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Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako USSGB

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion – FSEG

Cours Economie du Développement 1

Equipe Pédagogique Economie du Développement

Année universitaire 2021 – 2022

Licence 3 Semestre 5

CHAPITRE III : MESURE DU DEVELOPPEMENT

La mesure du développement économique a radicalement changé depuis ces


vingt dernières années. Les anciennes mesures ont été améliorées et établies
à un rythme plus rapproché pour un nombre beaucoup plus important de
pays. De nouvelles mesures ont également fait leur apparition. Parallèlement,
le concept de développement économique a cessé de mettre exclusivement
l’accent sur la croissance des revenus réels (une vision de la pauvreté et des
privations équivalant à l’absence de revenu réel) pour intégrer d’autres
dimensions du bien-être humain parmi lesquelles la santé occupe une place
prépondérante. Cette évolution conceptuelle doit beaucoup aux travaux
d’Amartya Sen qui, dans son ouvrage Development as Freedom (1999), montre
que ces dimensions multiples ne sont pas uniquement des composantes du
bien-être mais qu’elles interagissent également en tant que causes du
développement et des privations.

Aussi, le rapprochement, voire la confusion entretenue, entre développement


et croissance est sûrement à l’origine de la mesure du niveau de vie par la
notion de revenu par tête. L’utilisation de cet indicateur s’expliquerait aussi
par le souci d’avoir une mesure simple et dont les données statistiques sont
disponibles. L’économie du développement a comme centre d’intérêt des pays
pauvres, elle utilise ainsi une mesure, ou degré, de richesse pour distinguer
les pays développés des pays sous-développés. C’est ainsi que la Banque
Mondiale met en relief le critère du revenu national par tête pour comparer les
niveaux de développement des pays. Tandis que, pour ce même objectif, l’ONU,
par le biais de son organisme spécialisé qu’est le Programme des Nations Unis
pour le Développement (PNUD), a élaboré un indicateur composite du
développement humain (IDH). L’IDH combine ainsi le revenu, le niveau
d’éducation et l’espérance de vie. Ces différentes mesures posent en effet des
problèmes relatifs, à la fois, à la définition et aux objectifs du développement.

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Ce chapitre tente de mesurer le développement selon trois approches
notamment l’approche par le revenu, l’approche synthétique et l’approche par
les besoins fondamentaux.

1. L’approche par le revenu

1.1 La mesure par le RNB/habitant


La Banque mondiale mesure le niveau de développement par un indicateur de
richesse, le revenu moyen de la population assimilé au RNB/habitant. Elle fait
le Choix du RNB/hab. plutôt que du PIB/hab. parce que pour elle un pays
très ouvert à l’investissement international subira d’importants flux de revenu
sortants. Cela lui permet de classer les pays en trois catégories selon leur
niveau de richesse. A cet effet, la typologie ou le classement de la Banque
Mondiale (RNB 2019 par habitant) est le suivant :

 Les pays à faible revenu: moins de 1036 $ annuels /habitant: on y


retrouve en majorité des pays pauvres africains et asiatiques comme le
Mali, le Kenya, le Libéria, la Mauritanie, le Bangladesh, le Cambodge, le
Népal… mais aussi l’Inde ;
 Pays à revenu intermédiaire (entre 1036 et 12535 $/habitant). Devant
la trop grande hétérogénéité de cette catégorie, la Banque mondiale la
structure en deux sous-catégories depuis 1989 :
- Les pays à revenu intermédiaire tranche inférieure: 1036 - 4045 $:
on y retrouve d’autres PED d’Afrique et d’Asie comme l’Algérie, le Sri
Lanka et surtout la Chine, mais aussi des PED d’Amérique latine
comme Cuba ou la Colombie et des pays d’Europe centrale et
orientale (PECO) en transition comme l’Albanie, la Moldavie ou
l’Ukraine ;
- Les pays à revenu intermédiaire tranche supérieure: 4046 - 12535 $
(34 pays) : on y retrouve encore des PED comme les grands pays
d’Amérique latine que sont le Brésil ou l’Argentine, et la majorité des
PECO comme la Hongrie ou la Pologne et surtout la Russie ;
 Les pays à revenu élevé: plus de 12535 $ : ce sont les pays développés
à économie de marché (PDEM) mais aussi certains pays du Moyen-
Orient comme le Qatar, les Émirats arabes unis ou le Koweït, et des
pays asiatiques comme la Corée du Sud, Hong Kong ou Singapour.

