Vous êtes sur la page 1sur 7

COURS DE MACRO DYNA NOVEMBRE 2023 :

Correction des questions de TD N°1 :


Questions de cours : Consolidation des acquis
1- Définition des expressions :
Un Sentier de Croissance équilibrée :
Un sentier de croissance (ou lieu géométrique de l’évolution des variables) est dit
équilibré lorsque au cours du temps toutes les variables macroéconomiques
croissent au même taux constant n.
Les Externalités Technologiques :
Il y a externalité technologique lorsqu’un agent économique qui par son activité de
consommation ou de production de biens technologiques, affecte le bien être
d’autres agents.
La Productivité d’un Facteur :
La productivité d’un facteur (par exemple le K ou le L) nous renseigne de combien
varie le produit global lorsque l’un des facteurs varie d’une unité.
Le Progrès Technique Neutre :
Le progrès technique est dit neutre lorsqu’il accroît l’efficacité des facteurs (ou
d’au moins un) en laissant inchangé les quantités utilisées.
Le Capital Humain :
Le capital humain se définit comme étant l’ensemble des capacités (ou aptitudes)
physiques et intellectuelles permettant à l’individu (ou à la collectivité) d’être plus
productif.
2- Deux Hypothèses néoclassiques :
Nous retenons les deux hypothèses suivantes :
- L’hypothèse de substituabilités des facteurs de production
Cette hypothèse selon les néoclassiques a des implications positives sur la croissance
par le fait qu’elle peut entraîner une situation concurrentielle par la flexibilité des
prix.
- L’hypothèse des productivités marginales positives et décroissantes
Cette hypothèse suppose que plus le stock utilisé d’un facteur (le capital par exemple)
est faible plus sa productivité est élevée et inversement. Ainsi, une productivité plus
élevée entraîne une croissance plus forte mais il faut noter qu’à cause des rendements
d’échelle décroissants cette productivité à un certain niveau s’estompe et annihile
l’effort de croissance.
3- Deux Hypothèses de croissance endogène :
Nous retenons les deux hypothèses suivantes
- L’hypothèse relative à l’apprentissage par la pratique

1
Cette hypothèse suppose que l’individu, par la pratique, accumule des compétences
lui permettant d’être plus productif donc favorisé la croissance.
- L’hypothèse d’hétérogénéité des facteurs (le capital par exemple)
Cette hétérogénéité suppose que le capital est constitué d’un ensemble éléments
(inputs technologiques) générateurs d’externalités et donc croissance.
4- Avant de répondre à la question posée, il est d’abord nécessaire de rappeler les
hypothèses du modèle néoclassique.
H1 : La fonction de production néoclassique est à facteurs substituables, et s’écrit Y=
F(K, L) elle a les propriétés suivantes ;
- les rendements d’échelle sont constants ;
- le capital (K) et la main-d’œuvre (L) sont substituables ;
- les productivités marginales sont positives et décroissantes F’K > 0 ; F’L > 0;
F’’K, F’’L < 0.
H2 : La main-d’œuvre (L) croit de manière exogène à un taux constant L/L= n avec
Lt = L0ent.
H3 : L’épargne est une fraction constante du PIB et est égale à l’investissement à tout
moment, soit :
S = I = sY = K s’il n’y a pas de dépréciation.
Pour avoir un modèle complet, on suppose que le stock de capital se déprécie au taux
constant >0, tel que K = I - K.
H4 : la fonction doit obéir aux conditions d’Inada, c'est-à-dire que :
LimF’K = LimF’L = 0 lorsque K, (L) tend vers l’infini. Cette formulation suppose que
plus le stock de capital (ou de travail) est élevé plus faible sera la productivité du
capital (ou du travail).
Par contre, plus le stock de capital (ou de travail) est faible plus élevé sera la
productivité du capital (ou du travail); soit : limF’K = limF’L =  lorsque K, (L) tend
vers 0.
Pour la démonstration de l’équation dynamique fondamentale (EDF), considérons
l’expression du stock de capital par tête qui s’écrit :
k = Kt/Lt d’où lnk = lnKt – lnLt
 k’/k = K’/K – L’/L = (I - K)/K – L’/L = I/K -  - n = sY/K – (n + )
 k’ = k = sf(k) – (n + )k, représente l’équation dynamique fondamentale du
modèle néoclassique. Il vient k’/k = sf(k)/k – (n + )  k’/k = s/v – (n + ), est le
taux de croissance du capital par tête.
Ce taux dépend des factures exogènes s, , v et n qui n’ont pas d’influence directe sur
le taux de croissance par tête. C’est pourquoi on dit que, le modèle ne donne aucune
explication concernant les déterminants du taux de croissance par tête à long terme.
Dans le cadre du modèle de Solow, à long terme la croissance du revenu par tête est
exogène au comportement optimisateur de l’agent économique privé. Autrement dit,
2
les déterminants ultimes de la croissance, qu’il s’agisse de la croissance
démographique ou du progrès technique, ne dépendent pas du marché.
5- Considérons la fonction de production Y = AK où K est le stock de capital au
sens large composé de capital physique et humain, et A un facteur d’échelle de
productivité (voir cours sur les nouvelles théories de la croissance endogène).
Ce type de modèle appelé modèle AK s’écrit de façon intensive : y = Ak. Par
ailleurs sachant K = I - K  k = sy - k est l’expression par tête du stock de
capital d’où en remplaçant y par sa valeur, on obtient :
k = sAk - k  k/k = sA +, indique qu’on peut avoir des taux de croissance par
tête à long terme sans aucun progrès technique. Ce résultat est dû au fait que la
productivité marginale du capital, contrairement au modèle traditionnel, est positive et
non décroissante c'est-à-dire que : Y’K = A et Y’’K = 0.
6. Une économie se trouve sur le sentier de croissance dicté par la règle d’or si et
seulement si la consommation dans cette économie atteint son niveau maximal.
Soit : max c = f(k) – sf(k) c = f(k) – (n + )k
S/c sf(k) = (n + )k  c/k = f’(k) – (n + ) = 0

