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EXPLOITATION DES SYSTÈMES DE BIOGAZ

Dr. Ing. Mohamed TAHIRI

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PARTIE 1
‘’L’origine et les mécanismes
de la digestion anaérobie ’’

Pr. Mohamed TAHIRI


University Hassan II de Casablanca

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Speaker : Professor Mohamed TAHIRI
Country : Morocco

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PLAN du Cours

1/ Introduction à la bioénergie :
1.1 Introduction
1.2 Aspects liés au développement durable
2/ La technologie du biogaz :
2.1 Qu’est-ce que la digestion anaérobie(DA)?
2.2 Composition du biogaz et limite d’explosivité
2.3 Domaines d’application et matières premières pour le biogaz en Allemagne
2.4 Systèmes de biogaz 2.5 Solution à faible degré de technicité: les digesteurs
domestiques
2.6 Système de biogaz de bassin de méthanisation et ses composants
2.7 Méthaniseur agricole 2.8 Installations de biogaz industrielles
2.9 Le traitement des boues dans le cadre des usines de traitement des eaux
usées municipales
2.10 Les déchets solides – La fermentation sèche
2.11 Technologie UASB (traitement des eaux usées)
2.12 Potentiel en biogaz de différents substrats

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PLAN du Cours
3/ Utilisation
3.1 Utilisation du biogaz et de son digestat
3.2 Utilisation du biogaz - avec un réseau de chauffage urbain
3.3 Biogaz épuré
3.4 Conversion d’énergie en gaz combustible 3.5 Comparaison de différents
biocombustibles.
3.6 Utilisation du digest du biogaz
3.7 Choix du site.
4/ Développement du marché du biogaz :
4.1 Production de biogaz dans la UE
4.2 Développement du marché allemand
4.3 Les entreprises de biogaz dans l’UE
5/ Phases de développement d’un projet :
5.1 Chronologie d’un projet
5.2 Évaluation des ressources
5.3 Questions liées à la délivrance de permis

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PLAN du Cours
6/ Risques spécifiques et prévention :

6.1 Sensibilité de la rentabilité

6.2 Risques spécifiques et prévention – Risques endogènes


6.3 Évaluation des risques et prévention – Risques endogènes d’un projet

6.4 Évaluation des risques et prévention – Risques exogènes d’un projet

7/ Financement de projet

7.1 Quels sont les types de projets admissibles?

7.2 Structure de financement de projet 8 Diligence raisonnable du projet 8.1


Principaux paramètres pouvant influencer la rentabilité

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1/ INTRODUCTION A LA BIOENERGIE :

La bioénergie est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée


dans le monde. Elle a fourni presque toute l'énergie mondiale il y a
deux siècles, et continue à fournir 11% des approvisionnements
mondiaux en énergie primaire. Une large gamme de bioénergies
respectueuses de l'environnement et économiques des systèmes
sont déjà disponibles pour apporter une contribution substantielle
aux besoins énergétiques futurs.
Agence internationale de la Bioénergie

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Contribution de la biomasse à l’approvisionnement en énergie :

La biomasse a été utilisée par les animaux et par les hommes depuis les
débuts de leur présence sur terre, pour satisfaire trois grands besoins
fondamentaux : nourriture, matériaux, et énergie, sous diverses formes.

Des ressources primaires aux ressources utiles


: ressources sont des produits de la nature, mais ils sont rarement
Les
consommables directement : les aliments doivent être épluchés, broyés, cuits ;
les sources d’énergie captées et transformées par des convertisseurs tels que
les meules de charbon de bois ou les moulins à eau ou à vent ; les matériaux
(bois, laine ou cuir) travaillés à l’aide d’outils.
Ces successions de transformation (Figure 2) forment des filières qui vont :
 des ressources primaires, naturellement accessibles, extraites ou cultivées
(rayonnement solaire, vent, énergie hydraulique, géothermie, énergie
nucléaire, et énergie chimique contenue dans les végétaux et animaux) ;
 aux produits finaux (bûches, pellets, boues, gaz, carburants, électricité) eux
même transformés en sources d’énergie utile déployée pour tous usages
biologiques (métabolisme), mécaniques (force motrice des machines, des
véhicules), thermiques et chimiques.

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F : Food/Feed : Nourriture / alimentation animale M: Matériaux E : Energie
D : divers S-H : Santé Hygiène

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Place de la biomasse parmi les ressources énergétiques
primaires
Tant au niveau mondial qu’à celui de la plupart des pays,
surtout peu industrialisés, la biomasse reste de très loin la
première source d’énergie renouvelable dans la
consommation des sources primaires d’énergie.

