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Ecole Nationale Supérieure Des Travaux Publics

N'Djamena -Tchad

Cycle Master en Génie Civil

Cours d’assainissement autonome

Dr BAHAR Tidjani Bahar


Année universitaire 2021-2022 Enseignant-Chercheur à l’ENSTP
Chapitre I : Introduction
1. Assainissement : de quoi parle-t-on
2. Composition des eaux usées domestiques
3. Liens entre assainissement et santé publique
4. Quels sont les différentes filières de l’assainissement liquide ?
5. Composantes des filières de l’assainissement liquide

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I.1 Assainissement : de quoi parle-t-on
• D’une manière générale l’assainissement consiste à réduire au maximum les risques
sanitaires et environnementaux liés à la pollution engendrée par les rejets urbains (eaux
usées domestiques, déchets ménagers…)
• L’assainissement constitue un service de base essentiel auquel la population doit avoir accès
pour préserver sa santé ainsi celui de l’écosystème (environnement)

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I.1 Assainissement : de quoi parle-t-on
• L’assainissement urbain tel que défini est lié aux rejets urbains. les rejets urbains quant à
eux peuvent être de plusieurs types: les déchets solides ménagers, les eaux usées
domestiques et les eaux pluviales
Déchets solides ménagers Eaux usées domestiques Eaux pluviales

Assainissement solide Assainissement liquide


Assainissement liquide
d’origine pluvial
d’origine domestique 4
I.2 Composition des eaux usées domestiques
• Les eaux usées domestiques sont composés principalement des eaux vannes et des eaux ménagères:
 Les eaux vannes concernent la collecte classique d’eaux issues des toilettes et/ou WC.
 Les eaux ménagères proviennent des usages individuels à savoir le lavage en cuisine, lavabo et divers autres
nettoyages domestiques (machine à laver, lavage des voitures).

(Source: rapport d’étude, Iresta, 2015) 5


I.3 Liens entre assainissement et santé publique
• L’absence d’un système d’assainissement des eaux usées et excrétas conduit à la propagation des maladies car les
micro-organismes pathogènes vecteurs de ces maladies sont transmises d’une personne à un autre
• Les maladies se propagent via des systèmes d’évacuation des eaux usées, qui dans la plupart des cas sont non
adaptés (canaux à ciel ouvert, déversement des eaux usées directement dans la rue)
• Les risques sanitaires liés au manque d’assainissement (diarrhée, cholera, etc.) touchent la majorité des
populations et surtout les plus pauvres du fait de manque des infrastructures adéquats

Déversement
des eaux usées
dans la rue Canal à ciel
ouvert

Exemples types des systèmes d’évacuation vecteurs des maladies (N'Djamena, Tchad) 6
I.4 Quels sont les différentes filières de l’assainissement liquide?
• L’assainissement des eaux usées domestiques se regroupent au sein de deux filières distinctes:
 La filière d’assainissement collectif: Dans cette filière les eaux usées domestiques collectés au niveau des
usagers (ménages, entreprises et administrations) sont évacués vers une station de traitement des eaux
usées (station d’épuration) via un réseau des canalisations.
 La filière d’assainissement non collectif (ou autonome): Ici, les eaux usées domestiques sont
temporairement stockés dans une fosse au niveau d’une habitation, avant d’être enfouis sur place ou
vidangé périodiquement pour être traité en station.

Filière
collectif
Filière non
collectif

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I.5 Composantes des filières de l’assainissement liquide
• Les filières de l’assainissement des eaux usées domestiques qu’ils soient collectifs ou individuelles se divisent
en trois maillons successifs:
o Le maillon « accès » vise à recueillir les eaux usées produit par les usagers afin de les stocker dans une
fosse (filière individuelle) ou de les introduire dans un réseau d’égouts (assainissement collectif).
o Le maillon « évacuation » quant à lui facilite le transport des eaux usées en dehors des lieux
d’habitation ou d’activités vers une station de traitement, il s’agit du service de vidange pour le cas non
collectif (ou individuel) ou du réseau d’égouts pour ce qui est du collectif.
o Le maillon « traitement » réduit la pollution du milieu récepteur (environnement) vis-à-vis de la
pollution produite par les rejets domestiques, il vise notamment un objectif de traitement capable de
rendre inoffensif les déchets du point de vue sanitaire avant leur valorisation ou rejet dans la nature.

Accès Évacuation/transport Traitement

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Chapitre II : Concept de l’assainissement autonome ou individuel

1. Assainissement autonome : de quoi s’agit-il


2. Intérêts de l’assainissement autonome
3. Exemples de technologies d’assainissement autonome
4. Principe général de fonctionnement d’un système d’assainissement
autonome
5. Enjeux et principes de gestion des boues de vidange

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II.1 Assainissement autonome : de quoi s’agit-il
L’assainissement autonome est une alternative en matière de collecte, transport et traitement
des eaux usées domestiques qui ne peuvent être évacuées par un système d’assainissement
collectif (réseaux d’égouts et station d’épuration) en raison de la faible densité de population.

Ouvrage d’accès Ouvrage de collecte Station de traitement

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II.2 Intérêt de l’assainissement autonome
• Les technologies associées à l’assainissement autonome (latrines, fosses septiques…) sont
maitrisables localement contrairement au système d’assainissement collectif (réseau d’égout)
qui nécessite un haut niveau de technicité (bureaux d’études, entreprises spécialisées…).
• La filière d’assainissement autonome s’avère moins couteuse en termes d’investissement
initial (cout de la construction des ouvrages) et aussi en termes de couts de fonctionnement
(gestion des maillons du système d’assainissement), et cela pour un service environnemental
identique à la filière collectif.
• La filière d’assainissement autonome présente l’avantage d’être modulable et progressive pour
sa mise en service, s’adaptant ainsi à la croissance démographique, par contre pour la filière
d’assainissement collectif il est plus difficile d’avoir cette progressivité car les anciens réseaux
doivent être redimensionnés compte tenu des nouveaux raccordements (remplacement du
réseau d’égouts)

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II.2 Intérêt de l’assainissement autonome
• Résultat d’une étude économique (étude comparative tiré de Alabaster (2015)) à Dakar
(Sénégal) portant sur les deux filières d’assainissement (collectif et non collectif).
Cout d’investissement comparatif de deux filières Cout de fonctionnement comparatif de deux filières
en US $/hab en US $/hab

• L’étude montre que la filière d’assainissement autonome est viable (les recettes sont
supérieures aux dépenses) dans les deux cas de figures (investissement initial et
fonctionnement) contrairement à la filière collectif (réseau d’égout).

