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PLAN DU COURS DE GENIE DES PROCEDES DE TRAITEMENT II

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1 – Généralités
1.2 -- La règlementation
1.3 -- La mise en conformité
1.4 -- Collecter les eaux usées
1.5 -- Epurer les eaux usées
1.6 --Valoriser le traitement
1.7 -- Conclusion

CHAPITRE 2 : ASSAINISSEMENT COLLECTIF


CHAPITRE 3 : ASSAINISSEMENT AUTONOME
CHAPITRE 4 : ASSAINISSEMENT SEMI COLLECTIF
Autres Stations d’épurations
- Lombri-station
Principe :
Les vers utilisés (Eseina andrei) photophobes font leur travail à l’intérieur
du substrat organique dégradant entièrement les effluents. Les galeries
qu’ils creusent dans le substrat assurent l’oxygénation indispensable aux
bactéries épuratrices qui prennent le relais.
CHAPITRE 2 : ASSAINISSEMENT COLLECTIF
A. Les eaux usées
A.1. Définition des eaux usées
Eaux produites par une activité humaine ou industrielle
On distingue :
• les eaux résiduaires urbaines : eaux vannes
• les eaux résiduaires industrielles
B. Le traitement des Eaux usées
On distingue 2 types de traitement :
• Les traitements biologiques
• Les traitements physico-chimiques
B.1. Les traitements biologiques
On utilise la propriété qu’ont les bactéries de consommer, pour leur
métabolisme, la pollution organique dissoute dans l ’eau. Pour assurer
cette épuration biologique, les bactéries nécessitent :
• un support
• de l’Oxygène
• le contact avec la matière organique
.
Le principe de fonctionnement d’une station d’épuration par boue activée à recirculation est repris dans le schéma ci-
dessous.
a) LE DEGRILLAGE
Le système de dégrillage se définit par la taille des mailles ou l’espace entre 2 barreaux. Il peut être
mécanisé afin d’évacuer périodiquement les objets retenus au niveau de la grille, afin d’éviter une
obstruction de l’alimentation de la station ou rester manuel dans le cas de petites installations.
1.3 Système d’aération
Cv
• A partir du temps de séjour de 24 h
VBA = Volume total journalier entrant
Exemple :
Charge hydraulique entrante :
- nb EqH : 2 000
- Eaux parasites 20 %
Volume journalier : 360 à 480 m3/j
DBO/5 à traiter : 120 kg/j ; Cv = 0 ,3
CHAPITRE 3 : ASSAINISSEMENT AUTONOME
3.1- Définitions
L’assainissement autonome est l’ensemble de collecte, d’évacuation et d’élimination des excrétas et eaux usées
d’une habitation.
Selon l’OMS (1987a), l’assainissement est l’ensemble des moyens de collecte et d’évacuation hygiénique des
excrétas et des déchets liquides de la communauté pour protéger la santé des individus et de cette communauté.
L’assainissement individuelle peut également être définie comme le traitement sur place et hygiénique
des excrétas et eaux vannes des individus et collectivités.
L’assainissement non collectif est une installation individuelle permettant le traitement des eaux domestiques
pour les habitations isolées non desservies par un réseau de collecte des eaux usées.
3.2- Objectifs
L'assainissement a pour objectif de protéger la santé des individus et de sauvegarder la qualité du milieu naturel,
grâce à une épuration des eaux usées avant rejet (Guide SPANC).
L’assainissement non collectif vise donc à prévenir plusieurs types de risques, qu’ils soient sanitaires ou
environnementaux.

3.3- Facteurs limitant l’assainissement autonome


La mise en place des mesures d’hygiène et d’un système d’assainissement autonome est l’un des moyens de
lutter ou d’éradiquer les maladies liées aux excrétas. Plusieurs facteurs limitent l’amélioration des conditions de
vie des populations à travers cet assainissement autonome :
Facteurs socio-culturels : l’implication des populations aux projets d’assainissement, les croyances et pratiques
culturels, la défécation et l’hygiène est un sujet tabou qui se dit pas en public, la défécation est une pratique
intime, surtout pour les femmes, l’élimination des fèces appartient à la classe inférieure, le mode de nettoyage
anal utilisé
Facteurs économiques : le revenu insuffisant des ménages qui ne leur permet pas d’accéder à des ouvrages
hygiéniques, Manque d’éducation en matière d’hygiène et de personne qualifiée sont également des contraintes.
Néanmoins plusieurs technologies de construction de latrine ont vu le jour dans les pays en voie de développement.