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Hors nourriture, non considérée comme produit énergétique, elle
représente environ 10% de toutes les sources primaires, derrière le
pétrole, le charbon et le gaz naturel mais devant le nucléaire,
l’hydroélectricité et les autres sources renouvelables. Cette part peut
cependant varier considérablement d’une région du globe à l’autre, en
raison des différences de situations géographiques, de ressources
naturelles et surtout de niveaux de développement

Tableau 1 : Biomasse en % de la consommation d’énergie primaire de diverses


régions du monde

Monde 10,4 Chine 7,1


Pays membres de l’OCDE 5,7 Inde 23,5
Japon 2,5 Brésil 27,7
Etats-Unis 4,7 Afrique 47,6
Europe 8,2 Afrique sub-saharienne 61,0
Pays non membres de 13,9 Afrique de l’Ouest 74,6
l’OCDE
Moyen-Orient 0,1 Afrique du Centre 78,4
Russie 1,1 Afrique de l’Est 84,8

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Quels types d’énergie peuvent être produite par la
biomasse ?

Le domaine d’application de la bioénergie est vaste. La source


d’énergie primaire «biomasse» peut être convertie en vecteurs
énergétiques solides, liquides et gazeux. La combustion de ces
vecteurs énergétiques peut produire de la chaleur, du froid, de
l’électricité, de la puissance mécanique ou une combinaison de ceux-
ci.
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Par exemple, une centrale de cogénération génère de
l’électricité à l’aide d’un moteur à combustion et d’un
générateur, la chaleur résiduelle étant réutilisée d’une manière
différente dans un autre processus. L’unité de cogénération peut
fonctionner avec un vecteur énergétique de biomasse gazeux
(biogaz) ou avec un vecteur énergétique de biomasse liquide
(huile végétale, biodiesel).

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Cependant, le processus de conversion de la biomasse en
énergie peut être très complexe. Contrairement à d’autres
sources d’énergie renouvelables (éolien, PV), une longue ou très
longue chaîne de processus doit être appliquée afin d’obtenir, à
partir de la ressource biomasse, le rendement énergétique voulu.
En comparaison avec d’autres sources d’énergie, l’un des plus
grands avantages de la bioénergie est sa capacité de stockage.

L’énergie peut être stockée facilement, avec une grande densité


énergétique et beaucoup plus longtemps que dans le cas des
énergies solaire ou éolienne.

La production énergétique ne dépend pas de la radiation solaire


ou du vent.
Le stockage à haute densité énergétique est une caractéristique
importante pour les biocarburants dans le cadre de la mobilité.
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Quelles sont les sources primaires d'énergie ?
Par définition, une source d'énergie primaire est issue de la nature avant
d'être transformé. En cas de non-utilisation de la source primaire dans
son état initial, elle est exploitée afin de la transformer en une source
d'énergie secondaire utilisable et transportable. Voici la liste des sources
d'énergie primaires

 Uranium
 Charbon
 Hydrocarbures
 Cours d'eau et chutes d’eau
 Force de la mer
 Rayonnement du soleil
 Force du vent
 Pétrole
 Gaz naturel
 Géothermie
 Déchets et biomasse

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Quelles sont les énergies secondaires ?

Par définition, l'énergie secondaire est celle obtenue grâce à la


transformation d'énergie. Contrairement à la source d'énergie
primaire, l'énergie secondaire est plus simplement stockable,
transportable et utilisable. Les énergies secondaires sont également
connues sous le nom de "vecteurs énergétiques".

 Centrale nucléaire
 Centrale thermique à flamme (fossile)
 Centrale hydraulique
 Centrale éolienne
 Energie solaire photovoltaïque
 Centrale géothermique
 Cogénération
 Energie solaire thermique à concentration

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Qu'est-ce que la cogénération ?

La cogénération consiste à produire et à utiliser simultanément de l’électricité et de la chaleur


à partir d’une même énergie primaire et au sein de la même installation. Elle se base sur le fait
que la production d’électricité (à partir d’un moteur thermique ou d’une turbine) dégage une
grande quantité de chaleur habituellement inutilisée. La cogénération valorise cette chaleur
afin d’atteindre un rendement énergétique global pouvant atteindre 85%.
Une installation classique obtient un rendement électrique d’environ 35%, tandis que le reste
de l’énergie (65%) est perdu sous forme de chaleur. Dans un système en cogénération, 30 à
35% de l’énergie primaire est transformée en électricité grâce à un alternateur, tandis que 65%
se retrouve sous forme de chaleur, dont 50 à 55% est récupérée pour chauffer un circuit d’eau
au travers d’un échangeur. Cette eau peut être utilisée pour le chauffage des bâtiments, de
l’eau chaude sanitaire, ou pour des procédés industriels. L’électricité produite sera quant à elle
consommée sur place ou revendue sur le réseau électrique public.
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Quelles sont les sources renouvelables ou
polluantes ?

