 :
La porte du restaurant Henry s’ouvrit et deux hommes entrèrent. Ils s’assirent devant le comptoir.
- Qu’est-ce que ce sera ? leur demanda Georges.
- J’sais pas, dit l’un des deux hommes. Qu’est-ce que tu veux bouffer, Al ?
- J’sais pas, fit Al. J’sais pas ce que je veux bouffer.
Dehors, il commençait à faire sombre. La lueur du réverbère s’alluma derrière la vitre. Les deux
hommes assis au comptoir consultèrent le menu. (cf. Ernest Hemingway, Les Tueurs)
Questions :
1) Quelle est la position du narrateur par rapport aux personnages ?
2) Donne-t-il des indications sur leurs pensées ou sentiments ? Justifiez votre réponse.
3) Ajoute-t-il des commentaires pour aider le lecteur à comprendre les personnages ? Pourquoi ?
4) De quels indices le lecteur doit-il se contenter ? Relevez-les.
5) Le lecteur en sait-il plus, autant ou moins que les personnages de l’histoire ? Pourquoi ?
Texte n°2 :
La porte du restaurant Henry s’ouvrit et Georges vit deux hommes entrer. Ils s’assirent devant le
comptoir. Leur air et leur attitude lui déplurent. Georges tarda à prendre leur commande.
- Qu’est-ce que ce sera ? leur demanda-t-il ?
- J’sais pas, fit Al. J’sais pas ce que je veux bouffer.
Ils ne sont pas du coin, pensa Georges qui connaissait tout le monde à des kilomètres. Que peuvent-
ils bien vouloir ?
Dehors, il commençait à faire sombre. La lueur du réverbère s’alluma derrière la vitre. Les deux
hommes assis au comptoir consultèrent le menu.
Questions :
1) Quelle est la position du narrateur par rapport aux personnages ?
2) Qui raconte les événements ? Qui les voit et les comprend ? De qui adopte-t-il donc le point de vue ?
3) Donne-t-il des indications sur les pensées ou sentiments de ce personnage ? Justifiez votre réponse.
4) Le narrateur révèle-t-il les faits connus de tous les personnages ? Pourquoi ?
5) Quelles questions le personnage dont il a adopté le point de vue se pose-t-il ?
Texte n°3 :
La porte du restaurant Henry s’ouvrit et Georges vit deux hommes entrer. Ils s’assirent devant le
comptoir. Leur air et leur attitude lui déplurent. Georges tarda à prendre leur commande.
Texte n°4 :
En mai s’acheva la guerre. Deux semaines avant que le gouvernement n’en fit l’annonce officielle par
une retentissante proclamation qui promettait un châtiment sans pitié aux promoteurs de l’insurrection,
le colonel Aureliano Buendia fut fait prisonnier alors qu’il était sur le point d’atteindre la frontière
occidentale, déguisé en sorcier indigène. Des vingt et un hommes qui l’avaient suivi à la guerre,
quatorze étaient morts au combat, six avaient été blessés et un seul l’accompagnait encore au moment
de la débâcle finale : le colonel Gerineldo Marquez. La nouvelle de la capture fut portée à la
connaissance de Macondo par avis spécial. Ursula en informa son mari : « Il est vivant. Prions Dieu
que ses ennemis soient cléments. » Au bout de trois jours de larmes, un après-midi qu’elle battait
quelque dessert au lait dans la cuisine, elle entendit distinctement la voix de son fils tout près de son
oreille. « C’était Aureliano, s’écria-t-elle en courant jusqu’au châtaigner, pour faire part de la nouvelle
à son époux. Je ne sais comment est arrivé ce miracle, mais il est en vie et nous allons le voir très
bientôt. » Elle le donna pour acquis. Elle fit laver par terre dans toute la maison et modifia
l’emplacement des meubles. Une semaine plus tard, un bruit courut, dont on ignorait l’origine et
qu’aucun avis ne devait officialiser, qui confirmait tragiquement le présage. Le colonel Aureliano
Buendia avait été condamné à mort et, pour servir d’exemple à la population, la sentence serait
exécutée à Macondo même. Un lundi, à dix heures vingt du matin, Amaranta était entrain d’habiller
Aureliano José lorsqu’elle perçut dans le lointain un bruit confus de troupe en marche ainsi qu’un coup
de trompe, une seconde avant qu’Ursula ne fit irruption dans la chambre en poussant un cri : « Ils le
ramènent déjà ! » La troupe luttait à coups de crosse pour contenir la foule houleuse. Ursula et
Amaranta se précipitèrent jusqu’au coin de la rue, jouant des épaules pour se frayer un passage, et c’est
alors qu’elles le virent. On aurait dit un mendiant. Ses vêtements étaient en haillons, sa chevelure et sa
barbe broussailleuses, et il marchait nu-pieds. Il foulait la poussière brûlante sans rien sentir, les mains
liées derrière le dos par une corde qu’un officier à cheval avait nouée au troussequin de sa selle. A ses
côtés, aussi mal vêtu et en aussi piteux état, se trouvait ramené le colonel Gerineldo Marquez. Ni l’un
ni l’autre n’étaient tristes. Ils paraissaient plutôt troublés par l’importance de la foule qui criait à la
troupe toutes sortes d’injures.
- Mon fils ! s’écria Ursula au milieu du tumulte et en donnant une torgnole au soldat qui tentait de la
retenir.
Le cheval de l’officier se cabra. Alors le colonel Aureliano Buendia s’arrêta, tout tremblant, esquiva les
bras de sa mère et, droit dans les yeux, la fixa avec dureté.
- Retournez à la maison, maman, lui dit-il. Demandez un permis aux autorités et revenez me voir à la
Rastignac en 1819
« Si j’étais riche, se dit-il en changeant une pièce de trente sous qu’il avait prise en cas de
malheur, je serais allé en voiture, j’aurais pu penser à mon aise. » Enfin il arriva rue du Helder et
demanda la comtesse de Restaud. Avec la rage froide d’un homme sûr de triompher un jour, il reçut le
coup d’œil méprisant des gens qui l’avaient vu traversant la cour à pied, sans avoir entendu le bruit
d’une voiture à la porte. Ce coup d’œil lui fut d’autant plus sensible qu’il avait déjà compris son
infériorité en entrant dans cette cour, où piaffait un beau cheval richement attelé à l’un de ces cabriolets
pimpants qui affichent le luxe d’une existence dissipatrice.
