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TURBINE A GAZ

I- Introduction

L'énergie électrique est l'une des formes d'énergie les plus utilisées de nos jours.
Depuis sa première production au XVIIème siècle elle a marqué de façon considérable le
mode de vie des hommes et est devenue l'une des sources d'énergie les plus courantes dans la
vie quotidienne. Ses domaines d'application sont nombreux et elle est préférée à beaucoup
d'autres d'une part, parce que, pas ou peu polluante et aussi parce qu'elle s'est révélée être l'une
des formes les plus faciles à produire.
Il existe en effet différents moyens de production d'énergie électrique. Dans les centrales
hydroélectriques par exemple on utilise la source l'énergie hydraulique qui sert à produire de
l'énergie mécanique convertie par la suite en électricité.
Dans les centrales thermiques c’est l'énergie calorifique qui est utilisée pour produire de
l'énergie cinétique, qui sera convertie en énergie mécanique, puis en énergie électrique. Les
centrales nucléaires elles, utilisent l'énergie provenant de la fission des atomes; ensuite les
étapes de conversion sont les mêmes que dans une centrale thermique classique.
On peut citer aussi l'énergie éolienne, l'énergie solaire, la biomasse et bien d'autres sources
encore, toutes utilisées pour produire de l'électricité.
L'énergie électrique est une énergie secondaire qui est produite à partir d'énergies primaires
contenues dans :
_ L’uranium (énergie de fission exploitée dans les centrales nucléaires),
_ L’eau (énergie potentielle dans les barrages hydroélectriques),
_ Le charbon et le pétrole (énergie de combustion),
_ Le vent (énergie cinétique de l'air transformée par les éoliennes),
_ Le soleil (rayonnement solaire transformé par les cellules photovoltaïques ou par des
Centrales à miroirs réflecteurs).
Dans presque tous les cas l'énergie primaire est transformée, dans des centrales, en énergie
Mécanique à l'aide de turbines.

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Les turbines sont directement couplées à des alternateurs qui produisent l'énergie électrique
sous forme de tensions triphasées de fréquence et d'amplitude constante. Une turbine est un
dispositif rotatif destiné à utiliser la force d'un fluide (eau, vapeur, air, gaz de combustion),
dont le couple est transmis au moyen d'un arbre. L'énergie du fluide, caractérisée par sa
vitesse et son enthalpie, est partiellement convertie en énergie mécanique pour entraîner un
alternateur, une pompe ou tout autre récepteur mécanique rotatif.

1- Principe de fonctionnement

Une turbine à gaz (dénomination historique, abrégée en TAG), appelée aussi turbine à
combustion (TAC) ou parfois turbine à gaz de combustion (dénomination la plus précise), est
une machine tournante thermodynamique appartenant à la famille des moteurs à combustion
interne dont le rôle est de produire de l'énergie mécanique sous la forme de la rotation d'un
arbre, directement à partir de l'énergie cinétique des gaz produits par la combustion d'un
hydrocarbure (fuel, gaz combustible...) qui subissent une détente dans une turbine. Le
comburant, le plus souvent de l'air ambiant, est généralement comprimé avant de pénétrer
dans la chambre de combustion, en utilisant un compresseur rotatif entraîné par le même arbre
que la turbine. Le mot « gaz » dans l'ancienne dénomination « turbine à gaz » (longtemps la
plus employée) ne signifie pas que la machine ne peut brûler que du combustible gazeux, mais
fait référence au caractère gazeux des produits de combustion, par opposition aux turbines à
vapeur dans lesquelles le fluide moteur (de la vapeur d'eau) se condense en liquide.
Présentation- Composants de base

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La turbine entraîne le compresseur et un arbre mécanique. Ainsi la chaleur est fournie dans la
chambre de combustion, et l’énergie mécanique est récupérée sur l’arbre Compresseur

Le compresseur prend l'air extérieur, puis comprime et met sous pression les molécules d'air
par l'intermédiaire d'une série d'ailettes de compresseur rotatives et fixes.

Chambre de combustion

Dans la chambre de combustion, du carburant est ajouté aux molécules d'air sous pression,
puis le mélange est allumé. Les molécules réchauffées se détendent et se déplacent très
rapidement dans la section turbine.

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Turbine

La turbine convertit l'énergie du gaz à haute vitesse en une puissance de rotation utile par
l'intermédiaire de la détente du gaz comprimé réchauffé dans une série d'ailettes de rotor de
turbine.