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II.3 Exemples de technologies d’assainissement autonome
• Chaque maillon de la filière de l’assainissement autonome dispose d’une technologie qui
s’adapte souvent au contexte socio-économique et culturel de la localité.
• Exemples de technologies pour le maillon « accès », qui permet de faire la collecte des eaux
usées
Toilette (latrine) à fosse septique
Toilette (latrine) à fosse sèche

Dans cette technologie, les eaux s’infiltrent dans Dans cette technologie, les eaux usées subissent
le sol et les boues qui restent dans la fosse sont un traitement partiel avant d’être infiltré dans le
compactes, voir solides, sol, 13
II.3 Exemples de technologies d’assainissement autonome
• Exemples de technologies pour le maillon « évacuation », qui permet d’évacuer loin des
agglomérations les eaux usées et/ou vannes collecté par le maillon « accès »
Vidange manuelle des boues de vidange Vidange mécanique des boues de vidange

Les boues vidangées sont soient stockés dans Les boues pompées dans la fosse sont stockées
des bidons pour être évacuer plus tard ou dans la citerne du camion pour un traitement
déversées directement dans la nature adéquat plus tard
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II.3 Exemples de technologies d’assainissement autonome
• Exemples de technologies pour le maillon « traitement », qui permettent de traiter les boues
vidangées stockées dans des citernes suite à l’étape précédente (maillon transport)
Lit de séchage pour le traitement des
boues de vidange Biodigesteur pour le traitement des boues

Les boues sont déposées dans le lit de séchage Les boues subissent différents traitement dans le
pour l’élimination de l’eau contenue dans les biodigesteur pour éventuellement produire du
boues (processus de déshydratation des boues) biogaz et les autres résidus sont aussi valorisés
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II.2 Principe général de fonctionnement d’un système d’assainissement autonome
Camion vidange fosse

Lit de séchage boue

Fosse septique

Etape 1: Collecte Etape 2: Etape 3: vidange Etape 4: Traitement


des eaux usées Prétraitement de la fosse des boues de vidange

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II.4 Principe général de fonctionnement d’un système d’assainissement autonome

• Etape 1: les eaux usées (cuisine, lavage…) et les eaux vannes (eaux WC) sont collectés et
dirigés vers le dispositif de prétraitement (étape 2).
• Etape 2: les eaux collectés sont ensuite dirigées vers une fosse (stockage temporaire) qui
assure un prétraitement par décantation des particules solides et fines.
• Etape 3: après le remplissage de la fosse (après plusieurs mois voir années), le camion de
vidange collectera et évacuera les eaux de la fosse vers un endroit adapté au traitement des
effluents collectés (traitement des boues de vidange).
• Etape 4: Traitement des boues de vidange à l’aide d’un lit de séchage, il s’agit de faire un
épandage sur la surface du lit pour une déshydratation totale des boues avant une éventuelle
hygiènisation des boues déshydratés.

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II.5 Enjeux et principes de gestion des boues de vidange

• La gestion des boues de vidange est un enjeu capital dans la mise en place d’un système
d’assainissement autonome car le non traitement de ces déchets ne fait que repousser le
problème en aval (problème d’hygiène et de santé publique).
• Une articulation entre les différents maillons de l’assainissement autonome est nécessaire et
c’est pour cette raison le maillon « traitement » doit associer pleinement une gestion sure et
efficace des boues de vidange.
• Les solutions techniques pour la gestion des boues sont nombreuses (dépotage sauvage ou à
ciel ouvert, enfouissement, camion de vidange …) et le choix doit être approprié en tenant
compte des aspects financiers et socio-culturels.
• Le traitement final des boues en station dépend de l’utilisation finale des boues traités car
souvent l’objectif visé est la valorisation que sa soit en agriculture (engrais) ou pour la
production du biogaz (méthanisation)

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II.5 Enjeux et principes de gestion des boues de vidange

• Les techniques de traitement des boues de vidange sont de divers types:

Source: Hydroconseil
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Chapitre III : Technologies classiques de l’assainissement autonome

1. Latrines traditionnelles à fosse sèche

2. Latrines à fosse ventilée (VIP)

3. Toilette à chasse manuelle (TCM)

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III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
• Les latrines de manière général sont des ouvrages de stockage de matières fécales en vue de
leur digestion et de leur évacuation hygiénique.
• L’ouvrage de stockage (trou) a un diamètre de 80 à 90 cm et une profondeur allant de 3 à 5 m,
le trou est couvert soit d’une dalle, de bois ou des planches en fonction du budget du ménage,
• Les latrines sont couvert généralement par un abri assurant l’intimité des usagers,

Quelques exemples des latrines traditionnelles 21


III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
Critères généraux pour la conception des latrines traditionnelles à fosse sèche
• Le niveau de la nappe (contexte hydrogéologique): le niveau de la nappe
phréatique doit être bas (supérieur à 3 m) par rapport au fond de la fosse
envisagée,
• L’existence d’une couche de sol non rocheux de plusieurs m de profondeur et le
sol permet l’infiltration des eaux,
• Le puit ou la source d’eau souterraine la plus proche doit se trouver à plus de 30
m,
• L’ouvrage doit s’appuyer sur un rebord suffisant pour éviter l’entrée des eaux de
surface (critère d’étanchéité des parois de la fosse)

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III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
Conception des latrines traditionnelles à fosse sèche
Le principal critère de conception pris en compte pour le dimensionnement de ces
types des latrines est la volume de la fosse, qui doit être déterminé en fonction du
nombre des personnes utilisant la latrine dans le but de limiter la fréquence des
vidanges.

80 à 90 cm

3à5m

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III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
Construction des latrines traditionnelles à fosse sèche
• La construction de ces latrines ne demandent pas une forte technicité mais une
formation préalable en maçonnerie est nécessaire pour réaliser les
infrastructures dans les « règles de l’art », il s’agit entre autre de la fabrication
de la dalle de défécation, construction et revêtement de la fosse ainsi que de
l’abris assurant l’intimité.

