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FSEG 2022
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Programme
Chapitre 1 : Généralité sur la comptabilité analytique
Chapitre 2 : Les coûts complets
Chapitre 3 : Les coûts partiels
Chapitre 1 : Généralités sur la comptabilité analytique
I. Définition et objectifs de la comptabilité analytique
1. Définition
La comptabilité analytique est un outil de gestion destiné à suivre
et à examiner les flux internes à l’entreprise afin de fournir les
informations nécessaires à la prise de décision.
La comptabilité analytique complète la comptabilité générale car
les informations produites par la comptabilité générale demeurent
insuffisantes pour appréhender les performances internes de
l’entreprise (performance par produit, par activité ou par
service…).
La comptabilité analytique a vu le jour pour pallier ces lacunes.
2. Les objectifs de la comptabilité analytique
La comptabilité analytique a pour objectifs :
- Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par
l’entreprise ;
- Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de
l’entreprise ;
- Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et
services) pour les comparer aux prix de vente correspondants ;
- Établir les prévisions de charges et de produits courants (coûts
préétablis et budgets d’exploitation, par exemple) ;
- Constater la réalisation des prévisions et expliquer les écarts
éventuels.
Pour atteindre ces objectifs, la comptabilité analytique mise en place
dans une entreprise doit être adaptée exactement à sa structure
organique et aux activités d’exploitation particulières qu’elle exerce.
Contrairement à la comptabilité générale qui est obligatoire pour les
entreprises, la tenue d’une comptabilité analytique est facultative.
Ce système d’information se caractérise par une très grande
souplesse qui se manifeste notamment par un éventail de solutions
entre lesquelles l’entreprise peut opérer des choix et des
combinaisons en fonction de ses particularités.
Cette diversité de solutions offre un cadre général adaptable à toutes
les entreprises quels que soient leur dimension, leur dispersion
géographique, leur structure organique, leur branche professionnelle
et leur degré d’intégration.
II. Prix, produits, charges et coûts
Préalablement à l’étude des différentes méthodes de calcul des coûts, il
convient de définir certains termes utilisés par la comptabilité analytique.
1. Le prix
Le prix est l’expression monétaire de la valeur d’une transaction : ce terme
s’applique uniquement aux relations de l’entreprise avec le milieu extérieur.
Le prix fait donc implicitement référence à la notion de marché.
On oppose fréquemment le prix d’achat et le prix de vente.
- Le prix d’achat est, pour l’acquéreur, la quantité de monnaie qu’il est
nécessaire de débourser pour l’acquisition d’un bien.
- Le prix de vente est, pour le vendeur, la même quantité de monnaie qui ,
dans son patrimoine, vient remplacer le bien vendu.
2. Les produits
En comptabilité générale, l’expression « produit » désigne, au terme du cycle
d’exploitation, la contrepartie monétaire des biens et services créés ou livrés
par l’entreprise.
En comptabilité analytique, un produit désigne les biens ou services créés par
l’entreprise. Ces produits peuvent avoir parcouru tout ou partie du cycle
d’exploitation. Selon la date d’achèvement de la prestation, il convient de
distinguer :
- les produits en-cours ;
- les produits intermédiaires ;
- les produits finis.
Lorsque les produits sont sortis du cycle d’exploitation, les expressions
produits vendus ou produits créés par l’entreprise pour elle-même (destinés à
être immobilisés) doivent être retenues.
3. Les charges
Cette expression recouvre la même réalité tant en comptabilité générale
qu’en comptabilité analytique.
Une charge correspond à un facteur d’appauvrissement pour l’entreprise. Elle
contribue à diminuer le résultat de l’exercice.
Pour l’entreprise, les charges sont liées aux décaissements de monnaie :
achats et consommation de matière, salaires du personnel, frais d’entretien
et de gestion…
Toute charge correspond à une prestation reçue en contrepartie d’un
décaissement.
Il convient de préciser que certaines charges peuvent être calculées et non
décaissées, les dotations aux amortissements par exemple.
Ces flux de valeurs d’exploitation doivent pour certaines d’entre elles subir
des retraitements appropriés aux objectifs de la comptabilité analytique avant
l’inscription à un compte de coût.
Cette inscription peut être antérieure, simultanée ou postérieurs au
décaissement correspondant.
4. Les coûts
Un coût est une accumulation de charges sur un produit déterminé (biens ou
services). Il s’agit d’un concept interne à l’entreprise.
Coût = somme de charges relatives à un élément défini au sein du réseau
comptable.
Le terme coût ne s’applique pas qu’aux produits mais à toute chose désignée
pour laquelle il est jugé utile d’attribuer des charges et d’en faire le total
a. La hiérarchie des coûts
Selon le stade d’élaboration du produit, divers coûts peuvent être déterminés.
Le schéma suivant met en évidence l’existence d’une hiérarchie entre les
différents coûts déterminés par l’entreprise.
