Vous êtes sur la page 1sur 33

ENSET-Lokossa Année scolaire : 2023-2024

ENERGIES ALTERNATIVES :

ENERGIES BIOCHIMIQUE ET
THERMOCHIMIQUE

Chargé du cours

Elisé O. AGBETOU, Professeur certifié


en énergies renouvelables et systèmes
énergétiques

97498132/64036367

1 Energies alternatives AGBETOU


ENERGIES ALTERNATIVES

Objectifs

- Enumérer les nouvelles sources des énergies alternatives


- Décrire le principe de production de l’énergie électrique par :
 une biopile
 les biocarburants
 biogaz
- Evaluer l’impact des énergies alternatives sur l’environnement
- Fabriquer une biopile

Contenu

Les biopiles ; les biocarburants ; les biogaz ; aspects économique et environnemental des
énergies alternatives

Théorie /

Introduction

Chapitre I : Généralités sur les énergies alternatives

Chapitre II : Les biocarburants

Chapitre III : Les biogaz

Chapitre IV : Les biopiles

Conclusion
Pratique
Fabrication d’une biopile

Méthodologie

Exposés, visualisation des vidéos et discussions/échanges

Evaluation

2 Energies alternatives AGBETOU


- Devoir de tableau 60%
- Rapport de la phase pratique 40%

Introduction

De nos jours la question de l’énergie électrique devient de plus en plus préoccupante et


mérite beaucoup plus de réflexion. A cette question plusieurs mesures ont été prises pour
pallier aux déficits énergétiques et faire de plus en plus face aux délestages et à la question
de l’énergie en générale. Parmi les nombreuses mesures figures les énergies alternatives dites
encore énergies renouvelables. Pour le commun des mortels, les énergies renouvelables se
résument aux énergies telles que le solaire, l’éolienne, la biomasse, l’hydraulique et la
géothermie dont les matières premières sont respectivement le solaire, le vent, matières
organiques (animale ou végétale), l’eau et la chaleur récupérée de la terre pour être converti
en électricité.

Aujourd’hui plusieurs autres nouvelles sources d’énergies alternatives peuvent


permettre de produire de l’énergie électrique. Par ailleurs nous pouvons citer les piles à
combustibles et à hydrogène, les biopiles et les biocarburants qui constituent les nouvelles
sources d’énergies alternatives dites renouvelables. Dans ce cours nous aborderons
principalement les énergies biochimiques (biogaz, éthanol …..) et les énergies
thermochimiques (combustion). Nous aborderont également dans cette étude les aspects
économique et environnemental.

3 Energies alternatives AGBETOU


Chapitre I : Généralités sur les énergies alternatives

Dans cette partie nous allons étudier l’énergie biochimique et l’énergie thermochimique.
I/ ENERGIES BIOCHIMIQUES

Les énergies biochimiques sont des formes d’énergie renouvelable qui proviennent de
la transformation de la matière organique par des procédés biologiques. Il existe deux types
principaux d’énergies biochimiques : la biométhanisation et la fermentation.
La biométhanisation est un processus anaérobie (sans oxygène) qui permet de produire du
biogaz à partir de la dégradation de la matière organique par des micro-organismes. Le
biogaz est un mélange de méthane et de dioxyde de carbone, qui peut être utilisé comme
combustible pour produire de la chaleur, de l’électricité ou du carburant pour les
véhicules. La biométhanisation peut être réalisée à partir de différents types de déchets
organiques, tels que les boues d’épuration, les déchets agricoles, les déchets ménagers ou les
déchets industriels1.
La fermentation est un processus aérobie (avec oxygène) qui permet de produire des
biocarburants à partir de la transformation de la matière organique par des micro-organismes
ou des enzymes. Les biocarburants sont des carburants liquides ou gazeux d’origine végétale
ou animale, qui peuvent être utilisés comme substituts ou compléments aux carburants
fossiles. Il existe deux générations de biocarburants : les biocarburants de première
génération, qui sont produits à partir de cultures alimentaires (sucre, amidon, huile), et les
biocarburants de deuxième génération, qui sont produits à partir de biomasse
lignocellulosique (bois, paille, résidus agricoles)2.
La valorisation énergétique est l’ensemble des techniques qui permettent de récupérer et
d’utiliser l’énergie contenue dans les déchets. Elle peut se faire par traitement thermique ou
par valorisation du biogaz3.
Le traitement thermique consiste à brûler les déchets dans un four à haute température, ce
qui produit de la chaleur et des gaz. La chaleur peut être utilisée pour produire de la vapeur,
qui peut ensuite être convertie en électricité ou en chaleur pour le chauffage urbain. Les gaz
peuvent être épurés et valorisés comme combustible ou comme matière première pour
l’industrie chimique. Le traitement thermique comprend l’incinération, la co-incinération, la
pyrolyse et la gazéification1.
L’incinération est la combustion complète des déchets en présence d’un excès d’air. Elle
permet de réduire le volume et le poids des déchets, ainsi que leur pouvoir polluant. Elle
produit des cendres et des mâchefers, qui peuvent être valorisés comme matériaux de
construction ou enfouis en décharge1.

4 Energies alternatives AGBETOU


La co-incinération est l’utilisation des déchets comme combustible complémentaire dans des
installations industrielles existantes, telles que les cimenteries ou les centrales
thermiques. Elle permet de réduire la consommation de combustibles fossiles et les
émissions de gaz à effet de serre1.
La pyrolyse est la décomposition thermique des déchets en l’absence d’air. Elle produit un
solide (charbon), un liquide (huile) et un gaz (syngaz), qui peuvent être utilisés comme
sources d’énergie ou comme matières premières pour l’industrie chimique1.
II/ ENERGIES THERMOCHIMIQUES
La valorisation énergétique est un mode de traitement des déchets qui consiste à récupérer et
à utiliser l’énergie produite lors de la transformation des déchets par des procédés thermiques
ou chimiques. L’énergie peut être sous forme de chaleur, d’électricité ou de gaz. Il existe
plusieurs types de valorisation énergétique, selon la nature des déchets et le procédé utilisé 12.
Les énergies thermochimiques sont des énergies obtenues par la conversion chimique de la
matière organique en présence de chaleur. Il existe différents procédés thermochimiques, tels
que la combustion, la gazéification, la pyrolyse ou la torréfaction. Ces procédés permettent
de produire des combustibles solides, liquides ou gazeux à partir de biomasse, de déchets ou
de charbon34.
La valorisation énergétique des déchets présente des avantages et des inconvénients. Parmi
les avantages, on peut citer la réduction du volume des déchets, la production d’énergie
renouvelable ou la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Parmi les inconvénients,
on peut mentionner les impacts environnementaux et sanitaires liés aux émissions de
polluants, aux résidus toxiques ou au risque d’incendie12.

