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Sujet de dissertation sur Phèdre de Jean Racine

« Dans Phèdre de Jean Racine, il y a un va et vient incessant


entre le sentiment de culpabilité et de malédiction qui
gouverne la vraisemblance de la pièce tragique ».
COMMENTEZ cette affirmation en vous appuyant sur des
exemples précis tirés de la lecture de la pièce.

Questions méthodologiques

1. Identifiez la consigne et l’opinion. Sous quelles formes


sont données la consigne et l’opinion ? La consigne nous mène
vers quel type de plan ?

Opinion : « Dans Phèdre de Jean Racine, il y a un va et vient


incessant entre le sentiment de culpabilité et de malédiction
qui gouverne la vraisemblance de la pièce tragique ».

Consigne : COMMENTEZ cette affirmation en vous


appuyant sur des exemples précis tirés de la lecture de la
pièce.

La consigne nous mène vers un type de plan explicatif (plan


de commentaire, d’explication de démonstration d’une
thèse soutenue et dite)

2. Identifiez le thème général et le thème précis

Le thème général : Phèdre de Jean Racine

Le thème précis : C’est un va et vient incessant entre le


sentiment de culpabilité et de malédiction

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Ce qui entraine la vraisemblance de la pièce tragique

3. Soulignez et expliquez les mots- clés

« Dans Phèdre de Jean Racine, il y a un va et vient


incessant entre le sentiment de culpabilité et de
malédiction qui gouverne la vraisemblance de la pièce
tragique ». COMMENTEZ cette affirmation en vous
appuyant sur des exemples précis tirés de la lecture du
roman.

- Va et vient incessant :
- Le sentiment de culpabilité :
- Le sentiment de malédiction :
- La vraisemblance de la pièce tragique :

4. Reformulez le sujet

Dans cette dernière pièce, le dramaturge expose un


mouvement d'alternance entre la faute et l’innocence, entre
la passion et la malédiction. Le tout concourt à redonner à
l'œuvre une dimension esthétique particulière.

5. Problématisez le sujet

Dans cette dernière pièce, le dramaturge expose un


mouvement d'alternance entre la faute et l’innocence, entre
la passion et la malédiction. Le tout concourt à redonner à
l'œuvre une dimension vraisemblable pour favoriser la

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tragédie de la pièce. Une œuvre qui suscite beaucoup de
controverses sur le plan thématique et littéraire.

6. Annoncez le plan

- Le sentiment de culpabilité :

A. L’inceste et l’adultère chez Phèdre


B. L’aveu d’amour, un crime sur le plan politique et religieux
C. Le sentiment de culpabilité aboutit à la cruauté, à la
volonté de punition et de la mort

- Le sentiment de malédiction :

A. La colère des Dieux signe de malédiction des personnages


B. La fatalité est un signe de malédiction incontournable

- La notion de vraisemblance symbole de la tragédie

7. apportez des arguments, des exemples et des citations si


possibles

- Le sentiment de culpabilité :

A. L’inceste et l’adultère chez Phèdre

Paragraphe argumentaire 1 : La mère d’H est une chaste


héroïne et Pasiphaé, mère de Phèdre est coupable d’adultère
qui suit sa fille

Le vers 1101 « élevé dans le sein d’une chaste héroïne »


montre un H élevé par une mère amazone qui mutile leurs
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enfants mâles et considère les hommes non pas comme des
maris mais des serviteurs. Les femmes amazones sont pures.
Il en va de même pour le vers 1624, construit en antithèse
avec le précédent « C’est moi qui sur ce fils chaste et
respectueux / Osait jeter un œil profane, incestueux ».
L’aveu de culpabilité à Thésée. À la chasteté de l’Amazone
d’où est issu Hippolyte) ; or, si Pasiphaé est bien coupable
d’adultère, il n’est nulle part question d’inceste dans sa
famille.

Phèdre : « Respectez votre sang, j’ose vous en prier » /


« Sauvez de l’horreur de l’entendre crier » Phèdre
1171-1172. Phèdre s’érige en avocate auprès de Thésée,
qui a maudit H.

Le dérèglement de Phèdre peut vicier le sang propre du fils


de Thésée en le contaminant

Paragraphe argumentaire 2 : Même dans le veuvage,


l’amour de P à H serait toujours coupable

La culpabilité de Phèdre ne serait pas dissoute par le


veuvage s’il était ici question d’un inceste du deuxième type,
la mort de Thésée n’empêchant nullement la mise en contact
des humeurs identiques.

