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Dans cette première étude de cas, nous allons

prendre l'exemple d'une petite ville au Népal. Le cas de Nala au Népal est un
exemple de
l'approche de planification CLUES et de son implémentation subséquente,
conduite entre 2009 et 2012. Nous découvrirons la séquence d'étapes de
planification, les résultats principaux et les coûts
liés à la réalisation du plan d'action. L'étude de cas de Nala souligne
les avantages considérables de l'implication des communautés
dès le début du processus et les économies pouvant découler
d'un tel engagement communautaire. L'étude de cas de Nala au Népal est une étude de
cas typique
pour une petite ville d'Asie. Nala est une petite ville
proche de Katmandou avec une population d'environ
2'300 habitants et 390 ménages, abritant en
moyenne 5.8 individus. Pourquoi avoir choisi Nala ? Car il y avait une forte
demande de la part de la communauté d'améliorer les conditions d'assainissement
dans la région, et deuxièmement, à cause de la forte densité
d'habitations présente à Nala qui permettait d'évaluer les prestations de services
au-delà des solutions
individuelles in situ, et de tester des solutions d'assainissement
connectées aux égouts, comme celle-ci: la construction d'un réseau d'égouts
simplifié. Quelques données socioéconomiques
à propos de Nala : Nala n'est pas très pauvre, mais une minorité Dalit importante,
environ 10% de la population, vit en dessous ou juste
au niveau du seuil de pauvreté. Le niveau de santé et d'hygiène est
partiellement médiocre, avec 66 ménages dans Nala
n'ayant pas accès à des toilettes, mais qui s'adonnaient à la défécation
en plein air en périphérie de la petite ville. La principale activité économique
de Nala est l'agriculture. On y trouve de nombreuses cultures de pommes de
terre pour l'ensemble du pays, car Nala est positionnée
à proximité de la vallée de Katmandou, à moins d'une heure de route
de Katmandou, la capitale du pays. L'état des infrastructures
étaient très mauvais. La majorité de la population avaient
des toilettes à chasse manuelle connectées à des fosses d'aisance,
mais qui nécessitaient une vidange fréquente à cause de leur mauvais état. Les eaux
pluviales et les eaux grises
de la ville étaient aussi problématiques, car elles étaient déversées dans des
conduites temporaires
et causaient souvent des inondations. L'approvisionnement en eau de Nala
provenait de robinets publics comme celui figurant sur la gauche, ou de robinets
privés à
l'intérieur des ménages. Tant les robinets privés que publics subissaient une
importante contamination microbienne des sources, causée par les mauvaise
conditions d'assainissement au sein de Nala. Concernant les déchets solides: les
habitations pratiquaient traditionellement le compostage, combinant les déchets de
cuisine
et les déchets d'origine animale. Passons maintenant en revue les étapes
de planification suivies lors de la planification CLUES à
Nala, et voyons comment ces six étapes ont mené à l'implémentation choisie. Tout
commença avec la première étape: l'enclenchement
du processus et la création de la demande, en avril 2009. Une série de
séminaires, rassemblant les gens de la communauté, pour les introduire à l'approche
de planification CLUES et au projet d'amélioration de l'assainissement proposé,
ainsi qu'aux services d'assainissement
pour la communauté de Nala. Ce premier contact comprenait également la
responsabilisation des utilisateurs et la mise en place de plusieurs événements
promotionnels clés, tel que la foire de l'assainissement
montrée ici, où les gens purent s'informer sur les solutions, les différentes
technologies, et les outils visant à améliorer le niveau des ménages, soit leur
propre système d'assainissement et d'approvisionnement
en eau. L'exposition pour l'assainissement montrée ici
fut tenue durant un jour de novembre 2009 et rassembla des ONG actives sur
l'ensemble du territoire népalais qui présentèrent certaines de leurs
solutions, implémentées dans d'autres villes du pays. La deuxième étape fut le
lancement
du processus de planification. Ceci comprenait une cartographie des
ménages, une enquête socioéconomique, et une évaluation de toutes les
parties prenantes à Nala. Lors de la troisième étape, une évaluation
