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Table des matières

Introduction ..................................................................................................................... 3
1. Source de la biomasse : ..................................................................................... 4
2. Les constituantes de la biomasse ....................................................................... 4
3. Centrale de biomasse ......................................................................................... 5
4. Principe de fonctionnement ............................................................................... 5
4.1.1 Procédé de méthanisation : ......................................................................... 5
4.1.2 La cogénération : ........................................................................................ 6
4.1.3 Technologie de turbine ............................................................................... 7
4.1.4 Les centrales à Cycle Organique de Rankine (ORC) ................................. 8
4.1.5 Chaudière à huile ...................................................................................... 10
5. Particularité de la cogénération à biomasse .................................................... 10
6. Intérêts de la biomasse .................................................................................... 11
7. Inconvénients................................................................................................... 11
8. Dimensionnement de la centrale biomasse ..................................................... 12
8.1 Choix d’un cycle de Rankine organique ...................................................... 14
8.2 Choix du fluide organique ........................................................................... 15
8.3 Calcul des caractéristiques du cycle ............................................................ 16
8.4 Dimensionnement de l’unité de cogénération ............................................. 19
8.4.1 Bilan énergétique ...................................................................................... 19
8.4.2 Rendement électrique ............................................................................... 19
8.4.3 Rendement thermique ............................................................................... 20
9. Choix du combustible ...................................................................................... 22
10. Choix de la chaudière ...................................................................................... 23
11. Bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) .......................................... 24
Conclusion .................................................................................................................... 27

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Table des illustrations
Figure 1: Constituants de la biomasse ............................................................................ 4
Figure 2: Principe de fonctionnement d'une centrale à biomasse ................................... 5
Figure 3: Procédé de la méthanisation ............................................................................ 5
Figure 4: Cycle thermodynamique de base ..................................................................... 6
Figure 5: Vue d'ensemble d'une centrale biomasse ........................................................ 7
Figure 8: Schéma de principe d'une centrale avec turbine à condensation..................... 8
Figure 9: Schéma de principe d'une centrale avec turbine à contre-pression ................. 8
Figure 10: Schéma de principe d’une centrale biomasse avec cycle ORC..................... 9
Figure 12: Principe de fonctionnement d'un cycle ORC .............................................. 12
Figure 13: Module ORC ............................................................................................... 13
Figure 14: Cycle ORC .................................................................................................. 13
Figure 15: Schéma de principe d'une installation ORC ................................................ 15
Figure 16: Plages de température des fluides organique .............................................. 16
Figure 17: Les sélections optimales des fluides de travail correspondant au niveau de
température de la source de chaleur .............................................................................. 16
Figure 18: Cycle thermodynamique R-245fa ............................................................... 17
Figure 19:Pouvoir calorifique et taux d'humidité de quelques combustibles de
biomasse ........................................................................................................................ 20
Figure 20: Flux d'énergie en fonction des températures de conversion dans un système
ORC de cogénération .................................................................................................... 21
Figure 21: Comparaison entre la cogénération et la production séparée ...................... 22
Figure 22: Relation entre l'humidité de la biomasse, le pouvoir calorifique et
l'efficacité de la chaudière ............................................................................................. 23
Figure 23: Description des différentes chaudières à biomasse ..................................... 24
Figure 24: Schéma du cycle du carbone absorbé .......................................................... 25
Figure 25: Facteurs d'émission de CO2 donnés pour différents combustibles ............. 25

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Introduction
Imaginez un monde où notre besoin croissant en énergie pourrait être comblé tout en
préservant notre planète. Une solution prometteuse émerge de cette quête : la centrale à
biomasse. Aujourd'hui, je vous invite à explorer cette technologie révolutionnaire qui
allie nos besoins en énergie aux impératifs de préservation de l'environnement.
Au cœur de cette innovation se trouve la capacité à tirer profit de la nature elle-même,
en utilisant des ressources renouvelables pour produire de l'électricité, de la chaleur et
du carburant, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Les centrales à
biomasse s'appuient sur une diversité de matières organiques, allant des déchets
forestiers et agricoles aux cultures énergétiques spécifiquement cultivées pour cet usage.
Cette source d'énergie est à la fois flexible et écologique, ouvrant la voie à un avenir
plus durable.
Au cours de cette présentation, nous allons plonger dans le monde fascinant de la
biomasse, en examinant son fonctionnement, ses avantages, et ses défis. Nous verrons
comment cette technologie peut contribuer à atténuer les changements climatiques, à
réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, et à créer de nouvelles opportunités
pour les communautés locales.
Alors, préparez-vous à découvrir comment la biomasse, alimentée par la puissance de
la nature, pourrait bien être l'une des clés de notre avenir énergétique durable.

