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ASSAINISSEMENT

▪ Formation : Génie civil


▪ Option : BTP
▪ Niveau : Licence professionnelle (Ingénieur de travaux (L3-P)

Proposé par
DENYIGBA KOKOU DONUDENU.
Dipl-Ing. Sciences et techniques Eaux-Environnement
Ecole doctorale EAU-VILLE-ENVIRONNEMENT (Centre d’Enseignement et de Recherche de L’Ecole Nationale des
p
Ponts et Chaussées –Paris)
Consultant WASH
mail: gk62.denyigba@gmail.com

Version 2020-2021
1
Chapitre III

ASSAINISSEMENT AUTONOME

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Sommaire

Introduction

A - Fosse septique

B - Fosse Imhoff

C - Latrines
1. Utilisation de la nature

2. Latrines traditionnelles à fosse sèche

3. Latrines améliorées
3.1 Latrines VIP
3.2 Toilette à chasse manuelle (TCM)
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INTRODUCTION

▪ L’expression « assainissement autonome » a remplacé depuis quelques années


celle de l’«assainissement individuel» utilisée depuis longtemps et qui consiste au rejet
des eaux usées et/ des excrétas d’une ou de plusieurs habitations dans un système
autre que le réseau d’égout, c.à.d un réseau collectif public

▪ Les eaux usées et excrétas dans ce cas font l’objet de traitement spécifique ; en effet,
la plupart des ménages africains à moyen ou même haut standing disposent de fosses
septiques pour l’évacuation et le traitement de leurs eaux usées et excréta.

▪ Les ménages à bas standing et les quartiers d’habitations précaires ne disposent


souvent pas de systèmes adéquats d’assainissement et utilisent des moyens de fortune
(latrines traditionnelle, défécation à l’air libre …).

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Dans ce contexte, on parle de :
- assainissement autonome individuel (ou assainissement non collectif) quand il
s’agit de l’assainissement d’une maison qui utilise souvent le sol comme élément
épurateur (puisards, certaines latrines, etc.) ;

- assainissement autonome groupé (assainissement semi-collectif) quand il s’agit de


plusieurs habitations individuelles drainées par un réseau aboutissant à un système
d’épuration, ou quand il s’agit de bâtiments collectifs ou de petites collectivités ;
l’assainissement groupé n’utilise pas toujours le sol comme élément épurateur, mais
peut utiliser le lagunage, le lit bactérien, la boue activée comme exemples de systèmes
d’épuration en bout de chaîne.

L’assainissement autonome en général utilise les capacités auto-épuratrices


(anaérobie et aérobie) des sols d’une part, l’aptitude de ces sols à pouvoir isoler les
eaux usées de tout contact direct humain, d’autre part.

▪ Les principaux systèmes qui intéressent l’assainissement autonome sont :


- les fosses septiques
- les latrines
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A. LA FOSSE SEPTIQUE
FOSSE SEPTIQUE :
- l'un des éléments constitutifs d'une installation d'assainissement non collectif.
- reçoit uniquement les eaux-vannes (sanitaires).
- quand elle reçoit l'ensemble des eaux vannes (issues des WC) et des eaux ménagères
(cuisine, lavage), on lui préfère alors l'appellation de « fosse toutes eaux ».
- l'apport d'eaux pluviales est proscrit dans les deux cas, car entraîne le dysfonctionnement de
l'installation (effet de dilution des effluents).

1. Fonctionnement
• Faire décanter les matières solides et les hydrolyser (liquéfier) par fermentation sous l'action
des bactéries anaérobies naturellement présentes dans les effluents.
• Ce travail demande plusieurs semaines à plusieurs mois de séjour pour les matières fécales et
déchets de cuisine.
• La fosse n'assure qu'un prétraitement d'une dizaine de jours de rétention. La capacité de la
cuve doit donc être calculée en conséquence.

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• Volume utile des fosses toutes eaux : doit être au moins égal à 3 m3 pour des logements
comprenant jusqu'à cinq (5) pièces principales (selon le code de la construction de certains pays)
et doit être augmenté d'au moins 1 m3 par pièce supplémentaire.

• Concernant les fosses septiques : le volume minimal est de 1,5 m3 pour des logements
comprenant jusqu'à cinq pièces principales et doit être augmenté d'au moins 0,5 m3 par pièce
supplémentaire.).

• Les fosses septiques : conçues initialement pour ne recevoir que les eaux vannes, elles
doivent obligatoirement être munies d'un bac dégraisseur [ ], s'il est prévu de les transformer en
fosse toutes eaux puisqu'elles ne sont pas habilitées à prétraiter les eaux grasses.
• Bac dégraisseur : doit être d'un volume minimal de 200 litres s'il reçoit seulement les eaux de
cuisine et de 500 litres s'il reçoit les eaux de la cuisine accompagnées des eaux de salle de
bain.
• Fosses toutes eaux en revanche sont munies d'une paroi siphoïde assurant la fonction de
dégraissage.

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2. Construction

• Fosse toutes eaux éloignée de l'habitation (plus de 10 mètres) : recommandé d'installer tout de
même un bac dégraisseur, juste après le regard de collecte des eaux usées, pour se prémunir
contre le risque de colmatage des canalisations par les graisses.

• La fosse n'assure qu'une fonction de prétraitement ; seulement 30 % de la pollution carbonée


est détruite. Le traitement proprement dit est le plus souvent assuré par le sol, au moyen de
tranchées d'épandage. Cela suppose que les caractéristiques pédologiques des sols soient
compatibles : suffisamment perméable mais pas trop pour éviter un transfert trop direct vers la
nappe phréatique.

• Cas contraire : recourir à des massifs de sable (perméabilité insuffisante) ou tertres filtrants si la
nappe affleure.
• Cas difficiles : mettre en place des installations plus sophistiquées (filtres bactériens par
exemple) qui sont en fait de mini stations d'épuration.