Cette classification rencontre des limites comme l’illustre le fait que les PED
sont représentés dans toutes les catégories. En effet, cette classification ne
tient pas compte par exemple de la répartition et de l’utilisation des revenus,
et n’est donc pas affectée par les inégalités internes des pays. De plus, elle
réduit le développement à la seule variable de la richesse.

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1.2 La pauvreté
Il semble qu’en période de croissance, les inégalités tendent à s'accroître dans
tous les pays, ce qui a aussi un effet direct sur le niveau de la pauvreté.

1.2.1 Les outils de mesure des inégalités


a. Les quantiles et le rapport inter décile
L’approche statique de la mesure des inégalités s’appuie sur différents outils
qui permettent d’appréhender la dispersion des revenus ou du patrimoine au
sein d’une population étudiée. L’utilisation de quantiles permet d’ordonner la
population étudiée en groupes égaux par ordre croissant, en fonction de la
valeur que prend la dispersion étudiée dans ces derniers. La population est
souvent scindée en dix groupes ; on parle alors de déciles. Si l’on étudie la
distribution des revenus, le 1er décile (D1) est donc le niveau de revenu qui
sépare d’un côté les 10 % des individus ou ménages qui ont les revenus les
plus faibles, et de l’autre les 90 % des individus ou ménages qui ont les
revenus les plus élevés. Il est également possible de partager la population
étudiée en centiles : la population étudiée est alors découpée en tranches de
1%. Le dernier centile de la population, appelé le « top 1% », représente les 1%
des ménages les plus aisés. A partir des déciles, il est possible de calculer le
rapport inter décile, qui permet de mesurer les inégalités relatives dans une
population, c’est-à-dire l’écart entre les plus avantagés et les plus
désavantagés. Il s’agit du rapport du 9e décile au 1er décile (D9/D1). Il met en
évidence l’écart entre le revenu (ou le niveau de vie) plancher des 10 % des
ménages les plus aisés et le revenu plafond des 10 % des ménages les plus
modestes.

b. Le coefficient de Gini et la courbe de Lorenz


Le coefficient (ou indice) de Gini permet de mesurer le degré d’inégalité d’une
distribution pour une population donnée. Le coefficient de Gini varie entre 0
et 1. Si le coefficient se rapproche de la valeur 0, alors la situation de la
population étudiée se rapproche alors d’une égalité parfaite, par exemple une
situation où tous les ménages de la population étudiée auraient exactement
le même revenu. Si le coefficient se rapproche d’une valeur égale à 1, la
situation de la population concernée se rapproche alors d’une inégalité
extrême, où un seul ménage concentre l’ensemble des revenus par exemple.
Le coefficient de Gini est calculé au moyen de la courbe de Lorenz. Cette
courbe associe, à chaque quantile de population, la part que représente ses
revenus ou son patrimoine.
La courbe de Lorenz permet ainsi de représenter graphiquement la répartition,
plus ou moins égalitaire, des richesses au sein d’une population donnée.
Graphiquement, la bissectrice représente la situation parfaitement égalitaire,
et plus la courbe de Lorenz est éloignée de la bissectrice, plus les inégalités
sont fortes. Les outils présentés ici permettent de mesurer le niveau des

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inégalités dans une société, à un « instant t ». Mais face à l’ampleur actuelle
des inégalités économiques dans la plupart des pays, les économistes tentent
d’adopter une démarche de mesure des inégalités plus dynamique, afin
notamment de comprendre pourquoi le problème des inégalités persiste dans
le temps.

