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Salle blanche 

: salle dans laquelle la concentration en nombre de particules en suspension


dans l’air est maîtrisée. Ces salles sont aussi appelées « Salles propres ».

Classification des salles blanches : Les salles blanches sont classées selon le nombre et la
taille des particules admises par volume d’air. Pour toute conception d’une salle blanche, il
faut dans un premier temps définir le niveau de propreté particulaire de l’air à atteindre dans
cette salle. Ce niveau est exprimé en termes de classe ISO N suivant les dispositions de l’ISO
14644 -1.

Le traitement d'air : dans les salles blanches signifie par-dessus tout le contrôle des
particules indésirables en suspension. Il a des objectifs de confort et de sécurité sanitaire en
prévenant la survenue des infections liées au vecteur air.

Objectif de confort : l’objectif du traitement de l’air est aussi de créer chez les occupants une
sensation de bien-être lorsqu’ils exposés à une ambiance intérieure. Ceci s’obtient par une
parfaite diffusion d’air dans la zone d’occupation.

Objectif de sécurité sanitaire : le traitement de l’air en milieu hospitalier vise à limiter les
risques de contamination, et par conséquent de protéger les patients et le personnel soignant.
Cette protection va donc consister à :
 Prévenir la contamination extérieure :
- Par filtration de l’air extrait ;
- Par le maintien de la surpression dans le local.
 Eliminer la contamination produite sur place :
- Par le renouvellement d’air important ;
- Par le brassage de l’air.

1. Moyens permettant la maîtrise de la qualité de l’air :


 Ventilation Mécaniquement Contrôlée (VMC)
La ventilation mécanique permet la maîtrise de la qualité de l’air introduit dans les locaux et
la maîtrise du taux de renouvellement de l’air.

L’air est introduit dans le bâtiment par le biais d’une centrale de traitement d’air (CTA) qui
assure la distribution et le conditionnement de l’air. L’air est acheminé à travers le bâtiment
par le biais de conduits de ventilation.

 Deux principes de ventilation mécanique :

VMC simple flux : permet de renouveler l'air en mettant les pièces en légères dépressions.
Cette VMC est constituée d'un groupe d'extraction de l'air relié par un réseau de gaines à des
bouches d'extraction calibrées pour un débit d'air donné. Le renouvellement d'air se fait par
l'aspiration de l'air des autres pièces et de l'extérieur par les portes et les fenêtres non
totalement étanches.
VMC double flux : permet de maintenir la pièce en légère surpression. Il comprend un
groupe extracteur de l'air vicié, un groupe d'insufflation de l'air neuf et un caisson de mélange
dans lequel l'air vicié peut assurer la mise en température de l'air neuf.
L'apport d'air neuf et l'extraction de l'air vicié permet une élimination et une dilution des bio
contaminants libérés dans l'air par le personnel et les équipements.

 Les critères déterminants pour la maitrise de la qualité de l’air

Les moyens techniques à mettre en œuvre dans le traitement de l’air pour obtenir un niveau de
performance, compatible avec la maîtrise du risque infectieux, sont au nombre de 5 :
 La filtration de l’air ;
 La diffusion de l’air ;
 Le maintien en surpression ou en dépression ;
 Le taux de brassage (recyclage et/ou extraction) ;
 Le contrôle des conditions physiques de l’air.

L’ensemble de ces éléments techniques constitue une partie des paramètres de sélection d’une
centrale de traitement de l’air (CTA).

La centrale permet de réaliser :


- L'extraction de l'air vicié ;
- Le filtrage, la mise à température, l'humidification ou déshumidification et l'apport de l'air
neuf ;
- La circulation d'air (Extraction de l'air vicié et apport d'air neuf) est assurée par un
ventilateur et un système de réseau de gaine.
 L'air vicié peut assurer la mise en température de l'air neuf dans le caisson de mélange
ou lors du transport.
 Les échangeurs thermiques ou batterie : Ils permettent d’obtenir grâce à un thermostat
la température prescrite de l'air ambiant :

Batterie froide : est alimentée en eau refroidie ou en fluide frigorigène. Elle a une double action
de mise en température de l'air à traiter et de déshumidification par formation d'eau condensée.
Pour éviter les risques de contamination. Les circuits d'élimination des condensas doivent être
maîtrisés.
Batterie chaude : est alimentée en eau chaude, vapeur ou énergie électrique elle assure le
préchauffage de l'air en cas de besoin.

 L'humidificateur : L'eau arrivant à l'humidificateur ne doit pas générer de germes. Il


existe deux types de technologies :
Humidificateur type bouilleur qui injecte de la vapeur : L'eau est ainsi stérilisée
(conseillé).
Humidificateur à pulvérisation qui pulvérise directement l'eau : (Déconseillé à cause
du fort risque de contamination notamment par les légionnelles.) Si cette technologie est déjà
en place, il est conseillé d'effectuer des contrôles réguliers de la qualité de l'eau.

 La filtration de l’air

Le but de la filtration est de faire chuter la concentration en particules aéroportées :


 De l'extérieur, chargés de polluants, vers l'intérieur, représentant un environnement de
vie (habitat, bureaux, salles d’opérations) ou de process (usine, production) ;
 De l'intérieur, contexte qui peut se charger en polluants, vers l'extérieur, où
l'environnement naturel est à préserver.

