Vous êtes sur la page 1sur 68

Liste de graphique

Graphique 1 : Localisation géographique de l'Agro-combinat


CHAPITRE I : Etude théorique

Liste de Tableau
Tableau 1 : Composition de quelques biomasses végétales

Tableau 2 : Rapport cellulose /lignine contenue dans divers types de biomasse

Tableau 3 : Des différentes transformations thermochimiques de biomasse

Tableau 4 : Différents types de pyrolyse

Tableau 5 : Principaux types d'oxydants

Tableau 6 : Des biomasses disponibles avec potentiel méthanogène en 2016

Tableau 7 : Désignation des échantillons

Tableau 8 : Rapport d'essais

Tableau 9 : Quantités de biogaz et de méthane des biomasses disponible en 2016

Tableau 10 : La production journalière de méthane

-2-
CHAPITRE I : Etude théorique

Liste de Figure
Figure 1 : Schéma d'une photosynthèse6

Figure 2 : La biomasse7

Figure 3 : Les plantes cultivées et les résidus de plantes9

Figure 4 : La biomasse ligneuse9

Figure 5 : La biomasse à glucide9

Figure 6 : La biomasse oléagineuse

Figure 7 : Pailles, balles de riz, morceaux de bois et écorce

Figure 8 : Digesteur par voie liquide en infiniment mélangé

Figure 9 : Digesteur par voie solide, alimentation en discontinu

Figure 10 : Digesteur par voie solide, alimentation en continu

Figure 11 : Digesteur par voie pâteuse ou digesteur piston

Figure 12 : Les filières de conversion de la biomasse en énergie

Figure 13 : Produits issus de la pyrolyse de biomasse et leurs utilisations

Figure 14 : Principe de la méthanisation non contrôlé

Figure 15 : Air de stockage fumier

Figure 16 : Illustration de système d'introduction biomasses solides (trémie mélangeuse)

Figure 17 : Système de pesage

Figure 18 : Un Cuve

Figure 19 : Mixer externe à hélice

Figure 20 : Mélangeur à pâles

Figure 21 : Distribution chauffage interne

Figure 22 : Chauffage interne dans la paroi

Figure 23 : 2 Hublots de contrôle

-3-
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 24 : Soupape de sur-sous pression

Figure 25 : Réservoir à double membrane

Figure 26 : Séparateur de phase

Figure 29 : Module de cogénération

-4-
CHAPITRE I : Etude théorique

Liste de photo
Photo 1 : Illustration des sites génisses

Photo 2 : Illustration du site d'élevage des taureaux et taurillons

Photo 3 : Illustration d'élevage des vaches laitières

Photo 4 : Illustration de la plateforme de stockage du fumier (site vache laitières)

Photo 5 : Illustration de préfosse

-5-
CHAPITRE I : Etude théorique

INTRODUCTION GENERALE

-6-
CHAPITRE I : Etude théorique

La raréfaction et le renchérissement à venir des hydrocarbures fossiles, associés à une


réglementation de plus en plus restrictive sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)
appellent un effort de recherche important dans le domaine des nouveaux carburants.
L’utilisation de la biomasse, ressource renouvelable et de bilan pratiquement neutre du point
de vue des GES sur son cycle, en est une des voies les plus prometteuses.

Les réserves mondiales en ressources énergétiques non renouvelables (pétrole, charbon,


gaz, uranium) diminuent inéluctablement et rapidement.

Les secteurs énergétique et déchets, en Tunisie, se caractérisent par une consommation


massive d'énergie fossile et une gestion quasi anarchique de la biomasse agricole et agro-
industrielle, générant, ainsi, une pollution accrue de l'écosystème et d'importantes émissions
de Gaz à Effet de Serre, dotés d'impacts socio-environnementaux considérables.

Pour faire face à cette situation énergétique, le développement de la valorisation de la


biomasse constitue l’une des voies importantes choisies pour participer à la maîtrise des
consommations de ressources non renouvelables et lutter contre le changement climatique.

Il est par exemple possible de convertir par voie biochimique ou thermochimique des
matières premières végétales (paille, plantes, herbacées ; déchets…) en un gaz de synthèse.

Le manuscrit de rapport comporte deux chapitres.

Le premier concerne l’énergie de biomasse. Je présente les compositions de biomasse :


 La teneur en humidité
 Les propriétés thermiques
 Pouvoir calorifique
 Composition

Ces propriétés me permets de choisir le mode de conversion qui convient. La biomasse


sèche sera orientée directement vers les conversions thermochimiques (combustion ; pyrolyse
et gazéification) et la biomasse humide sera orienté vers les conversions biochimiques qui
sont la fermentation alcoolique et la méthanisation.

Dans le second chapitre, j'ai fait l'étude de dimensionnement de l'installation d'une unité de
biométhanisation au sein de l'agro-combinat Thibar, dont j'ai définit :

-7-
CHAPITRE I : Etude théorique

 Le gisement disponible
 Le potentiel énergétique et la puissance électrique qui peut être générer

-8-
CHAPITRE I : Etude théorique

PARTIE 1
ETUDE THEORIQUE

I. INTRODUCTION

Pendant des milliers d’années, les besoins énergétiques de l’humanité étaient assurés en
totalité par des énergies renouvelables, bois, traction animale, séchage solaire, force motrice
de l’eau et du vent…

-9-
CHAPITRE I : Etude théorique

Depuis le milieu du 19ème siècle, début de l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie,
le charbon et de la révolution industrielle , le rythme de l’augmentation des consommations
d’énergie n’a cessé de s’accélérer en 2 siècles à cause de la croissance démographique et de la
croissance économique, tirées principalement par les pays émergents, notamment la Chine et
à moyen terme l’Inde compte tenu de sa démographie.

Depuis le début des années 80 le bilan énergétique a évolué d'une situation excédentaire
d'environ 3 millions de tep vers un équilibre entre l'offre et la demande d'énergie voir au début
de 1994 vers un déficit qui devrait s’accentuer en 2000 jusqu'à ce jour. En effet la demande
énergétique passant de prés de 3000 ktep en 1980 à 8000 ktep en 2009. Elle a été multipliée
par plus de 2.6 en 29 ans, ce qui correspond à un rythme de croissance annuelle moyen de
l'ordre de 2,26 %.

En ce qui concerne la Tunisie, en dépit d'une production d'hydrocarbures relativement


faible, le secteur de l'énergie a joué un rôle important dans le développement économique et
social. Durant la dernière décennie, l'évolution du bilan énergétique a été marquée par la
détérioration du solde énergétique, la baisse de la contribution de l'énergie dans la formation
du PIB et l'augmentation de la consommation d'énergie dans l'ensemble des secteurs
économiques.

À l'horizon 2010, les ressources énergétiques ont connu une baisse pour atteindre environ 3
millions de tep alors que la consommation d'énergie primaire s'élève à 11 millions de tep et
les émissions dues à l'énergie atteignent plus de 30 millions de tonnes équivalent CO2.

Face à ce contexte caractérisé par l’apparition d’un déficit au niveau du bilan énergétique
et de la balance des paiements et par l’augmentation des prix internationaux du pétrole brut,
une stratégie nationale a été élaborée définissant les principales orientations en matière de
maîtrise de l’énergie, évaluant les résultats enregistrés dans ce domaine et proposant un
programme d’action à court et à moyen terme.

II. Politique de la maitrise de l'énergie

1. Maitrise de l’énergie et principales actions

La maitrise de l'énergie est considérée comme une des priorités nationales dans la
mesures, ou elle constitue un élément principal du développement durable et qui à une

- 10 -
CHAPITRE I : Etude théorique

relation étroite avec l'évolution économique et sociale et avec la protection de


l'environnement.

1.1. La stratégie de la maitrise de l'énergie consiste à :

 L’utilisation rationnelle de l’énergie


 Le développement des énergies renouvelables,
 La substitution énergétique.

1.2. Les outils de la Maitrise de l’énergie sont les suivants :

 Incitations fiscales et financières (FTE & différentes lignes de crédit),


 Cadre réglementaire (Lois & décrets),
 Cadre institutionnel (ANME & autres établissements)

J’ai effectué mon stage au sein de l'ANME ( Agence Nationale pour la Maitrise de l'Energie)
située à Cité Administrative Montplaisir, 1 Avenue du Japon, Tunis .

III. Présentation de l'ANME

1. ANME : Historique et missions:

- 11 -
CHAPITRE I : Etude théorique

L'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie (ANME) a été créée en 1985 sous
l'appellation de l'Agence pour la Maîtrise de l'Energie (AME). C'est un établissement public à
caractère non administratif placé sous la tutelle du Ministère de l'Energie et des Mines.

Sa mission consiste à mettre en œuvre la politique de l'Etat dans le domaine de la maîtrise


de l'énergie et ce, par l'étude, la promotion de l'efficacité énergétique, des énergies
renouvelables et de la substitution de l'énergie.

2. Domaine d'intervention:

Le champ d'intervention de l'ANME englobe toutes les initiatives et actions visant à


améliorer le niveau d'efficacité énergétique et à diversifier les sources d'énergie, telles que :
 La participation à l'élaboration et à l'exécution des programmes nationaux de maîtrise
de l'énergie.
 La réalisation d'études prospectives et stratégiques et celles portant sur l'atténuation
des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d'énergie.
 La gestion d'un Fonds de Transition Energétique qui constitue un mécanisme incitatif
unifié pour soutenir les actions de maîtrise de l'énergie, garantissant ainsi leur
réalisation et assurant leur pérennité.
 La proposition du cadre juridique et réglementaire relatif à la maîtrise de l'énergie.
 L'octroi des incitations fiscales et financières.
 La préparation et l'exécution d'actions de sensibilisation, d'information, d'éducation et
de formation.
 Le soutien à la recherche-développement et démonstration technique.
 Le soutien au développement et au rayonnement de l'industrie de la maîtrise de
l'énergie et encouragement de l'investissement dans ce secteur.