B. L’aveu d’amour, un crime sur le plan politique et religieux

Paragraphe argumentaire 1 : L’aveu d’amour de Phèdre à H


est un crime sur le plan politique

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Pour le fils du roi, l’amour de Phèdre est un crime sur un plan
politique, et, quand il lui rappelle leurs situations respectives
par rapport à Thésée et lui demande, au vers 664 :
« Madame, oubliez-vous / Que Thésée est mon père, et
qu’il est votre époux ? », ce n’est pas une situation
incestueuse qu’il stigmatise mais une atteinte à l’ordre
patriarcal. H voue un respect à son père dont il a l’obligation
de préserver.

Paragraphe argumentaire 2 : La morale chrétienne et le


jansénisme de l’époque rendent coupable Phèdre

Cette idée d’inceste se trouvât-elle dans Phèdre, elle serait


sans doute davantage due à la morale chrétienne de son
époque et peut-être plus particulièrement au jansénisme.

C. Le sentiment de culpabilité aboutit à la cruauté, à la


volonté de punition et de la mort

Paragraphe 1 : Phèdre s’empoisonne et parvient à dire la


vérité au moment de mourir. H qualifie son amour de
« cruel » (v. 671) pour celle qu’il fait souffrir. Ainsi, P
considère son amour comme une dimension tragique « fol,
poison » (v676-v675). Phèdre s’est tuée par « un poison
que Médée apporta dans Athènes ». (v.1638).

Paragraphe 2 : Par un discours véridique et de confession,


Phèdre déclare sa faute à H « « Venge-toi, punis-moi d’un
odieux amour » (v. 699), « Délivre l’univers d’un monstre
qui t’irrite » (v. 701). Ainsi, exposée à la honte et à
l’humiliation humaine, Phèdre demande l’épée d’H pour le

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suicide, symbole d’une orientation certaine vers le tragique
« Au défaut de ton bras prête-moi ton épée ». (v. 710)

- Le sentiment de malédiction :

A. La colère des Dieux signe de malédiction des personnages

Paragraphe argumentaire 1 : Phèdre, victime de la


vengeance de Vénus de par ses parents

Racine souligne la culpabilité de Phèdre et la rend aussi


innocente. Phèdre, personnage de la mythologie grecque
n’est pas tout à fait coupable, elle victime de la vengeance
des dieux (Vénus) « Venge-toi, punis-moi d’un odieux
amour » (v. 699). Phèdre porte la faute sur « Vénus et
ses feux redoutables » qui la poursuit. Une divinité vampire
« C’est Venus toute entière à sa proie attachée » qui
traduit les « vengeances célestes » (v. 677) sur elle.
Phèdre est complétement détournée de la raison, elle est
plongée dans la passion de l’amour dont elle ne pourrait
sortir. La tirade de Phèdre à l’acte II, scène 5 le
confirme « Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle/
De séduire le cœur d’une faible mortelle » (vv. 681-
682).
E
« Quand je le vis, je rougis, je palis à sa vue » Phèdre
est à la canicule de sa vie, Phèdre, c’est le mois d’août de
l’année : chaleur étouffante et une mélancolie érotique

Paragraphe argumentaire 2 : La malédiction de Phèdre


symbole d’une maladie psychologique et fatale

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Elle est plongée dans un état de trouble, de souffrance : ce
qui le confirme par les adjectifs qualificatifs « trouble » (V
671), « tremblante » (v 695) « éperdue », « noire ».
Cette malédiction rappelle la haine dont la déesse Vénus
poursuit sa famille. Phèdre ne peut s’empêcher d’aimer, son
amour est sans distinction et sans retenue.