détaillée de la situation actuelle fut menée. Ceci comprenait un séminaire entre
experts et
l'évaluation des préférences des utilisateurs, réalisée au travers de groupes de
discussion. L'important était que
l'évaluation détaillée et les informations relevées
lors de la période d'évaluation respectent bien les besoins et désirs de la
communauté. Voici un exemple sur la droite: Les informations relatives à la qualité
de l'eau des
différents robinets publics à Nala sont ici présentées à la population. De plus,
des visites d'exposition furent menées par le comité de Nala. Il s'agissait
d'apprendre des autres, de voir comment d'autres avaient résolu leurs
problèmes d'assainissement, mais aussi de confronter
le comité d'utilisateurs de Nala à différentes options de gestion et de choix
technologiques faits dans des conditions similaires, ailleurs au Népal. La
quatrième étape comprenait la priorisation
des problèmes de la communauté, et leur validation. Les facteurs pris en
considération furent
la faisabilité technique des solutions et l'acceptation socioculturelle, mais aussi
la garantie que les solutions qui seraient proposées
lors de la cinquième étape répondent réellement aux attentes
des gens et des utilisateurs. Lors de la cinquième étape, les
options de service furent identifiées. Ceci comprenait l'élaboration d'un plan
d'action pour
la mise en place d'un réseau d'égouts hors site, figurant en brun sur la carte de
droite, ou un système d'assainissement sur site, pour des toilettes VIP. Les deux
zones furent sélectionnées
selon les conditions physiques de l'endroit. Les zones vertes sont des
zones ne pouvant pas être facilement connectées
à un réseau d'égouts. À suivre, voyons les trois options discutées à la fois avec
des experts et avec
la communauté. La première option est entièrement sur site: un choix de toilettes à
double fosse ventilée améliorée VIP comprenant des toilettes
à chasse manuelle connectées à une double fosse, puis un transport et un traitement
hors site. La deuxième solution comprenait des
toilettes sèches à séparation d'urine. Les toilettes sèches à séparation
d'urine sont plutôt connues au Népal et ont été testées sur d'autres sites, et
comprennent bien-sûr un traitement
in situ séparant l'urine des fèces. Tous deux peuvent être utilisés en
zones agricoles, en dehors de la ville. La troisième option et la plus complexe
se compose d'égouts simplifiés, connectés à un centre de traitement des
eaux usées décentralisé DEWATS. Ceci fur d'ailleurs l'option
choisie par la communauté: connecter des toilettes à chasse manuelle
existantes à un système de collecte, puis de transport, à
travers un réseau d'égouts simplifié, suivi d'un traitement par DEWATS,
puis la valorisation ou le déversement de l'effluent dans des plans d'eau naturels.
Chacune de ces trois options
fut discutée lors du "Plan d'amélioration de l'assainissement
environnemental de Nala", figurant ici. Le plan d'action fut lui élaboré
et rédigé par une ONG locale, CIUD, qui mit aussi en place la gestion
des eaux noires et désigna la santé et l'hygiène comme première étape pour
l'amélioration
de l'assainissement urbain de Nala. Découvrons quelques résultats de CLUES
implémentés jusque là. Nala construisit un nouveau
système d'infrastructures hors site. Il s'agit de la première petite ville au Népal
dotée d'un réseau d'égouts simplifié desservant toute la ville, à l'exception des
quelques ménages
mentionnés auparavant. 352 ménages sont connectés au système, et chaque ménage paye
une taxe
d'utilisation, ce qui génère 1'300$, collectés annuellement. Avec cet argent, une
gardien fut employé. Celui-ci assure l'entretien quotidien
du système ainsi que de la station de traitement. Les arrangements de partage des
coûts
pour les coûts d'investissement furent réglés par les autorités locales,
UN-Habitat, Water Aid et l'Eawag. La plupart des coûts d'investissement furent
fournis par des donateurs externes, tels que UN-Habitat ou Water Aid. La communauté
de Nala apporta néanmoins une contribution
significative, contribuant à environ
36% des coûts d'investissement pour le réseau d'égouts et la station de
traitement décentralisé des eaux usées. Tous les ménages connectés
au système d'égouts doivent dès lors payer une taxe de
connexion au réseau s'élevant à 80$ mais purent faire une demande de prêt