(Balzac, Le Père Goriot, 1835)
Rastignac en 1827
Rastignac me dit : « Je m’ennuie, je suis désappointé. L’Alsacienne qu’on m’a proposée pour
femme a six doigts au pied gauche, je ne puis pas vivre avec une femme qui a six doigts ! cela se
saurait, je deviendrais ridicule. Elle n’a que dix-huit mille francs de rente, sa fortune diminue et ses
doigts augmentent. Au diable ! En menant une vie enragée, peut-être trouverons-nous le bonheur par
hasard ! » Rastignac m’entraina.
- « Et de l’argent ? lui dis-je.
- N’as-tu pas quatre cent cinquante francs ?
- Oui, mais je dois à mon tailleur, à mon hôtesse.
- Tu paies ton tailleur ? tu ne seras jamais rien, pas même un ministre.
- Mais que pouvons-nous avec vingt louis ?
- Aller au jeu.
Je frissonnai.
Ah ! reprit-il en s’apercevant de ma pruderie, tu veux te lancer dans ce que je nomme le
Système dissipationnel, et tu as peur d’un tapis vert ! »
(Balzac, La peau de chagrin, 1831)
Rastignac en 1846
- Ah ! çà, qui est-ce ? demanda Gazonal.
- Eh bien ! le comte de Rastignac, le ministre dans le département de qui se trouve ton affaire…
- Un ministre !... c’est pas plus que cela ?
- Mais c’est un vieil ami à nous. Il a trois cent mille livres de rente, il est pair de France, le roi
Questions :
1) a) Quel âge a Rastignac dans chacun de ses trois textes ?
b) A quels moments de la vie d’un homme les trois étapes correspondent-elles ?
2) a) Comparez le caractère de Rastignac tel qu’il est décrit en 1819, 1827 et 1846.
b) Quels sont ses traits de caractère permanents ?
c) Quels sont ceux qui changent ?
d) Dans quel sens son caractère évolue-t-il ?
3)a) Quelles sont les étapes de la réussite sociale de Rastignac ?
b) A quels indices remarque-t-on surtout cette réussite ?
c) Quels renseignements cette réussite apporte-t-elle sur le personnage et son caractère ?
4)a) Observez les revenus de Rastignac aux trois moments de sa vie.
b) De quelle manière évoluent-ils ?
c) D’où lui viennent-ils ?
Expression écrite :
Racontez les trois moments de l’ascension sociale d’un ambitieux d’aujourd’hui.
Première étape : sur le modèle du personnage de Rastignac, inventez les premières années difficiles de
votre personnage. Recopiez et complétez la fiche.
Nom
Prénom
Situation familiale
Lieu d’habitation
Situation sociale
Habitudes
Fortune
Deuxième étape : mettez au point une fiche identique correspondant à sa situation dix années plus tard.
Son ascension sociale doit être expliquée logiquement. Votre personnage ne peut ni gagner un prix, ni
gagner au jeu, ni hériter, ni épouser une femme riche.
Troisième étape : Imaginez la suite de l’ascension sociale, cette fois-ci vingt ans plus tard.
Activité n°2 :
Consigne : Après avoir lu chacun des textes suivants, vous indiquerez le mouvement littéraire
auquel appartient son auteur.
« En vérité, je ne suis pas homme à vouloir
flatter sa dame. Irai-je dire que la comtesse vaut
Texte n°1 autant de reines qu’une seule pierre précieuse
Texte n°8
« La gaieté redoubla. Le gros pelletier-
fourreur, sans répondre un mot, s’efforçait de
se dérober aux regards fixés sur lui de tous
côtés ; mais il suait et soufflait en vain :
comme un coin qui s’enfonce dans le bois, les
efforts qu’il faisait ne servaient qu’à emboîter
plus solidement dans les épaules de ses
voisins sa large face apoplectique, pourpre de
dépit et de colère. »
Victor Hugo, Notre Dame de Paris, 1831
Texte n°9
« En ce moment solennel, il entendit dans les
galeries un tumulte sourd : c’était des voix
confuses, des rires étouffés, des pas légers, les
froissements de la soie, enfin le bruit d’une
troupe joyeuse qui tâche de se recueillir. La
porte s’ouvrit, et le prince, les amis de don
Juan, les sept courtisanes, les cantatrices
apparurent dans le désordre bizarre où se
trouvent des danseuses surprises par les lueurs
du matin... »
Honoré de Balzac L’Élixir de longue vie, 1830.
Texte n°10
« Gervaise ne voulait pas de noce. À quoi bon
dépenser de l’argent ? Puis, elle restait un peu
honteuse ; il lui semblait inutile d’étaler le mariage
devant tout le quartier. Mais Coupeau se récriait :
on ne pouvait pas se marier comme ça, sans manger
un morceau ensemble. Lui, se battait joliment l’œil
du quartier ! Oh ! quelque chose de tout simple, un
petit tour de balade l’après-midi… »
Emile Zola, L'Assommoir, 1877
Activité n°1 :
Consigne : Identifiez les principales définitions et caractéristiques du théâtre contenues dans
chacun des textes ci-dessus en répondant correctement aux questions posées.
COLLADAN, qui a mis ses bésicles et regardé sa lettre. – Ah ! c’est de mon fils… de Sylvain… que j’ai
mis à l’école de Grignon pour apprendre les malices de l’agriculture… Il voulait être photographe…
alors, je lui ai fichu une gifle et je lui ai dit : « Tu seras fermier… parce qu’un fermier… »
CHAMPBOURCY. – Oui… nous savons ça… […]
COLLADAN, lisant. – « Mon cher papa, je vous écris pour vous dire qu’on est très content de moi… j’ai
eu de l’avancement… on m’a mis à l’étable… »
CHAMPBOURCY. – A l’étable… Ce sont des détails de famille… lisez tout bas…
OLLADAN. – Si je lis haut, c’est pas pour vous, c’est pour moi… Toutefois que je ne lis pas tout haut…
je ne comprends pas ce que je lis… (Continuant sa lettre à haute voix.) « A l’étable… mais, par exemple,
je n’ai pas de chance, j’ai une vache malade… »
CORDENBOIS, à part. – Je n’aime pas à jouer la bouillotte comme ça !
(Il se lève et se promène dans le fond.)
OLLADAN, lisant. – « Elle ne boit plus, elle ne mange plus, elle tousse, comme une pulmonie. » (Parlé
en s’attendrissant.) Pauvre bête ! elle s’aura (cf. se sera) enrhumée ! (Lisant) « On croirait qu’elle va
trépasser. » (Très ému, passant la lettre à Champbourcy) Tenez !... continuez… ça me fait trop peine !