Exemples des techniques de construction des latrines traditionnelles 24


III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
Entretien et maintenance des latrines traditionnelles à fosse sèche
• L’entretien des équipements (latrines et annexes) doit se faire régulièrement par les utilisateurs pour éviter la
prolifération des mouches et autres insectes nuisibles à la santé des personnes et de l’environnement
• La vidange de la fosse est aussi nécessaire pour la continuité du service d’hygiène facilité par les latrines
(vidange nécessaire si le niveau supérieur des excrétas est à 50 cm du trou de défécation)
• La vidange est assurée généralement par des professionnels plus ou moins formé en fonction de la localité
(ville, village ou autre)

Exemples des techniques de vidange des latrines traditionnelles 25


III.1 Latrines traditionnelles à fosse sèche
Avantages et inconvénients des latrines traditionnelles à fosse sèche

Avantages Inconvénients

o Construction et maintenance sont fait o Présence d’odeur quasi-permanent (


localement (sur place et peu technique) proliférations des mouches)
o Les couts de fonctionnement et de o Faible confort d’utilisation
construction sont faibles
o Vidange régulière des boues nécessaire pour
o Pas besoin d’eau pour fonctionner (économie maintenir sa capacité d’utilisation
d’eau considérable)
o Traitement des boues dans un dépotoir
approprié obligatoire
o Risque de pollution de la nappe (latrine au
dessus de la nappe et non etanche)

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
• Les latrines à fosse ventilée sont une des variantes des latrines dont la conception a été
repensée pour faire face aux défis liés aux odeurs et mouches dans les latrines
• Le dispositif de ventilation de la fosse permet de réduire les odeurs et la prolifération des
mouches pour améliorer efficacement le confort d’utilisation des latrines
• Les latrines VIP se différencient des latrines traditionnelles par la présence du dispositif de
ventilation en leur sein

Quelques exemples des latrines à fosse ventillée 27


III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Principe de fonctionnement d’une latrine VIP
Les principales caractéristiques de fonctionnement des VIP sont liés à la conception de la fosse
et au tuyau de ventilation (évent)

Schéma de principe d’une latrine à fosse ventillée 28


III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Principe de fonctionnement d’une latrine VIP
Le tuyau de ventilation permet:
 L’aération de la fosse: le vent qui souffle en haut du tuyau de ventilation entraine la remontée de l’air qui se
trouve à l’intérieur du tuyau et le renouvellement de l’air fait que l’air frais ré-circule dans la fosse, ce qui
permet l’élimination des odeurs,
 La rétention des insectes prisonniers dans la fosse, qui attiré par la lumière remonte en surface via le tuyau et
ensuite se heurte au grillage mousquetaire.
sortie d’air chargé
Entrée d’air frais

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III.1 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Différents latrines VIP
Les variantes technologiques des latrines VIP disponibles sur le marché sont de divers types:
o Latrines à fosse unique: elle est constituée d’une seule fosse comme son nom l’indique et convient
spécifiquement aux zones rurales.
o Latrines à double fosse alternantes: sur cette variante, les fosses sont utilisées alternativement suivant le
remplissage de l’un ou l’autre. Elle favorise une vidange des excréta dans les meilleures conditions.
o Latrines à fosse multiples: C’est une série des latrines à double fosse adaptés pour les établissements et certains
lieux communautaires (écoles, marchés…)

Latrine à fosse unique latrine à double fosse alternante 30


III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Avantages et inconvénients des latrines à fosse ventilée
Avantages Inconvénients

o Construction et maintenance sont fait o Obscurité indispensable dans la cabine pour


localement (sur place et peu technique) limiter la circulation des mouches
o Les couts de fonctionnement et de o Vidange régulière des boues nécessaire pour
construction sont faibles maintenir sa capacité d’utilisation
o Pas besoin d’eau pour fonctionner (économie o Traitement des boues dans un dépotoir
d’eau considérable) approprié obligatoire
o Absences d’odeurs nauséabondes dans la o Risque de pollution de la nappe (latrine au
cabine dessus de la nappe et non étanche)
o Faible circulation des mouches et moustiques o Aucun obstacle environnant ne doit dépasser
(vecteur de maladie) l’évent (hauteur des édifices,

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Critères généraux pour la conception des latrines à fosse ventilée
• Le niveau de la nappe (contexte hydrogéologique): le niveau de la nappe
phréatique doit être bas (supérieur à 3 m) par rapport au fond de la fosse
envisagée,
• L’existence d’une couche de sol non rocheux de plusieurs m de profondeur et le
sol permet l’infiltration des eaux,
• Le puit ou la source d’eau souterraine la plus proche doit se trouver à plus de 30
m,
• L’ouvrage doit s’appuyer sur un rebord suffisant pour éviter l’entrée des eaux de
surface (critère d’étanchéité des parois de la fosse)
• Les structures et bâtiments environnants sont peu élevés

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Conception de la superstructure (cabine)
Les dimensions de l’espace utile de la cabine doivent permettre à l’utilisateur de
s’accroupir sans gène en faisant face à la porte.
Tableau donnant les dimensions minimales à prendre en compte pour
le dimensionnement de la cabine

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Evaluation du volume de la fosse (V)
Le volume de la fosse pour les latrines VIP dépend de trois paramètres essentiels:
Temps de remplissage de la fosse (t): pour une fosse unique, le temps de remplissage est estimé à 5 ans (durée de
vie de l’ouvrage). Pour les fosses doubles et multiples, celui-ci correspond à la périodicité de vidange et ne doit
pas être inferieur à 2 ans (période nécessaire à la minéralisation des boues).
Nombre d’usagers (U): le nombre à retenir est celui des usagers permanents et dans le calcul des latrines
communautaires le nombre d’usager se traduit par un facteur de présence µ (coefficient multiplicateur).
Taux d’accumulation des boues (A): ce taux varie de 0,030 à 0,060 m3/an (valeur dépendant de la zone). Si
l’usager utilise des matériaux encombrants pour le nettoyage anal, la valeur du taux retenu est multiplié par 1,5.
 Le calcul du volume utile de la fosse se fait de manière suivante (dépendant de la variante de VIP choisi):
o Pour une VIP à fosse unique: 𝑉 = 𝑈 ∗ 𝐴 ∗ 𝑡
o Pour une VIP à double ou multiple fosse : 𝑉 = 2 ∗ 𝑈 ∗ 𝐴 ∗ 𝑡 (le facteur 2 caractérise l’alternance)
o Pour les latrines communautaires (écoles, hôpitaux, édifices publics): 𝑉 = µ ∗ 2 ∗ 𝑈 ∗ 𝐴 ∗ 𝑡 (le coefficient de
présence µ dépend du type d’édifice considéré tel que école ou autre).