5 Energies alternatives AGBETOU


CHAPITRE II : LES BIOCABURANTS

Les biocarburants sont des carburants produits à partir de la biomasse, c’est-à-dire de la


matière organique d’origine végétale, animale ou issue de déchets. Ils sont considérés
comme une source d’énergie renouvelable et une alternative aux carburants fossiles, car ils
émettent moins de gaz à effet de serre et réduisent la dépendance énergétique. Voici un
résumé des principes de production, des différents types, des modes de valorisation et des
impacts environnementaux des biocarburants.
Principe de production
Les biocarburants sont obtenus par différents procédés de transformation de la biomasse,
selon le type de matière première utilisée et le type de carburant souhaité. Il existe trois
grandes filières de production :

 La filière bioéthanol : elle utilise des plantes sucrières (canne à sucre, betterave) ou
amylacées (céréales, pomme de terre) pour produire de l’éthanol, un alcool qui peut
être mélangé à l’essence ou transformé en ETBE (un additif qui augmente l’indice
d’octane). Le procédé consiste à extraire le sucre ou l’amidon des plantes, puis à les
fermenter avec des levures pour obtenir de l’éthanol. Les coproduits solides (drêches,
pulpes) sont utilisés comme alimentation animale1.
 La filière biodiesel : elle utilise des plantes oléagineuses (colza, tournesol, soja, palme)
ou des huiles usagées pour produire du biodiesel, un ester qui peut être mélangé au
gazole ou utilisé pur. Le procédé consiste à extraire l’huile des plantes ou des déchets,
puis à la réagir avec un alcool (méthanol ou éthanol) en présence d’un catalyseur pour
obtenir du biodiesel. Les coproduits solides (tourteaux) sont utilisés comme
alimentation animale2.
 La filière biogaz : elle utilise des déchets organiques (boues d’épuration, déchets
agricoles, déchets ménagers) pour produire du biogaz, un mélange de méthane et de
dioxyde de carbone qui peut être utilisé comme combustible ou injecté dans le réseau
de gaz naturel. Le procédé consiste à faire fermenter les déchets en l’absence
d’oxygène (méthanisation) avec des bactéries anaérobies pour obtenir du biogaz. Les
coproduits solides (digestats) sont utilisés comme engrais3.

Différents types
On distingue trois générations de biocarburants selon l’origine de la biomasse utilisée et les
procédés de transformation associés :

 Les biocarburants de première génération : ils sont produits à partir de cultures


alimentaires (sucre, amidon, huile) et utilisent des procédés simples (fermentation,
transestérification). Ils sont actuellement les plus répandus sur le marché, mais ils
6 Energies alternatives AGBETOU
présentent des inconvénients comme la concurrence avec l’alimentation humaine et
animale, la consommation d’eau et d’engrais, et le risque de déforestation 4.
 Les biocarburants de deuxième génération : ils sont produits à partir de biomasse non
alimentaire (résidus agricoles, forestiers ou industriels) et utilisent des procédés plus
complexes (hydrolyse enzymatique, gazéification, synthèse Fischer-Tropsch). Ils
présentent des avantages comme la réduction de la concurrence alimentaire,
l’amélioration du rendement énergétique et la diminution des émissions de gaz à effet
de serre. Ils sont encore en phase de développement et leur coût reste élevé5.
 Les biocarburants de troisième génération : ils sont produits à partir de micro-
organismes (algues, bactéries) et utilisent des procédés innovants (biotechnologie,
génie génétique). Ils présentent des avantages comme la possibilité d’utiliser des
sources diverses (eau salée, eaux usées), le potentiel de production élevé et la
réduction des impacts environnementaux. Ils sont encore au stade expérimental et leur
faisabilité technique et économique reste à démontrer.

Mode de valorisation
Les biocarburants peuvent être utilisés de différentes manières selon le type de véhicule, le
type de moteur et le type de carburant :

 L’utilisation pure : elle consiste à utiliser le biocarburant sans le mélanger à un


carburant fossile. Elle nécessite des adaptations du véhicule et du moteur, ainsi qu’une
distribution spécifique. Elle est peu pratiquée en France, sauf pour certains véhicules
professionnels ou collectifs (bus, camions, tracteurs) qui utilisent du biodiesel pur ou
du biogaz.
 L’utilisation en mélange : elle consiste à mélanger le biocarburant à un carburant
fossile dans des proportions variables. Elle ne nécessite pas d’adaptations du véhicule
ni du moteur, ni de distribution spécifique. Elle est la plus courante en France, où les
carburants contiennent jusqu’à 7% de biocarburants (SP95-E10, B7) ou jusqu’à 10%
pour les véhicules compatibles (E85, B10).
 L’utilisation en substitution : elle consiste à remplacer le carburant fossile par un
biocarburant équivalent en termes de performances et de qualité. Elle ne nécessite pas
d’adaptations du véhicule ni du moteur, ni de distribution spécifique. Elle est encore
peu développée en France, mais elle pourrait se développer avec l’émergence des
biocarburants de synthèse (biométhane, bioéthanol de synthèse, biodiesel de synthèse).

Les biocarburants sont des carburants produits à partir de la biomasse, c’est-à-dire de la


matière organique d’origine végétale, animale ou issue de déchets. Ils sont considérés
comme une source d’énergie renouvelable et une alternative aux carburants fossiles, car ils
émettent moins de gaz à effet de serre et réduisent la dépendance énergétique. Les
biocarburants sont utilisés dans différents domaines, principalement dans les transports, mais
aussi dans le chauffage ou la production d’électricité. Voici quelques exemples de domaines
d’utilisation des biocarburants :

 Les transports terrestres : les biocarburants sont majoritairement utilisés sous forme de
mélange avec les carburants traditionnels (essence ou gazole) dans les véhicules à

7 Energies alternatives AGBETOU


moteur thermique. Il existe différents types de biocarburants adaptés à ce domaine,
comme le bioéthanol, le biodiesel, l’ETBE, le biogaz ou le biométhane. Certains
biocarburants peuvent également être utilisés purs, comme l’huile végétale brute ou le
biodiesel, mais ils nécessitent des adaptations du moteur et de la distribution. En
France, les carburants contiennent jusqu’à 7% de biocarburants (SP95-E10, B7) ou
jusqu’à 10% pour les véhicules compatibles (E85, B10)12.
 Les transports aériens : les biocarburants sont utilisés sous forme de mélange avec le
kérosène dans les avions à réaction. Il existe différents types de biocarburants adaptés
à ce domaine, comme le bioéthanol de synthèse, le biodiesel de synthèse ou les huiles
hydrotraitées. Ces biocarburants doivent respecter des normes strictes de qualité et de
performance pour garantir la sécurité et l’efficacité des vols. En France, plusieurs
compagnies aériennes ont réalisé des vols expérimentaux ou commerciaux avec des
biocarburants34.
 Les transports maritimes : les biocarburants sont utilisés sous forme de mélange avec
le fioul lourd ou le gazole marin dans les navires à moteur diesel. Il existe différents
types de biocarburants adaptés à ce domaine, comme le biodiesel, le biogaz liquéfié ou
le bioéthanol. Ces biocarburants doivent respecter des normes de qualité et
d’émissions pour réduire l’impact environnemental du transport maritime. En France,
plusieurs projets pilotes ont été lancés pour tester l’utilisation de biocarburants dans ce
secteur .
 Le chauffage : les biocarburants sont utilisés sous forme pure ou en mélange avec du
fioul domestique dans les chaudières à combustion. Il existe différents types de
biocarburants adaptés à ce domaine, comme le biodiesel, le bioéthanol ou le biofioul.
Ces biocarburants permettent de réduire la consommation d’énergie fossile et les
émissions de polluants atmosphériques. En France, plusieurs fournisseurs proposent
des offres de chauffage au biocarburant .