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• Fosses septiques domestiques : fond généralement en béton et parois en brique ou en pierre
rendue étanche au ciment par exemple.
• Poids de béton dans le fond : suffisant pour lutter contre la poussée d'Archimède lorsque la
fosse est vide. Si le sol est meuble, un béton armé pour le fond permet une plus grande
résistance.
• Pour les fosses septiques de collectivités, les parois et le fond sont en béton armé.
• Dans les deux cas, le couvercle est en béton capable de résister aux charges et dispose de
plusieurs ouvertures ou plaques amovibles.
• Il existe également dans le commerce toute une gamme de fosses préfabriquées, en ciment,
en plastique ou autre. Les couvercles en plastique sont renforcés par de la fibre de verre. Tous
ces systèmes brevetés sont des fosses domestiques. Les installateurs de fosses préfabriquées
recommandent de poser la fosse sur un lit de 30 cm de sable tassé.

3. Critères d'aptitude du sol à l'assainissement autonome

• Perméabilité du sol évaluée par test de percolation ;


• Hydromorphie du sol, prenant en compte le niveau de la nappe phréatique et ses battements ;
• Profondeur du substratum qui doit être suffisante (>1m) pour les sols à granulométrie fine ne
présentant pas d'horizon perméable ;
• Pente relativement faible (>10%) pour empêcher l'épuration par infiltration des eaux
usées.
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Fig. 1 : Schémas d’une fosse septique

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Fig. 2 Pose d'une fosse toutes eaux préfabriquée en polyéthylène

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• Dans la fosse, les boues tombent dans le fond et l'écume surnage. La hauteur d'eau
minimale entre les deux ne doit pas être inférieure à un mètre. La hauteur complète minimale
est d'un mètre cinquante. La largeur minimale d'une fosse est 60 cm. Les fosses les plus petites
font 1 m3, les plus grandes 100 m3.

• Les eaux usées ne doivent pas perturber les boues en décantation.


Pour éviter les remous en entrée, on utilise des tuyaux de drainage de grand diamètre (au
moins 100 mm) avec une faible pente (0,5 %) à l'approche de la fosse. Le tuyau est terminé par
un tube en T plongeant de 45 cm sous le niveau d'eau et dépassant d'au moins 15 cm ou un
déflecteur inclus dans la paroi.

• Pour les petites fosses (moins de 1,2 m de largeur), le même système de tube en T ou de
déflecteur peut être utilisé. Pour les fosses les plus grandes, on utilise généralement
un déversoir sur toute la largeur pour permettre un débit régulier. Dans ce cas, un pare-écume
couvre la largeur.

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Ventilation : la fermentation produisant des gaz, un évent doit être prévu, ceci dans le but
d'engendrer un effet d'aspiration des gaz (effet Venturi). Ces gaz s'ils s'accumulent sont
susceptibles d'attaquer les bétons et parties métalliques de la filière d'assainissement.
Une deuxième ouverture pour l'entrée d'air complète cette ventilation. Un grillage en protège
l'accès.

Pente : La pente (ou radier) permet un stockage des premières boues. Le volume à stocker est
plus important au plus proche de l'entrée, on prévoira donc une pente de -25 % dans le premier
compartiment. Les autres compartiments auront un radier plat. Le radier du premier compartiment
impose de creuser plus profond, une vidange plus régulière permet d'en limiter la profondeur.

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4. Ratios et éléments de dimensionnement
Les longueurs (L) × largeur (l) sont choisies de telle sorte que le rapport de L/l soit
compris entre 2 et 4. (2<L/l <4), car :
- si L/l > 4 (fosse de forme trop allongée) = vitesse du courant élevée et les matières
organiques solides n'auront pas le temps de décanter avant d'être complètement
digérés ;
- si par contre L/l < 2 (fosse de forme ramassée, proche du carré), il y a risque de faible
rendement également.

▪ La hauteur moyenne de la fosse : 1,00 < Hm < 2,50 m.

▪ La fosse septique peut être à double ou à triple compartiment (figure 1). Les
dimensions de chaque compartiment devraient respecter les ratios ci-dessus

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5. Les différentes méthodes de calcul des volumes de fosses septiques
5.1 Méthode proposée par la Banque Mondiale
Le volume utile (Vu) = 3  débit journalier d’eaux usées
Vu = 3 Nu .. q
On note q le volume d'eaux usées par jour et par personne, estimé à 60 L en moyenne, jusqu'à 200 L selon
les pays.

Nu : nombre d’usagers
 : temps de rétention (minimum 1j)
q : volume d’eaux usées rejetées par personne et par jour (l/hab/j)

5.2 Méthodes Canadiennes


Les fosses sont destinées aux équipements collectifs ou publics. La démarche pourrait être la suivante :
- on fait le calcul à partir du débit mesuré ou estimé :
(1°) On ne tient pas compte du volume de stockage des boues : si les fosses seront bien entretenues
(milieu urbain surveillé) ;

(2°) On ajoutera à la capacité de la fosse, un volume de stockage de boues : si la fosse ne sera pas bien
entretenue (zones rurale et précaire …) : volume de stockage des boues (2 ans) = surface de la fosse
 0,3.
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➢ Pour des débits quotidiens de rejets (Qtr en litres/j) :
Qtr = q x Nu (où q = rejets d'eaux usées en litres/hab/j et Nu = nombre d'usagers).

- Si 1900 < Qtr < 5700 litres, Vu = 1,5 Qtr

- Si 5700 < Qtr < 34200 litres, Vu = 4300 + 0,75 Qtr


Pour ces deux calculs, si la fréquence de vidange des fosses est faible, on peut ajouter un volume de
stockage des boues. Par exemple pour une vidange tous les deux ans, ajouter 0,3 × surface de la fosse.