Arbre de sortie et boîte de transmission

La puissance de rotation provenant de la section turbine est acheminée vers l'équipement


entraîné par l'intermédiaire de l'arbre de sortie et d'une boîte de réduction de vitesse.

Échappement

La section échappement du moteur achemine le gaz utilisé à l'extérieur de la section turbine,


dans l'atmosphère. L'énergie thermique résiduelle qui se trouve dans les gaz d'échappement
peut être récupérée pour divers autres procédés industriels.

2- Analyse thermodynamique

2.1 Cycle thermodynamique simplifié

2.1.1 Hypothèses simplificatrices

Dans l’étude simplifiée qui suit, le but est surtout de comprendre l’influence des différents
paramètres des machines sur les performances, et de comparer les machines entre elles.

Caractéristiques des gaz


– nous considérons que les gaz qui parcourent le cycle suivent la loi des gaz parfaits P V = r
T,

– on néglige les variations de chaleur massique Cp et Cv en fonction de la température T et de


la proportion massique de combustible brûlé (rapport de dilution 𝛼). Dans une étude plus

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précise on pourrait fractionner les évolutions, et considérer pour chacune de ces fractions
une température moyenne et affecter au gaz les constantes caractéristiques,

Débits
– on suppose que le débit massique m° est constant dans le cycle ; ainsi le produit m° Cp est
lui aussi constant. Dans une étude plus précise, on pourrait prendre en compte le débit de
combustible qui doit être ajouté au débit d’air dans la chambre de combustion et dans la
turbine de détente.

2.1 .2 Cycle théorique simplifié

Le cycle théorique est communément appelé cycle de Brayton réversible

FIGURE 3.2 – Cycle théorique de la turbine à gaz à combustion isobare (coordonnées (P,V)
et (T,S)

– 1 à 2 : compression isentropique,
– 2 à 3 : combustion isobare,

– 3 à 4 : détente isentropique

Travail massique absorbé par le compresseur : Wc = Cp(T2 - T1)


Chaleur massique fournie à la combustion : Q2 = Cp (T3 - T2)

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Travail massique récupéré sur la turbine Wt = Cp (T3 - T4) Rendement

thermique du cycle :

Autre formulation : on introduit 2 grandeurs caractéristiques :

En remarquant que P3 = P2 et P4 = P1, on démontre facilement que

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2.3- Cycle irréversible

2.3.1 Hypothèses simplificatrices

FIGURE 3.3 Cycle irréversible de rendement isentropique

En réalité, le cycle est irréversible : il est représenté par 1-- 2’ -- 3 – 4’ :


– la compression est adiabatique, de rendement isentropique : en raison des travaux de
frottement, la température réelle est plus élevée que la température théorique, et la courbe de
compression n’est plus l’isentrope 1--2 mais l’arc 1--2’ tel que T’2 > T2,

– la détente dans la turbine est adiabatique, de rendement isentropique : en raison des


travaux de frottement, la détente ne s’effectue pas suivant un arc d’isentrope, mais suivant
un arc tel que T’4 > T4.

– on considère que les caractéristiques et Cp sont conservées au cours du cycle (en réalité
ce n’est pas le cas).

2.3.2 Cycle thermodynamique

Température réelle de sortie du compresseur :

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Température réelle à la sortie de la turbine :

Travaux et chaleur échangés au cours du cycle :

Valeur optimale de : pour optimiser le travail massique


utile, doit être telle que :

Ordres de grandeur :
– Haute pression : entre 5 et 30 bars environ,
– Température de l’air en sortie de compresseur T2 : 120 à 500°C (dépend du taux de
compression)

– Température des gaz comburés à l’entrée turbine T3 : 1150° à 1400° C


– Température des gaz `a la sortie de la turbine T4 : 500° à 600° C
– Le rendement est généralement compris entre 25% et 30%
Considérations pratiques : La température T3 est imposée par la limite maximale admissible
pour la résistance des ailettes de la turbine.

La température T3 peut atteindre 1400° C. Les ailettes et les autres parties mécaniques de la
turbine en contact avec les gaz résistent à de telles températures que grâce à l’emploi de

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céramique ou bien d’aciers spéciaux au chrome-nickel, avec additions de manganèse, cobalt,
molybdène.

D’autre part, les aubes du compresseur sont refroidies avec un circuit de refroidissement
constitué de trous en bout de pale qui aspirent l’air frais, l’air frais circule dans un circuit qui
refroidit l’ensemble de la pale. L’air frais est prélevé à différents niveaux du compresseur.

