Vous êtes sur la page 1sur 21

Ressources documentaires.

Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies


blanches : production d’énergie

Biotechnologies blanches : production d’énergie

Vital VITIUM

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Définition et potentiel des biotechnologies énergétiques ........... 3
A. Définition : .................................................................................................................. 3
B. Potentiel des biotechnologies : ............................................................................... 3
SÉQUENCE 2 : Biotechnologies de production d’énergie - la pile-manioc,
électricité à partir des tubercules de manioc............................................................ 5
A. Étude de cas 1- La pile-manioc : Électricité à partir des tubercules de manioc 5
B. Fabrication d’une pile-manioc ................................................................................. 6
C. Exploitation de la pile manioc et opportunité de création d’entreprise ........... 13
Séquence 3 : Biotechnologies de production d’énergie – la plante pile, électricité
gratuite grâce aux plantes ......................................................................................... 15
A. La plante pile : définition et principe de fonctionnement ................................... 15
B. Procédé de mise en marche d’une plante pile ..................................................... 16
C. La plante pile et opportunité de création d’entreprise........................................ 17
D. Étude de cas théorique ........................................................................................... 18
Conclusion ................................................................................................................... 21

1 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Introduction
Dans plusieurs pays, l’approvisionnement énergétique dépend de l’utilisation de combustibles
fossiles, tels que le pétrole et ses dérivés et le charbon. Ces ressources sont pourtant
considérées comme responsables de la pollution et de l’augmentation des températures et de
la production des gaz à effet de serre.

Des alternatives existent cependant. Les biotechnologies blanches, par exemple, ont pour
objet la fabrication de produits (polymères, édulcorants, acides aminés, etc.), l’invention de
procédé (bio raffinerie) ou la production de bioénergie à l’échelle industrielle à partir de
l’utilisation de la biomasse considérée comme une matière première renouvelable.

Ces matières premières (maïs, paille, sucre, betterave, bois, oléagineux, etc.) sont
transformées en produits finis (acides aminés, enzymes, produits pharmaceutiques,
ingrédients, polymères, bioéthanol, bioplastique, etc.), généralement grâce à des micro-
organismes. Les biotechnologies blanches s’inscrivent en effet directement dans la
préoccupation d’un développement durable par l’utilisation de sources de carbone
renouvelable (au lieu du carbone fossile), ces avantages placent l’optimisation des procédés
de bioconversion au rang des priorités technologiques mondiales.

Pour comprendre les biotechnologies blanches, le module est structuré en trois séquences.

- Séquence I - Définition et potentiel des biotechnologies énergétiques


- Séquence II – Biotechnologies de production d’énergie : la pile-manioc, électricité
à partir des tubercules de manioc
- Séquence III – Biotechnologies de production d’énergie : la plante pile, électricité
gratuite grâce aux plantes.

2 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

SÉQUENCE 1 : Définition et potentiel des biotechnologies énergétiques


Nous traiterons ici du potentiel des biotechnologies énergétiques. Mais tout d’abord : qu’est-
ce que la biotechnologie énergétique ?

A. Définition :

La biotechnologie est l’application des principes scientifiques et de l’ingénierie à la


transformation de matériaux par des agents biologiques pour produire des biens et services.

La biotechnologie, ou « technologie de bioconversion » comme son nom l’indique, résulte d’un


mariage entre la science des êtres vivants – la biologie- et un ensemble de techniques
nouvelles issues d’autres disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, la biophysique,
la génétique, la biologie moléculaire.

On peut classer ces biotechnologies en plusieurs catégories : les biotechnologies bleues,


relatives au domaine marin, les biotechnologies vertes pour l’amélioration des graines et des
plantes, et les biotechnologies rouges dans la production pharmaceutique. Les
biotechnologies blanches, elles, forment une catégorie à part et sont relatives aux procédés
industriels. Elles visent produire durablement des substances biochimiques, des biomatériaux
et des biocarburants à l'échelle industrielle et à partir de ressources renouvelables. Les
biotechnologies énergétiques en font partie.

B. Potentiel des biotechnologies :

Historiquement parlant, les biotechnologies existent depuis des millénaires notamment avec
la découverte des processus de fermentation grâce à des micro-organismes, des bactéries ou
des levures non pathogènes.