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Choix des équipements pour les VIP et dispositions constructives
Le choix des équipements de la latrine (évent notamment) ainsi que les autres infrastructures
obéissent à des règles de bonne pratique pour une bonne mise en place des latrines VIP et les
éléments suivants sont à considérer:
L’intérieur de la cabine doit rester noir à l’intérieur (les mouches n’aiment pas l’obscurité)
 Pour sa forme (rectangulaire, circulaire…) tenir compte des habitudes et coutumes des
usagers,
L’évent doit être situé le long du mur le plus exposé au rayonnement solaire et solidement
fixé et du point de vue matériau, il est recommandé d’utiliser les PVC ou bien les
constructions en brique, parpaing ou block de béton,
Il faut s’assurer que l’évent soit orienté dans la bonne direction pour capter le maximum de
lumière directe et les dimensions recommandées pour les tuyaux d’aération (évent) sont
données ci-dessous (voir tableau):

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Choix des équipements pour les VIP et dispositions constructives

Event en PVC
Event en
maçonnerie

N.B: Les trous des mailles de l’écran anti-mouches ne doivent pas dépasser 1,50 mm2
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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Choix des équipements pour les VIP et dispositions constructives
Fosse:
 La forme de la fosse peut être rectangulaire mais aussi de section circulaire
 La largeur recommandée de la fosse doit être inferieur à 1,5 m
 La profondeur recommandée de la fosse doit être inferieur à 2 m
 Le matériau de revêtement de la fosse doit tenir compte de la durée de vie de la fosse (5 ans )
Dalle :
La dalle de défécation ne doit être ni longue et ni lourde et cela qu’elle soit préfabriquée ou couler sur place,
Tableau donnant les dimensions des dalles pris en compte dans quelques pays (L*l*e)(cm)

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III.2 Latrines à fosse ventilée (VIP)
Entretien et maintenance des latrines VIP
Les principales opérations de maintenance sont liées au nettoyage et entretien de la latrine par
les usagers ou bien par un service de la municipalité:
La vidange de la fosse d’une latrine VIP se fait lorsque celle-ci est quasiment pleine (niveau
supérieur des excrétas à 50 cm du trou de défécation),
L’utilisation des produits désinfectants est nécessaire pour maintenir pour la propriété des
latrines,
Pour la variante des latrines VIP double fosse, il est recommandé de réaliser la vidange de la
première fosse après le remplissage de la seconde fosse et ensuite transférer les équipements
de la fosse pleine vers celle vidangée,
Une formation à l’utilisation des latrines VIP double fosse peut aider les usagers surtout
pendant l’opération de vidange et de transfert des équipements d’une fosse à l’autre.

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III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
• Une toilette à chasse d’eau manuelle permet d’améliorer significativement le confort des
toilettes en éliminant les odeurs et les mouches via le système de chasse d’eau,
• Cette option technique (TCM) est composée d’une cuvette et d’un siphon installée dans la
cabine de défécation
• Une TCM est connectée soit à une fosse (fosse ventilée, fosse septique) ou à un réseau
(réseau d’eaux usée) via la boite de connexion

Exemple d’une toilette à chasse d’eau manuelle (TCM) 39


III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Principe de fonctionnement d’une toilette à chasse manuelle (TCM)
Le principe général de fonctionnement d’une TCM est basée sur l’utilisation manuelle de la
chasse d’eau au niveau de la cuvette. Les excrétas sont entrainés dans la fosse par le
déversement d’une petite quantité d’eau qui transite via le siphon et la conduite d’amenée.
Deux processus essentiels se déroulent au niveau de la fosse:
Le processus de digestion de la matière solide au niveau de la fosse permet un traitement
préalable de la matière organique accumulée et les composantes solubles s’infiltrent dans le
sol,
L’eau de chasse, de nettoyage de la latrine et les parties liquides des excrétas (eaux vannes)
s’infiltrent dans le sol

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III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Principaux types des TCM
Les variantes des toilettes à chasse d’eau manuelle (TCM) disponibles sur le marché se
distingue généralement par le nombre des fosses d’où est connecté la toilette. Ainsi l’on
distingue:

TCM à fosse doubles alternantes

TCM à fosse unique

TCM à fosse multiples alternantes 41


III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Critères généraux pour la conception des TCM
• Le niveau de la nappe phréatique doit être bas par rapport au fond de la fosse
envisagée (dans le cas d’une fosse non étanche),
• L’existence d’une couche de sol non rocheux de plusieurs m de profondeur et le
sol permet l’infiltration des eaux,
• Le puit ou la source d’eau souterraine la plus proche se trouve à plus de 30 m,
• La disponibilité en eau est suffisante de tel sorte à assurer un besoin de 2,5 l par
chasse d’eau et une dotation d’au moins 30l/hab/j pour les usagers.

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III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Dimensionnement des compartiments du TCM
• Superstructure: les dimensions minimales recommandées pour l’usager est de 1 m pour la
longueur, 0,8 m pour la largeur et une hauteur ≥ 2 m.
• Fosse: le volume de la fosse 𝑉𝑒 se calcul au travers la formule suivante:
𝑉𝑒 = 𝐴 ∗ 𝑈 ∗ 𝐷
A= taux d’accumulation des boues
U= nombre d’usager par an (365j/365j)
D= temps de remplissage de la fosse
ou période de vidange

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III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Dimensionnement des compartiments du TCM

Le dimensionnement de la fosse nécessite aussi de vérifier la fonction d’infiltration de la fosse


au travers la formule suivante:
𝑄 = 𝑈. 𝑞 = 𝑈. 𝑁𝑝 𝑉𝑒 + 𝑉𝑏 + 𝑉𝑓 + 𝑉𝑢 + 𝑎. 𝑁𝑢 (𝑉𝑢 + 𝑉𝑒 )
Q: volume d’eau par jour à infiltrer (l/j) ; U: nombre d’usagers permanant par jour (24h/24h)
q: volume d’eau rejeté par jour et par usager (l/j/us); 𝑁𝑝 : nombre de passage par jour/us au
toilette; 𝑉𝑒 : volume d’eau de chasse (l); 𝑉𝑏 : volume d’eau pour le nettoyage anal (l); 𝑉𝑓 : volume
des fèces par usager (l/us); 𝑉𝑢 : volume des urines par usager (l/us); 𝑁𝑢 : nombre de fois où
l’usager urine par jour au cabinet;
N.B: a = 1 si l’usager procède à la chasse après urine et a = 0 si pas de chasse après 44
III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Dimensionnement des compartiments du TCM
Si l’on connais la charge admissible k du sol (donnée du problème), on déduit par Q (débit
d’infiltration des eaux) la surface nécessaire (𝑆𝑖 ) puis la hauteur d’infiltration des eaux (𝐻𝑖 ) de la
fosse en se fixant un diamètre usuel:
𝑄 𝑆𝑖
𝑆𝑖 = = 𝜋𝐷𝐻𝑖 ⟹ 𝐻𝑖 = avec 𝑆𝑖 en m2; 𝐾 en l/m2/j et Q en l/j
𝐾 𝜋𝐷

45
III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Dimensionnement des compartiments du TCM
Pour un diamètre fixé, la profondeur utile de la fosse est donné par le tableau suivant:

46
III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Entretien et exploitation des TCM
 Lavage quotidien de la cuvette avec un balai ou une brosse à long manche avec une quantité
minimum d’eau
Un sceau d’eau d’une capacité minimum de 2 l environ doit être plein en permanence pour la
chasse des excréments et autres produits de nettoyage
 S’assurer que les eaux usées provenant des bains ou de la cuisine et les eaux de pluies ne
doivent pas pénétrer dans la fosse et non plus dans la cuvette
En cas d’une TCM à double fosse alternante, n’utiliser qu’une de deux fosses et non les deux à
la fois pour s’assurer de l’alternance et tenir à jours une fiche pour le changement de fosse
(date de début et de fin)
Surveillance périodique de la superstructure nécessaire (état général et dégradations diverses)

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III.3 Toilette à chasse manuelle (TCM)
Avantages et inconvénients des TCM
Avantages Inconvénients

o Absence des mouches et odeurs nuisibles o Nécessite une source d’eau permanente
o Les couts de fonctionnement et de o Bouchage facile des canalisations (siphon) si
construction sont supportables par les usagers utilisation des produit pour le nettoyage anal
o Possibilité de raccorder la TCM à un réseau o Difficile de raccorder les eaux ménagères
d’égout (système collectif) (dispositifs séparés)
o Absences d’odeurs nauséabondes dans la o Risque de pollution de la nappe (infiltration
cabine dans le sol)
o Recyclage et valorisation des produits
(excrétas) faciles

48
Chapitre IV : Autres Technologies de l’assainissement autonome

1. Fosses septiques

2. Puisard

3. Cabinet d’aisance à compost

49
IV.1 Fosses septiques
Les fosses septiques sont des ouvrages d’assainissement autonome assurant un stockage et un
prétraitement des eaux usées domestiques grâce à une décantation et un traitement anaérobie
Le traitement dans une fosse septique est partielle car il reste des éléments pathogènes qui
doivent subir plus tard un traitement soit par infiltration dans le sol (puisard) ou évacué dans le
réseau d’égout (système collectif)

Exemples des fosses septiques 50


IV.1 Fosses septiques
Principe de fonctionnement d’une fosse septique
Les effluents en provenance des WC et éventuellement des cuisines font leurs entrée dans la
fosse septique via la conduite d’amenée et à l’intérieur de cet ouvrage étanche (fosse septique) se
déroulent divers processus: sédimentation, flottaison des huiles et graisses (écumes), digestion et
solidification des boues

Elements constitutifs d’une fosse septique 51


IV.1 Fosses septiques
Principe de fonctionnement d’une fosse septique
Sédimentation: C’est un processus de traitement des matières solides en suspension
(prétraitement) permettant la chute au fond de la fosse de ces éléments grossiers. L’efficacité de
ce processus dépend de la durée de rétention du fluide dans la fosse, des dispositifs d’entrée et de
sortie de la fosse septique ainsi que de la fréquence de vidange.
Flottaison des huiles et graisses (écumes): Graisses, huiles et autres matières légers flottent en
surface de l’ouvrage. Ces processus de flottaison aboutissent à la formation d’une couche dure
(écume) difficile à évacuer parfois.
Digestion et solidification des boues: La matière organique issue des WC et présente dans la
boue déposée au fond de la fosse septique ainsi que les écumes sont décomposés par les
bactéries anaérobies et qui à leurs tour les transforment pour la grande partie en eau et gaz
(traitement biologique). Ce processus anaérobie nécessite l’installation d’un évent d’aération au
niveau de la fosse septique.

52
IV.1 Fosses septiques
Dimensionnement d’une fosse septique
La conception d’une fosse septique se base sur des principes suivants:
S’assurer d’une durée de rétention suivante pour que les eaux usées qui arrivent dans la fosse
septique déposent leurs particules en suspension et se stabilisent (temps de contact entre les
eaux usées et la fosse)
Permettre une conception qui assure la stabilité du liquide (eaux usées), ce qui favorise en
retour le dépôt ou la flottaison des matières solides
Favoriser une ventilation suffisante pour l’élimination des gaz issus de la digestion anaérobie
et s’assurer qu’il n’y aura pas d’obstruction au niveau des entrées et des sorties de la fosse
ainsi que au niveau de l’évent d’aération
Un volume de la fosse septique suffisamment grand est nécessaire pour assurer une bonne
stabilisation des boues ainsi que pour limiter la fréquence des vidanges

53
IV.1 Fosses septiques
Evaluation de la capacité d’une fosse septique
La capacité (volume) d’une fosse septique se calcul en considérant la durée de rétention, le
volume de la rétention et le volume nécessaire à l’accumulation des boues et de l’écume.
Durée de rétention: La durée de rétention correspond au temps que mettent les eaux usées
dans la fosse. Pour une bonne sédimentation des boues, cette durée doit être suffisante et la
norme recommande des durées de rétention T suivantes (en heures) pour un débit Q (m3/j)
d’eaux usées rejetés:
o Pour Q inferieur à 6, T=24
o Pour Q compris entre 6 et 14, T = 33-1,5Q
o Pour Q supérieur à 14, T= 12

54
IV.1 Fosses septiques
Evaluation de la capacité d’une fosse septique
Volume de la rétention: c’est le volume d’eaux usées rejetés par les usagers de la fosse
septique. Dans le cas où seules les toilettes sont reliées à la fosse septique, le volume d’eau
usée correspondant est celui des eaux vannes. Le volume des eaux vannes peut être estimé
d’après le nombre supposé d’utilisation de la chasse par les usagers (exemple:4 chasses de 10l
par habitant et par jour). Le volume minimal nécessaire pour une rétention de 24 heures est
donnée par la formule suivante:
𝑨=𝑷∗𝒒
A = volume (en litres) pour une rétention de 24 heures
P = nombre de personnes desservies par la fosse septique
q = débit des eaux vannes (en litres) par personne et par jour

55
IV.1 Fosses septiques
Evaluation de la capacité d’une fosse septique
Volume nécessaire à l’accumulation des boues et de l’écume: Pour l’évaluation du volume
des boues et de l’écume, Pickford (1980) a proposé la formule suivante:
𝑩=𝑷∗𝑵∗𝑭∗𝑺
B = volume d’accumulation des boues et de l’écume (en litres)
P = nombre d’années entre deux vidanges des boues (souvent 2-5 ans mais on peut considérer
une vidange plus fréquente lorsqu’il existe un service fiable et bon marché)
F = facteur qui relie la vitesse de digestion à la température et à la périodicité de vidange
S = vitesse d’accumulation des boues et de l’écume, qu’on peut estimer à 25 litres par
personne et par an dans les fosses septique qui ne reçoivent que les eaux vannes et cela est
estimé à 40 litres si la fosse septique reçoit en plus les eaux ménagères