- Si Qtr > 34200 litres, ici les fosses imhoff sont plus satisfaisantes que les fosses septiques ou
alors, il faut adopter plusieurs fosses septiques …

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5.3 Méthode proposée par J BROOME
Méthode de dimensionnement des fosses d’interception des réseaux d’égout de faible diamètre. La
configuration des fosses intermédiaires est basée sur les mêmes principes que celle des fosses
septiques.

Le volume total effectif (Vt) est la somme de trois volumes qui sont :

• Vs : volume nécessaire pour que les liquides se séparent des solides dans la fosse
Vs = Nu q r (r : temps de rétention en j ; q en l/hab/j )

• Vd : volume nécessaire pour la digestion


Vd = ½ NuVbf d

d: temps de digestion (j) = 50j pour les pays tropicaux


Vbf = volume de boues fraîches (litres/hab/j = 1 l/hab/j).

Le facteur ½ (0,5) est introduit pour tenir compte du volume moyen de boues qui passe dans la zone de
digestion de la fosse.

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• VSt : volume nécessaire pour stocker les boues digérées entre deux opérations d’évacuation
VSt = ¼ a N Vbf
a : période d’accumulation (j)
N = intervalle de temps entre 2 vidanges (temps de digestion)

Le facteur ¼ (0,25) est le rapport estimé entre le volume digéré et les boues fraîches.

Ainsi, Vt = Vs + Vd + VSt
Vt = Nu [(q r) + (½ d Vbf)] + 0,25 a N Vbf

5.4 La méthode britannique

Vu (litres) = 180 Nu + 2000

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5.5 La méthode Française

Le dimensionnement des fosses en France est calculé par rapport au nombre de pièces
principales du domicile, à savoir 3 m3 jusqu'à 5 pièces principales, puis 1 m3 supplémentaire par
chambre supplémentaire.

• Fosse « eaux vannes » :


Vu = 2m3 pour un logement de 2 à 3 pièces principales
Vu = 3m3 pour un logement de 4 à 6 pièces principales
Vu = 3m3 + 0,5 (ou 0,75) m3 par pièce supplémentaire.

• Fosse « toutes eaux »


Vu = double des volumes précédents.

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5.8 La méthode des abaques : tables de dimensionnement
Les professionnels préfèrent en règle générale des tables empiriques aux calculs, la table ci-dessous est issue d'un
catalogue d'un fournisseur
(source : Calona purflo S.A, BP92 49290 Chalonnes-sur-Loire)
3 m3 4 m3 5 m3 6 m3 8 m3 10 m3 12 m3 15 m3
Habitations
(nombre de
pièces
5 6 7 9 . . . .
principales)
Camping,
hôtel, école +
internat 6 10 15 20 30 40 45 60
(nombre
d'habitants)
Usine,
chantier,
salle de 12 20 30 40 60 80 90 120
sport, école +
½ pension
École +
externat,
salle des
fêtes,
18 30 45 60 90 120 135 180
magasin,
bureau
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5.6 La méthode Belge

• Fosse « eaux vannes »


Vu = 300 l/hab./j × Nu si Nu est inférieur ou égal à 11,
Vu = 225 l/hab./j × Nu si Nu > 11,
• Fosse « toutes eaux »
Vu = Double des volumes précédents.

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5.7 Fosses septiques « toutes eaux »
▪ Le volume de la fosse « toutes eaux » dépend :
- du nombre d'usagers (Nu) ou de préférence la capacité d’accueil de la maison (nombre de
chambres)
- du taux d'accumulation des boues dans la fosse (Ta)
- de la fréquence de vidange (Fv).

Les hypothèses suivantes peuvent être utilisées :


• taux d'accumulation des boues = 0,18 – 0,5 l/hab./j, (ou encore 65 – 180 l/hab./an) ;
• fréquence de vidange : 2 à 5 ans ;
• hauteur maximale de la boue dans la fosse : au voisinage de 50% de la hauteur utile de la
fosse ;
• hauteur d'eau minimale dans la fosse : > 1m ;
• hauteur de rétention de la couche flottante au-dessus de l'eau dans la fosse : 20 – 25 cm ;
• temps moyen de rétention des effluents dans la fosse : 5 jours ;
• volume minimal de la fosse : 1,5 à 2m3 ;
• volume additif pour chaque supplément de 2 personnes dans le ménage : 0,4 à 0,5 m3.

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• En estimant que les boues s'accumulent en moyenne de Ta = 0,18 à 0,50
L/usager/jour selon la taille et la construction de la fosse:
- les calculs sont établis pour un minimum de 2 ans d'accumulation avec un encombrement de
la fosse de moins de 50 % ;
- Fv = 0,5 pour 2 ans.

Vu = Nu × Ta × Fv/50 %

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✓ Ratios et éléments de dimensionnement
▪ Longueurs (L) × largeur (l) sont choisies de telle sorte que le rapport de L/l soit compris entre
2 et 4. (2<L/l <4), car :
- si L/l > 4 (fosse de forme trop allongée) = vitesse du courant élevée et les matières organiques
solides n'auront pas le temps de décanter avant d'être complètement digérés ;
- si par contre L/l < 2 (fosse de forme ramassée, proche du carré), il y a risque de faible
rendement également.

▪ Hauteur moyenne de la fosse : 1,00 < Hm < 2,50 m.

▪ Fosse septique : peut être à double ou à triple compartiment (figure). Les dimensions de
chaque compartiment devraient respecter les ratios ci-dessus

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B. FOSSE IMHOFF
▪ Dispositif utilisé pour le traitement des eaux usées dans les petites ou moyennes installations
de traitement des eaux usées .
▪ Ces fosses septiques offrent l'avantage d'avoir un seul conteneur dans les compartiments
destinés respectivement à la sédimentation primaire et la digestion des boues

▪ Le réservoir Imhoff est constitué de deux compartiments


préfabriqués (typiquement en béton armé ) superposées
souterrain et communiquant hydrauliquement:
• Celui du haut représente le réservoir primaire de décantation;
• Celui du bas pour la digestion anaérobie des boues.