Le secteur des biotechnologies représente un potentiel d’innovation énorme, et a déjà fait ses
preuves depuis deux décennies notamment en matière de santé et de génétique. Depuis, les
biotechnologies ne cessent de prendre place dans notre quotidien et se retrouvent dans de
multiples secteurs d’activité. Les biotechnologies vont-elles permettre de révolutionner le
monde de demain ? Les enjeux de demain sont nombreux et touchent à des domaines variés
comme la capacité à nourrir une population mondiale croissante ou à fournir une énergie
propre et durable, et les biotechnologies peuvent indéniablement contribuer à leur résolution.

Il faut cependant noter que les biotechnologies modernes ne sont pas porteuses d’une
industrie nouvelle, mais elles ont vocation à modifier ou parfois à bouleverser, par tout un
ensemble d’innovations, des secteurs d’activité existant déjà. Les progrès extraordinairement
rapides de la biologie moléculaire ont introduit une ingénierie nouvelle qui augmente
considérablement le potentiel d’intervention des procédés biologiques dans les domaines liés
à la santé, l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et l’énergie.

Nous allons ici nous intéresser plus particulièrement aux biotechnologies énergétiques et
notamment les biopiles, des piles alimentées uniquement par des substances naturelles,
comme l’amidon du manioc, les plantes ou les bactéries. Ces systèmes fonctionnent comme
des piles classiques à combustibles, c'est-à-dire qu’elles produisent de l’énergie électrique à

3 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

partir de l’énergie chimique, mais à partir de composants 100% biodégradables, privilégiant


ainsi les sources d’énergie alternative et propre.

À l’heure de la crise énergétique et du développement durable, les biopiles inspirent bon


nombre d’innovations scientifiques impressionnantes, du dispositif biomédical à la valorisation
des déchets, en passant par la dépollution de sols, autant de solutions pérennes à des
problèmes actuels ou certains besoins énergétiques, puisque les composants sont
inépuisables.

Comme vous le voyez ce potentiel est vaste. Cette séquence touche à son terme, et je vous
invite à découvrir dans les prochaines séquences quelques exemples de biotechnologies de
production d’énergie qui portent en elle un potentiel d’innovation.

Celles-ci apportent aux agriculteurs, entreprises, collectivités locales et aussi aux jeunes
francophones, les outils nécessaires pour pouvoir répondre, à moindre coût, à plusieurs défis
en manipulant simplement des plantes. Il s’agit ici de production d’énergie verte, de la
préservation de l’environnement et l’accès à l’électricité.

La pile de manioc, sur laquelle nous nous pencherons en séquence 2, est basée sur la
transformation de l’amidon de manioc en électricité, ce qui permet de recycler les composants
des déchets organiques. La plante pile, qui elle fera l’objet de la séquence 3, fonctionne à
partir des produits de la photosynthèse, qui libère des électrons et permet ainsi la production
d’électricité.

Au-delà même de la production d’énergie verte, le développement de ces biopiles permettrait


de réduire la production des gaz à effet de serre

4 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

SÉQUENCE 2 : Biotechnologies de production d’énergie - la pile-


manioc, électricité à partir des tubercules de manioc
Il sera ici question de la pile manioc et de son fonctionnement, de son processus de fabrication
et des besoins en moyen matériel, humain et financier. Nous aborderons ensuite le marché
potentiel d’électricité verte et le démarrage d’une activité lucrative de production d’électricité
autonome.

A. Étude de cas 1- La pile-manioc : Électricité à partir des tubercules de


manioc

Qu’est-ce qu’une pile électrique ?

Comment fonctionne la pile de manioc ?

Définition : Une pile électrique est un objet qui permet de créer de l’énergie électrique en
transformant les composés chimiques qui la composent, grâce à un échange d’électrons,
jusqu’à ce que ses réactifs soient épuisés.

Exemple : une radio fonctionne avec des piles électriques.

À l’origine, le terme désignait un élément unique composé d’un empilement d’une rondelle
d’un métal et d’un autre baignant dans un électrolyte. Par extension, le mot « pile » désigne
toute batterie monobloc non rechargeable. Cependant, le terme « batterie » désigne un
ensemble d’éléments utilisés en série pour obtenir une tension souhaitée, dans un emballage
unique.

Principe de fonctionnement de la pile de manioc

Un pot en plastique abrite une réaction chimique entre deux substances dont l’une peut céder
facilement des électrons (matériau réducteur), et l’autre qui absorbe (matériau oxydant).