56
IV.1 Fosses septiques
Evaluation de la capacité d’une fosse septique
Volume nécessaire à l’accumulation des boues et de l’écume: Pour l’évaluation du volume
des boues et de l’écume, Pickford (1980) a proposé la formule suivante:
𝑩=𝑷∗𝑵∗𝑭∗𝑺

57
IV.1 Fosses septiques
Evaluation de la capacité d’une fosse septique
Au final, la capacité d’une fosse septique est évalué en faisant la somme du volume de la
rétention A et celui de l’accumulation des boues et de l’écume B. La capacité totale C (en litres)
de la fosse septique est donnée par:
𝑪=𝑨+𝑩

Capacité totale C de la
fosse septique

58
IV.1 Fosses septiques
Formes et dimensions des fosses septiques
Après la détermination de la capacité totale de la fosse septique, l’étape suivante est de fixer la
longueur, la largeur ainsi que la profondeur de la fosse. Ces valeurs seront fixés pour une
distribution égale du débit, sans secteurs morts et sans court-circuit hydrauliques. Pour une
fosse septique rectangulaire (forme usuelle), les recommandations suivantes s’appliquent:
La profondeur du liquide depuis le fond de la fosse jusqu’à la hauteur de tubulure de sortie ne
doit pas être inferieur à 1,2 m (profondeur de 1,5 m est préférable) et en plus un espacement
de 300mm est nécessaire entre le niveau du liquide et le couvercle de la fosse septique,
La largeur de la fosse sera d’au moins 600 mm pour permettre aux vidangeurs de travailler,
Pour une fosse de largeur l, la norme préconise une longueur du premier compartiment de la
fosse égale à 2*l ( deux fois la largeur) et celle du deuxième compartiment égale à l (s’assurer
que la profondeur ne devrait pas dépasser la longueur totale).

N.B: Ici, il s’agit des valeurs minimales et il n’y a aucun inconvénient de construire des fosses
septiques plus grandes, 59
IV.1 Fosses septiques
Dispositions constructives des fosses septiques
La construction d’une fosse septique nécessite généralement l’assistance d’un ingénieur-conseil
(bureau d’étude) pour la réalisation de l’ouvrage, cependant quelques dispositions constructives
doivent être considérées:
Il est particulièrement important de vérifier les niveaux pour les grandes fosses dont
l’agencement du tuyau de chute, de la tubulure de sortie peut être complexe,
Pour les petites fosses septiques, le fond est généralement fait de béton non armé et
suffisamment épais pour résister à la poussée d'Archimède lorsque la fosse est vide,
Pour les parois des fosses, on fait recours à la maçonnerie qu’il soit en brique ou autre
matériau avec crépissage pour assurer l’étancheité des parois,
Les couvercles des fosses sont habituellement composés de plusieurs plaques de béton et
doivent résister à toute charge qui pourrait leur être imposée.

60
IV.2 Puisard
Un puisard est une technologie permettant de recueillir les eaux grises (eaux de douche, lave
vaisselle) et/ou les eaux noirs (eaux de fosse septique) pour ensuite les infiltrer dans le sol
Le puisard est une bonne solution lorsqu’on veut éviter que ces eaux grises et/ou noirs ne se
déversent dans la rue ou sur les cours des maisons car cela crée des nuisances ( moustiques…)
La construction d’un puisard vient généralement en complément des autres ouvrages
d’assainissement autonome tel que fosse septique

Exemples des puisards 61


IV.2 Puisard
Principe de fonctionnement d’un puisard pour eaux usées
 Les effluents qui entrent dans le puisard sont issus des autres ouvrages d’assainissement
autonomes (fosses septiques, évier de cuisine et lavabo) et de ce fait prétraités
 Au cours des processus d’infiltration des eaux usées (eaux grises et/ou eaux noirs après un
traitement primaire) dans le puisard, la matrice du sol filtre les petites particules et les
microorganismes digèrent les matières organiques (traitement secondaire dans le puisard)
 Après le remplissage de la fosse, les eaux partiellement digérés sont évacués vers une station
de traitement (station d’epuration ou une station de traitement des boues)

Arrivée d’eaux usées prétraités

Processus de digestion
dans la fosse
Vidange de la fosse
après remplissage
62
IV.2 Puisard
Principe de dimensionnement d’un puisard
Les éléments à prendre en compte pour la conception d’un puisard sont les suivants:
 Le niveau de la nappe doit être le plus bas possible pour éviter la contamination de la nappe
(laisser une profondeur suffisante entre le fond de la fosse et le niveau statique de la nappe
pour favoriser l’autoépuration)
 S’assurer de la présence d’une couche non rocheuse de plusieurs m pour faciliter
l’infiltration des eaux du puisard
 Le puit (ou la source d’eau) le plus proche doit être à plus de 30 m du puisard
 Le puisard doit faire entre 2 à 5 m de profondeur avec un diamètre compris entre 1 et 2,5 m
d’après le guide technique de dimensionnement de l’OMS
 La capacité du puisard (volume) ne doit pas être inferieur à celui de la fosse septique
 L’emplacement du puisard doit se faire à l’écart des zones à forte circulation pour éviter de
compacter le sol au dessus et autour du puisard
 Ne pas l’implanter dans les lieux sujets à des inondations
63
IV.2 Puisard
Exploitation et entretien d’un puisard
L’entretien et l’exploitation d’un puisard doit considérer les points suivants:
 Un entretien régulier du puisard par les utilisateurs ou un vidangeur professionnel est
nécessaire dans l’objectif de retirer les dépôts qui risquent de colmater le puisard et
empêcher les infiltration des eaux
 Il faut veiller à ce que les effluents qui entrent dans le puisard ont été préalablement
décantés (prétraités par les ouvrages en amont du puisard) pour empêcher l’accumulation
excessive des matières solides
 Si le puisard reçoit les eaux de cuisine et de vaisselle (eaux grises), il faut s’assurer de
l’installation d’un système à evier et d’un bac dégraisseur en amont pour réduire les risques
de colmatage et/ou obstruction du système d’évacuation et aussi du puisard
 Il faut aussi régulièrement nettoyer la biomasse qui se développe au fond du puisard car cela
réduit la vitesse d’infiltration des eaux
64
IV.2 Puisard
Avantages et inconvénients d’un puisard

Avantages Inconvénients

o Construction et réparation sont possibles o Un traitement est nécessaire pour réduire le


localement risque de colmatage
o Nécessite une faible emprise au sol o Risque élevé de pollution de la nappe si celle-
ci est trop haute
o Cout d’investissement et d’exploitation
relativement faible o L’emplacement du puisard reste un facteur
limitant car il ne doit pas installer dans une
o Technique d’utilisation simple pour tout les
zone inondable
utilisateurs

65
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
 Les latrines ou cabinet d’aisance à compost permettent de transformer les excréments humains,
sources de nuisance en un fertilisant valorisable en agriculture,
 La méthode utilisée est basée sur la décomposition des résidus organiques que l’on laisse au
repos dans la fosse pendant une certaine période en vue de la destruction des germes
pathogènes.