La production d’électricité : les biocarburants sont utilisés sous forme pure ou en mélange

Impacts sur l’environnement


Les biocarburants présentent des impacts positifs et négatifs sur l’environnement, qui
dépendent du type de biocarburant, du cycle de vie complet (de la production à la
consommation) et des conditions locales (climat, sol, biodiversité). Voici quelques exemples
d’impacts environnementaux des biocarburants :

 Les impacts positifs : les biocarburants permettent de réduire les émissions de gaz à
effet de serre par rapport aux carburants fossiles, car ils sont issus de la photosynthèse
qui capte le CO2 atmosphérique. Ils permettent également de réduire les émissions de
polluants locaux (particules, oxydes d’azote, oxydes de soufre) par rapport aux
carburants fossiles, car ils ont une meilleure combustion et une meilleure qualité. Ils
permettent enfin de valoriser des déchets organiques qui seraient autrement enfouis ou
incinérés.
 Les impacts négatifs : les biocarburants peuvent entraîner une augmentation des
émissions de gaz à effet de serre si leur production implique un changement
8 Energies alternatives AGBETOU
d’affectation des sols (déforestation, conversion de prairies), une consommation
excessive d’énergie fossile (engrais, transport) ou une libération de protoxyde d’azote
(N2O) par les sols agricoles. Ils peuvent également entraîner une dégradation des
ressources naturelles si leur production implique une surexploitation des sols (érosion,
appauvrissement), une consommation excessive d’eau (irrigation, extraction) ou une
réduction de la biodiversité (monoculture, introduction d’espèces invasives).

Biocarburants

Diagramme de synthèse des biocarburants de 1ère et de 2ème génération

Les filières de première génération

Filière huile pour les véhicules diesel

On cherche à adapter l'agrocarburant (par transformation chimique pour obtenir du biodiesel


par exemple) aux moteurs actuels, conçus pour fonctionner avec des dérivés du pétrole. C’est
la stratégie actuellement dominante mais elle n’a pas le meilleur bilan énergétique ni
environnemental.
Les huiles végétales s’obtiennent classiquement par simple pressage de graines oléagineuses
telles que le colza, le tournesol, le soja, etc. Des graisses animales ainsi que des huiles
alimentaires usagées peuvent également être utilisées à cet effet.

Deux grandes voies d'utilisation sont ouvertes :

L'huile végétale brute (HVB) peut être utilisée directement, dans les moteurs diesels,
pure ou en mélange, mais, notamment à cause de sa viscosité relativement élevée et
d’un indice de cétane (aptitude à l’auto-inflammation) trop faible, l'utilisation d'une
fraction d'huile importante nécessite l’adaptation des moteurs.

Le biodiesel (aussi appelé en France diester), obtenu par la transformation des


triglycérides qui constituent les huiles végétales; la transestérification de ces huiles,
avec du méthanol ou de l'éthanol, en présence d'un catalyseur, généralement de
l'hydroxyde de potassium KOH ou de sodium NaOH), produit des Esters d'Huile
Végétale, respectivement méthyliques (EMHV) et éthyliques (EEHV). La réaction
de transestérification est réalisée à température modérée (20-80°C) et à pression
atmosphérique.

9 Energies alternatives AGBETOU


Processus de production de
biodiesel ou diester
Source http://www.plateforme-biocarburants.ch

Site de production de
Grand Couronne (76)

En France, c'est principalement le colza qui


est utilisé (avec une faible part de tournesol)
pour la fabrication des EMHV.

Le diester était utilisé à hauteur de 5%


d’incorporation depuis 2005 jusqu’en 2007.
Cette valeur est passée à 5.75% en 2008 en
France. Les objectifs sont de 7% en 2010 et
10% d’ici 2015.

A ces niveaux il ne nécessite pas d’adaptation des moteurs.

Le B30 est un carburant qui est dû à l’association de 30% de EMVH et de 70% d’énergie
fossile. Pour l’utiliser il faut juste faire une modification mineure sur les moteurs diesel. Il
est utilisé seulement pour les transports en commun et véhicules d’entreprises.

10 Energies alternatives AGBETOU


Evolution de la production de biodiesel dans l’UE

Production de biodiesel en 2008 en Ml/an


Filière alcool pour les véhicules à essence

De nombreuses espèces végétales sont cultivées pour leur sucre : c'est le cas par exemple de
la canne à sucre, de la betterave sucrière, du maïs, du blé ou encore dernièrement de l'ulve
(laitue de mer).

Le bioéthanol est obtenu par fermentation de sucres (sucres simples, amidon


hydrolysé) par des levures du genre Saccharomyces.

L'éthanol peut remplacer partiellement ou totalement l'essence. Il existe plusieurs


types de carburants contenant de l'éthanol la plupart sont des mélanges d'essence et
d'éthanol à différentes proportions. On les désigne par la lettre E suivie du
pourcentage d'éthanol dans le mélange : par exemple du E85 représente un
carburant contenant 85% d'éthanol et 15% d'essence. On trouve ainsi du E5, E7,
E10, E15, E20, E85, E95, E100 en fonction du pays dans lequel on se trouve et de
l'utilisation que l'on veut en faire.

En France, la commercialisation de l'E85 aux particuliers, légalement nommé


Superéthanol, est officielle depuis le 1er janvier 2007.

11 Energies alternatives AGBETOU


En France, ce sont la betterave et les céréales qui sont les principales ressources utilisées
pour la production de l'éthanol.

L'éthyl-tertio-butyl-éther (ETBE) est un dérivé de l'éthanol. Il est obtenu par réaction


entre l'éthanol et l'isobutène (obtenu lors du raffinage du pétrole) et est utilisé
comme additif à hauteur de 15 % à l'essence.

L’ETBE aurait l’avantage d’être mieux adapté aux moteurs. En effet,


l’incorporation directe de l’éthanol à l'essence pose certaines difficultés
techniques : le mélange essence/éthanol a une pression de vapeur plus élevée et
tolère mal la présence de traces d’eau. Néanmoins, l'ETBE est moins vertueux pour
l'environnement, d'où le choix de la France (et de nombreux autres pays) pour
l'E85.

Le biobutanol (ou alcool butylique) est obtenu grâce à la bactérie Clostridium


acetobutylicum qui possède un équipement enzymatique lui permettant de
transformer les sucres en butanol-1 (fermentation acétonobutylique). Du
dihydrogène, et d'autres molécules sont également produites : acide acétique, acide
propionique, acétone, isopropanol et éthanol. Les entreprises BP et DuPont
commercialisent actuellement le biobutanol ; il présente de nombreux avantages
par rapport à l'éthanol (moins volatile et moins agressif vis-à-vis de certains
plastiques) et est de plus en plus souvent
évoqué comme biocarburant de substitution à
l'heure du pétrole cher. Il n’est pour l’instant
pas distribué en Europe.

Remarque : le méthanol est aussi utilisable, en


remplacement partiel (sous certaines conditions) de
12 Energies alternatives AGBETOU
l'essence, comme additif dans le gasoil, ou, à terme, pour certains types de piles à
combustible. Le méthanol est cependant très toxique pour l'homme.

Evolution de la production de bioéthanol dans l’UE

Production de bioéthanol-carburant en 2008 en Ml/an

Les filières de deuxième génération

Les biocarburants de 2ème génération sont obtenus à partir de biomasse sans concurrence
d'usage avec l'utilisation alimentaire : paille de céréales, miscanthus, bois et résidus forestiers
et cultures dédiées. Il y a deux filières de production possibles: la filière biochimique de
production d'éthanol cellulosique et la filière thermochimique de production de carburant
diesel de synthèse BtL (Biomass to Liquid).

Mais quelles sont les principales sources de biomasse


lignocellulosique ?

Les pailles, parties résiduelles des céréales, représente environ


50% du poids total de la plante. Historiquement elles ont été principalement
utilisées pour l'alimentation animale mais les récents usages incluent les
biocarburants du fait de la conversion possible de la lignocellulose en bioéthanol.

Les arbres à croissance rapide et les herbes comme l'eucalyptus, le chanvre, le miscanthus,
la canne de provence.