de micro-financement avec un taux d'intérêts annuels de 6%. En 2014, tous les prêts
avaient été remboursés. Une attention particulière fut prêtée à l'exploitation et
l'entretien des installations, et lors de la période de construction, un séminaire
relatifs au sujet futmené et regroupa
le comité des utilisateurs de Nala sur l'eau et l'assainissement. Depuis 2013, un
opérateur a
été employé à temps plein. Il s'assure que les services
d'assainissement fonctionnent bien et est à même de résoudre n'importe quel
problème relatif aux opérations quotidiennes à la fois du réseau d'égouts
simplilfié
et de la station de traitement. Après plus d'une année de mise en service, le
réseau simpfifié ne
fut bloqué qu'une seule fois, à cause de travaux de constructions
lors du rattachement d'un nouveau ménage. Les infrastructures mises
en place à Nala comprennent une station de traitement décentralisé
des eaux usées à la pointe de la technologie, des réservoirs de
décantation de 36 mètres cubes, deux réacteurs RAC d'un
volume de 105 mètres cubes, figurant à gauche en arrière-plan, et deux filtres
plantés horizontaux d'une surface de 210 mètres carrés. Cette photo a été prise
durant la phase de construction, raison pour laquelle les
filtres plantés n'y figurent pas encore. La surface totale de la station
est de 350 mètres carrés. La capacité de traitement globale
est de 32 mètres cubes par jour. Les dispositions de gestion furent
un facteur clé au succès de la planification de Nala. Trois acteurs clés y sont
impliqués : le princial est le comité WatSan des utilisateurs
(pour l'eau et l'assainissement), entité légalement imatriculée qui agit en tant
qu'opérateur local et s'assure de l'exploitation et
de l'entretien du système sur le long terme. Le comité des utilisateurs collecte
également les taxes annuelles d'entretien de chaque ménage. Deuxièmement,
l'autorité locale formelle
appelée "Village Development Commitee", ou VDC au Népal. Ils s'occupèrent de
l'acquisition du terrain
pour la station de traitement décentralisé des eaux usées. Finalement, l'ONG de
soutien CIUD fournit expertise et
coordination sur le terrain, et assura le bon déroulement de la planification et de
l'implémentation du projet. Jetons un oeil aux coûts d'investissement et aux coûts
opérationnels du projet de Nala. Du côté des CapEx, les coûts liés à
la planification, à la station de traitement, au réseau d'égouts simplifié,
ainsi que les importants frais liés à l'achat du terrain, s'élèvent à 31'000 $. Au
total, ces coûts représentent
un coût d'investissement par personne de 75$, à la fois pour le réseau d'égouts
et pour la station de traitement, ce qui est plutôt un bon ratio pour le
système complet d'une petite ville. Il est bon de relever l'importante contribution
de la part des utilisateurs, qui représente 37% de la totalité
des coûts mentionnés ci-dessus. Ces contributions ont été apportées
en nature, en cash, ou par des contributions en terme de travail. Les coûts
opérationnels estimés
s'élèvent à environ 1'000$ par année bien que ce chiffre ne corresponde qu'aux
coûts après une année de mise en service. En ce qui concerne les délais, la
planification dura 14 mois entre 2009 et 2010, et l'implémentation, 12 mois entre
2001 et 2012. Quelques conclusions et leçons tirées de
l'étude de cas CLUES à Nala : La présence d'un leadership communautaire solide,
prenant source dans la communauté même
et pouvant faire avancer le processus, représente un net avantage. Deuxièmement,
les contributions monétaires
et de travail de la communauté contribuèrent à réduire considérablement
les coûts des infrastructures et des services
mis en place. Troisièmement, d'importantes améliorations furent
apportées au système, à commencer par le système de gestion des eaux noires mis en
place à Nala, et les efforts de promotion de l'hygiène. Quatrièmement, le choix
informé fait
par les acteurs clés à Nala, assurant l'autonomisation et l'appropriation des
nouveaux services et infrastructures, sont garantis sur le long terme. Nous venons
de voir la première étude de cas de cette quatrième semaine consacrée à différentes
études de cas de planification
et d'implémentation d'assainissement urbain. Nous avons eu un aperçu de l'approche
CLUES, suivie entre 2009 et 2012 à Nala, au Népal.

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