CHAMPBOURCY, lisant. – « Nous labourons à mort pour faire les mars, il pleut… mais, comme dit le
proverbe : ‘’ Pluie en février. C’est du fumier.’’ »
COLLADAN. – Ah ! c’est bien vrai ! pluie en fumier, c’est du février. (Se reprenant.) C’est-à-dire…
CORDENBOIS. – Champbourcy ! dépêchons !... nous attendons…
Eugène Labiche, La Cagnotte, acte1, scène1, 1864.
Questions :
1) Pourquoi y a-t-il un tiret et des guillemets à la ligne 5 ?
2) Qu’est-ce qui rend ce dialogue théâtral difficile à lire à voix haute ?
3) Dans le texte, quelles indications (précisez les lignes) aident au jeu des comédiens ? Comment les
nomme-t-on ?
4) Quel aparté de Cordenbois indique ce que les personnages faisaient avant l’arrivée du courrier ?
5) Expliquez son jeu de scène et le comique de la situation.
6) Qui est le personnage principal de cet extrait ? Faut-il prendre ses réactions au sérieux ? Pourquoi ?
7) De quelle catégorie comique relève la gifle ?
8) En quoi la dernière réplique du fermier est-elle franchement drôle ?
9) Colladan et son fils sont-ils du même milieu que les deux autres personnages ? Montrez-le.
10) Finissez la phrase : parce qu’un fermier… [l.5].
11) Montrez qu’une certaine catégorie sociale est ridiculisée à travers le personnage de Colladan et la
lettre de son fils.
Cellule de Français du Lycée Mixte Maurice Delafosse Page | 26
Texte : « Libertashio est mort »
LE SERGENT. […] – Sa tête, vous avez dit ? Sa tête ?
RAMANA, sanglotant. – Oui ! Oui ! Oui ! Oui !
LE SERGENT. – La tête de Libertashio ?
RAMANA, sanglots. – Oui ! Oui ! Oui !
LE SERGENT, Il sort une photo d’identité agrandie. – Cette tête-là ?
RAMANA, sanglots. – Papa ! Père ! Papa ! P… Pourquoi es-tu mort de leur mort-là ? (Elle pleure.)
LE SERGENT, aux soldats. – Section, rassemblement! (Les soldats viennent se planter au garde-à-
vous.) – Creusez cette tombe. En vitesse !
MARC, au sergent. – Qu’est-ce que tu fais ?
LE SERGENT. – J’en ai par-dessus le c… Non. Qu’on tire ça au clair avant qu’on ne s’affole tous. Tout
un pays de fous. Cette tête, qu’on l’emmène. Je crois que cette fois la capitale finira bien par comprendre
QUE LIBERTASHIO EST MORT.
Marc dégaine et tire sur le sergent.
LE SERGENT. – Marc, pourquoi as-tu tiré ? M… M… mort !
Il s’écroule.
Marc prend ses galons et en une brève cérémonie incompréhensible de ceux de la maison, ses
camarades le font sergent, et trinquent à son succès.
LE SERGENT MARC, aux soldats. – Les lâches, on les enterre la nuit. Le cimetière n’est pas loin. Il a
droit à soixante-quinze centimètres de terre. (Un Temps) C’était d’ailleurs un brave garçon ; bien qu’il ne
soit pas de la tribu du président, il servait loyalement. Donc mettez-lui quelques minutes de silence.
Qu’il ne soit pas enterré couché sur le ventre comme les lâches. Mettez-le sur le côté droit, fermez ses
yeux. Laissez-lui le haut de l’uniforme, brûlez le bas.
Les soldats emmènent le cadavre du sergent après quelques maigres honneurs. Marc n’a pas pris part
aux obsèques. Il se fait verser du vin dans le chapeau et boit pendant que les autres enterrent.
RAMANA, à Marc. – Pourquoi l’avez-vous tué ?
MARC. – On tue les déserteurs : c’est la loi des armes.
RAMANA. – C’est quoi un déserteur ?
MARC. – Est déserteur tout soldat en tenue qui dit que Libertashio est mort.
RAMANA. – C’est la vérité. Papa est mort.
MARC. – La vérité des civils.
RAMANA, naïve. – La vérité : il est mort
MARC. – Mort ou pas mort, la loi interdit de croire à la mort de Libertashio : donc il n’est pas mort.
RAMANA. – il est mort.
MARC. – Il n’est pas mort.
RAMANA. – Sa tête est dans cette tombe.
MARC. – Sa tête n’est pas dans cette tombe.
RAMANA. – Vous pouvez l’exhumer.
MARC, qui regarde Martial. – Voici Libertashio. Voici Libertashio. Où est la photo ? Donnez-moi la
photo.
Ramana lui donne la photo que Marc va confronter avec le visage de Martial.
– Cette moustache ! Cette barbiche ! C’est lui. Vous ne voyez donc pas que c’est lui.
Il vide son chapeau de vin.
LE FOU. … – Son père était un haut chômeur de la fonction publique. Arrière ! Pangayishio !
Les soldats rentrent de l’enterrement.
MARC, désignant Martial. – Voici Libertashio.
MARTIAL. – Vous… Vous êtes fou ? Je ne connaissais même pas mon oncle. J’en entendais parler. Et
Phrase n°1 :
L’école est le lieu qui doit créer, au-delà de la transmission des connaissances, une communauté du
respect de l’autre.
Phrase n°2 :
Le fait de respecter ses camarades de classe et, par extension, de se respecter soi-même, doit permettre à
l’enfant d’apprendre à vivre en société.
Phrase n°3 :
Le progrès technique a permis l'éclosion et l'extension de la société de consommation car les objets sont
fabriqués à profusion et doivent être vendus.
Phrase n°4 :
Facebook est le paradis des voleurs d’identité qui se font passer pour d’autres personnes en créant juste un
profil au nom de ces derniers.
Activité n°2 :
Consigne : Résumez chacun des textes suivants au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins
10%) après avoir identifiez son thème général ; son thème particulier et son plan détaillé.
