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Université des sciences sociales et de Gestion de Bamako (UssGB)

FacUlté des sciences economiqUes et de Gestion de Bamako (FseG)


licence 3, semestre 5

coUrs economie de l’aGricUltUre et


BioénerGies
Programme
Introduction
Partie I : Economie de l’agriculture
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
1.2. L’origine de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.1. La révolution agricole
1.3.2. La révolution verte
1.3.3. La prise de conscience environnementale et progrès scientifiques
Programme (suite)
1.4. Les types d’agriculture
1.4.1. L’agriculture intensive ou productiviste
1.4. Les types d’agriculture
1.4.1. L’agriculture intensive ou productiviste
1.4.2. L'agriculture extensive
1.4.3. L’agriculture vivrière (ou de subsistance)
1.4.4. L’agriculture durable ou soutenable
1.4.5. L’agriculture raisonnée
1.4.6. L'agriculture écologique intensive
1.4.7. L’agriculture biologique
Programme (suite)
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
2.3. Les fonctions de l’agriculture
2.3.1. L’agriculture, un facteur de façonnement de l’environnement
2.3.2. L’agriculture un facteur de croissance économique
2.3.3. L’agriculture un facteur de modification des systèmes
socioculturels
2.4. La situation actuelle de l’agriculture
Programme (suite)
Partie II : Bioénergies
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.1. Définition conceptuelle
1.1.1. Bioénergies ou énergies renouvelables
1.1.2. Energies ou combustibles fossiles ou énergies non renouvelables
1.2. Les différents types d’énergies renouvelables
1.2.1. Les bioénergies
1.2.1.1. Les ressources des bioénergies
1.2.1.2. Les atouts ou avantages associées aux bioénergies
Programme (suite)
1.2.2. L'énergie solaire photovoltaïque
1.2.3. L'énergie éolienne
1.2.4. L’énergie hydraulique
1.2.5. L’énergie géothermique
1.3. Le système énergétique et ses défis
1.4. La demande énergétique du secteur agricole
Programme (suite)
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.1. La consommation d’énergie dans l’espace UEMOA
2.2. L’UEMOA en phase avec les bioénergies
2.3. Les effets possibles des bioénergies sur le développement de
l’agriculture dans l’espace UEMOA
2.4. La bioénergie et la durabilité des systèmes de production
Introduction
A l’aube du 21ème siècle, des développements notoires continuent de
transformer l’agriculture mondiale et les économies rurales. Ils matérialisent
particulièrement par la croissance continue de la population mondiale,
l’augmentation des demandes pour nourrir et améliorer la qualité de vie de
cette population, l’accroissement des sources d’énergie pour répondre aux
besoins de plus de plus grandissants de la population aussi bien urbaine que
rurale en énergie, la portée importante de l’influence humaine sur les
ressources naturelles, la manipulation directe de la nature au niveau
génétique, la mondialisation croissante de l’économie, et les effets immédiats
et profonds des techniques de communication et d’information.
Introduction (suite)
Dans les années 60, on parle d’une «Révolution Verte» marquée par
l’apparition de plants hybrides aux rendements extraordinaires. De plus, les
nouvelles technologies ont permis au machinisme agricole de s’imposer et à
l’agriculteur de produire beaucoup, plus rapidement, plus efficacement et ce
sans recourir à une main d’œuvre supplémentaire, bien au contraire.
Pour les cultures, tout un travail de laboratoire est réalisé afin de déterminer
quelles sont les cultures les plus rentables, les plus résistantes et les plus
productives.
Introduction (suite)
De même on modifie génétiquement les plants (OGM) pour qu’ils soient plus
résistants. Qui plus est, l’utilisation de produits chimiques sur les plantes
facilite la réussite des cultures et augmente les rendements. Même s’il
demeure pénible, le travail des champs est entièrement réalisé par des
machines utilisant des technologies de pointe.
Tout au long des années 70 et 80, on s’est particulièrement intéressé sur la
scène internationale aux évolutions de l’agriculture qui pouvaient répondre
directement aux préoccupations croissantes concernant la sécurité
alimentaire future, la productivité et la durabilité.
Introduction (suite)
La nécessité d’opter pour un développement durable est apparue lors du
premier Sommet de la terre, à Stockholm (Suède) en 1972. Ce genre
de rencontre entre les dirigeants du monde se produit désormais tous les dix
ans. La prise de conscience du changement climatique et de sa gravité fut
le principal acquis du troisième sommet, celui de Rio de Janeiro en 1992 a
lancé la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC). Dans la foulée, un traité international visant la réduction des gaz à
effet de serre a été signé le 11 décembre 1997, à Kyoto (Japon), dans
le cadre de la CCNUCC dont les pays participants se rencontrent annuellement
depuis 1995. Ce «protocole de Kyoto » est entré en vigueur le 16 février 2005.
Introduction (suite)
Face aux changements climatiques, à la diminution des ressources fossiles, à
l’émission des gaz à effet de serre et aux principes du développement durable,
tous les pays du monde, qu’ils soient développés ou en voie de développement
cherchent des alternatives à ces disfonctionnements.
Ainsi, les Etats recherchent des alternatives et élaborent des lois, règles et
principes pour améliorer la qualité de vie, éviter les désordres
environnementaux et préserver la planète.
Introduction (suite)
Les économies d’énergie, les ressources renouvelables et les énergies
renouvelables deviennent des solutions à envisager et à multiplier par les
Etats.
Aujourd’hui, l’agriculture a un poids économique mondial considérable par la
mise en place des filières agro-alimentaires, avec en amont, des industries