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1. Source de la biomasse :
L’ampleur de la pollution générée par l’expansion des villes et l’industrialisation, a
suscité une prise de conscience universelle pour la protection et la sauvegarde du milieu
et la conservation des ressources naturelles (biodiversité). Donc, il est nécessaire de
gérer les déchets, les traiter et les recycler avant tout rejet dans la nature.
La valorisation énergétique des déchets peut palier à la demande sans cesse croissante
en énergie fossile.
En générale la biomasse est l’ensemble de la matière organique qu’elle soit d’origine
végétale ou animale ainsi que ses produits de transformation (les déchets organiques).
Les biomasses peuvent être utilisées soit directement (bois énergie), soit après une
méthanisation de la matière organique (biogaz) ou de nouvelles transformations
chimiques sous forme de biocarburants pour le transport (produits essentiellement à
partir de céréales, de sucre, d’oléagineux et d’huiles usagées). Elles peuvent aussi être
utilisées pour le compostage. Issue des forêts et/ou de l'agriculture la biomasse
représente un potentiel énergétique important et donc une alternative réaliste aux
énergies fossiles. L'énergie tirée de la biomasse peut dans la plupart des cas être
considérée comme une énergie renouvelable.
L’avantage de la conversion énergétique de la biomasse, par rapport aux autres sources
énergétiques renouvelables, réside dans le fait qu’en plus de la production d’énergie,
elle participe activement au traitement des déchets organiques contribuant ainsi à la
réduction de l’impact de nos activités sur l’environnement

2. Les constituantes de la biomasse


Il y a trois constituants principaux :
La biomasse lignocellulosique, ou lignine : le bois, les résidus verts, la paille, l'osier, le
roseau, la bagasse (résidus ligneux de la canne à sucre) et le fourrage.
La biomasse oléagineuse, riche en lipides : colza, palmier à huile, etc.
La biomasse à glucide : les céréales, les betteraves sucrières et les cannes à sucre que
l'on peut facilement liquéfier.

Figure 1: Constituants de la biomasse


4
3. Centrale de biomasse
4. Principe de fonctionnement

Figure 2: Principe de fonctionnement d'une centrale à biomasse


Une centrale biomasse produit de l’énergie grâce à la combustion de matières végétales
ou animales qui transforme l’eau d’une chaudière en vapeur. La vapeur d’eau sous
pression entraine une turbine et un alternateur, qui produisent de l’électricité ou de la
chaleur.
4.1.1 Procédé de méthanisation :
La méthanisation est un procédé naturel de dégradation de la matière organique (déchets
de cuisine…) par des bactéries. En l’absence d’oxygène cette réaction produit un biogaz
(méthane et dioxyde de carbone) et un résidu – le digestat – valorisable en compost
agricole. Ce biogaz peut ensuite être valorisé (électricité, chaleur, combustible).

Figure 3: Procédé de la méthanisation

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4.1.2 La cogénération :
Les centrales à vapeur
Les centrales de cogénération vapeur sont des centrales thermiques classiques
produisant de l’électricité et de la chaleur en cogénération à partir d’un combustible, ici
la biomasse.
L’énergie contenue dans la biomasse est convertie en vapeur haute température et haute
pression dans une chaudière. La vapeur ainsi produite est ensuite :
• D’une part détendue au travers d’une turbine transmettant ainsi un travail
mécanique à l’arbre de la turbine. Cet arbre est couplé à un alternateur produisant
de l’électricité.
• D’autre part valorisée à travers un consommateur de chaleur sous forme d’eau
chaude (réseau de chaleur, séchage industriel, chauffage de bâtiments, etc.) ou de
vapeur (procédé industriel).
Cycles thermodynamiques
Le cycle thermodynamique utilisé (figure 3) est le cycle de Hirn (cycle de Rankine avec
surchauffe pour éviter toute détérioration de la turbine due à la formation de
gouttelettes), où se succèdent les phases de vaporisation puis surchauffe à pression
constante (2→3), détente isentropique (3→4), condensation à pression constante (4→1)
et compression isentropique (1→2).

