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LA PAUVRETÉ

INTRODUCTION
• La pauvreté est un phénomène multidimensionnel et difficile à

quantifier

• La pauvreté et les inégalités sont des problèmes structurels ancrés

dans la société des pays en développement principalement. La lutte

contre la pauvreté est devenue une priorité et un des principaux

Objectifs des pouvoirs publics


Le PNUD identifie trois notions:
- La pauvreté extrême ou pauvreté absolue :une personne vit en condition
d’extrême pauvreté si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour
satisfaire ses besoins alimentaires essentiels définis sur la base de besoins
caloriques minimaux
- La pauvreté générale ou pauvreté relative :une personne vit en condition de
pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire
ses besoins essentiels non alimentaires: habillement, énergie, logement, ainsi
que des biens alimentaires.
- La pauvreté humaine: est considérée comme l’absence des capacités
humaines de base: analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise
santé maternelle, maladie pouvant être évitée.
le PNUD privilégie une approche multidimensionnelle où la pauvreté
humaine est définie comme étant «la négation des opportunités et des
perspectives fondamentales sur lesquelles repose tout développement
humain: vivre une vie longue, saine, constructive, et jouir d’un niveau de
vie décent, ainsi que de la liberté, de la dignité, du respect de soi-même
et d’autrui.»

Rapport sur le développement humain PNUD-Algérie 2006


Pour la Banque Mondiale, elle adopte une approche monétaire de la
pauvreté qui consiste à «se baser sur un critère de revenu ou de
consommation, puis combiner différents domaines qui se renforcent ou
s’aggravent pour diminuer ou bien pour accroître le niveau d’indigence
des populations pauvres.»
2. Les différentes approches de la pauvreté

Dans la littérature on distingue deux grandes approches de la pauvreté :

- L’approche monétaire soutenue par les Utilitaristes

-Les Approches non monétaires


L’approche monétaire ou de revenu
C’est l’approche la plus dominante et la plus utilisée selon laquelle la pauvreté
résulte d’une insuffisance des ressources monétaires qui entraîne une
consommation insuffisante.

la pauvreté s’appuie sur l’utilisation de revenu ou de consommation comme


mesure de bien-être.
La théorie du bien-être est la référence pour l’analyse de la pauvreté
monétaire. Les Welfaristes font soit référence au bien-être économique
directement lié au concept d’utilité économique ou soit indirectement
comme l’utilité générée par la consommation totale. En pratique le
bien-être économique n’est pas quantifiable car il varie selon les
préférences différentes des agents économiques.
Les approches non-monétaires

Les approches non-monétaires, contrairement aux utilitaristes, se basent sur


la définition du bien-être d’un point de vue social, en effet le bien-être n’est
pas traduit en termes de ressources monétaires, mais en termes de libertés
et d’accomplissements.
• L’approche par les besoins de base: il s’agit d’identifier les besoins
communs à tous les êtres humains nécessaires pour atteindre une
certaine qualité de vie ( tels que l’éducation, la santé, l’hygiène,
l’assainissement, l’eau potable et l’habitat). En effet une personne est
considérée comme pauvre lorsqu’elle ne satisfait pas ses besoins de base
par rapport à un certain standard de vie. Un des inconvénients de cette
approche est la définition même des besoins de base qui comme la
pauvreté reste assez relative
• L’approche par le cumul de privations: C’est une méthode qui consiste à
l’analyse d’une source homogène, par exemple: des enquêtes ponctuelles
auprès des ménages, pour identifier les individus qui sont privés
simultanément de certains biens et services nécessaires pour assurer un
niveau de vie «normal». Suite à ces enquêtes un «score» relatif est
construit par rapport à ces privations pour chaque unité statistique. Les
pauvres sont les personnes qui ont un nombre de privations récurrentes et
fixes. L’inconvénient avec cette approche réside dans la définition de ces
biens et services nécessaires et la fixation d’un score minimale.
• L’approche par les capacités: Cette approche repose sur le concept de
«Justice Sociale». Ici la «chose» qui manque n’est pas l’utilité ni les besoins
de base, mais les habilités ou capacités humaines jugées fondamentales
pour pouvoir accéder à un certain niveau de vie. Le bien-être ce n’est pas la
possession de biens, mais d’être bien nourri, bien éduqué, en bonne santé,
de participer à la vie collective etc. Cet ensemble de facteurs déterminent la
valeur de vie.
- La pauvreté subjective: Consiste à évaluer les perceptions des
ménages qui ont été soumis à des enquêtes et qui répondent à des
questions relatives à leur situation.

- La pauvreté transitoire/structurelle: Consiste à faire la différence


entre la permanence dans l’état de pauvreté dû à la structure même de
la société, et l’état de pauvreté transitoire qui résulte d’une conjoncture
défavorable.
• L’approche instantanée/cycles de vie: Cette approche différentie les
pauvres «permanents» des pauvres «transitoires» qui font des
sacrifices pendant un cycle de leur vie dans espoir d’un revenu plus
élevé sur le long terme.
LES EFFETS DE LA PAUVRETÉ SUR LES
PERSONNES
• Le stress
• La faim
• La maladie
• L’exclusion, l’isolement, l’agressivité, la honte, la baisse d’estime de
soi
• La difficulté à se projeter dans l’avenir
• L’augmentation de la toxicomanie
Les indicateurs de mesure de la pauvreté
1. Les indicateurs monétaires
• Les indicateurs monétaires utilisés pour mesurer le bien-être ou la pauvreté sont le
revenu et la consommation. Il existe principalement deux méthodes pour mesurer
ces indicateurs à savoir :
• Les mesures quantitatives et objectives sont issues des statistiques nationales.
• Les mesures subjectives et qualitatives sont fondées sur des questions posées aux
ménages à propos de leur situation telle qu'ils la perçoivent, comme « Avez-vous
assez pour vivre ? », une opinion à l'égard des standards minima de revenu et de
besoins, telles que « Quel est le minimum nécessaire pour votre famille ? » ou des
classements de la pauvreté dans la communauté, tels que « Quels sont les groupes
les plus vulnérables du village ? » Sur base des réponses à ces questions, des lignes
de pauvreté peuvent être fixées
Les indicateurs de mesure de la pauvreté
2. Les indicateurs non monétaires