Sources renouvelables ou non ? Sources primaires Sources secondaires


Uranium Centrale nucléaire
Centrale thermique à flamme
Hydrocarbures
(fossile)
Non renouvelables Charbon
Pétrole
Gaz naturel
Force de l'eau (hydraulique
Centrale d'hydroélectricité
ou marine)
Vent Centrale éolienne
Énergie solaire
Renouvelables Rayonnement solaire

Géothermie
photovoltaïque
Centrale géothermique
Déchets et biomasse Cogénération
Énergie solaire thermique à
concentration

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La biomasse ?

L’énergie de la biomasse est produite


par combustion de matières
organique comme le bois, par conversion
en biocarburants, ou par extraction de
biométhane de déchets organiques dans
des méthaniseurs.
Même si la combustion produit des gaz à
effet de serre, la biomasse reste une énergie Combustion de M.O
renouvelable : la croissance des arbres
absorbe autant de CO2 que leur combustion
n'en libère dans l'atmosphère. Le gaz issue
de matières organiques produit par une
processus de méthanisation s'appelle le
biogaz.

Extraction de biocarburants

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2/ LA TECHNOLOGIE DU BIOGAZ :
Le biogaz est un mélange gazeux résultant de l’activité microbienne en absence
d’oxygène (Digestion anaérobie) , cette activité consiste à transformer la matière
organique en une série de produits simples, en méthane, en gaz carbonique et
d’autres éléments à des proportions variables selon la matière d’origine et des
conditions de digestion.

Il est produit dans des fausses souterraines étanches appelées digesteurs


méthaniques.

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L’histoire de la Terre :

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Le saviez-vous ?
Selon les théories scientifiques, les bactéries responsables de la
méthanisation constitueraient les premiers organismes vivants
apparus sur Terre, il y a plus de 3 milliards d’années, à une
époque où l’oxygène n’existait pas encore dans l’atmosphère. Elles
se nourrissaient de molécules organiques présentes dans leur
environnement comme aujourd’hui et transformaient le gaz
carbonique et l’hydrogène contenus dans ces molécules en
méthane et en oxygène. C’est donc grâce aux bactéries
productrices du biogaz que nous sommes là aujourd’hui, puisque
c’est à elles que nous devons l’apparition de l’oxygène sur Terre

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Qu’est-ce que la digestion anaérobie(DA)?

Le biogaz est un mélange gazeux résultant de l’activité microbienne en absence


d’oxygène, cette activité consiste à transformer la matière organique en une série de
produits simples, en méthane, en gaz carbonique et d’autres éléments à des proportions
variables selon la matière d’origine et des conditions de digestion.

Il est produit dans des fausses souterraines étanches appelées digesteurs méthaniques
ou des bio-digesteurs industriels en métal résistant aux intempéries et aux produits
corrosifs.

La digestion anaérobie (DA) est un procédé microbiologique complexe


qui transforme la matière organique d’un substrat en biogaz en
l’absence d’oxygène. En tant que processus microbiologique, la
digestion anaérobie est un procédé naturel provoqué par certaines
populations bactériennes, présentes dans le milieu naturel. Ce
processus se produit fréquemment dans plusieurs types
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d’écosystèmes.
Les bases fondamentales de production de Biogaz :

► Transformation de matière organique putrescible en biogaz et en fertilisant


naturel en absence d’oxygène
► Un processus microbien complexe présent dans la nature (estomacs de bovins,
marécages, plantation de riz, …etc.) ;
► La température et le pH du milieu jouent un rôle clé dans le rendement en
biogaz et notamment sa composition chimique) ;
► Le biogaz est un mélange de plusieurs gaz. Ce mélange doit contenir un
minimum de 50 % de méthane pour être exploitable comme combustible ;
► Le méthane est un gaz à effet de serre. Il est 21 fois plus radiatif que le gaz
carbonique

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Schéma simplifié d’un bioréacteur :

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Conditions requises pour une digestion
anaérobie