Figure 4: Cycle thermodynamique de base

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Figure 5: Vue d'ensemble d'une centrale biomasse
Les principaux composants d’une centrale vapeur biomasse figurent dans le schéma ci-
dessus (Figure 5) et sont :
• Le système de stockage et de manutention de la biomasse ;
• La chaudière pour la vaporisation et la surchauffe de la vapeur ;
• Le groupe turbo-alternateur avec un soutirage nécessaire à la production de
vapeur pour les réseaux de chaleur et aux auxiliaires de la centrale tels que les
réchauffeurs d’air de combustion, le réchauffage de la bâche alimentaire, etc.
(non représentés sur le schéma ci-dessus) ;
• Le condenseur pour la condensation de la vapeur à l’échappement de la turbine
(turbine à condensation) ;
• La bâche alimentaire et les pompes alimentaires pour la mise sous pression de
l’eau primaire.
4.1.3 Technologie de turbine
Il existe deux types de turbine à vapeur pour la cogénération : les turbines à
contrepression et les turbines à condensation avec extraction.
Turbine à condensation
Dans une turbine à condensation avec extraction, la quantité de vapeur requise est
soutirée à un certain endroit entre l’entrée et l’échappement de la turbine au niveau de
pression souhaité. Cette vapeur est envoyée au procédé pour couvrir les besoins
thermiques. Le reste de la vapeur poursuit sa détente dans la turbine jusqu’à une pression

7
très basse (se rapprochant du vide), où la vapeur à l’échappement est alors condensée
dans un condenseur. L’eau ainsi formée est pompée et renvoyée à la chaudière.

Figure 6: Schéma de principe d'une centrale avec turbine à condensation


Turbine à contre-pression
Dans une turbine à contre-pression, la vapeur sort de la turbine à une certaine pression,
qui est imposée par le procédé en aval et est mise à la disposition de l’utilisateur final.
La vapeur dans la turbine est donc détendue jusqu’à une pression supérieure à la pression
atmosphérique, puis est envoyée directement au procédé (ou via un échangeur pour des
besoins en eau chaude) qui sert donc de condenseur. La détente de la vapeur est moins
poussée et le rendement électrique est par conséquent plus faible.

Figure 7: Schéma de principe d'une centrale avec turbine à contre-pression


4.1.4 Les centrales à Cycle Organique de Rankine (ORC)
Les centrales thermiques classiques utilisent l’eau liquide/vapeur comme fluide
thermodynamique. Celles-ci sont particulièrement adaptées à la production centralisée
d’énergie, pour des tailles conséquentes et disposant d’une source de température très
élevée.

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Pour des unités alimentant des applications d’eau chaude (réseau de chaleur, séchage
industriel, serres, séchage de bois) et/ou ayant à leur disposition des sources de
température plus faibles, des applications utilisant d’autres fluides thermodynamiques
(notamment organiques) ont été développées. Aussi, la technologie des cycles
organiques de Rankine (ORC) est très proche de la technologie utilisée dans les cycles
vapeur : un fluide de travail est chauffé et vaporisé grâce à une source chaude.
La vapeur est ensuite détendue dans une turbine pour produire de l’électricité. Le fluide
est enfin condensé pour fermer le cycle thermodynamique. La différence entre les cycles
classiques vapeur et les cycles organiques réside donc dans le choix du fluide de travail
: un fluide organique est préféré à l’eau pour bénéficier de caractéristiques (température
de vaporisation, pression, etc.) mieux adaptées aux applications visées.
Ces modules ont la particularité d’être compacts, extrêmement fiables et compétitifs sur
le plan économique pour la production d’électricité jusqu’à 2 MWe. Les procédés de
type ORC fonctionnent de manière totalement automatisée, en cycle fermé. Une
chaudière à huile est alors utilisée pour réaliser le transfert d’énergie contenu dans la
biomasse en énergie thermique au fluide. L’utilisation d’huile permet de se passer d’une
chaudière pressurisée de type chaudière à vapeur, ce qui présente plusieurs avantages.