Texte n°1 :
Les dangers des réseaux sociaux comme Facebook guettent les adolescents car ils sont les
premiers à avoir adopté ce réseau social. Ils sont les plus nombreux et les plus actifs sur ce site. C’est
pour cette raison qu’ils en sont les premières victimes. Les adolescents peuvent être victimes
d’harcèlement moral, d’injures, photos obscènes…
Texte n°2 :
Les élèves ambitieux privilégient la réussite sous toutes ses formes avec un objectif affirmé :
prendre sa vie/son destin en main. Confort matériel et financier, valorisation statutaire, reconnaissance,
accès au luxe, liberté, audace... sont autant d’aspirations pour les ambitieux. Les moyens mis en place
pour y parvenir sont : la forte détermination, la confiance en soi, les concessions et les sacrifices.
Texte n°3 :
Actuellement, l’endroit où il faut être est Facebook. Ce nouveau réseau social a déclenché un
véritable phénomène international. Tout le monde s’y retrouve. Que l’on soit jeune ou plus vieux, tout le
monde a un jour était sur facebook. Malgré le fait que ce soit un moyen intéressant pour se faire des amis,
garder le contact, s’exprimer, partager ses émotions, il présente aussi une face cachée qui peut-être
négative voire dangereuse.
Introduction :
Pour vivre heureux, l’être humain a besoin de parler, de communiquer ses pensées et ses sentiments aux
autres, à sa famille, à ses amis… C’est dire que l’homme moderne a bien de la chance : il vit l’ère des
médias, une époque fabuleuse où tout est mis en œuvre pour favoriser les échanges, où l’on invente
chaque jour un nouveau moyen de communication. Pourtant, certains semblent nier cette évidence en se
demandant si véritablement la vie moderne semble faciliter ou freiner l’échange entre individus. Le
problème qui se pose est donc de savoir si la modernité constitue un bien ou un méfait pour notre « vivre-
ensemble ».
De ce fait, nous tenterons d’une part de montrer les apports de la vie moderne dans la communication
avec les autres ; d’autres part nous verrons qu’elle peut compromettre ou même bloquer l’échange.
Développement :
1ère partie, thèse : la vie moderne favorise la communication avec autrui.
1) l’homme moderne est extrêmement mobile.
a) Hommes et femmes travaillent. La communication entre les êtres s’exerce avant tout sur le lieu de
travail.
b) L’homme moderne dispose de loisirs. C’est l’occasion pour lui de connaître d’autres gens, d’échanger
des idées et des sentiments.
2) L’homme moderne est soucieux de la communication avec autrui.
a) Une grande place est accordée à l’oral durant les études. On apprend aux enfants à communiquer, à
s’exprimer.
b) La communication devient une science à part entière. Certaines universités ou grandes écoles préparent
à des diplômes de communication.
Transition
Paradoxalement, c’est au moment où l’homme moderne se montre le plus préoccupé de communication
qu’il est le plus isolé.
Conclusion :
En définitive, nous pouvons noter que, même si la vie moderne favorise la communication avec autrui à
travers des moyens permettant de multiplier les rencontres et les échanges, celle-ci (cf. la communication)
nous laisse souvent sur notre faim. Ainsi, malgré ses tentatives désespérées et son besoin naturel de
communiquer, l’homme moderne se retrouve souvent seul ou insatisfait de ses amitiés et de ses amours :
pour avoir trop rêvé d’une communication idéale, facile et rapide entre les hommes, notre société,
maladroitement, a mis la machine à la place de l’homme.
Néanmoins, pour des relations de qualité, ne faudrait-il donc pas que nous retrouvions le goût et le savoir
du contact direct.
Exercice 1 : L’introduction
1) L’auteur et son œuvre
a) En quelle année Victor Hugo a-t-il écrit Les travailleurs de la mer ?
b) Qui en est le héros ?
2) Le genre du texte
A quel genre appartient cette page ?
3) La situation du passage
a) Situez cet extrait dans l’ensemble de l’œuvre grâces aux informations contenues dans les lignes 1 à 8.
b) Résumez ce texte en une phrase (cf. son idée générale)
4) Les principaux centres d’intérêt du texte
Les deux principaux centres d’intérêt sont les suivants :
- la tension dramatique,
- l’horreur.
a) Pourquoi est-il important de faire figurer cette information dans l’introduction ?
b) Comment allez-vous vous en servir au moment de l’analyse du texte ?
Exercice 2 : Le développement
1) L’analyse du texte
a) Analysez le sens et l’expression des passages soulignés. Sur quel aspect du texte attirent-ils l’attention
du lecteur ?
b) Quels effets l’auteur cherche-t-il à produire ? Par quels procédés ?
c) L’auteur utilise-t-il essentiellement des phrases courtes ? Quel rythme veut-il donner au texte ?
Pourquoi ?
d) Relevez quelques images particulièrement impressionnantes dans le texte. Qu’apportent-elles au récit ?
Exercice 3 : La conclusion
1) Rédigez une brève conclusion dans laquelle
a) Vous rappellerez les deux centres d’intérêt du texte et les principaux moyens d’expression utilisés par
l’auteur ;
b) Vous proposerez une interprétation symbolique du combat entre Gilliatt et la pieuvre.
c) Terminez, si possible, sur une référence littéraire : ce texte de Victor Hugo présente-t-il une parenté
avec d’autres textes ?
Exercice 4 : Renforcement
Texte : « D’Anne qui lui jeta de la neige »
Anne par jeu me jeta de la neige,
Que je croyais froide, certainement :
Mais c’était feu, l’expérience en ai-je,
Car embrasé je fus soudainement.
DEVELOPPEMENT
Première partie : Une déclaration d’amour conventionnelle
Cette double intention apparaît nettement dans le plan du texte : d’abord, le poète raconte la naissance de
sa passion (…), puis il demande à Anne de l’aimer en retour (…). Le jeu des pronoms dans le poème
confirme ce mouvement : (…). Le poète souffre-t-il ? Le ton léger de cette poésie nous permet d’en
douter ainsi que le caractère tout à fait conventionnel de cette confidence : les clichés, nombreux dans le
poème (…), semblent ne traduire aucune émotion. De même, l’utilisation d’un vocabulaire assez pauvre
(…) rend l’ensemble extrêmement impersonnel.
CONCLUSION
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SEANCES SPECIALES
Exercice d’application :
II) Les figures de substitution, qui remplacent un terme par un autre terme ou par toute une expression
Métonymie
Synecdoque
Périphrase
Accumulation
Question oratoire /rhétorique
Exercices d’application
1) […] et ces feuilles tombant toujours semblaient des larmes, de grandes larmes versées par les grands
arbres tristes qui pleuraient jour et nuit sur la fin de l’année…
2) La nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles.
3) Et des fleuves français les eaux ensanglantées / Ne portaient que des morts aux mers épouvantées.