Tubercule de manioc

Le manioc est une espèce de plantes dicotylédones de la famille d’euphorbiacée, originaire


d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, plus particulièrement du sud-ouest du bassin
amazonien. C’est un arbuste vivace qui est largement cultivé comme plante annuelle dans les
régions tropicales et subtropicales pour sa racine tubérisée riche en amidon. Le terme
« manioc » désigne d’ailleurs aussi bien la plante elle-même que ses racines très riches en

5 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

glucide et sans gluten. C’est une culture qui sert d’aliment de base à des millions de ruraux à
faible revenu vivant en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Le manioc est utilisé comme semoule, comme fécule (tapioca) ou comme farine sans gluten.
Les plats les plus connu sont le foufou et l’attiéké un couscous de manioc. Le manioc est aussi
utilisé pour fabriquer une tortilla, le cassava, un pain, la chikwangue et des bières
traditionnelles telles la cachiri, le munkoyo ou la mbégé. Mais l’élément qui nous concerne ici,
pour produire l’électricité, est l’amidon du manioc.

L’amidon de manioc

Environ 10% de cet amidon est tiré du manioc. C’est un glucide complexe composé d’unités
D-glucose. Il s’agit d’une molécule de réserve pour les végétaux supérieure et un élément
courant de l’alimentation humaine.

• Sa formule : (C6H10O5) n
• Solubilité : 50gl-1 (eau, 90°c)

B. Fabrication d’une pile-manioc

1. Matériel

• Fil électrique

Un fil électrique est le composant électrotechnique servant au transport de l’électricité, afin de


transmettre de l’énergie ou de l’information.

• Lame d’aluminium ou lame de zinc


Aluminium

L’aluminium est un métal malléable, argenté, peu altérable à l’air et peu


dense. C’est le métal le plus abondant de l’écorce terrestre. Sa légèreté, sa
résistance à la corrosion, sa mise en forme variée et sa coloration durable
en font un matériau important et très utilisé dans l’industrie et l’artisanat.

6 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Le zinc

C’est un métal dur d’un blanc bleuâtre, utilisé pour sa bonne résistance à la
corrosion par l’eau.

• Mine de crayon ou graphite


Le graphite est un solide noir mou, conduisant modérément l’électricité. Les atomes de
carbone, reliés à trois de leurs voisins par liaison covalente, forment un réseau hexagonal
bidimensionnel appelé graphène. L’empilement de ces couches constitue le graphite ou la
mine de crayon.

• Eau
L’eau est une substance chimique constituée de molécules H2O. ce composé est très stable
et néanmoins très réactif, et l’eau liquide est aussi un excellent solvant.

• Amidon du manioc
L’amidon est un glucide complexe composé d’unités D-glucose. Il s’agit d’une molécule de
réserve pour les végétaux supérieurs est un élément courant de l’alimentation humaine.

Formule : (C6H10O5)n

7 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Solubilité : 50 gl-1 (eau, 90°C)

• Sel de cuisine
Le sel de table, sel alimentaire ou sel de cuisine, est composé essentiellement de chlorure de
sodium. Il se présente sous différentes formes : gros sel, sel fin.

• Citron
Le citron est un agrume, fruit du citronnier. Il existe sous deux formes : le citron doux, peu ou
pas acide, et le citron acide, le plus commun de nos jours, dont le jus a un pH d’environ 2.5.

• Papier toilette ou papier filtre


C’est un papier poreux capable de transporter des ions contenus dans une solution, et joue
un rôle de séparateur de compartiment anodique et cathodique dans la pile de manioc

8 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

• Pot en plastique
Est un récipient servant à divers usages.

• Charbon de bois ou noire de marmite


Charbon de bois

Le charbon de bois est un combustible obtenu en carbonisant du bois en


atmosphère contrôlée par pyrolyse (en absence d’oxygène).