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▪ La cuve supérieure est généralement constituée par une partie supérieure avec une section
rectangulaire et une partie inférieure avec une section triangulaire avec la pointe en bas.
L'ensemble forme une sorte de trémie, qui communique avec le compartiment inférieur par
l'intermédiaire d'une fente longitudinale à travers laquelle passent les boues décantables.

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C. LES LATRINES

1. Utilisation de la nature
Dans la majorité des villages, le milieu naturel reste préféré pour les défécations de jour pour
peu qu’il existe un buisson, une cachette, une ravine, (sinon on attend la nuit )...
Dans la majorité des quartiers périphériques des villes, on vit comme au village. Il n’est pas rare
de voir des excréta dans les caniveaux, dans la rue, sur les tas d’ordures sous les ponts et à
coté de certaines latrines publiques. Ces pratiques sont fortement déconseillées et doivent être
proscrites !

2. LATRINE TRADITIONNELLE À FOSSE SÈCHE (FIG 2).

Comme dispositif d’assainissement, elle est très utilisée dans les pays en voie de
développement. Elle a comme composantes principales:
- un trou de 80 à 90 cm de diamètre et 3 à 5 m de profondeur couvert soit d’une dalle, soit de
bois, soit de planches.
- un abri assurant l’intimité de l’usager est nécessaire. 29
Ce type de latrine présente des inconvénients majeurs :
- aspect sanitaire : elle est malodorante et attire les mouches et autres vecteurs de maladies
qui se reproduisent dans la fosse
- elle est souvent mal construite et son utilisation dangereuse.
- une fois la fosse pleine, elle est abandonnée au profit d’une autre à construire;
- la fosse est généralement très profonde : risque de pollution de la nappe et difficulté de
vidange.

• Elle présente néanmoins quelques avantages:


- Ne coûte relativement pas cher;
- Réalisable par l’usager (surtout en milieu rural) ;
- N’a pas besoin d’eau pour fonctionner ;
- Facile à entretenir.

• A cause de leurs handicaps et risques sanitaires, des études ont été engagées en vue
d’améliorer leurs performances.

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3. LATRINES AMELIOREES

✓ La conception de la latrine améliorée dérive de celle de la latrine rurale traditionnelle ou de


la toilette moderne (WC) avec une adaptation aux conditions de vie des zones semi-urbaine et
urbaine. Il en existe plusieurs types dans les zones défavorisées, à faibles consommations
spécifiques d’eau.

✓ Les latrines améliorées sont une bonne alternative en zone urbaine. Elles sont conçues pour
résoudre deux problèmes majeurs fréquemment rencontrés pendant l’exploitation des systèmes
de latrines traditionnelles, à savoir :
- l’élimination des odeurs nauséabondes
- la pullulation d’insectes.

Ces latrines améliorées comprennent : les latrines à fosses ventilées (VIP) et les toilettes à
Chasse Manuelle (TCM).

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3.1 La latrine à fosse ventilée (V.I.P. = Ventilted Improuved Pit)

Elle est composée :


• d’une infrastructure comportant :
- la fosse qui reçoit les excréments et les liquides ; elle peut être simple, double ou
multiple
- la dalle de couverture comportant les trous de défécation et de ventilation

• d’une superstructure
La superstructure qui permet d’assurer l’intimité de l’utilisateur ; elle peut être de
différentes formes (rectangulaire, circulaire ou spirale). Elle est dotée :
- d'un abri avec parfois un mur - écran pour l’usager (protection contre les intempéries
et préservation de l’intimité de l’usager) ;
- le tuyau de ventilation, muni à son extrémité supérieure d’un grillage, qui sert aussi à
piéger les mouches
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a) Emplacement
o La latrine doit être placée à un niveau plus bas que le puits et près de la maison ;
o La cabine doit être orientée de manière à ce que le soleil ne puisse pas éclairer
directement l’intérieur

b) Fonctionnement
o Les excréta tombent dans la (les) fosses,
o Les eaux de nettoyage et les urines s’infiltrent dans le sol ;
o Les matières organiques sont décomposées par les microbes avec formation d’eau, de gaz
et de mauvaises odeurs (H2S, NH3, etc);
o Evacuation de ces mauvaises odeurs de la fosse vers le sommet du tuyau de ventilation ;
o Attraction des mouches par la lumière du tuyau de ventilation, suite à l’obscurité
maintenue dans la cabine ;
o Blocage des mouches à l’extrémité de ce tuyau muni de grillage (ces mouches retombent
dans la fosse et meurent).

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Les principales caractéristiques du fonctionnement d’une V.I.P. résident dans les rôles de
l’évent et la conception de la fosse (fig. 3).

▪ L’évent
Les principaux rôles du tuyau de ventilation :
- illumination et aération de la fosse par l’évacuation de l’air nauséabond; l’air favorisant la
décomposition de la matière fécale. De ce fait un dépassement de la toiture de 50 cm au
moins doit être observé ;
- rétention des insectes prisonniers qui, attirés par la lumière, montent dans le tuyau pour se
heurter au grillage moustiquaire. Ils meurent et retombent dans la fosse ;
- les mouches, attirées par les odeurs s’échappant du haut de l’évent, y tournoient et ne
peuvent entrer du fait de la présence du grillage moustiquaire.

35
▪ Utilisation de la fosse

L’urine, l’eau d’entretien et de lavage des dalles sont admises dans la fosse. Cette quantité doit
être maintenue au strict minimum pour garder la fosse relativement sèche.
Les matériaux biodégradables et pas très encombrants utilisés pour le nettoyage anal
peuvent être admis dans la fosse.
Deux phénomènes importants se déroulent alors dans la fosse et réduisent sa vitesse de
remplissage :
1) les parties solides sont décomposées par digestion biologique. Les parties solubles issues
de ce processus sont emportées dans le sol avec les liquides. Les gaz qui se forment, ainsi
qu’une partie de l’eau évaporée sont évacués par le tuyau de ventilation.
2) les parties liquides des excréments s’infiltrent dans le sol si sa perméabilité le permet.