Des travaux de recherche sont actuellement menés (en France par l’INRA) sur des espèces
de peupliers.

Production d’éthanol cellulosique

C’est la voie biochimique

13 Energies alternatives AGBETOU


Les procédés de production d’éthanol à partir de biomasse
lignocellulosique intègrent plusieurs considérations de base:
• la lignine ne peut être fermentée en éthanol,
• la matrice lignocellulosique doit être prétraitée pour
rendre cellulose et hémicelluloses hydrolysables,
• les fractions cellulosiques et hémicellulosiques sont des
sources potentielles de sucres fermentescibles. Par
conséquent, le schéma générique du procédé comprend les principales opérations
unitaires suivantes : le prétraitement de la matière première, l’hydrolyse, la
fermentation éthanolique et la séparation de l’éthanol du
moût de fermentation.

Source : Etat des lieux, perspectives et enjeux du développement - Daniel BALLERINI, avec la collaboration de Nathalie ALAZARD-TOUX

Le prétraitement

Il ne s’agit pas du conditionnement du végétal proprement dit qui consiste généralement en


un broyage/découpage des matériaux fibreux, mais du traitement nécessaire pour rendre la
cellulose accessible à l’hydrolyse.

Les principaux procédés de prétraitement ont pour objectif :

• d’abaisser la teneur en lignine et hémicelluloses du substrat solide à traiter,


• d’augmenter la porosité de la matrice, en diminuant la cristallinité de la cellulose ou en
augmentant sa surface spécifique,
• de conjuguer les deux principes.

Procédés physiques Broyage mécanique intense (fragments <2mm)


Thermolyse (chauffage à T<300°C suivi d’une hydrolyse acide)
Procédés physico- Thermohydrolyse (cuisson sous forte pression à ~200°C pendant
chimiques 15 à 60 minutes permettant la solubilisation de l’hémicellulose et
de la lignigne) Explosion à la vapeur (injection de vapeur à haute
pression pendant quelques secondes suivi d’une détente brutale à
pression atmosphérique) Explosion à la vapeur en conditions
acides (identique à la précédente mais en milieu acide)
Procédé AFEX (AmmoniaFiber Explosion)
Explosion au CO2
Procédés chimiques Prétraitement à l’acide dilué à chaud
Prétraitement en milieu alcalin (qui conduisent à une
solubilisation quasitotale de la lignine et d’une partie des
hémicelluloses et à un gonflement des fibres de cellulose ainsi
14 Energies alternatives AGBETOU
rendues beaucoup plus accessibles aux enzymes) Le procédé
Organosolvconsiste à solubiliser et extraire la lignine et les
hémicelluloses dans un solvant organique
Procédés d’oxydation chimique, notamment l’ozonolyse ou
l’oxydation humide
Procédés biologiques mettant en oeuvre des enzymes de type
peroxydase ou des champignons lignolytiques

Le procédé de prétraitement universel et idéal n’existe pas. Les technologies a priori les plus
attrayantes sont la thermohydrolyse, le prétraitement à l’acide dilué et l’explosion à la
vapeur. Elles dépendent du matériau à traiter.

L’hydrolyse

Du fait de la structure de la cellulose, de sa cristallinité et de son association avec la lignine


et les hémicelluloses encore présents, même après l’étape de prétraitement, son hydrolyse en
monomères fermentescibles (glucose) est une opération difficile qui peut être réalisée par
deux méthodes : hydrolyse chimique catalysée par un acide ou hydrolyse enzymatique.

L’hydrolyse chimique se fait en deux étapes. La première est semblable au prétraitement par
acide dilué et permet de digérer les hémicelluloses et de solubiliser les sucres qui en sont
issus. Après séparation, la fraction solide contenant la cellulose est soumise à une nouvelle
hydrolyse.

L’hydrolyse de la cellulose par des enzymes est souvent la voie préconisée pour l’obtention
des sucres fermentescibles pour les raisons suivantes :
• elle est plus économique ,
• elle génère peu d’effluents à traiter,
• elle présente des perspectives d’amélioration beaucoup plus grandes que l’hydrolyse
chimique qui a fait l’objet de travaux depuis plusieurs dizaines d’années.

Parmi les bactéries cellulolytiques figurent des bactéries appartenant aux genres
Ruminococcus, Clostridium, Cellulomonas, Thermonospora, Streptomyces. Bien que
certaines bactéries comme Clostridium thermocellum produisent des cellulases ayant une
activité spécifique élevée, leurs capacités de production et leurs taux de croissance sont
trop faibles pour envisager leur utilisation au stade industriel.

15 Energies alternatives AGBETOU


Les champignons cellulolytiques appartiennent à
différents genres : Aspergillus, Schizophyllum,
Penicillium, Trichoderma…

Parmi ceux-ci, Trichodermareesei est capable de


sécréter des concentrations importantes de
cellulases très actives et a fait l’objet d’utilisation
industrielle.

Les systèmes cellulolytiques sont des systèmes


multienzymatiques possédant trois types d’action
qui sont capables de dégrader totalement la
cellulose.

Les efforts actuels visent à diminuer le coût de production des cellulases et à augmenter leur
activité spécifique.

La fermentation éthanolique

Une fois la cellulose hydrolysée en glucose, celui-ci est fermenté de la même façon que le
glucose issu de l’amidon. Il demeure des problèmes spécifiques à l’utilisation de matériaux
lignocellulosiques comme substrat initial tels que :
• la fermentation des pentoses en éthanol (xylose issu des hémicelluloses),
• la présence de composés toxiques et inhibiteurs issus des hémicelluloses et de la
lignine,
• la possibilité d’effectuer l’hydrolyse enzymatique et la fermentation en une seule
étape.

Fermentation par les levures


Alors que Saccharomyces cerevisiae, dont certaines souches sont utilisées industriellement
pour la fermentation alcoolique, ne peut utiliser le xylose comme source de carbone, d’autres
espèces de levures peuvent convertir le xylose en éthanol (Pichiastipitis, Candida shehatae,
Pachysolentannophilus). Cependant ces levures présentent de nombreux points faibles :
performances fermentaires sensiblement inférieures à celles de S. cerevisiae sur glucose,
inhibition par l’éthanol à partir de concentrations de l’ordre de 3 à 5 % , forte sensibilité aux
inhibiteurs présents dans les hydrolysats tels que l’acide acétique.

16 Energies alternatives AGBETOU


Des études sont menées pour modifier le génome de Saccharomyces cerevisiae de façon à le
rendre capable de transformer le xylose.

Fermentation par les bactéries


Le xylose est convertible en éthanol par plusieurs espèces de bactéries thermophiles comme
Thermoanaerobacterethanolicus, Clostridriumthermohydrosulfuricum ou par des souches
modifiées de Bacillus stearothermophilus. Des bactéries mésophiles comme Escherichia coli
et Klebsiellaoxytocaou K. planticolasont également capables de fermenter les pentoses.

De bonnes productions d’éthanol ont été obtenues avec des souches d’E. colichez lesquelles
des améliorations notables ont été obtenues: forte expression de certains gènes (pdcet
adh)pour orienter le flux de carbone vers la production d’éthanol, obtention de mutants
résistants à l’éthanol, délétion du gène de la fumarate réductase à l’origine de la formation de
succinate.

La distillation

Les étapes de récupération de l’éthanol par distillation/rectification/déshydratation sont


identiques à celles des procédés déjà éprouvés de production d’éthanol de 1ère génération.