Latrine à compost Compost /fertilisant agricole


66
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Principe général de fonctionnement du cabinet d’aisance à compost
Le fonctionnement est basée sur deux modes de compostage:
Le compostage aérobie: la chaleur dégagée par ce processus permet d’augmenter la
température du compost et la vitesse de dégradation des germes pathogènes contenus dans les
excrétas.
Le compostage anaérobie: c’est un processus de compostage beaucoup trop lent s’effectuant
sans oxygène. Ici, il ne se produit que très peu de chaleur et par conséquent le compost doit
être stocké plus longtemps avant d’être stocké sans risques sanitaires.

Latrine à compostage aérobie Latrine à compostage anaérobie 67


IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Caractéristiques générales des cabinets d’aisance à compost
Pour que les dispositifs à compost puissent fonctionner normalement, il faut les éléments
suivants:
Les microbes qui assurent la digestion et la décomposition des matières organiques doivent
disposer d’une base nutritive correctement équilibrée car les microbes ont besoin de carbone
pour couvrir leurs besoins énergétiques et d’azote pour former les protéines nécessaires à
leur croissance,
Pour équilibrer le rapport carbone/azote, un apport de carbone organique sous forme de
feuilles, d’herbes ou d’autres éléments facilement compostables est nécessaire,
La réduction de l’acidité du compost et des odeurs lors du processus de décomposition
nécessite l’ajout du cendre de bois dans la fosse,
Le critère d’appréciation du compost produit par les toilettes est basé sur la couleur du
compost (noir foncé), de sa maniabilité (friable et inoffensif) et de sa ressemblance à une
terre organique légèrement humide (humus agricole).
68
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Principaux types des cabinets d’aisance à compost
Il existe deux types de toilette à compost selon que le dispositif fonctionne en continu ou en
discontinu: cabinet d’aisance en continu et cabinet d’aisance en discontinu.
Cabinet d’aisance en continu: dans ce dispositif à compostage en continu, un contrôle
régulier est nécessaire car il faut retirer l’humus à un rythme convenable et ajouter une
quantité correcte de matières organiques. Ces dispositifs ne sont pas sans danger.

Exemple d’un cabinet


d’aisance en continu

69
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Principaux types des cabinets d’aisance à compost
Cabinet d’aisance en discontinu: Contrairement au cabinet d’aisance en continu, celui-ci
favorise la décomposition anaérobie des résidus organiques qu’on laisse au repos pendant au
moins 6 mois. Ce processus de décomposition lent permet une destruction des germes
pathogènes et des œufs d’helminthes (parasites). Le dispositif en discontinu facilite la
manipulation du produit final (compost) sans réel danger pour les personnes.

Vue en coupe cabinet


d’aisance en
discontinu type OMS
Exemple d’un cabinet
d’aisance en
discontinu type OMS

70
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Cabinet d’aisance en discontinu type OMS
Le cabinet à compost type OMS se présente comme la variante la plus simple d’utilisation
parmi les dispositifs « toilette à compost », il se diffère par rapport aux latrines traditionnelles
par la présence d’une fosse supplémentaire nécessaire à la formation du compost.
Principe de dimensionnement du cabinet à compost OMS
 L’évaluation du volume de la fosse tiens compte de manière général des besoins en engrais
et du nombre d’usagers du cabinet
 La proportion d’excréta qui peut être ajoutée aux déchets pour obtenir un compostage
satisfaisant est d’environ 1 pour 5 en volume
 Une famille de 5 personnes produit environ 1 m3 d’excréta partiellement digérés en 4 ans et
sur cette base d’estimation, le 1/5 d’une fosse de 1 m3 se rempli d’excréta en 9 à 10 mois, ce
qui correspond à un bon cycle de compostage pour une telle fosse

71
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Cabinet d’aisance en discontinu type OMS
Dispositions constructives du cabinet à compost OMS
La construction du cabinet à compost OMS se fait comme celui des latrines traditionnelles mais ce dernier nécessite une
fosse supplémentaire pour le respect du cycle de compostage. Les aspects constructives suivants sont à respecter:
o Creuser la fosse aux dimensions requises dont le fond soit toujours au dessus de la nappe
o Avant la pose de la dalle, couvrir le fond de la fosse d’une couche de 50 cm d’herbes et feuilles
o Poser la dalle en se souvenant que la superstructure peut être déplacer d’une fosse à l’autre
o Jeter dans la fosse des ordures ménagères et les fumiers d’animaux au quotidien si possible
o Jeter quelques kilogramme d’herbes et de petites feuilles par semaine
o Quand le contenu de la fosse arrive à 50 cm du sol, creuser une deuxième fosse à 1,5 ou 2m de l’ancienne fosse en y
transférant la dalle et la superstructure, puis combler l’ancienne fosse avec 15 cm d’herbes et feuilles et 35 cm de terre
bien damée
o Après le remplissage de la seconde fosse, l’on ouvre la première pour récupérer le compost formé car il doit être stable
durant ce temps et prêt à être utiliser immédiatement ou plus tard

72
IV.3 Cabinet d’aisance à compost
Avantages et inconvénients des toilettes à compost

Avantages Inconvénients

o Les toilettes à compost n’ont pas besoin d’eau o Il nécessite une quantité non négligeable des
pour leur fonctionnement, ce qui permet une matières organiques biodégradables (herbes,
large utilisation feuilles) pour l’équilibre carbone/azote
o Les fosses des latrines à compost ne sont pas o Le dispositif à compost exige une
forcement construit sous terre car d’autres maintenance soignée car à défaut le contenu
alternatives sont possibles (bac à compost) de la latrine devient humide et source des
nuisances (prolifération des mouches)
o Le risque de pollution des nappes est faible
car des unités étanches peuvent être utilisé à la o Les déchets dans le dispositif sont stockés
place des fosses classiques plus longtemps sinon cela menace la santé des
personnes qui manipulent le compost