4) Les malvoyants (les aveugles). / Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
5) Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
6) Une mère s’adressant à son enfant rentrant du jardin : “ Te voilà ! mon petit monstre ”.
7) […] Il y aura des fleurs tant que vous en voudrez, / Il y aura des fleurs couleur de l’avenir, / Il y aura
des fleurs lorsque vous reviendrez.
8) Tandis qu’une folie épouvantable broie / Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant…
9) Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits
10) Les hommes, avec des lois sages, ont toujours eu des coutumes insensées.
11) L’heure tranquille où les lions vont boire.
Exercice d’application :
Consigne : Indiquez la tonalité dominante dans chacun des textes suivants
Texte n°1 :
« Allez, faîtes ! retranchez trois millions d’électeurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur
neuf. Fort bien. Le résultat sera le même pour vous, sinon pire. Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont
vos fautes ; ce sont tous les contresens de votre politique de compression ; c’est votre incapacité fatale ;
c’est votre ignorance du pays actuel ; c’est l’antipathie qu’il vous inspire et l’antipathie que vous lui
inspirez. » (Victor Hugo, Discours sur le suffrage universel, prononcé à l’Assemblée nationale le 20
mai 1850).
Texte n°2 :
« Grâce aux dieux ! mon malheur passe mon espérance ! / Oui je te loue, ô Ciel, de ta persévérance ! /
Appliqué sans relâche au soin de me punir, / Au comble des douleurs tu m’as fait parvenir ; / Ta haine a
pris plaisir à former ma misère ; / J’étais né pour servir d’exemple à ta colère, / Pour être du malheur un
modèle accompli. / Hé bien : je meurs content, et mon sort est rempli. » (Jean Racine, Andromaque,
scène finale (1667)).
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Texte n°3 :
J’avais un peu d’argent, je dis : « Je vais me faire construire une petite maison. ». Je vois un entrepreneur
de bêton armé. Je lui dis : « Ça va me coûter combien ?
- Quinze briques !
- Bon ! Je vais me renseigner… »
Je vais voir un copain qui est du bâtiment. Je lui dis : « Une brique… combien ça vaut ?
- Deux thunes ! »
Je retourne voir l’entrepreneur. Je lui dis : « Pour une thune, qu’est-ce que je peux avoir ?
- Des clous ! »
Je retourne voir mon copain. Je lui dis : « Dis donc, il veut me faire payer les clous !
-Il n’a pas le droit ! »
Je refonce voir l’entrepreneur … Je lui dis : « Je veux bien payer, mais pas pour des clous !
- Vous n’êtes pas obligé de payer comptant…
- Content ou pas content, je suis obligé de payer ? » (R. Devos, Ça n’a pas de sens (Denoël, 1981))
Texte n°4 :
Ney tira son épée et prit la tête. Les escadrons énormes s’ébranlèrent. Alors on vit un spectacle
formidable.
Toute cette cavalerie, sabres levés, étendard et trompettes au vent, formée en colonne par division,
descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier de bronze, qui
ouvre une brèche, la colline de La Belle Alliance, s’enfonça dans le fond redoutable où tant d’hommes
déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de l’autre côté du
vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de mitraille crevant sur elle,
l’épouvantable pente de boue du plateau de Mont-Saint-Jean. Ils montaient, graves, menaçants,
imperturbables ; dans les intervalles de la mousqueterie et de l’artillerie, on entendait ce piétinement
colossal. Etant deux divisions, ils étaient deux colonnes ; la division Wathier avait la droite, la division
(Victor Hugo, Les Misérables (1862)
Exercice d’application :
Consigne : Observez ces trois passages et indiquez le genre de récit utilisé dans chaque texte.
Texte 1 :
« Les conviés arrivèrent de bonne heure dans des voitures, carrioles à un cheval, chars à bancs à deux
roues, vieux cabriolets sans capote, tapissières à rideaux de cuir, et les jeunes gens des villages les plus
voisins dans des charrettes où ils se tenaient debout, en rang, les mains appuyées sur les ridelles pour ne
pas tomber, allant au trot et secoués dur. Il en vint de dix lieues loin, de Goderville, de Normanville et de
Cany. On avait invité tous les parents des deux familles, on s’était raccommodé avec les amis brouillés,
on avait écrit à des connaissances perdues de vue depuis longtemps. (Gustave Flaubert, Madame Bovary)
Texte 2 :
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien le texte suivant avant de répondre aux questions ci-après
Texte :
La demi-obscurité était trouée, au fond, à gauche, par la zone laiteuse de l’estrade où s’agitait un
groupe de musiciens de rock’nroll. Le chanteur hurlait, d’une voix encore mal assurée, un succès
américain. Autour de l’estrade, se pressaient des garçons et des filles de l’orchestre, avec ses cheveux
blonds frisés et ses grosses joues, parut à Bellune un enfant de troupe précocement vieilli.
Il se fraya un passage jusqu’au bar et commanda un alcool. Après le troisième verre, il était moins
sensible au bruit. Chaque fois qu’il venait au Palladium, il y restait une heure tandis que les orchestres et
les chanteurs se succédaient sur l’estrade – adolescents de la banlieue ou jeunes employés du quartier. Et
leur rêve était si fort, si violent leur désir d’échapper par la musique à ce qu’ils pressentaient de leur vie,
que Bellune percevait souvent les stridences des guitares et les voix qui s’éraillaient comme des appels au
secours.
Il avait plus de cinquante ans et travaillait dans une maison de disques. On le chargeait de se
rendre deux ou trois fois par semaine au Palladium et de repérer certains groupes de musiciens amateurs.
Bellune leur fixait rendez-vous à la maison de disques et ils y passaient une audition. A cet instant-là, il
n’était rien d’autre qu’un employé des douanes qui choisit, dans une foule d’émigrants massés devant un
bateau, deux ou trois personnes, et les pousse sur la passerelle d’embarquement.
Il consulta sa montre et décida qu’il avait suffisamment fait acte de présence. Cette fois-ci, il ne se
sentait même pas le courage de porter son attention sur un chanteur ou un groupe de musiciens. Marcher
jusqu’à l’estrade en jouant des coudes lui semblait un acte surhumain. Non. Pas ce soir.