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c) Différents types de V.I.P.

1) La latrine à fosse unique (fig.4) ou « SanPlat » (appellation anglaise désignant une


conception de dalle économique, facile à réaliser qui rend la latrine traditionnelle plus
sécurisante et hygiénique) ; elle peut convenir aux zones rurales et aux quartiers précaires des
villes disposant d’espace : une fois la fosse pleine, elle est abandonnée au profit d’une autre
réalisation

2) La latrine à double fosses alternantes (fig.5) appropriée aux zones urbaines et aux
constructions définitives, permettant une vidange des excréta dans de meilleures conditions
sanitaires. Les fosses sont utilisées alternativement. L’une des fosses est en attente soit
d’utilisation soit de vidange.

3) La latrine à fosses multiples (fig.6) qui n’est autre qu’une série de V.I.P. à double fosses,
pour les établissements et lieux communautaires (écoles, marché, établissement sanitaire,
grande famille).

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Fig. 2 Latrine VIP à double fosse

38
Guinée Conakry Burkina Faso

Fig. 3- Bloc latrine VIP à fosse multiple

39
Fig.4- Orientation des tuyaux d'aération
(hémisphère nord)
40
Fig.5 – VIP (« SanPlat »)

41
Fig.6 VIP à double fosse alternative

Fig.7 VIP à fosses multiples alternatives


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d) Avantages et inconvénients des VIP
• Les avantages :
- absence d’odeurs nauséabondes dans la cabine
- nuisance minimum par les mouches et moustiques (vecteurs de maladies)
- pas besoin d’eau pour fonctionner
- reçoit tout matériau de nettoyage anal (solide comme liquide)
- construction et entretien faciles
- relativement bon marché
- moindres risques sanitaires

• Les inconvénients pouvant limiter son utilisation:


- risque de pollution de la nappe (si elle est haute)
- difficulté de construire dans du roc ou dans un sous-sol chargé de grosses pierres
- n’assure pas l’évacuation des eaux ménagères
- obscurité indispensable à l’intérieur de la cabine pour lutter contre les mouches
- fonctionne bien lorsqu’elle est convenablement orientée au vent.
- aucun obstacle (arbre et bâtiment) environnant ne doit dépasser l’évent.

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e) Conception
• La superstructure
On a pu observer selon les régions les faits suivants :
- le chef de famille préfère bénéficier de sa cabine personnelle
- les hommes et les femmes d’une même communauté veulent des cabines distinctes
- des maisons de grand standing ( 2 à 7 personnes ) avec 2 à 3 W.C.
- tandis que des maisons économiques (10 à 20 personnes ), un seul W.C..
- effet de simultanéité dans les écoles pendant la recréation.

• Dimensions d'une cabine


L’espace utile à l’intérieur d’une cabine doit permettre à l’usager de s’accroupir sans gêne, en
faisant face à la porte.
Le tableau 1 donne quelques dimensions

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Tableau 1 : dimensions intérieures des cabines
minimales usuelles moyennes grandes
Largeur (m) 0,80 1,10 1,20 1,30
Longueur (m) 1,00 1,10 1,25 1,50
Hauteur (m) 2,00 2,50 2,50 2,50

• L’infrastructure
- Volume de la fosse.
Le principe de dimensionnement de la fosse d’une V.I.P. dépend du type retenu. Dans tous les
cas, ce volume est fonction de trois paramètres essentiels :

o le temps de remplissage (T)


- Pour une fosse unique, ce temps est la durée de vie de l’ouvrage. Il est en général au moins
égal à 5 ans.
- Pour les fosses doubles et multiples, il correspond à la périodicité de vidange. Il ne doit pas être
inférieur à 2 ans, durée nécessaire pour la minéralisation et la destruction des germes
pathogènes.
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o le nombre d’usagers ( Nu )
Le nombre à retenir est celui des usagers permanents dans l’année. Cette condition se traduit
surtout dans le calcul des latrines communautaires par l’application d’un coefficient réducteur
« dit facteur de présence ou taux d’utilisation» au nombre d’utilisateurs.

o le taux d’accumulation des boues ( Ta )


Ce taux varie de 0,030 m3 à 0,060 m3. Selon les études du C.R.E.P.A. révisées en 2 000, la
valeur moyenne de : Ta = 0,045 m3 / an en R.C.I. et 0,035 m3 / an au BURKINA.

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Si l’usager utilise des matériaux encombrants pour le nettoyage anal alors
Ta’ = 1,50 xTa
Le volume utile de la fosse équivaut donc à :
- pour une V.I.P. à fosse unique: Vu = Nu x Ta x T
- pour une V.I.P. à double ou multiple fosses: Vu = 2 x Nu x Ta x T (volume utile total de la
fosse).
Le facteur 2 caractérise l’alternance du fonctionnement des fosses dans les V.I.P.

▪ N.B.: Pour les établissements scolaires, édifices publics et équipements collectifs, la formule
devient donc:

Vu = 2 x Nu x  x Ta x T (si compartiments doubles alternants)

Ex: pour une école:


 = 30 semaines / 52 semaines = 0,58 pour des pensionnaires
 = (30 semaines / 52 semaines) x (6 jours / 7 jours) x (8 h / 24 h) = 0,16 pour des non
pensionnaires

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f) Dispositions constructives

Les bonnes conditions de fonctionnement et d’exploitation d’une V.I.P. requièrent les exigences
suivantes à la réalisation de ses différentes composantes :
• Les consignes d’implantation des V.I.P.
- A côté de la maison d’habitation, attention aux fondations et au revêtement de la fosse très
loin de celle-ci, le cabinet pourrait ne pas être utilisé par toute la famille loin des puits d’eau
potable (35 m selon O.M.S.; 10 m suivant études récentes), des cuisines.
- Tenir compte du toit de la nappe en saison de pluies (de 1,50m à 3m suivant les sols). ne pas
collecter les eaux de pluies.