chimiques pour la production de produits phytosanitaires et, en aval, des
industries agro-alimentaires transformant les productions végétales ou
animales avec un réseau de distribution s’y rapportant.
Introduction (suite)
Partout dans le monde, le développement du niveau d’équipements agricoles
pour le travail des champs, des systèmes d’irrigation des cultures, de l’élevage
laitier, s’est soldé par une demande de consommation énergétique
considérable. Comme le secteur industriel, le secteur agricole prend une place
majeure dans les préoccupations environnementales et énergétiques dans le
monde entier. On voit donc apparaître de nouvelles formes d’agriculture telles
que l’agriculture biologique, raisonnée, des contrats agricoles
environnementaux et des normes environnementales au sein de l’exploitation
Introduction (suite)
De même, les polémiques abondent sur l’utilisation des produits phytosanitaires
afin qu’ils soient réduits pour la protection de l’environnement, sur l’utilisation
des plants génétiquement modifiés (OGM) perturbant les équilibres écologiques,
sur l’utilisation de l’eau pour l’irrigation des cultures, sur les dépenses
énergétiques considérables. Comme tous les autres secteurs économiques doit
prendre en compte l’environnement dans son développement et opter pour un
« développement durable». Pour cela, le secteur agricole doit « répondre aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs» (Définition de la notion de développement
durable dans le rapport de Brundtland en 1987).
Introduction (suite)
Cet engagement signifie que l’agriculture doit continuer à produire sans pour
autant polluer l’environnement, bouleverser les écosystèmes et épuiser les
ressources fossiles. Elle doit donc participer à la réduction des gaz à effet de
serre dans l’atmosphère afin de réduire les effets du changement climatique
et trouver de nouvelles solutions et technologies permettant de consommer
moins d’énergies fossiles, dont les réserves s’épuisent, et davantage
d’énergies renouvelables dont le potentiel est quasi infini.
Introduction (suite)
Ainsi, le secteur agricole est favorable à l’utilisation des énergies
renouvelables puisque c’est une activité qui demande de l’espace. En effet, le
territoire rural se décline en de véritables opportunités pour le développement
des énergies renouvelables. D’autre part, les agriculteurs peuvent ainsi
diversifier leurs activités en produisant des énergies renouvelables.
De ces faits, le secteur agricole est producteur de déchets qui peuvent, grâce
aux technologies nouvelles, constituer une source d’énergie intéressante.
Introduction (suite)
Les énergies renouvelables pouvant être développées sont nombreuses et
diversifiées. Nous pouvons citer : les cultures énergétiques, les énergies
éoliennes, les centrales photovoltaïques, les centrales thermiques, les déchets
agricoles, les bois et les haies. Ainsi, les énergies renouvelables produites au
niveau des exploitations agricoles peuvent être soit revendues dans le réseau
électrique national ou être utilisées en autoconsommation énergétique ou en
réseau collectif de proximité.
Partie I : Economie de
l’agriculture
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
L’économie de l’agriculture est un terme composite découlant de l’association
entre l’économie et l’agriculture. Avant de tenter une définition conceptuelle de
l’économie de l’agriculture, il est nécessaire de procéder par préciser
individuellement le sens de chacun des termes qui le composent.
En se référant sur l’évolution de la science économique et les multiples
définitions dont elle a fait objet au fil du temps, l’économie est généralement
perçue comme la science qui traite le comportement humain individuel et/ou
collectif dans la conduite des opérations de production, de répartition et de
consommation des ressources rares ou encore des biens et services rares.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
L’économie de l’agriculture est un terme composite découlant de l’association
entre l’économie et l’agriculture. Avant de tenter une définition conceptuelle de
l’économie de l’agriculture, il est nécessaire de procéder par préciser
individuellement le sens de chacun des termes qui le composent.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
En se référant sur l’évolution de la science économique et les multiples
définitions dont elle a fait objet au fil du temps, l’économie est généralement
perçue comme la science qui traite le comportement humain
individuel et/ou collectif dans la conduite des opérations de
production, de répartition et de consommation des ressources rares
ou encore des biens et services rares.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
Entendons par l’activité agricole, toute intervention humaine individuelle ou
collective ayant pour motif principalement la culture des terres en vue de la
production des végétaux utiles à l'homme et à l'élevage des animaux. Elle
désigne alors l’ensemble des moyens nécessaires à cette production ou
élevage.
De ce qui précède, l’économie de l’agriculture est la partie de l’économie ou de
la science économique qui concerne l’agriculture.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.1. Définition de l’économie de l’agriculture
Elle consiste donc à étudier le comportement humain ou les actions humaines
dans les opérations de production, de répartition et de consommation des
ressources rares d’origine végétale, animale, microbienne, cellulaire ou à gérer
les différents aspects de l’agriculture et du milieu naturel, en général.
Fort conscient de l’importance de l’économie de l’agriculture Theodore Schultz
dans son discours d’acceptation du prix Nobel d’économie de 1979 souligne
que:
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture

1.1. Définition de l’économie de l’agriculture


«Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres; par conséquent,
étudier l’économie de la pauvreté nous apporterait beaucoup de
renseignements sur les principes économiques qui comptent vraiment. Partout
dans le monde, les pauvres tirent en majorité leur revenu de l’agriculture; par
conséquent, étudier l’économie agricole nous apporterait beaucoup de
renseignements sur l’économie de la pauvreté» (Schultz, 1979).
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.2. L’origine de l’agriculture
Les premières traces de culture de plantes et de domestication d'animaux à
des fins alimentaires remontent au Néolithique, il y a 10.000 ans au moins (soit
8.000 ans avant J.-C.). Cette période, appelée révolution néolithique, est la
première révolution agricole. Ces premières traces sont originaires du Moyen-
Orient. C'est près de la ville d'Er Riha (maintenant Jericho, en Palestine) que les
premières preuves ont été retrouvées. La même transition a eu lieu plus tard
en Afrique subsaharienne. L'arrivée de l’agriculture représente également un
important changement social puisque d'un mode de vie nomade reposant sur la
chasse et la cueillette, les Hommes ont adopté une vie davantage sédentarisée.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.1. La révolution agricole
L'agriculture moderne, fondée sur un principe de rendement, a émergé en
même temps que le machinisme agricole. Le début de cette révolution est
encore sujet à débat. Certains chercheurs estiment qu'elle a commencé très tôt
(dès le Moyen Âge), tandis que d'autres suggèrent qu'elle est contemporaine à
la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, et qu'elle ne serait toujours
pas achevée.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.2. La révolution verte
C'est l'arrivée de la mécanisation et plus concrètement, des tracteurs, qui
marque le début de la révolution verte. Dans un contexte de fin de guerre,
l'Europe devrait se reconstruire. Le plan Marshall de 1947, a permis cette
reconstruction et s'est traduit par l'arrivée des tracteurs sur les champs.
L'agriculture est en outre fortement aidée par la Politique agricole commune
(Pac) signée lors du traité de Rome en 1957 et mise en place en 1962.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.2. La révolution verte
Cette directive, qui concerne l'ensemble de l'Union européenne, a pour objectif
de permettre le développement de l'agriculture et de protéger les agriculteurs.
Efficace, elle a permis de relancer ce secteur dans la plupart des pays
européens et fournir des nourritures aux consommateurs à des coûts
raisonnables.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.3. La prise de conscience environnementale et progrès
scientifiques
La fin du XXe siècle et le début du XXIe sont marqués par une prise de
conscience de mouvements écologistes qui prônent un retour vers une
agriculture moins intensive et un respect des terres et de l'environnement,
mais également par un progrès notable dans le domaine de la transgénèse.
Le principe de la transgénèse appliquée à l'agriculture est d'insérer un gène de
résistance à un pesticide au sein d'une plante, afin de pouvoir ensuite traiter
les parcelles avec ce pesticide et tuer les ravageurs sans affaiblir la plante.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.3. Les grandes mutations agricoles
1.3.3. La prise de conscience environnementale et progrès
scientifiques
Ceci est compatible avec l'agriculture intensive et la monoculture. Les grands
mouvements agricoles dits respectueux de l'environnement sont l'agriculture
raisonnée, qui consiste entre autres à tenter de limiter la lutte chimique au
profit de la lutte biologique, et l'agriculture biologique pour laquelle
l'utilisation d'OGM et d'engrais et pesticides de synthèse est interdite (de
nombreux de produits de traitements sont cependant autorisés).
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4. Les types d’agriculture
Le secteur agricole a connu plusieurs mutations dans le temps et dans l’espace,
en raison du progrès technique et scientifique, de l’accroissement de la
demande alimentaire et des déséquilibres environnementaux. Cet état de fait
implique aujourd’hui l’existence de plusieurs types d’agriculture.
1.4.1. L’agriculture intensive ou productiviste
L'agriculture intensive est un système de production agricole, qui fait un usage
important d'intrants, cherchant à maximiser la production par rapport aux
facteurs de production, qu'il s'agisse de main d'œuvre, des sols ou du matériel
agricole.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4. Les types d’agriculture
1.4.1. L’agriculture intensive ou productiviste
Elle correspond donc à une sorte d’optimisation de la production par rapport à
la surface cultivée. Celle-ci requiert une mécanisation poussée et l'usage
d'engrais chimiques de synthèse, de pesticides, fongicides, herbicides.
diminuer les coûts de production. Ces avantages ne sont valables qu’à court
terme. A long terme par contre on assiste au revers de ce type d'exploitation à
travers l’appauvrissement quasi complet des sols par un labourage excessif, un
arrachage des haies et des forêts, la concentration d'une monoculture, la
destruction du biotope (insectes décomposeurs -vers de terre, microbes..).
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4.2. L'agriculture extensive
L'agriculture extensive est un système de production agricole qui ne maximise
pas la productivité du sol pratiquée le plus souvent sur des vastes étendues.
Elle se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faible. Cette
agriculture s'oppose à l'agriculture intensive caractérisée par des rendements
très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture hors sols.
1.4.3. L’agriculture vivrière (ou de subsistance)
L’agriculture vivrière ou de subsistance c’est une agriculture dont les
productions végétales et animales sont destinées pour l’essentiel à nourrir les
paysans eux-mêmes et leur famille.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4.4. L’agriculture durable ou soutenable
L'agriculture durable est l'application à l'agriculture des principes du
développement durable. Il s'agit donc d'assurer la production de nourriture, de
bois et de fibres en respectant les limites écologiques, économiques et sociales
qui assurent la durabilité dans le temps de cette production. Elle ne porte pas
atteinte à l'intégrité des personnes et des êtres vivants. L'agriculture durable
limite l'usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs et des
consommateurs, elle vise à protéger la biodiversité.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4.5. L’agriculture raisonnée
L’agriculture raisonnée est une démarche qui s’applique aux productions agricoles prenant
en compte la protection de l’environnement, la santé et du bien-être de l’animal. Elle
souhaite aussi renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement
et à en réduire les effets négatifs.
L’agriculture raisonnée est un système de production agricole dont l’objectif premier est
d’optimiser le résultat économique en maitrisant les quantités d’intrants, et notamment
les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact
sur l’environnement. Elle a pour objectif d'adapter les apports en éléments fertilisants
aux besoins réels des cultures en tenant compte des éléments présents dans le sol et du
rendement potentiel de la plante.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4.6. L'agriculture écologique intensive
L'agriculture écologique intensive se rapproche fortement de l'agriculture