Elle est chargée notamment des missions suivantes:

 Gérer les actions d'audit énergétique obligatoire et périodique dans les secteurs de
l'industrie, du transport et des services,
 Instruire les projets consommateurs d'énergie assujettis à la consultation préalable
obligatoire,
 Proposer les incitations, les encouragements et les procédures susceptibles de
développer le domaine de la maitrise de l'énergie,

- 12 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 Octroyer des attestations pour les équipements, matériels et produits concourant à


l'utilisation rationnelle de l'énergie ou relatifs aux énergies renouvelables et ce, en vue
bénéficier des avantages prévus par la législation et la réglementation en vigueur
 Inciter à l'exploitation des techniques et des technologies énergétiquement
performantes
 Développer les projets de démonstrations dans le domaine de la maitrise de l'énergie et
en suivre la réalisation,
 Promouvoir, en collaboration avec les organismes concernés, la formation dans le
domaine de la maitrise de l'énergie,
 Préparer et exécuter les programmes nationaux de sensibilisation et d'éducation dans
le domaine de la maitrise de l'énergie
 Contribuer aux programmes de recherche scientifique dans le domaine de la maitrise
de l'énergie
 Etudier, programmer et évaluer les projets de maitrise de l'énergie et effectuer les
études portant sur l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre liées à la
consommation de l'énergie et plus généralement toutes études rentant dans le cadre de
ses attributions
 Elaborer un inventaire des émissions de gaz à effet de serre dues à la consommation de
l'énergie et analyser les indicateurs de maitrise de l'énergie
 Le développement de la coopération au niveau régional  et international

3. Incitations financières et fiscales:

En mai 2001, vingt décisions présidentielles relatives à l'utilisation rationnelle de l'énergie


et à la promotion des énergies renouvelables sont venues appuyer les actions de l'ANME.
Parmi ces décisions, certaines sont relatives au cadre juridique en terme d'amélioration et de
mise à jour des anciens textes et aussi d'établissement de nouveaux cadres pour promouvoir
de nouvelles filières (le développement de la cogénération dans les secteurs industriel et
tertiaire, l'obligation des chauffe-eau solaires dans les établissements publics, le
développement de l'énergie éolienne pour la production d'électricité, l'encouragement des
sociétés de services éco-énergétiques " ESCO ",...).En fait, les mesures d'encouragement
prévues par la loi dans le cadre de l'incitation à l'utilisation rationnelle de l'énergie et à la
promotion des énergies renouvelables sont d'ordre financier et fiscal :

 Incitations financières :

- 13 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 Audit énergétique : Aide de 70 % du coût de l'audit énergétique et de la


consultation préalable avec un plafond de 30 000 DT.
  Investissement : Aide de 70 % du montant de l'investissement immatériel dans le
domaine de l'utilisation rationnelle de l'énergie et des énergies renouvelables avec
un plafond de 70 000 DT. 
  Projet de démonstration : Aide de 50 % du coût global du projet de démonstration,
avec un plafond de 100 000 DT.

 Incitations fiscales :

 Réduction des droits de douane au taux minimum de 10 % et exonération de la


TVA à l'importation pour les équipements utilisés dans la maîtrise de l'énergie ou
dans le domaine des énergies renouvelables n'ayant pas de similaires fabriqués
localement.
 Réduction des droits de douane et exonération de la TVA pour les matières
premières et produits semi-finis destinés à la fabrication des équipements utilisés
dans la maîtrise de l'énergie ou dans le domaine des énergies renouvelables.
  Exonération de la TVA pour les matières premières et produits semi-finis
fabriqués localement et destinés à la fabrication des équipements utilisés dans la
maîtrise de l'énergie ou dans le domaine des énergies renouvelables.
  Exonération de la TVA pour les équipements fabriqués localement utilisés dans la
maîtrise de l'énergie ou dans le domaine des énergies renouvelables.

CHAPITERE 1

Etude Théorique
I. Introduction

- 14 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Depuis la conférence des Parties à la CCNUCC ( Convention cadre des nations unies sur
les changements climatiques) tenue à Kyoto [1] , les bioénergies sont considérées comme un
moyen privilégié pour lutter contre l'effet de serre. Outre un effet positif sur l'environnement,
une utilisation accrue de bioénergies permet de réduire la dépendance vis à vis des énergies
fossiles.

Les énergies renouvelables (ER) ont le vent en arrière, mais surtout depuis quelques
années. Les États, les industriels, et nous aussi simples consommateurs, avons longtemps
négligé ces énergies naturellement offertes par la planète au profit d'énergies immédiatement
plus rentables, mais aussi plus coûteuses pour l'environnement . Aujourd'hui le vent a tourné,
et les énergies renouvelables, lentement, trouvent des applications adaptées et
économiquement viables dans de multiples domaines.

D'une façon générale, les énergies renouvelables « ER » sont des modes de production
d'énergie utilisant des forces ou des ressources dont les stocks sont illimités, ces sources
d'énergie sont peu ou pas polluantes. Le solaire, l’éolien, l’eau et la géothermie ne rejettent
aucune pollution, lorsqu'ils produisent de l'énergie. La combustion de la biomasse génère
certains gaz polluants, mais en bien moindre quantité que des carburants fossiles, tels que le
charbon ou le fioul. Il existe autres modes de conversions de biomasse que nous allons
présenter, ces conversions sont moins polluantes que la combustion.

II. La biomasse

1. Potentiel mondial de biomasse

La biomasse est la 2ème énergie renouvelable dans le monde. Elle permet de produire de
l'électricité, de la chaleur via la combustion de déchets et de résidus de matières organiques
végétales ou animales. Elle est très utilisée, notamment 10% de l’énergie primaire mondiale et
souvent dans les circuits non commerciaux. Pour environ 2.6 milliards d’habitants, elle
représente quasiment la seule source d’énergie [2].
La biomasse est principalement utilisée sous forme de bois-énergie, de biogaz (à partir de
déchets organiques le plus souvent) et de biocarburant.

2. Définition

La biomasse se définit comme « la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus


provenant de l'agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et

- 15 -
CHAPITRE I : Etude théorique

de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des
déchets industriels et ménagers » [3] (article L211-2 du code de l’énergie).

La biomasse est issue directement ou indirectement de la photosynthèse chlorophyllienne


dont la réaction de base s’écrit de manière suivante :

Lumière solaire+CO 2 + H 2 O →CH 2 O+O2

Figure 1 : Schéma d'une photosynthèse

Dans la nature, l'énergie lumineuse est fournie par le rayonnement solaire.

Lors de la photosynthèse, les cellules des feuilles renferment de nombreux chloroplastes


(jusqu'à 50 par cellule) qui contiennent un pigment vert, la chlorophylle capable de capter
l'énergie lumineuse. Cette énergie, sert à fabriquer des molécules de sucres à partir de l'eau
puisée dans le sol par les racines et du gaz carbonique de l'atmosphère, capté par les feuilles.
Les sucres produits par photosynthèse sont ensuite distribués dans toute la plante.

Grâce au processus de photosynthèse, les plantes captent l'énergie du soleil, elles ont une
sorte de stock naturel de l'énergie solaire, on parle de pouvoir calorifique. Cette énergie sera
libérée lors de la destruction de la matière, donc, ici, par Combustion ou Fermentation [4].

Bref, elle provient de tous ce qui pousse et de tous ce qui vit !

- 16 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 2 : La biomasse

3. Les composés organiques produits par la nature

La biomasse est produite par les organismes vivants principalement par l’activité
photosynthétique des plantes, mais aussi des animaux, des insectes, des micro-organismes….
Elle est essentiellement constituée de polymères complexes de carbone, hydrogène, oxygène
et azote, de soufre en faible proportion et d’éléments inorganiques.

L’aspect renouvelable introduit une distinction qui permet de n’en retenir qu’une fraction
d’une part, d’y ajouter la production fatale de déchets issus d’autres composés organiques
naturels industriellement transformés, donc pas toujours naturels, d’autre part [5].

3.1 La production directe de biomasse

Il s'agit là de biomasse brute: arbres et arbustes des forêts, végétaux poussant naturellement
ou productions agricoles, matière aquatique diverses comme le goémon, les algues ou le
varech.

Le monde végétale constitue la seule ressource de biomasse énergie cultivée


spécifiquement ou produite naturellement et récoltée: bois et produits agricoles, voire
aquacoles. Il se répartit en deux catégories:
 Les organismes hétérotrophes (incapable d'effectuer par eux-mêmes la synthèse de
leurs constituants issus de la matière minérale) et chimiotrophes (récupérant l'énergie
d'oxydation des composés organiques réduits qu'ils assimilent) comme les
champignons.
 Les organismes autotrophes (aptes à assimiler les éléments inorganiques pour les
besoins de la synthèse de leurs constituants organiques) et phototrophes (captant
l'énergie lumineuse afin de fournir l'énergie nécessaire aux différentes étapes
chimiques de production de leur constituant). ce sont les végétaux chlorophylliens [5].

- 17 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 Ces derniers constituent le principal gisement de biomasse

3.2 La production indirecte de biomasse

Elle désigne tous les résidus issus de matières premières provenant des mondes végétal ou
animal ayant ou non subis des modifications chimiques ou physiques. Ces déchets sont issus
de l'industrie, des particuliers, du commerce ou des collectivités locales. Certains déchets sont
parfois des résidus de traitement de matières issues du monde vivant avec des composés
minéraux qui se retrouvent en partie dans leur composition, c’est le cas des liqueurs noires des
usines papetières, du papier, du carton, du caoutchouc naturel, des huiles de friture usagées…

C’est le caractère fermentescible du déchet qui permet de l’assimiler ou non à de la biomasse.


On distingue deux catégories de produits :
 Les déchets de la biomasse directe comprenant les déchets animaux et végétaux issus
de leur production agricole (pailles, enveloppes des graines…), forestière (houppiers,
racines, écorces, bois mitraillés pendant les guerres et impropres à toute valorisation
matière…) ou d’élevage (fumiers, lisiers, litières…).
 La biomasse des déchets constituée de la fraction fermentescibles des déchets des
collectivités locales (déchets verts, boues de stations d’épuration urbaines) et de
certaines industries (agroalimentaires, papeteries, textiles…) [5].

3.3. Le carbone fossile

Charbon, pétrole et gaz naturel sont issus de la biomasse vivante décomposée au fil des
millénaires et accumulée dans le sous-sol. Ainsi stockés, ils ne génèrent pas de CO 2
supplémentaire dans l’atmosphère. Leur combustion produit du CO 2 qui se dilue dans
l’atmosphère en accroissant sa concentration : l’extraction et l’utilisation ne s’opèrent qu’une fois
et ne présentent pas un caractère renouvelable. Ces matières bien qu’issues de la biomasse ne sont
donc pas considérées comme de la biomasse [5].

4. Les ressources

D'où provient la biomasse ? De quoi est-elle constituée ?

- 18 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Pour la production d'énergie, on utilise généralement :


 Les plantes cultivées spécialement pour cette production d'énergie.
 Les résidus de plantes, par exemple les déchets ménagers.

Figure 3 : Les plantes cultivées et les résidus de plantes

On distingue trois sources principales de la biomasse

 La biomasse ligneuse, comme le bois, les feuilles mortes, la paille ou le fourrage, elle
est essentiellement utilisée pour le rendement énergétique.

 La biomasse à glucide comme les céréales, la betterave sucrière et la canne à sucre.


On la transforme par fermentation, distillation (conversion biologique).

 La biomasse oléagineuse qui regroupe les plantes riches en lipide comme le colza et
le palmier à huile, elle est principalement destinée à servir biocarburants [6].