Figure 8: Schéma de principe d’une centrale biomasse avec cycle ORC


Une centrale biomasse ORC se décompose en 6 parties principales :
• Alimentation et stockage du combustible biomasse
• Chaudière

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• Module ORC
• Système de refroidissement /condenseur
• Equipements électriques (panneaux de contrôle, transformateur)
• Instrumentation et contrôle
Les éléments différents d’une centrale biomasse conventionnelle sont essentiellement la
chaudière, le module ORC (cycle thermodynamique et générateur) et le système de
refroidissement.
4.1.5 Chaudière à huile
Une centrale biomasse ORC nécessite un échangeur de chaleur entre le fluide thermique
(qui sort de la chaudière) et le fluide thermodynamique (qui effectue les transformations
physiques dans le module ORC). Il est donc particulièrement intéressant d’opter pour
un fluide thermique de type huile, qui ne nécessite pas de changement de phase
complexe (évaporateur, surchauffeur) et qui permet de ne pas travailler en pression,
l’huile ne se dilatant pas et restant sous forme liquide à la température de 350°C. La
conception est ainsi plus compacte et moins onéreuse.
Dans une chaudière thermique à huile, l’échange de chaleur entre la combustion et le
fluide peut se faire selon une conception simple en serpentin alors que la géométrie d’un
échangeur de chaudière vapeur est plus complexe.
De par son principe de fonctionnement, un module ORC est apte à valoriser de manière
efficace de l’énergie à plus faible température. En pratique, une chaudière thermique
chauffant un fluide à 350°C sera soumise à moins de stress mécanique qu’une chaudière
vapeur fonctionnant sous pression et à très haute température, ces deux conditions étant
nécessaires pour avoir un rendement significatif. Ces conditions plus souples
permettront également à l’échangeur d’être moins sensible à la corrosion et à la
formation de points chauds. La géométrie simplifiée d’une chaudière à huile permet un
nettoyage plus facile et réduit les possibilités d’encrassement.

5. Particularité de la cogénération à biomasse


L’intérêt de la cogénération à partir de la biomasse réside essentiellement dans la
transformation d’un déchet en énergie prête à la consommation. De plus que la biomasse
est un déchet valorisé elle est considéré comme source d’énergie renouvelable avec un
bilan carbone neutre. La cogénération permet de substituer les énergies fossiles à la
biomasse et ainsi on réduit les gaz à effet de serre et préserve l’environnement. D’autre
part, ce procédé a plusieurs répercussions sur le plan économique et social, il permet de
créer plusieurs emplois au niveau local tout en subvenant aux besoins de la région en
matière de chauffage et d’électricité produits sur le site et surtout réduire l’indépendance
vis-à-vis des énergies fossiles avec leur prix qui ne cesse d’augmenter.
L’efficacité et le rendement des installations de cogénération sont beaucoup plus
importants que les installations de production séparée ce moyen permet d’avoir de
l’énergie efficacement en consommant moins d’énergie primaire. Dernièrement,
plusieurs pays industrialisés dans le monde se sont engagés dans la construction des
10
centrales pour la cogénération à partir de la biomasse, dans le but de respecter l’accord
de Kyoto en réduisant les émissions des GES en remplaçant les énergies fossiles par les
énergies renouvelables.

6. Intérêts de la biomasse
La valorisation énergétique du bois, par exemple, est intéressante, dans la mesure où :
• C'est une source d'énergie renouvelable à condition de bien gérer les forêts.
• C'est une énergie dont le coût est compétitif et dont le prix varie peu.
• C'est une énergie moins polluante que les énergies fossiles. Il n'y a pas de rejets
de soufre dans les fumées.
• Il n'y a pas d'impact sur l'effet de serre : le CO2 rejeté dans l'atmosphère
correspond à la quantité de CO2 absorbée par les arbres pendant leur croissance.
• C'est une énergie dont la valorisation est créatrice d'emplois locaux.
• La biomasse participe au traitement et à la destruction des déchets organiques ;
• Une bonne alternative au pétrole ;
• Les ressources de la biomasse sont disponibles à grande échelle ;
• Lorsque nous brûlons la biomasse, l'oxygène de l'atmosphère se combine avec le
carbone dans les plantes pour produire du CO2 et de l'eau. Ce CO2 et cette eau
sont à nouveau disponibles pour
• La croissance des plantes et, par conséquent, le processus cyclique continu de
faire de la biomasse, une source d'énergie renouvelable ;
• La biomasse ne contribue pas au réchauffement climatique, de faibles niveaux de
soufre dans la biomasse réduisent la pluie acide.

7. Inconvénients
• Contraintes d'approvisionnement en biomasse (gestion des parties prenantes,
sécurisation sur de longues périodes).
• Qualité variable du combustible (taux d’humidité, etc.).
• Traitement des fumées spécifique (poussières…).
• Besoin d’un débouché chaleur pour la cogénération.
• Gestion des cendres.