C’est alors qu’il remarqua sa présence. Il ne l’avait pas vue jusque-là parce qu’il lui tournait le
dos. Une fille aux cheveux châtains, à la peau très pâle, les yeux clairs. Vingt ans à peine. Elle était assise
au bar mais elle regardait vers le fond, hypnotisée. Un remous s’enflait, il y avait une bousculade, des
applaudissements, des cris. Quelqu’un montait sur le podium : Vince Taylor. Pourquoi ne se mêlait-elle
pas aux autres ? Son regard, fixé vers la seule zone lumineuse du Palladium, évoqua dans l’esprit de
Questions :
1) Le narrateur, présent dans ce texte, est-il : le héros de cet extrait ? l’ami du héros ? un simple témoin ?
2) Dites à quel moment du récit l’ordre chronologique a été respecté.
3) Quelle est la focalisation utilisée dans ce récit ? Justifiez votre réponse.
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien le texte suivant avant de répondre aux questions ci-après.
Texte :
« La voiture remonta en direction de la colline ; tous phares allumés, elle grimpa le long de la route en
lacets, à travers les fourrés obscurs. De temps en temps, des maisons surgissaient au bord de la route,
énormes masses noires percées d’une fenêtre jaune. La colline était un grand tas de roc et d’arbres plus
sombres que la nuit, et elle dominait la ville. Elle sortait hors des gouffres de l’eau et de la plaine avec
toute la puissance de son dos arc-bouté, si pleine, si solide qu’on l’aurait crue vivante. Percée de puits,
dardant ses arbustes et ses broussailles, étirant les longues pentes d’éboulis, les nappes de terrains vagues,
les rides des torrents gonflés, elle avançait peut-être, pareille à une gigantesque épave, nue, aride, les
flancs ruisselant doucement de pluie, perdant ses particules de poussière, vibrant sur son socle, dans la
nuit. Sur elle, on montait vers le silence, à travers les rues et les escaliers. Tous feux éteints, on faisait
l’ascension vers le sommet où tous les bruits avaient été chassés par le vent. On contournait des
obstacles, des fissures, des carrières, des blocs de rocher encore suspendus par un angle. On longeait des
réservoirs d’eau, des bulles où les gouttes de pluie tombaient.
J.M.G. Le Clézio, Le Déluge)
Questions :
1) Quels indices dans ce texte signalent de quel point de vue la description est faite ?
2) Relevez le thème et les sous-thèmes de la description de Le Clézio.
3) Récrivez le passage en italique en utilisant le procédé de la qualification.
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien le texte suivant avant de répondre aux questions ci-après
Texte :
« Elle couvrit la casserole fumante, passa un torchon sur la tablette de faïence. Elle remplit d’eau
la boite à lait ; referma la poubelle ronde. Ayant assez sacrifié à ses principes de parfaite femme
d’intérieur, elle regagna son studio. En passant devant le miroir de l’antichambre, elle rétablit sur son
visage une contraction des narines à laquelle elle tenait beaucoup, et qui accentuait, disait-elle, son
caractère fauve.
Elle crut entendre des voix dans l’escalier et se hâta de coiffer un chapeau, d’endosser un manteau
clair, dont le lainage imitait de très près la nuance blond beige des cheveux de Julie, coupés court et frisés
à la Caracalla. Elle rejeta des gants défraîchis, puis les reprit : « C’est bien assez bon pour le cinéma »,
enfin elle s’assit, pour attendre, dans le meilleur fauteuil de son studio, après avoir éteint deux lampes sur
quatre : « C’est la dernière fois que j’utilise le bleu et le rouge ensemble pour la décoration, pensa-t-elle
en parcourant du regard le studio. On se ruine en électricité, avec deux couleurs qui boivent la lumière. »
Une paroi rouge, une grise et deux bleues enfermaient un mobilier disparate, qui n’était pas
désagréable, mais seulement un peu trop colonial, grevé (=alourdi) ça et là d’une table à plateau de cuivre
dodécagone (=à douze côtés), qui venait d’Indochine, d’un fauteuil fait d’une peau de bœuf sud-africain,
de quelques cuirs fezzans (=de la ville de Fez) et des vanneries dont la Guinée gaine les boîtes à tabac
anglais. Le reste de l’ameublement, en bon XVIIIe français, tenait debout grâce aux fortes mains adroites
de Mme de Carneilhan, habiles à recoller, cheviller, et même glisser une mince latte de métal dans de
vieux bois et des pieds de fauteuil fendus.
Elle attendit dix minutes, patiente par humilité foncière, droite par discipline et orgueil superficiel.
Sa gorge bien placée, son buste rebelle à l’empâtement, elle les mirait avec plaisir, dans une grande glace
sans cadre qui donnait de la profondeur au studio. Une gerbe de fouets à chiens et à chevaux, promus au
grade d’objets de collection pour ce qu’ils venaient du Caucase et de la Sibérie, retombait, lanières en
boucles, sur le miroir.
Julie de Carneilhan reprit son travail de coussin, bâtit à grands points le dessin de la lettre et se
découragea aussitôt : « Pas d’illusions. Ce sera hideux. »
Après dix minutes d’attente, le nez charmant et fier, la bouche étroite et musclée de Julie
bougèrent nerveusement et deux grosses larmes brillèrent à l’angle de ses yeux bleus.
Un coup de sonnette lui rendit son optimisme, et elle courut à la porte.
Colette, Julie de Carneilhan, 1941.
Questions :
1) a) Quel est le nom (=/= prénom) du personnage ?
b) Quels indications suggère ce choix de l’auteur ?
c) Observez la construction du nom et dites ce que vous découvrez.
d) Que pouvez-vous en déduire sur l’héroïne : qu’elle a peur de la vie, qu’elle laisse les événements
décider à sa place, ou qu’elle dévore la vie et les gens ?
2) Analysez le procédé de la caractérisation indirecte dans le passage : « Une paroi rouge, une grise…des
pieds de fauteuil fendus ». Quelles informations sur le caractère mais aussi quelles inquiétudes du
personnage découvre-t-on ?
3) L’auteur varie la dénomination du personnage : elle, Julie, Mme de Carneilhan, Julie de Carneilhan.
Cette succession d’appellations est-elle due au hasard ? Justifiez votre réponse.
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien le texte suivant avant de répondre aux questions ci-après
Texte :
Regarde ce que je fais. D’un seul mot je peux faire surgir des images de toutes sortes. On peut les
varier… - De quels mots, mon chéri ? – Par exemple du mot Hérault… . Il en donne plein… il suffit de le
prononcer, l’image sort. Hérault… et je fais venir la maison de Tatie. Hérault… un héraut s’avance sur la
route, vers le château fort… Héros… un officier en habit blanc… il crie, il s’élance, ses hommes le
suivent… Aire haut… on bat le blé sur un haut plateau, la menue paille vole, les ânes et les chevaux
tournent… Erre haut… une cordée perdue dans la tempête de neige… et à la fin R.O. et crac, tout s’arrête.