Figure 4 : La biomasse ligneuse Figure 5 : La biomasse à glucide

- 19 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 6 : La biomasse oléagineuse

5. Propriété de la biomasse

Les propriétés de la biomasse déterminent le choix du processus de conversion et toutes les


difficultés opérationnelles qui peuvent apparaîtrent. Le choix de la source de biomasse est
également dépendant de la forme de l’énergie demandée.

Les principales propriétés intéressantes sont :

 La teneur en humidité (intrinsèque et extrinsèque)


 Les propriétés thermiques
 Pouvoir calorifique
 Composition
 Les proportions de carbone et de matières volatiles
 La teneur en cendres ou en résidus
 La teneur en métaux alcalins
 Le rapport cellulose/lignine

Pour les processus de conversion «secs», les premières propriétés sont importantes, alors
que pour les processus «humides», la première et la dernière propriété sont essentielles.

 La teneur en humidité

La conversion thermique exige une biomasse à faible teneur en humidité (typiquement


<50%), alors que la bioconversion peut utiliser de la biomasse à haute teneur en humidité. Et
bien que les technologies de conversion thermique puissent employer de la biomasse à haute
teneur en humidité, le bilan énergétique global du processus de conversion s’en trouve
gravement affecté [7].

- 20 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Cette humidité présente plusieurs inconvénients :


 Au-delà de 60 % sur brut la combustibilité de la biomasse est quasi nulle et le séchage
est indispensable [8].
 Elle affecte négativement le rendement entrepris de toute transformation
thermochimique
 Elle augmente le coût de transport

Le séchage de la biomasse est une étape coûteuse, en terme à la fois d’investissement mais
aussi de coût de fonctionnement [9].

Lors des réactions de conversion, au delà des aspects purement énergétique liés à la
vaporisation, la présence d’eau dans le combustible présente deux inconvénients principaux:
Limitation de transferts de chaleur dans le solide et présente de vapeur d’eau ou de condensats
(selon le niveau de température dans la phase gazeuse) dans les produits obtenus.

Ainsi, pyrolyse et gazéification nécessitent des humidités ne dépassent généralement pas


15% sur brut.

 Les propriétés thermiques

Au futur et à mesure que la température augmente dans le réacteur, le bois subit différentes
transformations dont la première concerne l'évaporation de l'eau, suivie de la pyrolyse et
l’oxydation. Ces différentes étapes font intervenir des phénomènes de transferts de chaleur au
sein du solide qui sont directement fonctions de la conductivité thermique du matériau
(exprimé en W.m-1.C-1).

Le bois est connu pour être un mauvais conducteur de chaleur du fait de la forte porosité
du matériau et du nombre peu élevé d’électrons libres susceptibles d’être délocalisés. De
nombreux facteurs influencent la conductivité thermique du bois, les plus importants sont la
direction du flux par rapport à l’orientation des fibres, la nature de l’essence, l’humidité, la
densité et la structure du bois [10].

La conductivité thermique du bois augmente avec la teneur en eau. D’autre part, pour une
même teneur en eau, la conductivité thermique augmente avec la masse volumique.

Et enfin les transferts de chaleur au sein du bois sont fonction de la taille des morceaux
présents dans le foyer. Plus les échantillons sont volumineux et plus lents vont être les
transferts de chaleur dans le matériau.

- 21 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 Le pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique (PC) d’un matériau est l’expression du contenu énergétique du


matériau ou encore la quantité de chaleur libérée lors de la combustion dans l’air de ce
matériau. Plus cette dernière est élevée, plus ce PC est faible. Le taux de l'humidité doit donc
toujours être associé à cette valeur.

Le PC est habituellement mesuré en terme d’énergie par unité de masse ou de volume, soit
MJ/kg pour des solides, MJ/l pour des liquides ou MJ/Nm3 pour des gaz.

Pour une biomasse sèche, le PC varie très peu d'une matière première à une autre. Seuls les
produits très cendreux présentent un PC qui chute proportionnellement aux taux de matières
minérales.

Une valeur de 18 000 kJ/kg pour les biomasses anhydres ayant moins de 1% de cendres
peut être considérée comme une moyenne [10].

Figure 7 : Pailles, balles de riz, morceaux de bois et écorce

 La composition

La biomasse est principalement composée de carbone (C), d’oxygène (O), d’hydrogène


(H) mais également d’azote (N) et de matières minérales (MM) appelée cendres. Si la
composition en C, H, O, N est assez constante entre les biomasses, par contre, le pourcentage
et la nature des cendres peut varier dans les grandes proportions comme le montrent le
Tableau 1 ci dessous. Les sous produits agricoles et herbacés ont plutôt un taux de cendres
élevé par rapport au bois [10].

- 22 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Tableau 1 : Composition de quelques biomasses végétales

Composition en % de massique C H O N MN

Moyen 51.0 6.07 42.5 0.37 25


Feuillus
Ecart 4 7 6 116 175

Moyen 50.8 6.06 42.7 0.36 23


Résineux
Ecart 4 7 5 112 174

Moyen 48.9 5.96 43.9 0.82 73


Pailles
Ecart 4 8 6 69 67

Moyen 48.2 6.48 45.1 1.19 15.8


Balle de riz
Ecart 4 12 8 90 104

Moyen 49.5 5.8 43.8 1.17 8.5


Tige de coton
Ecart 6 8 8 37 69

En ce qui concerne les principaux constituants organiques de la biomasse: cellulose lignine


et hémicellulose dont la proportion peut être extrêmement variable en fonction de l’espèce
végétale, de l’âge et des conditions de croissance, seul la lignine pose quelques problèmes lors
la réaction de convection thermochimique. En effet, composé le plus stable thermiquement
(même si sa décomposition thermique démarre plutôt que la cellulose) la lignine est l’origine
des fractions les plus lourdes dans les huiles pyrolyse et des goudrons qui polluent les gaz de
gazéification.

 Teneur en cendres et résidus

La décomposition d’une combustible biomasse par un processus thermochimique ou un


processus biologique, produit un résidu solide. Lorsqu’il est produit par la combustion à l’air,
ce résidu s’appelle «cendre» et est utilisé comme paramètre de référence pour les
combustibles solides et liquides.

La teneur en cendres a une très grande influence sur la manutention de la biomasse ainsi
que sur les coûts opérationnels d’un processus de conversion.

- 23 -
CHAPITRE I : Etude théorique

L’influence de la teneur en cendres (matières minérales) et de l’humidité sur le PCI d’un


combustible n’est pas négligeable.

 La teneur en métaux alcalins

La teneur en métaux alcalins (Na, K, Mg, P, Ca) est particulièrement importante, tous les
processus thermochimiques. La réaction des métaux alcalins avec la silice contenue dans les
cendres produit une phase liquide collante, qui peut mener aux colmatages des voies d’air de
l’installation. Il convient de noter que même si la teneur intrinsèque en silice d’une source de
biomasse peut être basse, la contamination par le sol lors de la récolte peut augmenter
fortement ce contenu, et provoquer alors des problèmes opérationnels [11].

 Le rapport de cellulose/lignine

La biomasse contient, principalement, des quantités variables de cellulose, le tableau ci


dessous donne les compositions de cellulose/hémicellulose/lignine pour différents
d’hémicellulose et de lignine. Les espèces de type «bois» se caractérisent par une croissance
lente et se composent de fibres étroitement liées, donnant une surface externe dure, alors que
les plantes herbacées sont habituellement vivaces, avec les fibres plus lâchement liées,
indiquant une proportion inférieure de lignine, qui lie ensemble les fibres cellulosiques. Ces
paramètres sont surtout importants pour les processus de conversion biochimiques. La
biodégradabilité de la cellulose est plus grande que celle de la lignine, par conséquent la
conversion du carbone présent sous forme de cellulose sera plus importante que pour des
plantes avec une proportion plus élevée de lignine [12].

- 24 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Tableau 2 : Rapport cellulose / lignine contenue dans divers types de biomasse

Biomasse Lignine (%) Cellulose (%) Hémicellulose (%)

Bois tendre 27 - 25 35 - 40 25 - 30

Bois dur 20 - 25 45 - 50 20 - 25

Pailles du blé 15 - 20 33 - 40 20 - 25

Switchgrass 5 - 20 30 - 50 10 - 40

6. Paramètre de conception de l'installation

En biométhanisation, toutes les matières organiques peuvent être valorisées, exception faite
des matières fortement ligneuses, telles que le bois. Les matières entrantes se distinguent en
fonction de leur taux de matière sèche (MS), ce qui a des conséquences sur le choix des
technologies à mettre en œuvre.

Il y a trois types de digesteurs pour traiter trois types d'intrants :

 "Digesteur par voie liquide en infiniment mélangé", le plus connu, il répond au


traitement des lisiers. Il est alimenté en continu par pompe (lisier, graisses, eaux
chargées…) et trémie (céréales, herbes, déchets agro-alimentaires…).

Taux de matières sèches du mélange < 5 ou 6% ;

Figure 8 : Digesteur par voie liquide en infiniment mélangé


 "Digesteur par voie solide, alimentation en discontinu" ou voie sèche,  peu
répandu en France (GAEC du Bois Joly, bientôt Poney-club de Bois Guilbert), il

- 25 -
CHAPITRE I : Etude théorique

répond au traitement des fumiers pailleux et à tous mélanges.

Taux de matières sèches <15%.

Figure 9 : Digesteur par voie solide, alimentation en discontinu

 "Digesteur par voie solide, alimentation en continu" voie sèche,  peu répandu en


France (Centre de traitement des O.M. de Lille Métropole)

Figure 10 : Digesteur par voie solide, alimentation en continu

 "Digesteur par voie pâteuse ou digesteur piston", plus rare, ce digesteur traitera les
mélanges avec un taux de matières sèche intermédiaire  6 à 15% voire au-delà [13].

Figure 11 : Digesteur par voie pâteuse ou digesteur piston

- 26 -
CHAPITRE I : Etude théorique

III. Les filières de la valorisation énergétique de la biomasse

Pendant la presque totalité de l’histoire humaine, la biomasse a été la principale forme


d’énergie. Elle permet de produire de l’électricité, de la chaleur via la combustion de déchets
et de résidus de matières organiques, végétales ou animales. La biomasse est un combustible
difficilement exploitable dans son état brut. Sa transformation permet d'obtenir des
combustibles polyvalents utilisables dans des moteurs, chaudières ou turbines. Cette
transformation peut se faire par voie thermochimique (combustion, gazéification et pyrolyse),
par voie biochimique (digestion, fermentation) ou par voie mécanique (l’extraction). Le choix
dépendra du type et de la quantité de biomasse disponible, du type d’énergie finale souhaitée,
des conditions économiques, environnementales et d’autres facteurs. La figure 12 présente les
deux principaux groupes de technologies de conversion énergétique de la biomasse et les
formes d’énergies finales qui en résultent [14].