raisonnée car on ne renonce pas complètement aux produits chimiques et aux
antibiotiques dans l’élevage, mais on ne les utilise que lorsque c’est nécessaire
et que l’on n’a pas de solution de rechange naturelle. Il s’agit d’une
intensification qui ne se fait pas à partir d’intrants chimiques, mais de
processus écologiques et biologiques développés par l'agro-écologie.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur l’économie de l’agriculture
1.4.7. L’agriculture biologique:
L’agriculture biologique est une méthode de production agricole qui se
caractérise par l’absence d’usage de produits chimiques (engrais,...). Tout
comme l’agriculture raisonnée, elle protège l’environnement, la santé et le
bien-être des animaux. Elle vise à gérer de façon globale la production en
favorisant l’agrosystème (écosystème modifié par l’Homme afin d’exploiter
une part de la matière organique qu’il produit, généralement à des fins
alimentaires) mais aussi la biodiversité (ensemble des organismes vivants.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
Rares sont les questions qui ont attiré l’attention des économistes autant que
celle du rôle de l’agriculture dans le développement économique et la lutte
contre la pauvreté. Cette question a alimenté une grande quantité d’études
théoriques et empiriques. Beaucoup de ces publications mettent l’accent sur le
processus de transformation structurelle de l’économie, dans les pays les
moins développés où l’activité économique se fonde en grande partie sur
l’agriculture aussi bien que dans les pays à revenu élevé où les secteurs
industriel et tertiaire dominent.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
Le progrès économique, dans un pays donné, a inévitablement pour
conséquence de faire diminuer la part de l’agriculture dans l’emploi et le PIB
(Byerlee, de Janvry et Sadoulet, 2009; Timmer, 1988; Cervantes et Brooks,
2009). Cela tient notamment au fait que l’élasticité de la demande par rapport
au revenu est plus grande dans le cas des biens et services non agricoles.
Ainsi, lorsque leurs revenus augmentent, les consommateurs accroissent
davantage leur consommation de biens et services manufacturés que leur
consommation de produits alimentaires.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
Paradoxalement, ce processus s’accompagne en général d’une hausse des
revenus et d’un recul de la pauvreté chez ceux qui tirent leurs moyens de
subsistance de l’agriculture.
Lewis (1955) a été l’un des premiers, parmi de nombreux économistes du
développement, à essayer d’expliquer ce paradoxe. Il voyait le développement
économique comme un processus de déplacement des facteurs de production
d’un secteur agricole caractérisé par une faible productivité et le recours à des
techniques traditionnelles vers un secteur industriel moderne marqué par une
productivité plus forte.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
La théorie de Lewis a été interprétée comme un plaidoyer en faveur de
l’industrialisation et a servi à justifier des politiques gouvernementales qui
favorisaient la protection des industries nationales et qui, de façon explicite ou
implicite, se traduisaient par la taxation du secteur agricole (Kirkpatrick et
Barrientos, 2004).
Cette théorie et ses implications pour l'action des pouvoirs publics ont été
discréditées dans une large mesure par des travaux ultérieurs, et les politiques
économiques des pays en développement désavantagent nettement moins
l’agriculture depuis quelques décennies (Anderson et Valenzuela, 2008).
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
Dans un document du Department for International Development (DFID) publié
en 2004, les auteurs estiment que les liens entre l’agriculture et la réduction
de la pauvreté se forgent sous l’action de quatre «mécanismes de
transmission»:
1) les répercussions directes de l’amélioration des performances de
l’agriculture sur les revenus en zone rurale;
2) les conséquences de la baisse du prix de l’alimentation pour les pauvres des
zones rurales et urbaines;
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
3) la contribution de l’agriculture à la croissance et la création de débouchés
économiques en dehors du secteur;
4) le rôle fondamental de l’agriculture dans la stimulation et la poursuite de la
transition économique, lorsque ce secteur cesse d’occuper la première place
dans un pays (et dans la subsistance des pauvres) et cède le pas à des activités
plus variées de transformation et de services.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.1. L’agriculture dans la pensée économique
Bresciani et Valdés(2007) structurent leur analyse autour de trois principaux
axes qui, selon eux, fondent la relation entre croissance agricole et pauvreté:
1) le marché du travail,
2) le revenu agricole, et
3) les prix alimentaires.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
L’importance de la place de l’agriculture dans l’économie des pays en
développement demeure une donne admissible pour tout le monde, et plus
particulièrement, s’agissant des pays de l’Afrique subsaharienne, comme le
Mali. D’après de nombreuses études consacrées à ce secteur, son importance
économique s’explique par une multitude d’indicateurs utilisés pour apprécier
très souvent la performance économique d’un pays ou d’une région
économique donnée. Ces indicateurs ont trait notamment au Produit Intérieur
Brut, l’emploi, la balance commerciale, la sécurité alimentaire etc..
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
 Le secteur agricole représente une large part du Produit Intérieur Brut (PIB)
qui varie entre 30 à 60% d’un pays à l’autre et d’une année à l’autre ;
 Le secteur agricole emploie la population active dans une proportion
significative qui varie aussi dans les mêmes considérations entre 40% à
90%,
 Le secteur agricole constitue une importante source de devises (de 25 pour
cent à 95 pour cent dans les trois quarts des PMA) ;
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
 Le secteur est pourvoyeur de la majeure partie des denrées alimentaires
de base et est la seule source de subsistance et de revenus pour plus de la
moitié de la population de ces pays ;
 Le secteur agriculture assure l’articulation des liens étroits en amont et en
aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres
secteurs de l'économie, et produit en outre un effet de stimulation de la
croissance et de la génération de revenus.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
Ainsi, pour emprunter la voie de l'expansion économique, de la réduction de la
pauvreté et d'une plus grande sécurité alimentaire, il demeure nécessaire de
façon impérieuse pour la quasi-totalité de ces pays de valoriser ou de créer les
conditions permettant de valoriser les ressources humaines et les capacités
productives potentielles du secteur agricole pour accroître sa contribution au
développement socioéconomique et durable en général.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.2. L’importance économique de l’agriculture dans les pays en
développement
Une production vivrière et un système agricole solides et dynamiques sont par
conséquent l'un des principaux piliers de la stratégie de croissance économique
et de développement. L'agriculture dans les PMA ne peut pas continuer d'être
considérée comme un facteur résiduel, de ne pas retenir davantage l'attention
des pouvoirs publics et d'être négligée dans les investissements.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.3. Les fonctions de l’agriculture
L’agriculture assure un large éventail de produits et de services autres
