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Bienvenue à ce nouveau chapitre concernant les modèles de système et de conception.

Dans le module précédent, nous avons principalement étudié les systèmes à fosse
sèche. Dans ce module, nous allons examiner des systèmes basés sur un
approvisionnement en eau mais installés au niveau des ménages, soit décentralisés.
Ce système est appelé "Système avec chasse manuelle sans production de boue". Le
terme est un peu long, mais il décrit très clairement ce qu'il se passe au sein du
système. Premièrement, ce système est basé sur une toilette à chasse manuelle.
Contrairement aux systèmes précédents, le choix quant à l'interface utilisateur est
imposé, car bien que les toilettes à chasse manuelle demandent un approvisionnement
en eau, elles n'en requiert que de faibles quantités. Un excès d'eau inonderait la
double fosse. Notez maintenant qu'il n'y a qu'une seule option concernant la
technologie de collecte et de stockage. Pour éviter que trop d'eau ne pénètre dans
les fosses, les eaux grises sont détournées du système. Néanmoins, de petites
quantités d'eau peuvent être tolérées. Comme les fosses sont utlisées en
alternance, les eaux noires se décomposent au fil du temps en une matière humique
épaisse et relativement stable. Contrairement aux boues de vidange s'accumulant
dans les fosses uniques, les matériaux contenus dans les doubles fosses ne peuvent
pas être pompés et doivent donc être vidangés manuellement, généralement à l'aide
d'une pelle. Pour les technologies de transport, ici encore, une seule option
s'offre à nous. Dans la fosse, le matériau passe par un processus de dégradation.
Ainsi, il ne nécessite pas de traitement supplémentaire et aucun choix de
technologie de traitement n'est donc à faire. Selon les besoins locaux, le matériau
peut être utilisé ou mis en décharge. La production de biogaz peut être préconisée
à des fins d'utilisation pour la cuisine ou l'éclairage. Ce système, tout comme les
précédents, ne doit être implémenté que si un besoin spécifique d'utilisation des
produits finaux existe. Il faut néanmoins s'assurer que les technologies adéquates
sont sélectionnées et organisées préalablement. Dans ce modèle, plusieurs choix
d'interface utilisateur s'offrent à nous: des toilettes à chasse manuelle, recevant
les excréments et l'eau de chasse, ou des toilettes à séparation d'urine, s'il
existe une volonté de conserver l'urine pour l'appliquer comme fertilisant liquide.
Si tel est le cas, les urines doivent être stockées et transportées séparément.
Bien sûr, elles peuvent être directement dirigées dans un puit d'infiltration, bien
qu'il n'y ait aucune raison de le faire. C'est pourquoi un trait fin allant de
l'urine au puit d'infiltration marque cette option. Les eaux noires et les eaux
brunes engendrées au sein du système doivent être mélangées à de la matière
organique dans le réacteur à biogaz. La production de biogaz est possible sans la
présence de matières organiques, mais si celles-ci sont disponibles, leur ajout est
vivement conseillé. Les quantités de biobaz produites par le réacteur sont
relativement constantes. Celles-ci ne doivent néanmoins pas s'accumuler dans le
réservoir car des pressions trop élevées pourraient conduire à la fissuration ou
l'explosion du réservoir. Il est également important de noter que des boues de
vidange sont produites dans le réacteur. Selon la conception du réacteur, les boues
sont expulsées hors de celui-ci par la pression du gaz. Dans le cas contraire, le
réacteur doit être vidangé périodiquement pour assurer son bon fonctionnement et
permettre au gaz d'y être produit. Remarquez que les eaux grises sont à nouveau
traitées séparément et suivent une chaîne de traitement parallèle. Ceci évite une
dilution trop importante du mélange contenu dans le réacteur à biogaz. Si une
quantité considérable de matière organique ou de déchets d'origine animale est
ajoutée au réacteur, les eaux grises peuvent s'avérer utiles. Le dernier modèle de
système de cette section concernant les systèmes à eau principalement
décentralisés, est appelé: "Système avec traitement des eaux noires et
infiltration". Comme ce terme le laisse deviner, l'élément clé est ici
"l'infiltration". Une interface utilisateur basée sur l'apport d'eau génère des
eaux noires, qui sont collectées par une technologie de stockage in situ, comme par
exemple la fosse septique figurant ici, qui produit à son tour de l'effluent ainsi
que des boues de vidange. Les boues de vidange, comme nous l'avons vu, requièrent
un certain nombre de technologies consécutives et parfois parallèles pour assurer
leur transport, traitement, et utilisation. Ici toutefois, l'effluent va simplement
s'infiltrer dans le sol par l'intermédiaire d'un puit ou d'un lit d'infiltration.
Ces deux technologies exigent néanmoins des conditions de sol et d'eaux
souterraines appropriées, ainsi que l'accès à un espace suffisamment grand. Ce
système n'est pas approprié pour les zones urbaines trop denses, comme celle-ci,
mais plutôt pour des zones rurales ou péri-urbaines, où la distance entre les
domiciles empêchent son rattachement à tout type d'égout, mais où des quantités
d'eau suffisantes sont disponibles pour assurer le bon fonctionnement d'une fosse
septique ou d'un RAC. Pour résumé, les systèmes à eau peuvent être installés au
sein des maisons et n'impliquent pas forcément le transport de ces eaux. Grâce à
l'infiltration, le transport hors site des produits peut être éviter. Pour cette
raison cependant, les eaux grises doivent être gérées avec précaution, de sorte à
ce qu'elles ne surchargent pas les technologies choisies. L'utilisation des
produits finaux est toujours possible dans le cas de technologies à eau, mais comme
toujours, elle requiert une planification rigoureuse. Dans le prochain module, je
présenterai le dernier chapitre relatif aux modèles de système.

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