- 27 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 12 : Les filières de conversion de la biomasse en énergie

1. Les conversions thermochimiques

Les conversions thermochimiques de la biomasse assure aujourd’hui probablement plus de


95% de la valorisation énergétique de la biomasse . Les trois principales conversions
thermochimiques de la biomasse couramment développées correspondent à la combustion, la
pyrolyse, et à la gazéification. Le tableau 3 précise pour chaque transformation les conditions
en température et atmosphère ainsi que les produits obtenus [14].
Biochimique Thermochimique
Biomasse

Fermentation Fermentation Fermentation Combustion Pyrolyse Gazéification


Méthanique Alcoolique d'huile directe

Méthane Ethanol Huiles Charbon et Gazéification


végétales Huile

Energie

Tableau 3 : Tableau récapitulatif des conditions opératoires des différentes transformations


thermochimiques de la biomasse.

Transformation
Température Atmosphère Produits
thermochimique

- 28 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Solide carboné
Inerte (absence de
Pyrolyse 400-700°C O2 ¿ (charbon) + liquide
(goudrons) + gaz

Essentiellement
Gaz réactif air, O2,
Gazéification 700-900°C mélange gazeux H 2 ,
CO 2 , H 2 O ...
CO, CO 2 et CH 4

Combustion 800-1300°C O2 (air) CO 2+ H 2 O

1.1. La combustion

Méthode la plus évidente, et la plus ancienne, pour valoriser l’énergie de la biomasse, la


combustion, permet une transformation directe de la biomasse en énergie thermique. Cette
énergie thermique est ensuite utilisée directement ou transformée en électricité ou en chaleur.
Contrairement aux autres voies thermochimiques, la combustion se réalise avec un excès
d’air. La régulation de la quantité d’air injectée dans le foyer est très importante, car elle
influence grandement le rendement de la combustion. Il faut injecter une quantité d’air
suffisante pour assurer la combustion complète des gaz. Cependant, un trop grand excès d’air
conduit à une baisse de rendement et à des émissions d’imbrûlés.

En effet, les premières caractéristiques à connaître sont la dimension, la nature et


l’humidité de la biomasse, l’humidité relative du combustible, la composition chimique
élémentaire, le pouvoir calorifique, la teneur en cendres et une estimation de la production de
fumées acides [14].

1.2. La pyrolyse

Prise dans son sens étymologique de pyro (feu) et lyse (coupure), la pyrolyse est le
processus primaire de décomposition thermique de la biomasse. Cette réaction produit des gaz
permanents. Des vapeurs condensables et un solide en proportion variable selon les conditions
opératoires et qui peuvent être valorisés à différents niveaux. Par extension, elle recouvre les
procédés de valorisation thermique de la biomasse en l'absence d'oxygène. Cette conversion
commence à 300°C-550°C et va jusqu’à 700°C.

Les conditions de pyrolyse peuvent être optimisées pour maximiser la production de


liquides, solide (char) ou du gaz comme l’illustre la figure 2 et dont la distribution dépend des

- 29 -
CHAPITRE I : Etude théorique

conditions expérimentales appliquées, notamment la température à laquelle se produit la


conversion, la vitesse de chauffe de la biomasse et la taille des particules.

Charbon du
Solide bois

Raffinage
Charbon
Biomasse actif
Liquide combustible
moteur
Carburant
chaudière

Extraction Electricité
Gaz et chaleur

Produits
chimiques

Figure 13 : Produits issus de la pyrolyse de biomasse et leurs utilisations

Il a été démontré qu’une vitesse de chauffe faible favorise la carbonisation tandis qu’une
vitesse de chauffe très élevée (>100°C/s) facilite la production des matières volatiles par
dépolymérisation ou fragmentation. La conversion de la biomasse en huiles pyrolytiques fait
l’objet de nombreuses expé- rimentations et les rendements peuvent atteindre 70% [14].

- 30 -
CHAPITRE I : Etude théorique

1.3. La Gazéification

D'un point de vue technique, la gazéification permet de transformer des combustibles


solides hétérogènes en un combustible gazeux homogène et facilement utilisable. 1l convient
de signaler que la gazéification est une technologie simple et largement éprouvée notamment
à partir du charbon.

1.3.1. Les réactions chimiques de la gazéifications

Définitions

La gazéification consiste en une transformation thermique d'un solide combustible-


(charbon, tourbe, bois...) en présence d'un composé gazeux (O2, air, CO, vapeur d'eau...). Le
but de cette transformation est généralement de convertir le solide en vue de l'obtention d’un
mélange gazeux combustible. Elle se distingue donc de la pyrolyse, opération thermique
s'effectuant en l’absence de gaz réagissant avec le solide suive d’une oxydation partielle des
produits de pyrolyse en présence d’oxygène ou d’air à une température de 600 à 1000°C.
Nous obtenons un gaz contentant du CO, CO 2, et du H 2, ... ainsi que des cendres. Le gaz
généré est un combustible qui peut alors être utilisé dans des chaudières ou bien épuré et
utilisé dans des turbines à chambre de combustion.

Cette transformation met en jeu un ensemble de mécanismes thermochimiques, fortement


couplés, qui se déroule généralement en quatre étapes élémentaires :
 Une phase de séchage intégrée ou non au réacteur de gazéification.
 Une phase de pyrolyse qui produit, sous l’effet de la chaleur et absence d’agent
oxydant, des matières volatiles (CO, CO 2, H 2, CH 4, H 2 O et hydrocarbure gazeux
appelés « goudrons ») et du charbon essentiellement constitué de carbone fixe.
 Une phase de combustion, parfois appelée oxydation partielle, où à l’aide d’un agent
oxydant (air, O2, H 2 O ) les matières volatiles produites lors de la phase de pyrolyse
sont oxydées pour fournir la chaleur nécessaire à l’ensemble du procédé et où une
partie des goudrons sont craqués thermiquement.
 Une phase de gazéification proprement dite, étroitement liée à la phase de combustion
qui, par des réactions thermochimiques complexes converti le carbone fixe en un gaz
combustible riche en CO et H 2 appelé « Gaz de synthèse » ou « Syngas » en anglais
[15].

- 31 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 La pyrolyse

La pyrolyse, réaction légèrement endothermique, produit des gaz et une matrice solide
résiduelle, concentrée en carbone, appelé charbon.

En effet, sous l'effet du chauffage, entre 300 et 700 °C, des matières volatiles se forment à
l'intérieur de la particule à partir de l'hydrogène, de l'oxygène et du carbone présents dans le
combustible solide, puis sont évacuées. La biomasse se transforme alors, d’une part, en une
partie solide appelée le « coke » (charbon) et, d’autre part, en une partie gazeuse (gaz de
pyrolyse) constituée de gaz condensables (eau, goudrons) et de gaz incondensables (CO, CO 2,
H2, CH4).

On distingue trois types de pyrolyse différents en fonction de leur gamme de températures


et de leur vitesse de chauffe [15].

Tableau 4 : Différents types de pyrolyse

Niveaux de Produits
Type Vitesse de chauffe
Température majoritaires

Coke (30-40%)
Pyrolyse lente 400-600°C 1-10°C/min
Volatiles (60-70%)

Volatiles (75-80%)
Pyrolyse rapide 600-800°C 10-50°C/min
Coke (20-25%)

Volatiles (80-90%)
Pyrolyse flash 600-900°C >50°C/min
Coke (10-20%)

 Oxydation

L'oxydation homogène entre les matières volatiles et l'oxygène de l'air va permettre de


produire de l'énergie nécessaire aux trois autres phases d'une part, et la vapeur d'eau et le
dioxyde de carbone nécessaire à la gazéification qui vont réagir ensuite avec le coke lors de la
phase de réduction d'autre part. Il convient également de préciser que la vapeur d'eau provient
aussi de l'humidité initiale de la biomasse brute. Les cinétiques d'oxydation homogène pour
les hydrocarbures, L’hydrogène et le monoxyde de carbone sont très rapides (quelques
dixièmes de secondes) et bien connues.

- 32 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Le choix de l’oxydant est fondamental pour la conception du gazogène et dépend de


l’utilisation finale du gaz. C’est essentiellement lui qui fixe le pouvoir calorifique du gaz final
à la sortie du gazogène.

Tableau 5 : Principaux types d'oxydants[15]

Oxydant PCI Syngaz Commentaires

Air ≅ 4 à 6 MJ . Nm
−3
Procédé autothermique

Vapeur d'eau ≅ 12 à 18 MJ . Nm−3 Procédé globalement endothermique

O2 pur 12 à 18 MJ . Nm−3 Procédé autothermique mais coût de


production de l'oxygène prohibitif
pour une utilisation commerciale
H2 40 MJ . Nm−3 Procédé globalement très
endothermique

De part sa simplicité d’utilisation, l’air est de très loin le plus employé en pratique,
notamment dans le cas des gazogènes à lit fixe. La vapeur d’eau est parfois employée comme
additif pour améliorer le PCI du syngaz, mais est peu utilisée comme unique oxydant dans les
installations de faible puissance.

 La réduction

Les gaz formés lors de l’oxydation partielle passent ensuite dans la zone de réduction. Le
coke de pyrolyse y est converti en gaz combustibles à travers une compétition de réactions
chimiques. Dans le cas idéal,  la globalité des gaz de pyrolyse est convertie en dioxyde de
carbone et en vapeur d’eau lors de l’oxydation partielle. Si l’oxygène est absent, alors
seulement deux réactions hétérogènes endothermiques sont prisent en compte.

 Gazéification à la vapeur d'eau C+ H 2 O+Chaleur ⇌ CO + H 2 (1)

 Gazéification au dioxyde de carbone C+ CO2 +Chale ur ⇌2 CO (2)

Ces deux réactions, notamment celle de la gazéification à la vapeur d'eau sont


prépondérantes pour la production du gaz combustible et méritent une attention
particulière. La réaction de gazéification du charbon de bois au dioxyde de carbone a une
cinétique 2 à 5 fois plus lente que la réaction de gazéification à la vapeur d'eau.

- 33 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Or, en réalité, tout les gaz de pyrolyse n’ont pas réagi avec l’oxygène lors de l’oxydation
partielle. Leur présence augmente le nombre de réactions en compétitions [15]. 