C’est comme un paquet de cartes qu’on a déployé et qu’on referme. – Mais comme c’est amusant. Mais
tu sais, il me semble qu’il t’en manque. Tiens, en voilà d’autres, je vais t’en donner. Tu as Air Haut…
Une belle princesse qui descend fièrement les marches de marbre rose de son palais. Elle se tient tête
haute. Les courtisans s’inclinent sur son passage. Elle regarde au loin d’un air pensif… Et encore Air,
oh… Un moribond sur son lit à baldaquin… Ce serait un baldaquin de serge, couleur pourpre… l’homme
halète, il étouffe, ses lèvres s’entrouvrent, il prononce difficilement : air… et puis sa tête retombe, il rend
le dernier soupir : Oh… Il y a aussi Air. Eau. Y as-tu pensé ?
- Non. R.O. maintenant. Rrrr… le gros bouledogue se tient sur ses pattes écartées… sa gueule est
grande ouverte, attention, il va te mordre, il se jette sur toi, tous ses crocs en avant, ouah, ouah, ouah.
Non, va, n’aie pas peur. Voilà O. Tout est annulé. Zéro.
- A quoi penses-tu, mon chéri ? Tu es là tout rencogné… Tu marmonnes comme un vieux grand-
père…
- Je ne marmonne pas…
- Si, je t’ai entendu, tu parlais d’un héros… Tu te racontais des histoires…
- Non. Ce n’était rien. C’était juste des mots. […]
Des mots… Il se répète des mots. Il joue avec des mots… et pourtant on ne lui dit jamais rien pour
le pousser, on évite de l’encourager, ces choses-là doivent venir naturellement, et les enfants sont si
malins, ils sentent si bien l’admiration des adultes, ils sont si comédiens… Je savais qu’il a beaucoup
d’imagination, ses devoirs de français sont déjà si bien tournés, mais vous avez raison…tous les enfants…
je savais que ça ne signifiait rien. Je voyais ses lèvres remuer, il se parle à lui-même pendant des heures…
je pensais qu’il se racontait des histoires… je sais, c’est ce que font tous les enfants… bien sûr, il est
particulièrement sensible…
Nathalie Sarraute, Entre la vie et la mort, 1968.
Questions :
1) Relevez tous les homonymes de Hérault cités dans le texte.
2) Observez comment, par le jeu des connotations, l’auteur passe d’un terme à un autre. Poursuivez ce
schéma jusqu’à la fin du texte :
Le Hérault le département avec la maison => le voyage
Cellule de Français du Lycée Mixte Maurice Delafosse Page | 50
Le Héraut s’avance vers le château fort => la guerre
Le héros qui se lance à l’assaut => monter …
3) Recherchez dans le texte le synonyme de chaque mot suivant :
Offre ; escalier ; songeur ; demeure ; observe ; ferme ; équipe ; ouvert.
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien les textes suivants avant de répondre aux questions ci-après
Texte 1 :
CESAR : - Monsieur Brun, tous les apéritifs sont faits avec des plantes : gentiane, sauge, anis, peau
d’orange, absinthe et cétéra. Or, les plantes, ce sont des remèdes. Dans ma chambre, j’ai un gros livre : la
Santé par les Plantes, ça guérit TOUT. Alors, finalement, qu’est-ce que c’est qu’un apéritif ? C’est une
espèce de tisane froide. Vous pourriez me dire qu’il y a de l’alcool…
M. BRUN : - Je vous le dis.
CESAR : - Et qu’est-ce que c’est, l’alcool ? Essence de vigne : plante ! Et quand quelqu’un se trouve mal,
qu’est-ce qu’on dit ? « Vite, faites-lui boire quelque chose ! Vite ! Un peu de rhum ! Un peu de
Chartreuse ! » Donc, remède. Naturellement, il ne faut pas en boire trop. Pour tous les remèdes, c’est la
même chose. Sur toutes les boîtes : il y a écrit : « Ne pas dépasser la dose prescrite. » (cf. Marcel Pagnol,
César, 1936)
Texte 2 :
Regarde, Sherlock, ces deux types qui marchent dans notre direction.
- Le marqueur de billard et l’autre ?
- Oui. Qu’est-ce que tu penses de l’autre ?
Les deux hommes s’étaient arrêtés juste en face de la fenêtre. Sur l’un d’eux, je relevai quelques
traces de craie à la poche du gilet ; c’était tout ce qui pouvait suggérer le jeu de billard. L’autre était très
petit, brun ; il avait le chapeau rejeté en arrière et il portait des paquets sous son bras.
« Un ancien militaire, je crois ! dit Sherlock.
- Et qui a été démobilisé très récemment, observa Mycroft.
- Il a servi aux Indes.
- Comme sous-officier.
- Dans l’artillerie.
- Et il est veuf.
- Mais il a un enfant.
- Des enfants, mon cher ! Plusieurs enfants.
- Allons ! intervins-je en riant. Voilà qui est un peu trop fort !
- Evidemment, répondit Holmes, il n’est pas difficile de dire qu’un homme qui a ce maintien, cette
expression d’autorité, et cette peau cuite par le soleil est un militaire, un gradé, et qu’il revient des Indes.
- Le fait qu’il a été récemment démobilisé se déduit de cet autre fait qu’il porte encore ses
chaussures d’ordonnance, expliqua Mycroft.
Exercice d’application :
Consigne : Lisez bien le texte suivant avant de répondre aux questions ci-après
Texte :
DESORMAIS DISPONIBLE GOÜT CHOCOLAT-MENTHE
La série limitée Mini After Eight séduira tous ceux pour qui le non-conformisme reste la plus belle façon
d’avancer. Telle une sucrerie, c’est d’abord son allure extérieure qui vous allèchera. Jeune, élégante, son
coloris spécifique « British Racing Green » est finement souligné par une décoration latérale « After
Eight ». Très vite, vous vous laisserez fondre dans son habitacle raffiné, et son intérieur feutré, avec ses
sièges velours. Après avoir étonné plusieurs générations lors des salons automobiles, la Mini
enthousiasmera aujourd’hui dans sa version After Eight tous les adeptes des salons de thé.