Paragraphe argumentaire 3 : H à son tour est victime de la


vengeance de Neptune

Devant l’accusation de son père Thésée, H doit se défendre


de son père par une éloquence de type judiciaire pour clamer
son innocence. Mais la fatalité des Dieux convoque Neptune
pour le châtiment suprême d’H condamné par anticipation à
une mort atroce. « Espérons de Neptune une prompte
justice » (Acte 4, scène 5, v1190)

B. La fatalité est un signe de malédiction incontournable

Paragraphe argumentaire 1 : Le champ lexical de la


fatalité, de la condamnation inévitable

Le champ lexical de la fatalité, présente dans la tirade de


Phèdre à l’acte 2, scène 5, est une dimension fondamentale
de la malédiction de Phèdre. Elle est atteinte par la
« fureur » des Dieux (v. 673), condamnée par le « feu
fatal » de Vénus (v 680) et hérite du « sang » parental
(v. 680) dont l’allusion est orientée à la punition de Pasiphaé
et de Minos qui poursuit Phèdre pour une descente vers
l’amour incontrôlé qu’elle voue à son beau-fils H. Vénus a
décidé de punir Hélios, le Soleil qui a éclairé ses amours
illégitimes avec Mars, le Dieu de la guerre. Ce qui veut dire
que Phèdre n’est pas totalement coupable de ses actes

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d’amour et d’aveu. Elle victime de la fatalité et de la
tragédie. Une position déjà défendue par Racine dans sa
Préface à Phèdre.

- La vraisemblance de la pièce tragique :

A. Les actions de Phèdre et d’Oenone sont crédibles

Paragraphe argumentaire 1 : La présence d’une Phèdre


plus complète pour attirer les lecteurs

Phèdre joue le rôle d’une femme véridique malgré le poids de


la passion amoureuse et incestueuse qui pèse sur elle. C’est
une Phèdre lumineuse, du latin « Phaedra ». Racine fonde
son théâtre sur le pathétique, la tristesse, le plaisir des
larmes, sur la cruauté et la violence.
Le tragique esthétique de Racine devient éthique et plus
crédible

8. Rédigez l’introduction et la conclusion

Contextualisation

“Phèdre n’est tout ni tout à fait coupable ni tout à fait


innocent” s’exclame Jean Racine dans La Préface de
Phèdre. Cette Dimension ontologique de la pièce apparaît
presque dans toutes les pages et les scènes de la littérature
classique. Les modèles de pièces théâtrales que Racine
présente, sont certainement des exemples précis de sa
production littéraire : Andromaque, mithridatise, Bajazet et
Phèdre.

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Reformulation

Dans cette dernière pièce, le dramaturge expose un


mouvement d'alternance entre la faute et l’innocence, entre
la passion et la malédiction. Le tout redonne à l'œuvre une
dimension esthétique et vraisemblable.

Problématique

Comment sur les plans de la rhétorique et de


l'argumentation, les discours des protagonistes évoquent-ils
l'enchaînement des questions de culpabilité et de
malédiction ? Quelle est la part donnée à la notion de
vraisemblance dans la trame narrative pour refléter
indiscutablement la cohérence de la pièce tragique ?

Plan

Il conviendrait ainsi de définir précisément les notions de


culpabilité et de malédiction, notions fondamentales qui
dialoguent et se côtoient dans la sphère amoureuse, avant
d'envisager l'œuvre comme un cercle de vraisemblance qui
préfigure le plaisir de la pièce.

Conclusion

Bilan argumentaire

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En définitive, la scène met en lumière une dimension
tragique, cruelle et coupable de l’amour mise en valeur
par la faute, le crime passionnel et un facteur de
fatalité, de malédiction symbolisant l’innocence de
Phèdre. L’intensité de cette scène assure
profondément la théâtralité et la vraisemblance.

Opinion

La lecture la plus importante est décelée par le


personnage de Phèdre prise dans la fatalité, dans un
destin douloureux, celui de la mort sans moyen
d’exercer une résistance possible. Le lecteur, dans sa
psychologie, vise à éveiller chez les spectateurs à la
fois la pitié et de la terreur. En effet, il se trouve
parfaitement entre ces deux sentiments. Phèdre n’a
fait que souffrir pour toute sa vie, elle mérite le
repos éternel.

Ouverture des perspectives

De ce fait, il serait intéressant de se demander si la


figure de Phèdre reste un modèle à imiter ou un
contre-exemple à exclure de la société.