2. Les conversions biochimiques de la biomasse

Après avoir étudié les conversions thermochimiques de biomasse qui représentent plus de
95% des valorisations énergétiques de biomasse, passons maintenant aux conversions
biochimiques qui sont des processus naturel de décomposition par action des bactéries. Mais
elles peuvent être contrôlées de façon à obtenir un combustible facilement exploitable. Deux
filières de conversion biochimique de la biomasse sont particulièrement intéressantes:

 La fermentation alcoolique
 La biométhanisation ou digestion anaérobie

2.1. La fermentation alcoolique

Deux familles de biocarburants sont actuellement développées:


 Les esters d'huiles végétales
 L'éthanol, produit à partir de blé et de betteraves

La fermentation alcoolique ne concerne que certaines catégories de biomasses. Il s'agit


principalement des sous produits à forte teneur en glucides, surtout les amidons et les sucres
libres. Il est également possible d'utiliser certains résidus végétaux tels que les rafles de maïs
ou encore les papiers-cartons

Le principe de la fermentation se décompose en trois opérations principales dans des


installations de type industriel:

 Hydrolyse: hydrolyse enzymatique par macération dans une solution contenant une
ou plusieurs enzymes hydrolytiques. Nous travaillons à 50°C, parfois jusqu'à 80-90°C,
en milieu acide. Nous obtenons après neutralisation et filtration un sirop de sucre et
des résidus.
 Fermentation: le sirop est introduit dans le fermenteur puis inoculé à l'aide d'une
culture de levures. Nous opérons classiquement à 30-40°C.
 Distillation: c'est l'opération classique de récupération de l'alcool éthylique produit
par vaporisation. Il convient de noter qu'elle engendre un investissement de la même
importance que celui du fermenteur. Finalement, nous obtenons d'une part de l'alcool
éthylique, valorisable comme carburant de substitution ou comme produit de base
pour l'industrie chimique. Les autres co-produits sont un effluent et un résidu solide.

- 34 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Les applications sont celles couvertes par les moteurs classiques (transport, agriculture,
industrie, électrification) et les brûleurs de chaudières ou de séchoirs. Les huiles végétales
sont utilisables dans les moteurs Diesel à injection indirecte après quelques adaptations
simples. Les esters (méthyliques ou éthyliques) d’huiles végétales sont utilisables dans tout
type de moteurs Diesel [16].

2.2. La biométhanisation ou digestion anaérobie

La fermentation anaérobie est l’un des processus qui contribue à la dégradation des
matières organiques mortes, végétales ou animales et à leur transformation en éléments
simples, gazeux et minéraux. Ainsi s’entretiennent les cycles biologiques où « rien ne se perd,
rien ne se crée, tout se transforme » [17].

Elle se réalise en absence d’oxygène, ce qui permet de convertir la matière organique


(glucides, lipides, protéines) en éléments simples (CH4, CO2, NH3 et H2S) grâce à l’action
de bactéries anaérobies. Cette digestion anaérobie, processus biologique complexe, peut être
décrit en quatre phases de dégradation : l’hydrolyse, l’acidogénèse, l’acétogénèse et la
méthanogénèse. Chaque phase fait intervenir un groupe de bactéries particulières [18].

Une installation de biométhanisation permet non seulement de prévenir la pollution, mais


aussi de produire de l’énergie, et du compost. La biométhanisation, ou digestion anaérobie,
peut transformer un problème de déchets en une source de richesses. Cette technologie
devient essentielle dans le processus de réduction des déchets et la production du biogaz:
énergie renouvelable. De plus, des coproduits solides sont valorisables, tel le compost dans
l’agriculture.

2.2.1. Etapes microbiologiques et biochimiques de la méthanisation

L’ensemble des réactions, se déroulant dans un digesteur peut se diviser en quatre étapes:
hydrolyse, fermentation acidogène (acidogenèse), acétogenèse et méthanogenèse .

 Hydrolyse par laquelle les macromolécules qui constituent la matière organique se


décomposent en petites molécules solubles, à l’origine du jus de fermentation : par
exemple, la cellulose est transformée en sucres solubles tels que le glucose.

 Acidogenese : les molécules simples (monomères) issus de l’étape d’hydrolyse sont


transformés en acides gras volatils (ex : acétique, propionique, butyrique, valérique),
en alcool (ex : éthanol), en acides organiques (ex : lactique) et en hydrogène et
dioxyde de carbone.

- 35 -
CHAPITRE I : Etude théorique

 Acetogenese: C’est ici qu’interviennent des bactéries réductrices acétogènes et des


bactéries sulfato-réductrices pour transformer certains produits issus des phases
précédentes (acides gras volatils et alcools) en H 2,CO 2 et acétate. En présence de
sulfate, de l’hydrogène sulfuré ¿) est aussi généré lors de cette étape de transformation.

 Méthanogenes: Lors de cette dernière étape de minéralisation, les produits de


l’acétogénèse (essentiellement acétate, formate, dioxyde de carbone et hydrogène)
sont transformés en méthane.

2.3. Enjeux environnementaux

Pour ce qui concerne l’environnement, les enjeux sont les suivants :

 La méthanisation permet de stabiliser les déchets organiques et de résoudre différents


problèmes de pollution (désodorisation, dégradation…). Le taux de réduction de la
demande chimique en oxygène varie entre 50 et 60 %. Le produit résiduel ne peut
néanmoins moins pas être rejeté n’importe où sans traitement complémentaire car la
méthanisation n’a aucun effet sur les nitrates. Par contre, la méthanisation permet
d’effectuer une désodorisation efficace.

 La méthanisation permet d’obtenir des taux élevés d’élimination des polluants


organiques et des germes pathogènes.

 L’utilisation du biogaz résultant de la méthanisation permet de remplacer les énergies


fossiles par une énergie issue de la biomasse et donc incorporée au cycle de l’équilibre
biologique global.

 La méthanisation contribue ainsi à l’effet de serre car le gaz qu’elle rejette dans
l’atmosphère appartient à la biomasse qui a su l’assimiler pour sa croissance. En
définitive, l’utilisation du méthane à un impact positif sur notre environnement et
propose des solutions à des problèmes écologiques graves et dont l’importance ne fera
qu’augmenter au cours des années.

3. Biogaz

Le biogaz est un gaz combustible résultant d’une fermentation de la biomasse humide. Il


est un mélange de méthane et de gaz carbonique.

Le biogaz se caractérise par sa composition chimique et les caractéristiques physiques qui


en découlent. La quantité et la composition chimique du biogaz produit en fermenteur

- 36 -
CHAPITRE I : Etude théorique

dépendent du substrat, de sa demande chimique en oxygène, du débit d’alimentation du


digesteur s’il s’agit d’une alimentation en continu, de la qualité de l’agitation, du temps de
séjour dans le réacteur, de la température de fermentation, etc.

La production s'effectue comme dans un biodigesteurs en quatre phase: hydrolyse,


acidogénèse, acétogénèse et méthanogénèse. Ces réactions biochimiques s'opèrent à
température inférieure à celle des biodigesteurs. La qualité du biogaz produit est
nécessairement fonction du type de déchet : un calcul théorique permet d'établir que le biogaz
des graisses comporte au mieux plus de 70% de méthane.

3.1. Valorisation du biogaz

3.1.1. Produire de l’électricité

La production d'électricité seule ou en cogénération peut s'effectuer avec une chaudière au


biogaz, suivie d'une turbine à vapeur. Cette voie très classique pose peu de problèmes
techniques et les contraintes d'épuration du biogaz sont celles que réclament les chaudières.
L'autre voie, explorée depuis quelques années, consiste à installer des moteurs à gaz, soit à
étincelles, soit dual-fuel. Ces derniers sont plus lents, plus souples, plus durables, mais ils sont
aussi environ deux fois plus chers. Les moteurs exigent un biogaz contenant au moins 40% de
méthane.

 Biogaz carburant

Cette utilisation, recommande la pureté du biogaz. En effet, il doit contenir un minimum de


96% de méthane et une teneur en eau inférieur à 15 mg/ nm3.
Cette technique permet d'utiliser, au même titre, le biogaz épuré afin d'avoir un biogaz
comparable au gaz carburant « GPL» (gaz propane liquéfié), utilisé comme carburant de
véhicules.

 Injection du biogaz dans le réseau

La composition finale du biogaz injectable ainsi que sa pression dépendent des conditions
du gestionnaire du réseau.

3.2. Inconvénients de la production spontanée du biogaz

- 37 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Le méthane et le gaz carbonique constituent la principale composante du biogaz, produits à


l'air libre, ils provoquent, artificiellement, le réchauffement de la terre puisqu'ils sont
considérés comme des gaz a effet de serre.

Il faut savoir que naturellement, le soleil émet des rayonnements dont les infrarouges
(responsable du réchauffement de la surface de la terre) vers la terre. Après son
réchauffement, la terre réémet ces infrarouges qui seront piégés par des molécules présentes
dans l'atmosphère pour être de nouveau réémises vers la terre. Ce mouvement de va-et-vient
des rayonnements entre la terre et l'atmosphère permet le réchauffement de cette dernière.

Figure 14 : Principe de la méthanisation non contrôlé

Cependant, la pollution atmosphérique provoquée par des émissions artificielles de


molécules responsables de l'effet de serre (CO 2, CH 4, N O2...), a engendré le déséquilibre de
la composition naturelle des gaz de l'atmosphère comme l’illustre la Figure 14. Cette pollution
a eu pour effet l'augmentation artificielle de la température de la plante.

4. Conclusion

Dans le premier chapitre, nous découvrons les énergies renouvelables qui ont enjeux
économiques et surtout environnementaux considérables. Son utilisation ou plutôt sa
conversion en énergie dégage moins de pollution que les énergies fossiles.

J'étudié la biomasse, qui est une forme reconnue d’énergie renouvelable et est considérée
comme un moyen efficace de lutter contre le réchauffement climatique, en remplaçant
l’utilisation des combustibles fossiles.

La biomasse est divisée en deux catégories: humide et sèche. Cette classification me


permet de m'orienter vers le mode de conversion qui convient. Il y a plusieurs modes de
conversion de biomasse: thermochimique ou biochimique c’est pour cela que j'étudie les
différentes propriétés de biomasse.

- 38 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Toute biomasse peut être utilisée dans un processus de conversion thermochimique, mais
certaines espèces de biomasse sont plus adaptées aux processus biochimiques pour produire
des combustibles liquides ou gazeux. C’est la biomasse humide qui peut être convertie en
énergie avec le processus biochimique.

J'ai cité les trois voies de conversions thermochimiques de la biomasse qui sont: la
combustion, la pyrolyse et la gazéification.
Dans ce chapitre j'ai abordé les conversions biochimiques qui contribuent deux filières
intéressantes: fermentation alcoolique et méthanique.

D’autant plus ces conversions ont des enjeux environnementaux comme la dégradation des
déchets, élimination des odeurs et surtout réduction des émissions du CO 2 et CH 4 qui sont des
gaz à effet de serre.

Le biogaz est considéré comme énergie renouvelable intéressante dans le cadre de ce


travail, peut être épuré et valorisé dans plusieurs domaines.