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8. Dimensionnement de la centrale biomasse

Figure 9: Principe de fonctionnement d'un cycle ORC


L’ORC, ou machine à Cycle Organique de Rankine, s’appuie sur les principes du cycle
thermodynamique de Rankine (Figure 11) qui utilise traditionnellement la vapeur d’eau
comme fluide de travail dans des turbines à vapeur. Ici, la vapeur est remplacée par un
fluide caloporteur organique (gaz ou huile), permettant à ces machines de transformer
efficacement l’énergie thermique en électricité à partir de 70°C seulement.
Le turbogénérateur utilise l’huile thermique à haute température pour préchauffer et
évaporer un fluide organique de travail dans l’évaporateur (8→3→4). La vapeur
organique se détend dans la turbine (4→5), qui est directement connectée au générateur
électrique, ainsi l’alternateur est entrainé par la turbine et produit de l’électricité. La
vapeur passe au travers du réchauffeur et préchauffe le fluide organique (2 → 8), la
vapeur continue son chemin vers le condenseur ou se condense et cède son énergie à
l’eau de refroidissement (9→6 →1). Le fluide organique est finalement pompé (1→2)

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dans le régénérateur ensuite dans l’évaporateur à l’aide de la pompe de circulation en
circuit fermé.
Le module ORC est intégré dans l’unité de méthanisation pour maximiser la production
d’électricité et valoriser l’énergie thermique non utilisée.

Figure 10: Module ORC

Figure 11: Cycle ORC


Le module ORC comprend 4 composants principaux : un évaporateur, une machine de
détente, un condenseur et une pompe.
En sortie de pompe, en l’absence de récupérateur sur le cycle, le fluide organique à l’état
liquide à haute pression est dirigé vers l’évaporateur (2). Le fluide y est réchauffé
jusqu’à la température d’ébullition, vaporisé et éventuellement surchauffé. La vapeur du

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fluide organique produite dans l’évaporateur (grâce à la chaleur cédée par la source
chaude) est ensuite détendue dans la turbine (3) pour produire de l’électricité.
En fonction de la nature du fluide, en fin de détente, le fluide est soit à l’état de vapeur
surchauffée (fluide sec). Dans ce cas de l’utilisation d’un fluide sec (type de fluide
généralement utilisé), la détente dans la turbine ORC se fait en permanence à l’état de
vapeur et il n’y a donc pas, à l’inverse du cycle de Rankine « classique » (utilisant l’eau,
un fluide humide, comme fluide de travail), apparition de gouttelettes entrainant une
érosion de la turbine. Cela permet ainsi de réduire les coûts de maintenance. De plus, en
présence d’un fluide sec, il est possible de récupérer une partie de l’énergie thermique
(sensible) de la vapeur de fluide organique et d’augmenter ainsi le rendement du cycle
en préchauffant le fluide organique en sortie de pompe à travers un échangeur de chaleur
appelé « récupérateur » ou « régénérateur ». A la sortie du récupérateur, la vapeur passe
alors dans le condenseur (5). Dans le condenseur, le fluide est éventuellement refroidi
jusqu’à la température de condensation (fluide sec), condensé et sous-refroidi.
Notons que le sous-refroidissement peut être assuré par un échangeur spécialement
dédié à cet effet. Le fluide à l’état liquide et à basse pression est ensuite amené à la haute
pression au moyen de la pompe (6). Le fluide organique utilisé est choisi en fonction de
la température de la source chaude. C’est le HFC-245fa (utilisé pour la récupération de
chaleur à basse température (<170°C)). Ce choix du fluide organique ne se fait pas
uniquement en fonction de la température mais également en fonction d’une série
d’autres paramètres à prendre en compte.
8.1 Choix d’un cycle de Rankine organique
Le cycle organique de Rankine est un cycle thermodynamique avec vaporisation d’un
fluide organique au contact de la source chaude. Le principe est le même que pour un
cycle de centrale à vapeur classique, la différence notable étant que le fluide évaporé
n’est pas de l’eau. Les fluides utilisés sont des siloxanes, des hydrocarbures ou des
réfrigérants en fonction de la température de la source.
Les modules ORC sont très adaptés au cadre de la biomasse. Leur facilité d’implantation
permet d’éviter un transport du combustible sur de longues distances, la biomasse
pouvant être ainsi exploitée à l’échelle locale.
L’un des avantages principaux à utiliser ce type de machines est sa petite taille. En effet,
certains modules ORC peuvent être livrés clé en main par containers d’une capacité de
67 Cet avantage de taille, conjugué aux faibles puissances déployées (10kW à 10MW),
en fait un outil parfaitement adapté à la mise en place d’une production décentralisée.
Les modules ORC contribuent ainsi à soutenir le réseau et à limiter les pertes liées au
transport.