o La superstructure

La cabine.
- Elle doit être ombragée à l’intérieur (les mouches n’aiment pas l’obscurité)
- La porte et les ouvertures d’aération doivent faire face aux vents dominants pour une aération
adéquate assurant un appel d’air frais dans la cabine.
- Pour sa forme, tenir compte des coutumes ou des préférences des usagers
- Les matériaux locaux peuvent servir à la construction (disponibilité pour l’entretien).
48
L’évent.
- Il doit être situé le long du mur le plus exposé au rayonnement solaire et solidement fixé.
- Il doit être scellé à la dalle par un mortier de ciment (cas des tuyaux).
Du point de vue matériaux, peuvent être utilisés:
o les tubes en amiante-ciment, en P.V.C., en tôle roulée;
o les constructions en briques, parpaings, blocs de béton, claustras;
o les enduits de terre ou de ciment sur treillis métalliques, grillage, natte....

49
Avant de commencer à construire la latrine :
1) - Il faut qu'elle soit orientée de façon à ce que les tuyaux d’aération captent le maximum de
lumière directe. Les jours sans vent, la ventilation des latrines se fait convenablement car sous
l'effet de la chaleur, l'air monte dans les tuyaux d'aération et aspire l'air nauséabond vers le
haut. C'est pourquoi les tuyaux d’aération doivent être placés de préférence au sud. Si cela est
difficile ou impossible, les évents seront placés à l'Est ou à l'Ouest, mais jamais au
nord.

2) - Il faut assurer l'intimité de l'usager en bien orientant la future porte.


Les trous des mailles de l’écran anti - mouches ne doivent pas dépasser 1,50 mm2 de section
(en métallique ou en plastique). De très petites mailles aussi nuiraient à la bonne ventilation.

50
Tableau 2 : dimensions intérieures recommandées en fonction du type de ventilation et de matériau

Ventilation moyenne Bonne ventilation et exposition

Tubes diamètre intérieur = 150 mm diamètre intérieur = 100 mm

Enduits diamètre intérieur = 250 mm diamètre intérieur = 200 mm

Maçonneries côté du carré = 225 mm côté du carré = 200 mm

51
o L'infrastructure
La fosse/ compartiments.
- forme: généralement rectangulaire mais peut être aussi circulaire de section
- largeur recommandée1,50 m
- profondeur 2,00 m si la vidange est prévue manuelle: tenir compte d’une garde de 30 à 50
cm
- le matériau de revêtement (consolidation)doit tenir compte de la durée de vie prévue pour la
toilette. Exemple: ne pas utiliser un revêtement en bois pour un cabinet permanent. Le
revêtement sera entier dans un sol meuble, dans la partie supérieure dans un sol stable
- si la nappe est éloignée, laisser des orifices dans la partie inférieure et ne pas revêtir le fond.

Les dalles
Qu’elles soient préfabriquées ou coulées sur place, elles ne doivent être ni trop longues
ni trop lourdes. Elles doivent cependant être robustes et facilement transportables.

52
Tableau 3 : Exemples de dimensions réalisées de dalles (L x l x e.) en cm

R.C.I. BOTSWANA BURKINA

Dalle de défécation 130 x45 x 8 190 x 50 x 8 130 x 65 x 8


90 x 175 x 8 145 x 50 x 8

Dalle d’aération 130 x 45 x 8 190 x 35 x 8 130 x 65 x 8

Dalle de vidange 130 x 26 x 8 175 x 40 x 8 190 x 35 x 8 72,5 x 50 x8 130 x 50 x 8

NB :Les dimensions des dalles sont essentiellement fonction du type de compartimentation adopté.

53
g) Vidange des fosses

Les boues qui s’accumulent dans la fosse peuvent être évacuées selon le type de latrines :

✓ Latrines VIP à fosse simple.


La fosse doit être vidangée lorsque son contenu arrive à 0,5 m au dessous de la dalle de
couverture. La vidange de cette fosse peut se faire de deux façons :

• Vidange manuelle
- Creuser une nouvelle fosse servant à recevoir les boues de vidange ;
- Enlever la dallette de vidange de la latrine ;
- Retirer les boues dans la fosse à l’aide de sceau, de pelle, etc. ;
- Mettre les boues de vidange dans la nouvelle fosse préalablement creusée ;
- Recouvrir la fosse contenant les boues par la terre ;
- Nettoyer les alentours immédiats avant et après la vidange.

Cette méthode de vidange est à déconseiller à cause des risques sanitaires et


environnementaux qu’elle engendre 54
g) Vidange des fosses (2)

• Vidange mécanisée

Le contenu des fosses doit être évacué, autant que possible, mécaniquement à l’aide des
camions vidangeurs muni de pompe hydrocureur. L’utilisation de ce camion est une méthode
efficace de vidange du point de vue sanitaire et environnementale. Les vidangeurs doivent
éviter de salir les lieux et de disperser les eaux usées durant leur parcours.