qu’alimentaires, pouvant façonner l’environnement, modifient les systèmes
socioculturels et contribuent à la croissance économique.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.3.1. L’agriculture, un facteur de façonnement de l’environnement
L’agriculture et son utilisation des ressources naturelles et énergétiques peuvent
avoir des effets bénéfiques ou préjudiciables sur l’environnement. Il importe de
mettre en place une approche pouvant aider à identifier les possibilités d’optimiser
les liens entre l’agriculture et les propriétés biologiques et physiques de
l’environnement naturel.
L’agriculture est aujourd’hui perçue, comme un palliatif applicable à un certain
nombre de problèmes critiques sur le plan de l’environnement mondial dont
notamment la perte de la biodiversité, le changement climatique, la désertification,
la qualité de l’eau et les ressources en eau, la dégradation des sols et la pollution.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.3.2. L’agriculture un facteur de croissance économique
L’agriculture reste un facteur essentiel dans le fonctionnement et la croissance de
l’ensemble de l’économie, même dans les pays très industrialisés. Les fonctions
économiques de l’agriculture sont diverses et s’analyse à travers :
- la diversification et le volume de la production des produits agricoles,
- la fourniture des matières premières aux industries locales et mondiales en vue de
développer l’économie rurale et d’obtenir des devises nécessaires pour faire face aux
importations,
- La création de l’emploi en lien avec le développement de l’entreprenariat agricole et
rural,
- L’intégration des économies et le développement des marchés.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.3.3. L’agriculture un facteur de modification des systèmes
socioculturels
L’agriculture offre des possibilités de conservation et de dynamisme des collectivités
rurales et leur meilleure articulation avec les zones urbaines. Elle est essentielle pour :
- Maintenir et renforcer les origines historiques dans les collectivités agraires et les
modes de vie ruraux,
- Maintenir l’agro-écologie et améliorer la qualité de vie des populations,
- Assurer la survie même des résidents des régions rurales, en particulier des jeunes,
- Assurer l’avenir des collectivités rurales à travers la capitalisation des connaissances
locales et l’établissement de relations entre sources d’expertise, d’information et de
conseil,
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.4. La situation actuelle de l’agriculture
Les agricultures africaines en général et l’agriculture malienne en particulier
connaissent une évolution contrastée. A l’heure où le monde est marqué par
l’ouverture des échanges, les pays africains très faiblement industrialisés semblent
mal préparés à s’insérer dans le commerce international. Les économies africaines
restent fortement tributaires du secteur primaire dont l’agriculture au sens large
constitue un des principaux piliers.
Le développement économique dans les pays riches s’est accompagné d’un fort
développement de l’agriculture. Les pays émergents tels que le Brésil et l’Inde se
sont également illustrés par un développement accéléré de l’Agriculture.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.4. La situation actuelle de l’agriculture
Cependant, les pays africains qui au début des années 60 semblaient avoir un réel
avantage comparatif voient leurs agricultures stagner.
Si les secteurs agricoles ont du mal à décoller et assurer aux Etats les bases d’une
croissance économique saine et durable, ainsi que la sécurité alimentaire pour leurs
populations, on pourrait penser que les politiques agricoles n’apportent pas les
réponses appropriées. En effet, le développement des secteurs agricoles dans les
pays riches et émergents s’est accompagné de la mise en place des politiques
fondées sur des analyses économiques solides à l’aide des outils d’analyse précis,
fournissant aux décideurs publics les éclairages nécessaires.
Chapitre 2 : Perceptions économiques de l’agriculture
2.4. La situation actuelle de l’agriculture
Dans les pays africains, la situation est différente. Le recours insuffisant à l’analyse
économique dans la formulation d’un argumentaire justifiant et orientant les
décisions publiques dans le secteur agricole fait de l’intervention de l’Etat une
action légitime en soi. De plus l’absence des données statistiques régulièrement
collectées et fiables limite le recours aux instruments d’analyse et d’aide à la
décision.
Partie II : Bioénergies
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.1. Définition conceptuelle
1.1.1. Bioénergies ou énergies renouvelables
Le concept de bioénergies désigne l’énergie de la biomasse transformée en chaleur,
en électricité, en gaz ou en carburant. Les bioénergies sont l'ensemble des
énergies dérivées de la conversion de l'énergie solaire en biomasse par des
processus biologiques, autrement dit par la photosynthèse. Dans des conditions
d'exploitation durable, ces énergies sont considérées comme renouvelables et
neutres en carbone. Le terme de biomasse regroupe toutes les matières organiques
qui peuvent dégager de l’énergie soit par combustion directe ou à la suite d’une
étape de transformation.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.1. Définition conceptuelle
1.1.1. Bioénergies ou énergies renouvelables
La biomasse représente donc aussi bien la fraction biodégradable des déchets
industriels ou agricoles que le bois issu directement de la forêt. Elle regroupe
l’ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie. Ce sont des
matières organiques végétales ou animales. Elles peuvent être utilisées soit
directement (bois énergie) soit après méthanisation de la matière organique (biogaz) ou
de nouvelles transformations chimiques (biocarburants). Elles peuvent aussi être
utilisées pour le compostage. L’utilisation de la biomasse est importante dans le secteur
agricole puisque l’agriculture produit des déchets organiques tels que les déjections
animales, le bois, les résidus de culture.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.1. Définition conceptuelle
1.1.2. Energies ou combustibles fossiles ou énergies non renouvelables
Les combustibles fossiles sont des énergies non renouvelables, au même titre que
l’énergie nucléaire, car leur reconstitution naturelle demanderait des millions d’années
pour être achevée. Outre leur épuisement inéluctable, l’exploitation de ces combustibles
est à l’origine de problèmes environnementaux relatifs aux dégâts écologiques liés à
leur extraction (celle des sables bitumineux de l’Athabasca a été particulièrement
médiatisée) et à leur utilisation (réchauffement climatique dont seraient en grande
partie responsables les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de
carbone massivement émis par leur combustion et le méthane émis lors de l'extraction
et du transport du gaz naturel).
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.1. Définition conceptuelle
1.1.2. Energies ou combustibles fossiles ou énergies non renouvelables
Une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable ou épuisable lorsque sa
vitesse de destruction dépasse, largement ou non, sa vitesse de création. Cependant, le
pétrole n'est pas la seule ressource non renouvelable.
Les charbons (houille, lignite, tourbe), le pétrole, le gaz constituent des gisements
fossiles. Des millions d’années ont été nécessaires à leur formation.
Le nucléaire : Les réserves en uranium se situent principalement en Australie, au
Kazakhstan, au Canada et en Afrique du Sud. Le fonctionnement d'une centrale