► Absence d’oxygène ;
► Plages de température :
► Psychophile (~10-25°C) Temps de rétention hydraulique
(TRH) : 40-60 jours ;
► Mésophile (~25-38°C) Temps de rétention hydraulique (TRH)
: 25 à 35 jours
► Thermophyle (~55-58°C) Temps de rétention hydraulique
(TRH) : 15-25 jours

► Plage de pH (Acidité-basicité) : 6,6 – 8


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Influence de la température sur le rendement (m³
biogaz/tonne substrat)

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Influence de la température
sur la vitesse de production
(m³ biogaz/m³ digesteur.jour)

Influence de la température
Préférence: 40-41°C (35°C auparavant)
Mais possibilités (et peurs anciennes pour
instabilité) à 55°C
Pourtant 55°C : + 25% rendement pour
lisier bovin et dégradation de nouvelles
molécules !.
Voir traitements H2S et NH3
Mais 55°C:
 Augmentation de l’ammoniac (NH3) si C/N faible (fientes poules)
 augmentation des besoins thermiques du digesteur
 Difficultés ‘techniques’ pour certains digesteurs (béton,...).
 Probabilité d’avoir plus de sulfure d’hydrogène (inhibiteur de la
combustion et corrosif

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Etapes du processus de digestion anaérobie

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Etapes du processus de digestion anaérobie

31
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Etapes du processus de digestion anaérobie

1. HYDROLYSE :
POLYMERES BIOLOGIQUES  MONOMERES

2. ACIDOGENESE :
MONOMERES  ACIDES GRAS VOLATILS (AGV)
(C3, C4, C5,C6) + métabolites

3. ACETOGENESE :
METABOLITES  C2 (acétate) + H2
4. METHANOGENESE :
C2, H2, CO2  CH4 + CO2

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Experience pilote Bensergao (Sud du Maroc)

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34
Le substrat et son rendement

En dehors des prérequis (pouvoir tampon, C/N, structures,


composition chimique), les différentes molécules produisent
différemment:
Sucre (glucose):

C6H12O6  3 CH4 + 3 CO2

Soit 50% méthane et 50% CO2

Soit 180 g de glucose produisent 67,2 litres méthane (+ idem


en CO2)
1 kg ‘sucre’ = 373 litres méthane
Si 100 % digestion ! (possible)
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Le substrat et son rendement

Protéine ‘moyenne’:
C6H13O2N (+ xH2O)  3,75CH4 + 2,25CO2 + NH3

Soit 62.5% méthane et 37.5% CO2

Soit 124 g de protéine produisent 84 litres méthane (+ CO 2)


1 kg ‘protéine’ = 677 litres méthane
Si 100 % digestion ! (max. 80-90%)

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Le substrat et son rendement

Triglycéride ‘moyen’:
C51H98O6 (+ xH2O)  14,75CO2 + 36,25CH4

Soit 71.1% méthane et 28.9% CO2


Soit 806 g de protéine produisent 812 litres
méthane (+ CO2)
1 kg ‘triglycéride’ = 1007 litres méthane
Si 100 % digestion ! (max. 70-80%)

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Le substrat et son rendement

Molécules complexes = fibres, hémi-celluloses, molécules aromatiques…: peu


dégradées en digesteurs, Rem.: lisier = le ‘non digéré’ par l’animal 
rendement faible, dégradation lente des molécules complexes (min. 30 j, sauf
si pré-traitements). Paille: seule la cellulose est accessible, ensuite l’hémi-
cellulose, mais lignine et hémi-cellulose ‘prisonnière’: rendement élevé en
bonnes conditions Pré-traitements augmentant le rendement en biogaz:
 Thermiques (éclatements, onéreux à la vapeur) ;
 Chimiques et physiques (broyage et augmentation ou diminution du pH,
oxygénation) ;
 Biologique: ajout ‘bactéries’ (recirculation digestats) ou ‘champignons’ (si
oxygène), pré-fermentation , ajout de co-substrat (C/N)
Rem.: ne pas ‘perdre’ de carbone lors du pré-traitement !
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Le substrat et son rendement

S’exprimer en Normal litre: 1 litre à 0°C et pression atm.(Normes


Internationales)
Exprimer le rendement (m³ gaz / tonne matière)
= m³ (litre)de gaz ou de méthane produit par tonne (kg) de MS, MO, MF, DCO,