- 39 -
CHAPITRE I : Etude théorique

PARTIE 2
ETUDE PRATIQUE

I. Introduction

L'énergie produite par la transformation de la biomasse est une énergie renouvelable


potentiellement prometteuse. Ainsi dans l'optique de valoriser et de transformer cette
ressource de nombreuses recherches sur la valorisation de la biomasse ont été initiées

- 40 -
CHAPITRE I : Etude théorique

et développés à travers le monde. Cette valorisation peut se présenter sous différentes


formes : matière, chaleur ou encore électricité.

Ce chapitre s'attache à étudier, la puissance électrique qui peut générer à partir la


valorisation de la biomasse disponible au sein de l'agro-combinat Thibar pour un
groupe de cogénération de 75KWélectrique.

Cette étude est basée sur :

 L'analyse physico-chimique
 La quantité de biogaz et méthane de la biomasse disponible
 Le gain énergétique
 La production de puissance électrique journalière

II. Présentation de l'Agro-combinat

1. Village de Thibar

Thibar située à 50 km à l'ouest de la ville de Béja, elle compte plus que 3 500 habitants.
Thibar, perché à plus de 500 m, est une création à100% coloniale, fondée par la confrérie

- 41 -
CHAPITRE I : Etude théorique

religieuse catholique des Pères Blancs vers la fin du dix neuvième siècle. Ils ont édifié un
établissement d’enseignement technique et agricole et des installations pour faire tourner un
immense domaine qui se répand des hauteurs boisées par leurs soins sur les coteaux plantés de
vigne qui ont donné les vins de Thibar et sur la plaine de l’oued de même nom. Ils ont mis au
point la fameuse Thibarine, une liqueur à base d’ingrédients locaux, et créé la race ovine
appelées elles aussi « Noir de Thibar » particulièrement adaptées au climat et aux besoins
tunisiens.

Graphique 1 : Localisation géographique de l'Agro-combinat

2. L'Agro-combinat Thibar

L'Agro-combinat Thibar est situé au sein de gouvernorat de Béja (140 km de Tunis) géré
par l’Office des terres domaniales (OTD) "établissement public dont la vocation est à la fois
de mettre en valeur les terres domaniales, de diffuser les nouvelles technologies auprès des
agriculteurs privés et d’aider ces derniers dans leur approvisionnement en intrants et la
commercialisation de leurs produits". Il occupe une superficie de 2.704 Ha dont 1.062 Ha
forêt et inculte, 165 Ha arbres fruitiers, 416 Ha oliviers et 160 Ha parcours naturels.
III. Installation de production de
biogaz

1. Choix du procédé de digestion


anaérobie

- 42 -
CHAPITRE I : Etude théorique

2.1. Caractérisation du substrat

Le choix de la digestion anaérobie passe par la définition des caractéristiques des déchets


à traiter qui va conditionner le choix de la technique.  Dans notre cas la biomasse disponible
se situe au nivaux de   :

2.1.1. Site des génisses

Au niveau du site de stabulation et d'élevage des génisses le gisement annuel de


lisier/fumier produit avoisinerait un estimatif de 1.200 tonnes de Matière Fraiche (MF) avec
une évacuation irrégulière (4 fois par an). Le teneur en Matière Sèche (MS) varie entre 25%
(hiver) et 40%(été).

Photo 1 : Illustration des sites génisses ( prise


de la site visite 03/05/2016 )

2.1.2. Site des taureaux et


taurillons:

Au niveau du site de stabulation et d'élevage des taurillons , la production journalière de


déjections bovines est estimé à environ 2 tonnes de MF, soit environ 730 T/an de MF sous-
traitables à partir des taurillons destinés à l'engraissement ; et ce avec une évacuation
journalière disponible au niveau de cette étable.

Le teneur en MS varie entre 40% (hiver) et 50% (été).


La quantité annuelle de fumier des veaux mâles (env. 60 emplacements pour veaux mâles)
avoisinerait les 100 tonnes de MF avec une évacuation irrégulière (4 fois par an),; et ce avec
une teneur en MS variable entre 30% (hiver) et 40% (été).

- 43 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Photo 2 : Illustration du site d'élevage des taureaux et taurillons ( prise de la site visite
03/05/2016 )

2.1.3. Site des vaches laitières

Au niveau du site d'élevage et de stabulation des vaches laitières, on distingue deux étables
équidistants d'environ 500 mètres et regroupant dans chacune des étables environ 150 vaches
laitières.

La quantité annuelle de fumier/lisier émanant des vaches laitières produit dans les deux
étables serait d'environ 2.500 t/an de MF et dont on entreprend:
 Une évacuation journalière au niveau de l'air de raclage avec un gisement avoisinant
les 1.500 T/a de MF (60%) ; soit un flux journalier de 4 tonnes de MF ;
 Une évacuation irrégulière des paddocks avec un gisement de l'ordre de 1.000 t/an
(40%)

La biomasse produite au sein des étables des vaches laitières est dotée teneur en MS qui
varie entre 25% (hiver) et 23% (été)

- 44 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Photo 3 : Illustration d'élevage des vaches laitières ( prise de la site visite 03/05/2016 )

Le fumier évacué est entreposé sur une plateforme de stockage bétonné utilisé en cas de
réalisation du projet biogaz ; et ce pour le pré-stockage des biomasses fraiches et le post-
stockage du bio-digestat solide avant l'épandage sur les champs.

Photo 4 : Illustration de la plateforme de stockage du fumier au niveau du site d'élevage des


vaches laitières ( prise de la site visite 03/05/2016 )

- 45 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Pour le biomasse solide ; on distingue la production d'environ 2.500 m3/an de purin qui
sont repris au sein de fosse de capacité moyenne d'environ 214 m3 et dont la vidange est
entreprise selon les responsables de l'OTD in situ moyennant 8 tonneaux de 5.000 litres par
semaine pour les 2 étables.

2. Choix du procédé

L'identification de choix du concept technique été orientée moyennant de multiples


facteurs où:

 La limitation de la teneur en MS maximale a été fixée à 16% de MS ce qui a


impliqué l'intégration d'un séparateur de phase afin de produire le liquide de dilution
nécessaire ;
 La fonctionnalité et la sécurité de gestion de l'installation a été optimisée via un
dimensionnement du digesteur sécurisé et un système d'introduction des biomasses
solides automatique ;
 L'électricité produite, au premier lieu, sera autoconsommé au niveau de l'installation
et de l'Agro-combinat Thibar ;
 La chaleur excédentaire n'est pas valorisée
 Le biodigestat liquide pourra être valorisé moyennant un système d'irrigation ou par
un épandeur de lisier ;

D'après les caractéristiques précédentes le choix du procédé s'est donc naturellement


orienté vers le mode de fermentation en voie liquide infiniment mélangée. Ce procédé permet
de valoriser énergétiquement des biomasses liquides que des biomasses solides. Il s'agit d'un
mode de fermentation simplicite, le plus facilement maîtrisable autant au niveau de la
conception, de l'installation qu'exploitation. Ce mode de digestion a lieu de façon continue
dans une cuve isolée, chauffée et mélangée.

3. Descriptif de la station

Il s’agit d’un exemple de ce qui peut être installé au sein de l'Agro-combinat.

3.1. Préfosse

- 46 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Un première cuve qui permet de stocker les substrats en attente de traitement de


méthanisation. Cette préfosse pourra être utilisée en plus pour récupérer les jus du digestat
liquide issu du séparateur et les purins des vaches. L’accès à cette cuve doit être aisé de
manière à pouvoir y introduire des produits de diverses origines.

Si des produits peu enclins à être directement pompés sont à introduire dans la préfosse,
cette dernière devra être équipée d’un système de broyage de façon à homogénéiser le substrat
à digérer. Pour cette raison on peut également équiper la préfosse d’un système d’agitation
mécanique pour une homogénéisation optimale.

Photo 5 : Illustration de préfosse ( prise de la site visite 03/05/2016 )

3.2. Stockage biomasse solide

Une aire de stockage pour les biomasses solide pour l'évacuation et le stockage de fumier
des étables laitières. Celle-ci servira à stocker temporairement les biomasses solides avant de
les introduire dans l'installation.

Figure 15 : Air de stockage du fumier

3.3. Système d'introduction pour les biomasses solides

- 47 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Pour pouvoir alimenter l'unité de méthanisation de façon régulière et automatisée, un


système d'introduction doit installer pour les biomasses solides avec une trémie d'un volume
précise.

Ce système permettra de mélanger tout en hachant les différents déchets solides avant de les
introduire.

Figure 16 : Illustration de système d'introduction biomasses solides (trémie mélangeuse)

Afin d’optimiser l’alimentation du réacteur il faudra équiper le système d’introduction


d’un système de pesage qui indiquera en continu la quantité de biomasses injectée et
l’intervalle d’alimentation. Ceci sécurisera énormément la gestion de l’installation car ce
système permettrait un contrôle à distance de l’installation.

Figure 17 : Système de pesage

3.4. Le digesteur

Le digesteur est une cuve en béton armé qui peut être enterrée pour limiter au maximum
l’échauffement du digesteur. Ce dernier devra donc être parfaitement étanche (absence
d’oxygène), chauffée à 38 degrés pour que la digestion anaérobie se fasse en conditions
optimales. Les produits ainsi digérés peuvent séjourner de 30 à 50 jours dans la cuve. Le
temps de séjour, le volume du digesteur, ainsi que les caractéristiques de l’équipement sont à

- 48 -
CHAPITRE I : Etude théorique

déterminer en fonction de la nature et des volumes des substrats qui y sont introduits (voir
dimensionnement de la digesteur).

La technique qui va utiliser est celle nommée « infiniment mélangé »

Le digesteur devra équipé de canalisations de chauffage (pour avoir les conditions


mésophiles) pour compenser certaines pertes calorifiques relatives au réacteur et pour amener
les biomasses introduites de la température ambiante à la température de fermentation.

Figure 18 : Un cuve

Le mélange à l’intérieur de la cuve devra maintenu homogène grâce à un brassage qui a


plusieurs fonctions : éviter la formation de la croûte en surface, éviter la sédimentation des
matières, faciliter le dégazage. Dans le cas de réacteur, qui fonctionnera avec un taux de
siccité important, le brassage devra être effectué de façon mécanique (un mélangeur à rotation
lente à pâles ,usure faible, possibilité de travailler à siccité élevée, …, et un mixer installé sur
la partie supérieure du réacteur pour casser les couches de flottaison qui peuvent se former).

- 49 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 19 : Mixer externe à hélice


Figure 20 : Mélangeur à pâles

A l'intérieur du digesteur, il est nécessaire d'installer un système de chauffage pour pouvoir


maintenir la température à 38°C de façon à conduire le processus en condition mésophile. De
préférable mettre les circuits à l’intérieur du voile de béton pour l’avantage de n’avoir pas de
risque d’endommagement par des corps étrangers ou par le détachement d’une pâle ou d’une
hélice des mélangeurs. L'origine de la chaleur provient bien entendu du module de
cogénération (eau chaude). Une sonde de température placée à l'intérieur du digesteur
permettra de réguler le chauffage.