73
Chapitre V : Nouvelles technologies écologiques d’assainissement autonome

1. Fosse et épandage dans un sol reconstitué

2. Massif filtrant planté avec ou sans fosse

74
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Le système d’assainissement autonome composé d’une fosse et d’un filtre à sable reconstitué
permet de traiter les eaux vannes et eaux ménagères en utilisant les propriétés épuratoires du
sol reconstitué (couche de sable et gravier se succédant).
Plusieurs filières découlant de ce principe de traitement existent et se repartissent selon les cas
suivants:
Le sol naturel a une perméabilité trop importante pour traiter les eaux usées: lit filtrant
vertical non drainé (cas 1)
Le sol naturel a une perméabilité insuffisante pour traiter les eaux usées: filtre à sable vertical
drainé (cas 2)
Le sol naturel a une perméabilité insuffisante pour traiter les eaux usées et la parcelle ne
permet pas l’implantation d’un filtre vertical drainé (pente faible pour atteindre l’exutoire):
filtre à sable vertical non drainé (cas 3)

75
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué

Cas 1: Lit filtrant


vertical non drainé

Cas 2: Filtre à sable


vertical drainé

Cas 3: Filtre à sable


vertical non drainé

76
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Principe de fonctionnement du système
Le traitement des effluents domestiques (eaux vannes et ménagères) se fait en trois étapes: une
étape de prétraitement (fosse septique), une seconde étape de traitement qualifié de secondaire
et s’ensuit l’étape final qui est l’évacuation.
Prétraitement
 Le prétraitement se fait dans la fosse septique (décantation des éléments grossiers et matières
en suspension) et souvent complété par un préfiltre ou un bac dégraisseur,
 Le préfiltre (composé des matériaux type pouzzolane ou autres) est placé entre la fosse et
l’épandage, favorise le piégeage des matières solides non retenues par la fosse septique et n’a
pas de fonction épuratoire,
 Le bac dégraisseur ou bac à graisse retiens huiles et graisses contenues dans les eaux de
cuisine, de salles de bain et il n’est pas préconisé dans tout les cas compte tenu des
contraintes de nettoyage et d’entretien du bac.

77
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Principe de fonctionnement du système
Traitement secondaire
Le traitement secondaire permet l’épuration biologique des eaux usées qui sortent du processus
de prétraitement. Le sol reconstitué (sable et gravier) est utilisé comme support épurateur du
fait des bactéries qui se développés dans les pores du filtre. Les mécanismes de traitement
peuvent se distinguer suivant les cas suivants:
Dans le cas d’un filtre à sable vertical, des tuyaux d’épandage rigides sont placés dans la
couche du gravier (couche recouvrant le sable) qui permettent de repartir l’effluent et les eaux
usées domestiques sont alors traités par les microorganismes fixés aux grains du sable,
Dans le cas d’un lit filtrant à flux horizontal (constitué d’une succession de matériaux
graveleux et sableux), les eaux usées sont reparties en tête du filtre par un drain rigide enrobé
de graviers puis transitent ensuite à travers les couches de matériaux de plus en plus fin où
elles sont traités par les microorganismes fixés sur le support filtrant.
78
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Principe de fonctionnement du système
Evacuation
En fonction de la perméabilité du sol naturel, les eaux traités sont:

 Soient infiltrés dans le sous-sol ou utilisées dans l’irrigation des végétaux non destinées à la
consommation humaine;

 Soient évacuées dans un cours d’eau si les conditions de qualité de l’eau les permettent;

 Soient évacuées vers un puisard si les conditions hydrogéologiques les permettent et après
que les solutions précédemment citées ne sont pas envisageables;

79
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Principe de dimensionnement
Le dimensionnement du système tiens compte des éléments suivants (normes françaises):
 Le volume de la fosse septique est fonction de la taille de la maison (nombre des pièces de la
maison): 3 m3 pour 5 pièces principales puis 1 m3 par pièce supplémentaire,
 La surface des filtres à sable au moins égale à 5 m2 par pièce principale, avec une surface
minimale de 20 m2 ,
 Les matériaux du filtre (sable, gravier) et leurs propriétés spécifiques dit sable
d’assainissement sont prescrits sont dans la norme « prNF-DTU 64.1 »,
 L’emprise du sol est à partir de 40 m2 pour la mise en place de cette filière,
 La surface d’épandage ne doit pas être imperméabilisé et interdire le passe des engins
(véhicules ou autres engins).

80
V.1 Fosse et épandage dans un sol reconstitué
Entretien et maintenance
En général cette filière nécessite peu d’entretien et elle est sans bruit et ne consomme pas
d’énergie (sauf présence d’un poste de relevage), toutefois, les éléments ci-dessous sont à
prendre en compte:
 Le bac dégraisseur, le préfiltre et le regard doivent être vérifiés régulièrement et entretenus
autant que possible et intervenir rapidement en cas du colmatage,
 La vérification du bon écoulement des effluents dans le regard de répartition et l’absence
d’eaux stagnantes dans le regard de bouclage,
 La fosse septique doit être vidangée par un professionnel lorsque que la hauteur des boues
accumulées atteint la moitié du volume utile de la fosse.

81
V.2 Massif filtrant planté avec ou sans fosse
Ce dispositif de filtre planté permet le traitement des eaux usées domestiques (eaux vannes et
ménagères) selon le principe d’épuration par culture fixée via les supports filtrants en place.
Les massif filtrants plantés sont composées d’un ou plusieurs compartiments en étage. Ces
étages contiennent le massif filtrant sur lequel sont plantés les végétaux. Le massif filtrant est le
support permettant le développement bactérien responsable de l’épuration des eaux usées. Le
végétal n’a pas un rôle épurateur mais plutôt facilite l’aération et à un pouvoir décolmatant.

Massif filtrant planté

82
V.2 Massif filtrant planté avec ou sans fosse
Principe de fonctionnement du dispositif
Ce dispositif permet de traiter les eaux usées brutes ou prétraitées (prétraitement via une fosse septique équipé
éventuellement d’un préfiltre) au travers la succession de deux étages du filtre planté: le premier à écoulement
vertical et le second à écoulement horizontal.
Dans le massif à écoulement vertical, il se produit deux processus majeurs conduisant au traitement: une
filtration mécanique des particules sur le support filtrant et une biodégradation de la pollution organique par les
bactéries aérobies qui s’y développent sur le support filtrant.
Le massif à écoulement horizontal recueille les eaux provenant du premier étage (massif à écoulement vertical)
pour un traitement complémentaire et après les eaux sortant de ce deuxième étage sont évacués ou réutilisés.

Principe du Massif filtrant planté 83


V.2 Massif filtrant planté avec ou sans fosse
Caractéristiques principaux
 Dispositif agrée pour un nombre défini d’équivalent habitant (EH) ou pièce principale
 Emprise au sol ne dépassant pas 100 m2
 Filière sans bruit et ne consomme pas d’énergie sauf recours à un poste de relevage

84
V.2 Massif filtrant planté avec ou sans fosse
Choix des dispositifs agrées

85

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