(idéal: Nl méthane par kg MO) (Y CH4/MO)
Exprimer la vitesse de production (m³ gaz / m³ digesteur . jour)
= débit de gaz par rapport au volume du digesteur et par jour
Exprimer la charge volumique
= quantité de matière par m³ de digesteur et par jour (kg MO/m³.j…)
Temps de séjour : temps moyen de rétention de la matière dans le digesteur

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Le substrat et son rendement

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Le substrat et son rendement

Beaucoup d’approximations – beaucoup d’erreurs


Tableaux suivants plus précis car substrats précis

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Le substrat et son rendement

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Le substrat et son rendement

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Le substrat et son rendement

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Le substrat et son rendement

CH4 : 40-80%  35 MJ/m³CH4

(10kWh/m³CH4)

•CO2: 20-60%

•H2O: 2-15%

•H2S,...: < 1% (corrosif)

•NH3 (x ppm) (corrosif)

1 tonne fumier frais  25 m³ biogaz


1 tonne d’herbes, maïs frais (ensilé)  150 m³ biogaz
1 tonne ‘graisses’  600-800 m³ biogaz

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Aspect énergétique des substrats organiques :
Le contenu énergétique du substrat peut être utilisé de différentes manières
par les micro-organismes. Le bilan énergétique suivant peut être établi:

Teneur en énergie du substrat =


Digestion Digestion
 anérobie aérobie
Energie potentielle disponible dans les produits (1) +
 Energie consommée pour la croissance cellulaire (2) + 4 4
 Energie de maintenance (3) +
 Perte d'énergie (4) 2
1
La figure montre la comparaison des différents termes
inclus dans l'équilibre énergétique des processus aérobies
et anaérobies. Comme on peut le constater, dans des 3
conditions anaérobies, peu d'énergie est nécessaire pour 2
l'entretien et la croissance cellulaire, tandis que le 3
la plus grande partie est sous forme d’énergie
Comparaison des besoins énergétiques en
potentielle habile à être produite, conditions aérobies et anaérobies

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Biogaz 1 Biogaz 2 Biogaz 3
CH4 45% 60% 68%
CO2 32% 33% 26%
N2 17% 1% 1%
O2 2% 0% 0%
H 2O 4% 6% 5%
H 2S 5-20 mg/m3 100-900 mg/m3 400 mg/m3
Aromatiques 1mg/m3 0-200 mg/m3 0
Organo-halogénés 0-100 mg/m3 100-800 mg/m3 0
PCI (kWh/(N.m3) 4,5 6,0 6,8

La fermentation spontanée au sein d'une décharge équipée d'une aspiration du


biogaz (Biogaz 1), une installation de méthanisation d'ordures ménagères brutes,
type Valorga (Biogaz 2), une installation de méthanisation d'effluents industriels,
ici ceux d'une distillerie (Biogaz 3).

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Si la composition élémentaire du substrat est connue, le volume final de méthane qui
peut être généré peut être estimé. Par exemple, si la formule moléculaire du substrat est
C10H19O3N, la méthanogenèse peut conduire à la génération des produits suivants:

C10H19O3N + a (H2O) → b (CH4) + c (CO2) + d (C5H7NO2) + e (NH4HCO3)

Un bilan atomique permet de proposer les équations suivantes:

 Bilan carbone b + c + 5d + e = 10
 Bilan hydrogène 4b + 7d + 5e = 19 + 2a
 Bilan oxygène 2c + 2d + 3e = 3 + a
 Bilan azote d + e = 1

Ces quatre équations indépendantes. Mais une relation indépendante supplémentaire est
nécessaire en raison de l'équation stœchiométrique contenant cinq coefficients (a, b, c,
d, e). Supposant 5% en poids du substrat est transformé en boue, l'équation
supplémentaire suivante peut être proposée:

50
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Cette valeur Y(CH4)/g(Subs) est le rendement théorique le plus
élevé pouvant être obtenu dans des conditions anaérobies. En
pratique, le rendement expérimental sera moindre car le substrat
a été considéré comme totalement biodégradable, les besoins
énergétiques pour l'entretien cellulaire n'ont pas été pris en
compte et la croissance cellulaire dépend des conditions
expérimentales.