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Figure 12: Schéma de principe d'une installation ORC
Par ailleurs, les éléments constitutifs d’un module ORC sont répandus et bon marché.
Les principaux éléments sont le fluide de travail, la turbine, le condenseur, la pompe et
l’évaporateur. Le fonctionnement est automatisé et peut être piloté à distance. Le module
a une plus longue durée de vie qu’avec un cycle vapeur classique car il est moins sujet
à l’érosion.
De tels modules présentent cependant des inconvénients. On peut notamment citer le
faible rendement, entre 12% et 24% en fonction de la température des sources même s’il
reste toutefois meilleur que celui du cycle vapeur. L’inconvénient majeur des modules
ORC reste l’utilisation, dans certains modèles, de fluides toxiques et/ou inflammables.
Toutefois, il semble que les industriels produisant ce type de modules développent des
machines répondant de plus aux enjeux de développement durable, avec notamment des
fluides non inflammables et non toxiques. Une évolution bienvenue qui permettra de
faire de cette technologie un atout de la transition énergétique.
8.2 Choix du fluide organique
L’intérêt du fluide organique est multiple. Sa masse volumique est plus importante que
celle de l’eau, ce qui permet de travailler à des pressions moins importantes. Il provoque
moins d’érosion des parties métalliques des machines, notamment les pales de la turbine.
La rotation de la turbine est plus lente ce qui permet de se passer d’un réducteur de tour
et de la brancher directement au générateur électrique. Enfin, l’intérêt majeur du fluide
organique est que sa température d’ébullition est inférieure à celle de l’eau, ce qui
permet de valoriser des sources chaudes à des températures plus faibles allant de 90°C
à 300°C.
Le fluide de travail choisi est le R245fa dont les caractéristiques suivantes :

15
Plusieurs fluides sont recommandés selon les applications, les conditions
opérationnelles et les indicateurs différents de la performance. Mais il n’y a pas un fluide
unique qui soit identifié comme le fluide optimal pour le cycle ORC. Selon Wang et al.
[20] les sélections optimales des fluides ORC correspondant au niveau de température
de la source de chaleur sont données :

Figure 13: Plages de température des fluides organique

Figure 14: Les sélections optimales des fluides de travail correspondant au niveau de
température de la source de chaleur
8.3 Calcul des caractéristiques du cycle
T1=70°C, TPréchauffage2=80°C, Tsurchauffe6=150°C, T5=130°C, Haute pression=
3.5MPa, basse pression=0.8MPa

16
Figure 15: Cycle thermodynamique R-245fa
D’après le cycle (figure 11-17) on aura :

• De 4 à 5 : transformation isobare chauffage de l’eau, puis surchauffe de la vapeur


à pression constante.
• De 5 à 6 : transformation isentropique (détente de la vapeur dans la turbine)
• De 8 à 1 : transformation isobare (condensation de la vapeur dans (l’échangeur)

17
• De 1 à 2 : transformation isentropique (compression de l’eau liquide par la
pompe)
Evaporateur :
Lorsque le fluide de travail circule au travers de l’évaporateur, il passe par trois états
différents. En entrant, le fluide est en phase liquide. Lorsqu’il a atteint la température de
saturation, il commence à s’évaporer pour finalement sortir sous forme de vapeur
surchauffée.

Condenseur :
Le fluide entre dans le condenseur dans un état de vapeur surchauffée. Au contact des
parois, il se refroidit et se condense. Le fluide ressort de cet échangeur sous forme de
liquide saturé.

Pompe :
Les pompes considérées sont des pompes volumétriques à cylindrée variable. Le débit
volumique est simplement.

Turbine :

Le travail net de cycle :

Rendement du cycle : le rendement du cycle c’est le travail net sur la quantité de


chaleur résultant de la combustion, il est défini comme suit :

18
8.4 Dimensionnement de l’unité de cogénération
Le dimensionnement d’une unité de cogénération consiste à choisir les équipements
susceptibles de couvrir au mieux les besoins énergétiques du site d’application. Le choix
se porte sur le type de technologie, la puissance installée, la connexion au réseau
électrique, la période de fonctionnement. Comme l’unité de cogénération produit de
l’électricité et de la chaleur, elle se caractérise par :
• La puissance électrique 𝑤 [kWel]
• La puissance thermique 𝑄 [kWth]
• Le rendement électrique 𝜂𝑒𝑙
• Le rendement thermique 𝜂𝑡ℎ
Le rendement d’un système physique ou thermodynamique est caractérisé comme une
grandeur sans dimension. Le rendement est le rapport entre la production utile ou
l’énergie recueillie à la sortie et l’énergie fournie à l’entrée.