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Rédaction complète de la Dissertation

« Phèdre n’est tout ni tout à fait coupable ni tout à fait


innocent » s’exclame Jean Racine dans La Préface de
Phèdre. Cette Dimension ontologique de la pièce apparaît
presque dans toutes les pages et les scènes de la littérature
classique. Les modèles de pièces théâtrales que Racine
présente, sont certainement des exemples précis de sa
production littéraire : Andromaque, mithridatise, Bajazet
et Phèdre. Dans cette dernière pièce, le dramaturge expose
un mouvement d'alternance entre la faute et l’innocence,
entre la passion et la malédiction. Le tout redonne à l'œuvre
une dimension esthétique et vraisemblable. Comment sur les
plans de la rhétorique et de l'argumentation, les discours
des protagonistes évoquent-ils l'enchaînement des questions
de culpabilité et de malédiction ? Quelle est la part donnée à
la notion de vraisemblance dans la trame narrative pour
refléter indiscutablement la cohérence de la pièce
tragique ? Alors, il conviendrait ainsi de définir précisément
les notions de culpabilité et de malédiction, notions
fondamentales qui dialoguent et se côtoient dans la sphère
amoureuse, avant d'envisager l'œuvre comme un cercle de
vraisemblance qui préfigure le plaisir de la pièce.

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La mère d’H est une chaste héroïne et Pasiphaé, mère de
Phèdre est coupable d’adultère qui suit sa fille. Le
vers 1101 « élevé dans le sein d’une chaste héroïne »
montre un H élevé par une mère amazone qui mutile leurs
enfants mâles et considère les hommes non pas comme des
maris mais des serviteurs. Les femmes amazones sont pures.
Il en va de même pour le vers 1624, construit en antithèse
avec le précédent « C’est moi qui sur ce fils chaste et
respectueux / Osait jeter un œil profane, incestueux ».
L’aveu de culpabilité à Thésée. À la chasteté de l’Amazone
d’où est issu Hippolyte) ; or, si Pasiphaé est bien coupable
d’adultère, il n’est nulle part question d’inceste dans sa
famille. Phèdre : « Respectez votre sang, j’ose vous en
prier » / « Sauvez de l’horreur de l’entendre crier »
Phèdre 1171-1172. Phèdre s’érige en avocate auprès de
Thésée, qui a maudit H.

Le dérèglement de Phèdre peut vicier le sang propre du fils


de Thésée en le contaminant. En outre, même dans le
veuvage, l’amour de P à H serait toujours coupable. La
culpabilité de Phèdre ne serait pas dissoute par le veuvage
s’il était ici question d’un inceste du deuxième type, la mort
de Thésée n’empêchant nullement la mise en contact des
humeurs identiques.

De plus, l’aveu d’amour de Phèdre à H est un crime sur le


plan politique. Pour le fils du roi, l’amour de Phèdre est un
crime sur un plan politique, et, quand il lui rappelle leurs
situations respectives par rapport à Thésée et lui demande,
au vers 664 : « Madame, oubliez-vous / Que Thésée est
mon père, et qu’il est votre époux ? », ce n’est pas une

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situation incestueuse qu’il stigmatise mais une atteinte à
l’ordre patriarcal. H voue un respect à son père dont il a
l’obligation de préserver.
La morale chrétienne et le jansénisme de l’époque rendent
coupable Phèdre. Cette idée d’inceste se trouvât-elle
dans Phèdre, elle serait sans doute davantage due à la
morale chrétienne de son époque et peut-être plus
particulièrement au jansénisme.
Finalement, le sentiment de culpabilité aboutit à la cruauté,
à la volonté de punition et de la mort. Phèdre s’empoisonne
et parvient à dire la vérité au moment de mourir. H qualifie
son amour de « cruel » (v. 671) pour celle qu’il fait
souffrir. Ainsi, P considère son amour comme une dimension
tragique « fol, poison » (v676-v675). Phèdre s’est tuée par
« un poison que Médée apporta dans Athènes ».
(v.1638).

Par un discours véridique et de confession, Phèdre déclare


sa faute à H « « Venge-toi, punis-moi d’un odieux
amour » (v. 699), « Délivre l’univers d’un monstre qui
t’irrite » (v. 701). Ainsi, exposée à la honte et à
l’humiliation humaine, Phèdre demande l’épée d’H pour le
suicide, symbole d’une orientation certaine vers le tragique
« Au défaut de ton bras prête-moi ton épée ». (v. 710)
Bref, dans cette première analyse, la question de la
culpabilité est au cœur de la destinée de Phèdre, le mettant
dans la condamnation et l’idée d’une tragédie inévitable.
Phèdre, victime de la vengeance de Vénus de par ses
parents.
Racine souligne la culpabilité de Phèdre et la rend aussi
innocente. Phèdre, personnage de la mythologie grecque
n’est pas tout à fait coupable, elle victime de la vengeance
des dieux (Vénus) « Venge-toi, punis-moi d’un odieux