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FACTEURS AFFECTANT LA DIGESTION ANAÉROBIE

Dans le but de favoriser simultanément le taux de croissance cellulaire et


l'activité élevée des boues, différentes variables physico-chimiques doivent être
maintenues dans la plage optimale (figure suivante).
Le pH est une variable importante qui affecte les équilibres acido-basiques, ce
qui peut conduire à la génération de formes d’acides gras (VFA) non ionisées,
de sulfure d'hydrogène ou d'ammoniac qui inhibent le processus de digestion
anaérobie. Par conséquent, cette variable doit être surveillée régulièrement
voire ajustée (l'alimentation ou le milieu) afin d'assurer la stabilité de la
digestion anaérobie. Les valeurs de pH optimales varient dans la plage de
6.5-8.5.
L’Alimentation en excès, de fortes variations de température ou la présence de
substances toxiques peuvent provoquer une forte diminution du pH.
Néanmoins, ces inconvénients peuvent être réduits en diminuant l'alimentation,
en contrôlant la température ou en ajoutant du carbonate de sodium.

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Figure : Variables affectant le processus de digestion anaérobie.

Facteurs de Oxygène Température Agitation Acides volatiles


croissance

Digestion anaérobie pH

Substances Nutriments Temps de Charge Alcalinité


toxiques retention des organique
solides
54
Des valeurs de pH supérieures à 8,5-9,0 produisent également
une instabilité, bien que ce ne soit pas un inconvénient fréquent.
L'alcalinisation peut être une conséquence de l'alimentation par
un substrat alcalin. Dans ce cas, la solution unique est de réduire
la vitesse d'alimentation.
Mc Carty (1986) a rapporté que le pH dépend de la concentration
en ions bicarbonate, qui est en équilibre avec le dioxyde de
carbone dissous.
Si l'étape de méthanogenèse est inhibée, l'accumulation d’acides
gras produit à la fois une diminution de la concentration en
bicarbonate dissous et l'émission de dioxyde de carbone :

NaHCO3 + H3CCOOH → H3CCOONa + H2O + CO2

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Elimination H2O:
–- condensation dans les conduites froides (ou congélation
du gaz: décharges ..)
•Elimination H2S:
–‘aspersion air’ (5% / biogaz) sur le lisier en (post-)digestion
–Passage en filtres à ‘copeaux de fer oxydé’ ou à charbon
actif (rares)
–Lavage du gaz à l’eau sous pression (stripping)
•Elimination NH3:
-(peu de NH3 si pH acide et si t° basse, même si C/N bas)
NH4+ + H2SO4.. sulfate d’ammonium

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Exemple d’offre commérciale
CAPACITE PAR JOUR
 Déchets alimentaires: 25 kg
 Fumier de vache: 60 kg
 Lisier de Porc: 44,4 kg
 Déchets verts (herbe fraiche, paille blé/riz): 65kg
PRODUCTION BIOGAZ : 2m3/j du biogaz
OFFRE PROCESS : Notre offre prend en compte :
 un biodigesteur, avec une capacité de production du biogaz de 2m3/j
 tous les instruments de contrôle,
 la purification du biogaz, un groupe électrogène 1,5kW,
 le broyeur déchets ; et
 la plaque cuisson (2 feux) ou casserole riz (à biogaz).

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SYNTHESE PAR FERMETURE DE CYCLE

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SYNTHESE DIRIGEE

Caractérisée par :
• une amélioration des conditions expérimentales.
• une très nette amélioration du rendement.

Elle consiste en 3 étapes :


•Caténation.
•Fermeture de l’anneau.
•Élimination du cuivre ou clivage du ruthénium.

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61
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SYNTHESE DIRIGEE
Cas de l’ion du cuivre Cu+ :

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SYNTHESE DIRIGEE

L’utilisation du Ru2+ permet de faire d’une pierre


trois coups. L’ion du ruthénium assurera :

•le rôle de template.

•Le rôle de catalyseur de Grubbs pour la RCM.

•A la faisabilité d’une réaction photochimique.

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SYNTHESE DIRIGEE
Cas de l’ion du ruthénium Ru2+ :

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SYNTHESE DIRIGEE
Cas de l’ion du ruthénium Ru2+ :

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AVANCEES RECENTES EN SYNTHESE
DES CATENANES
Utilisation d’un anion comme template pour la
synthèse d’un caténane :

• L’équipe du professeur Ka-Yuen NG a obtenu en


2006 un rendement de 78% avec le chlorure Cl-.

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APPLICATIONS DES CATENANES

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APPLICATIONS DES CATENANES

A l’état actuel des choses la synthèse d’un caténane en elle


même est un grand exploit.

Un grand potentiel à exploiter pour la fabrication de


machines moléculaires :

• Mouvements moléculaires due à l’oxydation ou à la réduction


des ions du cuivre.

• Mouvements moléculaires due à la photoactivité des


complexes de ruthénium.

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