17 Energies alternatives AGBETOU


Source IFP

Gazole de synthèse ou BTL (Biomass To Liquid)

Le terme BtL est appliquée aux carburants synthétiques produits à partir de biomasse par
voie thermo-chimique L'objectif est de produire des carburants similaires à ceux actuels
issus de l’énergie fossile et qui pourront donc être utilisé dans les systèmes existants de
distribution de carburant et avec des moteurs standard.

Les biocarburants de synthèse tels que le diesel Fischer-Tropsch (FT-diesel), le diméthyl-


éther (DME) l'hydrogène (H2) et, dans une moindre mesure, le biométhanol, figurent parmi
les filières de biocarburants liquides les plus prometteuses à moyen-long terme.

Ces filières dites "de synthèse" n'ont toutefois pas encore dépassé le stade du pilote, voire de
la recherche et du développement (R&D), et il faudra certainement plusieurs années avant
qu'elles ne s'imposent sur le marché des biocarburants. Toutefois, plusieurs projets de grande
envergure sont actuellement en cours, visant le développement commercial des premières
usines de production.

18 Energies alternatives AGBETOU


Parmi les projets les plus ambitieux, notons le projet RENEW (dont Volkswagen, BP et
Total sont partenaires). L'un des processus de production évalués dans le cadre de ce projet
est le procédé Carbo-V® de la société Choren, ilustré par la figure ci-dessous.

Le procédé Carbo-V® (tel qu'il est décrit par Choren) est un processus de gazéification en
trois étapes impliquant la succession des sous-processus suivants :
• gazéification à basse température;
• gazéification à haute température;
• gazéification endothermique à lit entrainé.

La biomasse est dans un premier temps carbonisée de façon continue par oxydation partielle
(pyrolyse à basse température) avec de l'air ou de l'oxygène à basse température de l'ordre
400-500°C.

La biomasse est ainsi décomposée en un gaz contenant des goudrons (éléments volatils) et en
résidus charbonneux (charbon de bois).

19 Energies alternatives AGBETOU


Le gaz contenant du goudron est ensuite post-oxydé avec de l'air et/ou de l'oxygène dans une
chambre de combustion fonctionnant au-dessus du point de fusion des cendres du
combustible pour la transformer en un milieu de gazéification à haute température.

Le charbon de bois est broyé en un combustible pulvérisé puis injecté dans le milieu de
gazéification à haute température.

Le combustible pulvérisé et le milieu de gazéification réagissent de façon endothermique


dans le réacteur de gazéification à plus de 1000°C où ils sont convertis en un gaz de synthèse
brut constitué de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrogène (H2).

Une fois cette réaction réalisée de manière appropriée, le gaz de synthèse peut être utilisé
pour la production de Fischer-Tropsch - Diesel.

Le procédé Fischer-Tropsch est une réaction chimique catalysée dans lesquels l'oxyde de
carbone et d'hydrogène sont convertis en hydrocarbures liquides. Généralement les
catalyseurs utilisés, pour la réaction suivante, sont basés sur le fer et le cobalt.

(2n+1) H 2 + n (CO) C n H 2n+2 + nH 2 O

Utilisation de cultures dédiées pour la production de biodiesel

Peuvent être associées aux biocarburants de 2 ème génération, les cultures dédiées
d’oléagineux dont les technologies utilisées pour
Jatrophacurcas
obtenir le biocarburant sont les mêmes que pour
ceux de 1ère génération, mais qui n’entrent pas en
concurrence avec l’alimentation animale.

Parmi celles-ci nous pouvons citer :

20 Energies alternatives AGBETOU


Pongamiapinnata
• Jatrophacurcas, qui produit en moyenne 1000 litres d'huile par hectare et par an. Elle
peut être cultivée dans des zones arides et sur des sols difficiles, impropres aux autres
cultures et permet de lutter contre la désertification.
• Pongamiapinnata (ou Karanj) est un arbre à croissance rapide, fixateur d'azote, très
résistant à la sécheresse, qui pousse en plein soleil, sur des sols difficiles, même sur
des sols salés. L'Inde encourage actuellement fortement la plantation de cet arbre dans
les zones impropres aux cultures traditionnelles, ceci dans l'optique de produire de
l'huile végétale. Les rendements moyens sont, d'après certains auteurs de 1700 litres
d'huile la dixième année.
• Madhuca longifolia, Moringa oleifera, Cleomeviscosa

La filière biogaz

Le biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques animales ou


végétales en l'absence d'oxygène.

Cette fermentation appelée aussi méthanisation se produit naturellement (dans les marais) ou
spontanément dans les décharges contenant des déchets organiques, mais on peut aussi la
provoquer artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d'épuration, des
déchets organiques industriels ou agricoles, etc.).

Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane (typiquement 50 à 70%) et


de dioxyde de carbone, avec des quantités variables d'eau, et de sulfure d'hydrogène.

Ordures Boues de Déchets Déchets de l’industrie


Composants
ménagères STEP agricoles agroalimentaire
CH4 % vol 50-60 60-75 60-75 68
CO2 % vol 38-34 33-19 33-19 26
N2 % vol 5-0 1-0 1-0 -
O2 % vol 1-0 < 0,5 < 0,5 -
H2O % vol 6 (à 40 ° C) 6 (à 40 ° 6 (à 40 ° C) 6 (à 40 ° C)
C)
Total % vol 100 100 100 100
H2S mg/m3 100 - 900 1000 - 3000 – 10 400
4000 000

21 Energies alternatives AGBETOU


L'énergie du biogaz provient uniquement du méthane : le biogaz est ainsi la forme
renouvelable de l'énergie fossile très courante qu'est le gaz naturel. On peut aussi parler de
biométhane.

La méthanisation est assurée grâce à l’action


concertée de microorganismes appartenant à
différentes populations microbiennes en interaction
constituant un réseau trophique. On distingue
classiquement trois phases successives:
• l'hydrolyse et l’acidogénèse
• l’acétogenèse
• la méthanogenèse

L'hydrolyse et l’acidogenèse
La matière organique complexe est tout d'abord
hydrolysée en molécules simples. Cette
décomposition est réalisée par des enzymes exocellulaires et peut devenir l'étape limitante
dans le cas de composés difficilement hydrolysables tels que la cellulose, l'amidon ou les
graisses. Ensuite, ces substrats sont utilisés lors de l'étape d'acidogenèse par les espèces
microbiennes dites acidogènes, qui vont produire des alcools et des acides organiques, ainsi
que de l'hydrogène et du dioxyde de carbone.

L’acétogenèse
L'étape d'acétogenèse permet la transformation des divers composés issus de la phase
précédente en précurseurs directs du méthane : l’acétate, le dioxyde de carbone et
l’hydrogène. On distingue deux groupes de bactéries acétogènes:

Les bactéries productrices d’hydrogène, anaérobies strictes, capables de produire de l’acétate


et de l’H2 à partir des métabolites réduits issus de l’acidogenèse tels que le propionate et le
butyrate.

Les bactéries acétogènes dont le métabolisme est majoritairement orienté vers la production
d’acétate. Elles se développent dans les milieux riches en dioxyde de carbone.

La méthanogenèse
La méthanogenèse est assurée par des micro-organismes anaérobies stricts qui appartiennent
au domaine des Archaea . Cette dernière étape aboutit à la production de méthane. Elle est
réalisée par deux voies possibles : l'une à partir de l'hydrogène et du dioxyde de carbone par

22 Energies alternatives AGBETOU


les espèces dites hydrogénotrophes, et l'autre à partir de l'acétate par les espèces
acétotrophes.