3.4- Notion de latrines et toilettes


Définitions
Les toilettes ou cabinets (cabinet d'aisance) sont un endroit aménagé pour permettre à un individu de s'y
soulager de ses déjections corporelles (uriner ou déféquer).
Le WC ou siège d'aisance, permet soit de s'asseoir, soit de s'accroupir pour recevoir et évacuer les déjections.
Les déjections peuvent être ensuite évacuées avec de l'eau vers les fosses, fosses septiques ou les égouts.
Les latrines désignent les toilettes les moins avancées, situées à l'extérieur de la maison. La distinction entre «
toilettes » et « latrines » n'est pas toujours très claire. Les principaux ouvrages constituant l’assainissement
autonome sont les latrines et les fosses septiques. Les formes actuelles des toilettes varient énormément selon les
cultures. Ils existent une diversité des toilettes : les latrines simples, les latrines ventilées, les toilettes à compost
et autres toilettes écologiques, les urinoirs, les toilettes à la turque, etc.
La « latrinisation » est parfois employé pour désigner un programme incluant le développement des latrines.
Objectifs
Les latrines sont le mode d'assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Le but d'une latrine est à la fois
d'assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l'environnement.
Fonction d’une latrine
Une latrine a deux fonctions principales :
assurer la santé de ses utilisateurs en permettant l'évacuation des excréments de manière
hygiénique ;
assurer la protection de l'environnement en contenant les germes pathogènes excrétés. Une latrine mal
entretenue a des conséquences sur la santé publique, l'infrastructure urbaine et la dignité humaine. Une latrine
permet de bénéficier d'intimité, de conserver une certaine dignité, et est un signe de prestige. De même, disposer
d'un type de latrine « améliorée » ou d'une toilette peut aussi donner un certain statut social.
Éléments constitutifs d'une latrine
Une latrine est composée de plusieurs éléments :
• Une fosse, dans le cas d'une latrine sèche, ou un système d'évacuation des excréta ; la fosse peut être renforcée
ou non, en béton ou en maçonnerie.
• Une dalle, en béton ou en bois, percée d'un trou et éventuellement recouverte d'un siège. Quand les personnes
s'accroupissent, des emplacements sont prévus pour poser les pieds et ne pas les salir.
• Une superstructure, qui dans sa forme la plus simple est constituée de branchages et de bâches, mais peut aussi
prendre l'allure d'une maisonnette en bois ou en briques. La superstructure est recouverte d'un toit et peut
comprendre divers éléments tels qu'une porte, un conduit de ventilation menant à la fosse, parfois une arrivée
d'eau à l'extérieur. Une latrine peut posséder des éléments supplémentaires selon son type : siphon hydraulique,
parfois une chasse d'eau quand c'est possible, un emplacement de douche contigu, ainsi que les systèmes
d'évacuation des excréta.
Les différents types de latrine
Les latrines peuvent être globalement classées selon trois critères :
• D'une part, si le dépôt des excréta se fait sur place ou si les excréta sont évacués ;
• D'autre part, si la fosse est sèche ou humide, donc s'il y a ajout d'eau aux excréta ou non.
• Ou encore si elles sont intégrées au bâtiment ou non