Noire de marmite

Une marmite recouverte de fumée noir, issu de la combustion du bois

9 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

2. Les étapes d’extraction de l’amidon du manioc

Les étapes d’extraction de l’amidon sont : l’épluchage des tubercules, le lavage des racines,
le râpage, le trempage et le tamisage, la décantation, le séchage au soleil, le tamisage ou
blutage et le conditionnement.

a) L’épluchage
Éplucher le manioc revient à éliminer le cortex (la peau extérieure) et de ne laisser que le
cylindre central. À moins que la main d’œuvre ne soit très chère et difficile à trouver, on
recommande la préparation manuelle. Pour les petites unités artisanales de transformation, il
est avantageux de faire peler les racines au champ avant de les transporter au lieu de
transformation :

• Cela réduit le problème de gestion des résidus. En effet, les épluchures de tubercules
de manioc ne constituent pas un bon aliment pour les animaux. Elles contiennent de
l’eau et des fibres, mais très peu de protéines et d’amidon. Elles renferment aussi
beaucoup plus de toxines que le manioc même. On gagnerait donc à se débarrasser
de ces épluchures le plus tôt et le plus loin possible.
• Toutefois, bien que ces épluchures ne puissent être incorporées à plus de 20% dans
la ration des animaux, le paysan pourra quand même les utiliser à l’état frais et en
petite quantité pour alimenter son bétail.

b) Le lavage
Le lavage des tubercules pelés dans une bassine d’eau potable a pour but de rendre la suite
de l’opération propre. En effet, si les tubercules pelés ne sont pas lavés, la suite des opérations
se déroulera dans la saleté ; ce qui entrainera l’obtention d’un produit de mauvaise qualité.

c) Le râpage
Les tubercules de manioc, pelés et lavés, sont ensuite râpés au moyen d’un appareil appelé
grattoir.

N.B : cette opération est aussi faite au moyen d’une machine à taper. Néanmoins, le produit
obtenu, c'est-à-dire l’amidon, est de moindre qualité comparée à l’amidon extrait à partir du
traitement au grattoir.

d) Trempage et tamisage

10 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

L’objet de cette opération, est de séparer les morceaux de manioc non râpé et les grosses
parties fibreuses qui forment la structure, des autres constituants de la pulpe. Les fractions
sont donc séparées suivant leur taille par lavage à l’eau de la pulpe à l’aide du tamis ou d’une
série de tamis.

e) La décantation ou sédimentation
Une fois qu’on a séparé les grosses particules des fines particules, ces fines particules sont à
nouveau versées dans une grande bassine remplie d’eau, tandis que les grosses particules
sont essorées, puis conditionnées dans un sac pour le processus de fermentation. Elles seront
enlevées après environ trois jours puis séchées au soleil, et seront utilisées comme couscous
de manioc pour l’alimentation humaine ou animale.

La grande bassine renfermant les fines particules et de l’eau est laissée au repos pendant
quelques temps (ce temps varie en fonction de la quantité de produit contenu dans la bassine,
de la taille de la bassine et de la quantité d’eau). L’objectif visé est de laisser au repos jusqu’à
ce que l’eau de surface devienne claire, et que vous soyez capables de séparer cette eau du
lait déposé au fond de la bassine. Retirer délicatement l’eau remontée en surface. Le lait resté
au fond de la bassine contient encore un peu d’eau. Essorer alors ce lait pour en extraire de
l’eau.

f) Séchage au soleil
La pâte obtenue après essorage est séchée au soleil, à l’abri des oiseaux et poules, à l’abri
de la poussière.

Attention : il est recommandé de sécher très rapidement l’amidon encore humide pour
diminuer les risques de fermentation. Plus le taux d’humidité du produit est faible, plus longue
sera la durée de conservation de l’amidon.

g) Tamisage ou blutage
Une fois séché, l’amidon brut obtenu contient des mottes granuleuses constituées d’amidon
et parfois d’impuretés. Pour obtenir un produit fin et de bonne qualité, on doit procéder au
tamisage du produit séché avec un tamis à mailles fines. Le produit ainsi obtenu est donc de
l’amidon prêt pour l’utilisation pour la fabrication de la pile de manioc.

h) Conditionnement
L’amidon de manioc prêt pour la fabrication de la pile de manioc ou pour la commercialisation
et conditionné dans des petits sachets plastiques, dans des bouteilles plastiques.

3. Étapes de fabrication

Pour commencer, prendre du fil électrique et le découper pour obtenir 2 morceaux de fils de
20 cm. Pour qu’ils puissent faire passer l’électricité, il faut dénuder les fils, c’est à dire retirer
le plastique sur les extrémités.

Prendre ensuite une lamelle d’aluminium ou du papier aluminium et l’attacher avec l’extrémité
du fil électrique. Faire de même avec la mine de crayon. Celle-ci doit être liée avec le deuxième
fil électrique.