1.2.2 Mesurer la pauvreté


Dans le rapport Vaincre la pauvreté humaine (2000) du PNUD, un encadré
définit spécifiquement l’« extrême pauvreté », la « pauvreté générale » et la
« pauvreté humaine ». Ainsi, « une personne vit dans la pauvreté extrême si
elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins
alimentaires essentiels (habituellement définis sur la base de besoins
caloriques minimaux […]. Une personne vit dans la pauvreté générale si elle
ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels
non alimentaires) tels l’habillement, l’énergie et le logement – et alimentaires ».
La « pauvreté humaine », quant à elle, est présentée comme l’« absence des
capacités humaines de base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite,
mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée » [PNUD 2000a : 19].
La Banque Mondiale ne parle pas explicitement, comme le PNUD, de « pauvreté
humaine ». Bien qu’elle ne donne pas de définition précise des types de
pauvreté qu’elle analyse, son raisonnement distingue pauvreté absolue et
pauvreté relative. La pauvreté absolue correspond à un niveau de revenu
nécessaire pour assurer la survie des personnes. En général, ce seuil est
calculé en fonction d’un régime alimentaire de base. La pauvreté relative,
quant à elle, reflète une conception plus axée sur la répartition des revenus ;
elle signifie avoir « moins que les autres ». Cette notion renvoie au niveau de
revenu nécessaire pour participer à et vivre dans une société particulière
(logement, habillement…). Les types de pauvreté abordés par la Banque
mondiale sont donc particulièrement centrés sur l’aspect monétaire.
Il existe plusieurs critères pour mesurer la pauvreté notamment le critère basé
sur le revenu ou le contenu des dépenses, le critère absolue ou relatif, le critère
de pauvreté temporaire ou chronique, le critère de pauvreté des ménages ou
des individus. Ici, nous nous intéressons à la pauvreté absolue et à la pauvreté
relative.

a. Pauvreté absolue
Pour mesurer la pauvreté absolue, la Banque Mondiale a calculé des niveaux
de revenu nécessaires pour atteindre un certain nombre de calories (spécifique
par sexe). Après conversion dans une monnaie courante c’est-à-dire en parité
de pouvoir d’achat (PPA) qui traduit le taux de conversion monétaire qui
permet d'exprimer dans une unité commune les pouvoirs d'achat des
différentes monnaies, elle calcul le seuil de pauvreté qui a évolué d’année en
année comme suit :

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- Seuil de pauvreté 1990 (basé sur PPA 1985) : 1$ par jour
- Seuil de pauvreté 1993 (basé sur PPA 1993) : 1.08$ par jour
- Seuil de pauvreté 2005 (basé sur PPA 2005) : 1.25$ par jour
- Seuil de pauvreté 2015 (basé sur PPA 2011) : 1.90$ par jour
A cet effet, le taux de pauvreté est la proportion d’individus vivant en dessous
du seuil de pauvreté et le seuil de pauvreté dépend des estimations de PPA.
Pour mesurer la pauvreté absolue, nous nous sommes intéressés à
l’indicateur de Foster, greer et thorbecke en 1984 :

1 q ( Z  Yi ) 
   ( ) ( )
n i 1 Z

Où n: population, Z: seuil de pauvreté, yi : revenu de l’individu i


α = 0: Incidence de la pauvreté (proportion de pauvres)

α = 1: Profondeur de la pauvreté

α = 2: Sévérité de la pauvreté

b. La pauvreté relative : les inégalités de revenu


La pauvreté relative est mesurée par le coefficient de Gini qui est un nombre
variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu)
et 1 signifie l’inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n’ont
rien). Le coefficient de Gini peut être représenté par un diagramme de la
courbe de Lorenz. Si l’aire de la zone entre la diagonale d’égalité parfaite (en
pointillés) et la courbe de Lorentz (en gras) est A, et l’aire de la zone à l’extérieur
de la courbe de Lorenz est B, alors le coefficient de Gini est A/(A+B).