CO2 + 4 H2→ CH4 + 2H2O


CH3COOH → CH4 + CO2

Selon une étude de l’ADEME, le potentiel théorique mondial s’élève à 750 Mtep/an (Méga
tonne équivalent pétrole) si tous les déchets étaient méthanisés en décharge ou réacteurs,
valeur à laquelle il faut rajouter les sous-produits agricoles d’une valeur de 1000 Mtep/an.

Au total, le biogaz représente un gisement comparable à la consommation mondiale de gaz


naturel fossile, soit 1800 Mtep/an.

Ressource mondiale en biogaz Biogaz valorisable (Mtep/an) Biogaz produit (Mtep/an)


Déchets solides urbains et 750 60 à 100
industriels
Eaux usées urbaines et 50 40 à 50
industrielles
Sous-produits agricoles 1000 40 à 150
TOTAL 1800 140 à 300
Biogaz/consommation
mondiale de gaz 100% 8% à 17%
naturel

En France l’énergie susceptible d’être valorisée à partir de la méthanisation de déchets


ménagers, de boues d’épuration et des effluents industriels semble être évaluée entre 2,6 et 5
millions de tep/an soit plus de 10% de la consommation actuelle de gaz.

Les filières de troisième génération

Les biocarburants à partir de microalgues appelé "Algocarburant" est souvent présenté


comme le biocarburant de troisième génération.

C'est probablement à partir des cultures de microalgues, d'un point de vue théorique 30 à 100
fois plus efficaces que les oléagineux terrestres, que des agrocarburants pourront être
produits avec les meilleurs rendements,
23 Energies alternatives AGBETOU
rendant ainsi envisageable une production de masse, sans déforestation massive ni
concurrence avec les cultures alimentaires.
En France, d’intenses recherches sont menées dans ce sens. Nom de code : projet
Shamash. Les chercheurs estiment entre 200.000 et plusieurs millions le nombre
d'espèces d'algues existantes ; un nombre bien supérieur aux 250.000 espèces
de plantes supérieures recensées. Une telle diversité non exploitée constitue un
réel potentiel pour la recherche et l'industrie et les atouts des microalgues semblent en
faire d'excellentes candidates pour la production de biocarburants. Tout l'objet du projet
sera d'évaluer la viabilité technique et économique d'une telle filière de production.

Les micro-algues utilisent la photosynthèse pour fabriquer leur


matière carbonée réduite, au niveau des chloroplastes. Elles
fixent le CO2 en carbohydrates grâce au pouvoir réducteur
accumulé et à une enzyme ; la Ribulose 1,5 biphosphate
carboxylase. Le pool de glycérate 3 P ainsi constitué peut être
utilisé dans la cellule algale pour biosynthétiser des sucres
(saccharose, cellulose, ...) ou des lipides (voie de synthèse des
triglycérides). Les recherches menées partent du constant qu’en
cas de carence en macro-nutriments
(par exemple en silicium pour les
Diatomées, ou bien en azote), la
croissance est ralentie et la voie de biosynthèse des triglycérides
est favorisée. les algues croissent alors peu et accumulent en
proportion beaucoup de lipides.

Les deux principales méthodes de production utilisées sont les


bassins de type « raceway » et les photobioréacteurs.

Les premiers sont des systèmes ouverts peu coûteux à faire fonctionner mais de part le fait
que ces bassins sont à ciel ouvert, la productivité peut être affectée par des contaminations
non désirées et la perte d’eau par évaporation peut jouer un rôle significatif.

Les seconds sont des systèmes clos, ne souffrant pas de ces inconvénients. Leur coût bien
plus élevé peut être compensé par des productivités optimisées.

Pour obtenir un rendement optimal en huile, la croissance des microalgues doit s'effectuer
avec une concentration en CO 2 d'environ 13%. Ceci est possible à un coût très faible grâce à
un couplage avec une source de CO2, par exemple une centrale thermique au charbon, au gaz
naturel, au biogaz, ou à une unité de fermentation alcoolique.

24 Energies alternatives AGBETOU


Cependant pour permettre à cette technologie de se développer il faudra optimiser les
process de cultures et réduire les coûts de production et augmenter les capacités de
combustion du carburant.

Chapitre III : BIOGAZ


Le biogaz est un gaz renouvelable produit par la dégradation de la matière organique dans un milieu sans
oxygène. Il est composé principalement de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2), ainsi que
d’autres gaz en faible proportion. Le biogaz peut être utilisé comme source d’énergie pour la production de
chaleur, d’électricité ou de carburant. Il peut également être injecté dans les réseaux de gaz naturel après
avoir été épuré pour en extraire le méthane. Ce biométhane a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel et
peut être utilisé de la même manière1.
La production de biogaz se fait par un procédé appelé méthanisation ou digestion anaérobie. Il s’agit d’un
processus naturel qui implique l’action de micro-organismes (bactéries) sur la matière organique. La
méthanisation peut avoir lieu naturellement dans certains milieux comme les marais, ou être mise en œuvre
volontairement dans des unités dédiées grâce à un équipement industriel appelé méthaniseur 1.
Les matières organiques utilisées pour la production de biogaz peuvent être d’origine végétale ou animale, et
provenir de différentes sources : déchets agricoles, déchets agroalimentaires, déchets ménagers, boues de
stations d’épuration, déchets de décharges, etc. La composition et le potentiel énergétique du biogaz
dépendent des intrants utilisés et des conditions de méthanisation2.
La valorisation du biogaz présente de nombreux avantages environnementaux, économiques et sociaux. Elle
permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre en évitant le rejet du méthane dans l’atmosphère et en
substituant des énergies fossiles par une énergie renouvelable. Elle permet également de valoriser les
déchets organiques en les transformant en énergie et en digestat, un résidu solide ou liquide riche en matière
organique et en éléments fertilisants, qui peut être utilisé comme amendement agricole. Elle contribue ainsi
au développement d’une économie circulaire et à la préservation des ressources naturelles 3.
La production et l’utilisation du biogaz sont encadrées par des aspects réglementaires, techniques et
économiques. Il existe des normes de qualité et de sécurité pour le biogaz et le biométhane, ainsi que des
dispositifs de soutien financier pour favoriser le développement de la filière. Il existe également des outils
méthodologiques pour évaluer la faisabilité et la rentabilité d’un projet de méthanisation, ainsi que son
impact environnemental45.

25 Energies alternatives AGBETOU


Chapitre IV. Les biopiles

La production d’énergie devient un enjeu majeur et l’impact sur l’environnement


de la combustion des énergies fossiles oblige à trouver d’autres modes de
production. Les piles à combustible permettent d’obtenir de l’électricité à partir
de carburant comme l’hydrogène ou le méthanol. Mais d’autres dispositifs
alternatifs qui s’inspirent des mécanismes développés dans le monde
biologique peuvent être envisagés : les biopiles enzymatiques. La catalyse
électrochimique est alors assurée par des enzymes. Du courant électrique est
ainsi produit à partir de l’oxydation de sucre ou d’alcool. Compte tenu des
faibles puissances délivrées, la miniaturisation de ces systèmes est nécessaire
pour permettre leur utilisation comme source d’énergie alimentant des
microsystèmes, des capteurs, voire des dispositifs implantables.
Biopile, immobilisation et connexion d’enzymes, bioélectrochimie.

DEFINITION
Les biopiles sont des dispositifs qui utilisent des composants biologiques pour produire de
l’électricité à partir de substances organiques. Elles sont considérées comme une source
d’énergie renouvelable et respectueuse de l’environnement, car elles n’utilisent pas de
métaux lourds ou de combustibles fossiles.