✓ Latrines VIP à fosse multiple


Dans chaque cabine VIP à double ou fosse multiple, il y a deux trous de défécation dont l’un en
service et l’autre fermé. Le processus de vidange de ces latrines se fait comme suit :
- fermer le trou de défécation de la fosse en service, lorsque celle-ci est remplie ;
- enlever les dallettes de vidange ;
- évacuer les boues dans la fosse après une période de repos d’au moins deux ans ;
- retirer les boues ainsi stabilisées à l’aide des pelles et des seaux pour être utilisées comme
engrais, enfouis ou être transportés à la décharge.
55
h) Entretien/Maintenance

La pérennité d’un ouvrage dépend de sa maintenance et d’un entretien judicieux. Les latrines
VIP à fosses multiples sont d’une maintenance et d’un entretien facile qui se résument en des
points suivants :
- vérifier régulièrement si les grillages du tuyau de ventilation sont en place ou ne sont pas
troués ;
- nettoyer chaque fois le plancher de la cabine avec le moins d’eau possible ;
- ne jamais admettre les eaux domestiques dans les fosses ;
- il est formellement interdit de jeter les ordures dans la fosse ;
- ne jamais utiliser les 2 fosses en même temps ;
- ne jamais se laver dans la latrine ;
- la porte de la cabine doit être maintenue toujours fermée ;
- ne jamais verser de grande quantité de produit chimique dans la fosse.
- enlever à l’aide de la pelle, des sceaux, etc. les boues contenues dans la fosse après deux
ans ou selon la fréquence de vidange prévue (dimensionnement)

56
Ventilation : la fermentation produisant des gaz, un évent doit être prévu, ceci dans le but
d'engendrer un effet d'aspiration des gaz (effet Venturi). Ces gaz s'ils s'accumulent sont
susceptibles d'attaquer les bétons et parties métalliques de la filière d'assainissement.
Une deuxième ouverture pour l'entrée d'air complète cette ventilation. Un grillage en protège
l'accès.

Pente : La pente (ou radier) permet un stockage des premières boues. Le volume à stocker est
plus important au plus proche de l'entrée, on prévoira donc une pente de -25 % dans le premier
compartiment. Les autres compartiments auront un radier plat. Le radier du premier compartiment
impose de creuser plus profond, une vidange plus régulière permet d'en limiter la profondeur.

57
3.2 Toilette à chasse manuelle (TCM)

▪ Toilette conventionnelle avec réservoir de chasse, une adaptation du W.C. classique au


milieu rural (disposant d’eau en faible quantité et à faibles revenus)

▪ Présente 2 inconvénients :
- très chère ;
- utilise de grandes quantités d’eau.

▪ Exige de ce fait une adduction d’eau courante dans la maison et un système d’égout ou de
fosse septique.

1) Composantes (fig.12)

- une cuvette et un siphon installés dans une superstructure ou cabine. Le siphon est relié à une
fosse à l’aide d’une conduite. Dans certains cas, on peut installer sur la latrine un siphon, qui
constitue un joint d’étanchéité, et dont on chasse les excréments par une quantité d’eau
suffisante pour expulser les solides dans la fosse et rétablir le niveau du siphon.

58
▪ La fosse peut être décalée de la cuvette au moyen d’un bout de tuyau ou d’une rigole
couverte qui les relie l’une à l’autre. La cuvette d’une latrine à chasse d’eau est posée sur le
sol au dessus du siphon pour recevoir les urines en offrant les conditions minimales
d’hygiène et de propreté.

Regard de
répartition

Siphon
Plan
Fig. 8 :éléments essentiels d’une TCM

59
2) Principe de fonctionnement

▪ A chaque utilisation une petite quantité d’eau est versée dans la cuvette. Elle entraîne les
excréta dans la fosse d’infiltration par l’intermédiaire du siphon et du tuyau d’amenée.
▪ Deux processus importants se déroulent dans la fosse:
- 1. les matières solides sont digérées biologiquement. Les composantes solubles des
matières digérées sont emportées par les liquides s’infiltrant dans le sol. Les gaz produits s’y
diffusent également.

- 2. l’eau de chasse (1 à 2 litres), de nettoyage de la latrine, et les parties liquides des excréta
s’infiltrent dans le sol.
Une fois la fosse pleine, si elle est mise hors service pendant environ deux ans, le contenu
devient un humus organique riche pouvant être manipulé en toute sécurité (peut servir
d'engrais).

Utilisation simple, TCM = un système d'assainissement hygiénique et satisfaisant.


Fermeture hydraulique à siphon est l’essentiel du fonctionnement hygiénique et sans nuisance
de la latrine.
Arrête les odeurs remontant de la fosse et empêche le passage des insectes entre la toilette et
la fosse.

60
3) Avantages et inconvénients

• Avantages :
- bon marché à la réalisation (mais plus chères que les VIP).
- offrent une solution à long terme au problème d’évacuation des excréta
- utilisent de faibles quantités d’eau (2 – 3 litres d’eau suffisent pour une chasse)
- système évolutif : possibilité de raccorder la toilette à un réseau d’égout
- éliminent les odeurs et empêchent la reproduction d’insectes et de mouches
- construction simple et entretien de la cuvette facile
- possible de les installer à l’intérieur des habitations
- recyclage des ressources possible

• Inconvénients :
- exigent des dispositifs séparés d’évacuation des eaux ménagères
- disposer de l’eau toute l’année (au moins 2l par jour et par personne) : la cuvette
doit être systématiquement l’objet d’une chasse et entretenue.
- se bouchent facilement si l’on emploie des matériaux solides pour le nettoyage anal
- risque de pollution de la nappe
- construction plus chère et plus difficile dans les sites où la nappe est élevée, ou
dans les zones à sol imperméable ou à sol profond avec couche rocheuse sous-jacente.
61
4) Classification

• T.C.M. à fosses humides


• T.C.M. à fosses sèches

Dans chaque famille trois types de T.C.M. sont exécutables en fonction de l’espace
disponible, du site et du nombre d'usagers.

• T.C.M. à fosse unique (fig. 8)


• T.C.M. à fosse double alternantes (fig. 9)
• T.C.M. à fosses multiples alternantes (fig. 10) Fig 8.1 TCM à fosse
unique

Légende
A = Cuvette à siphon hydraulique avec coupe en S.
B = Tuyau d’évacuation conduisant à la fosse
d’infiltration.
E = Fosse d’infiltration.
G = Distance entre la cuvette et la fosse : doit être aussi
courte que possible. Les cotes sont en cm

62
Fig.8.2 Schéma recommandé pour une fosse d’infiltration en zone de nappe haute ou saturée

63
Fig. 9 -T.C.M. à fosse double alternantes
Fig 10.- T.C.M. à fosses multiples alternantes

64
5) - Dimensionnement

▪ Superstructure
Dimensions minimales internes déterminant l’espace pour l’usager :
longueur =1,00m; largeur = 0,80m ; hauteur = 2,00m avec bien sûr des dispositifs d’aération
suffisants.