La courbe de Lorenz est représentée dans le plan (x ; y) où x est le % cumulé


de la population et y le % cumulé de la richesse. Par exemple un point de
coordonnée (20 ; 15) signifie que 20% de la population détient 15% de la
richesse.
Les propriétés de la courbe de Lorenz sont :
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- La courbe de Lorenz passe nécessairement par les points (0,0) et
(100,100)
- La courbe de Lorenz est nécessairement en dessous de la 1ere
bissectrice
- La courbe de Lorenz est nécessairement croissante
- La courbe de Lorenz se confond avec la 1ere bissectrice en cas de
distribution parfaitement égalitaire
- La pente de la courbe de Lorenz mesure la contribution marginale de
l'individu au revenu total

En pratique, on ne dispose pas du revenu de chaque habitant, mais de «


tranches » de la population. Pour n tranches, le coefficient s’obtient par la
formule de Brown :
k  n 1
G=1- (X
k 0
k 1  X k )(Yk 1  YK )

où X est la part cumulée de la population, et Y la part cumulée du revenu.

2. L’approche synthétique: intérêts et limites de l’IDH


L’indice du développement humain est l’un des indices les plus utilisés depuis
son élaboration en 1990 par le PNUD. Le niveau de développement d’un pays
ne se limite pas à son niveau de richesse économique, le développement ne se
réduisant pas à la croissance économique. C’est pourquoi d’autres indicateurs
sont souvent utilisés. Ainsi, le taux de mortalité infantile est l’un des plus
pertinents puisqu’il est affecté par le niveau d’éducation des femmes d’un
pays, le niveau d’exposition aux maladies de la population et le niveau du
système de santé (hôpitaux…). On considère qu’un pays ayant un taux de
mortalité infantile supérieur à 5 % est en sous-développement. Mais cet
indicateur est encore trop limité, car il ne prend pas en compte suffisamment
de facteurs de développement. Le PNUD a donc créé en 1990 un indicateur
synthétique, l’indicateur de développement humain (IDH). Considérant que le
développement traduit l’extension des possibilités humaines, celle-ci nécessite
trois conditions : la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé, la
possibilité de s’instruire, et enfin les possibilités d’accès aux ressources
permettant de vivre convenablement. Pour représenter ces trois dimensions
du développement (santé, éducation, niveau de vie), l’IDH synthétise trois
indicateurs mesurés de 0 à 1 (plus il est élevé, plus le pays est développé) :
- un indicateur de longévité et de santé mesuré par l’espérance de
vie à la naissance ;
- un indicateur d’instruction mesuré par le taux d’alphabétisation
des adultes et par le taux de scolarisation ;
- un indicateur de niveau de vie mesuré par le PNB/habitant en
PPA (parité de pouvoir d’achat). L’IDH synthétise ces trois indices
en un seul traduisant le niveau de développement du pays, noté
de 0 à 1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain élevé

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ont un IDH supérieur à 0,800 ; les pays à développement humain
moyen ont un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à
développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,500. Des
différences significatives de classement apparaissent selon que
l’on prend en compte le PNB/ habitant ou l’IDH, ce qui montre
l’intérêt de ce dernier.

2.1 Modalités de calcul de l’IDH

L’IDH a des valeurs entre 0 et 1, où 0 représente moins de développement et


1 le plus de développement possible. Le calcul de l’IDH se décompose en deux
étapes.

Pour calculer les sous-indices qui forment l’IDH, des valeurs maximales et
minimales ont été fixées par le PNUD:

- Espérance de vie: 25 -85 ans,


- Alphabétisation des adultes: 0 -100%,
- Taux de scolarisation: 0 -100%,
- Produit national brut (PNB) par habitant: 100 $ – 40 000 $

valeur réelle  valeur min imale


Sous-Indice =
valeur max imale  valeur min imale
Ensuite, on cumule les sous-indices pour obtenir l’indice de développement
humain. En effet, avant sa révision en 2010, l’IDH était une simple moyenne
arithmétique de trois sous-indices représentant trois dimensions essentielles
au développement : la santé, l’éducation et le revenu décent. Formellement l’
(ancien) IDH normalisé à l’unité s’écrivait :

1
IDH  * ( Ivie * Iéducation * Irevenu ) avec :
3
Is : l’indice de santé capté par l’espérance de vie à la naissance (Esp) :
ESP  ESPMin
Ivie 
ESPMax  ESPMin
Ir : est l’indice de revenu représenté par le PIB par tête en parités de pouvoir
d’achat (PPA).