11 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Pendant ce temps préparer 100ml d’eau bouillante, puis ajouter 50g de la farine de manioc,
jusqu’à obtention d’une pate visqueuse. Ajouter ensuite environ 20g de sel de cuisine.

Mettre la pâte d’amidon cuite dans un pot en plastique en introduisant la lamelle d’aluminium
dans cette pâte. Cela représente la borne négative de la pile manioc.

Écraser environ 100g de charbon de bois, puis ajouter 20ml de jus de citron tout en agitant
pour obtenir une pâte noire. Cette dernière est enroulée avec du papier hygiénique, tout en
plaçant la mine de crayon au milieu de la pâte. Ceci représente la borne positive de la pile
manioc.

La dernière étape consiste à introduire l’enveloppe contenant la pâte noire de charbon de bois
au milieu du pot en plastique contenant la pâte de manioc.

4. Fonctionnement de la pile

Pour allumer une lampe, par exemple, il vous suffit de connecter l’extrémité du fil électrique lié
à la mine de crayon avec la borne positive de l’ampoule, et celle lié à la lamelle d’aluminium
avec la borne négative de l’ampoule.

Une pile de manioc fournit 2 volts par élément, elle est rechargeable après 3 jours d’utilisation,
en renouvelant juste la pâte de manioc.

Appareil de mesure

Permet de mesurer la tension et


l’intensité du courant de la pile manioc.

200g de pâte de manioc fournit 12 volts de courant continu, qui peut être convertit en 220 volts
courant alternatif avec un appareil nommé : convertisseur.

Cette technologie est renouvelable, lorsque la pile manioc s’épuise, il suffit juste de préparer
une nouvelle pâte fraiche, qui remplacera l’ancienne pâte. Automatiquement votre pile va
continuer à fonctionner.

12 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

D’un point de vue investissement, pour la mise en place d’une grosse pile de manioc, il faudrait
prévoir un budget moyen de 10 000 frs CFA soit 16 euros, pour pouvoir alimenter au maximum
7 lampes 12 volts 9 watts, un décodeur CANAL+ plus poste téléviseur DC.

Les estimations ont montré que pour un ménage rural disposant d’un petit champ de manioc,
le cout de production d’électricité sera très rentable. Cette production d’électricité peut
permettre au ménage d’économiser 20 000frs CFA par mois ou plus (achat des combustibles
fossiles, pétrole, bougies, piles électriques contenant des métaux lourds).

J’espère qu’avec toutes ces explications, vous êtes maintenant rassurés que fabriquer une
pile manioc ne demande pas forcément de grands moyens. Avec un tout petit budget, vous
pouvez produire une énergie propre, durable et à moindre cout.

C. Exploitation de la pile manioc et opportunité de création d’entreprise

Mais quel est l’avenir de ces piles manioc sur le marché de pays en développement et
notamment africains. Uniquement alimentées par des substances naturelles comme l’amidon
et le citron, les piles manioc seront-elles capables un jour de remplacer les piles classiques ?

Et si l’électricité prenait désormais sa source dans la nature grâce aux piles manioc, une
source d’énergie alternative et propre.

Les piles classiques contiennent des métaux lourds (nickel, cadmium, mercure, plomb, fer,
zinc ou lithium) dont certains sont précieux et souvent toxiques et écotoxiques (nocifs pour
l’environnement). La pile-bio, elle, a un avantage sur le marché, car aucune pile
commercialisée n’est biodégradable.

Quelles sont alors ces conditions favorables à la création d’une activité rentable de production
d’électricité ?

• Disposer d’un champ de tubercule de manioc, il est important que le champ


appartienne au bénéficiaire ;
• Disposer d’une bonne qualité d’eau de PH neutre
• Fabriquer une cuve en terre cuite, cela vous servira de contenant des consommables ;
• Disposer des ressources financières pour prendre en charge le coût de
l’investissement et l’entretient du dispositif.
Cependant, cela ne demande pas d’avoir un niveau d’étude élevé. Se faire accompagner
d’amis, collègues de travail en la matière pour la réalisation du projet depuis sa phase de
montage jusqu’à sa mise en œuvre, peut être un atout.

Nous voici au terme de cette première étude de cas. Elle a été articulée autour de trois points
essentiels : la définition de la pile manioc et son principe de fonctionnement, sa fabrication et
son mode d’exploitation.

