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LA BIOÉCONOMIE

Forestière
M. MEYO DEGBOEVI Henri
Enseignant-Chercheur à l’ENSET (Dpt Génie-Bois)
Docteur en sciences du Bois et des Fibres
INTRODUCTION
L'économie mondiale a connu une croissance rapide au cours des
dernières décennies. Si la croissance économique a contribué à la
prospérité et au bien-être de l'humanité, elle a également conduit à
l'épuisement des ressources et des services naturels, ce qui soulève
la question de sa durabilité. Selon l'International Resource Panel, la
quantité de ressources naturelles consommés, telles que la
biomasse, les combustibles fossiles, les minerais métalliques et les
minéraux, a été multipliée par douze entre 1900 et 2015.
INTRODUCTION
Aujourd'hui, 74 % de la consommation de l'humanité repose sur des
ressources naturelles non renouvelables, dont l'extraction, le
transport, la transformation, l'utilisation et l'élimination peuvent avoir
des impacts majeurs sur l'environnement, le climat et la biodiversité.
Selon les tendances actuelles, l'extraction mondiale de ressources
naturelles devrait passer de 84 milliards à 184 milliards de tonnes
par an entre 2015 et 2050, soit une augmentation de plus de 20 %, ce
qui s'accompagne d'une augmentation considérable des émissions
de gaz à effet de serre (GES).
INTRODUCTION
Il est de plus en plus admis de repenser le système économique
actuel pour s'attaquer aux causes profondes de l'utilisation non
durable des ressources naturelles et parvenir à un développement
durable.
Depuis une dizaine d'années, le concept de Bioéconomie a pris de
l'importance et s'est imposé comme un moyen de relever des défis
tels que la surconsommation, la dégradation des ressources
naturelles et la dépendance excessive à l'égard des ressources
fossiles.
Objectifs du cours
Dans un premier temps, ce cours présente les généralités sur la
Bioéconomie et son application dans certains pays qui ont fait le choix
de l’adopter.

Dans un second temps, ce cours présente les enjeux et les marchés,


une réelle opportunité pour le continent africain en générale et le Gabon
en particulier.

Des travaux de recherches, réflexion collective et discussion aideront à


la compréhension du concept développé dans cet enseignement.
Qu’est-ce que la bioéconomie?

La bioéconomie s’inscrit dans le contexte plus large de l’


économie verte, c’est-à-dire une économie respectueuse
de l’environnement qui utilise de façon plus efficace les
ressources naturelles.
Qu’est-ce que la bioéconomie?

De manière plus précise, l’objectif est de passer d’une économie


dépendante des ressources fossiles à une économie basée sur
la biomasse, c'est-à-dire basée sur des ressources
renouvelables (de la production à la transformation, jusqu’à la
valorisation des co-produits et des biodéchets). Elle se veut
également une source de sécurité alimentaire.
Qu’est-ce que la bioéconomie?

Dans le monde, plusieurs États travaillent actuellement à l’


élaboration d’une stratégie nationale propre pour le
développement de la bioéconomie (Ghana, Italie, Ethiopie,
Finlande...).. Un observatoire de la bioéconomie a été mis en
place en 2014 et recense ces différentes stratégies.
La plus aboutie à ce jour est celle de la Finlande, un pays dont
80 % du territoire est couvert de la forêt.
Qu’est-ce que la bioéconomie?

Sa stratégie bioéconomique a permis:


- De diminuer sa dépendance aux ressources fossiles,

- lutter contre l’appauvrissement des écosystèmes,

- stimuler la croissance économique et créer de nouveaux emplois,


tout en respectant les principes du développement durable.
Qu’est-ce que la bioéconomie?

La stratégie finlandaise vise à augmenter le chiffre


d’affaires de la bioéconomie à 100 milliards d’euros d’ici
2025 et à créer 100 000 nouveaux emplois dans le secteur.
Les enjeux pour le
Développement de la
bioéconomie
Les enjeux pour la bioéconomie

Les enjeux pour la bioéconomie sont bien plus complexes qu’un


changement de ressources. Pour mener à terme cette transition,
il est essentiel de prendre en compte simultanément les concepts
de durabilité, d’économie circulaire et d’analyser les tensions
physiques et écologiques de la production et de la disponibilité
réelle de la biomasse et de l’utilisation optimale et responsable
des matières premières, ce qui change radicalement toutes les
interactions entre les acteurs économiques.
Les enjeux pour la bioéconomie

En effet le développement des produits et services biosourcés, en


substitution de ceux issus de la pétrochimie, ne peut s’opérer que si
les solutions qu’ils apportent sont plus compétitives, à la fois sur les
dimensions coûts, qualités et fonctionnalités. Dans le cas des
marchés de commodités, les coûts des produits biosourcés seront
fortement dépendants des coûts de la matière première et
dépendront donc de la concurrence entre usages de cette matière
première.
Les enjeux pour la bioéconomie

Au-delà des évolutions de l’offre et de la demande, l’orientation


des marchés dépendra aussi des choix politiques faits en matière
de taxation des activités polluantes (taxe carbone), de
réglementations sur l’exploitation des ressources naturelles,
d’appui des budgets publics aux investissements verts, et
d’organisation du commerce international.
Les enjeux pour la bioéconomie

Ces choix sont fortement dépendants des rapports de force entre


différents groupes d’intérêt, des engagements internationaux, et
des exigences de la société civile. Les marchés et filières de la
bioéconomie doivent donc également être analysés au prisme de
tensions économiques et socio-politiques favorisant ou non leur
émergence.
Les enjeux pour la bioéconomie

En parallèle, la dynamique de l’offre industrielle de produits


biosourcés (et son potentiel économique en matière d’emplois et
de création de valeur ajoutée au niveau des territoires) constitue
un facteur d’influence indirect sur les politiques publiques
(réglementation, politiques d’accompagnement incitatives) et sur
la construction de normes sociales.
Les enjeux pour la bioéconomie

Enfin les choix politiques aux différentes échelles (locales,


nationales et internationales) poseront la question des modèles
de croissance que nos sociétés souhaitent privilégier dans
l’avenir, comme par exemple les propositions pour des modes de
consommation plus sobres, recentrés sur les ressources locales,
et respectant les limites écologiques de la biosphère.

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