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amour » (v. 699). Phèdre porte la faute sur « Vénus et
ses feux redoutables » qui la poursuit. Une divinité vampire
« C’est Venus toute entière à sa proie attachée » qui
traduit les « vengeances célestes » (v. 677) sur elle.
Phèdre est complétement détournée de la raison, elle est
plongée dans la passion de l’amour dont elle ne pourrait
sortir. La tirade de Phèdre à l’acte II, scène 5 le
confirme « Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle/
De séduire le cœur d’une faible mortelle » (vv. 681-
682). « Quand je le vis, je rougis, je palis à sa vue »
Phèdre est à la canicule de sa vie, Phèdre, c’est le mois
d’août de l’année : chaleur étouffante et une mélancolie
érotique.
La malédiction de Phèdre symbole d’une maladie
psychologique et fatale

Elle est plongée dans un état de trouble, de souffrance : ce


qui le confirme par les adjectifs qualificatifs « trouble » (V
671), « tremblante » (v. 695) « éperdue », « noire ».
Cette malédiction rappelle la haine dont la déesse Vénus
poursuit sa famille. Phèdre ne peut s’empêcher d’aimer, son
amour est sans distinction et sans retenue.
H à son tour est victime de la vengeance de Neptune. Devant
l’accusation de son père Thésée, H doit se défendre de son
père par une éloquence de type judiciaire pour clamer son
innocence. Mais la fatalité des Dieux convoque Neptune pour
le châtiment suprême d’H condamné par anticipation à une
mort atroce. « Espérons de Neptune une prompte
justice » (Acte 4, scène 5, v1190).

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La fatalité est un signe de malédiction incontournable. Le
champ lexical de la fatalité, de la condamnation inévitable.
Le champ lexical de la fatalité, présente dans la tirade de
Phèdre à l’acte 2, scène 5, est une dimension fondamentale
de la malédiction de Phèdre. Elle est atteinte par la
« fureur » des Dieux (v. 673), condamnée par le « feu
fatal » de Vénus (v 680) et hérite du « sang » parental
(v. 680) dont l’allusion est orientée à la punition de Pasiphaé
et de Minos qui poursuit Phèdre pour une descente vers
l’amour incontrôlé qu’elle voue à son beau-fils H. Vénus a
décidé de punir Hélios, le Soleil qui a éclairé ses amours
illégitimes avec Mars, le Dieu de la guerre. Ce qui veut dire
que Phèdre n’est pas totalement coupable de ses actes
d’amour et d’aveu. Elle victime de la fatalité et de la
tragédie. Une position déjà défendue par Racine dans sa
Préface à Phèdre.
La présence d’une Phèdre plus complète pour attirer les
lecteurs. Phèdre joue le rôle d’une femme véridique malgré
le poids de la passion amoureuse et incestueuse qui pèse sur
elle. C’est une Phèdre lumineuse, du latin « Phaedra ».
Racine fonde son théâtre sur le pathétique, la tristesse, le
plaisir des larmes, sur la cruauté et la violence. Le tragique
esthétique de Racine devient éthique et plus crédible

Conclusion

Bilan argumentaire

En définitive, la scène met en lumière une dimension


tragique, cruelle et coupable de l’amour mise en valeur par la
faute, le crime passionnel et un facteur de fatalité, de
malédiction symbolisant l’innocence de Phèdre. L’intensité de

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cette scène assure profondément la théâtralité et la
vraisemblance.

Opinion

La lecture la plus importante est décelée par le personnage


de Phèdre prise dans la fatalité, dans un destin douloureux,
celui de la mort sans moyen d’exercer une résistance
possible. Le lecteur, dans sa psychologie, vise à éveiller chez
les spectateurs à la fois la pitié et de la terreur. En effet, il
se trouve parfaitement entre ces deux sentiments. Phèdre
n’a fait que souffrir pour toute sa vie, elle mérite le repos
éternel.

Ouverture des perspectives

De ce fait, il serait intéressant de se demander si la figure


de Phèdre reste un modèle à imiter ou un contre-exemple à
exclure de la société.

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