Il est en effet possible de calculer un coût à chaque phase du cycle
d’exploitation de l’entreprise.
Coût d’achat ou
d’approvisionnement
Charges de + Coût
+
+ production Coûts Coût de
Prix d’achat et de administratif + +
divers distribution
+ fabrication et financier
Frais d’achat
b. Les marges et résultats
• Une marge correspond à la différence entre le chiffre d’affaires et un
coût.
Exemple : Chiffre d’affaires – coût d’achat = marge sur coût d’achat.
• Un résultat analytique correspond à la différence entre le chiffre
d’affaires et le coût de revient.
III. L’organisation de la comptabilité analytique
L’organisation de la comptabilité analytique doit être adaptée aux
particularités structurelles de l’entreprise.
Un modèle donné de calcul de coût ne peut s’appliquer à l’identique à
l’entreprise industrielle comme à l’entreprise commerciale.
Deux schémas contribuent à mettre en évidence l’organisation de la
comptabilité analytique et l’ajustement des calculs de coûts aux différences
structurelles des entreprises :
- Un schéma technique présente le processus d’acheminement des flux
physiques et les coûts assortis à chacune de ses étapes ;
- Un schéma de réseau analytique présente le processus de comptabilisation
analytique.
1. schéma technique
Entreprise commerciale Entreprise industrielle Coûts calculés
Achats Coût
de Coût d’achat
des De
marchandises Sorties
marchandises revient
(ventes)
Stocks
Frais d’achat
Stock final
b. Entreprise industrielle
Stock Distribution
avant
Charges de
production
production
Coût de
Stocks Sorties des revient
Stock Coût de des produits
initial production produits finis et en
avant des finis et cours
achat produits
Achats Sorties en cours
finis et en
d’approv.. (pour la
cours
Stock production)
Coût d’approv.
d’achat des
approv.
Frais
d’achat Stock final
Les approvisionnements désignent les objets et substances achetés pour la
fabrication des biens et services à vendre ou à immobiliser. Ils comprennent
notamment les matières premières, les matières consommables et les
emballages.
IV. L’incorporation des charges aux coûts
Les charges de la comptabilité générale sont analysées selon leur nature. Elles
ne reflètent pas les conditions d’utilisation de l’outil de production . A ce titre,
elles sont retraitées en comptabilité analytique selon leur destination, afin de
calculer les différents coûts; le retraitement conduit à écarter certaines
charges et à prendre en compte certaines autres.
1. Les charges non incorporables
Ces charges sont enregistrées en comptabilité générale mais sont écartées du
calcul des coûts en comptabilité analytique car elles ne concernent pas les
conditions normales et courantes du fonctionnement de l’entreprise.
Il s’agit essentiellement de charges exceptionnelles (hors activité ordinaire) et
de charges hors exploitation. Ces charges non incorporées aux coûts et qui
constituent des différences d’incorporation regroupent notamment les
éléments suivants :
• Impôts sur les bénéfices ;
• Participation des salariés aux fruits de l’expansion ;
• Perte exceptionnelle due à la détérioration d’un stock de produits finis ;
• Pertes sur créances irrécouvrables ;
• Amortissement des frais de constitution ;
• Frais d’émission d’un emprunt ;
• Amortissement de frais d’augmentation du capital
2. Les charges incorporables
Les charges incorporables sont constituées de l’ensemble des charges de la
comptabilité générale diminué des charges incorporables.
3. Les charges de substitution
Dans le but de déterminer un coût économique, certaines charges sont
incorporées aux coûts pour des montants différents de ceux enregistrés en
comptabilité générale. Ces charges, qualifiées de charges de substitution,
concernent les amortissements, les provisions, les consommations de
matières et la pratique de l’abonnement.
Les différentes charges de substitution sont :
a. Charge d’usage
Une annuité pour charge d’usage se substitue à la dotation aux
amortissements enregistrée par la comptabilité générale.
Elle est calculée sur la valeur actuelle du bien selon la formule suivante :
valeur actuelle /durée d’usage
La charge d’usage est incorporée au coût du bien, tant que celui-ci est encore
en service. La durée d’usage peut être différente de la durée de vie retenue en
comptabilité générale.
b. Charge étalée
Une charge étalée se substitue à la dotation aux provisions constatée par la
comptabilité générale. Cette charge étalée est calculée librement selon des
critères retenus par l’entreprise.
c. Valeur de remplacement
Pour certains calculs de coûts, le gestionnaire a la faculté de substituer une
valeur conventionnelle de sortie de stocks aux valeurs normalement utilisées.
d. L’abonnement de charges
La périodicité mensuelle du calcul de coûts en comptabilité analytique conduit
à imputer certaines charges aux coûts au prorata du temps ( charges
d’assurance…), sans attendre la date de leur non-paiement en comptabilité
générale.
La différence entre les valeurs de substitution et les valeurs retenues en
comptabilité générale constitue des différences d’incorporation.