D’où on tire s = [f’(k). k] /f(k), sachant que sf(k) = f’(k).k


Enfin, on peut donc écrire que : s = (PmK).K/Y qui représente le taux de profit ou la
part du capital dans le produit.
7. Dans une économie, si le taux d’épargne est différent de celui de l’état régulier
(s*), deux cas peuvent se présenter, soit s1 < s* ou s2 > s*.
- si le taux d’épargne (s1) est inférieur à celui de la croissance équilibrée (s*),
l’économie se trouve dans une situation d’inefficience où le taux de croissance est
susceptible d’être plus élevé à cause de la productivité élevée du capital. Ainsi,
l’économie va croître et accumuler un stock important de capital jusqu’à atteindre le
niveau k*. Cependant, une question importante est de savoir combien de temps durera
cette phase de transition ? La réponse à cette question nécessite alors l’application de
politiques économiques favorisant ce processus de rattrapage. Entre autres politiques,
nous avons :
• Rehausser le niveau du taux d’épargne, soit en augmentant la rémunération du
capital, soit par une politique fiscale restrictive ou en faisant appel à l’épargne
extérieure (c'est-à-dire s’endetter).
• Introduire le progrès technique dans la fonction de production afin d’accroître la
productivité globale des facteurs.
- si le taux d’épargne (s2) est supérieur à celui de l’état régulier (s*), l’économie se
trouve également dans une situation d’inefficience dynamique caractérisée par un
taux de croissance très faible à cause d’un stock de capital (k 2*) assez important et de

3
sa productivité très faible. En terme de politique économique, nous pouvons retenir
entre autres le contraire des politiques précédentes sauf celle concernant le progrès
technique qui peut également être reconsidérée ici

(n+a+)

f(k)

c2 s2f(k)

s*f(k)

c* s1f(k)
c1

k1* k* k2*
8. Pour démontrer cette équation dynamique, il est toujours nécessaire de rappeler
les hypothèses de base du modèle de Solow-Swan (voir question de cours n°1 pour
les hypothèses).
Modèle de Solow avec Progrès Technique :
Soit la fonction de production Y = AF(K, L) où A mesure la productivité de la
technologie; considérons l’expression du capital par tête : k = K/AL. Par linéarisation
on obtient :
lnk = lnK – lnAL  k’/k = K’/K – A’/A – L’/L = (I - K)/K – (a+n)
k’ = k = sf(k) – (a+n+)k est l’Equation Fondamentale Dynamique.
Modèle de Solow sans Progrès Technique (PT)
Soit la fonction de production suivante sans PT : Y = F(K, L) et le capital par tête k =
K/L. Comme précédemment nous allons d’abord linéariser ensuite dériver
l’expression de k. Soit : lnk = lnK – lnL  k’/k = K’/K – L’/L
 k’ = k = sf(k) – (n + )k.