• La pauvreté possède de nombreux autres aspects. Elle n'est pas seulement liée
au manque de revenus ou de consommation, mais aussi à des performances
insuffisantes touchant d’autres indicateurs:
Indicateurs alimentaires
La « sous-alimentation »: liée à des insuffisances alimentaires quantitatives
(lorsque la ration alimentaire par individu est inférieure à 2400 calories par jour).

La « malnutrition »: liée à des insuffisances alimentaires qualitatives traduites par


des carences alimentaires.
Indicateurs démographiques

Il s'agit de rendre compte de la natalité, de la mortalité et de


l'espérance de vie des populations.

Indicateurs d'accessibilité

Il s’agit des indicateurs fondés sur le pourcentage de la population


totale ayant accès : aux soins de santé, à des points d'eau
aménagés, aux médicaments et vaccins essentiels.
 Indicateurs relatifs à la santé

L'état de santé des membres peut être considéré comme un


indicateur important du bien-être. Dans ce domaine les indicateurs
sont nombreux, on peut toutefois citer : l'espérance de vie à la
naissance, le nombre d'habitants par médecin, par infirmier, par lit
d'hôpital...D'autres indicateurs sont également employés, tel le taux
de mortalité infantile qui exprime le nombre de décès d'enfants de
moins de un an pour mille naissances vivantes au cours d'une
année donnée, la régularité des vaccinations des enfants.
Indicateurs relatifs à l'éducation et la formation
L'éducation et la formation ont un impact important sur l'accumulation du
capital humain et par là-même sur le processus de développement
économique et social. Ainsi, sont proposés des indicateurs afférents à
l'analphabétisme, à la scolarisation primaire secondaire et supérieure, aux
dépenses publiques d'éducation.

Les indicateurs de révolution technologique


L'accès à la technologie et sa maîtrise apparaissent comme des éléments qui
suscitent et accompagnent le processus de développement. Des indicateurs
mesurent la diffusion et la production de technologies. Récepteurs de radios,
de télévisions, téléphones et voiture télédensité : nombre de lignes
téléphoniques pour 100 habitants, nombre d'internautes pour 1000 habitants,
nombre de brevets par million d'habitants
Les indicateurs structurels
L'indicateur principal s'intéresse à la répartition sectorielle des activités. Le
développement d'une économie serait caractérisé par la croissance
progressive de certains secteurs ainsi que par le transfert corrélatif de main
d'œuvre du secteur primaire vers le secteur secondaire puis vers le secteur
tertiaire en raison de gains de productivité successifs au
sein de ces trois secteur..
Les indicateurs de consommation
L'indicateur statistique de consommation d'énergie (globale et par tête)
d'un pays fonde sa validité sur l'existence d'une forte corrélation entre la
dite consommation et le niveau de l'activité économique. Toutefois, cette
forte corrélation à été peu à peu nuancée pour être mise en doute après les
deux chocs pétrolier.
Les indicateurs de productivité : La productivité agricole
La Banque mondiale fournit deux indicateurs directs de la productivité
agricole : la valeur ajoutée agricole par travailleur agricole et la valeur
ajoutée agricole par hectare de terre agricole.
Les Indices composites ou indicateurs multidimensionnels.
Une alternative à l'utilisation d'un seul paramètre de pauvreté pourrait
être de combiner les informations relatives à différents aspects de la
pauvreté. Une autre possibilité consisterait à créer une mesure qui prenne
en compte le revenu, la santé, les actifs et l'éducation. Il est important de
remarquer qu'une des principales limites des indices composites réside
dans la difficulté de définir une ligne de pauvreté.
Seuil de pauvreté
Un seuil de pauvreté (ou ligne de pauvreté) est un niveau de bien-être en dessous
duquel un ménage ou une personne déterminée sera considérée comme pauvre. Les
lignes de pauvreté sont des points limites qui séparent les pauvres des non pauvres.
Elles peuvent être de nature monétaire (par exemple, un certain niveau de
consommation) ou non monétaire (par exemple, un certain niveau d'éducation).
L'utilisation de plusieurs lignes permet de distinguer différents niveaux de pauvreté.
Le seuil de pauvreté varie fortement selon la catégorie à laquelle appartient le pays,
pays développés ou pays en développement. -
Le seuil de pauvreté peut être défini de deux manières : le seuil de pauvreté absolue et le
seuil de pauvreté relative.

- Seuil de pauvreté absolue: c’est le minimum vital à avoir par une personne pour qu'elle
soit considérée non pauvre. Ce minimum vital couvre le coût d'un panier de produits
alimentaires jugés nécessaires pour le maintien en bonne santé auquel s'ajoute une certaine
provision pour la couverture des besoins non alimentaires.

- Le seuil de pauvreté relative: Il est égal à une proportion ou pourcentage du niveau de vie
médian ou moyen du pays dans lequel on se trouve. Le revenu ou la consommation sont
les principales variables utilisées pour approcher le niveau de vie.

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