▪ Fosse
Le principe veut que soit dimensionnée(s) la ou les fosses à mettre en service : la ou les fosses
en attente seront exécutées à l’identique. Pour les différents paramètres, consulter les tableaux
5.1, 5.2, 5.3.
- volume effectif (Ve) = volume en dessous du tuyau d’entrée : Ve = Ta x Nu x T
avec
Ta = taux d’accumulation de boues.
Nu = nombre d’usagers permanents par an (365 j / 365 j)
T = temps de remplissage ou périodicité de vidange
Tab. 5 : Ta (valeurs recommandées en L/us/j)
Taux d’accumulation de boues ( l /us/an)
Matériau de nettoyage anal. Fosses sèches Fosses humides
Eau 30 25
Papier hygiénique 40 30
65
5) - Dimensionnement

▪ Vérification de la seconde fonction (infiltration) de la fosse : exige résolution de l’équation


ci-dessous:

Q = Nu . q = Nu . [ Np ( Vc + Va + Vf + Vu ) + a.nu ( Vu + Vc ) ] avec :

Q = volume d’eau par jour à infiltrer (l/j)


Nu = nombre d’usagers permanents par jour (24 h / 24 h).
q = charge hydraulique (volume d’eau rejeté par jour et par usager ( l / j / us. )
Np = nombre de passages par jour et par usager à la toilette
Vc = volume d’eau de chasse ( l/us )
Va = volume d’eau utilisé pour le nettoyage anal (l/us )
Vf = volume des fèces par usager (l/us).
Vu = volume des urines par usager (l/us ).
nu = nombre de fois où l’usager urine par jour au cabinet

a = 1 si l’usager procède à la chasse après urine


a = 0 si pas de chasse

66
5) - Dimensionnement

▪ Connaissant la charge admissible (k, tab. 6) du sol, on déduit par Q la surface (Si)
nécessaire puis la hauteur d’infiltration des eaux ( Hi ) de la fosse (en se fixant un diamètre
usuel).

▪ Si = Q / k = D × Hi ⇒ Hi = Si / D avec :
Si (m2)
k (l/ m2/j)
Q (l/ j)
D (diamètre, m)

67
Tableau 6 - Capacités d'infiltration de certains sols

68
Tableau 7 – volume de la fosse humide : facteur correctif
Périodicité de vidange ( an ) Facteur correctif ( )
2 1,96
3 1,70
4 1,12
5 0,91

Note : les valeurs données dérivent d’essais dans des sols de perméabilité de l’ordre 5.10-3 cm/s. Des
facteurs plus faibles pourront être appliqués dans les terrains à grande perméabilité.

▪ Pour un diamètre fixé, la profondeur utile de la fosse (Hu) est égale à (Tableau 8):
Hu par type de T.C.M. Fosse unique Fosse double alternantes

Fosses sèches Hu = Hb + Hi Hu = max. ( Hb ; Hi )

Fosses humides Hu = Hb + Hi Hu = max. ( Hb ; Hi )

( ) : facteur correctif dû à l’humidité de la fosse ; Hb = Hauteur de boues dans la fosse.


69
6) - Dispositions constructives

▪ La conduite
liaison entre fosse et cuvette – siphon (préfabriquée) : elle doit avoir les caractéristiques
suivantes:
- diamètre = 75 m (P.V.C.) ;
- Longueur =15 m ;
- pente=3 %
le tuyau doit avancer dans la fosse d’au moins 10 cm si des coudes sont à poser (opter pour
ceux à grands rayons)
le regard d’embranchement doit être construit avec aménagement de cunette (fig. 4). Le radier
doit être facilement accessible.

▪ La fosse
En général le dimensionnement fournit les caractéristiques géométriques d’une fosse;
le type de latrine retenu imposera le nombre à réaliser.

70
▪ L’implantation
Généralement circulaires : doivent être près du cabinet, à une distance minimum de 10 m des
points d’eau potable, à au moins 1m des fondations avec une séparation d’au moins 1m entre
elles.

▪ Revêtement
Les parois des fosses doivent être revêtues dans les sols instables ou saturés d’eau, mais non
étanches.
Un massif filtrant de sable de 50 cm sera posé autour des parois et les parties
immergées seront imperméabilisées si elle est construite dans la nappe phréatique (fig. 3).

▪ Couverture
La fosse est normalement couverte d’une dalle pour lutter contre les insectes, les odeurs, et les
eaux de pluies. La jonction dalle / fosse doit être étanche.

2.6 - Exploitation et entretien.

71
7) - Exploitation et entretien
La T.C.M. demande peu d’entretien :
1. Quotidiennement, laver le plancher de la latrine et nettoyer la cuvette avec un balai ou une
brosse à long manche avec une quantité minimum d'eau.

2. Dans la latrine, un seau d'eau d'une capacité de 2l environ sera plein en permanence. La
défécation se fera aussi près que possible du centre d'ouverture du siphon.
Avant chaque utilisation, la surface de la cuvette sera légèrement humidifiée avec de l'eau afin
que les excréments glissent doucement sans coller à la surface.

3. Les eaux usées provenant des bains ou de la cuisine ou les eaux de pluies ne devraient
pénétrer ni dans la fosse ni dans la cuvette. Pour éviter de boucher la cuvette ou le siphon,
aucun déchet solide n'y sera jeté.

4. Il ne faut utiliser qu'une seule des deux fosses à la fois pour assurer l'alternance de celles- ci.
Une fiche permettra de se remémorer les dates de début d'utilisation de chaque fosse, de
changement de l'une vers l'autre et de vidange.

5. Surveillance périodique de la superstructure. 72

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