3.4 Cycle réel : prise en compte des variations de : et Cp


En réalité, les caractéristiques de l’air frais sont différentes de celles des gaz de combustion.
Afin de prendre en compte le changement des caractéristiques au cours du cycle, on considère
que les caractéristiques sont les suivantes au cours du cycle

Ainsi, les rapports thermiques de compression et de détente de la turbine sont différents :

Travaux et chaleur échangés au cours du cycle :

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2.5 Emplois de la turbine à gaz simples
La turbine à gaz simples (sans régénérateur, ni compression-combustion étagée) possède des
avantages intéressants par rapport au moteur à combustion interne (moteurs 4 temps) : 1)
constructions plus simple, pressions peu élevées dans le circuit (5 à 30 bars), donc rapport
puissance/ poids très élevé (intéressant pour les moteurs d’avions).

2) choix du carburant plus facile : pas de problème de détonation ou de facilité


d’inflammation

Par conséquent, les turbines à gaz sans régénérateur équipent avantageusement :


– les avions à hélices,
– les hélicoptères,

2.6 Turbines à gaz avec régénération


La température des gaz sortant de la turbine étant plus élevée que celle de l’air entrant dans la
chambre de combustion, il est possible d’améliorer le rendement thermique de la machine en
récupérant une partie de l’enthalpie des gaz d’´echappement pour l’utiliser au préchauffage de
l’air de combustion. Cette utilisation de la chaleur des gaz d’´echappement constitue la
régénération. Le préchauffage de l’air se fait dans un échangeur de chaleur, le régénérateur R.

– 1 2 : compression adiabatique avec rendement isentropique


– 2 3 : réchauffement isobare dans le régénérateur R,
– 3 4 : combustion isobare,
– 4 5 : détente adiabatique avec rendement isentropique ,
– 5 6 : refroidissement isobare dans le régénérateur, où les gaz comburés cèdent une partie
de leur chaleur à l’air de combustion,

– 6 1 : refroidissement isobare à l’échappement.


Une condition pour que l’échangeur fonctionne est que la température de l’air des gaz
d’échappement soit supérieure à celle de l’air de combustion : T’4 > T’2. Pour cela, il est
facile de démontrer que or le rendement optimal d’une turbine à gaz sans régénérateur
est atteint pour . Ainsi le taux de compression d’une turbine à gaz avec régénérateur
sera inférieur au taux de compression d’une turbine à gaz classique.

Le rendement thermique d’un cycle à régénération atteint 50% lorsque le régénérateur a une
bonne efficacité

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FIGURE 3.6 – Schéma d’une installation à régénération
2.6.1 L’efficacité de l’échangeur thermique du régénérateur
On appelle coefficient d’efficacité de l’échangeur du régénérateur la proportion
d’échange thermique obtenue par rapport à l’échange maximal possible, c’est à dire :

Bilan énergétique : Les travaux de compression et de détente restent les mêmes que dans le
cas précédent (sans régénération), mais l’apport de chaleur que doit fournir la combustion
précédemment égal à Cp (T3 – T’2) devient plus petit et égal à Cp (T3 - T2R). D’après la
définition de

T 2R = T’2 + (T’4 -
T’2)

Soit, en prenant compte des valeurs de T’2 et T’4 :

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Le rendement thermique du turbomoteur avec régénérateur est alors :

FIGURE 3.8 – rapport travail bi-étagé / mono-étagé

A la fin de la compression multi-étagée avec refroidissements intermédiaires, la température


de l’air est moindre que sur une compression mono-étagée : cela permet d’utiliser
avantageusement cette technologie avec un régénérateur qui réchauffe l’air en sortie de
compresseur en utilisant la chaleur des gaz d’échappement.

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3.8 Re-valorisation de l’énergie : cycles combinés et co-génération

FIGURE 3.9 – Schéma d’une installation à cycles combinés


Le schéma ci-dessus montre comment les gaz d’échappement de la turbine à gaz servent à
alimenter en chaleur un cycle à vapeur.

Exemple 1: Une turbine à gaz a un rendement de 38 %. Le cycle à vapeur a un rendement de


l’ordre de 28 % sur l’énergie calorifique contenue dans les gaz d’échappement (62 %). Au
total 38 % + 28 % de 62 % = 55 %. Il n’y a plus beaucoup de chaleur à récupérer dans une
centrale à cycle combiné, mais des applications de cogénération sont néanmoins à considérer.