3.5 La latrine traditionnelle à fosse sèche


Description
Ce type de latrine est très utilisé dans les pays en voie de développement, en ville comme en campagne. Elle est
la forme la plus rudimentaire des latrines, constituée d’une simple fosse, et fermé autour. Les excréments
tombent directement dans la fosse par un simple trou. Les matériaux de nettoyage anal utilisés sont l’eau, le
papier, carton ou tiges. La ventilation est assurée par des trous en boite à lettre sur un côté du mur.
La fosse à une profondeur de 3-5m, couvert de tronc d’arbres et de terre pour les modèles simples, ou soit d’une
dalle, soit de bois, soit de planches sur lequel est perforé un trou de 80 à 90 cm de diamètre pour les modèles
améliorés. Un abri assurant l’intimité de l’usager en parpaing, planche, paille, tôle ou banco est réalisé tout
autour. Le choix de l’installation dépendra du revenu et des habitudes de l’usager.
Fonctionnement
Deux processus réduisent l’accumulation des boues dans la fosse: la lixiviation et la dégradation des matières
organiques par l’action des microorganismes. L'urine et l'eau de nettoyage anal s’infiltrent dans le sol par le fond
de la fosse et du mur. Le taux d’accumulation moyen des boues varie de 60 à 90 litres par personne /an si des
matériaux de nettoyage tels que des feuilles, des journaux, et du papier de toilette sont utilisés. Pour une bonne
profondeur, la durée de vie d’une fosse peut aller jusqu'à 20 ans sans être vidées. Il est recommandé de réaliser
une fosse à une distance de 30m d’une source d'eau pour limiter l'exposition à la contamination biologique.
Les latrines traditionnelles sont appropriées pour les zones rurales, urbaines ou denses ou il est difficile de
vidanger, des zones ou l'eau est rare et là où le niveau de la nappe souterraine est bas. Elles ne sont pas
appropriées aux sols rocheux ou compacts (difficiles à creuser) ou pour les zones fréquemment inondées.

Latrines traditionnelle et santé des populations


L’usage des latrines traditionnelles réduit la défécation en plein air et permet de limiter les infections des
maladies liées aux excréta, pour peu qu'un entretien régulier soit effectué; cependant, elle pose toujours des
problèmes environnementaux et sanitaires :
• pollution des eaux souterraines par le lixiviat ;
• présence des mouches et d’odeurs ;
• prolifération d'insectes par la présence d’eau stagnée ;
• possibilité d’éboulement/débordement de la fosse pendant les inondations.
Les latrines traditionnelles devraient être construites à une distance appropriée des maisons pour
minimiser les nuisances des mouches et des odeurs pour assurer une convenance et un transport sûr.
Entretien
La latrine traditionnelle ne nécessite pas un entretien particulier au quotidien. Il suffira juste de garder le sol
autour de la latrine propre, et de veiller à la fermeture du trou par un couvercle lorsque la fosse n’est pas utilisée.
Quand la fosse est pleine, elle peut être vidangée et réutilisée ou couverte de feuilles et de sol et la mettre hors
service. Un petit arbre peut être planté dessus pour indiquer la présence d’une fosse. Cette deuxième technique
permet d'éviter des vidanges coûteuses, tout en contenant des excréta, et reboisant une zone.
La vidange d’une latrine à simple fosse contenant des excréments pose des problèmes à cause des
germes pathogènes présents dans le dépôt des boues. Lorsque dans la zone, l’espace est disponible, il est
conseillé de creuser une deuxième fosse pour une nouvelle latrine. Si la fosse est étanche et qu’il manque
d’espace, elle peut être vidangée et réutilisée. La vidange ne doit pas être manuelle, mais avec une citerne à
dépression. Les fosses ne doivent pas servir de dépôt des ordures ménagères et autres détritus. Mal conçues,
mal construites et mal entretenues, les fosses deviennent des foyers de transmission des maladies, peuvent être la
cause de prolifération d’insectes et propagation d’odeurs, elles risquent de s’effondrer et de contaminer les
ressources en eau.
Avantages :
Coûte moins cher,
Construit en matériaux locaux,
Réalisable par l’usager,
Ne nécessite pas d’eau,
Facile à entretenir
Inconvénients:
- malodorante et attire les mouches et les moustiques si la fosse est humide,
- présence des vecteurs de maladies qui se reproduisent dans la fosse,
- nécessite l’ajustement d’un couvercle du trou quand elle n’est pas utilisée,
- mal construite et utilisation dangereuse,
- une fois la fosse pleine, elle est abandonnée au profit d’une autre à construire,
- risque de pollution de la nappe et difficulté de vidange.
L'utilisation très fortement répandue des latrines traditionnelles aux fosses extrêmement profondes
constitue un facteur énorme de contamination de la nappe phréatique, donc de pollution de l'eau.