8.4.1 Bilan énergétique


Le bilan énergétique est appliqué pour obtenir les performances de l’unité de production
d’électricité et de chaleur par la biomasse.
8.4.2 Rendement électrique

𝑤̇: puissance produite par la turbine [kWel]


𝑚̇𝑏𝑖𝑜 : Est le débit du combustible (biomasse) en kg/s
𝑃𝐶𝐼𝑏𝑖𝑜 : est le pouvoir calorifique inférieur de la biomasse en kWh/kg, le pouvoir
calorifique inférieur décrit la quantité d’énergie qu’un combustible contient et dégage
pendant la combustion sans récupérer la chaleur latente de la vapeur d’eau produite
durant le processus de la combustion. Plus le PCI est élevé plus le combustible est
performant et générateur de chaleur, pour la biomasse le PCI dépend de son taux
d’humidité, il est la donnée la plus intéressante à considérer dans le cas de la biomasse
et généralement est utilisé pour évaluer la dimension des équipements.

19
Figure 16:Pouvoir calorifique et taux d'humidité de quelques combustibles de
biomasse
8.4.3 Rendement thermique

On déduit des équations du rendement électrique et thermique que la puissance


thermique et électrique est liée d’une manière que :

Donc :

Pour un ORC la chaleur issue de la combustion est transférée des gaz de combustion au
fluide caloporteur (fluide thermique) dans un échangeur de chaleur, à une température
comprise entre 150 et 320 °C. Le fluide caloporteur est ensuite dirigé dans un autre
échangeur de chaleur pour évaporer le fluide du travail à une température légèrement
inférieure à 300 °C. ensuite le fluide évaporé est détendu dans une turbine puis passe
dans un récupérateur pour préchauffer le liquide et est finalement condensé à une
température voisine à 90 °C. le condenseur sert aussi à la production d’eau chaude. La
chaleur étant relativement difficile à transporter sur de longue distance, les centrales de
cogénération à biomasse sont généralement limitées à une puissance thermique de 6 à
10 MW.

20
Figure 17: Flux d'énergie en fonction des températures de conversion dans un système
ORC de cogénération
La quantité d’énergie produite par une centrale de cogénération dépend du temps de
fonctionnement.

• 𝐸𝑒𝑙 : est la quantité d’énergie électrique produite


• 𝐸𝑡ℎ : est la quantité d’énergie thermique produite
• ℎ : est le nombre d’heures de fonctionnement de l’unité de cogénération
• 𝐸𝑝𝑏𝑖𝑜 : est la quantité d’énergie produite par la centrale de cogénération
L’efficacité de la cogénération peut être évalué à l’aide du calcul de l’économie
d’énergie primaire PES (primary energy saving) à l’aide de la formule suivante :

Avec ղ𝑒𝑙,𝑟𝑒𝑓 et ղ𝑡ℎ,𝑟𝑒𝑓 , les rendements électriques et thermiques de référence pour la


production séparée d’électricité et de chaleur. Les valeurs des rendements de référence
sont données en fonction des combustibles utilisés.

21
Figure 18: Comparaison entre la cogénération et la production séparée
Si on prend l’exemple de cette figure, on peut calculer l’économie de l’énergie primaire
avec :
𝜂𝑒𝑙 = 35 % et 𝜂𝑡ℎ = 53% pour la centrale de cogénération
𝜂𝑒𝑙,𝑟𝑒𝑓 = 55 % et 𝜂𝑡ℎ,𝑟𝑒𝑓 = 90 % pour la centrale de référence qui produit de l’électricité
et de la chaleur séparément.

L’économie d’énergie primaire est de 18,3 % qui représente 225 kWh. La centrale de
cogénération nous permet de faire une économie d’énergie primaire de 18,3 % ce qui
est très intéressant pour la production de la même quantité d’énergie que la centrale de
référence.