On utilise les gaz d’échappement et/ou la vapeur pour chauffer l’eau de la centrale à
cogénération pour des applications qui n’ont pas besoin d’une température très élevée : –
chauffage des bâtiments,

– chauffage de serres,

Exemple 2 : Une turbine à gaz a un rendement de 38 %. L’échangeur de chaleur pour le


chauffage urbain a un rendement de l’ordre de 82 % sur l’´energie calorifique contenue dans
les gaz d’échappement (62 %). Au total 38 % + 82 % de 62 % = 88 %.

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FIGURE 3.10 – Rendement comparé entre co-génération et cycles combinés

3- Applications

3.1- Réalisation pratique

La phase de compression est réalisée par un compresseur d’air axial ou centrifuge. Le travail
de compression peut être réduit par pulvérisation d’eau à l’admission. L’air comprimé est
réparti en trois flux :

• une alimentation stœchiométrique vers le brûleur alimenté en carburant gazeux ou


liquide ;

• un flux refroidissant la paroi de la chambre de combustion et mélangé aux produits de


combustion du brûleur ;

• un flux destiné au refroidissement des différents étages de la turbine (stator et/ou


rotor).

Contrairement au moteur à piston, la combustion d'une turbine à gaz est continue et il faut
donc limiter la température à une valeur acceptable pour les matériaux par un large excès d’air
(1 300 °C en nominal avec 2 000 °C en courte pointe). Ceci est très pénalisant pour le
rendement qui est maximum vers 4 500 °C (le même problème existe pour les moteurs à
pistons).

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Il existe des machines utilisant une injection de vapeur dans les produits de combustion à
l'entrée de la turbine pour augmenter le débit et donc la puissance de celle-ci. La vapeur est
produite par une chaudière de récupération chauffée par l’échappement. Il s’agit en fait d’un
cycle combiné simplifié. L'injection de vapeur permet également de limiter la teneur en
oxydes d'azote (NOx) à l'échappement.
La turbine généralement de type axial comprend un ou plusieurs étages de détente.
Contrairement aux turbines à vapeur, il s’agit toujours de turbines à réaction. Deux grands
types de turbines à gaz sont à distinguer :

• simple arbre : le compresseur et l’ensemble des étages de détente sont regroupés sur le
même arbre entrainant également l’organe récepteur ;

• double arbre : le compresseur est sur le même arbre que les étages de turbine
strictement nécessaires à son entraînement, les autres étages de turbine étant groupés
sur un second arbre solidaire de la machine entrainée.

La seconde disposition plus complexe permet un meilleur fonctionnement à charge partielle et


variable ce qui est le cas des moteurs destinés à la propulsion ou à l'entraînement de pompes
ou de compresseurs (oléoducs ou gazoducs). Les turbines à simple arbre sont adaptées à la
production électrique qui se fait à régime constant et charge plus élevée.

La réalisation de la turbine et notamment le premier étage, situé derrière le système de


combustion, pose des problèmes métallurgiques liés à la température élevée et aux contraintes
dues à la détente et à la force centrifuge s’exerçant sur les aubages mobiles. Elle nécessite
l’emploi d’aciers fortement alliés (Cr-Ni-Va) et un refroidissement énergique par de l’air de
charge prélevé sur le compresseur. L’utilisation de matériaux céramiques et de monocristaux
est à l’étude pour permettre d'augmenter la température.

3.2- Limites techniques et avantages

Bien que théoriquement supérieure au moteur Diesel, la turbine à gaz présente de sévères
limitations dues aux contraintes techniques de sa réalisation. Ces principales limites sont les
suivantes :

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• taux de compression (et donc rendement) limité par le nombre d’étages de
compression nécessaires, mais les machines dites "heavy duty" récentes dépassent
maintenant un taux de compression de 19 ;

• baisse importante de rendement des compresseurs centrifuges à une vitesse de rotation


plus faible que la vitesse nominale ;

• température de combustion (et donc rendement) limitée par la résistance mécanique


des aubages fixes et mobiles de la turbine ;
• chute importante du rendement à charge partielle en particulier pour les machines à
simple arbre ;

• coût d’usinage des aubages notamment de la turbine ;


• la plupart des turbines à gaz ne peuvent pas brûler de fioul lourd contrairement au
moteur Diesel ; elles utilisent alors du gaz naturel, du biogaz ou du gasoil. Toutefois,
les turbines à gaz heavy duty peuvent brûler du fioul lourd voire du pétrole brut (crude
oil) ; ceci peut nécessiter le réchauffage du carburant afin d'en diminuer la viscosité
pour permettre sa pulvérisation correcte dans les injecteurs ; certains fiouls lourds
nécessitent l'injection d'inhibiteur pour réduire les effets néfastes du vanadium.