Il est à retenir que la pile manioc convertie l’énergie chimique de ces consommables en
énergie électrique.

Remarque : lorsque l’un des réactifs a été entièrement consommé la transformation chimique
ne peut plus se faire et la pile ne peut plus produire d’énergie électrique.

13 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Dès maintenant, je vous encourage vivement à vous engager pour la promotion de cette
solution énergétique verte. Vous verrez qu’il y a certainement des avantages à en tirer à
moindre coût

14 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Séquence 3 : Biotechnologies de production d’énergie – la plante pile,


électricité gratuite grâce aux plantes
Nous traitons dans cette troisième séquence de la production d’énergie par les plantes. La
séquence est structurée en trois parties. La première décrit la plante et son principe de
fonctionnement, la deuxième aborde le processus de fabrication et la troisième se focalise sur
les modes d’exploitation d’une plante pile pour assurer sa durabilité, en toute sécurité. Dans
cette dernière partie, nous aborderons également les démarches pouvant soutenir le
démarrage d’une activité lucrative de production d’énergie électrique.

Une étude de cas vient ensuite compléter cette séquence.

A. La plante pile : définition et principe de fonctionnement

Qu’est-ce qu’une plante pile ?

Définition : La plante pile est une pile fonctionnant à partir de la photosynthèse des plantes.

La photosynthèse est le processus par lequel les plantes convertissent l’énergie solaire en
énergie chimique. En présence de lumière visible, le dioxyde de carbone et de l’eau sont
transformés en glucose « sucre » et en dioxygène dans une série complexe de réaction
chimique.

Le dispositif de la plante pile, implanté au sol, convertit l’énergie solaire et chimique en énergie
électrique. Cette plante pile, présentée par le chimiste congolais « Vital Vitium » est composé
de deux électrodes modifiées avec du Vir5.

Le Vir5, ou Vitium Revenge Vital, a pour rôle de capter des électrons cédés par la plante, il est
toujours fixé à la cathode (électrode positive de la plante pile). C’est une poudre blanche
tendre obtenue en faisant réagir 100 ml de jus de citron avec 30 grammes de craie (le
carbonate de calcium). Portez à ébullition jusqu’à obtention d’une pâte blanche, dans un
récipient en verre (pyrex) ou en inox.

Principe de fonctionnement

15 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Le principe de cette technologie est simple, la pile plante se nourrit de 70% des matières
organiques produits par la photosynthèse que la plante n’utilise pas, excrétée par ses racines.

Au cours de ce processus, des électrons sont libérés ainsi, en plaçant une anode près des
racines ainsi qu’une cathode enfoncée dans le sol, il devient possible de produire de
l’électricité.

Une superficie recouverte de plantes de 100m 2 couvrirait ainsi la consommation annuelle d’un
foyer !

B. Procédé de mise en marche d’une plante pile

La technologie s’appuie sur la photosynthèse, grâce à laquelle la plante produit notamment de


la matière organique. L’excédent est rejeté dans le sol via les racines, autour desquelles vivent
des micro-organismes qui s’en nourrissent et libèrent des électrons.

En plaçant une anode (borne négative) en lame de zinc près des racines ainsi qu’une cathode
(borne positive) en graphite ou mine de crayon toujours imbibé avec du Vir5 à 5cm des racines,
il est possible de produire de l’électricité, et ce, sans affecter la croissance de la plante.

16 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Le principal avantage de ce dispositif, par rapport à d’autres énergies renouvelables qui, à


l’instar du solaire, produisent de manière intermittente, c’est qu’il fonctionne 24h/24 et en toute
saison. Plusieurs applications peuvent être tirées de cette technologie. Un terrain avec des
plantes ou arbre de 100 m2 pourrait ainsi couvrir les besoins énergétiques d’un foyer dont la
consommation moyenne annuelle avoisine les 3 000 KWh.

C. La plante pile et opportunité de création d’entreprise

Cette technologie permet de convertir l’énergie chimique issue de la photosynthèse en énergie


électrique.

L’atout principal de cette technologie, sa pérennité, la différencie des autres énergies


renouvelables. En effet, la productivité de l’éolien et du solaire repose sur les saisons ; sans
vent ou sans soleil, elle est fortement réduite.