Figure 21 : Distribution chauffage interne


Figure 22 : Chauffage interne dans la paroi

Au niveau du ciel gazeux, les cuves seront équipées de regards de façon à pouvoir contrôle
visuellement le bon fonctionnement du processus de fermentation (apparition de mousse,
surveillance de niveau, apparition de croûte de flottaison, fonctionnement du mélangeur, etc.).

- 50 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Au minimum, deux regards sont nécessaires. Un des regards sera équipé d'un spot pour
éclairer l'intérieur de la cuve. L'autre regard permet à l'opérateur de visualiser l'intérieur de la
cuve. Les regards seront équipés d'un essuie-glace et d'un gicleur pour le nettoyer.

Figure 23 : 2 Hublots de contrôle

Le biogaz produit contient principalement du méthane (approximativement [CH 4] de 55%)


et du dioxyde de carbone (approximativement [CO 2] de 45%) mais également d'autres gaz
dont on citera le H 2 S , ainsi que la valeur d'eau.

Il est à noter également qu'à fin d'éviter des risques de corrosion et de détérioration des
équipement au sein de cette unité il est indispensable d'éliminer ces gaz. Un petit compresseur
sera utilisé pour injecter un faible volume d'air (O2) dans le ciel gazeux du digesteur pour
éliminer partiellement le H 2 S moyennant une opération de précipitation.

Au niveau sécuritaire, une soupape de sur- et de sous-pression sera installée au niveau de


digesteur. Cette soupape permettra d'éliminer le biogaz dans l'atmosphère au cas ou le biogaz
ne pourrait pas être valorisé ou brulé en torchère. En fonctionnement normale, il n'y aura pas
de dégazage dans l'atmosphère. Il s'agit d'un organe de sécurité qui sera utilisé en recours
ultime.

- 51 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 24 : Soupape de sur-sous pression

Au niveau de pouvoir constater d'éventuelles fuites au niveau des cuves de digestion, il sera
installé un système pour visualiser les potentielles fuites émanant des cuves ( drain
périphérique équipé d'un regard).

3.5. Stockage gaz:

Le stockage serait fait dans une double membrane installée sur le réacteur. Pour limiter
l’échauffement du biogaz et du digesteur par le soleil, il serait éventuellement intéressant de
prévoir une protection solaire (toit en tôle, toile solaire) au-dessus du ballon de stockage.

Figure 25 : Réservoir à double membrane

3.6. Séparateur de phase

Au vu de garantir la valorisation maximal de biomasses solides, un séparateur de phase à


prévoir de façon à diluer le contenu du digesteur (teneur maximale de MS= 16%) et permettre
un bon mélange et une homogénéisation optimale.

- 52 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Figure 26 : Séparateur de phase

La séparation est généralement effectuée par une presse à vis qui permet d'obtenir une
fraction solide à 25-30% de MS et une fraction liquide à 3-6% de MS. les performances du
séparateur de phase dépendent de la taille des particules en suspension dans le digestat.

3.7. Groupe de cogénération

Un groupe de cogénération de 75 KW électrique sera installé sur le site. Celui-ci produira de


l'électricité et de la chaleur. Cette dernière sera récupérée au niveau de l'eau de
refroidissement du moteur et des gaz d'échappement. A cette puissance, les rendements
proposés par les fournisseurs de module de gaz sont de l'ordre de 37 % pour la composante
électricité et de 45 % pour la composante chaleur.

Au niveau de cette étude on a opté pour un module de cogénération à 100% biogaz. Le


groupe de cogénération sera installé dans un container insonorisé.

Au-dessus du container, des aérothermes de secours sont installés pour refroidir l'eau
retournant au moteur quand il n'ya pas de consommation d'énergie thermique.

Figure 27 : Module de cogénération

- 53 -
CHAPITRE I : Etude théorique

4. Conditions opératoires

Lors de la mise en service du digesteur, il est nécessaire de contrôler différents paramètres


qui conditionnent la méthanisation. Ces paramètres sont le pH, l'alcalinité, les Acides Gras
Volatils, la DCO, les nutriments et le débit de biogaz. 

4.1. Le pH

Le pH est le paramètre principal qui conditionne la méthanisation. Dans la littérature il est


en général conseillé de garder un pH autour de la neutralité (entre 6,5 et 8,5). En effet, le
pH peut inhiber les bactéries méthanogènes essentielles à la production du biogaz. Ainsi le
suivi du pH, qui est fortement lié à la production d'acides gras volatils (AGV), va permettre de
réguler le digesteur et éventuellement d'ajuster le pH. 

4.2. L'alcalinité

L'alcalinité est le second paramètre important, très lié au pH puisqu'il constitue la


représentation du pouvoir tampon du digesteur, donc sa capacité à maintenir un pH stable. Il
est dépendant en majeure partie de la concentration en bicarbonates. Des mesures par titrage à
l'acide chlorhydrique souvent automatisées sont généralement utilisées pour définir
l'alcalinité. 

4.3. Les Acides Gras Volatils

Les acides gras volatils sont les intermédiaires de la digestion anaérobie qui influencent le
plus le processus. Ils sont produits au cours de l'acidogénèse. L'accumulation d'AGV entraine
une baisse de pH qui inhibe les bactéries méthanogènes censées les transformer en méthane,
la digestion est donc déséquilibrée. La mesure en continu de ces AGV permet de prévenir les
dysfonctionnements de ce type. 

4.4. L'hydrogène

L'hydrogène fait partie des paramètres de stabilité les plus importants pour la digestion
anaérobie. La mesure de la pression partielle de l'hydrogène peut se faire dans la phase liquide
ou dans le biogaz. Il doit être maintenu à faible concentration pour assurer le bon
fonctionnement du digesteur. 

4.5. La DCO

- 54 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Cette mesure est représentative de la matière organique présente dans le digesteur. Lorsque
l'on mesure la DCO à l'intérieur et en sortie du digesteur, on peut suivre son taux
d'abattement. 

4.6. Les nutriments

Le suivi des nutriments est essentiel pour maintenir une biomasse constante et permettre
une croissance des micro-organismes tout au long de la digestion. La composition moyenne
en macroéléments est estimée à partir de mesures et l'on peut avoir un ajustement si besoin. 

4.7. Débit de biogaz

Le suivi du débit de biogaz ainsi que sa composition en méthane notamment, permet


d'avoir une idée sur l'état de fonctionnement du réacteur.

IV. Base de dimensionnement

Le tableau 6 présente une estimation quantitative de l'ensemble de la production des


déchets en 2016. Il apparait qu'il existe un gisement important de biomasse constitué pour
l'ensemble des déchets organique issus des activités agricole. La synthèse de l'évaluation du
gisement de biomasse globale disponible et mobilisable en 2016 au sein de l'Agro-combinat
Thibar révèle une quantité globale de l'ordre de 7 130 t/an

Tableau 6 : Tableau récapitulatif des biomasses disponibles avec potentiel méthanogène en


2016

Biomasse Quantité M.S./M.B M.O./M.S 3


m biogaz/t % CH 4
t/a M.O
Fumier bovin génisses 1.200 44,18% 77,82% 340 55%
Fumier bovin veaux mâles 100 35% 85% 340 55%

- 55 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Fumier bovin taurillons 730 24,77% 86,46% 340 55%


Vaches laitières raclage 1 500 14,55% 75,22% 250 55%
Vaches laitières paddock 1 000 24,50% 76,50% 250 55%
Déchets OTD cave Thibar 100 50% 90% 560 55%
Purin vaches laitières 2 500 3% 80% 450 55%
Total : 7 130 18,71% 80,17%

Pour la M.S. et la M.O., il a été pris les résultats obtenus par le CITET. Pour le potentiel
méthanogène (m³ biogaz/t M.O. et % CH4), il a été pris des valeurs de la littérature pour
l’ensemble des déchets.

1. Analyse physico-chimique

Les analyses physico-chimiques ont été effectuées au laboratoire «biogaz» du CITET tel
qu'il intervient dans un ensemble d’opérations qu’englobe le traitement de déchets en vue
d’une valorisation par bio-méthanisation dès la collecte des substrats organiques nécessaires.

Ce travail montre que la connaissance de la composition physico-chimique des biomasses


est un préalable indispensable à une bonne gestion des déchets organiques. Elle aide aux
choix techniques et d’organisation permettant ainsi des gains d’efficacité et un meilleur
rendement global de la valorisation.

Le rapport d’essais reprend les résultats des analyses effectués dans le CITET sur les
échantillons prélevés (voir Tableau 7 )

Tableau 7 : Désignation des échantillons


Echantillons Description
E1 Lisier raclage vache laitière
E2 Fumier frais paddock vache laitière
E3 Fumier stocké paddock vache laitière
E4 Fumier taurillons
E5 Fumier veaux mâles
E6 Fumier frais génisses
E7 Fumier stockés génisses

Tableau 8 : Rapport d'essais

Essai Unité E1 E2 E3

- 56 -
CHAPITRE I : Etude théorique

pH 8,8 à 23°C 7,2 à 22,7°C 7,5 à 22,6°C


Azote kjeldahl gN/Kg MS 46,6 37,6 29,8
COT g/Kg MS 419 314 333
Matière sèches % 14,55 21,96 27
Matière organiques g/Kg MS 750 768 762

Essai Unité E4 E5 E6 E7
8,2 à 8,5 à 7,4 à 6,8 à
pH
24,5°C 22,2°C 22,1°C 22,3°C
Azote kjeldahl gN/Kg MS 23,2 43,3 48,4 50,4
COT g/Kg MS 344 362 377 350
Matière sèches % 21,5 28 35,1 53,2
Matière organiques g/Kg MS 970 759 820 736

 Un pouvoir de fermentation à bas pH peut éviter la contamination [21]. D'après le


rapport d'essais en remarque que le taux de pH est peu élevé dans la plupart des
déchets à l'exception au niveau de l'échantillon E7. Donc duret la fermentation, on
peut dire que ces déchets son enclin à la contamination ce qui demande une
intervention et observateur permanent pour le pH.

 En ce qui concerne l'azote, on considère qu'il y a carence en azote assimilable lorsque


sa concentration descend sous les 150 mg/L. La teneur en azote influe surtout sur la
vitesse de fermentation ; elle a un impact sur la production de biomasse levurienne au
début de la fermentation et sur la cinétique de transport des sucres durant la
fermentation.

Pour diminuer le risque d'arrêt de fermentation, la meilleure stratégie consiste à


ajouter l'azote au début de la phase stationnaire, c.-à-d., lorsque le processus de
fermentation est achevé [22]. Alors d'après ce qu'on a vu, les quantités d'azote sont
généralement répartis dans les différents échantillons, mais ils sont présent
généralement en quantité considérable ce qui favorise la gestion optimale de la
fermentation.