Les avantages inhérents à ce type de machine sont les suivants :

• puissance massique et volumique très élevée ;


• possibilité de démarrage, prise et variation de charge 0 à 100 % très rapidement ; à
titre d'exemple, une machine "heavy duty" de 200 MW installée en France dans les
années 1990 dans la région parisienne peut arriver à vitesse nominale en 6 minutes
après l'ordre de démarrage, prendre les premiers 100 MW en quelques secondes, et les
100 MW restants en 6 minutes ;

• simplicité apparente de construction (un rotor dans un carter et un brûleur) et


équilibrage (peu de vibrations) ;

• pollution limitée en HC, CO et NOx du fait du contrôle de l'excès d’air et de la


température limitée ;

• aptitude à la récupération de chaleur (cogénération) ;


• coûts de maintenance inférieurs aux moteurs pistons ;
• longévité en marche stationnaire ;

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• aptitude potentielle à utiliser des combustibles liquides ou gazeux variés et de moindre
qualité (gaz pauvre) ;

• meilleure aptitude aux arrêts et démarrages fréquents que les turbines à vapeur ;
• peu de génie civil nécessaire pour sa mise en œuvre, et facilité de transport en colis
standardisés pour les machines de puissance unitaire inférieure à 100 MW.

• facilité de standardiser les composants "nobles" (aubages fixes et mobiles), ce qui


permet de construire les machines en avance sans connaître les conditions finales
d'utilisation sur site ;
• possibilité d'entraîner des machines (pompes ou compresseurs) à vitesse variable sans
grande perte de rendement pour les machines "deux arbres", ce qui permet l'utilisation
dans les lignes d'oléoducs ou de gazoducs.

3.3- Domaines d’application

Les applications des turbines à gaz découlent directement de leurs avantages spécifiques.
Ainsi, la puissance massique élevée se prête bien à la propulsion aéronautique en particulier
sur les avions (turboréacteurs et turbopropulseurs) et les hélicoptères. La propulsion navale
fait également de plus en plus appel aux turbines à gaz notamment pour les navires à grande
vitesse. Il existe enfin des exemples d’applications à la propulsion ferroviaire ETG et RTG de
la SNCF 1972/2004 et à des véhicules militaires comme des chars d’assaut (XM-1 Abrams ou
Leclerc).

Par contre, la turbine à gaz est mal adaptée aux véhicules routiers. En effet, les variations de
charge et de régime sont trop importantes et trop rapides pour être réalisables avec un
rendement correct. De plus, le rendement atteint difficilement 30 % pour des moteurs
compacts et de faible puissance alors que les Diesel actuels dépassent 40 %. Par contre, elles
pourraient trouver un regain d’intérêt pour les chaines de propulsion hybrides en particulier
sur les poids lourds, où l’installation des échangeurs (notamment récupérateur sur
échappement) est moins problématique.

L’autre grand domaine d’emploi des turbines à gaz est la production d’électricité. En effet, il
s’agit d’applications à vitesse de rotation constante et soit à charge relativement constante
pour lesquelles le rendement de ces machines est le meilleur pour les machines utilisées en

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régime dit "de base", soit au contraire à charge très variable pour les machines utilisées en
secours de réseaux et pour lesquelles la sécurité du réseau est plus importante que le
rendement. La puissance varie de quelques centaines de kW à plus de 300 MW. Les machines
les plus puissantes sont en général associées à des turbines à vapeur dans des cycles combinés,
ce qui fait que le rendement global dépasse actuellement (2011) 60 %, avec une aptitude à
prendre en compte les variations rapides de puissance instantanée des machines éoliennes ou
des parcs photovoltaïques. En cycle simple, le rendement est de l’ordre de 30 à 35 % voire
plus pour les grosses machines. Dans les faibles puissances, le rendement est même inférieur à
30 % mais on met alors à profit l’aptitude des turbines à combustion pour la récupération de
chaleur dans des applications de cogénération (production simultanée

d’électricité et de chaleur).