DIFFERENTS DE BIOPILES
Il existe différents types de biopiles, selon le substrat organique et le catalyseur utilisés.
Voici quelques exemples de biopiles :

 Les biopiles à glucose : elles utilisent le glucose, un sucre présent dans le sang et les
liquides physiologiques, comme substrat organique. Elles sont alimentées par des
enzymes, des protéines qui accélèrent les réactions chimiques. Ces biopiles peuvent
être implantées dans le corps humain pour alimenter des dispositifs médicaux, comme
les pacemakers1.
 Les biopiles à bactéries : elles utilisent des bactéries électroactives, capables de
transférer des électrons vers une électrode, comme catalyseur. Elles peuvent utiliser
26 Energies alternatives AGBETOU
différents substrats organiques, comme l’acétate, le lactate ou les déchets
organiques. Ces biopiles peuvent être utilisées pour traiter les eaux usées ou les sols
pollués, tout en produisant de l’électricité2.
 Les biopiles à plantes : elles utilisent la photosynthèse des plantes pour produire de
l’électricité. Elles sont alimentées par les racines des plantes, qui libèrent des
composés organiques dans le sol. Ces composés sont ensuite oxydés par des bactéries
présentes dans le sol, qui transfèrent des électrons vers une électrode. Ces biopiles
peuvent être utilisées pour alimenter des capteurs environnementaux ou des dispositifs
électroniques3.

Les biopiles sont donc des technologies prometteuses pour une production verte d’électricité,
mais elles présentent encore des défis à relever, comme l’amélioration de leur rendement, de
leur durabilité et de leur coût.
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Le principe de fonctionnement d’une biopile est similaire à celui d’une pile classique, mais il
utilise des composants biologiques au lieu de composants chimiques ou métalliques. Une
biopile est constituée de deux électrodes, une anode et une cathode, reliées par un circuit
électrique. Entre les électrodes, il y a un milieu contenant un substrat organique, qui peut être
du glucose, des déchets, des plantes ou tout autre matière biodégradable. Ce substrat fournit
l’énergie chimique nécessaire à la production d’électricité.
À l’anode, le substrat organique est oxydé par des catalyseurs biologiques, qui peuvent être
des enzymes ou des bactéries. Cette réaction libère des électrons et des ions. Les électrons
sont transférés à l’anode et circulent dans le circuit électrique vers la cathode. Les ions
traversent une membrane séparant les deux électrodes.
À la cathode, l’oxygène est réduit en eau par les électrons et les ions. Cette réaction complète
le circuit électrique et permet de maintenir le flux d’électrons. La différence de potentiel
entre les deux électrodes génère une tension électrique, qui peut être utilisée pour alimenter
des dispositifs externes.
Voici un schéma simplifié du principe de fonctionnement d’une biopile :

Figure 1 - Principe de la biopile à glucose/oxygène : le glucose est oxydé par l’enzyme


glucose oxydase en présence de ferricyanure de potassium (K 3 Fe(CN) 6 ) qui est oxydé à
l’électrode, et l’oxygène est réduit en eau par l’enzyme laccase en présence d’acide
27 Energies alternatives
2 ,2’-azino-bis(3-éthylbenzothiazoline-6-sulphonique ) (ABTS ) qui est réduit à l’électrode.
AGBETOU
DIFFERENTES IMMOBILISATION DES BIOPILES

La possibilité de connexion électrique entre l’enzyme et l’électrode pour produire du


courant électrique repose sur la capacité à immobiliser le catalyseur sur l’électrode.
Classiquement, quatre méthodes peuvent être mises en œuvre pour fixer une enzyme à
une électrode : adsorption, greffage covalent, réticulation et encapsulation (voir figure 4).

Immobilisation par adsorption

L’adsorption de biomolécules à la surface de l’électrode est la plus simple des techniques


d’immobilisation. Une solution d’enzymes est mise en contact avec la surface d’un corps
adsorbant, minéral ou organique, durant une période définie. L’enzyme est retenue à la
surface grâce à des liaisons de van der Waals et des interactions homophiles

Immobilisation par liaison covalente

La méthode consiste à effectuer une réaction chimique entre les groupements


fonctionnels libres d’une enzyme et un groupement réactif situé aux extrémités des
chaînes latérales d’un support insoluble. La réaction doit faire intervenir des
groupements qui ne sont pas essentiels à l’activité biologique de l’enzyme. Les
groupements réactifs d’une protéine peuvent être des groupements aminés, des
groupements carboxyliques, des résidus phénoliques (tyrosine), ou bien encore des
groupements imidazoles présents sur les histidines. Cette technique se déroule en trois
étapes : activation du support, couplage de la biomolécule, et pour finir, rinçage afin
d’éliminer toutes les protéines qui auraient pu s’adsorber sur le support.

Immobilisation par réticulation

Les enzymes peuvent être liées entre elles (liaisons intermoléculaires) par des agents
bi- ou multifonctionnels ou avec une autre protéine fonctionnalisée comme l’albumine.
Ces biomolécules sont tout d’abord adsorbées sur un support, puis traitées par un agent
chimique hydrosoluble bifonctionnel comme le glutaraldéhyde. Les enzymes sont
alors susceptibles de réagir sur les groupements fonctionnels libres ; on obtient un
réseau enzymatique tridimensionnel et insoluble. Les enzymes sont ensuite
encapsulées dans un gel qui les réticule.

Les avantages de cette technique sont d’une part la simplicité de la procédure, et


d’autre part les liaisons chimiques fortes entre les biomolécules permettant ainsi de

28 Energies alternatives AGBETOU


Adsorption Réticulation

Greffage covalent Encapsulation

Figure 4 - Différentes méthodes d’immobilisation d’enzymes.


fournir des dérivés insolubles constitués presque exclusivement d’enzymes. De plus, le
choix du degré de réticulation peut influencer les propriétés physiques, car dans la
plupart des cas, les produits sont gélatineux et difficiles à filtrer, et leurs propriétés
mécaniques sont médiocres. Un inconvénient majeur est la perte d’activité
enzymatique due aux altérations du site catalytique de l’enzyme.

Immobilisation par encapsulation

L’encapsulation dans une matrice évite la perte des biomolécules dans le mélange
réactionnel, tout en laissant aux petites molécules la possibilité de diffuser à travers la
matrice. L’encapsulation est une procédure qui ne lie pas chimiquement les enzymes :
elles sont immobilisées de manière physique.

Les matrices peuvent être classées en plusieurs catégories : matrices inorganiques (gels
de silice, oxydes métalliques), matrices organiques (chitosan, Nafion ® et alginate),
polymères synthétiques (polyacrylamide, polyuréthanes…), et enfin matériaux
composites (pâte de carbone).

Cette méthode est très largement utilisée en raison de ses avantages : maintien de la
stabilité des enzymes, bonne efficacité catalytique de l’enzyme immobilisée malgré
une perte d’activité, fixation irréversible de l’enzyme.

Connexion électrique des enzymes sur électrode


L’immobilisation d’enzymes sur les électrodes est un paramètre important et doit
permettre d’assurer la connexion électrique de l’enzyme. De nombreuses méthodes ont
été proposées pour établir ou améliorer le transfert électronique entre les biomolécules
et les électrodes. En général, le transfert d’électrons répond à deux mécanismes
différents (figure 5) : le transfert direct d’électrons (TDE), et le transfert d’électrons via
un médiateur (transfert médié d’électrons, TME).