nucléaire a quatre étapes principales : la source de chaleur, l'extraction de la chaleur,
l'entraînement de la turbine, la transformation en électricité.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2. Les différents types d’énergies renouvelables
Les types d’énergies renouvelables se répartissent comme suit :
- La bioénergie ou énergie de Biomasse ;
- L’énergie solaire ou photovoltaïque ;
- L’énergie éolienne ;
- L’énergie hydraulique ;
- L’énergie géothermique.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1. Les bioénergies
Dans le détail, on distingue comme bioénergies :
• les dendroénergies, issues de la production de matière organique par les arbres et
extraites au travers de l'exploitation forestière. Il s'agit essentiellement de
combustibles ligneux solides, liquides ou gazeux ;
• les agroénergies, issues de la production agricole au travers de la conversion des
cultures, des sous-produits et des déchets agricoles en combustibles solides
(pailles), liquides (biocarburants) ou gazeux (biogaz) ;
• les énergies de la biomasse algale, collectée localement ou au sein d'algoculture en
bassins ou en réacteurs. Cette biomasse est ensuite convertie en biocarburants ou
en biogaz ;
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1. Les bioénergies
• les énergies issues des déchets organiques domestiques et industriels. Ces
dernières sont exploitées soit par combustion avec cogénération d'énergie
thermique et électrique, soit par méthanisation et transformation en biogaz ;
• l'énergie musculaire des animaux de bât, de trait ou de monte, ainsi que celle de
l'Homme : marche à pied, aviron, cyclisme, etc. Avec la dendroénergie, l'énergie
musculaire est la plus ancienne énergie exploitée par l'Homme. Cette énergie est
encore très importante dans de nombreux pays en voie de développement, en
particulier en milieu rural.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1.1. Les ressources des bioénergies
Les ressources en biomasse peuvent être classées en plusieurs catégories selon leur
origine :
• le bois sous forme de bûches,
• Les co-produits ou les dérivées du bois : Ils regroupent l’ensemble des déchets
produits par l’exploitation forestière (branche, écorce, sciure, etc.) par les industries
de transformation du bois (menuiseries, fabricants de meubles, parquets, etc.) et
par les fabricants de panneaux ainsi que les emballages;
• Les sous-produits de l’industrie tels les boues issues de la pâte à papier (liqueur
noire) et les déchets des industries agroalimentaires (marc de raisin, de café, pulpes
et pépins, etc.),
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1.1. Les ressources des bioénergies
Les produits issus de l’agriculture (céréales, oléagineux), résidus tels que la paille,
la bagasse (résidus ligneux de la canne à sucre) et les nouvelles plantations à
vocation énergétique telles que les taillis à courte rotation (saules, miscanthus,
etc.),
Les sous-produits organiques tels que les déchets urbains, comprenant les boues
d’épuration, les déchets de cuisine, de la distribution et autres déchets ménagers
ainsi que les déchets en provenance de l’agriculture tels que les effluents agricoles.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1.2. Les atouts ou avantages associées aux bioénergies
Le recours aux bioénergies comporte d’énormes avantages dans le contexte actuel
marqué par la raréfaction des ressources fossiles et l’accroissement et la
diversification des besoins ou des demandes d’énergies dans les différents
secteurs économiques. Les bioénergies permettent de:
- Produire des énergies renouvelables non émettrices de CO2 ;
- assurer des facteurs d’indépendance énergétique et d’amélioration de la
balance commerciale énergétique ;
- réduire la vulnérabilité ou du moins la dépendance aux fluctuations des prix
des énergies fossiles ;
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1.2. Les atouts ou avantages associées aux bioénergies
- générer de revenus complémentaires pour les acteurs du monde agricole et
forestier,
- créer et de maintenir des emplois fixes localement non délocalisables;
- Valoriser les ressources locales ;
- Servir de moteurs de développement local à énergie positive et de
développement d’une économie circulaire ;
- Assurer le socle pour le développement industriel agricole et rural.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.1.2. Les atouts ou avantages associées aux bioénergies
- générer de revenus complémentaires pour les acteurs du monde agricole et
forestier,
- créer et de maintenir des emplois fixes localement non délocalisables;
- Valoriser les ressources locales ;
- Servir de moteurs de développement local à énergie positive et de
développement d’une économie circulaire ;
- Assurer le socle pour le développement industriel agricole et rural.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.2. L'énergie solaire photovoltaïque
La lumière du soleil peut être transformée en électricité par des panneaux
photovoltaïques. L'électricité produite peut être stockée dans des batteries. Il faut
distinguer le solaire « thermique » du solaire « électrique ou photovoltaïque ». Le
premier sert à fournir de l'eau chaude ou du chauffage. Le solaire électrique utilise
des « panneaux à cellules photovoltaïques » et a déjà des applications nombreuses
dans le domaine agricole. Une cellule photovoltaïque est un composant électronique
qui, exposé à la lumière (photons), génère une tension électrique (volts). Cet effet
est appelé l'effet photovoltaïque. Le courant produit est un courant continu et la
tension obtenue est de l'ordre de 0,5 volt.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.2. L'énergie solaire photovoltaïque
Les cellules photovoltaïques sont constituées de semi-conducteurs à base de
silicium, de sulfure de cadmium ou de tellurure de cadmium et se présentent sous
la forme de deux fines plaques en contact étroit.
Le développement de l’énergie photovoltaïque est ralenti par l'investissement de
départ nécessaire qui est assez important. Pourtant l’Afrique est le continent qui a
le plus grand potentiel en la matière avec un ensoleillement très fort et très
régulier.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.3. L'énergie éolienne
Le terme « éolien » provient du terme « Eole » qui veut dire « dieu du vent de la
Grèce antique ». Une hélice entraînée en rotation par la force du vent permet la
production d'énergie mécanique ou électrique en tout lieu suffisamment venté.
1.2.4. L’énergie hydraulique
L'énergie potentielle de l’écoulement d’eau est transformée en énergie cinétique
qui est ensuite transformée en énergie mécanique à partir de la turbine, puis en
électricité à partir de l'alternateur.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.2.5. L’énergie géothermique
Le principe consiste à extraire l’énergie géothermique contenue dans le sol pour
l’utiliser sous forme de chauffage ou pour la transformer en électricité. Dans les
couches profondes, la chaleur de la Terre est produite par la radioactivité naturelle
des roches du noyau et de la croûte terrestre : c’est l’énergie nucléaire produite par
la désintégration de l’uranium, du thorium et du potassium.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.3. Le système énergétique et ses défis
Le système énergétique comporte deux systèmes à savoir le système de production de
l’énergie fossile ou encore de l’énergie non renouvelable et le système de production
d’énergies biologiques ou encore de l’énergie renouvelable. Selon le bilan énergétique
de l’Afrique, près de 80% de la consommation totale d'énergie provient de la biomasse