3.6 Latrines améliorées

3.6.1- La latrine à fosse ventilée (V.I.P)


3.6.1.1- Composantes
La latrine VIP, encore appelée latrine à fosse autoventilée ou latrine à aération améliorée est constituée d’un abri en mur -
écran pour l’usager servant à la protection contre les intempéries et préservation de l’intimité de l’usager. La ventilation est
assurée par un tuyau débouchant au-dessus du toit dont la partie supérieure est recouverte d’une grille anti-insecte. Cette
ventilation réduit considérablement la prolifération des mouches et odeurs. La fosse est couverte par une dalle portant le
trou de défécation.
3.6.1.2 - Fonctionnement
Les principales caractéristiques du fonctionnement d’une V.I.P. résident dans les rôles de l’évent et la conception de la
fosse (fig. 7). La construction doit être de meilleure qualité et d’un d'entretien régulier.
L’évent
La fosse génère des gaz malodorants et corrosifs (odeurs soufrées) provenant des matières organiques contenues dans la
fosse qui doivent être évacués par une ventilation efficace. Sinon, ces gaz dégradent les matériaux (attaquent les bétons et
parties métalliques) et nuisent à sa longévité. Pour pallier à ce problème, il est impératif de prévoir un évent (colonne de
ventilation). Le tuyau de ventilation en plus d’évacuer les gaz, a pour rôle d’aérer la fosse par l’évacuation de l’air
nauséabond; l’air favorisant la décomposition de la matière fécale et de retenir les insectes et les mouches Cette colonne de
diamètre 100 mm doit ressortir en toiture et surmonté d'un extracteur statique ou éolien (sortie d’air ou extraction de gaz).
Un grillage en protège l'accès contre les mouches et moustiques.
La fosse
L’intérieur de la cabine doit rester sombre. L’urine, l’eau d’entretien et de lavage des dalles sont admises dans la fosse,
ainsi que les matériaux biodégradables et pas très encombrants utilisés pour le nettoyage anal. Cette quantité doit être
maintenue au strict minimum pour garder la fosse relativement sèche.
Deux phénomènes importants se déroulent alors dans la fosse et réduisent sa vitesse de remplissage:
- les parties solides sont décomposées par digestion biologique. Les gaz qui se forment, ainsi qu’une partie de l’eau
évaporée sont évacués par le tuyau de ventilation.
- les parties liquides des excréments s’infiltrent dans le sol si sa perméabilité le permet.
3.6.1.3 - Différents types de V.I.P
1. La latrine à fosse unique (fig.8) ou « SanPlat » (appellation anglaise) convient aux zones rurales et aux familles à faible
revenu dans les villes. une fois la fosse pleine, il est possible de la vidanger et la réutiliser. Le contenu récupéré peut être
utilisé comme fertilisant.
2. La latrine à double fosses alternantes (fig.9) appropriée aux zones urbaines et aux constructions définitives, sont
utilisées alternativement. Lorsque la première fosse est pleine, on commence à utiliser la deuxième jusqu’à remplissage. La
première peut être vidangée et en attente d’utilisation, le contenu sera utilisé comme amendement.

3. La latrine à fosses multiples (fig.10), qui n’est autre qu’une série de V.I.P. à double fosses pour les établissements et
lieux communautaires tels que: écoles, marché, établissement sanitaire, grande famille.
Avantages et inconvénients
Avantages
- absence d’odeurs dans la cabine,
- n’attire pas les mouches et moustiques (vecteurs de maladies),
- pas besoin d’eau pour fonctionner,
- reçoit tout matériau de nettoyage anal (solide comme liquide),
- construction et entretien faciles,
- relativement bon marché,
- au bout de 2 ans le contenu de la double fosse peut être utilisé sans traitement comme
amendement et en toute sécurité,
- moindres risques sanitaires
Inconvénients
- obscurité indispensable à l’intérieur de la cabine pour lutter contre les mouches,
- n’est pas anti-moustiques,
- fonctionne bien lorsqu’elle est convenablement orientée au vent,
- aucun obstacle (arbre et bâtiment) environnant ne doit dépasser l’évent.
Entretien de la latrine
Lorsqu’elles sont bien construites et bien entretenus, les latrines VIP résolvent tous les problèmes des latrines à simples
fosses, sauf celui des moustiques (R. Franceys, 2005). L’installation accepte tous les moyens de nettoyage anal sans risque
d’obstruction. L’entretien consiste à maintenir la cabane propre, à garder la porte fermée et vérifier que les grillages anti-
mouches ne soient ni obstrués, ni déchiré. Il est recommandé de verser une fois par an de l’eau dans l’évent pour éliminer
les toiles d’araignée.

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