Turbocompresseur

Le terme turbocompresseur a deux significations :

1. un compresseur (centrifuge en général) entraîné par une turbine (à gaz en général) ;


2. une turbine entraînée par les gaz d'échappement qui comprime de l'air pour l’injecter
dans le moteur (appelé couramment « turbo » dans le domaine automobile).

Le turbo désigne une turbine actionnée par les gaz d’échappement d’un moteur à pistons et
dont le travail sert à comprimer l’air admis dans le moteur. Ce dispositif représente une
amélioration importante du moteur classique notamment sur les points suivants :

• augmentation de la puissance massique et volumique par une puissance supérieure à


cylindrée égale. Afin de maximiser cet effet, il est nécessaire de refroidir l’air
comprimé par un échangeur ;

• suppression de l’inconvénient de la détente écourtée des cycles Otto et Diesel d’où


amélioration de rendement. L’amélioration du rendement est très limitée sur les
moteurs à essence car les risques d’auto-inflammation (cliquetis) imposent de réduire
sensiblement le taux de compression du moteur proprement dit, d’où une perte de
rendement.

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Le moteur turbocompressé combine donc un moteur à pistons et une turbine à gaz, les deux
étant liés par une chambre de combustion commune. Il permet de concilier les avantages des
deux types de moteurs tout en réduisant leurs inconvénients respectifs, en particulier pour les
cycles Diesel. Ceci explique la généralisation actuelle de cette technique.

Le problème majeur du turbocompresseur est le même que les autres turbines à gaz, à savoir
la gestion de la marche à faible charge ou en régime transitoire. Il est en grande partie résolu
au XXIe siècle par les turbocompresseurs dits « à géométrie variable » munis d’aubages fixes
à incidence variable.

Propulsion

C'est grâce à leur puissance massique et puissance volumique élevées que de petites turbines
sont utilisées pour motoriser les hélicoptères. Des trains (Turbotrain) RTG et ETG, mais aussi
des chars d'assaut, des navires... sont propulsés par des turbines à gaz de puissance moyenne.
Les turboréacteurs et les turbopropulseurs sont des turbines à gaz utilisées en aéronautique
pour propulser des aéronefs modernes et rapides.

Moteur

Les industries pétrolière et gazière utilisent des turbines à gaz pour entraîner des pompes pour
les pipelines et des compresseurs pour les gazoducs.

Production d’électricité

La turbine à gaz de grande puissance (> 1 MW) est surtout utilisée pour entraîner un
alternateur et produire de l'électricité. Les infrastructures et le génie civil nécessaires pour une
centrale électrique équipée de turbines à gaz sont réduits, ce qui permet d'installer en quelques
mois une centrale tout près du lieu d'utilisation de l'électricité (ville, usine) ou de la source de
combustible (port, forage, raffinerie...). Turbine et alternateur sont acheminés sous formes de
modules compacts et complets qu'il suffit d'assembler et de raccorder aux réseaux dans des
climats où la température extérieure peut aller de -40 à +50 °C. Un des avantages des
centrales à turbine à gaz est le temps réduit pour la mise en œuvre, le gestionnaire d'un réseau

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de distribution électrique peut ainsi moduler facilement la capacité de production pour
s'adapter aux variations de la consommation.

L'installation d'un groupe électrogène à turbine à gaz peut s'accompagner d'une installation en
cogénération, afin de récupérer les quantités importantes d'énergie (environ 65 % de l'énergie
consommée) contenues dans les gaz d'échappement. La principale application de ce type
consiste à injecter ces gaz, éventuellement après passage dans un tunnel de post-combustion,
dans une chaudière de récupération, avec production d'eau chaude ou de vapeur.

CONCLUSION :
On peut conclure que les relations relatives au calcul du rendement montrent qu’une
augmentation du rapport de température admission turbine à la température ambiante entraîne
une élévation du rendement et de la puissance produite.

Il convient donc d’agir sur ces deux températures dont les limites de l’augmentation de la
température admission turbine est fixée par la résistance des matériaux de la turbine.
Des dispositions d’amélioration du rendement de la turbine à gaz à pression constante ont été
élaborées dans ce développement : il s’agit de la récupération des gaz d’échappement, du
réchauffage en cours de détente et de la réfrigération en cours de la compression. L’une ou
l’autre de ces procédés intervient d’une façon directe sur le rapport de température admission
turbine à la température ambiante par conséquent sur le rendement.

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