Ici, avec les plantes, les interactions sont en continu, peu importe les conditions
météorologiques, assurant une pérennité jusque-là jamais vue. Avec une technologie plus
durable et plus respectueuse de l’environnement, sans affecter la croissance de la plante, la
bioélectricité par pile plante réussit là où la biomasse, pour l’instant, semble plus en difficulté.

Quelles sont alors ces conditions favorables à la création d’une activité rentable à partir de la
plante pile ?

La technologie pourra un jour être utilisée pour produire de l’électricité, elle pourra en même
temps apporter des petites activités rentables, tels que recharger les téléphones avec les
plantes. Cette technologie ne contamine pas la récolte, le dispositif peut être enterré au sein
de zones humides exploitées par l’agriculture sans en gêner l’utilisation, par exemple dans

17 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

des rizières, ou encore en milieu marécageux. Détail intéressant, la plante pile fonctionnerait
avec une grande variété de plantes. Elle se révèle donc non polluante, discrète et durable.

L’observatoire des inégalités avait déclaré en 2018 que ces plantes pourraient transformer le
quotidien des 15 % de la population mondiale privée d’électricité. Cependant, il faut noter qu’il
est vivement recommandé de se faire accompagner d’un expert en biochimiste en la matière
pour la réalisation du projet depuis les pépinières de plantes jusqu’à son évolution.

D. Étude de cas théorique

Le système de la plante pile permettrait d’alimenter en courant continu 12V DC simultanément


5 ampoules LED 5W, une télévision, un frigo et un ventilateur

Équipements des ménages :


Lampe LED 12V DC 3W et 5W

18 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Télévision 12V DC 32’’

Un réfrigérateur 12V DC

Un ventilateur 12V DC avec batterie intégrée

19 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Estimation du coût du projet pour un ménage

Qté Désignation Prix U. P. Total


01 Régulateur de charge 10 000 10 000
10m Fil électrique 350 3 500
03 Interrupteurs 500 1 500
02 Prises 500 1 000
05 Ampoules 500 2 500
06 Électrodes de zinc 500 3 000
06 Électrodes de graphite 300 1 800
1kg Vir5 (citrons + craies) 2 500 2 500
06 Pots en plastique 500 3 000
06 Plantes (tout type de 500 3 000
plante)
TOTAL Général 31 800 F CFA

NB : Le régulateur utilisé dans le système plante pile

20 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable


Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Biotechnologies
blanches : production d’énergie

Conclusion
Ce module a été articulé autour de trois points essentiels : la définition et le potentiel des
biotechnologies blanches, et plusieurs exemples de mise en évidence pratique et leurs modes
d’exploitation.

On peut espérer que certains, comme la plante-pile, feront partie de l’avenir. Que ce soit grâce
aux bactéries ou au glucose (sucre) produit par la photosynthèse des plantes, de nombreux
éléments permettent de produire un courant électrique, mais certains sont plus exploitable que
d’autre. La plante pile est toujours encore en cours d’expérimentation, mais on cherche à la
rendre plus puissante tout en étant plus petite.

Ces biotechnologies énergétiques sont prometteuses et nous commençons à comprendre leur


fonctionnement. Elles pourraient se révéler très efficace dans des milieux où le nombre des
végétaux est quasiment infini. Produire de l’énergie de façon 100% naturelle et sans polluer
est aujourd’hui un objectif primordial à atteindre en raison des défis auxquels notre monde fait
face actuellement.

Le marché de la biotechnologie est une nouvelle manne financière pour les entrepreneurs.
Elle pourrait être exploitée dans des domaines d’activité très lucratifs comme l’agriculture, le
recyclage et l’industrie, ou comme nous l’avons vu, l’énergie.

Outre son avenir économique radieux, le domaine de la biotechnologie constitue un atout


considérable pour le bien-être de l’humanité. Ce sera la clé de plusieurs problèmes que
rencontrent nos sociétés. L’entreprenariat verte est ainsi un atout pour le développement
durable, car il soutient la croissance et le développement économique via des innovations
respectueuses de l’environnement.

C’est un secteur en pleine expansion, toujours ouvert à de nouvelles idées ou nouvelles


technologies. Il ne tient qu’à vous de vous y investir et d’y faire de nouvelles découvertes. Je
compte ardemment sur votre ingéniosité pour faire essaimer des entreprises dont le cœur de
métier est la biotechnologie énergétique.

21 ©Institut de la Francophonie pour le développement durable

Vous aimerez peut-être aussi