4
9. Avant de démontrer cette équation, il est nécessaire de présenter les hypothèses
du modèle Harrod-Domar (H-D).
H1 : Dans le modèle H-D, les facteurs de production constituent le capital K et le
travail L qui sont utilisés dans le processus macro-économique de production de façon
strictement complémentaires. Compte tenu de cette hypothèse, la fonction de
production qui est à coefficient d’utilisation du capital (v = K/Y), et u le coefficient
d’utilisation du travail (tel que u = L/Y).
H2 : L’hypothèse d’égalité épargne-investissement reste vérifier à tout moment, soit :
I=S = sY. Au cas où l’on admet qu’il n’ y a pas de dépréciation du capital on a I =
K ; dans le cas contraire on a : I = K + K.
H3 : En fin, on admet aussi que la population croit de façon exponentielle au taux
constant L/L = n avec Lt = L0ent.
Dans la théorie keynésienne en général et en particulier dans le modèle H-D, il est
admis que le capital est pleinement utilisé, d’où la fonction de production s’écrit
simplement :
Y = K/v. Par conséquent toute variation anticipée de la production peut s’écrire : Y
= K/v et puisque I = K  Y = I/v d’une part et d’autre part I = S=sY  Y=
sY/v  Y/Y = s/v est appelé équation fondamentale du modèle H-D sans
dépréciation du stock de capital.
Les implications du modèle :
* On observe que le taux de croissance de la production est fonction du taux
d’épargne (s) et du ratio capital production (v).
* Pour croître une économie doit épargner et investir une certaine proportion de sa
production nationale. Plus elle épargne, plus elle peut investir et elle connaît une
croissance temporairement forte.
10. Les entreprises peuvent investir à un rythme plus rapide que la croissance de la
main-d’œuvre, dans le modèle H-D, avec une productivité positive pour les
nouveaux capitaux en introduisant le progrès technologique dans le modèle.
Démonstration :
L’accroissement de la productivité de la main-d’œuvre s’écrit :
(Y/L)/(Y/L) = [ln(Y/L)] = (lnY – lnL)’ = Y/Y - L/L ,
d’où on tire Y/Y = (Y/L)/(Y/L) + L/L. Sachant Y/L = A, est la productivité
moyenne alors on peut écrire que : (Y/L)/(Y/L) = A/A, il vient donc :

5
Y/Y = s/v = A/A + L/L.
Par ailleurs, l’on peut aussi très simplement à partir de la fonction de production néo-
keynésienne devient : Y = AL/u  Y/Y = A/A + L/L.
11. Dans le modèle H-D, g = s/v est appelé taux de croissance soutenable et n le
taux de croissance naturel.
Si dans une économie donnée :
• le taux g = s/v > n, il apparaît alors un excès de capital qui aura pour
conséquence la baisse de la productivité du capital qui va freiner la croissance en plus
de la pénurie de main-d’œuvre ;
• le taux g = s/v < n, il apparaît alors du chômage et une demande excédentaire de
capitaux physique. La conséquence est l’accroissement de la productivité marginale
du capital, toute chose qui peut encourager les entrepreneurs à investir afin d’accroître
les capacités de production. L‘effet multiplicateur résultant de cet investissement
engendre un accroissement de revenu et donc de la production et le taux de
croissance.
12. Une situation de croissance caractérisée à la fois par une pleine utilisation des
capacités de production et de sous-emploi du travail peut apparaître dans une
économie si pour des raisons institutionnelles les prix de K et L deviennent rigides
de sorte à réduire la variabilité du coefficient de capital (v). Dans ces conditions on
assiste à une insuffisance de capital pouvant équiper toute la main-d’œuvre
disponible ; le chômage qui en découle est type classique.
La stimulation de la demande globale ne peut pas résoudre le problème de l’emploi,
puisque l’offre est limitée par l’absence de capacités de production disponibles. La
solution passe par l’accumulation du capital et l’augmentation de l’épargne.
13. L’hypothèse selon laquelle les économies pauvres ont une croissance par tête plus
rapide que les économies riches (sans que cela dépende d’autres caractéristiques de
ces économies) est appelée convergence absolue.
Tandis que le modèle néoclassique prévoit une convergence conditionnelle dans le
sens où une valeur initiale plus faible du revenu réel par tête tend à générer un taux de
croissance par tête plus élevé, les autres déterminants de l’état régulier étant donnés.
14. La technologie est un bien non rival et non exclusif ou partiellement exclusif car :
➢ Non rival parce que la connaissance technologique est un bien partageable (non
rival) l’utilisation d’une connaissance par un agent n’empêche pas l’usage
simultané par un autre.

6
➢ Non exclusif parce que s’il est possible d’interdire l’utilisation d’une
connaissance par un agent pour produire un bien, cela est par contre difficile
lorsque cette connaissance est utilisée pour produire un autre.
➢ C’est un bien partiellement exclusif parce que le droit de propriété sur une
découverte ne peut être que partiel.
15. Le capital humain est un bien rival et exclusif car :
➢ Le capital humain que nous qualifions de savoir, de savoir-faire ou de
connaissance est l’œuvre de nombreuses années d’accumulation par « le
schooling » ou « le learning by doing » par un individu qui en est le seul
détenteur donc c’est un bien rival.
➢ C’est un bien exclusif car il ne peut être utilisé au même moment et de la
même manière par d’autres individus.
16. Qu’est-ce qu’une innovation horizontale ? innovation verticale ?
➢ Une innovation horizontale est un progrès technique fait par différentes
entreprises utilisant les mêmes secteurs d’activité (recherche, bien
intermédiaire et bien final) et les mêmes facteurs de production (capital
physique (K), le travail non qualifié (L), le capital humain H (travail qualifié)
et la technologie (A)).
➢ Une innovation verticale est un progrès technique se traduisant par un effet
de destruction créatrice avec pour conséquence de précipiter l’obsolescence
des produits existants. Le progrès technique détermine ainsi le taux de
croissance économique par des innovations qualitatives successives d’où
innovations verticales.

Vous aimerez peut-être aussi