traditionnelle. Ceci à des effets négatifs sur la santé dû à la pollution de l’air à
l’intérieur de ménage et contribue à la déforestation et la désertification; affectant ainsi
la production alimentaire et les changements climatiques. Il continue de faire face aux
défis interdépendants de l'accès à l'énergie, de la sécurité énergétique, de l'atténuation
et de l'adaptation au changement climatique.
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.3. Le système énergétique et ses défis
Le système énergétique continue de faire face aux défis interdépendants de l'accès
à l'énergie, de la sécurité énergétique, de l'atténuation et de l'adaptation au
changement climatique. Ainsi, nous retenons, entre autres les grands défis
énergétiques sont:
- le faible accès à l'électricité,
- la production et l'utilisation non durable de la biomasse traditionnelle (bois et
charbon de bois).
Chapitre 1 : Concepts généraux sur les bioénergies
1.4. La demande énergétique du secteur agricole
Comme tout secteur économique, l’agriculture a besoin d’énergie pour améliorer sa
productivité. La demande énergétique du secteur agricole connait une forte
croissance avec surtout l’agriculture intensive. Elle est satisfaite par une large
consommation des énergies. Elle demande de l’énergie pour :
- les opérations de production agricole et animale (préparation du sol, semis,
fertilisation, épandage de produits phytosanitaires, serres maraichères,
bâtiments d’élevage, etc.) ;
- les activités post-récoltes (séchage des récoltes et de fourrages, chambres
froides de conservation).
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.1. La consommation d’énergie dans l’espace UEMOA
La consommation d’énergie dans les pays de l’UEMOA est constituée de bio-
masses (73%), de produits pétroliers (23%), et d’électricité (4%). Bois de chauffe,
charbon de bois et produits de l’agriculture et des forêts constituent le gros des
ressources en biomasses dans ces pays.
L’énergie, de quelle nature qu’elle soit est fondamentale pour améliorer la
productivité agricole. La consommation d’énergies s’articule autour des besoins
multiples et variés. Entre autres il s’agit du chauffage, de cuisine, de fonctionner les
machines agricoles, les pompes d’irrigation et les pompes à eaux.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.1. La consommation d’énergie dans l’espace UEMOA
L’énergie est aussi nécessaire pour transformer, transporter et stocker les produits
agricoles. L’utilisation indirecte d’énergie est nécessaire pour la production et
l’utilisation des engrais et pesticides. Pourtant, à peu d’exceptions près, la mise en
œuvre des politiques agricoles actuelles ne donnent qu’une place limitée à l’accès à
l’énergie.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.2. L’UEMOA en phase avec les bioénergies
De nombreux pays membres de l’UEMOA commencent à examiner leurs options en
matière de bioénergies sur la base de leurs ressources locales. Si elles sont
exploitées de manière durable, ces ressources peuvent réduire les importations de
produits pétroliers et créer de nouveaux débouchés pour les producteurs locaux.
Les matières premières potentielles pour la production de bioénergie dans les pays
membres de l’UEMOA sont la canne à sucre, le sorgho doux, le manioc, la pomme de
cajou, le pourghère, l’huile de palme, l’arachide, le coton, les résidus agricoles et
forestiers.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.2. L’UEMOA en phase avec les bioénergies
La bioénergie produite et consommée localement peut potentiellement devenir un
facteur clé dans le combat contre la pauvreté rurale. Cependant, un cadre d’action
solide à l’échelon local, national et régional est requis afin de s’assurer que ces
bénéfices soient réalisés, partagés équitablement et que les impacts négatifs en
soient minimisés. Ce cadre d’action jouera un rôle important pour garantir la
viabilité et le développement durable à court et long termes. Les bons cadres
d’action doivent se concentrer sur l’impact du développement de la bio- énergie sur
la sécurité alimentaire, la préservation de l’environnement et des écosystèmes, et
l’intégrité et la viabilité du système de production agricole.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
2.3. Les effets possibles des bioénergies sur le développement de
l’agriculture dans l’espace UEMOA
Toute stratégie en matière d’agriculture dans les pays de l’UEMOA qui incorpore la
production bioénergétique peut contribuer de manière significative à :
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
o Accélérer le développement économique, l’emploi et les niveaux de
revenus, et ainsi donc réduire la pauvreté
Plus de 70% des populations des pays membres de l’UEMOA comptent sur
l’agriculture et/ou la forêt pour leur subsistance et beaucoup sont sous-employés.
Stimuler la production de bioénergie et augmenter globalement la productivité
agricole fournira des emplois dans les zones rurales : de la culture et la récolte des
matières premières au traitement et à la distribution de la bioénergie aux
consommateurs. La production de bioénergies permet d’améliorer le niveau de vie
en milieu rural et par conséquent de stimuler globalement la croissance
économique dans les pays membres de l’UEMOA.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
o Améliorer l’accès à l’énergie, en particulier pour les pauvres en
zone rurale.
Les projections indiquent qu’une large majorité de la population continuera à
dépendre des biomasses, tels le bois, au cours des trois prochaines décennies. Aux
taux actuels de consommation par habitant, la déforestation va s’accélérer avec les
conséquences que l’on sait sur l’accès à l’énergie. Le développement de la
bioénergie implique la mise en place de programmes locaux visant la gestion des
biomasses, une utilisation rationnelle, la reconstitution des ressources par la
reforestation, une meilleure utilisation des résidus agro-forestiers et le
développement de nouvelles cultures.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
o Diversifier et moderniser le secteur agricole afin de promouvoir des
pratiques agronomiques plus efficaces et plus productives
Elargir la gamme des cultures économiquement utiles (Les multicultures, les
cultures intercalaires et les cultures successives) et recycler les résidus agricoles
permettent à des petits fermiers de s’adapter aux conditions du marché en
changeant de cultures et en explorant de nouvelles niches. Les biocarburants
produits localement peuvent aussi favoriser la mécanisation et l’irrigation à petite
échelle, améliorant à la fois la production et les rendements. Les résidus peuvent
fournir une source d’engrais ainsi que de l’énergie, et les petits exploitants devront
équilibrer les deux utilisations.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement
o Diversifier et moderniser le secteur agricole afin de promouvoir des
pratiques agronomiques plus efficaces et plus productives
Des cadres d’action appropriés sont essentiels, comme le sont également la
structuration du marché, le développement d’infrastructures, les facilités de crédit
et les transferts de technologies et de connaissances.
D’autres bénéfices consisteront à mettre en avant le rôle des femmes,
l’amélioration des services de santé, et le relâchement de la pression sur les forêts
et les pâturages, ainsi que l’amélioration du recyclage des déchets. Néanmoins,
plusieurs obstacles qui empêchent les progrès de la bioénergie dans la région
doivent être surmontés
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement

2.4. La bioénergie et la durabilité des systèmes de production


La bioénergie moderne peut fournir de nouvelles opportunités pour la modernisation de
l’agriculture et de l’économie rurale. Elle peut améliorer l’accès aux services
énergétiques modernes de milliards de personnes dans les pays en voie de
développement, à condition d’être exploitée d’une manière durable. Si elle est viable,
aussi bien d’un point de vue technique qu’économique, la bioénergie peut également
contribuer à la sécurité énergétique, en diversifiant la palette énergétique d’un pays, en
élargissant les sources d’approvisionnement et en réduisant les factures d’importation
énergétique dans les pays où la bioénergie produite localement remplace le
combustible fossile importé.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement

2.4. La bioénergie et la durabilité des systèmes de production


La bioénergie moderne peut fournir de nouvelles opportunités pour la modernisation de
l’agriculture et de l’économie rurale. Elle peut améliorer l’accès aux services
énergétiques modernes de milliards de personnes dans les pays en voie de
développement, à condition d’être exploitée d’une manière durable. Si elle est viable,
aussi bien d’un point de vue technique qu’économique, la bioénergie peut également
contribuer à la sécurité énergétique, en diversifiant la palette énergétique d’un pays, en
élargissant les sources d’approvisionnement et en réduisant les factures d’importation
énergétique dans les pays où la bioénergie produite localement remplace le
combustible fossile importé.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement

2.4. La bioénergie et la durabilité des systèmes de production


À la différence des combustibles fossiles, la bioénergie peut réduire les
émissions de gaz à effet de serre. En effet, le carbone résultant de la
combustion de carburant peut être capté par les plantes en phase de
croissance. Cependant, les réductions réelles d’émission dépendent du type de
production bioénergétique et du processus de transformation, et surtout du lieu
où la matière première pour la production bioénergétique est produite.
Chapitre 2 : les articulations entre les biénergies et le développement

2.4. La bioénergie et la durabilité des systèmes de production


La conversion de terres riches en carbone (telles que les forêts naturelles ou
les tourbières), dans le but de produire des matières premières pour la
bioénergie, ou pour produire d’autres récoltes déplacées par la production de
matières premières bioénergétique, peut émettre plus de gaz à effet de serre
que les réductions annuelles d’émissions de gaz résultantes de nombreuses
années de production de matières premières bioénergétiques sur ces mêmes
terres.
Economie de l’agriculture
et bioénergies

Bon courage

Equipe pédagogique:
Dr. Babakar SOUMARÉ
Dr. Boubacar SY
Dr. Aliou B MAIGA
M. Abdramane TAMBOURA
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Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSGB)
COURS MAGISTRAL
Economie de l’agriculture et bioénergies

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