PIB PIB
ln( )  ln( )
Irevenu  h h Min
PIB PIB
ln( )  ln( )
h Max h Min
Iéducation : l’indice d’éducation ; est lui-même décomposé en taux brut de
scolarisation (TBS) pondéré pour 1/3 et en taux brut d’alphabétisation des
adultes (TBA) pour 2/3. La justification de ces pondérations était que
l’alphabétisation des adultes a un impact beaucoup plus important que celui
de la scolarisation brute dans le développement des individus (des parents

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alphabétisés sont plus aptes à voyager avec leur famille, à éduquer leurs
enfants, à les soigner au moyen de la médecine moderne quand ils sont
malades, etc.).
1 TBS  TBS Min 2 TBA  TBAMin
Iéducation  *  *
3 TBS Max  TBS Min 3 TBAMax  TBAMin

En 2011, l’analyse de Klugman et al. a permit de conduire à une révision de


la forme fonctionnelle d’agrégation de l’IC passant d’une forme linéaire à une
moyenne géométrique. Le nouvel indicateur ou IDH se présente comme suit :
IDH  3 Ivie * Iéducation * Irevenu

Dans cette nouvelle formulation, le revenu national remplace le PIB, le taux


brut de scolarisation et le taux d’alphabétisation font place au nombre moyen
d’années d’éducation et au nombre d’années d’éducation attendues tandis que
l’indicateur de santé reste inchangé.

Les limites de l’IDH

Plus fondamentalement, étant fondées sur des moyennes nationales, l’IDH


ignore la corrélation significative entre les différents aspects de la qualité de
vie parmi les gens, et ne disent rien sur la distribution des conditions
individuelles dans chaque pays. Nourry (2008) pour sa part, note que l’une
des faiblesses de l’IDH est de n’avoir pas intégré la composante
environnementale dans son élaboration. Or, l’être humain interagit avec le
milieu dans lequel il évolue. Il est clair que la détérioration de ce milieu
affecterait directement l’épanouissement de ce dernier.

Exercices d’application sur l’IDH

En suivant la procédure expliquée dans le Calcul de l'IDH :

1. Calculez l'indice de développement humain pour le Canada, la Suède


et le Mali
2. Quel est le pays le plus riche et le pays plus pauvre ? justifie les
réponses.

Indicateur Maximal Minimal Canada Suède Mali


Espérance de vie 85 ans 25 ans 80,34 80,63 48,84
ans
Taux d’alphabétisation 100% 0% 99% 99% 37,8%
Taux de scolarisation 100% 0% 97% 99% 23,3%
Produit national brut / 40 000 100 $ 39 500 $ 39 100 600 $
habitant $ $

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2.2 Autres indicateurs sociaux du développement du PNUD
Ils sont :
- L’Indicateur de pauvreté humaine (IPH) mesure la privation des
trois dimensions basiques du développement humain
(vulnérabilité à la mort à un âge précoce, exclusion du monde de
la lecture et de la communication, manque d’accès aux ressources
économiques)
- L’Indicateur sexo-spécifique de développement humain (ISDH)
mesure la différence entre femmes et hommes dans les trois
dimensions du développement
- Indicateur de participation des femmes (IPF) mesure l’opportunité
des femmes sur le plan économique, politiques...

En conclusion, le développement doit être compris comme un processus


multidimensionnel qui ne se limite pas à l’augmentation du RNB. Le
challenge du développement est d’améliorer la qualité de vie Car le bien
être concerne tout le monde. Il permet d’allonger l’espérance de vie qui
est le bien le plus précieux à préserver.