9. Choix du combustible
Il est très important de bien choisir son combustible, comme on a vu précédemment que
chaque combustible ou carburant à son PCI, qui a un impact direct sur la quantité
d’énergie qu’une centrale peut produire, ainsi la quantité des émissions de GES. Pour la
biomasse le pouvoir calorifique PCI dépend d’une manière très significative du taux
d’humidité.
L’énergie nécessaire à l’évaporation de l’eau influence sur le rendement énergétique du
système, alors il est très important aussi de choisir une chaudière qui convient au type
de biomasse et son taux d’humidité. Il existe des chaudières qui sont conçues
spécialement pour bruler une biomasse avec un taux d’humidité > à 50 %, d’autres
chaudières sont conçues pour bruler une biomasse sèche, dans tous les cas un
combustible ayant un taux d’humidité constatant facilite grandement la gestion de la
combustion et par conséquent, assure le rendement adéquat des équipements.

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En effet une tonne de biomasses dont le taux d’humidité est de 50 % correspond à 2200
kWh d’énergie, qu’une tonne de biomasses à un taux d’humidité de 30 % assure environ
3320 kWh d’énergie, soit 1,5 fois de plus.

Figure 19: Relation entre l'humidité de la biomasse, le pouvoir calorifique et


l'efficacité de la chaudière

10. Choix de la chaudière


Comme la biomasse solide se trouve sous différentes formes, plusieurs types de
chaudières ont été développées pour répondre aux besoins selon la forme, la
granulométrie, le taux d’humidité ainsi le taux de cendre du combustible de biomasse.
Dans le tableau suivant, nous allons décrire les différents types de chaudières à
biomasse.

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Figure 20: Description des différentes chaudières à biomasse
Comme le montre ce tableau, ils existent différents modèles de chaudières qui s’adaptent
aux différentes gammes de puissances. Le choix de la chaudière se fait selon la gamme
de puissance, le type et le taux d’humidité de biomasse la plus disponible pour garantir
le bon fonctionnement de la chaudière avec un meilleur rendement.

11. Bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES)


En réduisant la consommation d’énergie primaire, on réduit automatiquement les
émissions des GES. La combustion de la biomasse est une réaction de décomposition
de la matière qui émet du CO2, mais très peu par rapport à la combustion du charbon ou
les combustibles fossiles qui génèrent beaucoup de GES, qui sont principalement les
premiers responsables du réchauffement climatique. L’énergie de biomasse est
considérée comme une énergie écologique à bilan Carbone neutre, car le CO2 dégagé
lors de la combustion est réabsorbé et stocké par les plantes qui poussent grâce à la
photosynthèse. Ce mécanisme permet aux plantes de grandir et lutter contre le
réchauffement climatique en fixant le carbone et produire de l’oxygène.

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Figure 21: Schéma du cycle du carbone absorbé
On peut calculer l’économie d’émission de CO2 pour une centrale de cogénération à
biomasse par rapport à la centrale de référence en utilisant la formule suivante :

Avec :
𝐸𝑚𝐶𝑂2𝑏𝑖𝑜 : quantité d’émission de CO2 par la centrale à biomasse
𝐹𝐸𝐶𝑂2 : facteur d’émission de CO2 donné en kg CO2/MWh, le facteur d’émission est le
ratio entre la masse de CO2 et la quantité d’énergie émis par un combustible.

Figure 22: Facteurs d'émission de CO2 donnés pour différents combustibles


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Ce tableau présente les facteurs d'émission de CO2 en [kg CO2/MWh] par combustible,
on constate que les combustibles à base de matière organique (biomasse) leurs facteurs
d’émission est soi nul ou très faible ce qui engendre une réduction très significative des
GES.
L’économie réalisée par la centrale de cogénération à biomasse est la différence entre la
quantité de CO2 émis par la centrale de référence ou la centrale actuelle qui fonctionne
au diesel et la quantité de CO2 émis par la centrale à biomasse, qui peut être donnée par
l’équation suivante :

𝐸𝑚𝐶𝑂2 : économie d’émission de CO2 réalisé par la centrale de cogénération biomasse


[kg CO2/MWh]
𝐸𝑚𝐶𝑂2,𝑟𝑒𝑓 : est la quantité de CO2 émis par la centrale de référence

𝐸𝑚𝐶𝑂2,𝑏𝑖𝑜 : est la quantité de CO2 émis par la centrale de cogénération à biomasse

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Conclusion
La centrale à biomasse incarne une solution énergétique respectueuse de
l'environnement, utilisant des ressources renouvelables pour produire de l'énergie. Elle
présente des avantages considérables, tout en relevant des défis. Pour un avenir durable,
investir dans la biomasse, c'est investir dans une planète plus propre et plus verte.

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