Les systèmes de filtration comporteront au minimum trois étages de filtration d’efficacité


croissante afin d’insuffler un air stérile dépourvu de tout spore :

Le premier étage de filtration à l’entrée de la centrale de traitement d’air assure la


protection de celle-ci pour limiter l’encrassement des composants. On recommande
généralement un filtre classé d’efficacité égale à 85% au rendement opacimétrique (F7)
Le plus grand risque avec les filtres est l'encrassement c'est pourquoi il est généralement
indiqué de disposer de pré filtres d’efficacité gravimétrique (G4).
Le deuxième étage de filtration à la sortie de la centrale de traitement d’air assure la
protection du réseau aéraulique de distribution d’air et des filtres terminaux.
Il est souhaitable d’utiliser un filtre d’efficacité égale à 95 % au rendement
opacimétrique (F8 à F9) ;
Le troisième étage de filtration est constitué par les filtres absolus proches de la zone
à protéger pour garantir la classe d’empoussièrement requise.

Toutefois, on recommande le filtre H14 pour les locaux sensibles selon la norme NF EN
1822.

 Classification des filtres

L'efficacité d'un filtre est synthétisée de façon précise par une série de grandeurs dépendant
des caractéristiques de l'air entrant : température et humidité, teneur en poussières,
granulométrie des poussières, nature et structure physique des poussières.

La dénomination de leur classe dépend de la méthode de mesure utilisée pour les essais.
On classe les filtres à couche poreuse en fonction de leur efficacité :
 Filtres à moyenne efficacité (classes G1 à G4) : Filtre plan ;
 Filtres à haute efficacité (classes F5 à F9) : Filtre à poches, Filtre plissé ;
 Filtres à très haute efficacité ou absolus (classes H10 à H14) : Filtre absolu.
Ainsi le tableau au-dessous donne un exemple de chaine de filtration de l’air que l’on
pourrait avoir dans un système de traitement d’air d’une salle blanche.

 Filtres et énergie :
Le risque avec un filtre est son encrassement tout au long de son cycle de vie, augmentant
ainsi sa perte de charge et donc la charge du ventilateur. Au global, on estime que 30 % de
l’énergie requise par une installation de ventilation est imputable à la filtration.

Le classement énergétique prend en compte plusieurs éléments pour déterminer la


consommation énergétique annuelle d’un filtre :
• Le débit de référence : Q ;
• La perte de charge moyenne : ΔP ;
• La durée de fonctionnement : t ;
• Le rendement du ventilateur : η ;

La suit consommation est calculée comme :

La consommation annuelle est ensuite rapportée à un classement allant d’A (consommation


faible) à E (consommation plus élevée).

 Les différents types de diffusion

Le choix d’une bonne diffusion d’air permet d’assurer l’évacuation correcte de la


contamination.
La diffusion par flux non unidirectionnel : Diffusion par dilution.
L’air est soufflé à travers des diffuseurs repartis ponctuellement dans la salle. Il se mélange
par effet d’induction de manière idéale a l’air ambiant d’où une dilution des impuretés de l’air
ambiant de la salle propre.
La diffusion par flux unidirectionnel : Diffusion par captation linéaire.
La zone à protéger est totalement balayée par un écoulement d’air propre à vitesse régulière,
les filets d’air étant à peu près parallèles. Le flux laminaire s’obtient avec une vitesse d’air
autour de 0,45 m/s. Les impuretés libérées par le poste de travail, sont directement refoulées
hors de la zone.

Le taux de renouvellement d’air


Le traitement de la décontamination nécessite un taux de renouvellement d’air important qui
pourra être en recyclage ou tout air neuf, dont le rapport du volume d’air soufflé sur le volume
de l’enceinte est appelé : le taux de brassage d’air.

L’air soufflé étant quasiment exempt de contaminants, plus le renouvellement d’air est
important, plus les particules présentes seront évacuées rapidement.
Il dépend de :
- La classe d’empoussièrement souhaitée ;
- Des charges internes (apports, dissipations) ;
- De la concentration particulaire (due aux équipements, occupants etc.).

La cascade de pression
Pour assurer une meilleure étanchéité de l’enceinte aux contaminants extérieurs, on maintient
dans celle-ci une légère surpression par rapport aux locaux adjacents. Cette surpression assure
une asepsie progressive depuis la salle la plus sale vers la salle la plus propre. Un des
principes
fondamentaux à respecter est celui de « la marche en avant ».
Les pressions sont toujours étagées (+, ++ ou +++) des pièces les plus propres aux
plus contaminées. Dans certains cas bien spécifiques, on maintient l’enceinte en dépression
par rapport aux locaux adjacents.

Le contrôle des conditions physiques de l’air


En complément du rôle de vecteur décontaminant des salles blanches, le traitement de l’air
devra assurer le maintien en compensant :
 Apports ou déperditions de parois : Conduction et Ensoleillement ;
 Apports de chaleur sensible et/ou latente : Occupants, Process, Équipements,
Éclairage ;
 Apports ou déperditions des conditions physiques de l’air extérieur : Température,
Hygrométrie.
Ces conditions réunies déterminent en fonction de l’écart de température ΔT°
SOUFFLAGE/AMBIANCE un débit d’air minimal de soufflage à comparer à celui déterminé
pour la classe d’empoussièrement souhaité.

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