Questions :
1) Quelle image le constructeur automobile veut-il donner de lui-même ? Quels détails du texte
l’indiquent ?
2) A quel type d’automobiliste cette publicité s’adresse-t-elle ? Faites le portrait de l’argumenté visé par
cette argumentation.
3) Si la voiture s’appelait Green Wood et si l’on s’adressait à un adepte des randonnées en forêts, que
devrait-on transformer dans le texte ? Récrivez le texte pour cette nouvelle cible en modifiant les mots et
expressions soulignés.
Epreuve n°1:
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : « La motivation des élèves »
B) Discussion
Selon vous, l’environnement social (cf. la famille, le quartier …) est-il un puissant moteur qui peut
favoriser la motivation de l’élève ?
*************************************************************************************
Epreuve n°2 :
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : Comment mettre le progrès technique au service du bonheur ?
Pour beaucoup d’individus, il faut hiérarchiser les besoins et les désirs : le progrès technique ne
doit être mis au service de la satisfaction de désirs que si tous les besoins fondamentaux des individus ont
été satisfaits. En effet, nous avons vu que le progrès technique tendait à renforcer les inégalités face au
bonheur dans la mesure où il renforçait la possibilité pour les plus riches de satisfaire leurs désirs tandis
que les besoins des plus pauvres restaient insatisfaits. Pour lutter contre ce processus, il faudrait donc
réorienter une partie de l’allocation des ressources visant la satisfaction des désirs des plus riches vers la
satisfaction des besoins des plus pauvres.
Dans l’Etat de Dubaï, la population riche se rend à la piscine, à la patinoire ou joue au golf,
pendant qu’une grande partie de la population n’a pas accès à l’eau potable. On voit ici clairement à qui
bénéficie le progrès technique. La situation pourrait être modifiée si l’on établissait qu’une piscine, une
patinoire ou un golf ne peuvent être construits que lorsque toute la population jouit d’un accès à l’eau
potable ; ou du moins que les capitaux investis dans la construction de patinoires ou de golfs ne peuvent
pas être d’un montant supérieur à ceux qui sont investis dans les infrastructures d’accès à l’eau potable…
Ainsi, pour que le progrès technique soit mis au service du bonheur de tous les hommes, et non
seulement au service des désirs des plus privilégiés, il faut établir un principe de solidarité qui établisse
un lien contraignant entre la satisfaction de ces désirs et celle des besoins des plus démunis : c’est lorsque
la satisfaction des désirs des plus favorisés sera conditionnée par un accroissement de la satisfaction des
besoins des plus pauvres que le progrès technique pourra cesser d’être un facteur d’accroissement des
inégalités des hommes face au bonheur. Un tel lien n’a rien d’utopique : c’est déjà lui qui fondait l’idée
d’un impôt progressif, prélevant une partie de la richesse des plus favorisés pour la réorienter vers la
satisfaction des besoins (nourriture, logement, éducation, santé…) de tous, garantie par un système de
services publics.
Bruno Angel, Le progrès technique rend-il l’homme plus heureux, 2014
Consigne : Résumez ce texte de 371mots au quart de sa longueur, soit environ 93 mots (écart toléré plus
ou moins 10%).
B) Discussion
Pensez-vous, comme Bruno Angel, que « le progrès technique est un facteur d’accroissement des
inégalités des hommes face au bonheur » ?
Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous
pourrez, par exemple, mettre l’accent sur les sentiments contradictoires (cf. la souffrance et le bonheur)
qui animent le poète.
************************************************************************
Epreuve n°3 :
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : Pourquoi nos enfants lisent mal ?
Statistique effrayante mais aujourd’hui incontestée : un élève sur cinq qui franchit les portes du
collège n’a pas réglé ses défaillances de lecture. Tous ceux-là partent dans la course aux diplômes avec un
handicap très lourd à remonter : comment comprendre un problème de maths quand on peine pour saisir
l’énoncé ? Comment assimiler une leçon d’histoire ou de géographie sans posséder le sens de l’écrit ?
La responsabilité de l’école dans ce désastre éducatif ne peut, en effet, être passée sous silence.
Compte tenu des divers règlements administratifs, comme du manque de coordination au sein des écoles,
chaque enfant est tenu d’apprendre à lire entre 6 et 7 ans. Malheur au pauvre retardataire à qui l’envie de
découvrir l’écrit ne viendra que passé son septième anniversaire. Il sera probablement, entre-temps, entré
dans le cercle vicieux de l’échec scolaire. Malheur également aux petits précoces, qui manifestent trop tôt
le désir de déchiffrer.
La participation des parents est un des problèmes. Si les enfants considèrent la lecture comme une
activité uniquement scolaire, déconnectée de leur vie quotidienne, ils risquent de ne jamais s’y concentrer
volontairement. Voir ses parents lire à la maison, recevoir des encouragements à la lecture, permet
souvent d’éviter une telle coupure. Mais 26% de la population adulte ne lit jamais, et 20% des Français ne
possèdent aucun livre chez eux. L’environnement de l’enfant, enfin s’est montré modifié très rapidement
au cours des vingt dernières années. La télévision ou les jeux vidéo sont des distractions qui réclament
Cellule de Français du Lycée Mixte Maurice Delafosse Page | 55
peu d’efforts et de concentration. Quand il entre en cours préparatoire, l’enfant n’a pas acquis les facultés
de concentration indispensable à la lecture.
Tandis que la scolarité s’allongeait et mettait en lumière les carences du système scolaire, les
exigences de la société se sont fortement accrues. Hier encore, des capacités de lecture mal assurée
n’interdisaient pas de trouver une place dans la société, qui ne réclamait rien de plus que l’alphabétisation
du plus grand nombre. Aujourd’hui, accepter que 20% des jeunes connaissent des difficultés de lecture
flagrantes, c’est les condamner de manière presque irrémédiable, à l’exclusion.
Louis Renaudeau, Le Monde diplomatique, 1998.
Consigne : Résumez ce texte de 364 mots au quart de sa longueur, soit environ 91mots (une marge de
plus ou moins 10 % est admise).
B) Discussion
« Aujourd’hui, les jeunes qui connaissent des difficultés de lecture flagrantes sont condamnés, de manière
presque irrémédiable, à l’exclusion ». Discutez cette affirmation
Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous
pourrez, par exemple, montrer que le poète évoque ici un souvenir personnel, celui de la mort d’une jeune
fille ; tout en témoignant de la douleur et de l’impuissance face à la perte.
Epreuves de T.S.Q.