 On remarque que les déchets étudiés présentent une teneur importante en humidité
(supérieur à 60 %) à l’exception l'échantillon E7. Donc ces déchets, sont difficilement

- 57 -
CHAPITRE I : Etude théorique

combustibles, c’est pourquoi la fermentation méthanique reste la meilleure technique


de valorisation de ces déchets.

2. Calcule de la quantité de biogaz et de méthane des biomasses disponibles :

M . S=
Quantité M . B ×%M.S t
100 a ()
(1)

M .O=
Qantité M . S ×%M.O t
100 a ()
(2)

m3 biogaz /t M . O
Qantité de biogaz= (3)
M .O

Qantité de biogaz ×% CH 4
Qantité de CH 4 = (4)
100

Tableau 9 : Quantités de biogaz et de méthane des biomasses disponibles en 2016

Quantité m3biogaz/ 3
Biomasse t M.S./an t M.O./an m CH 4 /an
t/an an

Fumier bovin génisses 1 200 530,16 412,57 140 273,8 77 150,59

Fumier bovin veaux


100 35 29,75 10 115 5 563,25
mâles

Fumier bovin taurillons 730 180,82 156,33 53 152,2 29 233,71

Vaches laitières raclage 1 500 218,25 164,16 41 040 22 572

Vaches laitières paddock 1 000 245 187,42 46 855 25 770,25

- 58 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Déchets OTD cave


100 50 45 25 200 13 860
Thibar

Purin vaches laitières 2 500 75 60 27 000 14 850

Total : 7 130 1 334,23 1 055,23 343 636 188 999,8

18,70 % 79,08 %

3. Calcule de l’énergie pouvant être produite par le biogaz en un an

Elle se calcule à partir du PCI du méthane. Il est de 9,94 kWh/m3 dans des conditions
normales de température et de pression.

Etot =PCI CH 4 ×V CH 4 (5)

 Pour le fumier bovin génisses :

E fumier bovin génisses=9,94 ×77 150,59=766 876,86 kWh (6)

 Pour le fumier bovin veaux mâles :

E fumier bovin veaux mâles =9,94 ×5 563,25=55298,70 kWh (7)

 Pour le fumier bovin taurillons :

E fumier bovin taurillons=9,94 ×29 233,71=290 583,07 kWh (8)

 Pour les vaches laitières raclage

E vaches laitières raclage =9,94 × 22572=224 365,68 kWh (9)

 Pour les Vaches laitières paddock

E vacheslaitières paddock =9,94 ×25 770,25=256 156,28 kWh (10)

 Pour les déchets OTD cave Thibar

Edéchets OTD cave Thibar =9,94 ×13 860=137 768,4 kWh (11)

 Pour le purin vaches laitières

E purin vaches laitières=9,94 ×14 850=147 609 kWh (12)

- 59 -
CHAPITRE I : Etude théorique

d'ou

ETotal =E fumier bovingénisses + E fumier bovinveaux mâles + E fumier bovintaurillons + E vaches laitières raclage + E vaches laitières paddock + E déchets OTDcave Thib
(13)

ETotal =766 876,86+ 55298,70+ 290583,07+ 224 365,68+256 156,28+¿


137 768,4+147 609
¿ 1 878 658 kWh (14)

4. Calcul de la production journalière :

ETotal journalière =PCI CH 4 ×(V ¿¿ CH 4 /365)¿ (15)

ETotal journalière =9,94 ×(V ¿¿ CH 4/365)¿ (16)

Tableau 10 : La production journalière de méthane

Biomasse 3
m CH 4 / an
3
m CH 4 / jr E journalière

Fumier bovin génisses 77 150,59 211,37 2 101,01

Fumier bovin veaux mâles 5 563,25 15,24 151,48

Fumier bovin taurillons 29 233,71 80,09 796,09

Vaches laitières raclage 22 572 61,84 614,68

Vaches laitières paddock 25 770,25 70,60 701,76

Déchets OTD cave Thibar 13 860 38 377,72

Purin vaches laitières 14 850 40,68 404,35

- 60 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Total : 188 999,8 517,80 5 147,09

5. Pouvoir calorifique du biogaz

Définition : Le pouvoir calorifique (PC)

Le PC d’un combustible est la quantité de chaleur dégagée par la combustion complète de


ce combustible. Le biogaz est un combustible dont la valeur énergétique se mesure en PCI
(pouvoir calorifique inférieur lorsque l’eau produite par cette combustion reste à l’état vapeur)
comme le gaz naturel.

Le PCI du biogaz est proportionnel à sa teneur en méthane.

On a le biogaz à 55% de méthane d'ou :

PCI=PCI CH × 0,55=9,94 ×0,55=5,467 KWh/m3( 17)


4

6. Le gain énergétique :

Un module de cogénération de 75 kWé sera installé. A cette puissance, les fournisseurs


indiquent pour ce moteur un rendement thermique de 45 %, un rendement
électrique de 37 % et un taux de pertes de 18 % (rendement total de la
cogénération : 82 %).

6.1. Calcul de la production annuelle d'électricité et de chaleur :

Nous pouvons donc calculer la production annuelle d’électricité et de chaleur.

Eélectric =ETotal × 0,37=1878 658 × 0,37=695 103,46 kWh électrique ( 18)

Ethermique =ETotal × 0,45=1 878 658 ×0,45=845 396,1 kWhthermique (19)

 Eélec +thrq =ET × 0,82=1 878 658 ×0,82=1 878 658 kWh (20)

6.2. Calcule de la production journalière d’électricité et de chaleur :

Eélectric j=E Total jounalière × 0,37=5147,09 × 0,37=1 904,42 kWh électrique (21)

Ethermique j=ETotal journalière × 0,45=5 201,20 ×0,45

¿ 2 340,54 kWh thermique ( 22 )

Eélec +thrq=1 924,44+2 340,54=4 265 kWh

- 61 -
CHAPITRE I : Etude théorique

6.3. Calculer la puissance électrique journalière produite :

Puissance ( kW ) =Eélectric j /duréeheure (23)

Puissance ( kW ) =1 904,42/24=79,35 kW (24)

 Après la valorisation de la biomasse disponible a la fin de 2016 au sein de l'agro-combinat


Thibar, j'ai obtenu un potentiel énergétique correspond à une puissance électrique de
79,35 KW électrique, or le module de cogénération qui sera installé est de 75 KW, donc
on peut dire que la puissance j'aie obtenu est dans les normes.

V. Dimensionnement de la digesteur

La démarche consistera à dimensionner d’abord le gazomètre, le volume utile du digesteur


et enfin le volume totale du digesteur.

Tableau : Biomasses liquides valorisées dans l'installation

Biomasses liquides valorisées dans l'installation


t M.B./a t M.B./j
Vaches laitières raclage 1.500 4,1
Purin vaches laitières 2.500 6,8
Totale 4.000 10,9

- 62 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Avec hypothèse densité 1 10,9 m3 ∕ j

Tableau : Biomasses solides valorisées dans l’installation

Biomasses solides valorisées dans l’installation


Biomasse Quantité t/a t M.B /j
Fumier bovin génisses 1 200 3,28
Fumier bovin veaux mâles 100 0,27
Fumier bovin taurillons 730 2
Vaches laitières paddock 1.000 2,73
Déchets OTD cave Thibar 100 0,27
3.130
Total : 8,55
Avec hypothèse densité 0.6
14,25 m3 ∕ j

1. Dimensionnement du gazomètre

Après avoir calculé la production du biogaz en m3 par an, on va voir la biogaz totale qui
peut produit par jour ( ce exprime le volume de gazomètre) .

3 3
Biomasse
Quantité m biogaz/ m biogaz/ j
t/a an
Fumier bovin génisses 1 200 144 011,6 394,55
Fumier bovin veaux 27,71
100 10 114,86
mâles
Fumier bovin taurillons 730 53 157,74 145,63
Vaches laitières raclage 1 500 40 921,28 112,11
Vaches laitières paddock 1 000 46 845,37 128,34
Déchets OTD cave 69,04
100 25 200
Thibar
Purin vaches laitières 2 500 27 000 73,97

- 63 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Total : 7 130 347 250,85 951,37

2. Dimensionnement du réservoir
Pour dimensionner le digesteur qui est sous forme d'un cylindre, on prend comme un
hauteur 5 m. Le volume du réservoir ( V D) c'est à dire le volume du digesteur est le volume de
l’ensemble formé par le gazomètre et le volume de l’effluent (volume utile V).

V D=V u +G

Paramètre Définition Unité


G Biogaz produit par jour m3
Vu Volume utile du fermenteur m
3

VD Volume total du digesteur m3

soit le TRH égale 50 jour c'est à dire on va remplir le digesteur 7 fois par ans.

d'ou V D=¿ ¿

V D=7 130 /7

3
V D=1 018 m

d'ou V u=V D −G

3
V u=1 018−951,37=66,63 m

On a :

V T =Π × D ×h

Paramètre Définition Unité


D Diamètre de cylindre m
H Hauteur de cylindre m
Π Constante = 3,14
VT Le volume totale de digesteur (forme m
3

- 64 -
CHAPITRE I : Etude théorique

cylindrique )

VT
D=
π×H

1 018
D= =64,84 m
3,14 × 5

Calcul de l'hauteur utile

V u=Π × D × H u

Hu Hauteur utile de digesteur m

Vu
H u=
Π ×D

66,63
H u= =0,3
3,14 × 64,84

D'après le changement de la ration de 2016 :

Dimensionnement digesteur
Ration 2016 19,53 tM.B./j (M.S. : 18,70%, M.O. : 79,5%)
Déchets solides 8,5 t M.B./j

Déchets liquides 10,9 t M.B./j


Digesteur
Diam
Haut totale
Haut utile
1 018
Volume total

66,83
Volume utile

TRH (Temps Rétention Hydraulique)

Charge organique

Tableau : Dimensionnement digesteur

- 65 -
CHAPITRE I : Etude théorique

- 66 -
CHAPITRE I : Etude théorique

CONCLUSION GENERALE

Compte tenu des perspectives vers lesquelles notre société se dirige, pour la satisfaction de
ses besoins énergétiques le projet de méthanisation de la biomasse argricole et agro-
industrielle au sein de l'agro-combinat Thibar devra contribuer de façon durable au
développement de la filière biomasse-Energie, tout en se dotant de la particularité d'être un
projet <<phare>>, en la matière pour la Tunisie.

- 67 -
CHAPITRE I : Etude théorique

Ce travail a permis d’atteindre globalement les objectifs fixés au départ. tel qu'il a été passé
en revu les aspects scientifiques et techniques de la digestion anaérobie tel qu'on ai permis de
dimensionner le gazomètre et ensuite le biodigesteur de cette installation.

- 68 -

Vous aimerez peut-être aussi