29 Energies alternatives AGBETOU


Figure 5 - Schématisation des mécanismes de transfert d’électrons : transfert direct (a) et
transfert via un médiateur (b).

Dans le transfert direct, les réactions enzymatiques et électriques sont couplées


directement. Les électrons transitent directement de l’électrode au substrat via le site
actif de l’enzyme.

Dans le transfert via un médiateur, de petites espèces à faible poids moléculaire,


appelées médiateurs, sont introduites dans le système pour transférer les électrons du
site actif de l’enzyme généralement peu accessible à l’électrode. Dans ce cas, l’enzyme
catalyse l’oxydation ou la réduction du médiateur. La régénération de celui-ci se fait à
la surface de l’électrode. Les caractéristiques majeures des médiateurs sont leurs
actions en tant que co-substrat lors de la réaction enzymatique et la réversibilité de leur
transformation électrochimique à l’électrode. Les médiateurs peuvent être libres en
solution, physiquement encapsulés à l’intérieur d’une membrane, immobilisés avec
l’enzyme dans une matrice, ou bien greffés de façon covalente à la surface d’un
polymère.

Il existe une très grande quantité de composés capables d’agir comme médiateurs
d’enzymes [6] ; les plus fréquemment employés lors de la construction d’électrodes
enzymatiques sont répertoriés à la figure 6. Les médiateurs issus de complexes
organométalliques sont les plus populaires. Cela peut être attribué à trois facteurs : ils
présentent des potentiels redox bas, généralement insensibles au pH, et sont disponibles
dans le commerce. Les ferrocènes et les quinones sont très intéressants car une grande
variété de dérivés existe avec diverses fonctionnalités.

30 Energies alternatives AGBETOU


ferrocène
polymères
4,3 3,7 2,5
4,3 autres
, 5
62 24,8 quinone
ferricyanure
phtalocyanines
87
, 11,8 indicateurscolor
és
10,6 complexe d'osmi
um
11,8
dérivéstétrathiafulvalène
complexes de ruthénium
dérivésbipyridyl

Figure 6 - Médiateurs utilisés dans la construction d’électrodes enzymatiques (données


compilées à partir de 140 articles) [6].
L’efficacité de cette connexion peut être largement augmentée grâce à l’immobilisation
conjointe de l’enzyme et du médiateur redox à la surface du conducteur électronique.
L’élaboration d’une biopile passe ainsi de manière incontournable par la recherche
d’un dispositif efficace de connexion entre l’enzyme et le conducteur électronique.

Miniaturisation des biopiles


Les biopiles enzymatiques fournissent des puissances faibles (de l’ordre de quelques
dizaines, voire centaines de microwatts par cm 2), qui les rend bien adaptées pour
l’alimentation d’appareils électroniques. Les applications potentielles sont des
générateurs miniatures dont la puissance et la taille sont compatibles avec une
utilisation comme source d’énergie nomade dans des appareils électriques ( téléphonie
mobile, MP3, capteurs…), voire implantables dans l’organisme (utilisation de
carburants présents dans le corps humain comme le glucose ou les acides organiques).
La miniaturisation des biopiles nécessite, d’une part, la construction de microélectrodes
avec une géométrie et un ajustement optimisés pour maximiser la puissance délivrée et
minimiser les résistances ohmiques, et d’autre part, l’immobilisation efficace des
enzymes à la surface des électrodes.

Différentes stratégies sont mises en œuvre pour diminuer les dimensions du système.
Elles concernent la réduction de la taille de l’électrode, le design du dispositif et plus
récemment, l’introduction de la technologie microfluidique appliquée aux biopiles.

31 Energies alternatives AGBETOU


L’utilisation de fibres de carbone de dimension micrométrique a permis de diminuer
fortement les dimensions de la biopile. C’est ainsi que la réduction de la dimension du
système a permis, il y a quelques années, d’implanter une biopile dans un grain de raisin
[7]. Ce travail avait montré les applications potentielles des biopiles comme dispositifs
implantables grâce à leurs faibles dimensions.

La modification du design de la biopile peut également permettre sa miniaturisation. Une


équipe de l’Institut européen des membranes (IEM Montpellier) s’est engagée depuis
plusieurs années déjà dans cette thématique. La réalisation d’un prototype de biopile
glucose/O2 il y a quelques années avait montré les potentialités d’utilisation d’électrodes
de carbone poreuses. Ce système mettait en œuvre les enzymes glucose oxydase et
laccase associées respectivement aux réactions d’oxydation du glucose à l’anode et de
réduction de l’oxygène de l’air à la cathode, en présence de leurs médiateurs respectifs,
l’acide 8-hydroxyquinoline-5sulfonique (HQS) et le 2,2’-azinobis (3-
éthylbenzothiazoline6-sulfonate) (ABTS). Les enzymes et les médiateurs étaient co-
immobilisés par piégeage dans un polymère conducteur de polypyrrole déposé à la
surface de tubes de carbone poreux (3 µm, porosité 20 %). L’originalité de ce travail a été
de montrer l’apport de la structure et la nature poreuse des électrodes. L’oxygène étant
nécessaire seulement à la biocathode, la stratégie a été d’introduire par convection une
solution saturée en O2 à l’intérieur du tube poreux qui joue à la fois le rôle de biocathode
et de contacteur, capable de délivrer à l’électrode la quantité d’oxygène nécessaire à son
fonctionnement. Ce dispositif a délivré une densité de puissance d’environ 19 µW.cm-2 à
0,23 V.

Le développement d’une biopile concentrique constituée de deux électrodes tubulaires


insérées l’une dans l’autre a ensuite été présentée. Dans cette approche, un nouveau

32 Energies alternatives AGBETOU


design de biopile a été envisagé grâce à la compartimentalisation des électrodes. Ce
concept d’électrode sous forme tubulaire entraîne une modification radicale de la
géométrie de la pile, passant d’un système plan, présenté dans la littérature, à un système
cylindrique.

La figure 7 présente les configurations de biopiles récemment développées à l’IEM. Les


électrodes sont en carbone et de forme tubulaire. Cette géométrie permet l’alimentation
en gaz (l’oxygène) par le centre du tube. L’enzyme laccase est immobilisée sur les parois
et catalyse la réaction de réduction de l’oxygène. Les électrodes sont immergées dans une
solution de glucose. Le deuxième dispositif est un système concentrique dans lequel le
tube de l’électrode cathodique (modifié par la laccase) est inséré dans un tube plus gros
(modifié par la glucose oxydase) qui constitue l’anode de la biopile.

Ce changement de design permet d’envisager la miniaturisation des dispositifs grâce


au changement de géométrie et au rapport surface/volume plus intéressant dans les
configurations cylindriques.

La miniaturisation de ce système est alors possible en réduisant la taille des tubes,


passant de tubes classique à des fibres (type fibres creuses).

Dans le schéma de la figure 8, une solution unique de glucose et d’oxygène alimente la


pile. La cathode ( tube central) réduit l’oxygène grâce à la laccase et l’ABTS
immobilisés, tandis que le glucose diffuse vers le tube externe pour réagir à l’anode.
L’intérêt majeur de ce type de dispositif est de permettre une alimentation de la pile
avec une solution unique, élément important pour limiter la taille de la biopile.

Conclusion

En sommes il est a noté que les nouvelles sources d’énergies ou énergies alternatives telles que les piles à
combustibles et à hydrogène, les biopiles et les biocarburants offrent une grande possibilité de production
d’énergies. Ces énergies alternatives ont plusieurs applications et elles ne sont pas polluantes.

33 Energies alternatives AGBETOU

Vous aimerez peut-être aussi