3. L’approche par les besoins fondamentaux


3.1 La dimension alimentaire du sous-développement
La sous-alimentation ou sous-nutrition est un état de manque important de
nourriture caractérisé par un apport alimentaire insuffisant pour combler les
dépenses énergétiques journalières d’un individu et entraînant des carences
nutritionnelles. Chez l’être humain, la sous-nutrition prolongée entraîne des
dommages irréversibles aux organes et, au final, la mort. Il convient de
distinguer la sous-nutrition de la malnutrition, qui associe également une
forte dimension qualitative. Quand les apports fournis par l'alimentation ne
sont pas adaptés aux besoins de l'organisme, on parle de malnutrition. La
malnutrition est donc un déséquilibre alimentaire. Lorsque les ressources
alimentaires sont insuffisantes pour couvrir les besoins alimentaires, on parle
de sous-alimentation. D’après l’Organisation des Nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2008, plus de 25 000 personnes
meurent chaque jour de sous-nutrition, et plus de 800 millions de personnes
sont chroniquement en sous-nutrition. La plupart de ces personnes se
trouvent dans les pays en développement.

3.2 La dimension sanitaire du sous-développement

Une population bien nourrie et bien soignée est un facteur déterminant de la


croissance économique. L’augmentation de la productivité du travail, induite
par l’amélioration des "capabilités" (Sen, op. cit.) des individus, génère une
augmentation du revenu national.

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La santé produit une amélioration des capacités individuelles de
développement personnel, ceci tant au plan physique, qu’intellectuel et
émotionnel (WHO, 2001). Elle permet également d’assurer aux individus une
certaine sécurité économique dans l’avenir. La santé est ainsi, dans cette
perspective, un input de la croissance économique et du développement
humain à long terme.

Les modèles de croissance macroéconomiques qui utilisent la santé (Barro,


Sala-I-Martin, 1995 ; Bloom, Sachs, 1998) s'accordent sur le fait qu'une
augmentation de 10% de l'espérance de vie induit une croissance du PNB de
0,3 à 0,4 points. Le différentiel d'états de santé explique d'ailleurs une grande
part des écarts de croissance entre les différentes régions du monde (Bloom,
Sachs, op. cit.).

La dimension sanitaire du sous-développement peut être mesurée les


indicateurs de moyen suivants les dépenses de santé, le nombre de lits
d’hôpital, le nombre de médecins (mais santé bien supérieur), par les
indicateurs d’accès aux soins et aux équipements sanitaires notamment
l’accès à l’eau potable, le réseau sanitaire, la vaccination, l’accouchement et
par les indicateurs de résultats tels que les taux de mortalité.

3.3 La dimension éducative du sous-développement

La dimension éducative du sous-développement peut être mesurée par les


indicateurs suivants les taux de scolarisation (primaire et secondaire) et les
dépenses d’éducation et les taux d’alphabétisation.

4. Lectures additionnelles
Deaton, Angus (2005). “Measuring Poverty in a Growing World (or Measuring
Growth in a Poor World),” Review of Economics and Statistics, 87(1), 1-19.

Pinkovskiy, Maxim and Sala-i-Martin, Xavier (2015). "Lights, Camera, ...


Income! : Estimating Poverty Using National Accounts, Survey Means, and
Lights". Working Paper. http://www.nber.org/papers/w19831

Sen, Amartya (1988). "The concept of Development", chapter 1 in Handbook


of Development Economics, Vol I, Chenery, H. and Srinivasan, T.N. (eds),
Elsevier Science Publishers.

10
Sen, Amartya (2000). Un nouveau modèle économique: Développement, justice,
liberté, Odile Jacob. (traduction française de Development as freedom)

https://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2010-2-page-
121.htm?ref=doi

http://gesd.free.fr/ecofra10d.pdf

https://ise.unige.ch/isdd/IMG/pdf/HDR_2011_FR_TechNotes.pdf

https://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2004-3-page-
101.htm

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